lundi 30 novembre 2009

Le juge Garzon veut 77 millions de dollars de la veuve Pinochet

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María Lucía Hiriart Rodríguez la veuve et héritière de la fortune du général félon Augusto Pinochet, mort en décembre 2006 sans avoir été jugé. Elle a profité largement des exactions de la dictature, notamment des détournements des fonds des associations des mères.

Le quotidien espagnol explique que Garzon a donné dix jours à Lucia Hiriart, la veuve de l'ex-dictateur chilien mort en décembre 2006, et aux trois autres responsables poursuivis dans ce dossier, pour fournir cette "caution solidaire".
"Avec cet argent, le juge tente de dédommager les victimes espagnoles de la dictature de Pinochet", écrit le journal de centre-gauche.
Les trois autres personnes poursuivies dans ce dossier sont l'exécuteur testamentaire de Pinochet, Oscar Custodio Aitken Lavanchy, et deux ex-responsables de la banque commerciale Banco de Chile, Pablo Granifo Lavin et Hernan Donoso Lira.
Cette décision fait suite à la présentation en juillet d'un rapport de la "Brigade d'investigation du blanchiment d'actifs chilienne" qui a établi la responsabilité des quatre personnes et calculé que les sommes blanchies s'élevaient à 77,3 millions de dollars.

samedi 28 novembre 2009

Mmes Bachelet et Kirchner chez le pape

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Mmes Bachelet et Kirchner chez le pape pour les 25 ans d'un traité de paix. Photo Alex Ibañez


Ce traité de paix et d'amitié montre qu'il est "nécessaire de persévérer à tout moment (...) pour essayer de résoudre les différends avec une véritable volonté de dialogue à travers de patientes négociations et de nécessaires compromis", a déclaré le pape devant les deux présidentes vêtues de noir.
Ce traité fut une "solution, digne, raisonnable et équitable" et est "lié de façon indissoluble à la personne de Jean Paul II", a-t-il souligné.

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Mmes Bachelet et Kirchner chez le pape pour les 25 ans d'un traité de paix. Photo Alex Ibañez

Après leur entrevue avec le pape, Mme Bachelet et Kirchner ont déposé une gerbe de fleurs sur la tombe de Jean Paul II dans la crypte de la basilique Saint-Pierre.
Le traité avait permis d'éviter une guerre entre le Chili et l'Argentine autour du tracé des frontières australes des deux pays.
Le dictateur argentin Rafael Videla voulait envahir les îles du canal Beagle à 03H00 GMT le 23 décembre 1984 et le général Augusto Pinochet préparait une réplique instantanée aérienne et navale. Le Vatican nomma comme médiateur le cardinal Antonio Samoré qui parvint in extremis à un gel des opérations.
Fort de cet accord, signé le 24 novembre 1984 à Rome, Jean Paul II fut fêté lors de son voyage de mars et avril 1987 en Argentine et au Chili comme le "pape de la paix".

mardi 24 novembre 2009

Parcours du Dakar-2010: la part belle au désert de l'Atacama au Chili

A la veille du début des opérations d'embarquement au port du Havre, le directeur de l'épreuve, Etienne Lavigne, a dévoilé mardi les détails du rallye qui partira et arrivera à Buenos Aires, tant pour le parcours que pour la participation.

Près de 400 véhicules (185 motos et quads, 138 voitures, 50 camions) sont engagés dans cette 31e édition d'une course qui a été contrainte l'an passé de tourner le dos à l'Afrique à cause des problèmes de sécurité qui avaient provoqué son annulation en 2008.

Interrogé sur un possible retour sur le continent africain en 2011, Etienne Lavigne a ouvert la porte à toutes les hypothèses. "On a beaucoup travaillé cette année sur le continent sud-américain mais également en Afrique australe et en Afrique de l'est", a-t-il déclaré en reportant la décision après l'édition 2010: "On peut tout à fait imaginer des Dakar en alternance sur les deux continents."

Pour l'heure, le dirigeant d'ASO (Amaury Sport Organisation) a insisté sur l'immense succès populaire connu en janvier dernier ("600.000 spectateurs pour le départ de Buenos Aires", a-t-il rappelé) et sur les beautés des pays traversés.

"On avait effleuré l'Atacama l'an dernier, on y avait fait deux jours de course, cette fois on va y rester sept jours", a insisté Etienne Lavigne en prévoyant des conditions très dures: "C'est l'un des déserts les plus hauts en altitude de la planète, l'un des plus arides, avec une chaleur de l'ordre de 45 degrés."

Après un début en Argentine qualifié de "plutôt roulant", la course franchira dès le 5e jour la Cordillère des Andes et la frontière entre les deux pays pour sillonner l'Atacama en décrivant une grande boucle dans cette partie nord du Chili. Elle mettra ensuite le cap vers le sud en direction de Santiago avant de revenir en Argentine le 13 janvier.

"Tous les grands ténors de la discipline seront là, en motos, autos et camions", s'est réjoui le directeur du Dakar en soulignant que les cartes étaient redistribués dans les deux catégories majeures.

En autos, le constructeur Mitsubishi, vainqueur de 2001 à 2007, s'est retiré. En motos, les véhicules d'une cylindrée supérieure à 450 cc doivent être équipées d'une bride, qui réduit l'admission d'air dans le moteur.

Quant à l'environnement, sujet polémique à propos du Dakar, Etienne Lavigne s'est félicité d'arriver à "concilier respect de l'environnement et sports mécaniques": "Il y a des contraintes légitimes dans les pays que l'on traverse. On a extrêmement bien travaillé avec l'ensemble des autorités en charge des dossiers environnementaux."

"Le Dakar se porte bien, et même très bien, dans un contexte qui n'est pas facile", a conclu le directeur de l'épreuve en remerciant les deux pays qui accueillent la course "de façon fabuleuse".

Visite au Chili d’un bâtiment chinois


Le détachement est commandé par le contre-amiral Wang Fushan, adjoint au commandant de la flotte de mer de Chine du Sud.
L’escale, qui est la seconde au Chili de la marine chinoise, a pour objectif d’approfondir l’amitié et la compréhension mutuelle, et d’augmenter la coopération entre les 2 pays, a déclaré le contre-amiral Wang en arrivant à Valparaiso.
La première visite d’un bâtiment chinois au Chili remonte à 1997, alors que le bâtiment école de la marine chilienne, le voilier Esmeralda, a fait escale 7 fois en Chine.
Le Shijiazhuang est un destroyer lance-missiles conçu pour la défense aérienne. Il a été construit par le chantier naval de Dalian et mis en service en mars 2007. Il dispose d’un système de radars qui lui permettent d’identifier jusqu’à 40 cibles simultanément à une distance maximale de 120 km.
A son arrivée, la flotte chinoise a accueilli à son bord des centaines de chinois résidant au Chili. Le destroyer sera ouvert au public à partir de mardi.
Le détachement quittera le port chilien le 27 novembre pour faire escale au Pérou, en Equateur et en Polynésie Française.
Référence :
Quotidien du Peuple (Chine)

lundi 23 novembre 2009

Chili : le gouvernememt refuse d’octroyer aux mapuches leur autonomie

"Ils doivent comprendre que leur identité doit prendre place dans un monde changeant et moderne", a assuré le ministre de la Présidence, Jose Antonio Viera Gallo, un préposé présidentiel pour les affaires indigènes. "La solution est la vie en commun des mapuches avec les entrepreneurs", a-t-il insisté en dialogue avec la presse étrangère.

Viera Gallo a qualifié comme une utopie la possibilité de remettre un territoire autonome aux mapuches. "Sur les terres ancestrales, nous pouvons leur donner le droit d’usage mais non de pouvoir", a-t-il précisé, en ajoutant que cela pourrait se concrétiser dans une co-administration ou droit d’usage partagé des terres.

"Une autonomie comme la basque ou la catalane n’est pas possible (...) c’est une utopie, cela ne peut jamais arriver. La solution consiste en ce que des mapuches et des non mapuches (entrepreneurs forestiers ? NdT) vivent ensemble. C’est un apprentissage lent", a-t-il soutenu.

Le ministre a considéré que la seule autonomie qui peut se comprendre est la capacité des communautés de continuer leurs coutumes et traditions.

L’ethnie mapuche, la plus importante du Chili, représentant 6 % des 16 millions d’habitants du pays, réclame la dévolution des terres qui ont appartenu à leurs ancêtres, principalement dans la région de l’Araucania (650 kms au sud de Santiago), terres riches pour usage forestier et agricole, aujourd’hui entre des mains privées.

Viera Gallo a rappelé que, pour continuer d’avancer dans les accords avec les mapuches, sont en marche les installations d’un ministère des Affaires Indigènes et d’un Conseil des Peuples Indigènes qu’intégreront 43 conseillers élus par les différents peuples.

Comme partie de sa lutte, quelques communautés plus radicales ont recouru aux occupations illégales de propriétés et se sont affrontées à la police, dans les actions qui se sont intensifiées dans les derniers mois.

Il y a au moins 50 mapuches en prison, et une dizaine ont été inculpées de la loi antiterroriste qui date de la dictature d’Augusto Pinochet et qui triple les peines pour des délits communs, malgré le fait que les Nations Unies ont demandé au gouvernement chilien de ne pas l’invoquer.

À ce sujet, Pamela Figueroa, fonctionnaire du Ministère de l’Intérieur - chargé de la sécurité nationale-, a précisé que l’application de cette loi "ne s’applique pas sur des personnes et des groupes ethniques mais sur des actions".

En 2009, l’État chilien a engagé des pousuites judiciaires contre des mapuches à trois opportunités, pour des attentats contre un procureur et des attaques incendiaires sur différentes propriétés et des camions de compagnies forestières malgré le fait qu’au début de son mandat la présidente Michelle Bachelet s’était engagée à ne pas l’utiliser.

Les mapuches assurent que la police les réprime quand ils rentrent dans leurs communautés à la recherche d’indigènes supposément liés avec des faits violents, ce qui a cassé la confiance gagnée en dialogues entre le gouvernement et les communautés.

"Il est difficile d’harmoniser les actions de sécurité du ministère public et des carabiniers avec la construction d’accords avec les communautés", a admis Ricardo Brodsky, chef des Relations Interministérielles du Ministère de la Présidence.

Création de PAIZ, un Parti de Gauche chilien

Jorge Arrate, candidat de la gauche à la présidence de la République au Chili
Vous découvrez sur ce blog, ce qui sera vraisemblablement le logo de cette formation. Je dis évènement important avec lucidité et modestie. Ce regroupement est une première lumière qui s’allume dans le grand brouillard idéologique qui couvre la vie politique chilienne depuis trop longtemps.

Paiz a pour ambition de rassembler tous ceux qui se sont engagés dans la campagne présidentielle de Jorge Arrate, et qui jusque là de trouvaient pas ou plus de Parti. Il entend être une pièce indispensable dans l’alliance qui a portée la candidature de Jorge qui doit perdurée après cette élection.

Cette force sera d'abord utile à la campagne de Jorge Arrate. Puis, politiquement et idéologiquement, PAIZ s’inscrit aussi dans le mouvement engagé dans de nombreux pays, et notamment en France et en Allemagne avec Die Linke, qui vise à donner naissance à une « Autre gauche » qui veut gouverner. En ce sens, PAIZ sera un « Parti frère » du PG même si la situation du Chili est bien différente à la nôtre. Il n’est pas encore né, mais d’ores et déjà, je lui souhaite longue vie.

vendredi 20 novembre 2009

Le Pérou demande des comptes au Chili

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Photo Reuter
Par l'entremise de son ministre des Affaires étrangères, Lima a transmis à Santiago "une note de protestation et de condamnation catégorique pour des actes d'espionnage effectués à son encontre", poursuit-il. L'espion présumé, le sous-officer péruvien Victor Ariza, aurait communiqué aux Chiliens le "plan stratégique de l'armée del'air" pour la période courant jusqu'en 2021. Un camouflet pour la sécurité nationale péruvienne.

jeudi 19 novembre 2009

Chili : la baisse du PIB a ralenti au 3e trimestre

La baisse du PIB chilien sur un an est nettement ralentie par rapport au recul de 4,7% au 2e trimestre et de 2,7% au 1er trimestre, selon des chiffres révisés à la baisse pour ces deux périodes, a précisé la Banque.Le 3e trimestre 2009 comptait deux jours de plus que le 3e trimestre 2008, un effet de calendrier correspondant à une hausse de 0,4 point de pourcentage du PIB.
L'économie chilienne montre ainsi des signes de reprise, après avoir enregistré sa pire contraction depuis plus de 10 ans. Les analystes estiment que cette reprise se poursuivra au 4e trimestre et attendent pour l'ensemble de l'année une chute du PIB de 2%, la pire depuis 1999.

dimanche 15 novembre 2009

PÉROU: DEUX PÉRUVIENS INCULPÉS D'ESPIONNAGE, DEUX CHILIENS RECHERCHÉS

Un juge de la Haute cour de Lima a ordonné la détention de Victor Ariza Mendoza, un technicien du renseignement électronique de 45 ans, arrêté ces derniers jours, pour espionnage, divulgation de secrets nationaux et blanchiment d'argent au détriment du Pérou depuis septembre 2005.
Ariza, qui a reconnu les faits, aurait perçu depuis 2005 en moyenne 3.000 dollars par mois pour ses renseignements, selon le magistrat.

L'identité de l'autre militaire péruvien impliqué n'a pas été révélée, ni sa situation actuelle.

Le juge a également initié un mandat d'arrêt contre ses commanditaires présumés, deux militaires chiliens identifiés comme Daniel Marquez Torrealba et Victor Vergara Rojas. Il entend avant des démarches d'extradition "déterminer s'il s'agit de leurs véritables identités".

Le chef de la diplomatie péruvienne Jose Antonio Garcia Belaunde a décrit l'incident comme un acte "offensif" et "inamical" du Chili. Il a dit espérer "une enquête au Chili sur les donneurs d'ordre et une sanction des responsables".

Belaunde, interrogé depuis le forum économique Asie-Pacifique (Apec) à Singapour sur la radio de Lima RPP, a indiqué qu'une rencontre prévue dimanche en marge de l'Apec entre le président Alan Garcia et son homologue chilienne Michelle Bachelet avait été annulée.

Il a par ailleurs demandé à la ministre de la Production Mercedès Araoz, qui devait se rendre à Santiago la semaine prochaine, d'annuler sa visite.

Le ministre des Affaires étrangères a exclu une rupture des relations diplomatiques avec le Chili, mais a indiqué que l'ambassadeur péruvien serait rappelé pour consultations.

Le Pérou "fera sentir clairement sa protestation et sa volonté de sanctions des responsables chiliens de cet acte inamical et offensif", a-t-il affirmé.

L'affaire d'espionnage, révélée jeudi soir par la radio RPP mais que Lima n'a confirmé que 24 heures plus tard, a fait vendredi les premières pages de la presse, avec la photo de Victor Ariza sous des titres "Traître à la patrie".

Malgré de bons échanges politiques et économiques, les deux voisins andins ont des relations compliquées sur les thèmes de défense et de territoire, legs d'une guerre Chili-Pérou de 1879-83, gagnée par le Chili qui annexa une partie de son voisin du Nord.

Le Pérou, comme ces derniers jours, dénonce fréquemment une tendance chilienne au "surarmement". Et il a porté devant la Cour internationale de justice (CIJ) un différend maritime, pour un problème de souveraineté sur 60.000 km2 d'Ocean Pacifique contestés.

Chili: en campagne législative à la télé, 2 secondes pour convaincre...

"Je m'appelle Tomas, et le plus important de ma campagne est..." a ainsi eu le temps de déclarer Tomas Diaz Hidalgo, un candidat indépendant au Parlement, dans son mini-message, dans le cadre du temps d'antenne gratuit réservé par la loi à tous les postulants.

Les spots payés sont interdits, mais les chaînes gratuites sont obligées à partir d'un mois avant le scrutin de réserver 40 minutes par jour aux candidats. Les quatre candidats à la présidentielle se taillent la part du lion, 20 minutes entre eux, et le millier de candidats aux législatives se partagent le reste.

Le temps est alors réparti en fonction de la représentativité, ce qui en bout de chaîne ne laisse quasiment rien aux indépendants, confrontés à un défi de créativité pour utiliser au mieux leurs 2 secondes de gloire.

Certains -comme Diaz Hidalgo- choisissent de protester contre le système absurde, d'autres boycottent carrément, d'autres encore martèlent un mot-clef, comme "Travail ! Travail ! Travail !" Beaucoup se contentent de dire leur nom, quand ils y parviennent.

On peut pourtant dire beaucoup en deux secondes, comme Rodrigo Garcia Pinochet, petit-fils de l'ancien dictateur, et candidat à un siège de député sans l'appui d'un parti. Il a choisi d'exprimer sans parole ni équivoque son héritage politique, posant 2 secondes à côté du portrait de son grand-père.

A la présidentielle, le candidat de droite Sebastian Pinera est grand favori des sondages pour mettre un terme à 20 ans de gouvernement de coalition de centre-gauche depuis la fin de la dictature.


vendredi 13 novembre 2009

Séisme au large du Chili et du Pérou


L'épicentre de la secousse a été localisé à environ 95 km de la ville côtière chilienne de Arica, près de la frontière péruvienne, et à une profondeur de 10 km, selon l'USGS. Le centre d'alerte aux tsunamis dans le Pacifique a lancé un avertissement concernant les zones côtières tout en affirmant qu'aucun danger n'était à redouter. Moins d'une heure après le séisme, aucun dégât ni victime n'avait été signalé.

La France accusée de se désengager de la lutte contre les mines antipersonnel

Cette publication dresse chaque année le bilan de l'application de la convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnel, signée en 1997 par 156 pays, mais sans la Chine, les Etats-Unis et la Russie.
Handicap International émet aussi, à cette occasion, des inquiétudes sur la convention d'interdiction des bombes à sous-munitions d'Oslo, signée fin 2008. Elle n'est pas encore en vigueur, car seuls 23 Etats, sur les 101 signataires, l'ont ratifiée, dont la France, le 25 septembre.
En 2008, selon les ONG, les fonds internationaux – destruction des stocks de mines, dépollution des terres, formation de démineurs et aide aux 500000 victimes survivantes recensées – se sont élevés à 346 millions d'euros. Une somme record. Mais, parmi les contributeurs, la France n'arriverait qu'au 23e rang mondial, derrière la Slovénie.
Maintenant que le programme de destruction des stocks est terminé en France, les financements directs pour les actions extérieures sont menacés, estime Handicap International. Ils ont été ramenés de 1,7 million d'euros en 2007 à 300 000 euros en 2008, concentrés sur le Centre de formation au déminage humanitaire pour l'Afrique de l'Ouest, installé au Bénin. En comparaison, le programme soutenu au Liban par l'association coûte 100000 euros par mois. L'ONG réclame "15 millions d'euros par an sur cinq ans pour honorer le traité".
"Dans les témoignages que nous avons recueillis, la grande majorité des victimes disent que le traité d'Ottawa n'a pas changé leur vie. L'assistance manque dramatiquement de financements", plaide
Marion Libertucci, une des responsables de l'association. Chaque année, près de 6 000 accidents sont recensés dans le monde.
ARRÊT DU COMMERCE ?
Au ministère de la défense, comme à celui des affaires étrangères, on estime le procès "injuste" et on assure que l'attention politique n'a pas fléchi, la France voulant jouer "l'exemplarité" en ce domaine. L'effort serait réel, mais dilué dans l'action globale sur le développement. Dans les budgets, aucune ligne spécifique n'apparaît plus.
Au plan européen, même chose: le volet déminage est évalué en 2008 à 61 millions d'euros dans le budget d'aide au développement de la Commission. Et dans la contribution française (800 millions d'euros) aux opérations de maintien de la paix de l'ONU, l'action de déminage n'est pas identifiée.
"L'effort humain ne doit pas être oublié", ajoute l'amiral
Yves Joly, chef de la division maîtrise des armements au ministère de la défense. Une dizaine d'officiers, dit-il, sont détachés dans des centres d'expertises, et "le génie, dans le cadre des opérations extérieures de l'armée, mène des opérations de déminage humanitaire, comme ce fut le cas au Tadjikistan ou actuellement au Liban".
Les ONG pensent nécessaire de maintenir la pression sur les Etats – sur ceux qui ne sont pas partie prenante du traité comme sur les autres – en vue d'un sommet international à Carthagène (Colombie), du 30 novembre au 4 décembre.
Sur les bombes à sous-munitions, la situation est encore plus problématique. Ces armes, très imprécises, sont dévastatrices. Or, si la convention d'Oslo rassemble 50 % des membres des Nations unies, ils ne "pèsent" que 10 % du stock mondial. En France, 15 millions de sous-munitions ont déjà été retirées du service; il reste à les détruire.
L'enjeu est de savoir si le traité pourra s'imposer comme une norme et conduire à l'arrêt de leur commerce. Dans ce cadre, les ONG attendent un engagement des Etats-Unis, le plus gros détenteur.
Nathalie Guibert

UNE STATUE MONUMENTALE DE JEAN-PAUL II INDÉSIRABLE À SANTIAGO


La statue de 7,5 mètres de haut, plus de 13 avec le piédestal, devait être installée dans un parc du faubourg de la Recoleta, en face l'Université du Chili. L'initiative venait de l'université, avec le soutien de la municipalité de la Recoleta, et avait pour but de commémorer la visite du pape en 1987 au très catholique Chili.

Un collège d'architectes s'est alarmé le mois dernier de la "rupture" qu'une telle statue monumentale signifierait pour le parc et son usage public. Le Conseil des monuments (CMN) s'est saisi et a entendu mercredi les avis pour et contre. A l'unanimité de ses onze conseillers, il a voté contre.


"La statue, en ce lieu, briserait l'harmonie historique et urbaine", à la fois le passé et l'échelle du parc arboré, qui deviendrait davantage une place, a déclaré la secrétaire-générale du Conseil Nivia Palma, citée dans El Mercurio jeudi.
"De plus, ajoute le communiqué du CMN, la localisation de la statue au-dessus d'un futur parking souterrain, ne siérait pas à la dignité du Souverain pontife", décédé en 2005, selon la même source.


L'organe souligne que sa décision s'appuie sur des critères "techniques" et "ne remet aucunement en cause le bien fondé d'un hommage à Jean-Paul II".


Il rappelle d'ailleurs que des décrets-loi existent déjà, approuvant le principe de monuments ou statues de Jean-Paul II dans d'autres endroits du Chili, comme à Los Andes (nord) ou Vina del Mar sur la côte à 80 km de Santiago.


C'est là, face au Pacifique ou sur les collines surplombant Santiago, que devrait finir la statue en bronze du sculpteur Daniel Cordero, dont le modèle en argile est bien avancé, spécule la presse chilienne.

jeudi 12 novembre 2009

Jorge Arrate dénonce une «machination politique»

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Jorge Arrate et Eduardo Frei lors du débat présidentiel sur la chaîne de télévision Canal 13
Même s'il a monté dans les sondages et amélioré son image auprès de l’opinion, le candidat présidentiel de la Gauche, Jorge Arrate, s'est montré réticent à évaluer les résultats du dernier sondage CEP.
«Je les prends toujours comme une donnée supplémentaire, mais je ne vois pas les sondages comme un oracle politique, et celui-ci pas plus que les autres» a déclaré le candidat à radio Bío Bío.
Mais Arrate n'est pas resté là. L'ex-ministre des gouvernements d'Allende et de Frei a qualifié comme un jeu électoral le concert de résultats préalables aux élections.
«Je crois qu’il existe au Chili un jeu électoral qui est passé dans les moeurs, qui se joue dans le long terme à travers des grands moyens de pression», a remarqué M. Arrate.
«Il s'agit d'un jeu seulement pour deux joueurs, qui cherche à réduire les possibilités de la candidature de gauche que je représente», a-t-il ajouté.
«Cela touche la candidature de la Concertation, car la droite a enflé la candidature de Marco Enríquez», a expliqué l'aspirant à La Moneda, qui dans les sondages CEP augmente de 1% en août à 5% en octobre.

Marco Enríquez lors du débat présidentiel sur la chaîne de télévision Canal 13
«Je n'interprète pas ce résultat parce que je ne me fie pas aux sondages, tant quand ils me sont défavorables que lorsqu’ils me favorisent», a-t-il précisé.

mercredi 11 novembre 2009

Chili, élections 2009 : publication du sondage CEP à J-32

La popularité de la présidente sortante, Michelle Bachelet, atteint 78% d'avis favorables, un capital, qu'à l'image des dernières élections, n'est pas transmis de manière automatique au candidat de la coalition du gouvernement. Le 13 décembre prochain, les Chiliens éliront leur futur président, 18 sénateurs (1/2 de la totalité) et l'ensemble des 120 députés.

Sans surprise, le candidat de la coalition de droite RN / UDI, Sebastian Piñera, reste à la tête de cette course. A la question "pour qui voteriez vous ce dimanche ?", 36% des Chiliens le feraient pour Piñera, 26% pour l'ex-président (1994-2000) officialiste Eduardo Frei, 19% pour le candidat indépendant de centre-gauche Marco Enriquez-Ominami et 5% pour le candidat de la coalition des communistes, Jorge Arrate.

Marco Enriquez-Ominami et Jorge Arrate ont gagné du terrain au niveau des préférences (+2 points et + 4 points respectivement) depuis la dernière étude de CEP, en août 2009. Le candidat de la droite a perdu 1 point et celui de la Concertacion 4 points.

Les scénarios autour du second tour, ont un léger goût, mais avec des résultats plus serrés, aux hypothèses du second tour des présidentielles françaises de 2007. En effet, si un second tour entre Frei et Piñera a lieu, l'ex-président obtiendrait 37% des voix et le candidat de la droite 43%.

Or, si lors du second tour Enriquez-Ominami s'oppose à Piñera, ce dernier ne pourrait réunir que 40% des préferences contre 37% pour le candidat indépendant.



La période de campagne officielle commence ce vendredi 13. En effet, les différents spots télévisés (5 minutes par jour par candidat) seront transmis quotidiennement et en alternance avec les spots des listes parlementaires soit à 12h00 soit à 20h40 à partir de vendredi et pendant 27 jours sur toutes les chaînes hertziennes.

L'Opalc suivra cette campagne, et publiera dans les jours à venir, des extraits des spots, les affiches de campagne et de nombreuses ressources sur ce processus.

mardi 10 novembre 2009

Débat présidentiel télévisé sur Canal 13 TV

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Jorge Arrate lors du débat présidentiel sur la chaîne de télévision Canal 13.

A son avis, la discussion de cette nuit a «malheureusement » montré le bas niveau de la vie politique chilienne, où les attaques personnelles sont venues remplacer le vrai débat d’idées.

C’est une situation qu’il essaie de dépasser, en demandant avec insistance de traiter les sujets de fond et les vraies propositions de chacun des candidats à La Moneda.

« Je n’entre pas dans ce concert d’aboiements et de morsures, car je pense que les questions d’ordre personnel n’ont ici aucune importance », déclara l’ancien ministre d’État et ex diplomate.

« Je pense que ce qu’il faut confronter ce sont des idées, et lors du débat il y a eu des moments où l’on a pu le faire ; c’est là quelque chose que j’ai appréciée », a conclu M. Arrate.

Chili: les fonctionnaires se joignent aux enseignants en grève

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Enseignants en grève de la faim au Chili. Photo Christian Zúñiga
Plus de 80.000 enseignants réclament un accord sur le règlement de ce qu'ils appellent une "dette historique" de plusieurs milliards de dollars: leur perte d'avantages de statut quand le régime Pinochet délégua les collèges publics aux municipalités, dans les années 70.
Le gouvernement estime que le mouvement s'essouffle et que plus de 15% des professeurs ont repris le travail, mais 1,3 million d'élèves étaient encore privés de classe lundi, à un mois des examens de fin d'année.
Le gouvernement récuse la notion de dette historique et souligne que les rémunérations des enseignants ont augmenté de 300% depuis la fin de la dictature (1973-90), qui négligea l'enseignement public.
Les agents de ministères, de la santé publique, des impôts notamment, ont pour leur part lancé lundi une grève de 48 heures, la troisième en un mois, pour demander une augmentation de 8%, rejetant l'offre de 2,5% du gouvernement.
Les centres de santé publique étaient affectés par le mouvement, à l'appel d'organisations représentant 400.000 agents. Seules les urgences médicales étaient prises en charge, ainsi que les dossiers administratifs urgents pour "raisons humanitaires" dans l'état-civil.
Les conflits sociaux, liés pour partie à la récession -11 mois de croissance négative-, s'accumulent en fin de mandat de la socialiste Michelle Bachelet, même si le jugement des Chiliens lui reste très favorable, avec une approbation historique à 75-80%. Mais le candidat de droite Sebastian Pinera est favori de la présidentielle de décembre, à laquelle Mme Bachelet ne peut se représenter.

lundi 9 novembre 2009

Une présidentielle entre «Peter Pan» et «Capitaine Crochet»

« Je paie pour ton vote pour que le Chili soit rien qu'à moi »
par Pablo Rivas dans The Clinic
Pinera, un entrepreneur milliardaire de 59 ans, candidat pour la 2e fois après avoir été battu en 2005 par la socialiste Michelle Bachelet, a reproché à Marco Enriquez-Ominami, 36 ans, de vouloir incarner le renouveau en niant qu'il a appartenu à la coalition de centre-gauche au pouvoir.

«Marco, tu as le syndrome de Peter Pan, qui croit qu'il vient de tomber du ciel, et n'a ni histoire ni passé. Je te rappelle que tu as été jusqu'à il y a peu député de la Concertation» (coalition au pouvoir), a lancé Pinera lors du débat public à Talca (sud). «Je te demande d'assumer».

Pinera a aussi reproché à Enriquez-Ominami d'invoquer à l'excès l'atout de sa jeunesse: «elle est dans le coeur, pas sur la carte d'identité».

Son adversaire a répliqué que Pinera a lui-même une histoire qu'il tente d'oublier, en omettant que des partis qui appuient sa candidature donnèrent jadis leur appui au dictateur Augusto Pinochet.

Il a rappelé qu'un des projets de lois défendus par Pinera au Sénat fut l'extension -finalement retirér- d'une loi d'amnistie de 1978 toujours techniquement en vigueur pour des crimes de la dictature.

«Peter Pan a un mérite, il ne ment pas», a déclaré le candidat indépendant. «En plus, il rêve et il sourit. Nous allons battre le Capitaine Crochet en décembre, sans renoncer à notre sourire», a-t-il poursuivi.

Pinera est favori des sondages pour ramener la droite au pouvoir, après 20 ans de gouvernement de centre-gauche depuis la fin de la dictature. Mais les dernières enquêtes montrent que son avance baissé : 30,3% contre 23,7% au canidat de la coalition de centre-gauche, Eduardo Frei.

Enriquez-Ominami n'arrive qu'en 3e position à 17,3%, mais il est en progression constante. Et paradoxalement, il ferait mieux que Frei au second tour en l'emportant contre Pinera.

samedi 7 novembre 2009

GDF Suez fusionne des actifs au Chili avec ceux de Codelco

Le français paiera 172,5 millions de dollars, précise le numéro un mondial du cuivre dans un communiqué.

Selon l'accord conclu, les compagnies de génération d'électricité détenues en commun par Codelco et GDF Suez seront regroupées dans la filiale Edelnor EDN.SN de GDF Suez, dont l'action a monté après cette annonce.

GNL Mejillones, qui construit un terminal de gaz naturel liquide dans le nord du pays n'est pas concerné par ces rapprochements.

La nouvelle Edelnor ainsi augmentée aura une capacité totale de génération de 1.795 mégawatts.

Codelco contrôlera 40% de la nouvelle société et GDF Suez 52,4%.

(Alonso Soto, Rodrigo Martinez, version française Danielle Rouquié)

lundi 2 novembre 2009

Les conscrits des premiers temps de la dictature chilienne veulent raconter

Ces soldats, de tous jeunes hommes et mineurs lorsqu'ils furent appelés sous les drapeaux à l'époque du putsch du général Augusto Pinochet, ont donc été témoins des crimes de la dictature, ont parfois torturé et tué eux-mêmes.

Jusqu'à présent, la plupart des témoignages ayant permis de faire avancer les dossiers des crimes de la dictature sont ceux d'anciens détenus survivants. Et les indications des jeunes conscrits d'alors pourraient être précieuses pour retrouver les cadavres des disparus toujours recherchés par leurs familles.

Beaucoup veulent aujourd'hui se libérer du poids psychologique de cette culpabilité. "Nous avons été exécutants et témoins de nombreuses atrocités, et nous voulons en parler pour notre rédemption personnelle", explique le soldat Fernando Mellado, organisateur de la manifestation de dimanche et responsable pour la capitale du groupe "Anciens conscrits de 1973". "S'il y a un moyen pour nous de témoigner, peut-être sous couvert de l'anonymat, nous en serions heureux".

Selon lui, sur les quelque 8.000 adolescents originaires de Santiago de la classe 73, conscrits pendant cette terrible année qui suivit le renversement de Salvador Allende et au cours de laquelle la junte assit son pouvoir en réprimant à tour de bras, "20 à 30% sont prêts à parler". Et beaucoup savent des choses sur les disparus, selon lui.

Selon les chiffres officiels, 3.186 personnes ont été tuées par la dictature, dont 1.197 disparues. Depuis près de 20 ans que la démocratie a été rétablie au Chili, moins de 8% des dépouilles ont été retrouvées, selon Viviana Diaz, de l'organisation des Familles des Détenus Disparus.

Viviana Diaz espère donc que ces anciens appelés parleront, même hors des tribunaux. "Des gens viennent nous voir, et tout ce que nous leur disons c'est 'cela n'est pas grave si vous ne révélez pas votre identité, mais racontez-nous bien, l'endroit, des détails'".

Au Chili, comme en Argentine voisine, la loi de "l'obéissance due" permet une certaine clémence pour les soldats qui se soumettent à la justice, donnent les noms de leurs supérieurs et fournissent des informations permettant de résoudre certains crimes.

Mais la plupart des anciens soldats ont peur des conséquences pour eux et leurs familles, craignent parfois que des juges, arrivés en poste sous Pinochet, ne préfèrent protéger plutôt leurs anciens officiers supérieurs. Ils réclament donc l'immunité de poursuites pour ces faits.

Pour Mellado, ils sont aussi des victimes, forcés par la peur à faire des choses inavouables qui leur pèsent. Et de raconter ce soldat qui a été contraint d'abattre une famille entière, ou cet autre, aujourd'hui SDF dans les rues de Santiago, qui noya un enfant de sept ans dans un bac de ciment.

La plupart des disparus l'ont été aux mains de la terrible DINA (Direction des services de renseignements nationaux), la police politique chargée de la répression, sous les ordres du colonel Manuel Contreras, lequel est aujourd'hui derrière les barreaux pour plus de 350 ans.

Le centre de tortures originel de la DINA, son incubateur -"l'oeuf du serpent", selon l'avocat Hiram Villagra, spécialiste des droits de l'homme et défenseur des familles de disparus, était la caserne de Tejas Verdes, à une centaine de kilomètres de Santiago, sur la côte, près San Antonio, foyer de la dissidence.

Le conscrit José Paredes, 56 ans, y a fait cinq mois de service militaire. Vivant aujourd'hui reclus avec sa femme dans une petite bourgade du bord de mer, il s'est confié à l'Associated Press, racontant des choses qu'il "avait toujours dit qu'il emmènerait dans la tombe".

Et d'évoquer les cellules aveugles de deux mètres sur deux construites au "Camp de prisonniers numéro Deux", la camionnette blanche, surnommée "la colombe", qui emmenait les prisonniers vers la salle de tortures, le "centre médical", où certains tortionnaires portaient des tabliers blancs, les dents des prisonniers réduites en bouillie... "Notre mission était de monter la garde dehors, nous entendions les hurlements", déclare-t-il.

Tejas Verdes ferma à la mi-1974, et s'il n'existe pas de chiffres, Villagra estime que des milliers de détenus y sont passés, dont des dizaines ont disparu. Paredes dit y avoir "travaillé avec 500 ou 600 prisonniers" et "compté 30 à 40 morts".

Il raconte aussi que les "vols de la mort" y ont été pratiqués dès le début. "L'hélicoptère venait une fois par semaine, il se posait au régiment et emmenait les morts. C'était comme voir un film nazi".

Selon les chiffres auxquels l'agence AP a eu accès, 769 agents ont été poursuivis pour assassinat et autres violations des droits de l'Homme pendant ces années. Au 31 août, il avait seulement 276 condamnations.

"Il n'y a clairement aucun désir de notre part pour que ces soldats portent le poids de la culpabilité des officiers, qui prenaient les décisions", ajoute Hiram Villagra. AP