mardi 29 juin 2010

Honduras : La France et l'UE ne doivent pas accepter les conséquences du coup d'Etat

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M. Porfirio Lobo, 62 ans, issu de l'oligarchie des planteurs et éleveurs qui domine le Honduras depuis des années, et Roberto Micheletti, qui il y a un an, le 28 juin 2009, avait destitué et exilé par un coup d’état militaire le président du Honduras, M. Manuel Zelaya. Photo AFP du 12-12-2009

Déclaration du PCF sur le Honduras
Le gouvernement actuel dirigé par Porfirio Lobo n'est toujours pas reconnu par l'immense majorité des pays d'Amérique latine. Ce rejet a encore été manifeste lors de la dernière Assemblée générale de l'Organisation des Etats Américains. Seuls les Etats-Unis soutenus par ses plus proches alliés ont demandé le retour du Honduras au sein de cette organisation.
Depuis l'installation de ce gouvernement illégitime aux conséquences politiques graves, des dizaines de syndicalistes, journalistes et opposants politiques ont été assassinés. Des juges indépendants qui se sont manifesté contre le coup d'Etat ont été licenciés par la Cour Suprême. Les responsables de la répression criminelle qui a frappé les démocrates et progressistes honduriens ont été amnistiés. Le Président Manuel Zelaya, menacé d'arrestation, ne peut pas rentrer dans son pays.
La Commission dite «Vérité et réconciliation» créée par le régime en place pour se donner un air de légitimité ne peut remplir aucune fonction puisqu'elle est constituée de personnes ayant soutenu les putschistes.
L'Union européenne souhaite maintenant reconnaître le gouvernement de Porfirio Lobo. C'est inacceptable. Elle doit agir dans le respect des principes démocratiques et exiger le retour de Manuel Zelaya avec tous ses droits politiques. Il doit pouvoir participer à la vie politique de son pays en toute sécurité.
La France ne doit en aucun cas accepter les lettres de créance de l'ambassadeur récemment désigné par le gouvernement de Porfirio Lobo.
Le Parti communiste français est solidaire du peuple hondurien. Il apporte son soutien aux luttes du Front national de résistance populaire en faveur d'une Assemblée constituante qui ouvrirait la voie de la refondation de la démocratie au Honduras.


Paris, le 28 juin 2010.

Le Chili veut trembler de joie face au Brésil

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Match Honduras - Chili, le 16 juin 2010. Le chilien Jean Beausejour, après avoir battu le gardien de but hondurien Noel Valladares et après avoir marqué le but du Chili. Photo AP
Soit un lourd bilan de 46 défaites. "Ces statistiques ont de quoi faire trembler la sélection chilienne", écrit le quotidien brésilien Lance!. "Trembler ? Jean Beausejour, l'un des meilleurs joueurs du Chili dans cette Coupe du monde, a de nombreuses raisons de ne pas vouloir entendre ce mot. En janvier, son père, Coty Beausejour, a été porté disparu pendant six jours après le séisme qui a frappé Haïti et tué plus de 200 000 personnes", raconte le journal. Jean Beausejour a finalement reçu des nouvelles rassurantes de son père et a pu le voir environ un mois plus tard au Chili. Des retrouvailles qui ont coïncidé avec un très violent séisme au Chili. "Le 16 juin, Beausejour a mis un terme à une période de 48 ans sans victoire en Coupe du monde pour le Chili [1-0 contre le Honduras]. Le 28 juin, il peut contribuer à éliminer le Brésil. Un exploit qui secouerait certainement le Chili. Mais cette fois de joie", conclut le journal.

Un an après le coup d'État - Le Honduras a perdu toute crédibilité

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NI OUBLI
NI
PARDON
ASSASSINS
Le Honduras commémore un an du coup d'État sous climat de tension. Photo AFP
Un an jour pour jour après le coup d'État, le Honduras n'est pas parvenu à retrouver le calme et la stabilité politique. L'élection de Porfirio Lobo Sosa à la présidence en novembre n'a pas mis fin à la crise politique, mais a plutôt exacerbé les tensions. Aujourd'hui, la société civile inaugure sa propre commission d'enquête sur les événements entourant le coup d'État. La création de la Vraie Commission, comme on l'a appelée, a reçu l'assentiment de divers organismes internationaux, inquiets de la situation problématique que vit le petit pays.
Cette crise, qui couvait, a commencé dans la nuit du 28 juin 2009, alors que la Cour constitutionnelle a demandé à l'armée de démettre le président dûment élu, Manuel Zelaya, officiellement parce qu'il voulait consulter la population sur la possibilité de changer la Constitution. Les militaires ont simplement expulsé le président du pays. Ce dernier est revenu clandestinement au pays et s'est réfugié à l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa.
Le petit pays, d'un peu moins de huit millions d'habitants, a ainsi perdu sa crédibilité aux yeux de pratiquement tous les pays du monde, et le gouvernement est aujourd'hui à la recherche d'une légitimité, quelques pays seulement ayant reconnu le résultat du scrutin de novembre. Ainsi, le gouvernement Lobo n'a été reconnu explicitement ni par l'Union européenne, ni par le Mercosur, ni par la plupart des pays d'Amérique latine. L'Organisation des États américains (OEA) n'a pas levé la suspension du Honduras qu'elle a imposée au moment du coup d'État. Seuls les États-Unis, le Canada, le Panama, le Mexique et la Colombie ont pour leur part reconnu le nouveau gouvernement.
Et le climat social ne cesse de se dégrader. Une dizaine de journalistes ont été assassinés depuis un an, particulièrement à San Pedro Sula, à La Ceiba et à Tegucigalpa. Les dirigeants de syndicats et d'organisations paysannes ne sont pas en reste. Des «escadrons de la mort» ont réapparu et, à ce jour, les organisations populaires ont documenté 21 cas d'assassinats sélectifs depuis janvier.
Par ailleurs, il n'aura fallu à l'armée que quelques mois pour sortir de nouveau des casernes qu'elle avait réintégrées peu après l'élection de Lobo Sosa et pour se rendre à Tocoa où des paysans occupaient des terres pendant que des négociations sur la tutélarisation de la terre se déroulaient entre le gouvernement et les organisations paysannes de cette région.
La situation qui prévaut au Honduras est suivie de très près par les autres pays d'Amérique latine, qui ont été surpris l'an dernier qu'un coup d'État nouveau genre puisse encore survenir sur le continent. L'implication du géant Brésil en juin 2009 n'est pas innocente. Le Honduras a ravivé de vieux démons et, à cause des revendications populaires de plus en plus fortes dans plusieurs pays, on craint la contagion hondurienne.
Une autre commission
C'est donc dans ce contexte que débutent aujourd'hui les travaux de la Vraie Commission qui témoigne par sa composition du sérieux de sa démarche. Il existe déjà une Commission de la vérité et de la réconciliation gouvernementale que Lobo Sosa a mise sur pied dans la foulée de l'accord survenu entre les putschistes et le gouvernement déchu, sous les auspices du Costa Rica. Outre le fait que le président ne parle jamais de réconciliation depuis qu'il est au pouvoir, fait valoir l'opposition, le processus de mise sur pied et la composition même de cette commission posent problème: aucune consultation n'a précédé sa création, particulièrement auprès des proches des victimes des événements. Quant à ses membres, mentionnons la présence à la commission du Canadien Michael Kergin, ancien diplomate et avocat chez Bennett Jones LLP, un cabinet représentant plusieurs compagnies minières actives au Honduras.
Le mandat de la commission gouvernemental a été restreint par décret de l'exécutif à la «crise politique» et ne se penchera pas sur les responsabilités de l'État, de l'administration publique. Elle n'a aucun pouvoir légal, et les comparutions se feront selon le bon vouloir des fonctionnaires.
Les principales organisations de défense des droits de la personne (CDM, CIPRODEH, CODEH, COFADEH, CPTRT et FIAN) se sont donc unies pour créer la «Plataforma de derechos humanos», qui a organisé la nouvelle commission qui siégera sporadiquement jusqu'au deuxième semestre de 2011. Sa composition est impressionnante: Elsie Monje, de l'Équateur, qui a participé aux travaux d'une commission similaire dans son pays et qui fut candidate pour le prix Nobel de la paix en 2006, Nora Cortiñas, de l'Argentine, Luis Carlo Nieto, du Honduras, le professeur canadien et avocat réputé Craig Scott, le père Fausto Milla, du Honduras, l'écrivaine Helen Umana, Antonieta Perla Jimenez, membre de la Cour suprême du El Salvador, le prêtre belge Français Houtart et le juriste costaricain Francisco José Aguilar.
Alors que le Front populaire, qui s'est manifesté, lors du coup d'État, a réussi à s'établir sur un plan national, la Vraie Commission est une autre manifestation de la volonté de la société civile du Honduras de combler le vide laissé par les élites politiques. Et le Canadien Craig Scott, dont ce n'est pas la première participation à une commission, de dire: «Lorsque les gens s'organisent, j'ai tendance à écouter, car plus de vérité est préférable à moins de vérité.» Le juriste espère que cette commission contribuera à mettre davantage de pression sur le gouvernement Lobo pour l'amener à réviser certaines de ses politiques et qu'elle assurera au pays un climat assaini.

Honduras, l'année noire

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Carlos H. Reyes une des figures du Front national de la résistance populaire (FNRP) Photo AP
Carlos H. Reyes est l'une des figures du Front national de la résistance populaire (FNRP). En dépit des menaces, l'opposition a lancé à une campagne appelant à une assemblée constituante pour la refondation du pays. Dans un entretien à l'Humanité, "Nous sommes sous un régime de dictature, dit-il. Les conditions de vie ont empiré sur le plan socio-économique, et les violations des droits de l'homme sont permanentes. Les autorités actuelles sont le prolongement du coup d'État. Leur unique préoccupation est de chercher à convaincre qu'il existe au Honduras un gouvernement d'unité et d'intégration national. C'est faux. Parce que leur effort a été vain, les États-Unis ont pris le relais, en faisant campagne pour la reconnaissance officielle d'un gouvernement décrié et confronté à une crise qui ne cesse de s'aiguiser (...)
Ici, nous sommes tous en danger. La répression est permanente contre les médias et les dirigeants syndicaux, particulièrement contre les enseignants et les paysans, notamment dans la région de l'Aguan où les luttes pour la récupération des terres sont très importantes. Les menaces sont multiformes. Les personnes qui s'engagent en faveur de la constituante sont intimidées, voire licenciées. Tout ici contredit la thèse du gouvernement selon laquelle la normalisation règne au Honduras".

Cathy Ceïbe

dimanche 27 juin 2010

Le Chili généreux sur et en dehors du terrain

Accompagné du président de la fédération chilienne de football et d'une délégation de l'ambassade du Chili, le ministre a participé, le 23 juin, à une cérémonie de remise de matériel de football, premier pas vers la création d'une académie de football destinée aux enfants déshérités de l'école primaire locale, que l'équipe nationale du Chili s'est engagée à financer.

Mark Gonzalez, le plus sud-africain des Chiliens

Pour lui, ce Mondial en Afrique du Sud revêt une saveur particulière. C'est en effet là qu'il a commencé à jouer au football et qu'il a vécu jusqu'à l'âge de onze ans. Le quotidien espagnol Faro de Vigo raconte l'histoire de ce joueur talentueux. "Son père Raúl a fui la crise économique qui frappait le Chili en 1982. Il était fatigué de jouer au football sans toucher de salaire, de s'entraîner pour rien. Quelqu'un l'a appelé d'Afrique du Sud pour lui proposer de venir. Le niveau de jeu était faible mais les persceptives de développement plutôt bonnes. L'apartheid était encore là, mais la communauté blanche avait arrêté de considéré le football comme un sport pour les noirs", écrit le journal. "Quand son fils est né à Durban, ses deux meilleurs amis s'appelaient Mark et Dennis. Gonzalez a décidé de donner leurs prénoms à son fils. Une pièce de monnaie a permis de trancher l'ordre des prénoms de cet enfant qui a ensuite pratiqué le football, le rugby et le cricket."

samedi 26 juin 2010

Qualification du Chili

Selon la police, les forces de l'ordre ont interpellé 140 personnes pour troubles à l'ordre public. Photo AFP / CLAUDIO SANTANA
Des incidents ont éclaté entre certains supporters et les forces de l'ordre. Des pierres et des bouteilles ont été lancées contre les policiers, qui ont répliqué à coup de gaz lacrymogène et avec des canons à eau.

mardi 22 juin 2010

Carton rouge à l’arbitre dans la presse suisse

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Le Suisse Valon Behrami à droite aux prises avec le Chilien Arturo Vidal lors du Mondial, le 21 juin 2010 à Port Elizabeth. Photo Karim Jaafar AFP
«La Suisse plie mais reste en lice», dans Le Temps, «La Suisse perd un match, pas l’espoir» dans 24heures, «Retour sur le dur plancher de la réalité» dans la Basler Zeitung: ces quelques titres au contenu sportif font presque figure d’exception dans une presse suisse (alémanique surtout) qui exprime avant tout «la frustration et la colère» (Berner Zeitung) contre l’arbitre.
Colère qui culmine en une du Blick, avec cette très élégante manière de traiter M.Khalil al-Ghamdi de «chameau» et de poser la question qui tue: «Ce Saoudien va-t-il nous coûter les huitièmes de finale?» Plusieurs journaux mettent également en exergue le coup de gueule de l’entraîneur Ottmar Hitzfeld, qui aurait dit «les bons arbitres sifflent sur les terrains, les autres sur la plage».
Pour Le Matin, l’arbitre «méritait le rouge». «En voulant montrer qui était le chef, en sortant ses cartons à tour de bras, l’arbitre a pourri un match qui était parti sur des bases plutôt fair-play», écrit le quotidien de boulevard, pour qui «le summum a été atteint quand il a sorti Behrami, puis quand son juge de touche n’a pas sanctionné le hors-jeu de Paredes sur le but chilien».

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31e minute: Behrami expulsé, la Suisse va devoir jouer une heure à 10 contre 11. Photo Karim Jafaar / AFP / Getty Images

«Dehors les exotiques!», écrit le Blick, qui verrait mieux l’arbitre de la rencontre «complètement dépassé par le rythme du jeu» «conduire des chameaux dans le désert». Et histoire d’en rajouter une couche, le quotidien de boulevard alémanique rappelle les déboires de l’équipe d’Allemagne avec un arbitre qui était simplement «dans un mauvais jour». Il est vrai qu’il était espagnol…
Mauvais choix ?
Retour au sport dans la Berner Zeitung, qui juge «trop facile» de mettre toute la faute sur l’arbitre. «Même avant ce sévère carton rouge, la Suisse n’a pas été convaincante sur le plan offensif», juge le quotidien, pour qui «les occasions de but sur ces deux premiers matches ont été clairement trop peu nombreuses».
Et il va falloir que ça change, car la Suisse doit battre le Honduras si elle veut poursuivre l’aventure. Cette obligation de vaincre est «plutôt une bonne nouvelle» pour 24heures et La Tribune de Genève, car cette situation va forcer l’équipe «à jouer plus résolument vers l’avant, à forcer sa nature et mériter ainsi une éventuelle promotion dans le tournoi».
La Liberté se demande si finalement ce n’est pas Hitzfeld qui s’est trompé, en modifiant l’équipe qui a gagné contre l’Espagne. Alex Frei, en effet, «n’a strictement rien montré» et quant à Behrami, «son jeu de mains s’est avéré un jeu de vilain».
Et dans la perspective de la rencontre avec le Honduras, «demeure cette incertitude: après deux matches passés à se défendre, la Suisse saura-t-elle attaquer? Ottmar a trois jours pour apporter la réponse et redevenir Gottmar», conclut le quotidien fribourgeois.
Dans le Blick encore, l’ancien entraîneur Köbi Kuhn, chroniqueur régulier pendant la Coupe du monde rappelle lui aussi ce principe: «never change a winning team!» (en anglais dans le texte). Selon lui, en effet, Alex Frei, au vu de ses blessures, n’était pas encore prêt à jouer à ce niveau.
A relever: l’ancien patron de l’équipe nationale est un des seuls à ne pas jeter la pierre à l’arbitre pour l’expulsion de Behrami. Mais sur le but chilien, il estime quand même que le juge de touche aurait dû siffler, car vu des tribunes où il se trouvait, il a «le sentiment» qu’il y a avait effectivement hors-jeu
Le Chili, plus joueur, plus talentueux
Reste le vainqueur du jour, ce Chili qui «au-delà des péripéties du match s’est montré plus joueur, plus talentueux aussi» et qui donc «n’a pas volé sa victoire», notent 24heures et La Tribune de Genève.
Un avis partagé par Köbi Kuhn et par une autre légende du football, Karli Odermatt, chroniqueur de circonstance pour la Basler Zeitung. «Cette équipe m’a convaincu, elle est rapide comme l’éclair en avant, et pour l’Espagne qui doit encore l’affronter, ce ne sera certainement pas une promenade de santé», écrit l’ancien international bâlois.
La presse chilienne a également apprécié la performance de son équipe. El Mercurio rappelle que Gonzales est l’homme qui a mis fin à la plus longue période d’invincibilité de l’histoire de la Coupe du monde, puisque la Suisse n’avait pas encaissé un seul but (hors les tirs de penalties) en 2006 et qu’en 2010, même l’Espagne n’est pas parvenue à battre Benaglio.
Le quotidien salue sa «Roja» et se félicite de ce que «dès la première minute, on a vu que ce qui s’était écrit était vrai: le Chili a fait le jeu, tandis que la Suisse s’est contentée de jouer en contre et sur les balles arrêtées».
La Nación estime de son côté que «Justice a été faite, dans un match largement dominé par le Chili. Les rouges sont maintenant aux portes de la qualification et l’Espagne n’a qu’à venir».
Marc-André Miserez, swissinfo.ch
(Collaboration: Eveline Kobler et Marcela Aguila Rubin)

vendredi 18 juin 2010

Décès de l'écrivain José Saramago

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José Saramago, avec son épouse, la journaliste Pilar del Rio. Mai 2010. Photo EFE
D'après sa fondation, l'écrivain s'est éteint paisiblement, des suites d'une longue maladie. Il s'était exilé en 1992 aux Canaries après une vive polémique au Portugal provoquée par son roman "L'Evangile selon Jésus-Christ".
"Les gens disaient de moi, "il est bien, mais il est communiste. Maintenant, ils disent, "il est communiste, mais il est bien", expliquait-il dans un entretien à l'Associated Press en 1998. AP

jeudi 17 juin 2010

Nuit agitée au Chili

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81 personnes interpelés à Santiago du Chili. Photo Fabian España
81 personnes ont été interpelés dans les rues de la capitale, Santiago. Et ce pour désordre sur la voie publique, bagarre, agression ou vol. Le Chili disputera son deuxième match dans le groupe H le 21 juin contre la Suisse.

mercredi 16 juin 2010

Mondial : la Gazette

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Avec les vêtements traditionnels zoulou, ces spectatrices sont arrivées au match amical entre le Chili et la Nouvelle-Zélande. Photos EFE.
Trois danseuses traditionnelles sud-africaines ont exhibé leur poitrine avant la rencontre, attirant l'attention des photographes et des spectateurs. Pour la petite histoire, les Chiliens ont gagné 2 à 0.

LE CHILI BIEN LANCÉ

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L'entraîneur du Chili, Marcelo Bielsa, durant un entraînement.. Photo AP

Séduisante offensivement malgré un léger manque de réalisme, la formation de Marcelo Bielsa s'affiche comme une prétendante aux huitièmes.

Ce n'est pas la moyenne de buts qui explosera après cet avant-dernier match de la première journée. Mais la rencontre entre le Honduras et le Chili, dernière affiche avant l'entrée en lice tant attendue de l'Espagne contre la Suisse au coeur de l'après-midi, aura eu le mérite d'offrir une pincée de spectacle et d'occasions que l'on avait plus eu la chance de voir depuis Allemagne-Australie (4-0). Le mérite en revient principalement aux Chiliens, plutôt séduisants offensivement avec sa triplette Beauséjour-Valdivia-Sanchez devant Matias Fernandez, même si son « voisin » d'Amérique du Nord les a aidés en ne fermant pas le jeu. N'aura manqué qu'un but supplémentaire, voire deux ou trois, à ce match pour égaler l'impression laissée par la Mannschaft. La faute au manque de réalisme des hommes de Marcelo Bielsa, le sélectionneur argentin de la « Bicolor », mais aussi à quelques inspirations de Valladares, le gardien du Honduras, et à la clémence de l'arbitre.

Deuxième des éliminatoires sud-américains derrière le Brésil mais devant l'Argentine, l'Uruguay ou encore la Paraguay, le Chili, de retour en Coupe du monde, 12 ans après la courte épopée de la génération Zamorano-Salas en France, a rapidement affiché son talent aux yeux du monde pour ses premiers pas en Afrique du Sud. Rapides, doués techniquement, joueurs, téméraires, Valdivia - replacé en pointe de l'attaque en l'absence de Suazo, convalescent - et ses partenaires ont copieusement dominé mercredi une équipe du Honduras limitée en dépit des ambitions affichées avant le match par son capitaine, Carlos Pavon.

Beauséjour, le bien-nommé

Très tôt dans la rencontre, les Chiliens mettent le pied sur la rencontre (66% de possession de balle au final), une maîtrise technique à laquelle les Catrachos ne peuvent opposer que leur physique. Suffisant pour tenir une grosse demi-heure où ils font même jeu égal au nombre d'occasions, Pavon (18e) et Espinoza (20e) répondant aux frappes lointaines de Matias Fernandez (2e) et Valdivia (21e). Mais la formation de Reinaldo Ruedo est déjà dans le rouge, ou plutôt dépassée par les Rouges, lesquels finissent par trouver l'ouverture suite à un dédoublement dans son couloir droit d'Isla qui centre au premier poteau pour Beauséjour, heureux de voir le ballon lui rebondir sur la cuisse (34e, 0-1).

Beauséjour ou un patronyme venu d'Haïti synonyme de bon présage pour le Chili ? On peut l'espérer mais les hommes de Marcelo Bielsa devront se montrer plus réalistes, eux qui ont frappé vingt fois au but mercredi après-midi, face à la Suisse lundi prochain pour espérer s'imposer et se qualifier pour les huitièmes de finale. Car au retour des vestiaires, ils se montrent incapables de se mettre à l'abri malgré une nouvelle nette domination. A l'image des Honduriens pour une faute sur Alvarez (47e), les Chiliens (et les amateurs de buts) regretteront la clémence de M. Maillet qui leur a oublié un pénalty pour une faute à l'entrée de la surface sur Sanchez (57e). Mais ces derniers avaient l'occasion de faire la différence autrement si Sanchez ne s'était pas montré trop gourmand en oubliant Isla sur sa droite dans la surface (62e), si Valladares n'avait pas sorti l'arrêt du match sur une tête à bout portant de Ponce servi par Vidal (64e), si Isla, servi cette fois-ci par Sanchez, avait eu le temps de se retourner dans la surface (69e) ou encore si Matias Fernandez (77e) ou Medel (93e) ne s'étaient pas fait prendre trop souvent, comme leurs coéquipiers, au piège du hors-jeu.

Le Honduras ne connaissait heureusement pas la même réussite en fin de match que la Nouvelle-Zélande la veille face à la Slovaquie (1-1), malgré une tentative de Welcome (90e), et le Chili préservait cette courte mais précieuse victoire qui leur permettra de jouer sa qualification dès lundi face à la Suisse.

Le Chili relève son taux directeur

Le Chili emboîte ainsi le pas au Pérou et au Brésil, qui ont déjà commencé à augmenter leurs taux d'intérêt.
La banque centrale chilienne a précisé que le retrait des mesures exceptionnelles de soutien à l'économie "allait se poursuivre à un rythme qui va dépendre de l'évolution du contexte macroéconomique dans le pays et à l'étranger".
Le taux directeur a été porté à 1,0% après avoir été maintenu à un plus bas record de 0,5% pendant près d'un an.
Les analystes ont été surpris par l'ampleur de la hausse, le consensus des analystes interrogés par Reuters s'établissant à 25 points de base.
"Cela signifie que la banque centrale anticipe quelque chose que les marchés, eux, ne voient toujours pas, peut-être un rebond plus fort de l'inflation en raison de la vigueur de la reprise économique qui s'explique par la reconstruction après le tremblement de terre", commente Alfredo Coutino, directeur pour l'Amérique latine de Economy.com, une division de Moody's.
"Cela donne l'impression que la banque centrale perçoit des signes de surchauffe économique à l'horizon de la deuxième partie de l'année, ce qu'elle anticipe avec une hausse de 50 points de base destinée à faire baisser la température."
Selon des statistiques publiées la semaine dernière, l'économie chilienne a fortement rebondi en avril, amplifiant son redressement après le tremblement de terre du 27 février qui a fait des centaines de victimes et provoqué des dégâts considérables dans de nombreux secteurs économiques du pays.

samedi 12 juin 2010

Le procès de tortionnaires chiliens prévu en décembre en France


Prévu initialement en mai 2008, le procès avait été reporté pour des raisons de procédure à la demande du parquet général de la cour d'appel de Paris.

Augusto Pinochet a disparu à l'âge de 91 ans le 10 décembre 2006 sans avoir jamais eu à répondre des crimes commis au Chili pendant les 17 ans de sa dictature (1973-1990). Si l'ancien dictateur est décédé avant que ne soit prononcé son renvoi devant la justice française, depuis cette date, au moins trois des accusés sont morts depuis leur mise en accusation.

Visés par des mandats d'arrêts internationaux, ils sont poursuivis pour enlèvement, séquestration suivis ou précédés d'actes de tortures et de barbarie. Parmi eux figurent les généraux Herman Brady-Roche et Juan Manuel Contreras, chef de la DINA, la police politique du régime. Paul Schaefer, l'ex-responsable de la "Colonia Dignidad", arrêté en mars 2005 en Argentine, est mort en prison en avril 2010.

Les quatre victimes françaises sont Georges Klein, médecin personnel du président Salvador Allende qui n'a plus donné signe de vie depuis le 11 septembre 1973, jour du putsch; Etienne Pesle, enlevé le même jour par des militaires de l'armée de l'Air; Alphonse-René Chanfreau, arrêté le 11 septembre 1973; il n'est jamais ressorti de la "Colonia Dignidad", une communauté sectaire fondée par Schaefer au Chili. Quant à Jean-Yves Claudet, militant d'extrême gauche, il a été enlevé le 1er novembre 1975 à Buenos Aires en Argentine. AP

vendredi 11 juin 2010

Le buteur chilien Humberto Suazo

A fortiori, le buteur de 29 ans devrait donc pouvoir être aligné dans le match contre la Suisse le 21 juin.
L'attaquant de Monterrey (Mexique) a effectué des exercices physiques et pris part aux jeux avec ballon, incluant des frappes aux buts, sur le terrain d'entraînement du camp de base à Ingwenyama, près de Nelspruit (est).
«C'est une bonne nouvelle pour l'équipe et pour Humberto», s'est félicité le défenseur Pablo Contreras, imité par l'ailier gauche Jean Beausejour: «Son retour nous ravit, parce que s'il y en a un qui mérite d'être ici c'est lui, notre buteur».
Selon les pronostics initiaux, et compte tenu de la nature de la blessure, «Chupete» (le surnom de Suazo, ndlr) pouvait a priori manquer les deux premiers rendez-vous du Chili, contre le Honduras et la Suisse (21 juin), avant d'éventuellement jouer contre le favori espagnol (25 juin).
Le seul Chilien à ne pas avoir pris part à la séance fut le défenseur Waldo Ponce, tandis que le milieu Rodrigo Millar, victime d'une contracture avant de s'envoler en Afrique du Sud, s'est entraîné seul sous la surveillance du corps médical.

jeudi 10 juin 2010

Un ultime effort déployé au Chili pour interdir les bombes à sous-munitions

Les États-Unis comptent parmi ceux qui refusent de signer. Le Pentagone considère que les bombes à sous-munitions représentent un élément clé de leur stratégie de défense.
La Coalition contre les sous-munitions a réuni des représentants de plus de 100 pays cette semaine au Chili afin de développer une stratégie pour encourager les pays récalcitrants à signer le document.
Seulement 36 pays ont à la fois signé et ratifié la convention, qui entrera en vigueur deux ans après sa présentation en Norvège. Le Canada a signé mais n'a pas ratifié le document.
Parmi les autres pays qui n'ont pas signé il y a le Brésil. Le ministre des Relations internationales de ce pays a affirmé mercredi qu'il considérait toujours la participation de son pays dans cet effort visant à interdir ce type d'armement.
L'Argentine ne compte pas non plus parmi la liste des signataires parce que son gouvernement considère que l'interdiction n'est pas suffisamment stricte, selon la directrice de l'Association argentine pour les politiques publiques, Maria Pia Devoto.
Le Chili, un signataire du traité, a produit et a installé des centaines de mines dans les années 1970. Elle tente désormais de s'en débarrasser.

mercredi 9 juin 2010

Chili: démission de l’ambassadeur en Argentine qui a justifié Pinochet

L’ambassadeur du Chili en Argentine, Miguel Otero, qui avait déclenché un tollé dans son pays après avoir défendu la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990) dans une interview, a démissionné de ses fonctions, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.
"Le ministère des Affaires étrangères accepte et respecte la décision de l’ambassadeur Otero", précise-t-il dans un communiqué publié mardi soir.
"La majeure partie du Chili n’a pas souffert de la dictature", avait déclaré le diplomate dans une interview au quotidien argentin Clarin, diffusée dimanche.
"Au contraire, elle s’est sentie soulagée. Le peuple y a gagné. Les rues ont commencé à être nettoyées, le travail a repris (...) Du jour au lendemain on a retrouvé des produits qui manquaient", avait ajouté Miguel Otero, selon qui, sans le coup d’Etat militaire de 1973, "le Chili aujourd’hui serait Cuba".
Ces déclarations avaient suscité un tollé aussi bien au Chili, où la dictature a fait 3.100 morts et disparus, qu’en Argentine, où 30.000 personnes sont mortes ou disparues sous le régime militaire au pouvoir de 1976 à 1983, selon les organisations de défense des droits de l’homme.
Otero, 79 ans, avait été nommé ambassadeur cette année par le président de droite modérée Sebastian Piñera, issu du parti Rénovation nationale que le diplomate a dirigé par le passé.
Piñera, élu en janvier premier président de droite après 20 ans de gouvernements de centre-gauche depuis le retour de la démocratie, a affirmé vouloir tourner la page la dictature. Son gouvernement compte d’anciens collaborateurs du régime militaire, comme des transfuges du centre-gauche.

Un diplomate démissionne après avoir fait l'éloge de Pinochet

"Miguel Otero a présenté sa démission le 8 juin", annonce le quotidien. Ses excuses n'ont pas suffi à calmer la polémique qui menaçait le président chilien Sebastían Piñera, qui l'avait nommé ambassadeur en avril dernier. A l'époque, de nombreux médias avaient alors rappelé les accointances d'Otero avec le régime militaire.

lundi 7 juin 2010

« UN CONDOR QUI NE PASSE PAS »

LE GÉNÉRAL À LA RETRAITE EDUARDO CABANILLAS, LE COLONEL À LA RETRAITE RUBÉN VISUARA ET LES EX-AGENTS DE LA SIDE (LES SERVICES SECRETS ARGENTINS) RAÚL GUGLIELMINETTI, EDUARDO RUFFO ET HONORIO MARTÍNEZ RUIZ SONT ACCUSÉS DE TORTURES ET D'HOMICIDES DANS 65 CAS.
PHOTO BERNARDINO AVILA. 

Ils opéraient alors dans un ancien atelier mécanique, Automotores Orletti, situé dans un quartier modeste de la capitale. Ils sont poursuivis pour détention illégale, torture et homicide qualifié dans les dossiers de 65 victimes. Le plan Condor avait été mis sur pied par les dictatures d'Argentine, du Chili, du Paraguay, du Brésil, de la Bolivie et de l'Uruguay en vue d'éliminer leurs opposants. Le bâtiment qui abritait ce centre de torture a été reconverti en lieu de mémoire.

Chili : hausse de 4,1% de l'activité économique en avril

L'Indice mensuel de l'activité économique publié lundi par la Banque centrale, qui préfigure généralement le Produit intérieur brut (PIB), dépasse largement les prévisions des économistes, qui tablaient sur une reprise de l'activité entre 0 et 1% en avril.
L'activité économique s'était contractée en mars de 2,8%, reflétant l'impact de la catastrophe, après un recul de 2,7% en février.
Le chiffre de 4,1% en avril suggère que le séisme n'aura que brièvement interrompu la récupération de l'économie chilienne, qui avait retrouvé le chemin de la croissance fin 2009, après douze mois de récession sur fond de crise financière internationale.
Le séisme et le tsunami, qui ont tué 521 personnes sans compter 56 disparus, ont fait des dégâts matériels d'un coût de 30 milliards de dollars, mais le gouvernement vise 6% de croissance annuelle sur quatre ans et ce dès 2010, notamment grâce à l'effort de reconstruction.
Pour les mêmes raisons, l'OCDE a récemment prévu une forte reprise de 4,1% en 2010 au Chili, et supérieure à 5% en 2011.
Le secteur minier du pays, qui pèse à peu près 60% de ses exportations, a pour sa part prévu de croître de 6% en 2010.

samedi 5 juin 2010

Juge tuée à Bruxelles

Le suspense a enfin pris fin. La police bruxelloise, avisée jeudi vers 19 h 30 de coups de pistolet tirés dans le parc royal, près du parlement belge, a arrêté un homme – iranien, selon une source judiciaire – de 47 ans. Il serait le tueur de la juge de paix Isabella Brandon et de son greffier André Bellemans, assassinée jeudi matin, en pleine audience.
Avec la capture de l’homme, déjà condamné en 2005 pour des coups et violences, selon le parquet, le mystère est sur le point d’être percé : selon ses premiers aveux dans la nuit de jeudi à vendredi, l’homme, sans profession, aurait agi par vengeance, après avoir été « mécontent » d’une décision rendue en… 2007 par la juge Brandon. Il y a trois ans, la magistrate avait, en effet, tranché dans le cadre d’un conflit locatif en sa défaveur. L’homme avait été expulsé, et vivait sans domicile fixe depuis cette date. L’enquête dira si le meurtrier avait prémédité son geste depuis tout ce temps.
Cette arrestation coupera certainement court aux rumeurs lui prêtant des coups de hache, une « balafre sur la joue gauche », des origines albanaises et des amitiés troubles dans le milieu des « tueurs à gages ». Elle ne retranche rien, en revanche, à l’émotion intense qui, dès l’annonce du double meurtre, a saisi tout le pays. Seule maigre consolation : la justice belge, même endeuillée, continue de l’avant.
La femme de combat
Vendredi encore, la communauté judiciaire de Bruxelles a loué les qualités d’Isabella Brandon, une femme de convictions de 61 ans. Diplômée de l’Université libre de Bruxelles en 1973, elle avait commencé sa carrière en tant que militante du droit des plus modestes, défendant des ouvriers abusés par des employeurs. Ce combat s’accompagne d’un fort engagement à gauche, entre la lutte contre le dictateur Pinochet, de virulentes tribunes dans le journal belge Combat fustigeant la « mauvaise foi de certains employeurs quant à leurs obligations sociales » et une préoccupation pour le traitement judiciaire des malades mentaux. Un ancien condisciple de la faculté de droit se souvient ainsi : « Isabella aurait pu faire n’importe quoi d’autre, du pénal, des droits de l’homme, mais la justice de paix lui correspondait parfaitement, au plus près des gens, de la vie réelle. »
Mère d’une fille de 25 ans, elle avait récemment choisi de vivre dans la région de Hannut, non loin de Bruxelles, pour y trouver le calme à quelques années de la retraite. Posée et professionnelle, tous les avocats, même ceux à qui elle rendait un jugement défavorable, lui reconnaissent cette rigueur : « Je ne l’ai jamais vue prendre une décision dogmatique. Au contraire, elle tranchait toujours en faveur de l’humain, de la sincérit», entend-on dans l’immense salle des pas perdus du palais voisin, encore traversé par l’onde de choc.
Et son ombre
Le fidèle greffier André Bellemans, âgé de 60 ans et à dix-huit mois de la retraite, laissera, lui aussi, à ceux qui l’ont connu un sentiment du gâchis d’un « homme bien ». « Je le voyais tous les jours quand il venait acheter son journal, raconte le patron du kiosque du palais de justice. C’était un homme discret, mais toujours très gentil, souriant. » Un homme de l’ombre, père de deux enfants ; l’ombre même de Mme la juge Brandon, dont il notait scrupuleusement toutes les décisions, les gravant dans le marbre. « Cet homme était un gage de stabilité, toujours là aux côtés de la juge de paix. Il faisait définitivement partie des murs. Rien à voir avec un fonctionnaire froid. Lui, c’était la courtoisie en plus dans un monde de droit… », se souvient un avocat habitué de la petite salle d’audience austère du rez-de-chaussée, rue Ernest-Allard, où siégeaient la magistrate et son greffier.
Dans le petit bâtiment ne subsiste qu’un ruban de police devant la porte de la salle d’audience. Quelques techniciens de police scientifique s’affairent encore pour boucler l’enquête. Sur les bureaux du greffe du 4e canton, une simple feuille de papier, « s’adresser au 3e canton ». Jeudi matin à Bruxelles, la folie a frappé et enlevé deux vies, deux maillons de la loi.

Octavio Errázuriz aux Nations Unies

Conseiller du Groupe Copesa (Consorcio Periodístico de Chile), le nouveau Représentant permanent est entré au Service des affaires étrangères en 1963 où il est resté jusqu’en 2001. Il a aussi été Président de la Chambre de commerce Asie-Pacifique et Directeur de la Fundación Chilena del Pacífico.
Après avoir travaillé au Ministère des affaires étrangères où il était accrédité, entre autres, auprès des Nations Unies, de l’Organisation des États américains et de l’Académie diplomatique des arts, M. Errázuriz Guilisasti a été promu au rang d’Ambassadeur en 1985.
Au sein de ce Ministère, il a aussi occupé les fonctions de Coordonnateur adjoint du Groupe de Rio en 2001, Directeur du Département Asie-Pacifique et Océanie en 2000 et Directeur de la politique générale des affaires étrangères, de 1988 à 1989.
Dans les années 80 et 90, il a été Ambassadeur du Chili dans plusieurs pays dont la Chine, la Malaisie, le Viet Nam, Brunéi, les États-Unis et l’Équateur.
Le nouveau Représentant permanent a étudié le droit à l’Université du Chili et pris des cours au Département « affaires étrangères et gouvernement » de l’Université de Virginie aux États-Unis. Il a reçu un diplôme de droit de la Cour suprême du Chili, en 1968.
Né à Santiago le 30 décembre 1942, M. Errázuriz Guilisasti est marié et père de deux enfants.

98ème anniversaire du PC chilien

Elle a coïncidé avec le jour du 98ème anniversaire du Parti communiste et, pour la première fois depuis le retour à la démocratie, il y avait des parlementaires de cette collectivité dans l'hémicycle.
Pour cette raison, la commission de Régime Interne de la Chambre de Députés a autorisé Guillermo Teillier à parler au début de la séance, en sa qualité de président du Parti communiste chilien.
Après son intervention, les groupes parlementaires de la Concertation et du PRI ont demandé la parole au président de l'Assemblée pour s'associer à l'hommage.
Mais l'intervention la plus remarquée a été celle de Renovación Nacional (RN), car il s'agit d'un Parti de droite, à l'extrême opposé du champ idéologique du PC. C'est le parti politique du milliardaire conservateur Sebastián Piñera, actuel Président de la République.

vendredi 4 juin 2010

Chili : la justice va enquêter sur les exécutions politiques sous Pinochet

L’Association des familles d’exécutés politiques (AFEP) déclare détenir de preuves dans plus de mille cas, jamais instruits par la justice. Après avoir confié au juge Carrozas les cent premiers dossiers, l’association s’apprête à déposer plus de mille autres dans les cinq mois à venir. « Les informations existent, ce qui manque c’est la volonté politique de mener à bien les enquêtes », accuse Alicia Lira, présidente de l’AFEP.
Les associations chiliennes qui luttent contre l’impunité des anciens assassins et tortionnaires du régime Pinochet, revendiquent le droit moral de demander réparation pour les victimes de la dictature. Elles réclament en outre que le coût des investigations liées à chaque dossier soit pris en charge par les autorités de Santiago, notamment à travers le programme des Droits humains du ministère de l’Intérieur.
Vraie avancée dans la lutte contre l’impunité ?
C’est pour la première fois que la justice chilienne accepte d’enquêter sur des exécutions politiques présumées, commises sous le régime du général Pinochet. Jusqu’à présent, la loi d’amnistie promulguée en 1978 pendant la dictature militaire a fait obstacle à beaucoup de poursuites. Les procédures se sont accélérées après la mort du dictateur en 2006 mais plus de 500 dossiers mettant en cause des militaires sont toujours en cours et piétinent.
En septembre 2009, environ 130 anciens militaires et policiers ont été arrêtés pour coresponsabilité dans des violations des droits de l'homme dans les années 1970, sous la dictature militaire. Les mandats faisaient suite à une opération similaire, un an plus tôt, contre une centaine d'autres ex-agents du régime militaire, qui n'avaient pas eu des comptes à rendre à la justice depuis la fin de la dictature. Mais la justice chilienne ne s’est pas encore prononcée.
Accusé d’avoir passé un pacte avec les militaires avant d’être élu président du Chili en mars 2010, Sebastian Pinera a promis l’application de l’Etat de droit dans son intégralité. Le président de son parti de la Rénovation nationale avait évoqué « une accélération des procès en cours, prenant en compte les critères habituels, qui incluent la prescription ».
La justice argentine a pris de l’avance
Alors que la justice du Chili doit faire encore de nombreux efforts pour répondre aux attentes des victimes de la dictature, en Argentine voisine se multiplient les procès et condamnations des anciens responsables d’assassinats, tortures et disparitions. Le rapport est parfois direct entre les anciens tortionnaires des deux pays, comme dans le cas de l' «Opération Condor », un plan concerté mis au point par les dictatures sud-américaines en 1975 pour éliminer leurs opposants.
Condamné à la réclusion à perpétuité en 1985 avant d'être gracié, l’ex-dictateur argentin Jorge Videla doit de nouveau comparaître devant la justice de son pays. Il sera jugé pour enlèvements, torture et homicides pendant le régime militaire (1976-1983), ainsi que pour sa participation à l’Opération Condor. Deux généraux argentins à la retraite ont déjà été condamnés en 2009 à la réclusion à perpétuité, entre autres pour leur implication dans l’assassinat de deux députés uruguayens. Les organisations de défense des droits de l’homme ont toutefois déploré l’acquittement de trois autres militaires argentins.

« LES SÉISMES DU CHILI SONT LES PLUS GRANDS AU NIVEAU MONDIAL »



CRISTINA L'HOMME JOURNALISTE 
PHOTO RUE89
Quand la terre s'est mise à trembler à Valdivia, atteignant 9.5 sur l'échelle de Richter, le 22-23 mai 1960, j'étais à Santiago, au stade de foot, avec mon père. Comme tous mes camarades du lycée, je me suis engagé comme volontaire pour aider les gens de Valdivia.

La zone à risques était surtout celle des lacs où s'était formé un barrage à cause d'un glissement de terrain. Les ingénieurs chiliens ont réussi à faire un trou dans le barrage permettant d'évacuer l'eau et d'éviter l'inondation de Valdivia.

Les conséquences du séisme étaient très localisées : à l'époque, il n'y avait pratiquement pas de construction en hauteur, ni d'autoroutes. La seule ville qui ait vraiment souffert était Concepción, qui a dû être complètement reconstruite sur pilotis. De gros piliers sont enfoncés dans la terre et les immeubles construits dessus… Si les pilotis se fracturent, l'immeuble penche mais ne s'écroule pas, c'est ce qui s'est passé lors du tremblement de terre du 27 février 2010.

Face au séisme de 2010, le Chili s'en sort tout seul

Le Chili de la côte du Sud était heureusement très peu habité en 1960 -contrairement à aujourd'hui où la région est très peuplée. La vague de tsunami qui a suivi le séisme a littéralement balayé Puerto Saavedra et Corral, le port de Valdivia. Tout comme Puerto Montt, complètement inondé, qui a du être reconstruit. D'ailleurs, quelques années plus tard en tant qu'élève ingénieur, j'ai participé à la reconstruction de ce Sud.
Mais beaucoup de gens ont paniqué et ont massivement migré vers Santiago, la capitale, où ils se sont entassés là où ils pouvaient, dans des bidonvilles.

Si on compare le tremblement de Valdivia en 1960 à celui de Constitución-Concepción en 2010, le contraste est immense. Non seulement en raison des dégâts, mais aussi parce qu'aujourd'hui, le Chili s'en sort tout seul.

Hormis des pays de l'Amérique latine qui ont apporté une grande aide aux sinistrés, le soutien international a été minime. Et pourtant, l'activité économique de la région sinistrée a été paralysée et le problème de logement n'est toujours pas résolu alors que l'hiver arrive à grandes enjambées.

En 1960 c'était l'inverse : tous les jours, nous assistions à un va-et-vient d'avions qui apportaient des vivres et des biens de première nécessité en provenance du Panama, des Etats-Unis… de partout dans le monde.

Cependant, le pays s'est vite remis du traumatisme. Le développement a repris son cours. En 1964, sous le gouvernement d'Eduardo Frei, les traces du tremblement de terre avaient disparues. Le pays était prospère.


« On ne peut pas prévoir un séisme »
Aujourd'hui, vous êtes sismologue et vous participez à un programme de recherche français…

Je travaille au sein d'un laboratoire international du CNRS qui s'appelle LIAMontessus De Ballore. C'est le nom d'un polytechnicien français qui est venu au Chili après le séisme de Valparaiso de 1906.

Le gouvernement chilien l'a invité à venir s'installer pour créer un institut de sismologie. Il est arrivé en 1907, a installé son institut sur le Cerro Santa Lucia, est resté jusqu'à la fin sa vie. Son œuvre comprend seize volumes sur les tremblements de terre dans le monde.

Pour lui rendre hommage, nous avons créé un laboratoire international auquel participe le département de géophysique de l'université du Chili, l'Institut français de physique du globe (IPG) et le laboratoire de géologie de l'Ecole normale supérieure (ENS) dont je fais partie.

Notre première étude au Chili a été publiée en 1998. Elle était financée par l'Europe, l'ANR. Elle parlait des risques d'un gros séisme (autour de 8.5 sur l'échelle de Richter) entre Concepción et Constitución au même endroit où s'était produit le séisme de 1835 qui avait été observé par Darwin et autres membres de l'équipage du Beagle.

Au Chili, il existe deux zones où peuvent se produire des tremblements de terre, nous avons donc installé deux réseaux : l'un, plus développé, au Nord, l'autre au Sud. Avec Christophe Vigny de l'ENS et Jean-Claude Ruegg de l'IPG, nous avons décidé d'aller travailler dans le Sud. Et c'est grâce à notre réseau d'antennes GPS et d'accéléromètres (appareils qui mesurent l'accélération du sol), que nous avons pu enregistrer ce qui s'est passé à Maule cette année. Tous les sismologues pensaient que le prochain séisme allait avoir lieu dans le Nord, ils ont donc été très surpris le 27 février.


CARTE DE SISMICITÉ 1900 À MARS 2012


Qu'avez-vous enregistré ?

Les instruments enregistrent les mouvement du sol : accélération, vitesse ou déplacement du sol, puis ces informations sont stockées sur disque dur. En ce moment, le LIA Montessus de Ballore collabore avec les sismologues américains et allemands. Ensemble, nous avons accès à une centaine d'instruments de mesure déployés sur le sol entre Los Vilos (zone nord, au Sud de La Serena) et Temuco (Sud).

Quel intérêt présente le Chili pour un sismologue?

Les tremblements de terre au Chili sont les plus grands au niveau mondial. Celui qui a eu lieu en février de 2010 était le cinquième plus gros au monde.

Existe-t-il de fortes capacités sismiques au Chili?

La sismicité varie, il y a des périodes de calme et des périodes très actives. Nous venons de sortir d'une période très calme : entre 1960 et 2010, il n'y a pas eu de séisme important (même s'il faut savoir que des séismes de magnitude jusqu'à 7, il y en a tout le temps au Chili).

Les gens ont oublié l'avant 1960, les structures publiques ont ignoré la possibilité d'un grand tremblement de terre, au point que personne n'était préparé pour faire face. Heureusement, ils ont réagi très vite.

Peut-on atteindre 11 sur l'échelle de Richter ?

Non, ce n'est pas possible. Pour qu'il y ait un 11, il faudrait que la zone de rupture s'étale sur à peu près 10 000 km. Or il n'y a pas de rupture continue sur une distance pareille.

Pourquoi est-ce qu'un séisme de 7.3 en Haïti est plus destructeur qu'un 8.8 au Chili ?

La magnitude d'un séisme, même élevée, enregistrée sur l'échelle de Richter ne veut pas dire qu'il y a automatiquement beaucoup de destructions. Le séisme le plus destructeur au Chili a été celui de janvier 1939, à Chillan, qui atteignait 8.1 : il a fait 20 000 morts ! L'odeur de la mort pouvait se sentir à 50 km à la ronde…

Pouvez-vous nous expliquer ce qui s'est passé lors du tremblement de terre du 27 février 2010?

La plaque de Nazca, la plaque litosphérique qui se trouve sous le Pacifique, descend sous le Chili. A Santiago, elle se trouve 100 km sous nos pieds. La plaque se déplace vers le continent, elle avance d'environ 7 cm par an, ce qui s'appelle la subduction.
Cette avancée fait que des tensions vont s'accumuler dans la zone de contact entre les deux plaques (Nazca et Amérique du Sud) et vont être libérées lors d'un tremblement de terre. C'est un processus inévitable : la plaque avance et la terre tremble pour relâcher les tensions. La zone touchée le 27 février n'avait pas eu de tremblement de terre depuis 175 ans, et la plaque avait avancé de près de 14 mètres. Si on compare à Valdivia en 1960, il s'agissait d'une avancée de 40 mètres car il n'y avait pas eu de séisme depuis 1575 !

La cordillère des Andes est la conséquence principale de la subduction. Elle aussi « monte » mais à quelques millimètres par an. En face, l'Argentine est constituée de roches beaucoup plus rigides que le Chili, ce qui signifie que la plate-forme argentine écrase les Andes. Le Chili est en quelque sorte pris en sandwich entre l'Argentine et la plaque de Nazca.

Si la tension s'est relâchée dans le Sud, est-ce que cela signifie qu'elle s'est reportée ailleurs ?

A notre avis, les tensions se sont reportées vers le Nord, vers la région de Coquimbo qui n'a pas eu de séisme important depuis 1880. C'est une région que nous surveillons avec intérêt et où nous avons détecté un phénomène étrange : la plaque de Nazca glisse sans accumuler trop de contraintes et nous ne savons pas pourquoi. Heureusement, cela pourrait retarder la rupture dans cette zone.

On constate qu'une forte réplique suit un gros tremblement de terre. Le 11 mars 2010, il a eu une réplique de 6.9 sur l'échelle de Richter : s'agissait-il de la fameuse « forte » ?

Normalement, un séisme de magnitude 8.8 doit être suivi d'une réplique de magnitude 7.8 dans les jours, la semaine voire les deux mois qui suivent. C'est ce qu'on dit, c'est la règle et en général elle est vérifiée. C'est ce qui est arrivé dans la plupart des séismes dans le passé.

Maintenant, trois mois se sont écoulés… et tout ce qui a eu lieu depuis, ce sont des répliques inférieures à 7. Même celle du 11 mars, qui a effrayé beaucoup de monde lors de la prise de fonction présidentielle, n'était pas «la grosse réplique attendue ». La raison de l'absence de grosse réplique reste une énigme pour nous. Cela peut vouloir dire soit que le séisme s'inscrit dans une suite de petits séismes ayant eu lieu avant, soit qu'on est en attente d'un gros.

Existe-t-il une possibilité d'anticiper un séisme, de le prévoir ?

Non. La seule chose que nous avons pu constater en 1996, quand nous avons réalisé des enregistrements pour la première fois, c'était que la région au nord de Concepción était complètement bloquée, qu'il n'y avait pas eu de séisme, même petit depuis longtemps. Et que depuis quatre ou cinq ans, il a commencé à y avoir des petits tremblements de terre, au large de la rivière Itata, qui débouche dans la mer et où, curieusement, il n'y a pas eu de tsunami.

C'est la seule évidence que quelque chose se soit passé avant le séisme qui aurait pu l'annoncer. Mais personne n'ose interpréter ce genre d'événements.

Le Chili est un pays de plus de 2 900 volcans. Est-ce que les séismes produisent des effets sur l'activité des volcans ?

Au Chili, les volcans de la région centrale sont andésitiques, ils sont bouchonnés et rarement en activité. Mais à partir de Talca, les volcans changent de caractéristiques, et dans la région des lacs ils sont pratiquement tous en activité. Le Llaima, L'Osorno de Llanquihue, le Nevado de Chillan, le Tupungato de Talca…

On a souvent remarqué que certains séismes coïncidaient avec des éruptions dans ce Sud du pays. Mais il n'y a pas de relation de cause à effet systématique. La communication entre les deux phénomènes est hypothétique. La plupart des scientifiques n'y croient pas.

Cependant, les volcans naissent de la subduction : quand la plaque océanique descend, par frottement elle chauffe le manteau et ça crée des laves qui montent par les volcans.

Comment peut-on prévenir un séisme ?

En ce moment, il y a un débat sur les zones d'inondation. Il y a ceux qui voudraient interdire de construire sur les zones d'inondation du tsunami et ceux qui disent qu'il s'agit d'une violation d'un droit privé. Pour ces derniers, le business prime sur la vie humaine et la prévention. Ça, c'est condamnable ! Parce qu'on sait parfaitement ce qu'il faut faire pour éviter la catastrophe, pour protéger : éviter à tout prix que les gens s'installent sur les terrains inondables et dédommager les propriétaires. Pour qu'ils aillent investir ailleurs.

La marine chilienne possède des cartes d'inondation de tous les ports et de toutes les rivières du pays. Elle sait parfaitement où on peut construire ou pas. L'important, pour le futur, c'est de prendre des précautions.