samedi 29 août 2009

La grippe a tué 121 personnes au Chili

Cinq nouveaux décès ont été attribués avec certitude au virus A(H1N1) depuis le dernier bilan du ministère il y a un peu plus d'une semaine, mais la décélération est manifeste, si l'on compare ce chiffre avec les près de 30 morts enregistrées pendant les quinze premiers jours d'août.

Le nombre de cas "confirmés" du virus pandémique n'a que faiblement augmenté depuis la semaine dernière, passant d'un total cumulé de 12.175 depuis l'arrivée du A(H1N1) au Chili il y a trois mois et demi à 12.194, selon les données du ministère.
Depuis le premier cas avéré au Chili le 17 mai, le virus A(H1N1) y a connu une expansion jusqu'à un pic à la mi-juillet, en plein coeur de l'hiver austral qui touche à sa fin en septembre.

vendredi 28 août 2009

La FAO inquiète d'une possible propagation de la grippe des dindes du Chili

La détection la semaine dernière du virus H1N1 dans deux élevages chiliens "suscite l'inquiétude sur la possible infection par la grippe pandémique des élevages avicoles ailleurs dans le monde", selon un communiqué de l'agence basée à Rome.

Selon l'Institut de Santé publique (ISP) du Chili, le virus a été été transmis aux dindes par l'homme.

"La souche actuelle du virus H1N1 est très contagieuse mais pas plus meurtrière que le virus de la grippe saisonnière commune. Toutefois, elle pourrait, en théorie, devenir plus dangereuse en devenant plus virulente, par exemple en se recombinant avec le virus H5N1 de la grippe aviaire, bien plus mortel, mais aussi plus difficile à transmettre chez l'homme", indique la FAO.

Si le Chili ne recense actuellement aucun cas de grippe aviaire, "en Asie du sud-est où il existe un taux élevé de circulation du virus chez les volailles, l'introduction du H1N1 (chez les volailles) serait plus inquiétante", souligne l'agence.

Elle préconise une "meilleure surveillance de la santé animale et le respect des directives" en matière d'hygiène et d'élevage, notamment "en protégeant les ouvriers agricoles en cas d'animaux malades, et en empêchant les travailleurs malades d'entrer en contact avec les animaux".

"L'émergence de nouvelles souches de grippe capables d'infecter l'homme et les animaux d'élevage est un sujet de préoccupation générale qui continue de faire l'objet d'un suivi rigoureux par la FAO, l'Organisation mondiale de santé animale (OIE) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS)", a tenu à souligner l'organisation.

"Le lion du Sénat", protecteur des droits de l'homme

Tout au long de sa carrière, il a joué un rôle important dans des négociations d'accords de paix, comme en Irlande du Nord, la lutte contre l'oppression et le droit des réfugiés. Dans les années 1970, il a dénoncé la guerre au Vietnam, il a soutenu la cause des militants de gauche au Chili après le coup d'Etat de Pinochet et s'est élevé contre l'apartheid lors d'un voyage en Afrique du Sud, en 1985.

Sa prise de position en matière de politique étrangère la plus citée au lendemain de son décès est de loin son opposition à la guerre en Irak en 2002. "Si le Congrès et le peuple américain avaient su toute la vérité, les Etats-Unis n'auraient jamais commencé cette guerre", avait-il déclaré en 2004. Il a aussi été l'un des premiers à exiger un calendrier pour le retrait des troupes.

mercredi 26 août 2009

Un monument à la mémoire de Salvador Allende à Montréal


Mme Carmen Gloria Quintana, psychologue, icône de la relation entre la pensée de Allende, la répression brutale de la dictature Pinochet et la solidarité des Québécois(es), et finalement Richard Desjardins, auteur, compositeur, interprète québécois, historiquement engagé auprès du peuple chilien.

LE PÉROU SOUPÇONNE UN PACTE CHILI-BOLIVIE POUR UN ACCÈS BOLIVIEN À LA MER

Le président péruvien Alan Garcia a déclaré ce week-end à un journal chilien que "des indices suggèrent qu'il y a un accord" entre Santiago et La Paz en vue d'un accès au Pacifique, une revendication historique de la Bolivie qui perdit ce bout de côte après une guerre contre le Chili il y a 130 ans.

"Il faudrait le dire publiquement, car s'il y a accord, on s'attendrait à être consultés", a mis en garde M. Garcia, dans une interview à la Tercera de Santiago, que la presse péruvienne reproduit lundi en premières pages. Le chef de la diplomatie chilienne Mariano Fernandez a répliqué en niant un tel accord, même s'il a confirmé des "discussions privées" sur ce thème de l'accès à la mer, dans le cadre d'une commission bilatérale active depuis 2006 entre le Chili et la Bolivie.


"Le jour où on aura quelque chose d'abouti (avec la Bolivie), on le fera bien sûr savoir", a-t-il déclaré. Le président bolivien Evo Morales a lui aussi nié lundi l'existence d'un "accord privé" avec le Chili. La question de l'accès à la mer est une épine récurrente de la diplomatie régionale, un legs de la guerre de 1879-83 entre Chili d'une part, Bolivie et Pérou de l'autre.


La Bolivie, pays le plus pauvre d'Amérique du Sud, perdit au Chili quelque 400 km de côtes, une amputation dont elle ne s'est jamais remise économiquement. Le problème concerne directement le Pérou car une éventuelle solution, parmi celles évoquées au fil des ans (enclave, tunnel, corridor), pourrait affecter sa frontière Sud. Il se double d'un différend maritime entre le Pérou et le Chili pour 95.000 kilomètres carrés dans l'océan Pacifique que revendique Lima, qui a saisi la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye. La procédure est "une vraie provocation", selon M. Fernandez.

Un assassinat qui illustre la fragilité de la démocratie chilienne

Ce drame souligne la fragilité de la démocratie chilienne qui réprime les militants et applique à leur encontre une loi antiterroriste créée par Pinochet. À moins de quatre mois des élections présidentielles, le candidat de l’opposition de droite, en tête des sondages, appelle à utiliser ces outils répressifs plus fermement encore.

Les Mapuches, peuple autochtone du sud du Chili, luttent pour récupérer leurs terres ancestrales annexées depuis les années quatre-vingt par d’importantes compagnies, principalement hydroélectriques et forestières. La politique économique du Chili est en effet basée sur une grande ouverture à l’investissement privé qui a conduit à la vente de la plupart de ses ressources naturelles à des multinationales.

Les actions violentes du mouvement mapuche - barrages d’autoroutes, incendies de camions, occupations de fermes - sont régulièrement considérées comme des actes terroristes par les autorités, et jugées comme tels grâce à la loi antiterroriste établie par le dictateur Augusto Pinochet en 1984. Cette loi permet d’assimiler la destruction de biens privés à un acte terroriste et de juger les inculpés selon un cadre exceptionnel qui diminue sensiblement leurs droits. Des militants ont ainsi été condamnés à dix ans de prison pour incendie de véhicule.

Prière et veillée pour Mendoza Collio Photo Antitezo chez Flickr

Nibaldo Huenuman, Mapuche, défend les droits de son peuple au sein du Parti humaniste. « La violence vient d’abord de l’État, affirme-t-il. Ma communauté est encerclée de militaires en postes fixes. C’est une forme de violence. » Il regrette l’absence de dialogue avec le gouvernement qui a refusé de recevoir la délégation de Mapuches venue se présenter le mois dernier au palais présidentiel, à 700 kilomètres de leur territoire.

La mort de Collio, abattu dans le dos par l’armée alors qu’il ne portait pas d’arme, provoque un scandale politique. Solidaire du mouvement mapuche, la présidente Michelle Bachelet a pourtant échoué dans la résolution de ce conflit et n’a pas tenu sa promesse de ne pas utiliser la loi antiterroriste contre les militants. Le dialogue est bloqué, les Mapuches refusant à présent de recevoir la délégation gouvernementale envoyée suite au décès du jeune homme.

Si le parti de Bachelet a remporté toutes les présidentielles depuis le départ de Pinochet en 1990, c’est cette fois un candidat de l’opposition de droite, Sebastian Piñera, qui est en tête dans les sondages des élections qui auront lieu en décembre. Entrepreneur sympathisant de Sarkozy, Piñera se distingue en ne montrant aucune solidarité pour les Mapuches. Ses appels à appliquer plus systématiquement la loi antiterroriste contre eux, mais aussi contre les grévistes et manifestants en général, font craindre un revirement sécuritaire.

Emmanuelle Lebhar


vendredi 21 août 2009

C'est la première fois que la grippe A(H1N1), qui a infecté plusieurs millions de personnes dans le monde, est détectée chez un autre animal que le porc.
Les autorités vétérinaires ont précisé que la viande de dinde restait bonne pour la consommation.
Les examens de laboratoire ont exclu la présence du virus de la grippe aviaire H5N1.
Le virus A(H1N1) est apparu chez les hommes en mars au Mexique et en Californie. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré un état de pandémie grippale en juin. Le virus s'est aujourd'hui répandu dans quelque 180 pays, provoquant 1.462 cas mortels.
(Antonio de la Jara, version française Jean-Stéphane Brosse)

Chili: le palais présidentiel de la Moneda va se convertir au solaire

La Moneda, un ancien hôtel des Monnaies bâti à la fin du 18e siècle au coeur de Santiago, et devenu siège de la présidence depuis le milieu du 19e, va subir dans les mois à venir une transformation avec intallation sur ses toits de panneaux et cellules photovoltaïques de captage des rayons de soleil.

Selon le ministre de l'Energie Marcelo Tokman, cette mutation de la Moneda va permettre une économie d'environ 30% sur la facture annuelle d'électricité du palais pour l'éclairage, et de 25% sur le gaz utilisé pour l'eau chaude.

Au total, l'économie devrait représenter 80 millions de pesos (160.000 dollars environ), a déclaré le ministre à l'AFP.

Outre cette transformation partielle en un "bâtiment durable", la Moneda disposera aussi à terme d'un système de climatisation à base d'énergie géothermique, avec le creusement prévu sur site de puits de captage d'eaux souterraines.

Le projet entre dans le cadre d'une série de travaux prévus à l'approche du bicentenaire de l'indépendance, déclarée officiellement en 1818, mais que le Chili commémore le 18 septembre 1810, date de la réunion de sa première Junte nationale.

lundi 17 août 2009

Vols suspendus vers l'île de Pâques par un conflit sur le tourisme excessif

Le mouvement, qui avait entraîné dimanche l'occupation de la piste de l'aéroport de Mataveri par une vingtaine de personnes, a pris fin lundi et "l'aéroport est pleinement opérationnel", a déclaré à la presse le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Patricio Rosende, dans la capitale chilienne, Santiago.
Une source à la mairie de l'île, qui a requis l'anonymat, a confirmé par téléphone à l'AFP la fin du blocus.
Selon la compagnie aérienne chilienne LAN, la seule à opérer vers l'île de Pâques, près de 600 passagers ont été affectés par la suspension des vols et l'isolement aérien de l'île entre dimanche et lundi.
L'île de Pâques (Rapa Nui en polynésien), "caillou" de 24 km sur 12 perdu dans le Pacifique Sud, à plus de 3.500 km à l'ouest des côtes du Chili, accueille chaque année 50.000 touristes attirés par ses plages, ses paysages volcaniques et ses emblématiques Moai, statues géantes de pierre.
L'île elle-même compte moins de 5.000 habitants, majoritairement d'origine polynésienne.
Un groupe de Pascuans, se baptisant "Parlement Rapa Nui", avait émis samedi des protestations, réclamant une limite à la durée de séjour des touristes, et des garde-fous à l'installation de Chiliens du continent et d'étrangers.
Selon les îliens, ces flux mettent en péril l'écosystème fragile et le patrimoine de l'île et contribuent à une hausse de la délinquance.
M. Rosende a indiqué qu'il se rendrait dans les prochains jours sur l'île pour entendre les doléances des Pascuans.

Nixon avait parlé avec le président brésilien du moyen de renverser Allende

Le président brésilien Emilio Garrastazu Médici chez Nixon le 7 décembre 1971. Photo Byron Suchmaker.
Des documents publiés dimanche par le groupe indépendant National Security Archive, basé à Washington, montrent que Richard Nixon avait demandé au président brésilien d'alors, Emilio Garrastazu Medici, lors d'une rencontre à la Maison Blanche en décembre 1971, s'il pensait que les militaires chiliens étaient capables de renverser le gouvernement d'inspiration marxiste de Salvador Allende.

Medici a alors répondu qu'il pensait qu'ils en étaient capables, "et a clairement fait comprendre que le Brésil travaillait en ce sens", selon un mémorandum qui était resté jusqu'ici top secret.

Nixon a alors donné sa bénédiction à une déstabilisation du Chili venant du Brésil, expliquant que Washington ne pourrait travailler qu'en coulisses à la chute d'Allende.

"Le président (Nixon) a dit qu'il était très important que le Brésil et les Etats-Unis coopèrent étroitement sur la question" et a demandé au président Medici de lui faire savoir s'il avait besoin d'aide. "Si de l'argent ou une autre assistance discrète était nécessaire, nous pouvions la pourvoir", poursuit le document.

Nixon souhaitait "empêcher l'émergence de nouveaux Allende ou de nouveaux Castro", explique encore le texte en référence à Fidel Castro, à la tête du régime marxiste qui avait renversé une décennie auparavant le pouvoir capitaliste allié des Etats-Unis en place à Cuba.

Salvador Allende a été renversé par le général chilien Augusto Pinochet le 11 septembre 1973, près de deux ans après la rencontre Nixon-Medici. Le régime dictatorial de Pinochet, qui s'est maintenu jusqu'en 1990, a conduit à une féroce répression des libertés civiles et des droits de l'homme au Chili, marquée par la disparition de quelque 3.000 personnes.

samedi 15 août 2009

Election présidentielle au Chili


Je vais consacrer plusieurs billets à cette échéance importante. Elle l’est avant tout pour le Chili lui-même, mais pas seulement. Le spectacle que je découvre me semble un «cas d’école», pouvant intéresser toutes consciences de gauche, particulièrement celles qui vivent en France, et qui cherchent à participer à construction d’une gauche nouvelle. D’autant que, pour tous les français progressistes, ce qui se passe au Chili a toujours un intérêt. On se souvient d’ailleurs de quelle manière en janvier 2006,Ségolène Royal avait médiatisé en France son soutien à Bachelet. Cela lui avait servi de rampe de lancement pour sa campagne interne au PS, puis pour la suite. Cela n’était pas innocent. Car, le Chili n'intéresse pas seulement ceux qui, comme nous, n'oublient pas l'exemple glorieux d'Allende et son gouvernement d'Unité Populaire (UP) soutenu par toute la gauche, contre l'opposition active de la Démocratie chrétienne et de la droite. Depuis plusieurs années maintenant, les courants les plus à droite du PS français regardent ce pays dans le détails et non par nostalgie de la UP qu'ils doivent considérer comme du folklore d'un autre âge. Patrick Menucci, qui fut le principal organisateur de la campagne de Ségolène Royal, explique clairement les choses dans un ouvrage rédigé après la présidentielle française (Ma candidate, ed. Albin Michel- p.30) :"Politiquement, les socialistes chiliens sont en avance sur nous, ils sont d'accord avec le centre. Ils font des primaires. Alors qu'ils ne pèsent que 15 % dans les urnes, ils parviennent à constituer une large coalition." Tout est dit. En Amérique latine, c'est cet exemple là qui les intéresse et les inspire, et non, comme nous, les exemples bolivien ou vénézuélien qui s'affrontent, avec le soutien constant du peuple et la majorité dans les suffrages, aux groupes privés et à l'influence économique nord américaine.

Ici, une part du spectacle est donc assez désolante et symptomatique de la dégradation de la gauche qui se prétend « socialiste ». Mais, pour comprendre mieux, il faut reprendre quelques aspects de la vie politique récente du Chili.

Après le coup d’état du 11 septembre 1973 et le massacre trés rapide de plus de 3 000 militants, en juin 1974, le Général Pinochet est officiellement nommé par la junte militaire «Chef suprême de la nation». Le 11 septembre 1980, il fera même adopter une «Constitution» par un référendum bidonné. C'est curieux, mais c'est ainsi. Même dans les dictatures, les chiliens entretiennent une forme de «légalisme». Cette constitution fortement antidémocratique, donne tous pouvoirs aux militaires, des sénateurs sont nommés à vie, etc. Pendant toutes les années de dictatures, le peuple résistera et de nombreuses luttes courageuses se multiplieront malgré les risques quotidiens. Des centaines d'hommes et de femmes de gauche y laisseront leur vie. Les années passant, les militaires comprennent que cela ne peut continuer ainsi. Le grand patronnat leur fait aussi comprendre que ce n'est pas bon pour les affaires. L'Eglise catholique condamne de plus en plus ouvertement les crimes et la répression. Les américains, la CIA a financé le coup d'état en 1973, leur font comprendre que la guerre froide est finie. On peut un peu relacher la pression. Toutefois, la résistance populaire continue. En 1986, un attentat mené par le Front patriotique Manuel Rodriguez manque de peu le sinistre tyran.

Ecoutant les milieux économiques, les militaires comprennent qu'"il faut que tout change, pour que rien ne change". Le 5 octobre 1988, Agusto Pinochet, voulant assoir sa légitimité populaire pour continuer, organise un plébiscite qui devait le reconduire à la tête du pays pour de nombreuses années. Il mène la quasi totalité de sa campagne en civil. Et là, contre toute attente car les pinochétistes pensaient tenir plus fermement le pays, malgré triches et pressions des militaires, le «No » l’emporte avec 55 % des voix (et 43 % de « Si »). Des élections présidentielles sont organisées le 14 décembre 1989. Patricio Aylwin (un Démocrate Chrétien – DC) est élu pour 4 ans. Il constitue un gouvernement nommé «transition vers la démocratie». Pinochet reste chef des armées et la Constitution est encore renforcée par de nombreuses lois piétinant la démocratie la plus élémentaire.

Les socialistes, les Radicaux et la DC constituent un Bloc électoral : la «Concertation». A la présidentielle suivante, ce Bloc présente un candidat commun qui sera élu en 1994, le DC Eduardo Frei, puis en janvier 2000, Ricardo Lagos ex socialiste à la tête d’un petit parti social-libéral le PPD, puis enfin en 2006, Michelle Bachelet socialiste Chilienne, fille d'un militaire fidèle à Allende mort sous la torture.

Depuis, plus de 15 ans la «Concertation» dirige donc le Chili, dans le cadre d’une constitution héritée de la dictature. Socialement, le pays connaît encore de terribles et insupportables inégalités. La constitution a été un peu modifiée, le droit au divorce par exemple enfin reconnut en 2004, mais tout cela reste, quand on constate les injustices sociales et judiciaires, des aspects cosmétiques. De nombreuses grèves ouvrières réclamant plus de redistributions de richesses, des puissantes mobilisations étudiantes ont secoué le pays durant la Présidence Bachelet… ce système, en réalité totalement verrouillé où les privatisations n’ont jamais aussi forte, est à bout de course !

Et donc, dans ce contexte de profonde crise, la « Concertation » décide de présenter en 2009 comme candidat un Démocrate chrétien, Eduardo Frei (c'est lui au milieu de la photo en train de boire un verre et de "subir douloureusement" la dictature). C'est-à-dire le même qui fut déjà Président il y a 15 ans. Avec lui, tous ceux qui ont profité de la dictature peuvent dormir tranquille : il est un des leurs et n'a nulle volonté de les géner en quoi que ce soit dans leurs business. Pendant la dictature cet homme d’affaire à continuer à s’enrichir confortablement. De plus, il est lui-même le fils du Président Frei du Chili de 1964 à 1970 qui a précédé Allende. Son père a soutenu le coup d’état militaire pensant que la junte lui rendrait le pouvoir, ce qu’elle ne fit pas et même il semble qu’elle l’empoisonna quelques années plus tard. Le fils se présente même parfois (sans rire) comme lui aussi d'une famille victime de la dictature, mais on voit dans quelles conditions ! De toute manière ici, quiconque est aujourd’hui un grand patron puissant est lié aux militaires. Au Chili, pour paraphraser St Just : «Nul ne peut s’enrichir innocemment».

Voilà Eduardo Frei fils, comparé à lui notre François Bayrou national est un guérillero guévariste, et bien cet homme cynique et sans scrupule est aujourd’hui à nouveau le candidat de la Concertation, soutenu par le PS qui a décidé de ne pas présenter de candidat. Il serait utile de savoir ce qu'en pense la direction actuelle du PS français ou encore Ségolène Royal qui s'était enthousiasmés pour Mme Bachelet. Sont-ils d'accord pour que le PS, dès le premier tour, s'efface et laisse la place à un Démocrate-chrétien? Personne dans l'Internationale socialiste n'a protesté contre cette liquidation pure et simple au profit de l'échange de quelques postes institutionnels. La triste réalité est aussi qu'aujourd'hui, sur les questions économiques, le PS chilien et la DC pensent de même.

Face au candidat de "la Concertation", la droite réactionnaire (évidemment pro-pinochetiste, est il besoin de le préciser?) après plusieurs défaites, s’est intelligement rassemblée sur la candidature unique de Sébastian Pinera, homme d’affaire lui aussi.

Pour compléter ce tableau, depuis quelques semaines est apparu la candidature « indépendante » du jeune Marco Enriquez-Ominami (MEO), jusque là député socialiste. Ce jeune homme a la particularité d’être le fils du grand dirigeant du MIR, Miguel Enriquez, héros du combat contre la dictature, assassiné en 1974. Il a été adopté par Carlos Ominami, dirigeant PS, un temps Ministre de l’économie. Carlos a vécu en France pendant l’exil. Il y compte de très nombreux amis dans le PS français. On peut le considérer comme très proche du courant DSK en France. Pour l’anecdote, il était l’organisateur du voyage de Ségolène en 2006. Il vient de se mettre « en congés » du PS pour soutenir son fils.

Marco, en rompant avec le PS, se présente comme antisystème, il rejette certains aspects de la Concertation et la connivence entre le PS et la DC. Il a un réel franc-parler et ne manque pas de panache. Toutefois, dès que l'on gratte un peu, la critique profonde des terribles règles ultra libérales qui frappent ce pays et bien timide, voire même inexistante. Dans le magazine El périodista, il déclare "Dans mon équipe seront les meilleurs, viennent d'où ils viennent, ils doivent adhérer (...) à la démocratie et être compétents". On connait ces types d'arguments totalement tyranniques, ils sont généralement portés par Sarkozy ou le Modem dans notre pays. Que personne donc en lisant ce blog ne se trompe en considérant ce garçon comme une relève pour la gauche contestatrice. Vu de loin, son coté play-boy peut apparaître rafraichissant dans un pays où beaucoup d'hommes politiques sont assez âgés. Dans sa vie privée (que tout le monde connait par les magazines "pipole"), il est le compagnon d’une présentatrice de "Télé réality" très en vue, ce qui lui donne une visibilité médiatique supplémentaire. Sa profession semble être cinéaste ou producteur de clips vidéos. Son âge entraine qu'il n'a jamais milité sous la dictature, il n'a jamais été membre d'un syndicat, jamais participé à la moindre lutte sociale du pays. Des socialistes qui ne l'apprécient pas me disent même qu'il n'a jamais milité au PS, ni participé à la moindre réunion de section. La position importante de son père dans l'appareil socialiste lui aurait permis de bénéficier d'une circonscription électorale infaillible. Sur le fond, son programme économique prévoit entre autre de modifier le statut de Codelco, l'entreprise d'Etat de production du cuivre, ce qui porterait un coup fatal pour l’indépendance économique nationale (ou du moins ce qu’il en reste). Bien sûr, dans ce cas MEO utilise des arguments pseudo modernistes, au nom de la transparence qui n'existe pas à l'heure actuelle dans Codelco. Pour dire les choses clairement, il est clairement soutenu par certains secteurs du patronnat (voulant briser des réseaux issues du passé) qui financent cette campagne "spontanée". Il fut un temps, dans les années 70, où les trotskystes lambertistes avec leur vocabulaire un peu rude auraient dit pour caractériser ce type de personnage : « une candidature propulsée par la bourgeoisie ». La formule certes est un tantinet vulgaire, car il s'agit ici d'une fraction de la bourgeoisie "concertationniste" craignant le retour brutal aux affaires des pinochétistes "pur jus", je m'en excuse. Mais, elle s'applique assez bien dans le cas de MEO. « Le candidat indépendant » , malgré l'absence de militants et de Parti, a les moyens de se payer une campagne avec immense panneaux publicitaires dans les rues et sur les bus et de payer des gens qui font signer des formulaires de soutien !! Pour finir, et c'est aussi sans doute la principale explication, la candidature Enriquez-Ominami est un contre-feux mis en place en réaction aux nombreuses contestations au sein du PS et aux ruptures qui se sont organisées.

Voilà les trois candidats officiels, autorisés par les médias (dont vous devinez le degré d’indépendance avec la grande bourgeoisie pinochetiste) que je vois présents dans tous les journaux (je dis bien tous sans exception) et magazines depuis mon arrivée.

Dans ce contexte là, la crise est à son paroxysme dans le PS depuis plusieurs mois. En janvier dernier, l’ancien président du PS Jorge Arrate a rompu avec ce dernier pour qu'une gauche sociale réelle, digne de ce nom puisse se faire entendre. Avec le PC Chilien, des groupes de socialistes ; des jeunes ex socialistes regroupés dans « Izquierda 21 », la gauche chrétienne et au départ le Parti Humaniste (et oui, cela existe au Chili et cela représente un peu nos Verts français, depuis son Président Tomas Hirsh a rompu avec Arrate et semble soutenir Enriquez-Ominami, mais la majorité des militants humanistes soutiennent encore Jorge), ont mis en œuvre une méthode de désignation pour présenter un candidat commun. Jorge Arrate a été désigné au terme de ce processus passionnant. Parmi plusieurs de ses soutiens actifs, le Parti de gauche (PG) français est un modèle d’inspiration, j’y reviendrai.

La campagne commence donc. Depuis des semaines, Jorge Arrate est confronté à ce terrible mur médiatique face auquel sa candidature n’existe pas. Pas une ligne, ni mention, … rien. Incroyable! Quelques autres candidats de gauche souhaitent encore se présenter, notamment un autre ex socialiste le sénateur Alejandro Navarro de la région de Concepcion. C'est aussi un homme courageux, et il serait bon que les ces deux candidatures fusionnent en une seule. Plusieurs personnes ici s'emploient à obtenir ce résultat.

Malgré ces difficultés, ceux qui animent la candidature de rassemblement Arrate (comprable au "Front de gauche" en France) ont bon espoir. Arrate présente un programme ambitieux répondant aux nombreuses attentes populaires du pays. Je développerai cela dans un prochain billet avec plus de précisions.

Alexis Corbière

vendredi 14 août 2009

Un Indien Mapuche tué par un policier

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Alex Lemun (12 de novembre de 2002), Matias Catrileo (3 janvier 2008) et Jaime Mendoza Collío (12 août 2009) sont morts victimes de la répression de l'Etat chilien. Photo chez Flickr de Cosmopolita.

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Des manifestants protestent en face du Palais de La Monnaie à Santiago du Chili , suite à la mort de Jaime Mendoza Collío. Photo chez Flickr de Cosmopolita.

Il appartenait à l'une des nombreuses communautés mapuches du pays, qui luttent pour obtenir des terres. Des heurts ont éclaté avec des policiers venus reprendre une propriété occupée et il a été tué d'une balle dans le dos. Une enquête est en cours. La présidente chilienne Michele Bachelet a déploré cette mort et appelé au dialogue. Plusieurs manifestations ont eu lieu pour rendre hommage à la victime.

Arrivée de Manuel Zelaya au Chili

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La Présidente de la République, Michelle Bachelet, a reçu le Président du Honduras, Manuel Zelaya au Palais de La Monnaie à Santiago du Chili. Photo José Manuel de la Maza

Dans une déclaration faite à la presse, Mme Bachelet a dit qu'elle a invité Zelaya à visiter le Chili pour montrer que son pays ne reconnaît pas le gouvernement hondurien par intérime issu du coup d'Etat.
M. Zelaya a dit que le gouvernement chilien était l'un des premiers à condamner le coup d'Etat au Honduras, parce que le Chili a connu des "dictateurs".

Michelle Bachelet et Manuel Zelaya au Palais de La Monnaie à Santiago du Chili. Photo José Manuel de la Maza

Le ministre chilien des Affaires étrangères Mariono Fernandez a déclaré mercredi que la visite de Zelaya s'incrivait dans le cadre de la décision du Chili de promouvoir la restauration de la démocratie au Honduras et le retour de Zelaya au pouvoir, parce qu'il est le président constitutionnellement élu du Honduras..
Au cours de ces derniers jours, Zelaya a visité les Etats- Unis, le Mexique, l'Equateur et le Brésil pour solliciter leur soutien.

Grippe porcine: le nombre de morts passe la barre des 100 au Chili

Dans le même temps, le nombre de malades n'a que faiblement augmenté (12.104 contre 12.030), a ajouté le ministère, qui estime que la pandémie perd en intensité.

Le premier cas de virus A(H1N1) a été confirmé le 17 mai au Chili. La pandémie a ensuite connu une expansion très forte avec l'arrivée de l'hiver austral.

La grippe porcine a tué 1.462 personnes sur les 177.457 malades répertoriés dans 170 pays et territoires, selon le dernier bilan communiqué mardi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le Chili condamne les explosions à Santiago

Tout le monde doit condamner ce genre d'incident, qui "n'est pas accepté dans notre pays comme une forme d'expression", a déclaré la porte-parole du gouvernement chilien, Carolina Toha.
"Il y a tous les moyens pour nous exprimer d'une façon respectant les droits des autres, sans intimidation, sans menacer la sécurité de la population", a ajouté Mme Toha.
Les explosions se sont produites tôt mercredi matin avec une puissance faible, et ont seulement brisé des fenêtres. Toutefois, les attaques ont paniqué les personnes qui étaient en train de faire des exercices à ce moment là.
Depuis 2006, le pays a connu environ 100 attaques à la bombe, la plupart contre des banques. Mme Toha a annoncé que les autorités ont déjà ouvert une enquête sur ces attaques.

mercredi 12 août 2009

Uribe intoxiqué aux bases états-uniennes

Bogota et Washington, ou vice versa, ont négocié un accord pour que l’armée américaine puisse utiliser sept bases colombiennes au prétexte de lutter contre le trafic de drogue. La ficelle est si grosse, loin du discours « soft » de la Maison-Blanche sur son dialogue avec les pays de la région, que ce projet fait l’unanimité contre lui. Non seulement le Venezuela,

l’Équateur et le Nicaragua l’ont ouvertement critiqué, mais aussi le Chili et le Brésil - qui a parlé de « résurgence de la guerre froide » - ont fait part de leur préoccupation.

Hier l’Équateur prenait la présidence tournante de l’Union des nations sud-américaines (Unasur). À cette occasion, les présidents de douze pays de la région se réunissaient à Quito, la capitale, où le président Correa entamait, le même jour, son deuxième mandat dans un contexte de crise économique et de tensions sociales.

Le sommet de l’Unasur, qui aurait dû avoir un caractère formel, s’est au contraire ouvert dans l’agitation diplomatique : casse-tête hondurien et réaffirmation du soutien au président déchu Manuel Zelaya, et menace de militarisation américaine dans le sous-continent.

Alavaro Uribe était absent à Quito. Pourtant le Brésil et le Chili avaient insisté auprès du président colombien pour qu’il vienne s’expliquer sur l’accord de principe signé entre Bogota et Washington. Celui-ci prévoit la mise à disposition des bases militaires de Larandia et Apiay (orient colombien), Tolemaida et Palenquero (centre), Malambo (nord), Carthagène (en bordure de la mer des Caraïbes), le lieu de la septième, sur la côte Pacifique, n’étant pas déterminé. Le Congrès des États-Unis a déjà approuvé la somme de 46 millions de dollars pour mettre en oeuvre ce programme destiné à remplacer les installations stratégiques de Manta (Équateur), fermées définitivement en juillet sur décision du président Correa.

Il y a actuellement en Colombie 800 hommes des forces armées des États-Unis et 600 mercenaires, mais ces chiffres, selon les experts, sont plus élevés et devraient être encore augmentés. Pendant ce temps, selon l’ONU, la production et le trafic de drogue, comme en Afghanistan, ne se sont jamais aussi bien portés.

Si Uribe a brillé par son absence à l’Unasur, il avait effectué, la semaine dernière, une tournée dans sept pays de la région. Une tentative pour désamorcer la crise et les craintes qu’il a lui-même provoquées. Le Venezuela et l’Équateur considèrent que l’initiative américano-colombienne menace la sécurité continentale.

De fait, la révolution bolivarienne promue par Hugo Chavez se trouverait complètement cernée, soumise au harcèlement des troupes stationnées en Colombie, renforcé par le soutien des bases américaines un peu partout : Aruba et Curaçao (petites Antilles), Guantanamo (en territoire cubain), Palmerola au Honduras, sans oublier la IVe flotte US, réactivée en juillet 2008.

Evo Morales, le président de la Bolivie, devait soumettre aux participants de la réunion une proposition qui viserait à « rejeter » cette présence renforcée de l’armée américaine en territoire colombien. Le texte de la résolution estime notamment que l’Unasur dispose des « instruments nécessaires pour faire face à des menaces internes comme le trafic de drogue, le terrorisme et l’action illégale de groupes armés sans devoir recourir à des forces armées étrangères ». Le président brésilien Lula, dont le pays tente de redéfinir une position géostratégique plus autonome par rapport aux États-Unis, entendait pour sa part remettre le dossier entre les mains du conseil de défense sud-américain. Cette nouvelle instance de sécurité régionale devrait être convoquée d’ici à la fin du mois d’août.

Bernard Duraud

dimanche 9 août 2009

1ère tentative française de traversée de la cordillère Darwin en octobre

La cordillière Darwin au Chili, le 2 septembre 2008. Photo AFP
Charles Darwin découvrit en 1832 lors de son voyage sur le Beagle - prélude à l'élaboration de sa théorie de l'évolution - cette "terra incognita" montagneuse et semi-glaciaire qui s'étend sur 170 km dans les 50e hurlants, au Nord-Ouest du cap Horn.
Mais le naturaliste qui, saisi par la beauté sauvage et inviolée de cette queue méridionale de la cordillère des Andes, lui donna son nom, n'en parcourut que les contreforts.
Quelques expéditions internationales se sont aventurées dans certaines parties (les plus accessibles) de cette chaîne de montagnes de la Terre de Feu, mais aucune n'est parvenue à ce jour, à l'explorer dans sa totalité.
En 2007, l'explorateur franco-suisse Christian Clot, parti en solitaire, fut le premier homme à fouler le coeur même de la cordillère. Mais, sans assistance, en but à mille dangers mortels, il n'a pu aller au bout de sa tentative de traversée intégrale.
Ils sont abonnés aux toits du monde, des Alpes à l'Himalaya et des Andes à l'Asie Centrale: la dizaine d'alpinistes et guides de haute montagne (GHM) qui ont relevé ce défi sans précédent baptisé "Un rêve de Darwin", sont des "pros" des cimes qui ne comptent plus le nombre de voies classées ED (extrêmement difficiles) à leur actif sur tous les continents.
Leur chef d'expédition n'est pas le moins titré... Yvan Estienne, 58 ans dont 40 ans de montagne, est guide au pays des Ecrins. Il a notamment dirigé plus de 20 expéditions dans l'Himalaya (Everest, Makâlû...) et signé de nombreuses premières mondiales par des voies considérées impraticables.
"Je n'ai jamais fait un parcours aussi tortueux et inconnu, dit-il. C'est une grande aventure humaine, un projet collectif où la mise en commun de nos connaissances ainsi que l'esprit d'équipe et de solidarité seront déterminants".
Les alpinistes entendent gravir une dizaine de sommets vierges, tout au long de leur traversée.
Pierre Muller, également GHM, est le médecin urgentiste de l'expé. Lorsqu'il n'est pas accroché à une paroi entre ciel et terre au Népal ou au Kirghiztan, il exerce à l'hôpital de Briançon (Hautes-Alpes).
"Compte tenu du climat, l'un des plus redoutables du globe, qui sévit dans cette région totalement isolée (vents de plus de 200 km/h, violentes précipitations de neige et de pluie, brouillard, crevasses et avalanches), nous ne devrons compter que sur nous-mêmes. Appeler des secours est plus qu'aléatoire", souligne-t-il.
Dans la tradition des explorations naturalistes du XVIIIe siècle, "Un rêve de Darwin" se double d'une mission scientifique à spectre large: étude des écosystèmes dans la forêt primaire qui borde la cordillère (CNRS), "carottages" pour retracer l'histoire du champ glaciaire inconnu (2.300 km2, équivalent de l'ensemble des glaciers des Alpes), et "étude du management d'équipe dans des environnements à hauts risques" (Agence Nationale de la Recherche).
"Etre les premiers hommes à traverser cette zone perdue de Patagonie, à atteindre ses sommets inconnus, à skier sur des glaciers que personne n'a encore foulés... et le faire partager au plus grand nombre", voila ce "rêve de Darwin", dit le docteur Muller.

mardi 4 août 2009

Le Chili enquête sur l'achat de chars néerlandais

600.000 dollars de commission chacun

Selon la justice chilienne, les deux hommes - dont l'identité n'a pas été révélée - sont officiellement soupçonnés d'avoir reçu chacun quelque 600.000 dollars de commission lors de la vente de quelque 200 chars Leopard. Les blindés avaient été vendus au Chili par l'intermédiaire de la société néerlandaise RDM, dirigée par Joep van den Nieuwenhuyzen pour un montant de 63 millions de dollars.

Enquête sur la fortune de Pinochet

Cette affaire de corruption présumée a été découverte durant une enquête sur l'origine de la fortune de l'ex-dictateur Augusto Pinochet. Elle rappelle la vente, sur laquelle enquête toujours la justice chilienne, de 25 avions de combat Mirage par la Belgique en 1993, un marché sur lequel planent toujours de forts soupçons de pots-de-vin.

Quinze millions en commissions occultes
Le juge chilien en charge du dossier, Omar Astudillo, a établi que quinze des 109 millions de dollars que le gouvernement chilien a payés en 1994 pour ces 25 avions de combat belges étaient partis en commissions occultes.

Un général et trois officiers chiliens poursuivis
Ces paiements auraient abouti dans les poches de plusieurs intermédiaires, tant Chiliens qu'étrangers, dont l'ancien commandant en chef de la Force aérienne chilienne (Fach), le général Ramon Vega (son gendre, le Belge Bernard Van Meer, a lui aussi été suspecté), et trois autres officiers, poursuivis au Chili pour détournement de fonds publics.

Un intermédiaire en Belgique
Un des intermédiaires aurait été le contact direct en Belgique de l'ancien général Jacques Lefebvre, conseiller de la société Europavia, qui s'est suicidé en 1995 peu de temps après avoir été interrogé par la justice belge. Son nom avait été cité par des témoins interrogés dans le cadre des enquêtes Agusta et Dassault.

Prescription en Belgique pour les Mirage
En Belgique, l'instruction judiciaire sur la vente de Mirage a été clôturée en mars 2008 sous l'effet de la prescription. Une copie intégrale du dossier a été transmise au Chili quelques mois plus tôt, ce qui a eu pour effet de relancer le dossier au Chili. (belga/th)

dimanche 2 août 2009

Honduras: décès d'un partisan de Zelaya blessé par balle par la police

Roger Vallejo, 38 ans, avait été blessé mercredi quand des policiers avaient tiré sur des manifestants pro-Zelaya dans un marché de la capitale, à balles réelles selon des témoins. Son décès a été confirmé samedi matin, selon Eulogio Chavez, président du Collège des professeurs d'éducation secondaire du Honduras (COPEMH).
Le décès de M. Vallejo porte à trois au moins le nombre des partisans de M. Zelaya qui ont trouvé la mort depuis le coup d'Etat qui l'a chassé le 28 juin.
Un jeune manifestant a été abattu par les militaires le 5 juillet à l'aéroport de Tegucigalpa, où plus de 30.000 personnes attendaient l'éventuel retour du président exilé. M. Zelaya avait dû renoncer à atterrir sur la piste rendue impraticable par les militaires.
Le corps d'un autre jeune homme a été retrouvé le 25 juillet à proximité de la frontière du Nicaragua, où des barrages militaires et policiers contenaient plusieurs milliers de partisans de M. Zelaya, venus espérer l'accueillir pour une nouvelle tentative de retour au pays.
Ce jeune homme avait été arrêté la veille par la police, qui affirme l'avoir remis en liberté après l'avoir appréhendé parce qu'il fumait de la marijuana.
La veille aussi, M. Zelaya avait brièvement franchi la frontière depuis le Nicaragua où il est accueilli par son allié le président Daniel Ortega, effectuant symboliquement quelques pas au Honduras. Les militaires honduriens ne l'avaient pas appréhendé, malgré le mandat d'arrêt lancé contre lui par les autorités de Tegucigalpa pour haute trahison et corruption.

Sahara occidental : Le Parlement chilien demande à son gouvernement de reconnaître la RASD

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"La Chambre des députés réaffirme sa demande à la présidente de la République, Mme Michelle Bachelet, pour des raisons historiques constitutives à la nation chilienne, d’honorer la parole du Chili, en procédant le plus rapidement possible à la reconnaissance de la RASD et à établir, par conséquent, des relations diplomatiques entre les deux pays", souligne les députés chiliens dans une résolution votée par l’ensemble des groupes parlementaires.
Le texte rappelle que "depuis 1975, après le retrait de l’Espagne de son ancienne colonie au Sahara occidental, le Maroc a occupé militairement ce territoire, ce qui a donné naissance à un conflit opposant ce pays au Front Polisario, légitime représentant du peuple sahraoui". Les députés chiliens ont dénoncé les "graves et systématiques violations des droits de l’homme commises par les forces d’occupation" marocaines contre le peuple sahraoui. Ils ont également rappelé que le Sahara occidental est considérée par les Nations unies comme un territoire non-autonome, dans l’attente de sa décolonisation, conformément à la résolution 1514 de 1960, qui consacre l’indépendance aux pays et peuples coloniaux.
La Chambre des députés chiliens a rappelé encore que l’Assemblée générale de l’Onu, "avec le vote favorable du Chili", a approuvé plusieurs résolutions sur le Sahara occidental, dans lesquelles "elle a réaffirmé le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et l’indépendance, conformément à la Charte de l’Onu". De plus, le Conseil de sécurité de l’Onu "a adopté 50 résolutions sur la question, dans lesquelles il a réaffirmé les termes de la résolution 1514 de l’Assemblée générale et ne reconnaissant aucun droit de souveraineté sur ce territoire", ajoutent les députés chiliens.
Dans ce cadre, ils ont rappelé encore que la Cour internationale de justice (CIJ), dans son Avis de 1975, avait décidé de "rejeter les revendications territoriales marocaines sur le territoire en question et réaffirmé le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et l’indépendance". Les députés chiliens ont souligné, en outre, que la RASD est un "pays membre de plein droit de l’Union africaine et reconnue actuellement par 82 pays dans le monde, dont la majorité d’entre eux entretiennent des relations (diplomatiques) aussi bien avec la RASD qu’avec le Maroc"