mercredi 29 octobre 2008

Ricardo Claro Valdés est mort.

Il fut conseiller économique des Relations Extérieures de la dictature militaire entre 1973 et 1975. Cette même année il voyage pour la première fois en Chine, et sa dernière mission dans le gouvernement de Pinochet se déroula en 1976. Il forma avec Fernando Larraín Peña et Javier Vial, en 1976, le groupe économique connu sous le nom « Les piranhas ».

Il était propriétaire de la Compagnie Sud-américaine de Vapeurs, du canal de télévision Méga, du Journal Financier et de la revue « Capital ». L'entrepreneur était aussi propriétaire de Cristal Chile, d'Elecmetal, de Saam et de Vigne Sainte Rita.

Chef de l'État du Chili

Nom

Début du mandat

Fin du mandat

Juan Antonio Ríos Morales

1942

2 avril

1946

27 juin

Alfredo Duhalde Vásquez

1946

27 juin

1946

17 octobre

Juan Antonio Iribarren Cabezas

1946

17 octobre

1946

3 novembre

Gabriel González Videla

1946

3 novembre

1952

3 novembre

Carlos Ibáñez del Campo

1952

3 novembre

1958

3 novembre

Jorge Alessandri Rodríguez

1958

3 novembre

1964

3 novembre

Eduardo Frei Montalva

1964

3 novembre

1970

3 novembre

Salvador Allende Gossens

1970

3 novembre

1973

11 septembre

Augusto Pinochet

1973

11 septembre

1990

11 mars

Patricio Aylwin Azócar

1990

11 mars

1994

11 mars

Eduardo Frei Ruiz-Tagle

1994

11 mars

2000

11 mars

Ricardo Lagos Escobar

2000

11 mars

2006

11 mars

Michelle Bachelet Jeria

2006

11 mars



L'usure de la coalition de centre gauche profite à la droite chilienne

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Le Ministre de l'Intérieur Edmundo Pérez Yoma. Photo Jorge Jouannet

"La dispersion, le manque d'unité, l'absence de nouvelles têtes" expliquent ce déclin, selon le ministre de l'intérieur, Edmundo Perez Yoma. La Concertation démocratique, qui gouverne le Chili depuis le retour de la démocratie, en 1990, est affaiblie par le mécontentement social, des scandales de corruption et des divisions internes.

L'Alliance pour le Chili (droite) s'est imposée à l'élection des maires avec 41 % des votes face à la Concertation démocratique (39 %). Le candidat ultraconservateur de l'Union démocrate indépendante (UDI), Pablo Zalaquett, a remporté la mairie de Santiago avec plus de 47 % des voix face à Jaime Ravinet (36 %), figure de la Démocratie chrétienne (DC, membre de la coalition gouvernementale), qui fut maire de la capitale dans les années 1990. Le centre-gauche a aussi perdu les mairies de Valparaiso, Concepcion, Temuco, Rancagua et Iquique, traditionnellement aux mains de la Concertation.

La Concertation démocratique a néanmoins emporté l'élection, au système proportionnel, des conseillers municipaux avec 45 % des votes, contre 36 % pour la droite. Pour l'élection des conseillers, la Concertation présentait, pour la première fois, deux listes séparées : l'une formée par le Parti socialiste et la DC, l'autre par le Parti pour la démocratie (PPD) et le Parti radical social-démocrate (PRSD), deux petites formations.

"DISTANCE À L'ÉGARD DE PINOCHET"

A un an de l'élection présidentielle de décembre 2009, le politologue Oscar Godoy estime que "si la Concertation ne trouve pas un candidat d'unité, ce sera la fin de la Concertation". Il note que la droite, sous la houlette du riche homme d'affaires Sebastian Piñera, à la tête de l'Alliance pour le Chili, "a pris ses distances à l'égard de la dictature militaire du général Augusto Pinochet et se présente comme une droite démocratique et comme une alternative de changement".

Selon des sondages, 60 % des Chiliens se disent profondément déçus par les hommes politiques. 80 % des citoyens âgés de 18 à 35 ans ne s'étaient pas inscrits pour voter dimanche. Le climat de morosité est aggravé par la crise économique mondiale. Premier producteur de cuivre au monde, le Chili souffre de la baisse du prix de l'or rouge, qui représente 45 % de ses exportations. La Banque centrale a annoncé, à la mi-octobre, une injection graduelle de liquidités dans le circuit monétaire national, pouvant aller jusqu'à 5 milliards de dollars, pour faire face aux effets de la crise mondiale.

Christine Legrand

lundi 27 octobre 2008

Chili: Bachelet prépare un remaniement

Cette annonce intervient alors que le gouvernement a cédé du terrain aux élections locales qui étaient organisées dimanche, un an avant un scrutin présidentiel qui pourrait évincer la coalition au pouvoir depuis le retour à la démocratie il y a dix-huit ans.

La présidente avait déjà limogé cinq ministres en janvier afin de recentrer l'action gouvernementale, peu après les démissions de deux autres membres du cabinet. Elle avait remplacé deux ministres dès juillet 2006 après des manifestations étudiantes.

Municipales au Chili: la droite l'emporte sur la coalition au pouvoir

Selon un résultat officiel du ministère de l'Intérieur, dimanche soir, portant sur 95% des bureaux de votes, l'Alliance pour le Chili (opposition de droite) l'emporte de 1,79% sur la Concertation Démocratique, un regroupement des partis socialiste et démocrate-chrétien actuellement au pouvoir.

L'Alliance pour le Chili obtient 40,49% des votes devant la Concertation Démocratique qui ne recueille que 38,43% soit 6% de moins qu'à la précédente élection municipale.

Cette courte victoire de la droite est la première de l'opposition aux élections municipales depuis le retour de la démocratiee en 1990 après la fin de la dictature du général Augusto Pinochet.

La président Michelle Bachelet s'est félicitée dimanche soir, dans une déclaration au palais de la Modeda de Santiago, du "vote solide" obtenu par la coalition mais a reconnu qu'il fallait "se renouveler, écouter la rumeur de la rue pour actualiser notre message et donner un nouveau dynamisme à notre action politique".

Pour sa part, Jose-Miguel Insulza, ex-ministre socialiste actuellement secrétaire général de l'OEA (Organistaion des Etats Américains) et possible futur candidat de la Concertation à l'élection présidentielle, a estimé que l'Alliance (droite) "n'avait pas augmenté (son score) mais que ce qui s'est passé était du à "une dispersion des voix" à gauche.

Juntos Podemos, un regroupement de formations politiques de gauche des partis communiste et Humaniste a obtenu plus de 6% des suffrages tandis que le "Pacte pour un Chili propre", un groupe dissident de la Concertion Démocratique, a réuni près de 4% des votes.

C'est la multiplication des candidatures à gauche qui a facilité la victoire de la droite, estiment la plupart des anaystes à Santiago.

Dans la capitale, Santiago, le candidat ultraconservateur de l'Union Démocrate indépendante (UDI), Pablo Zalaquett, remporte la mairie avec 47,32% des votes face au démoctate chrétien, Jaime Ravinet (36%).

La coalition gouvernementale de centre gauche a aussi perdu les villes de Concepción (sud), Iquique (nord) et Valparaíso (est), des agglomérations importantes traditionnellement aux mains de la Concertation.

"C'est un triomphe qui appartient à des millions et des millions de chiliens. Nous sommes très contents", a lancé le pré-candidat de la droite à la présidentielle de 2009, Sebastien Pinera.

Le chef d'entreprise, favori des sondages, a ajouté que "ces résultats lui apportaient plus de motivations pour continuer à travailler pour la conquête des adhésions et des coeurs".

Huit millions de Chiliens étaient appelés dimanche à voter pour 12.000 candidats, maires ou conseillers municipaux au cours des quatrièmes élections municipales depuis le retour à la démocratie en 1990.

Municipales : l'avertissement à Michelle Bachelet

La présidente Michelle Bachelet n’y va pas par quatre chemins :«Plus d’unité, plus d’unité, plus d’unité», répète-t-elle, un appel qui s’adresse à sa coalition de centre-gauche, la Concertacion. Cette coalition au pouvoir depuis 18 ans vient de démontrer une nouvelle fois qu’elle reste la première force politique du pays, mais une force divisée. C’est la première fois qu’elle présentait deux listes à des élections. Elle a aussi perdu des membres importants, qui ont formé un nouveau parti : le PRI, dont c’était la première élection. Ce nouveau venu vient donc de démontrer sa force politique, avec plus de 7 % des voix.

Ces divisions font perdre des communes emblématiques à la Concertacion. La droite remporte davantage de mairies que la gauche. Quant au parti communiste, il montre une nouvelle fois qu’il compte, avec 9 % des voix, même si le système de scrutin, hérité de la dictature, l’empêche d’être représenté au Sénat et au Parlement.

Ces élections n’ont donc pas été la défaite sanglante de la coalition de Michelle Bachelet que tout le monde attendait. Elles sont néanmoins un avertissement. Dans un an se déroule l’élection présidentielle. Elle doit redoubler ses efforts si elle veut gagner.

Elections municipales : scrutin test avant la présidentielle

Ces municipales sont un test pour la présidente et son gouvernement. Si sa coalition perd beaucoup de maires et de conseillers municipaux, ça sera le signe d’un mécontentement de la population.

Depuis son arrivée au pouvoir il y a trois ans, la présidente Michelle Bachelet a essuyé beaucoup de manifestations et de scandales. Elle a baissé dans les sondages et son gouvernement encore plus. La question que tout le monde se pose n’est donc pas de savoir si sa coalition va perdre des sièges, mais combien elle va en perdre.

Le test, il est aussi pour l’opposition de droite. Va-t-elle réussir à capter ces votes de mécontentement ? Rien n’est moins sûr. La droite fait beaucoup d’efforts pour se détacher de l’image d'Augusto Pinochet. Mais la population continue de l’associer à l’ex-dictateur.

Ces enjeux politiques sont d’autant plus importants que dans un an auront lieu l’élection présidentielle et les parlementaires. Pour le Chilien moyen, en revanche, ces municipales ne semblent pas avoir beaucoup d’intérêt.

Un tiers des citoyens en âge de voter ne se sont pas inscrits sur les registres électoraux. Ils ne voteront pas. Et des deux tiers inscrits, on attend une forte abstention. Beaucoup expliquent qu’ils ne se sentent pas représentés par la classe politique et qu’ils ne voient pas ce que leur vote changera.

samedi 25 octobre 2008

Élections municipales au Chili - La fille de Pinochet pourrait être élue démocratiquement


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Inés Lucía Pinochet Hiriart. Photo Luis Quinteros
Plus de huit millions de Chiliens sont appelés à voter pour leurs maires et leurs conseillers municipaux dans 346 communes. 12 000 candidats se présentent. Un chiffre record qui reflète davantage les divisions politiques que l'enthousiasme de la population: un tiers des Chiliens en âge de voter ne se sont pas inscrits sur les registres.

Parmi les candidats, Lucia Pinochet convoite, comme indépendante un poste de conseillère municipale à Vitacura, une des communes les plus riches de la capitale et du pays. Deux ans après la mort de l'ex-dictateur Augusto Pinochet, sa fille aînée, souvent qualifiée de «préférée», a de bonnes chances de gagner, un grand nombre d'habitants de la commune ne cachant pas leur admiration pour «l'oeuvre du général».

Oubliées les poursuites judiciaires dont elle fut l'objet il y a seulement un an pour fraude fiscale (pour une somme de 544 000 euros) et de falsification de documents publics, oubliée sa fuite avortée aux États-Unis pour échapper à sa mise en examen dans la même affaire... Lucia Pinochet promet de lutter contre la délinquance et pour les pauvres de la commune, où elle vit. «Ma mère, explique son fils et chef de campagne Rodrigo Garcia, hésitait à se présenter, mais elle a cédé face à l'enthousiasme des gens. Plus de 60 000 Chiliens se sont recueillis sur le cercueil de mon grand-père il y a deux ans. Ces mêmes personnes comptent sur ma mère pour les représenter.» Lui se présentera dans un an aux prochaines élections parlementaires.

Si la candidature de Lucia Pinochet ne fait aucune vague au Chili, c'est parce que les gens préfèrent oublier le passé, mais aussi parce que tous les yeux sont rivés sur des élections transformées en laboratoire de la présidentielle et des élections parlementaires qui se tiendront dans un an.

Ces municipales, le premier scrutin qui se déroule sous le mandat de la socialiste Michelle Bachelet, sont forcément perçues comme un test. La présidente et son gouvernement, en baisse dans les sondages, ont accumulé ces derniers mois les bévues et les scandales. La coalition de centre-gauche au pouvoir, la Concertacion, craint de faire les frais de ses propres divisions. Pour la première fois en 18 ans de pouvoir (depuis la fin de la dictature), elle présente deux listes. Et quelques-uns de ses membres lui ont claqué la porte au nez pour former un petit parti, «Chile Primero», et grossir les rangs d'un autre petit parti, le PRI.

John McCain aurait rencontré Pinochet en 1985

Les documents rapportent que McCain, à l'époque membre de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, a décrit la réunion comme "chaleureuse par moments", tout en notant que Pinochet était "obsédé par la menace communiste". "[McCain] a ajouté que parler avec Pinochet était similaire à un échange avec le chef de la John Birch Society", une organisation américaine d'extrême droite. Le candidat républicain a souvent critiqué Barack Obama pour être prêt à se réunir avec des "dictateurs" comme Hugo Chavez ou Mahmoud Ahmadinejad sans conditions préalables.

Le déplacement de John McCain au Chili et sa brève rencontre avec Pinochet étaient inconnus jusqu'ici. Son porte-parole n'a pas souhaité commenter l'information. Hernan Errazuriz, ancien ambassadeur chilien aux Etats-Unis, aurait organisé cette rencontre, mais il précise aujourd'hui qu'il s'agissait d'un voyage privé. Et dément que M. McCain ait rencontré le dictateur, affirmant que les documents, qui portent pourtant le sceau du département d'Etat, sont des faux.

vendredi 24 octobre 2008

LA MÉDIATION DE JEAN PAUL II IL Y A 30 ANS DANS LE CONFLIT CHILI-ARGENTINE : UN EXEMPLE TOUJOURS D'ACTUALITÉ

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AUGUSTO PINOCHET À GAUCHE ET LE GÉNÉRAL ARGENTIN JORGE VIDELA AU CHILI EN 1978
Diplomatie et dialogue pour résoudre les conflits et rétablir la paix. C’est ce qu’a toujours soutenu le Vatican. Le Pape l’a rappelé dans un message signé par le cardinal Bertone, secrétaire d’État du Vatican à l’occasion du 30ème anniversaire de la médiation de Jean-Paul II dans la crise entre l’Argentine et le Chili. Une initiative qui selon le cardinal Bertone reste un modèle de diplomatie.

Souvenez-vous : Il y a 30 ans une guerre avait bien failli débuter entre l’Argentine et le Chili au sujet du détroit de Beagle en Patagonie, dans l’extrême sud de l’Amérique latine. Immédiatement Jean-Paul II avait proposé aux deux chefs d’État qu’une médiation soit entamée par le Saint-Siège. Elle a porté ses fruits, 6 ans après, en 1984, les ministres des Affaires étrangères du Chili et de l’Argentine ont co-signé au Vatican une « déclaration commune de paix et d’amitié ». 





Pour nous en parler, le père Bernard Quintard, vicaire général du diocèse de Rodez, prêtre Fidei Donum en Argentine de 1995 à 2005. Il répond à Sabine de Rozières.

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RADIO VATICAN - « MÉDIATION DE JEAN PAUL II DANS LE CONFLIT CHILI-ARGENTINE : UN EXEMPLE TOUJOURS D'ACTUALITÉ », INTERVIEW DU PRÊTRE CATHOLIQUE BERNARD QUINTARD, VICAIRE GÉNÉRAL DU DIOCÈSE DE RODEZ, QUI ÉTAIT PRÊTRE FIDEI DONUM EN ARGENTINE DE 1995 À 2005. PROPOS RECUEILLIS PAR SABINE DE ROZIÈRES DIFFUSION: 23 OCTOBRE 2008 Durée: 00:02:14

Toussaint : La sainte enfance de la bienheureuse Laura Vicuña, du Chili (II)


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Laura Vicuña

Ces deux livres peuvent inspirer les jeunes au moment où l'Eglise se prépare à vivre la fête de la Toussaint *. Voici le second volet de cet entretien (cf. Zenit du 22 octobre pour Taïssir Tatios).

Zenit - Et Laura Vicuña ?

Père Guilmard - Cette jeune chilienne (1891-1904) a été béatifiée par Jean-Paul II. C'est le premier fruit de sainteté produit par l'évangélisation effectuée à partir de 1875 par les missionnaires salésiens italiens en Argentine où sa famille avait émigré. L'évangélisation n'avait pas été vraiment engagée avant l'arrivée des fils de Don Bosco. Laura fut élève à l'une des premières écoles fondées alors.

Zenit - Comment s'est manifestée sa sainteté ?

Père Guilmard - Ce qui frappe dès l'abord chez Laura Vicuña, c'était sa disponibilité entière à l'action de la grâce : elle mettait immédiatement en pratique les conseils donnés par les religieuses. Elle était aussi disponible pour rendre service à ses jeunes camarades. Elle les aidait de mille façons, non pas seulement pour leur apprendre le catéchisme, mais aussi pour les petites choses de la vie. Elle voyait arriver des enfants, qui quittaient pour la première fois leur famille très pauvre mais accueillante, pour vivre dans l'univers inconnu et redoutable d'un pensionnat. Laura était leur ange protecteur. Elle habillait les tout-petits. Elle donnait le bon exemple, l'exemple de la prière et de l'obéissance surtout.

Zenit - Laura était jeune comme sainte Maria Goretti, y a-t-il des points communs entre ces deux fillettes ?

Père Guilmard - Maria Goretti est morte le 6 juillet 1903 à 12 ans 1/2, et Laura est morte le 22 janvier suivant au même âge. Laura toutefois n'est pas morte martyre. Elle a résisté aux avances de l'amant de sa mère, et ainsi elle a témoigné de la chasteté, mais elle n'a pas subi de violences directes d'un homme. En fait, Laura a voulu consacrer sa vie à Dieu dans la vie religieuse. Ensuite, elle est allée plus loin et s'est offerte à Dieu en holocauste. Elle voulait ainsi obtenir le salut de sa mère, qui était dans une situation irrégulière. Laura voulait lui éviter l'enfer. Ainsi, elle fut à la fois le témoin de l'amour filial et le témoin du caractère sacré du mariage. Son offrande a été acceptée par Dieu, puisque, peu après, la tuberculose s'est déclarée chez la fillette et l'a terrassée.

Zenit - Quelle est la mission de la bienheureuse Laura aujourd'hui ?

Père Guilmard - Nous commençons seulement à découvrir la sainteté de Laura Vicuna, mais nous voyons déjà qu'elle est multiforme : les enfants, les écoles, les familles, le mariage surtout. Il faut faire connaître la jeune bienheureuse. Elle est tant aimée en Argentine et au Chili que l'avenir nous révélera certainement l'immense étendue de sa prière et de son exemple.

Zenit - Vous nous avez parlé il y a quelque temps de l'association « Enfance et Sainteté ». Quels sont vos projets ?

Père Guilmard - Taïssir Tatios et la bienheureuse Laura Vicuna sont des modèles que nous devons offrir aux enfants pour les conduire à la sainteté. Les 26-30 octobre, nous irons à Paray-le-monial, où le Seigneur Jésus a manifesté son Cœur à sainte Marguerite-Marie Alacoque. C'est là que se tiendra notre 4e colloque sur la sainteté de l'enfance. Le thème choisi est « l'adoration et le sens du sacré », comme nous l'avons dit dans l'entretien publié dans Zenit les 8 et 9 octobre derniers.

* « Le petit chantre de Jésus, Taïssir Tatios », de Marie-Dominique Poinsenet, version refondue par Dom Jacques-Marie Guilmard, coll. « Sentinelles », 25, Téqui, 2007 ;

« Bienheureuse Laura Vicuña, l'héroïsme de l'amour filial », par Dom Jacques-Marie Guilmard et l'abbé Edmond Samson, coll. « Témoins de l'amour », Téqui, 2008.

jeudi 23 octobre 2008

L'économie latino-américaine en croissance mais pas à l'abri, selon le FMI

"Selon notre projection, la croissance avoisinera les 3%, un chiffre proche de la moyenne des pays émergents", estime le FMI dans son "Panorama économique régional", dévoilé à Santiago du Chili.

Selon l'organisme international, l'Amérique latine "pourra davantage faire face aux chocs mondiaux actuels que lors de crises précédentes", grâce aux efforts d'assainissement macroéconomique.

Toutefois, la région n'est pas à l'abri d'une répercussion de la crise mondiale sur le cours des matières premières.

"Le risque principal réside dans les perspectives des prix internationaux des matières premières. Bien qu'à des niveaux élevés, les cours pourraient encore baisser, comme cela a été le cas durant de précédentes décélérations mondiales", souligne le rapport

Le FMI rappelle ainsi que "le niveau élevé des matières premières a été fondamental pour relancer la croissance" dans cette région. Une brusque baisse "aurait des conséquences très négatives", affirme-t-il.

En revanche, la chute des prix alimentaires comme ceux du carburant constitue un soulagement pour les pays d'Amérique centrale et des Caraïbes, largement dépendants des importations.

mercredi 22 octobre 2008

La voix contre la résolution, Rubén Ballesteros

La voix contre la résolution a été celle du ministre Rubén Ballesteros, qui a été partisan d'appliquer la prescription de l'action pénale, alors que dans la partie civile les magistrats Ballesteros et Jaime Rodríguez n'ont pas été d'accord avec le paiement de l'indemnisation aux victimes.

Rubén Ballesteros pendant les premières années de la dictature a présidé en qualité de "auditeur" quelques conseils de guerre à Osorno sud du pays, contre des prisonniers, quand il était un juge du crime de cette ville.

Dix ans après l’arrestation de Pinochet, la compétence universelle menacée ?

La «Caravane de la mort» était un groupe militaire qui se déplaçait en hélicoptère dans le nord et le sud du Chili, après le coup d’État d’Augusto Pinochet en 1973, afin d’ordonner la mise à mort des opposants politiques présumés.

Selon un responsable de la Cour suprême, Sergio Arrelano Stark, qui dirigeait le groupe, se trouvait parmi ces personnes emprisonnées pour une durée de quatre à six ans. Cet homme a été condamné à six années d’emprisonnement.

Le 16 octobre 1998, Augusto Pinochet était arrêté à Londres à la suite d’une demande d’extradition émanant d’un juge espagnol. Des proches des milliers de victimes avaient soumis des plaintes aux tribunaux espagnols et à d’autres États. Par la suite, la Belgique, la France et la Suisse ont demandé l’extradition de l’ancien président chilien pour des crimes relevant du droit international.

Pendant la présidence d’Augusto Pinochet au Chili, soit quelque vingt années de régime militaire, plus de 1 100 personnes ont été victimes de disparitions forcées, plus de 2 000 ont été tuées au cours d’exécutions extrajudiciaires ou sous la torture, et plus de 20 000 ont été torturées.

Amnesty International a été la première organisation non gouvernementale internationale à attirer l’attention des gouvernements sur la nécessité d’exercer leurs responsabilités au titre de la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, lorsqu’elle a su qu’Augusto Pinochet allait se rendre en Europe en septembre 1998.

L’organisation a mobilisé ses membres afin de faire pression sur le gouvernement du Royaume-Uni pour obtenir l’extradition de l’ancien président chilien. Elle s’est également rendue aux tribunaux, avec les victimes et d’autres organisations non gouvernementales, et devant la Chambre des Lords, pour convaincre le Royaume-Uni d’accepter la demande d’extradition. Elle est ainsi parvenue à obtenir une décision historique : l’extradition d’un ancien chef d’État en vue de son jugement sur la base de la compétence universelle.

Cette affaire a contribué à concrétiser la notion de compétence universelle dans la pratique, et a aussi eu une influence sur l’arrestation de l’ancien président tchadien Hissene Habré au Sénégal. Ce dernier était accusé de tortures, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis pendant son mandat. Elle a également ouvert une voie en matière de lutte contre l’impunité au plus haut niveau, notamment avec le procès de l’ancien président du Pérou, Alberto Fujimori.

Amnesty International a toutefois déclaré que, malgré le message d’avertissement envoyé aux responsables d’atteintes aux droits humains, partout dans le monde, dans le cadre de l’affaire Pinochet, la règle de la compétence universelle était menacée.

« L’arrestation d’Augusto Pinochet a constitué un tournant dans la pratique de la compétence universelle. Cette affaire a démontré que les chefs d’État n’étaient pas au-dessus des lois, et qu’ils pouvaient être arrêtés et jugés devant des tribunaux étrangers pour des crimes commis dans leur propre pays, a déclaré Irene Khan, secrétaire générale d’Amnesty International.

« Dix ans plus tard, il reste encore beaucoup à faire pour concrétiser l’espoir de justice suscité par l’arrestation d’Augusto Pinochet. Partout dans le monde, des milliers de responsables de crimes visés par le droit international sont en liberté et échappent à la justice. »

Amnesty International a condamné les situations dans lesquelles les États où les crimes ont eu lieu n’exercent pas la compétence universelle pour lancer des enquêtes ou des poursuites. Depuis l’arrestation historique d’Augusto Pinochet, seul un faible nombre d’affaires relevant du droit international ont donné lieu à des poursuites ou à des jugements. Amnesty International exige donc l’adoption de lois efficaces qui renforcent la compétence universelle et permettent à la police et aux procureurs de faire leur devoir.

Dans ce contexte, le Secrétariat international d’Amnesty International publie deux études : l’une sur l’Allemagne et l’autre sur l’Espagne. Ces deux documents sont les premiers d’une série d’outils juridiques destinés à aider les avocats des victimes à déterminer quand la compétence universelle peut être appliquée, et à permettre à la société civile d’exiger des réformes de la législation et des pratiques nationales afin de rendre cette compétence effective.

La justice internationale est attaquée sur un autre front, celui de la Cour pénale internationale, qui essaye de faire rendre des comptes au Soudan, au plus haut niveau du gouvernement. On pourrait encore déplorer d’autres atteintes à la compétence universelle, notamment si la campagne menée par le Rwanda, aux Nations unies, contre les « abus » de la compétence universelle par des juges étrangers était fructueuse.

« Il est temps de se souvenir de tous les efforts déployés par les proches des victimes d’Augusto Pinochet, qui ont conduit à son arrestation en 1998, en vertu de la compétence universelle, a ajouté Irene Khan. Cet événement a créé un précédent que la communauté internationale doit prendre comme base en vue de l’arrestation, du jugement ou de l’extradition des personnes soupçonnées de crimes relevant du droit international. »

mardi 21 octobre 2008

Rania de Jordanie, épouse et superbe créature à... plein temps !

Très apprêtée, la reine, qui brille comme toujours par son exceptionnelle grâce avait une robe mi-longue grise, à imprimé fleuri, le tout réhaussé par une belle ceinture noire.

Aux pieds, elle portait l'une de ses inombrables paires d'escarpins, d'un beige foncé, qui se marriait parfaitement avec sa tenue et son sac de luxe, signé certainement d'une grande maison parisienne.

Splendide au concert-hommage pour Luciano Pavarotti il y a quelques jours, elle a prouvé que la classe était de rigueur de jour comme de nuit. En Espagne ce week-end, elle a rivalisé d'élégance et de charme avec sa "jumelle" Letizia d' Espagne !

A 38 ans, cette mère de 4 enfants, Hussein, 14 ans, Iman, 12 ans, Salma, 8 ans et Hacham 3 ans est juste au top...

lundi 20 octobre 2008

L'UNASUR décide d'établir un Parlement sud-américain en Bolivie


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La Présidente de la République du Chili, Michelle Bachelet, a assisté à l'inauguration de la Réunion Extraordinaire des Représentants des Parlements Nationaux et Sous-régionaux d'Unasur à Cochabamba, Bolivie.
Photo José Manuel de la Maza

L
a présidente chilienne Michelle Bachelet, dont le pays assume la présidence tournante de l'UNASUR, et le président bolivien Evo Morales ont ouvert la réunion, qui se déroule dans la province de Cochabamba (centre de la Bolivie), et réunit des représentants des douze pays de la région.


"Il y a beaucoup de tâches que l'UNASUR doit accomplir dans le cadre des efforts de l'Amérique latine et des Caraïbes", a déclaré Mme Bachelet.

Les membres de l'UNASUR pensent qu'il est nécessaire de promouvoir la construction de l'institutionalisme et qu'avant tout, les membres doivent présenter leurs propositions concernant l'établissement du Parlement régional, a indiqué le vice-président bolivien Alvaro Garcia.

Lors de la réunion, les pays participants ont convenu de désigner d'ici 45 jours leurs représentants aux travaux de propositions sur le futur Parlement, qui devront se réunir dans la province de Cochabamba à la mi-janvier 2009.

Lors de la réunion, les représentants des douze pays d'Amérique du Sud ont également décidé de créer une plate-forme de travail constituée de représentants de l'UNASUR, du Parlement andin et du Marché commun sud-américain (MERCOSUR).

La création du Parlement sud-américain "prendra des semaines ou des mois" , les propositions devant être passées au filtre de longues procédures avant d'être approuvées, a ajouté M. Garcia.

Dakar-2009 en Argentine et au Chili: le parcours présenté par les organisateurs


Le rallye comptera 17 étapes, à travers neuf provinces argentines: Buenos Aires, La Pampa, Rio Negro, Neuquen, Mendoza, La Rioja, Catamarca, Cordoba et Santa Fe.

Au Chili, les concurrents passeront par Valparaiso, La Serena et Copipo, dans le Nord du pays.

La première étape aura lieu le 2 janvier, la dernière le 18 janvier.

Le parcours:

2 janvier: Buenos Aires (départ fictif)

3 janvier: Buenos Aires - Santa Rosa

4 janvier: Santa Rosa - Puerto Madryn

5 janvier: Puerto Madryn - Jacobacci

6 janvier: Jacobacci - Neuquen

7 janvier: Neuquen - San Rafael

8 janvier: San Rafael - Mendoza

9 janvier: Mendoza - Valparaiso (Chili)

10 janvier: Valparaiso (jour de repos)

11 janvier: Valparaiso - La Serena

12 janvier: La Serena - Copiapo

13 janvier: Copiapo - Copiapo

14 janvier: Copiapo - Fiambala (Argentine)

15 janvier: Fiambala - La Rioja

16 janvier: Rioja - Cordoba

17 janvier: Cordoba - Buenos Aires

18 janvier: Buenos Aires

dimanche 19 octobre 2008

Chili : arrestation de 19 policiers et de 8 magistrats

Photo Jaime Bascur
Les suspects ont été accusés de fournir des documents faux au bénéfice de certaines personnes dont des trafiquants de drogue, selon la procureure Nancy Gonzalez, qui enquête sur l'affaire depuis avril.

Photo Jaime Bascur

Ils pourraient avoir reçu des pots de vin de l'ordre de 500 à 6.700 dollars américains sommes variant selon la gravité des crimes commis par leurs bénéficiaires, selon la procureure.

L'opération de vendredi est l'"une des plus importantes opérations contre la corruption dans le secteur judiciaire", a fait savoir Ivan Millan, un important procureur du pays.

jeudi 16 octobre 2008

L'ombre de Pinochet plane encore

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La "Une" de The Clinic N º 263 · le Jeudi 9 octobre de 2008
"Il faut que tu ailles chez Nauti Gifts", m'a conseillé un journaliste. "Une boutique d'articles naughty ["cochon", en anglais] ?" ai-je demandé. "D'un certain point de vue. Vas-y, tu verras." Située sur les hauteurs huppées de Santiago du Chili, Nauti Gifts n'a rien d'un sex-shop. C'est la boutique fétiche des adorateurs de l'ancien dictateur Augusto Pinochet. Un parfait sanctuaire pour pinochetistes, comme il y en a des centaines au Chili, à commencer par la maîtresse des lieux. L'air revêche et sans donner son nom, la propriétaire du magasin crache ses réponses comme elle aboierait. Elle est entourée de toutes sortes de bibelots militaires, cadres et bustes de Pinochet ou briquets portant le symbole de l'armée chilienne. Au-dessus de sa tête trône le blason du Chili, qui affirme "par la raison ou par la force", présage menaçant lancé par les pères de la patrie.

Pour cette femme d'environ 50 ans, mariée à un militaire à la retraite, "tout ce qui se dit sur le général est pur mensonge". Elle ne reconnaît pas la dictature et considère que, "avec Pinochet, nous allions mieux". "Moi, je ne vote pour aucun homme politique de droite", explique-t-elle, la mauvaise humeur transpirant par tous ses pores, "car ce sont des traîtres, des lâches qui soutiennent cette démocratie mensongère." Elle déplore leur "silence" face aux "persécutions" dont sont victimes les "représentants de l'ordre".

De nombreux symboles de la dictature gangrènent encore le Chili. Comme dans une maison où l'on a pu remplacer les meubles et les photos, la présence de Pinochet continue de vivre en certains de ses habitants. L'ancien président Ricardo Lagos a tenté de faire effacer la signature de Pinochet de la Constitution, mais le texte fondamental reste un document taillé sur mesure pour l'ex-dictateur et ceux qui le soutenaient. Pinochet reste vivant aujourd'hui à l'Académie de guerre, à qui il a fait don de 29 000 livres. Bien que la "route Australe" qui relie les villes de Puerto Montt et Puerto Yungay ne porte plus son nom, tout le monde continue de l'appeler "autoroute Augusto Pinochet". Un village porte même le nom de son épouse, Lucía Hiriart. Et des centaines de bâtiments et institutions créés entre 1973 et 1990 portent encore une plaque précisant "Inauguré par le président Augusto Pinochet Ugarte".



Mais le plus grand temple dédié au dictateur reste incontestablement la Fondation Pinochet. Son actuel président, Luis Cortés Villa, montre une vidéo à une vingtaine d'étudiants américains qui viennent de visiter le centre de détention clandestin de la Villa Grimaldi. L'atmosphère sent la naphtaline, comme si le dictateur, omniprésent sur tous les murs, vivait encore. Son héritage, raison d'être de cette fondation, est en tout cas bien vivant, où que l'on pose le regard. Le film et les réponses de Cortés Villa ne semblent pas parvenir à dissiper "tous les mensonges qui ont été dits", selon les mots de Patricio Segovia, ancien conseiller du dictateur, qui montre quelque 300 plaques portant les noms de militaires morts assassinés par les "marxistes subversifs". Entre ces quatre murs n'existe qu'une seule version de l'histoire, une version aussi indiscutable que l'était ce joug responsable de la disparition de 3 197 personnes et qui en a torturé plus de 27 000 autres. Patricio Segovia dément ces chiffres, désigne des responsables, nie l'existence de comptes bancaires où s'amassent des millions et part d'un rire mécanique. "Vous pouvez dire ce que vous voulez, il y avait des milliers de personnes aux obsèques de Pinochet. Le plus grand monument laissé par mon général, c'est le fait qu'il vive encore en nous, que les gens continuent de l'aimer", lance-t-il.

La date du 16 octobre 1998, lorsque le juge espagnol Baltasar Garzón a ordonné l'arrestation du dictateur chilien, qui fut placé en résidence surveillée pendant 530 jours, a marqué le passage du tragique au comique. Au même moment naissait The Clinic, revue chilienne iconoclaste qui est le fer de lance de la contre-culture. Pendant des années, Pinochet a fait presque toutes les couvertures du magazine. On a ainsi pu le voir habillé en narco au cours d'une parade d'identification après la révélation de ses comptes bancaires occultes à la Banque Riggs, ou le visage collé dans le célèbre portrait du Che Guevara par le photographe Alberto Korda sous la légende "Che tu madre", qu'on pourrait traduire par "Nique ta mère".

Depuis l'inauguration de la boutique de The Clinic, il y a quelques années, les tee-shirts des couvertures se vendent comme des petits pains. Et ici, on ne se moque pas seulement de Pinochet. On trouve des culottes avec la faucille et le marteau, un tableau représentant le palais présidentiel de La Moneda en flammes et, au sous-sol, cerise sur le gâteau, la librairie. "Avant les poursuites judiciaires contre Pinochet, les responsables de violations des droits de l'homme se sentaient à l'abri, sous la protection des lois d'amnistie, des mesures de prescription ou de l'immunité octroyée à certains", explique Esteban Beltrán, directeur de la section espagnole d'Amnesty International, en référence au mandat d'arrêt délivré par Baltasar Garzón qui a mis un terme à l'impunité dont jouissait le dictateur chilien dans le monde entier. ‘Dix ans plus tard, des crimes comme la torture, les disparitions ou les exécutions extrajudiciaires ne sont plus considérés comme des problèmes politiques dont la résolution est confiée à la seule diplomatie."
Federico Peña
Público


10ÈME ANNIVERSAIRE DE L’ARRESTATION DE PINOCHET. LA FRANCE, PAYS REFUGE DES PINOCHET DE CE SIÈCLE ?

L’affaire Pinochet, emblématique pour la justice internationale

Le coup d’Etat militaire du général Pinochet de 1973 au Chili a rendu la pratique de la torture systématique et la "disparition" une politique d’Etat. Dès lors, Amnesty International (AI) a mené un travail d’enquête et de soutien aux victimes. AI a été la première organisation non gouvernementale (ONG) internationale à appeler l’attention des gouvernements européens sur la nécessité d’exercer leurs responsabilités dès qu’elle a su qu’Augusto Pinochet allait se rendre en Europe en septembre 1998. Le mois suivant, suite à un mandat d’arrêt international émis par le juge espagnol Baltasar Garzón, le général Pinochet, de passage à Londres, est placé en état d’arrestation puis assigné en résidence surveillée le 16 octobre. Cette arrestation a marqué une étape clé du travail d’Amnesty International dans sa lutte contre l’impunité et pour l’application d’une justice internationale effective. Tout en rappelant qu’aucune immunité ne protège les anciens chefs d’Etat accusés de crimes, elle a constitué une nouvelle étape dans l’acceptation de la compétence universelle, qui impose de juger les crimes heurtant l’humanité toute entière quel que soit l’endroit où ils ont été commis (génocide, crime contre l’humanité, crime de guerre, torture, disparition forcée…). Reconnue en droit international avant même la création du Tribunal militaire international de Nuremberg, la compétence universelle est aujourd’hui admise par une grande majorité d’Etats. Cependant, ils sont une minorité à exercer pleinement cette compétence alors même que des suspects notoires se trouvent sur leur territoire. Il reste encore beaucoup à faire, notamment en France.

Timidités françaises


Si la France a ratifié un certain nombre de conventions internationales lui imposant de poursuivre les auteurs de crimes internationaux trouvés sur son territoire, dont le Statut de Rome fondant la CPI, elle ne se donne pas les moyens de les faire appliquer. L’exemple récent du projet de loi d’adaptation en droit français du Statut de Rome montre comment un Etat peut chercher à limiter la portée de ses engagements internationaux. Le 10 juin dernier, la majorité sénatoriale a vidé la compétence universelle de l’essentiel de sa substance en réservant cette compétence « aux personnes résidant habituellement dans notre pays ». Une personne qui aurait commis des crimes contre l’humanité pourrait alors circuler librement tant qu’elle n’a pas l’idée de s’installer durablement. Les victimes se verraient ainsi privées du droit de provoquer les poursuites et la compétence des juridictions françaises serait subordonnée à la condition que les crimes soient punissables dans le pays d’origine de l’auteur. Depuis sa création en 1998, la Cour pénale internationale ne peut juger que les dossiers les plus graves et les plus emblématiques. Pour tous les autres, les plus nombreux, son Statut l’énonce en toutes lettres : « il est du devoir de chaque Etat de soumettre à sa juridiction criminelle les responsables de crimes internationaux ». C’est un principe fondateur d’un espace de droit international que la France refuse par une législation interne réductrice et favorable aux auteurs des crimes internationaux. De plus en plus d’Etats, en Europe mais aussi sur d’autres continents, ont mis leur législation en conformité avec ce principe. La France fait figure d’exception : avec le texte voté par le Sénat, les Pinochet de ce siècle éviteront de voyager en Angleterre, en Allemagne, aux Etats-Unis et dans des dizaines d’autres pays, mais pourront trouver refuge dans notre pays s’ils veillent à ne pas y résider durablement.

Amnesty International France appelle vivement la France à respecter ses engagements.

mercredi 15 octobre 2008

5 condamnés dans l'affaire de la "caravane de la mort" au Chili


La "caravane de la mort" était une commission militaire dont les membres circulaient en hélicoptère à travers le pays, après le coup d'Etat de septembre 1973, en prononçant ici et là la condamnation à mort d'opposants de gauche.

Parmi ceux qui ont été condamnés mercredi figure Sergio Arrelano Stark, qui écope d'une peine de six ans et dirigeait sous la dictature cette commission.

Pinochet, qui est mort en 2006, avait été placé en résidence surveillée en 2001 pour son rôle dans cette "caravane de la mort".

Erik Lopez, version française Eric Faye

Chili-Argentine, le derby des Andes

Le derby des Andes opposera à Santiago le Chili à l'Argentine pour une partie qui sent déjà la poudre : les chiliens n'ont jamais battu leurs rivaux de toujours en qualification de Coupe du Monde. Pourtant, la Roja aurait bien besoin d'un succès à domicile pour compenser la défaite de dimanche en Equateur, et se replacer dans la course au Mondial. Les Argentins, eux, ont été critiqués malgré leur victoire samedi face à l'Uruguay. Un succès leur permettrait de mettre à bonne distance un rival direct pour la qualification.

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Victoire argentine lors des éliminatoires de 1957 à Santiago du Chili


Le Brésil de retour

Le Brésil, quant à lui,se porte beaucoup mieux après un passage à vide au printemps, qui a failli coûter son poste au sélectionneur Dunga. Sur les trois derniers matches, Robinho et consorts ont remporté deux victoires très importantes à l'extérieur, au Venezuela samedi (4-0), et au Chili en septembre (3-0). La Selaçao accueille à Rio la Colombie, en pleine série noire après trois défaites consécutives.

Le Paraguay, qui reçoit le Pérou, a la possibilité de prendre le large en tête du classement sud-américain. Les Guarani viennent de ramener une victoire précieuse de Colombie (1-0), alors que les Péruviens, derniers du groupe, se sont inclinés samedi à La Paz, en Bolivie (3-0). Depuis un an, l'équipe de Roque Santa Cruz écrase tout sur son passage (1 seule défaite en 9 matches) et s'est notamment offert le scalp du Brésil (2-0) en juin dernier.

Dans ce mini-championnat étalé sur 2 ans et composé de 10 équipes, les quatre premiers joueront le Mondial, et le cinquième disputera un barrage.

Jean Boulangé

150 professionnels du tourisme sous le charme du Chili

Le Chili, une destination lointaine qui fait rêver les Français. Partant de ce constat, pas moins de 150 professionnels français du tourisme, ont répondu favorablement à l’invitation de Turismo Chile (TC), organisme de promotion du Chili à l’étranger.

Agents de voyages et incentives, TO et journalistes, tous ont eu droit à des formations éclairs sur la destination, "même s’il est difficile de présenter la diversité du Chili en cinq minutes" explique Jaime Toha, directeur Europe de TC. Lui emboîtant le pas, Pablo Moll, directeur général de TC a rappelé "que le Chili était la destination du continent américain ayant le plus progressé en 2007 sur les marchés européens, dépassant les USA et le Brésil". En 2007, 61.069 touristes Français ont été séduits par les trésors naturels et culturels de ce pays.

Un grand nombre ayant poussé leur expérience jusqu’à l’île de Pâques. "Les Français qui optent pour Chili veulent voir, le désert d’Atacama, l’Ile de Pâques et la Patagonie" poursuit Turismo Chile. Absent lors du dernier Top Résa, le Chili signera pour la prochaine édition.

dimanche 12 octobre 2008

Tito Beltràn, condamné à deux ans et demi de prison

Des accusations similaires, laissées sans suite, avaient été formulées dès 1999. Tito Beltrán, dont le casier judiciaire n’était pas vierge, s’est vigoureusement offusqué de la tenue du procès et a accusé l’ambassadeur du Chili en Suède de l’avoir trompé. Le tribunal a ordonné l’interpellation immédiate du chanteur. [HM]

vendredi 10 octobre 2008

Modèle économique de l'Amérique latine, le Chili n'échappe pas à la crise


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Photo Codelco

Premier producteur de cuivre au monde, le pays andin, dont le métal rouge constitue 45% de ses exportations, n'échappera pas aux contrecoups de la crise aux Etats-Unis et en Europe, ainsi qu'au ralentissement de la demande de la Chine, son principal acheteur.

"Face à la récession internationale, nous ne sommes en rien protégés. Nous ne sommes blindés ni contre une récession aux Etats-Unis ni en Europe, et la Chine va connaître des taux de croissance plus faibles", explique à l'AFP Hernan Frigolet, expert du cabinet de conseil privé Aserta.

"Le Chili va se retrouver impliqué dans la crise. Les prix des matières premières baisseront, on enregistrera moins d'exportations et le chômage va croître", prédit-il.

Selon cet expert, la réaction du gouvernement qui a injecté plus d'un milliard de dollars afin d'apporter plus de liquidités au système bancaire ne "génèrera pas plus d'activité mais apportera seulement une tranquillité psychologique".

Même constat pour le gérant du cabinet de conseils Econsult, José Ramon Valente: "Pouvons-nous vraiment dire que les Chiliens ne vont pas être touchés par la crise financière internationale? Je pense que non".

"Le Chili est un pays qui chaque année importe et exporte des milliards de dollars avec des dizaines de pays. Il reçoit en outre énormément d'investissements étrangers", souligne-t-il, inquiet d'un ralentissement de l'économie mondiale.

C'est évidemment le secteur minier qui recueille la majorité des investissements étrangers qui avaient atteint entre janvier et août de cette année 6,6 milliards de dollars, soit le triple par rapport à 2007.

Pour l'instant, les entreprises minières, qui perçoivent 63% de cette manne, ont maintenu des projets d'investissements colossaux : plus de 21 milliards d'ici à 2012.

Mais ce panorama risque de s'assombrir car le prix du cuivre, après une augmentation exponentielle, est désormais orienté à la baisse, mettant en doute l'ossature de la croissance du pays.

"Même si l'industrie chilienne est l'une des plus compétitives au monde, le facteur le plus important (...), ce sera l'évolution de ces grands projets d'investissement" et la question de "savoir s'ils vont être affectés", indique à l'AFP Juan Carlos Guajardo, expert au Centre d'Etudes du cuivre (Cesco).

Jusqu'à présent, les autorités soutiennent que le Chili est armé pour affronter la crise, grâce à ses réserves.

"Le Chili est en meilleure condition pour faire face à cette bourrasque car il a été renforcé par une conduite économique responsable", a lancé cette semaine la présidente socialiste Michelle Bachelet.

Pour l'année 2009, le gouvernement chilien a dû bâtir un budget en réduction, destiné à contenir l'inflation qui a atteint 9,2% au cours des douze derniers mois.

L'optimisme des autorités se base sur les comptes financiers: le Chili n'a pas de dette et a accumulé un excédent fiscal de près de 22 milliards de dollars, grâce au cuivre.

Selon une étude officielle diffusée récemment, le pays dispose de ressources suffisantes pour supporter cinq années difficiles, ses réserves dépassant 10% de son Produit intérieur brut.

Toutefois, le discours rassurant du gouvernement n'a pas empêché les experts de revoir à la baisse le taux de croissance (de 4,3 à 4,1% pour 2008 et de 4,2 à 3,5% pour 2009), dans le dernier rapport de la Banque centrale chilienne.