samedi 19 février 2011

CHILI: UN PRÊTRE RETRAITÉ RECONNU COUPABLE D'ABUS SEXUELS PAR LE VATICAN

"Sur la base des éléments collectées, le révérend Fernando Karadima Fariña est déclaré coupable des délits mentionnés, et en particulier de l'abus de mineurs", a déclaré l'archevêque de Santiago, Ricardo Ezzati, lisant à la presse un communiqué de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

"Compte tenu de l'âge et de l'état de santé du révérend, il est considéré opportun d'imposer au coupable de se retirer en une vie de prière et de pénitence, et de réparation envers les victimes de ses abus", a ajouté l'archevêque.

Le père Karadima, un ancien formateur de prêtres, avait été accusé en avril 2010 par cinq adultes, occupant aujourd'hui eux-mêmes des fonctions dans l'Eglise catholique chilienne, d'abus sexuels remontant à une vingtaine d'années lorsqu'il était chargé d'une paroisse huppée de Santiago.

La justice chilienne avait ouvert une enquête sur cette affaire, une parmi une quinzaine de procédures en cours au Chili pour des cas présumés de pédophilie contre des membres du clergé, mais elle avait classé le dossier sans suites fin 2010.

Une cour d'appel doit néanmoins examiner prochainement une requête pour réouverture de l'enquête.

Entretemps, l'archevêque de Santiago de l'époque, Francisco Javier Errazuriz, avait transmis un dossier au Vatican qui a mené sa propre enquête, dont les conclusions sont parvenues à l'Eglise chilienne le mois dernier.

Selon la sanction du Vatican communiquée par Mgr Ezzati, le père Karadima ne peut plus occuper de fonction sacerdotale ni rencontrer de personnes dont il a été formateur ou guide spirituel, et pourrait être exclu du clergé en cas de contravention.

jeudi 17 février 2011

Washington cherche dans le passé un modèle pour l'Égypte

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
Ronald Reagan président républicain de 1981 à 1989 a AGRÉE le règne de « l’ultralibéralisme »  des chicago boys au Chili,  puis il a  négocié une transition politique,  avec l’opposition modérée
Un classeur de 15 cm d'épaisseur trône sur le bureau de Tom Donilon, le conseiller pour la sécurité nationale de Barack Obama, qui a commandé une étude des différents précédents permettant d'éclairer la révolution égyptienne, selon un haut responsable de l'administration.
Après la Tunisie et l'Égypte, la leçon risque de servir ailleurs dans le monde arabe. M. Obama, qui se voit lui-même «du bon côté de l'Histoire», a appelé mardi ses alliés dans la région à s'inspirer de l'exemple égyptien en engageant des réformes politiques sans attendre de se les voir arracher par la rue.
Le renversement du dictateur indonésien Suharto en 1998 est particulièrement examiné à Washington, parce que l'Indonésie est un pays musulman comme l'Égypte et que son évolution démocratique pourrait servir d'exemple au Caire.
Barack Obama, qui a passé une partie de son enfance en Indonésie, a salué lors d'un déplacement à Jakarta en novembre dernier l'équilibre des pouvoirs entre la présidence et le parlement ainsi que l'émergence de la société civile dans ce pays.
Le parallèle est utile «tant qu'on garde à l'esprit que l'Égypte n'est pas l'Indonésie ni l'Iran», tempère le politologue Thomas Carothers, de l'institut Carnegie Endowment for International Peace.
Un haut responsable de l'administration précise d'ailleurs que les exemples les plus utiles à ses yeux sont ceux des bouleversements politiques intervenus à la fin des années 1980 aux Philippines, en Corée du Sud et au Chili, trois pays qui ont maintenu leur alliance avec les États-Unis.
Aux Philippines, comme en Égypte, une alliance entre civils et militaires a mis fin à la dictature corrompue de Ferdinand Marcos, remplacée depuis par un système démocratique.
Au Chili, la pression populaire a forcé Augusto Pinochet à organiser en 1988 un référendum qui a été le début d'un processus électoral démocratique réussi dans un pays qui était considéré comme la pire dictature d'Amérique latine.
Et en Corée du Sud, des manifestations ont renversé la dictature militaire qui a dû se résoudre à organiser des élections.
Washington se penche également sur la transition post-communiste intervenue en Europe centrale, notamment en Pologne sous l'influence du syndicat Solidarité, et en Tchécoslovaquie sous la houlette de Vaclav Havel.
Les experts américains savent qu'une transition politique est souvent semée d'embûches. Elle a d'autant plus de chances de réussir qu'elle associe le plus grand nombre possible de tendances politiques.
En Égypte, cela signifie que le mouvement islamiste des Frères musulmans doit participer à la transition, même si son arrivée éventuelle au pouvoir fait partie des cauchemars de Washington.
«L'important, c'est d'empêcher qu'une tendance politique ne se sente exclue du processus. Autrement, on risque de se retrouver confronté à une opposition radicale», avertit un haut fonctionnaire américain.
L'Histoire montre aussi qu'il est préférable dans un premier temps de «limiter l'ampleur des changements», ajoute ce responsable, qui dit redouter que l'unité nationale ne se brise sur une évolution trop rapide de la société.
Il manque à l'Égypte un ingrédient présent dans certaines révolutions réussies: un dirigeant charismatique, comme Corazon Aquino aux Philippines. Mais pour M. Carothers, même si une telle personnalité peut servir «de colle socio-politique», son absence n'est pas rédhibitoire, comme le montre l'exemple du Chili.

mercredi 16 février 2011

Les 33 mineurs chiliens avaient envisagé suicide et cannibalisme

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
Pendant les seize premiers jours qui ont suivi l'effondrement de la mine, les trente-trois mineurs ont dû se contenter de rations de thon. Presque tous souffrent aujourd'hui de troubles psychologiques post-traumatiques, explique M. Franklin dans son livre 33 Men ("33 hommes", non traduit en français).
"Nourriture ou pas, je me disais que j'allais me sortir de là", a déclaré Mario Sepulveda, le deuxième mineur libéré de la mine de San José, dans une interview diffusée dimanche dans le magazine d'informations "60 Minutes" de la chaîne CBS. "Comment ? Je me suis demandé quel était le mineur qui allait perdre connaissance en premier et comment j'allais pouvoir le manger. Je peux vous promettre cela ne m'a pas dérangé. Cela ne me faisait pas peur."
"Ils m'ont dit qu'ils avaient une scie et une casserole prêtes", précise Jonathan Franklin, un spécialiste du Chili, qui a pu interroger les trente-trois mineurs. Mais au dix-septième jour, les sauveteurs entrent en contact avec les mineurs et commencent à leur faire passer de la nourriture.
Victor Zamora a également raconté que les mineurs avaient vécu des moments de profonde détresse, allant jusqu'à envisager le suicide : "Si c'était pour continuer à souffrir, on pensait que ce serait aussi bien d'aller dans le refuge, de démarrer le moteur et d'en finir, avec le monoxyde de carbone." Pour le mineur, ce geste n'était pas, à ce moment-là, perçu comme un suicide, mais comme une délivrance : "C'était pour arrêter de souffrir. De toute manière, nous allions mourir."
Les trente-trois mineurs ont passé soixante-neuf jours dans une mine de cuivre dans le nord du Chili. Depuis leur sauvetage, le 13 octobre, ils sont devenus des vedettes mondialement connues.

jeudi 10 février 2011

Chili: plainte contre Mme Bachelet pour les ratés de l'alerte au tsunami

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
Vue aérienne de la ville côtière de Dichato au Chili,  après le tremblement de terre. Jeudi 4 Mars 2010.  Photo AP  / Natacha Pisarenko
La plainte "pour déni d'assistance", qui vise également d'anciens ministres et hauts fonctionnaires de l'administration Bachelet, a été déposée par des avocats représentant des familles de victimes, a indiqué dans un communiqué l'un d'entre eux, Raul Meza Rodriguez.
Selon l'avocat, une condamnation pourrait déboucher sur "l'interdiction à vie d'exercer des charges publiques" pour les responsables incriminés.
La plainte a été "acceptée" par un tribunal de Santiago qui la transmettra au parquet, a précisé à l'AFP une source au tribunal.
Les ratés de l'alerte au tsunami dans les heures qui avaient suivi le séisme de magnitude 8,8 du 27 février 2010 avaient déclenché une très forte polémique.
Le séisme puis le tsunami avaient ravagé des quartiers voire des villages entiers du littoral du centre-sud du Chili, faisant 523 morts et 24 disparus, et des dégâts à hauteur de 30 milliards de dollars.
La Marine chilienne avait reconnu dès le lendemain avoir commis une "erreur de diagnostic".
Elle avait admis avoir transmis à la présidence, via son Service d'hydrographie et d'Océanographie (SHOA), une "information fort peu claire" qui ne facilitait pas la prise de décision sur le maintien de l'alerte au tsunami.
Mais selon Alberto Meza, "l'ex-présidente a pris des décisions techniques qu'elle n'était pas habilitée à prendre" au moment de l'alerte.
Mme Bachelet, 59 ans, dont le mandat présidentiel avait pris fin trois semaines après le séisme, a pris depuis septembre la tête d'"ONU Femmes", la nouvelle agence de l'ONU en faveur des droits des femmes.
L'ex-présidente a déjà été entendue en qualité de témoin par le ministère public dans une enquête distincte sur les ratés de l'alerte au tsunami.
L'ancienne directrice du Service national d'urgence (Onemi), Carmen Fernandez, est également visée par la plainte enregistrée mercredi, de même que les anciens ministres de l'Intérieur Edmundo Perez, de la Défense Francisco Vidal et l'ancien vice-ministre de l'Intérieur Patricio Rosende.
"Cette voie judiciaire, qui envisage des sanctions pouvant leur interdire à vie d'exercer des charges publiques, est la seule qui restait", a déclaré l'avocat Alberto Meza, ajoutant: "la sanction serait juste, pour les dommages terribles et irréparables subis".
Sur le total des décès du 27 février, 156 sont dus au tsunami, selon les données officielles.
Le président actuel Sebastian Piñera qui avait pris ses fonctions en mars 2010, a estimé dans un rapport publié mardi que la reconstruction va durer jusqu'en mars 2014, terme de son mandat.

mercredi 9 février 2011

Chili: un ministre va visiter des centrales nucléaires en France et Belgique

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
 La centrale nucléaire du Bugey est implantée au cœur de la région du Bugey, sur la commune de Saint-Vulbas (Ain), à 19 kilomètres d'Ambérieu-en-Bugey et à 35 kilomètres à l'est de Lyon. Le site nucléaire occupe une superficie de 100 hectares sur la rive droite du Rhône.
"Je vais visiter, probablement à la fin du mois, quelques centrales nucléaires en France et en Belgique", a déclaré mercredi M. Golborne.
"Le pays ne peut renoncer à aucune option", a-t-il ajouté, alors qu'il inaugurait la seconde tranche d'un parc éolien construit par le groupe français GDF Suez, qui fournira de l'énergie à 74.000 foyers à 400 km au nord de Santiago.
Le mois dernier, le patron de GDF Suez pour l'Amérique latine, Jan Flachet, avait annoncé que le groupe était "disposé à construire une centrale nucléaire" au Chili, si le pays se convertissait à cette énergie.
Le ministre chilien des Affaires étrangères, Alfredo Moreno, avait pour sa part indiqué que son pays avait l'intention de parler du nucléaire avec les Etats-Unis lors de la visite du président américain Barack Obama en mars à Santiago.
"La Commission nationale de l'énergie ne prévoit aucune centrale nucléaire dans les dix prochaines années", a toutefois rappelé mercredi Golborne.
Le Chili, qui dépend encore principalement du pétrole et du gaz importés pour son énergie (55%), cherche à diversifier ses sources d'énergie pour nourrir une croissance que le président Sebastian Pinera a promise à 6% par an durant son mandat.
Le pays fait face actuellement à une sécheresse affectant ses barrages hydro-électriques (43% de la production) et à une forte hausse de la consommation, qui ont poussé le gouvernement à envisager de rationner sous peu l'électricité, du jamais vu depuis 2008.
GDF SUEZ

Chili: Sur la mort de l'ex-président Frei, le gouvernement porte plainte à son tour

L’ancien président Salvador Allende (à droite) avec le général félon Augusto Pinochet, le 23 août 1973 à Santiago photo afp
L'exécutif "a décidé de collaborer au processus judiciaire en déposant une plainte, via le ministère de l'Intérieur", a déclaré le chef de l'Etat, accusé par certains secteurs d'opposition et des associations de victimes de faire traîner les procédures pour des crimes commis sous la dictature.
"De cette manière, notre gouvernement veut collaborer pour lever les zones d'ombres sur la mort d'un ex-président, faire la lumière une fois pour toutes sur ses circonstances, ses causes et ses responsables, et que ceux-ci en assument les conséquences", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.
L'ancien président (1964-70) Frei Montalva est décédé à 71 ans des suites d'une opération bénigne en 1982, durant la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990).
Le juge en charge du dossier a inculpé au total six personnes, dont quatre médecins, soit pour avoir effectué à l'ancien chef de l'Etat une "injection de substances toxiques", sur ordre du régime militaire, soit pour avoir tenté d'étouffer l'affaire, notamment en falsifiant le rapport d'autopsie.
M. Frei Montalva était également le père d'Eduardo Frei, lui aussi président de 1994 à 2000 et candidat de centre-gauche à la dernière présidentielle remportée par l'entrepreneur milliardaire de droite Sebastian Piñera.
Cette annonce survient deux semaines après l'ouverture d'une première enquête sur les circonstances de la mort du président Salvador Allende, décédé durant le coup d'Etat du général Augusto Pinochet qui a renversé son gouvernement de gauche, le 11 septembre 1973.
Une autopsie a conclu qu'Allende s'était suicidé, mais ce résultat est contestés par certains secteurs politiques et des organisations de défense des droits de l'homme

mardi 8 février 2011

La Bolivie et le Chili discutent de l'accès au Pacifique

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
Il s'agit de la première rencontre entre les deux pays sur le sujet de l'accès au Pacifique depuis 50 ans. Le dernier meeting pour arriver à un accord avait échoué à la Paz en 1962. Rappelons que la Bolivie avait un accès à la mer jusqu'à ce qu'elle perde la guerre face au Chili il y a 134 ans. Moreno, qui s'est exprimé auprès des médias chiliens, s'est "déclaré heureux de rencontrer son homologue bolivien. Nous allons travailler dur, donner le meilleur de nous-même pour trouver une solution avec nos amis boliviens."
La proposition chilienne de redonner un espace maritime au Bolivie a refait surface sous le gouvernement de Michelle Bachelet, l'ancienne présidente. Mais on sait que le président actuel, Sebastian Piñera, n'est pas favorable à cette proposition et, pour cette raison, il y a matière à se demander si cette rencontre n'est pas qu'un écran de fumée.

L’ouverture d’une enquête officielle sur la mort d’Allende.

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
CADAVRE DE SALVADOR ALLENDE SALON INDEPENDENCE 2° ETAGE LA MONEDA 11 09 1973
À l’annonce de la nouvelle, le 27 janvier, le quotidien La Nación (centre gauche) titrait : "Le PS salue l’ouverture de l’enquête". Puis, citant les propos du président du Parti socialiste chilien, le député Osvaldo Andrade : "Il y a encore un déficit de justice et de vérité au Chili".
[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
LIEU DU SUICIDE LE DIVAN SUITE AU RETRAIT DU CORPS 11 09 1973
Le même jour, The Clinic Online (magazine satirique) mettait en ligne les déclarations d’Isabel Allende : "J’espère que l’État collabore au maximum avec la justice dans la recherche de ces faits qui ont impliqué la pire dictature que nous avons subie, nous les Chiliens". À propos de l’ouverture de l’enquête, la fille de l’ex-président Salvador Allende a précisé combien "il est important que soient réalisées toutes les actions judiciaires qui cherchent à établir la vérité de toutes les morts et disparitions depuis le 11 septembre 1973. "
[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
LE PRESIDENT SALVADOR ALLENDE ET SA FILLE AINEE ISABEL ALLENDE BUSSI. Elle est actuellement sénatrice socialiste de la Région d'Atacama.
"Mon père est mort par sa propre décision"
Le 29 janvier, The Clinic Online publiait une longue interview d’Isabel Allende intitulée "Mon père est mort par sa propre décision et volonté comme un geste de dignité".
La sénatrice socialiste s’est déclarée "sûre que l’enquête judiciaire sur la mort de son père ratifiera qu’il s’est suicidé pour ne pas se rendre aux putschistes".
Pour elle, cette enquête "est la plus symbolique d’un ensemble de plaintes destinées à satisfaire les droits de beaucoup de familles de victimes de la dictature qui “n’ont pas la version complète des faits ou qui n’ont pas pu trouver ou identifier les restes” des personnes disparues".
[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
FICHE DE SALVADOR ALLENDE TENUE PAR LES RG LOCAUX MEME APRES SA MORT

« Comment est mort Allende ? » titrait l’éditorialiste Gonzalo Rojas dans le quotidien El Mercurio (conservateur) du 2 février. "La maladie qui l’aurait mené à la mort était de longue date. Elle se nommait socialisme marxiste et a infecté des milliers de dirigeants […]. C’était une véritable pandémie, qui a causé des centaines de milliers de morts par inoculation directe et 85 millions d’autres par ses mauvaises pratiques." Nul doute pour l’éditorialiste pinochiste que même si les juges vont parvenir à une conclusion "déjà consolidée : le suicide ", "[…] pour notre part, nous les historiens qui avons étudié le personnage […] : il est mort de marxisme".

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
FICHE DE SALVADOR ALLENDE TENUE PAR LES RG LOCAUX MEME APRES SA MOR
 Établir la clarté des faits
Le parti socialiste chilien, comme le cite El Mercurio dans son édition du 31 janvier, indiquait qu’un attentat contre un "président de la République ne peut pas rester impuni". Pilar Durán, vice-présidente du parti, a souligné qu’"à presque quatre décennies de l’événement, il est impossible qu’on n’est toujours pas une clarté des faits et que n’ait pas été établie la responsabilité de tous les impliqués dans un acte brutal et prémédité, conduit pour en finir avec celui qui était le Président de la République et un gouvernement démocratiquement élu ".
Enfin, le quotidien La Nación du 2 février mentionnait que "le député communiste (PC), Hugo Gutiérrez, s’est montré partisan d’un processus judiciaire pour déterminer les causes exactes de la mort de l’ex-chef d’État Salvador Allende". Le député reconnaissait faire partie de ceux qui "ont encore des doutes" devant la thèse du suicide : "Ce que je demande c’est une certitude judiciaire, une enquête d’un pouvoir de l’État qui établit ce qui s’est passé". Le quotidien relate que Hugo Gutiérrez a qualifié d’"inouï" qu’il se soit écoulé plus de 30 ans depuis la mort d’Allende et plus de 20 ans de transition démocratique sans que jamais il n’ait été question d’enquêter sur les causes réelles de sa mort.
par Sylvie Moisy

dimanche 6 février 2011

PIÑERA L'HÉLICOPTÈRE ET CONDORITO




Dans son dernier numéro, la bande dessinée Condorito a surpris tout le monde au Chili en incorporant le Président Sebastián Piñera, qui apparaît atterrissant à « Pelotillehue » avec son hélicoptère et recevant un panier de fraises en cadeau de la part de Condorito. On y voit ainsi une claire allusion à l'épisode polémique de « Quilicura Bajo » au sud du Chili, où les mêmes fruits furent offert au président milliardaire.

Nous pouvons nous poser la question de l’intégration de Piñera dans cette bande dessinée traditionnelle: s’agit-il de la réapparition de l’humour politique propre aux dessinateurs du début du XXe siècle ou tout simplement une publi-information du gouvernement en baisse dans les sondages ?

Séisme de magnitude 5,8 dans le centre du Chili

Il y a un an, la même région avait été dévastée par un tremblement de terre d'une magnitude de 8,8 sur l'échelle de Richter.

vendredi 4 février 2011

Le président souffle le chaud et le froid

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
Le milliardaire conservateur chilien Sebastián Piñera dans une randonnés à cheval avec Rafael Correa président de la République de l'Équateur  lors de la visite de ce dernier au Chili, le 3 février  2011. Photo José Manuel de la Maza
Les manifestations ont fait deux morts et pris au piège 4 000 touristes qui visitaient le parc Torres del Paine. Le président, Sebastian Piñera, en chute dans les sondages, a révoqué le ministre de l'Energie pour nommer le ministre des Mines, Laurence Golborne, auréolé de la libération des 33 mineurs en octobre. Il a aussi promis de limiter à 3 % la hausse du gaz.

Le président chilien au plus bas dans l'opinion publique

Seulement 23% des sondés pensant que Sebastian Piñera « est digne de confiance » et 46% estiment qu'il est un homme « intègre ». C'est surtout dans la région de Santiago que la popularité de Piñera en prend un coup, chutant de 51% en Décembre dernier à 39% fin Janvier. Les analystes estiment que la chute de Piñera est dû à sa gestion hasardeuse des manifestations contre la hausse du prix de l'essence dans la région sud de Punta Arenas. Le président est apparu incapable de mettre fin à la crise, revenant plusieurs fois sur sa parole. On est loin des images triomphantes du président chilien en Octobre dernier après la sortie des 33 mineurs.
Le taux de mécontents du gouvernement chilien est passé à 45% contre 44% de satisfaits. Les mesures économiques sont aussi remises en cause par l'opinion puisque 49% des sondés se déclarent satisfaits de l'économie chilienne, soit une baisse de 7 points par rapport à Décembre. Afin de changer la tendance actuelle qui lui semble défavorable, Sebastian Piñera a l'intention de faire plusieurs annonces de remaniement cette semaine. Il s'agit de postes concernant les différents secrétariats, notamment au niveau de la défense et de l'économie.

mercredi 2 février 2011

Comment l'Etat chilien a volé les terres des indiens Mapuches

Théoriquement, la loi disait que les familles mapuches recevraient le territoire correspondant à l'espace qu'ils occupaient. En fait, les autorités ont considéré que ce qui était occupé était l'espace qui recouvrait leur maison et leur potager. On n'a pas pris en considération le fait que c'était un peuple qui bougeait et qui élevait des animaux sur de vastes superficies de terre…

Les familles mapuches ont été réduites à vivre sur quelques hectares, rarement plus de dix. La surproduction de ces terres a diminué le rendement du sol qui a perdu de sa valeur et de nombreux Mapuches ont dû émigrer vers les grandes villes, à Santiago notamment où ils ont apporté une main d'œuvre peu exigeante occupant des emplois non qualifiés.

Qui s'est installé sur les grandes étendues de terres ?

Dès le début du XXe siècle, l'Etat chilien favorise délibérément la création de grandes propriétés foncières, des « fundos », voisins des communautés mapuches. 45 000 hectares sont par exemple délivrés à un certain Eleuterio Dominguez dans la région du lac Budi. En contrepartie, celui-ci doit peupler la zone de colons.

Dominguez parvient à convaincre de pauvres paysans de l'île des Canaries en leur promettant monts et merveilles, mais lorsqu'ils arrivent au Chili, ils sont exploités sans vergogne. Dans les archives des années 30, un rapport de l'intendant de la province de Cautín signale une possible alliance entre ces paysans colons des Canaries et les communautés mapuches. Une alliance des mécontents…

Dès le début du XXe siècle, les Mapuches revendiquent leur territoire. Ils protestent dans le cadre de tribunaux prévus à cet effet, les « juzgados de indios », mais ceux-ci donnent toujours raison aux grands propriétaires fonciers.

Comment évoluent ces grandes propriétés dans la région de Lleu-Lleu ?

A la fin du XIXe siècle, une famille fraîchement arrivée d'Allemagne constitue une grande propriété de 6 000 hectares, le Fundo Tranaquepe. Autour, on trouve plusieurs communautés mapuches composées de dizaines de familles et réduites à vivre dans des réserves de 300 à 400 hectares.

Une réforme agraire se met en place, qui commence avec le président Alessandri en 1961, continue avec Frei Montalva et s'approfondit avec Allende. Le Fundo Tranaquepe est alors exproprié au profit des ouvriers agricoles qui y travaillaient, mais pas au profit des Mapuches.

Des discussions se noueront entre Mapuches et représentants locaux du gouvernement d'Allende, pour prendre en considération leurs revendications, mais le coup d'Etat militaire met un terme à ces pourparlers…

Que deviennent ces terres sous la dictature ?

Les militaires commencent par détruire les institutions qui soutenaient la réforme agraire et qui rendaient viable la petite exploitation paysanne (crédit, assistance technique, etc.). Les paysans vendent et les grandes propriétés comme le Fundo Tranaquepe se reconstituent pour être vendues à des entreprises multinationales étrangères, principalement à des forestières qui bénéficient de subventions du gouvernement militaire.

Objectif : encourager la culture du pin et de l'eucalyptus qui détruit tous les autres arbres endémiques et épuise les nappes phréatiques. Résultat : les communautés mapuches, voisines de ces exploitations forestières, ont des difficultés d'approvisionnement en eau. Et les fumigations de pesticides et engrais sur les pins et eucalyptus ont des conséquences catastrophiques sur leurs jardins potagers.

Les Mapuches seront-ils visés pas la dictature ?

Souvent, les Mapuches ont eu des rôles de leaders au moment de la réforme agraire, ce qui leur vaut d'être victimes d'une violente répression de la dictature. Parmi les gens qui rendent la torture possible se trouve un Chilien, Santos Jorquera, qui possède environ 200 hectares de terre dans la région depuis 1930.

Pendant la dictature, il a mis sa propriété à disposition des services de répression, ce qui lui a valu le surnom de « Soplón », celui qui dénonce, qui a largement collaboré avec la dictature.

Son nom est au centre du procès de Cañete. Le jour où la caravane blindée du Fiscal Elgueta affronte les Mapuches, le 15 octobre 2008, Elgueta vient justement de se rendre chez ce Santos Jorquera, qui avait été visité, quelque temps auparavant, par des individus masqués qui auraient menacé de brûler sa maison.

Ce qui est très étrange, c'est que Jorquera et son rôle de tortionnaire n'apparaissent nulle part dans le procès. L'accusation cherche délibérément à cacher la dimension politique du procès et à attester la thèse d'un conflit interethnique.

Quelles sont aujourd'hui, les revendications des Mapuches ?

Ils ont deux types de revendications. D'abord celles qui s'appuient sur des documents attestant la propriété, les « títulos de Merced », que l'Etat chilien a délivré aux Mapuches. Nombreux gros propriétaires fonciers voisins des terres mapuches ont fait bouger l'enclos d'une quinzaine de mètres et se sont ainsi appropriés plusieurs dizaines d'hectares.

Généralement, quand l'Etat se retrouve devant cette situation, que le titre de propriété délivré par lui-même n'a d'évidence pas été respecté, il donne comme mission à la Conadi (Corporation nationale de développement indigène) d'acheter des terres et les remet gratuitement aux Mapuches.

Hector et CAM (Arthur Dressler)D'autres Mapuches considèrent que ces « títulos de Merced » sont illégitimes parce qu'ils sont issus d'une conquête militaire et qu'ils n'ont pas respecté l'espace réellement occupé pas les familles. En d'autres termes, les terres que les entreprises forestières possèdent sur le papier aujourd'hui, leur appartiennent historiquement.

Les militants mapuches revendiquent également des droits politiques, en tant que peuple, c'est-à-dire la possiblité d'exercer une autonomie politique.

Sur quelles preuves s'appuient les Mapuches pour revendiquer leurs terres ?

Parfois, une communauté porte le nom d'un lieu sacré, un arbre, une montagne… mais elle ne le possède plus. Aujourd'hui, beaucoup d'historiens chiliens et mapuches travaillent sur la mémoire et retracent l'histoire de l'espace en s'appuyant sur les chroniques militaires réalisées par les généraux en charge de la conquête du territoire.

Ils faisaient souvent référence aux « Loncos » (chefs traditionnels mapuches) et décrivaient précisément le territoire qu'ils occupaient, en détaillant le domaine sur lequel s'étendait leur juridiction. Les plaintes déposées par les Mapuches auprès des tribunaux (« juzgados de indios ») sont également des preuves écrites qui permettent aux Mapuches de constituer des dossiers et d'argumenter concrètement leurs revendications territoriales.

Quelle est aujourd'hui la réalité des Mapuches de cette région ?

La forestale Mininco possède environ 700 000 hectares de terre au Chili. Il faut mettre ce chiffre en perspective avec 600 000 hectares de terre, qui représentent l'ensemble des terres possédées par le peuple mapuche, estimé à environ 800 000 personnes au Chili.

mardi 1 février 2011

CAP HAÏTIEN : LE 14E BATAILLON CHILIEN HONORÉ POUR SA « PERFORMANCE »

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
Au terme d’une mission de six mois dans le pays, 355 soldats chiliens du XIVe bataillon (CHIBATT XIV) de la MINUSTAH ont été félicités par M. Kennedy pour « la discipline et le professionnalisme », dont ils ont fait montre notamment lors « des moments les plus difficiles de la période postélectorale » en décembre dernier. Une période qui a été marquée par des manifestations de rue ponctuées de barricades enflammées, qui avaient fait au moins un mort et trois blessés au Cap-Haitien.

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
 PHOTO MINUSTAH: Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haiti chez flickr.
 « C’est un honneur pour moi d’être ici au Cap-Haïtien, pour vous remettre la médaille des Nations Unies. Le Représentant spécial, M. Edmond Mulet, m’a chargé de vous transmettre ses chaleureuses félicitations pour le travail accompli en faveur de la paix», a déclaré Kevin Kennedy aux militaires. Ces propos élogieux leur ont été adressés en présence du Consul du Chili et de certaines autorités locales, dont des représentants de la Police Nationale d’Haïti (PNH).

Dans le cadre du soutien au processus démocratique, les casques bleus chiliens ont, en effet, réalisé, de jour comme de nuit, des patrouilles afin de protéger les populations des départements du Nord et du Nord-Ouest où ils sont déployés. Ils ont également contribué au transport de matériel électoral et à la sécurisation des installations stratégiques pour la réalisation du scrutin du 28 novembre 2010.

« Vos efforts ont apporté des améliorations significatives dans la vie de la population haïtienne. Certes, parfois ces efforts ne sont pas reconnus à leur juste valeur. Malgré ces frustrations, vous avez toujours persévéré. C’est cela même la nature du maintien de la paix. Il ne s’agit pas d’une tâche facile», a encore relevé Kevin Kennedy.

Le numéro 2 de la MINUSTAH en a profité pour souligner qu’en dépit des efforts accomplis, beaucoup restait à faire. « Le pays fait face aujourd’hui à une crise politique à laquelle s’ajoutent les défis de la reconstruction, de la lutte contre le choléra et autres. La situation demeure donc fragile. Mais, nous sommes déterminés à continuer à aider le peuple haïtien à surmonter ces difficultés », a-t-il souligné.

Le Colonel Andrade Careaga, le commandant du XIVe CHIBATT, a quant à lui déclaré que pour lui et pour chacun de ses hommes, « servir le peuple haïtien sous la bannière des Nations Unies a été un challenge personnel et professionnel ». Il a cité en exemple, les violences qui ont secoué la ville du Cap Haïtien, à la mi-novembre 2010.
[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
PHOTO MINUSTAH: Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haiti chez flickr.
Un mouvement de protestation civile contre la gestion de l’épidémie de choléra faite par le gouvernement. Un mouvement de protestation qui s’était soldé par la mort de deux personnes, des blessés et l’incendie des bâtiments publics. « Ces scènes de grande violence ont connu un terme grâce à la performance des soldats chilien, supportés à l’occasion par des collègues uruguayens et brésiliens», a relevé le commandant.

LE CHILI ÉCARTE LA POSSIBILITÉ DU RETRAIT DE SES TROUPES D'HAÏTI

"L'engagement en Haïti est un investissement à long terme. Le Chili est un pays sérieux et il remplira ses obligations(...) Nous continuerons à tenter de déterminer quels sont les meilleurs moyens de collaborer, et un éventuel changement de personnel n'est pas à exclure", a déclaré M. Moreno à la presse.
M. Moreno a tenu ces propos après que le parti chilien de l'Union démocratique indépendante (UDI) eut demandé au gouvernement de débattre de la présence des troupes chiliennes en Haïti en raison des critiques de plus en plus virulentes se faisant entendre dans le pays caribéen.

L'UDI a également indiqué que les troupes chiliennes pourraient être considérées par la population comme des forces d'occupation du pays.

Depuis le mois de mai 2010, le gouvernement du président René Préval et la présence de la Minustah sont fortement contestés.


Le 28 septembre 2010, l’Argentine, le Brésil et le Chili ont requis le prolongement de la présence de leurs troupes en Haïti, afin qu'elles puissent participer, notamment, aux travaux de reconstruction menés depuis janvier 2010 dans le pays.


Haïti a été gravement dévasté en 2010 par un puissant séisme, qui a fait plus de 250.000 morts et laissé 1,5 million de personnes sans-abri.

Un Montréalais d’origine chilienne risque l’expulsion

M. Morales, qui est père de trois enfants, était appelé à se présenter lundi à la Cour fédérale, après qu’Immigration Canada ait ordonné son expulsion, à cause des actes de criminels qu’il a commis dans le passé. « J’ai fait des erreurs de jeunesse, mais je suis réhabilité et je suis une personne bien maintenant », a-t-il raconté en entrevue dans les instants précédant le début de son audience.
En effet, l’homme qui était alcoolique a déjà purgé des peines de prison allant de 14 jours à deux mois, notamment pour « possession de drogue » et « vol de moins de 5000 $ ».
Mais depuis 2004, M. Morales se dit sobre et n’a fait l’objet d’aucune accusation, ce qui lui fait dire qu’il a payé sa dette à la société.
Quitter sa famille
Si M. Morales doit retourner au Chili, sa famille resterait au Québec, ce qu’il ne peut concevoir. Agés de 8, 12 et 20 ans, les enfants de M. Morales « souffrent d’anxiété, car ils ont peur que je les quitte », affirme le père.
De plus, l’homme affirme être « le soignant principal » de sa mère atteinte du sida.
M. Morales, qui gagne sa vie en tant que musicien dans le métro, assure qu’il « a sa place ici ». Au moment d’écrire ses lignes, la décision de la Cour fédérale n’avait toujours pas été rendue.