vendredi 30 septembre 2011

CHILI: UN CONGÉ MATERNITÉ DE 6 MOIS

Selon le ministère de la Femme, le Chili devient avec cette mesure le pays d'Amérique latine au congé maternité le plus étendu, devant le Brésil et Cuba. "Nous allons avoir un congé maternité de pays développé, et cette politique publique elle-même va contribuer à ce que nous le devenions, car il n'y a rien de tel qu'investir dans le développement humain pour atteindre le développement économique", a déclaré la ministre de la Femme Carolina Schmidt.

La mesure était un engagement clef de Pinera, président depuis mars 2010. Elle vise à revaloriser la famille chilienne, confrontée à une fécondité et une natalité parmi les plus faibles d'Amérique latine. Elle correspondait aussi à une demande d'une aile de la coalition de droite au pouvoir proche de l'Eglise.

CHILI : NOUVELLE MANIFESTATION ÉTUDIANTE, MAIS DÉBUT DE DIALOGUE

LES ÉTUDIANTS CHILIENS ONT ENTAMÉ JEUDI DES NÉGOCIATIONS AVEC LE GOUVERNEMENT SUR UNE RÉFORME DE L'ÉDUCATION. PHOTO CRISTIAN SOTO
Premier dialogue réel
En fin de journée, des négociations ont débuté entre gouvernement et étudiants sur une réforme de l'éducation, le premier dialogue réel après cinq mois de mobilisation. En préalable aux pourparlers, au ministère de l'Education, les deux parties ont affiché leur intransigeance.


LES ÉTUDIANTS CHILIENS ONT ENTAMÉ JEUDI DES NÉGOCIATIONS AVEC LE GOUVERNEMENT SUR UNE RÉFORME DE L'ÉDUCATION. PHOTO CRISTIAN SOTO
La dirigeante étudiante Camila Vallejo a réclamé que "la loi de budget 2012 soit sur la table des négociations". Cette demande a été rejetée par le porte-parole du gouvernement.

Le gouvernement a pour sa part demandé qu'étudiants et lycéens retournent en classe dès l'ouverture des négociations. Il avait refusé à la mi-septembre de rééchelonner le calendrier scolaire 2011, pour permettre aux manifestants de rattraper le temps perdu dans le conflit.


mercredi 28 septembre 2011

ÉTUDIANTS DU CHILI : DIALOGUE ET MOBILISATION

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FIN DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA CONFÉDÉRATION DES ÉTUDIANTS DU CHILI (CONFECH).
 PHOTO  CRISTIAN SOTO 
«Nous insistons sur notre volonté de résoudre le conflit sur l'éducation par un dialogue ouvert avec le gouvernement et les citoyens », entamé il y a quatre mois pour exiger une réforme de l'éducation. Les étudiants ont informé également qu'ils maintiennent la mobilisation pour jeudi prochain. Plusieurs milliers d'étudiants chiliens organisent de nouvelles manifestations dans plusieurs villes du pays pour appuyer leurs revendications.

mardi 27 septembre 2011

LE BIT PRÉCONISE UN SOCLE DE PROTECTION SOCIALE UNIVERSELLE

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MME MICHELLE BACHELET, DIRECTRICE ET SOUS-SECRÉTAIRE-GÉNÉRAL DE L'ONU DE FEMMES À L'OIT, JUIN 2011

« Revenu de base »

Le texte préconise la mise en place d'un « socle minimal » dans tous les pays, en tenant compte de leurs moyens (le G20, qui doit encore entériner ce socle universel, devrait selon les auteurs appeler pays riches et organisations internationales à apporter leur soutien). Ce socle garantirait «  un revenu de base, sous la forme de divers transferts sociaux, comme les pensions pour personnes âgées, allocations familiales, allocations chômage, ou services pour travailleurs pauvres ou privés d'emploi ». Il garantirait un accès «  financièrement abordable aux services sociaux essentiels en matière de santé, d'eau potable et d'assainissement, d'éducation, de sécurité alimentaire ou de logement ». « Contrairement aux idées reçues » , ce socle pourrait être financé par une part «  relativement modeste du revenu national », soulignent les rapporteurs, en prenant l'exemple de programmes menés avec succès (Chili, Chine, Inde, etc.). Il n'en coûterait pas plus de 2 % du PIB au Vietnam ou au Mozambique.

lundi 26 septembre 2011

PLANÈTE : PLUS DE 2 MILLIONS DE MORTS PAR AN À CAUSE DE LA POLLUTION DE L'AIR


Selon ces données, 80 des 91 pays ayant transmis des informations à l'OMS, ne respectent pas les valeurs de référence de l'organisation internationale, en matière de pollution de l'air. Dans de nombreuses villes, a indiqué lundi devant la presse le Dr Maria Neira, directrice du département santé publique et environnement de l'OMS, «la pollution atmosphérique atteint des niveaux dangereux pour la santé».

La concentration des particules jusqu'à 15 fois supérieure au seuil maximum

Les zones les plus dangereuses sont situées dans les pays à croissance rapide, comme l'Inde et la Chine. Dans certaines villes, indique l'OMS, qui se refuse à dresser un classement des villes les plus touchées, la concentration des particules fines est jusqu'à 15 fois supérieure au seuil maximum fixé par l'OMS. Cette pollution provient surtout de sources de combustion, comme les centrales électriques et les véhicules à moteur.

Pour le Dr Neira, si les pays «contrôlent et gèrent l'environnement correctement, nous pouvons réduire considérablement le nombre de gens qui souffrent d'affections respiratoires et cardiaques et de cancer du poumon». «De nombreux pays sont dépourvus de réglementation sur la qualité de l'air, et lorsqu'il y en a une, les normes nationales et leur application varient considérablement», a-t-elle ajouté.

Les premières causes de la pollution de l'air sont les moyens de transport, l'industrie, l'utilisation de biomasse ou de charbon dans les cuisines et pour le chauffage, ainsi que les centrales électriques au charbon. Selon l'OMS, les effets les plus graves de la pollution de l'air s'observent chez les personnes déjà malades, les enfants et les personnes âgées.

Pour lutter contre la pollution de l'air, l'OMS recommande le développement des transports publics, la promotion de la marche et du vélo, ainsi que la construction de centrales utilisant des combustibles autres que le charbon. La compilation de données publiée lundi par l'OMS est cependant incomplète, a relevé l'organisation internationale, car il manque les chiffres de nombreux pays, comme la Russie et certains pays africains.

CHILI : L'ÉLECTRICITÉ RÉTABLIE À 97% APRÈS UNE PANNE GÉANTE

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CHILI : LE MINISTRE DE L'ÉNERGIE RODRIGO ÁLVAREZ A PROMIS UNE ENQUÊTE. PHOTO ARCHIVE
La coupure d'électricité est partie de la centrale d'Ancoa, s'est propagée en raison d'un dysfonctionnement dans le système d'interconnexions entre les centrales et a été aggravée par une panne complète du système informatique, a expliqué M. Alvarez qui a promis une enquête extrêmement rigoureuse sur ces incidents.

Trois heures après le début de la panne qui s'est produite samedi vers 20H30 (23H30 GMT), le ministre avait déclaré que l'électricité était déjà revenue progressivement à plus de 90%.

La dernière grande panne similaire au Chili s'était produite en mars 2010, imputée alors aux dommages infligés au système électrique par le puissant tremblement de terre du 27 février, de magnitude 8,8, qui avait fait plus de 500 morts.

Les autorités avaient à l'époque averti que l'instabilité du réseau pourrait durer de longs mois.

dimanche 25 septembre 2011

PANNE D'ÉLECTRICITÉ GÉANTE AU CHILI: 10 MILLIONS D'HABITANTS DANS LE NOIR

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PANNE D'ÉLECTRICITÉ GÉANTE AU CHILI
Selon l'Onemi, la panne était due à un dysfonctionnement dans le système central d'interconnexion. Mais sa cause précise était inconnue, selon le ministre. La panne s'est doublée d'un problème dans le système informatique de récupération, ce qui ne s'était jamais produit auparavant, a-t-il déclaré.

Interrogée sur la possibilité d'un acte de sabotage, le préfet de Santiago Cecilia Perez a dit n'avoir aucun élément allant dans ce sens.


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10 MILLIONS D'HABITANTS DANS LE NOIR
Selon des radios locales, l'électricité est revenue en plusieurs secteurs de la capitale 50 minutes après la coupure, et environ deux heures plus tard dans plusieurs régions comme Valparaiso (centre), le Maule (sud), Atacama (nord).

A Santiago, la coupure a affecté le métro, dont les stations ont été fermées, les communications téléphoniques et de nombreux spectacles prévus samedi soir, dont un concert du chanteur portoricain Ricky Martin. Le concert a toutefois pu reprendre et aller à son terme, à l'aide de générateurs.


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PANNE D'ÉLECTRICITÉ GÉANTE AU CHIL I: 10 MILLIONS D'HABITANTS DANS LE NOIR
Aucun incident grave n'a été rapporté dans le pays, selon le directeur général de la Police, Gustavo Gonzalez.

Dans Santiago, ou quasiment aucun feu de signalisation ne fonctionnait, des policiers ont été déployés sur les grands carrefours de la ville.

La dernière grande panne similaire d'électricité au Chili s'était produite en mars 2010, officiellement due aux dommages infligés au système électrique par le puissant tremblement de terre du 27 février, de magnitude 8,8, qui avait fait plus de 500 morts.

Les autorités avaient alors indiqué que l'instabilité du réseau pourraient durer de longs mois.

La panne de 2010 avait affecté une bande 2.000 km du nord au sud du territoire de part et d'autre de Santiago, couvrant environ 80% de la population chilienne.

vendredi 23 septembre 2011

CAMILA VALLEJO «NOTRE MÉCONTENTEMENT EST DÛ À L’INSOUTENABLE INÉGALITÉ»


 Chaque année, les étudiants chiliens se mobilisent. Le mouvement de 2011 semble plus fort et plus entendu...

Camila Vallejo. Tant que le Chili sera un pays injuste et inégalitaire, les gens descendront dans la rue pour le dénoncer. Cela a toujours été la note dominante, même depuis la fin de la dictature. Depuis l’arrivée de Piñera au pouvoir, toutefois, l’évidente défense du privé dans les services basiques du pays et l’assaut de privatisations que le gouvernement a tenté de lancer dans le dos des acteurs sociaux, ont provoqué un mécontentement tel parmi les citoyens qu’il a débouché sur la mobilisation sociale la plus grande depuis les années 1980. Les contradictions entre ce que propose le gouvernement de droite et ce que les citoyens veulent défendre sont de plus en plus aiguës. D’où, la popularité très basse de l’exécutif ces derniers mois.


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 Qu’attendez-vous du dialogue 
avec le gouvernement ?

Camila Vallejo. Durant ces mois de mobilisation, nous avons été marqués par l’intransigeance avec laquelle le gouvernement a défendu le modèle néolibéral qui prédomine dans l’éducation. En particulier, lorsqu’il s’est montré prêt à exprimer son côté le plus violent et répressif. Après tant de manifestations de centaines de milliers de personnes, qu’il commence juste à vouloir faire respecter la loi (qui interdit le profit dans l’éducation – NDLR) sonne comme un manque de respect. Ce mouvement mérite d’être écouté. Et si le président n’est pas disposé à céder par le dialogue, nous exigerons un référendum pour démontrer et faire respecter l’opinion de la majorité.

 Est-ce un avantage 
ou un inconvénient d’être face 
à un gouvernement de droite ?

Camila Vallejo. Avec le gouvernement Piñera, le Chili a compris qu’il n’y a rien de pire pour le peuple qu’un programme de droite. Difficile donc d’y voir un avantage. Cependant, l’assaut de privatisations et les graves erreurs du gouvernement – comme la répression excessive et l’intransigeance idéologique – ont généré une plus grande émotion dans la population, fatiguée des privilèges de quelques-uns. Ceci nous a permis d’atteindre une participation historique aux manifestations et un soutien jamais vu auparavant. À l’inverse, les ferventes convictions néolibérales du gouvernement rendent les avancées et les possibilités d’accord plus difficiles. De plus, cette droite est liée aux « propriétaires du Chili », c’est-à-dire au secteur entrepreneurial et aux familles les plus riches. Elle dispose donc de la grande majorité des médias de masse, de l’influence des riches entrepreneurs, en plus des forces policières et militaires. Déjà en vigueur sous la Concertación (coalition de centre gauche, au pouvoir pendant vingt ans – NDLR), cette situation est encore plus forte aujourd’hui, car le mouvement effraie les plus privilégiés.

 En 2006, la mobilisation étudiante avait obtenu une grande table de travail sur l’éducation. Mais, arrivés au Parlement, les projets de loi ont été vidés de leur substance. Comment éviter un échec similaire ?

Camila Vallejo. Même si les deux mouvements se ressemblent, de nouveaux éléments font aujourd’hui envisager une issue positive. D’une part, malgré les efforts de la presse pour nous diviser ou détourner l’attention de la population, nous bénéficions toujours d’un très fort soutien et nos opinions comme dirigeants étudiants sont bien évaluées. D’autre part, même si c’est en partie par opportunisme, la Concertación et ses parlementaires ont une posture plus proche de la nôtre que de celle de l’exécutif. Enfin, nous nous préparons pour cette étape de dialogue. Nous avons exigé des garanties (débats télévisés, gel des projets de loi sur l’éducation lancés au Parlement notamment), pour que le dialogue ne se transforme pas en un accord de coalitions politiques en catimini. Surtout, nous continuerons à manifester.

 Vous faites partie des Jeunesses communistes. Quelle influence 
a cet engagement sur votre travail 
de leader et sur le mouvement ?

Camila Vallejo. Une grande partie de la dirigeante que je suis aujourd’hui vient de la militante d’hier. Ma formation politique, la discipline et le soutien de nombreux camarades engagés me permettent de réaliser mon travail avec clarté et tranquillité. Sans eux, ce serait impossible. Par ailleurs, la lutte de ce mouvement est aussi la lutte de ma jeunesse. J’endosse cette cause en tant que représentante des étudiants de l’Université du Chili, mais c’est aussi par conviction personnelle que je me bats pour rétablir l’éducation publique dans mon pays.

 En plus d’écrire sur votre rôle à la tête du mouvement, des médias ont évoqué votre physique, vous qualifiant de « belle rebelle », voire de « leader sexy ». Quelle est votre réaction ?

Camila Vallejo. Cela répond au machisme qui, malheureusement, caractérise encore notre société. Mais je crois aussi qu’à cette occasion, nous apprenons quelque chose des capacités des femmes, et j’espère que nous pourrons avancer en matière de discrimination sexiste. Pour que cette situation ne devienne pas juste une anecdote de mauvais goût derrière l’historique mobilisation de cette année.

Entretien réalisé par Lucile Gimberg

CHILI: UNE MANIFESTATION D'ÉTUDIANTS MOBILISE 150'000 PERSONNES


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Face aux jets de pierres et de projectiles divers, et aux feux improvisés avec des pneus ou du mobilier urbain, les policiers ont répliqué avec des lances à eau et des grenades lacrymogènes. Des incidents du même ordre s'étaient soldés par plus de 400 interpellations en août à la fin des dernières manifestations massives d'étudiants..
Atmosphère festive
Les manifestants, à l'appel de la Confédération des étudiants du Chili, ont convergé jeudi matin dans une atmosphère festive, parfois en famille, avec maints déguisements et instruments de musique, d'une université hors de Santiago vers le centre et les abords du palais présidentiel.



Selon Camila Vallejo, un des principaux dirigeants du mouvement étudiant, la manifestation a rassemblé jusqu'à 180'000 personnes. Pour Jaime Gajardo, dirigeant du premier syndicat enseignant associé au mouvement, la participation a dépassé 150'000 personnes.
"La mobilisation a dépassé nos espérances. C'était un signal d'union dont nous avions besoin. C'est la majorité du Chili qui réclame une éducation publique de qualité", a lancé à la foule Giorgio Jackson, un autre leader syndical étudiant.
Réforme profonde
Etudiants, lycéens et enseignants sont mobilisés depuis mai pour une réforme profonde de l'éducation. Ils réclament en particulier des moyens accrus pour l'enseignement public, parent pauvre d'un système à deux vitesses, qui a vu un fort désengagement de l'Etat sous la dictature, dans les années 1980.

lundi 12 septembre 2011

COMMÉMORATION AU CHILI DU 38e ANNIVERSAIRE DU COUP D'ÉTAT DE PINOCHET

Ces cérémonies sont chaque année accompagnées de violences entre jeunes et forces de l'ordre. 
Sur l'ensemble du pays, le bilan est de 280 interpellations et 40 policiers blessés, a ajouté M. Ubilla. 
À Santiago, les troubles se sont concentrés dans la périphérie et dans quelques quartiers du centre, où les jeunes ont affronté les forces de l'ordre à coups de projectiles divers et se sont livrés à des actes de vandalisme ayant notamment provoqué des coupures d'électricité. 
Dans la commune d'El Bosque, au sud de la capitale, une adolescente de 15 ans a été grièvement blessée par balle à l'estomac devant son domicile, ont rapporté des témoins. 
Le bilan de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990) au Chili a été récemment réévalué à environ 37 000 cas de torture et de détention illégale, et à 3 225 morts et disparus. Le général Pinochet, qui a fait l'objet de plusieurs poursuites en justice, est mort en 2006 sans avoir été condamné.

dimanche 11 septembre 2011

L’AUTRE 11 SEPTEMBRE

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PHOTO DE KOEN WESSING  DANS  « CHILI SEPTEMBER 1973 ».
Une orientation qui a suscité l’ire des gros propriétaires. Pour la bourgeoisie chilienne tout comme pour les dirigeants de Washington, il fallait briser le rêve de Salvador Allende avant qu’il ne soit trop tard et à n’importe quel prix. Effectivement, le prix a été fort. Ainsi, la matinée du 11 septembre 1973, à Santiago du Chili, l’aviation bombarde le palais présidentiel, La Moneda. Resté seul, le Président se suicide d’une rafale de mitraillette. Il avait 65 ans. Les militaires prennent de force le pouvoir.

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PHOTO DE KOEN WESSING  DANS  « CHILI SEPTEMBER 1973 ».
Dans les jours qui suivent, plusieurs dizaines de milliers de personnes suspectes de sympathie marxiste sont raflées et concentrées dans le sinistre stade de Santiago. Des milliers de Chiliens furent exécutés, torturés ou exilés. Des milliers de citoyens sont portés disparus.
La junte militaire prononça la dissolution du Congrès national, des syndicats et des partis politiques. La liberté de la presse fut abolie, le couvre-feu instauré. La dictature militaire a sévi abominablement jusqu’en 1990. Pendant près de trois décennies, le peuple chilien a été soumis à une tyrannie des plus cruelles de l’histoire contemporaine.

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PHOTO DE KOEN WESSING  DANS  « CHILI SEPTEMBER 1973 ».
Le dictateur Pinochet quitte la présidence de la République le 11 mars 1990, tout en conservant, pour huit ans encore, le commandement de l’armée chilienne, puis il devient sénateur à vie, en tant qu’ancien président. Il est arrêté à Londres, suite à une poursuite engagée par le juge espagnol Garzon Baltazar pour «génocide, terrorisme et tortures».
Il meurt en décembre 2006, sans avoir été jugé. Si le bourreau a connu une fin sans gloire, Salvador Allende, lui, demeure encore l’emblème d’une lutte à reprendre pour un monde plus juste et plus humain.


Hacen Ouali

CHILI : LE COMBAT POUR UNE ÉDUCATION PUBLIQUE, LAÏQUE ET GRATUITE CONTINUE ET S’ÉTEND !

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UNE ÉTUDIANTE CHILIENNE BRANDIT UN DRAPEAU SUR LEQUEL EST ÉCRIT: "CINQ ANS D'ÉTUDES. QUINZE ANS DE REMBOURSEMENT." SANTIAGO, LE 9 AOÛT 2011. MARTIN BERNETTI / AFP

Mais cette mobilisation a connu un tournant ces dernières semaines avec l’entrée des travailleurs dans la mobilisation avec un appel à la grève générale lancé par la CUT (Centrale Unitaire des Travailleurs, la principale centrale syndicale chilienne). Loin de se limiter aux questions éducatives, c’est l’ensemble du système libéral hérité des années Pinochet qui est remis en cause par la jeunesse et les travailleurs chiliens comme le souligne le journal El Mostrador : 

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UN  MANIFESTANT VISÉ PAR LES CANONS À EAU DE LA POLICE.  9 AOÛT 2011.

PHOTO SEBASTIAN SILVA

«L’image de Camila Vallejo (la leader du mouvement étudiant) assise à côté des principaux dirigeants syndicaux appelant à la grève marque un tournant dans la contestation étudiante qui ajoute maintenant à son agenda le changement de modèle économique et politique » 

Les événements qui se déroulent au Chili sont de nouveaux exemples du rôle central de la jeunesse dans les mobilisations et les aspirations au changement, comme le souligne le quotidien chilien Pagina 12 : »Il faut être juste. L’appel de la CUT n’aurait pas eu le même impact sans l’énergie des étudiants qui grâce à leurs réclamations ont mis en relief toutes les plaintes des citoyens ». 

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UN  MANIFESTANT TENTE D'ÉVITER LE GAZ LACRYMOGÈNE EN PROVENANCE D'UN CAMION DE LA POLICE CHILIENNE.  9 AOÛT 2011. PHOTO SEBASTIAN SILVA


La violence comme seule réponse. 

Le gouvernement chilien, derrière des discours de bonnes intentions, n’a pour le moment fait aucune proposition à la hauteur des revendications portées par l’ensemble de la société chilienne. Les manifestations ont quant à elles été violemment réprimées entraînant l’arrestation de plusieurs centaines de manifestants et la mort d’un adolescent lors de la journée de mobilisation du 25 août. 


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LE NOMBRE DE  MANIFESTANTS INTERPELLÉS PAR LES AUTORITÉS S'ÉLÈVENT À ENVIRON 400 À SANTIAGO 9 AOÛT 2011. PHOTO SEBASTIAN SILVA / AP

La mobilisation chilienne fait écho à la défense du droit à l’éducation partout dans le monde. 

Cette mobilisation fait écho aux revendications de la jeunesse partout dans le monde qui revendiquent le droit à une éducation de qualité pour tous à travers un système éducatif public, gratuit et de qualité. Elle est d’ailleurs soutenue par les jeunes du monde entier, comme le prouve le rassemblement organisé devant l’ambassade chilienne à Paris qui a réuni près de 350 personnes le 25 août dernier. Alors que les politiques de rigueur deviennent la règle, la jeunesse chilienne est le symbole d’une génération qui refuse de voir son avenir confié aux lois dictées par les marchés et la finance. 
Sachant qu’en France les jeunes des classes populaires ont de plus en plus de mal à accéder à l’enseignement supérieur et que les conditions de vie des étudiants ne cessent de se dégrader, le gouvernement serait bien avisé de prendre en compte les aspirations de la jeunesse à une éducation de qualité pour tous.

L’AUTRE 11 SEPTEMBRE (1973, AU CHILI)

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LES CONSPIRATEURS PUTSCHISTES SOUTENUS PAR LES ÉTATS-UNIS (DE GAUCHE À DROITE) JOSÉ TORIBIO MÉRINO DE LA MARINE, LE GÉNÉRAL AUGUSTO PINOCHET, GUSTAVO LEIGH DE L'ARMÉE DE L'AIR ET CESAR MENDOZA DE LA POLICE, DANS UNE VITRINE DU MUSÉE À LA GLOIRE D'AUGUSTO PINOCHET ENTRETIENT LA MÉMOIRE DU DÉFUNT DICTATEUR QUI AVAIT PRIS LE POUVOIR AU CHILI PAR UN COUP D'ETAT, LE 11 SEPTEMBRE 1973.
PHOTO SANTIAGO LLANQUIN /AP
L’instauration de la dictature Pinochet fut un jour noir non seulement pour le Chili – plus de 3 000 disparus, 150 000 opposants arrêtés – et, pour l’Amérique latine, car elle aura des conséquences en dehors du Chili avec une coordination des différentes dictatures et le terrible plan Condor – une action concertée de chasse aux opposants dans six pays.


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Les Américains se sont beaucoup demandés après le 11 septembre 2001 pourquoi tant de gens dans le monde semblaient les détester. Sans doute pour ce genre d’opérations où ils ont bafoué la démocratie et changé la vie de milliers de gens au nom de leurs intérêts économiques. Et par une pur coïncidence, les deux événements se sont déroulés tous les deux un mardi 11 septembre.

samedi 10 septembre 2011

POUR LE RESPECT DE LA DÉMOCRATIE ET LE DROIT DES PEUPLES À VIVRE EN PAIX

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SUR CETTE VUE PAR SATELLITE DE L’ÎLE, ON DISTINGUE CLAIREMENT LES TROIS CIRQUES (CILAOS, SALAZIE ET MAFATE) DANS LA MOITIÉ NORD ET MASSIF DU VOLCAN DE LA FOURNAISE DANS LE SUD-EST. CES DEUX RÉGIONS AU RELIEF TRÈS ACCIDENTÉ SONT SÉPARÉES PAR DES PLAINES D’ALTITUDE (PLAINE DES CAFRES ET PLAINE DES PALMISTES). AU MILIEU DES TROIS CANYONS, LE PITON DES NEIGES, LE PLUS HAUT SOMMET QUI CULMINE À 3071 MÈTRES. CETTE PHOTO SATELLITE DE LA NASA EST DANS LE DOMAINE PUBLIC.


Après le 11 septembre 1973 
Solidarité réunionnaise au peuple chilien face à la répression Le 11 septembre 1973, les chars du général Pinochet tirent sur le palais de la Monéda à Santiago : c’est le coup d’État. Ce coup de force avait été initié par une grève de patrons transporteurs mécontents du résultat des urnes. Au Chili, les conservateurs n’avaient pas accepté une remise en cause de leurs privilèges, ils avaient donc organisé des barrages sur les routes pour affaiblir le gouvernement. Le coup de grâce allait être porté le 11 septembre 1973 par des militaires soutenus par les États-Unis. Le président Allende allait perdre la vie ce jour-là dans les ruines du palais présidentiel bombardé par des militaires. 
Cette prise de pouvoir allait s’accompagner d’une répression féroce, avec la disparition de milliers de personnes, des tortures et l’interdiction des droits fondamentaux. 
Cette dictature était une bénédiction pour les théoriciens de la mondialisation ultra-libérale. Ils ont alors utilisé le Chili comme le terrain d’expérimentation de méthodes qui vont ensuite être étendues dans le monde. C’est au Chili que ces ultra-libéraux ont pu se faire la main sur la casse du service public, puisqu’ils pouvaient s’appuyer sur un pouvoir dictatorial réprimant immédiatement la moindre opposition. En trois mois, ils allaient supprimer 200.000 emplois, et expulser 25.000 étudiants de l’Université. 

À La Réunion, la lutte contre cette dictature a trouvé rapidement un soutien. "Témoignages" a ainsi multiplié les articles appelant à la mobilisation contre les exactions des terroristes au pouvoir au Chili.

lundi 5 septembre 2011

CHILI : L'ETAT LOUE LES SERVICES D'UN MÉDIUM

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OPÉRATION DE RECHERCHE
"Nous exploitons tous nos moyens technologiques, mais aussi toutes les capacités humaines et surhumaines possibles, sans négliger aucune piste ni aucun indice", a-t-il poursuivi. Le président chilien Sebastian Pinera a décrété dimanche deux jours de deuil national pour les 21 personnes mortes dans cet accident qui a provoqué une vive émotion au Chili car l'appareil transportait notamment le journaliste très populaire de la télévision nationale, Felipe Camiroaga, âgé de 44 ans.

dimanche 4 septembre 2011

CHILI : 21 MORTS DANS L'ÉCRASEMENT D'UN AVION MILITAIRE

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LES CORPS RETROUVÉS SONT DÉJÀ À SANTIAGO DU CHILI
PHOTO FELIPE GONZÁLES
Le ministre de la Défense, Andres Allamand, a souligné samedi que la force de l'impact avait été si grande que tous les passagers à bord de l'appareil ont probablement été tués sur le coup. 
Tôt samedi, des représentants avaient mentionné que les corps de deux femmes et de deux hommes avaient été retrouvés par des secouristes ou des pêcheurs. Les secouristes ont ajouté que des pièces de la carcasse de l'avion avaient aussi été repêchées. 
Parmi les victimes figurent une vedette de la télévision chilienne, Felipe Camiroaga, ainsi que quatre membres d'une émission matinale diffusée à la télévision d'État. M. Camiroaga, qui était âgé de 44 ans, a coanimé le festival de musique Vina del Mar en 2009 et 2010. L'archipel de Juan Fernandez, situé à quelque 670 kilomètres de la côte chilienne, aurait inspiré l'auteur du roman Robinson Crusoé.

samedi 3 septembre 2011

CAMILA VALLEJO : LA PRÉSIDENTE DU BRÉSIL DILMA ROUSSEFF LA REÇOIT AVANT SEBASTIAN PIÑERA

AVEC DES CENTAINES D'ÉTUDIANTS BRÉSILIENS, LA PRÉSIDENTE DE LA FECH, CAMILA VALLEJO, PARTICIPE À LA MARCHE DE L'UNION NATIONALE D'ÉTUDIANTS (UNIT) DU BRÉSIL
Invitée par l’Union Nationale des étudiants du Brésil, la présidente de la fech s’est rendue à Rio pour participer à une grande marche étudiante. Dans des quotidiens brésiliens, Camila a déclaré que « le gouvernement chilien est isolé et éloigné du peuple, et de ses revendications ». La réunion qui fut prévue avec Dilma Rousseff est d'une haute importance dans la mesure où, présidente de la fédération des étudiants chiliens, Camila a entendue la proposition avec d'autres représentants brésiliens, d'une série de mesure pour l’amélioration de leur système éducatif. 20 milles personnes se sont rendues à la place des ministères. Camila Vallejo a expliqué par ailleurs dans des médias brésiliens, le phénomène mondial des revendications des étudiants chiliens : « Le mouvement social qui se produit aujourd’hui, est le résultat dans lequel il y eut l’influence importante de la révolte des pingouins (NDLR : 2006 pendant la présidence de Michèle Bachelet).

Beaucoup d’étudiants veulent montrer qu’aujourd’hui, ils font partie des manifestations. Le mouvement des pingouins est un héritage de cette génération qui est dans la rue actuellement et une grande responsabilité. » Quand on lui demande son sentiment par rapport au soutien international reçu, elle continue : « C’est réconfortant de voir les nombreuses manifestations de soutien et l’aide internationale. Nous ne nous attendions pas à ce que le mouvement puisse passer les frontières de ce pays. »

L’Europe a toujours été vu par beaucoup de jeunes Chiliens comme un eldorado. Preuve en est le nombre de chiliens présents sur notre continent. Camila, présidente de la fech, a mis en avant, dans d'autres interviews, le système européen de Bologne qu’elle estime comme un modèle à suivre. Elle ajoute que : « C’est important que les pays étrangers puissent voir ce qui se passe au chili, avec ce système éducatif présenté comme le plus exemplaire d’Amérique du Sud (…) » 

Pendant ce temps, au Chili, Piñera a lancé l’idée de l’octroie d’une bourse pour couvrir 60% des élèves les plus modestes. Peut-on envisager dès lors que Dilma Rousseff joue un rôle dans la résolution du conflit qui oppose le président chilien aux représentants étudiants ? Ce qui est certain, c’est que l’audience qui fut proposée à Camila Vallejo ne laissera pas indifférent les plus grands observateurs de cette crise étudiante "made in chile".

UN AVION MILITAIRE DISPARAÎT AU CHILI

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L'ANIMATEUR DE TÉLÉVISION FELIPE CAMIROAGA ET L'ENTREPRENEUR FELIPE CUBILLOS FIGURENT PARMIS LES OCCUPANTS DE L'APPAREIL DISPARU.
Le maire de l'île, Leopoldo Gonzalez, a déclaré à la chaîne de télévision TVN que des restes de l'appareil avaient été retrouvés en mer. L'avion, parti de Santiago, transportait trois membres d'équipage et 18 passagers dont une équipe de télévision de TVN conduite par le journaliste très populaire Felipe Camiroaga.

L'équipe de télévision se rendait à Juan Fernandez pour réaliser un reportage sur la reconstruction d'une localité de l'archipel durement frappée par le tsunami qui avait accompagné le séisme du 27 février 2010 au Chili.

vendredi 2 septembre 2011

UNE ÉTOILE QUI NE DEVRAIT PAS EXISTER

Cette composition particulière place l'étoile SDSS J102915+172927 dans la « zone interdite » de la théorie, largement acceptée, de la formation des étoiles. Les chercheurs ne comprennent donc pas comment l'astre s'est formé.

Il possède la plus faible quantité d'éléments plus lourds que l'hélium (ce que les astronomes appellent des « métaux ») de toutes les étoiles étudiées jusqu'à présent.

Cette pauvreté en métaux, selon les chercheurs, est très primitive. Ainsi, elle pourrait être une des plus vieilles étoiles jamais découvertes.

En outre, elle a une masse plus petite que celle du Soleil et a probablement plus de 13 milliards d'années.

Ce fut une surprise de trouver, pour la première fois une étoile dans cette "zone interdite" et cela signifie que nous allons probablement avoir à réviser quelques-uns des modèles de formation d'étoiles.

— Elisabetta Caffau, Observatoire de Paris

Selon les chercheurs, cette étoile insolite ne serait probablement pas unique. Ils ont identifié plusieurs autres étoiles candidates qui doivent avoir des niveaux de métaux similaires.

Le détail de ces travaux est publié dans le magazine Nature.

jeudi 1 septembre 2011

CHILI : L'OPPOSITION EXIGE LA DÉMISSION DU MINISTRE DE L'INTÉRIEUR

Avec notre correspondante à Santiago, Claire Martin
Il n'y a plus de doute. La police militarisée qui avait immédiatement écarté sa responsabilité dans l'assassinat de Manuel Gutierrez est bien coupable.
La famille et les témoins avaient raison. Le tir qui a atteint le garçon de 14 ans en pleine poitrine venait d'un policier: Le sergent Miguel Millacura a été arrêté et risque jusqu'à 20 ans de prison. Quatre autres policiers ont été relevés de leurs fonctions, ils pourraient être complices. Quant au général qui avait refusé de mener une enquête dans ses services, il est forcé de donner sa démission.

Cet assassinat entache le gouvernement et surtout le ministre de l'Intérieur qui est critiqué depuis plusieurs semaines pour la répression brutale qui frappe les étudiants lors des manifestations : bombes lacrymogènes, lances à eau, coups et arrestations musclées, une répression qui a rappelé à certains la dictature d'Augusto Pinochet. Rodrigo Hinzpeter est un des ministres les plus proches du président Pinera. Il pourrait tomber. Les étudiants et le Parti socialiste exigent sa démission.
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CHILI : UN POLICIER SERA JUGÉ POUR LA MORT D'UN ADO

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LE GÉNÉRAL DE CARABINIERS SERGIO GAJARDO CONGÉDIÉ.  "J'ÉCARTE CLAIREMENT LE FAIT QUE LES POLICIERS AIENT USÉ D'ARMES À FEU CONTRE UN JEUNE (...) DANS LES CIRCONSTANCES CONCERNÉES", A AFFIRMÉ À LA PRESSE LE GÉNÉRAL DE POLICE SERGIO GAJARDO, CHEF-ADJOINT DE LA POLICE DE LA MÉTROPOLE DE SANTIAGO.
Les élus de l'opposition ont accusé le ministre Rodrigo Hinzpeter d'avoir encouragé la police à réagir avec force aux manifestations populaires, mais leur tentative de le sanctionner a été défaite par un vote de 49-58. M. Hinzpeter a par la suite qualifié ses opposants d'«opportunistes politiques».

La police avait tout d'abord nié sa responsabilité dans la mort de Manuel Gutierrez, qui a été atteint d'une balle à la poitrine dans la nuit de jeudi à vendredi. Il est mort alors que des manifestants cagoulés affrontaient la police dans l'obscurité de la nuit dans le sud-ouest de Santiago, la capitale. Des témoins ont déclaré que l'adolescent ne faisait qu'observer la scène à distance.

Un capitaine de la police a affirmé par la suite que le sergent Mario Millacura avait fait usage de son pistolet mitrailleur dans la zone des affrontements et avait ensuite remplacé les balles dans le chargeur, dans une tentative de camoufler son geste. Le sergent Millacura a été congédié et placé en détention. Ses patrons ont eux aussi été congédiés.

En vertu des lois chiliennes, le sergent Millacura doit être jugé par la justice militaire parce qu'il aurait tiré alors qu'il portait l'uniforme. Mais la directrice de l'Institut des droits de la personne du gouvernement chilien, Lorena Fries, estime que le système de justice militaire manque de transparence et «ne garantit pas la justice pour la famille de Manuel Gutierrez».

Une chef de file des étudiants universitaires chiliens, Camila Vallejo, s'est par ailleurs rendue, mercredi, dans la capitale brésilienne à l'invitation de groupes étudiants. Elle a dirigé une manifestation demandant l'augmentation des dépenses en éducation au Brésil.

«Au Chili, nous avons les mêmes demandes que vous au Brésil, sauf que dans notre pays, nous sommes victimes de répression quand nous nous exprimons», a dit Camila Vallejo, en référence à la réponse de la police aux trois mois de manifestations populaires au Chili.

La leader étudiante s'est rendue au Brésil après que le président du Chili, Sebastian Piñera, eut repoussé à samedi une importante réunion visant à trouver un terrain d'entente entre les demandes des étudiants et les propositions du gouvernement.