mardi 31 juillet 2012

LES CARABINIERS ONT DUREMENT RÉPRIMÉ UNE COMMUNAUTÉ MAPUCHE EN ARAUCANIE


La fondation Anide, organisation bénévole locale qui défend l'enfance sans protection, a indiqué qu’en plus d’une douzaine de détenus, parmi lesquels trois mineurs, la violente incursion policière a fait aussi plusieurs blessés par des tirs de grenaille, un enfant touché à la jambe et un adulte non identifié a eu la main fracturée alors qu’il se trouvait menotté.

La répression a continué ensuite aux environs de l'hôpital de Collipulli, quand les Carabiniers ont tiré à la grenaille contre un groupe de membres de la communauté venus faire des constats des lésions. Parmi les victimes un enfant de 12 ans touché au dos, un autre de 16 ans, blessé à la jambe, et un autre enfant qui a reçu un impact à la tempe.

Des membres de la communauté ont aussi dénoncé que les détenus, parmi lesquels sept femmes dont trois mineures de 12 ans conduites dans un bus policier, ont subi durant le trajet toute sorte de vexations, des coups et des sévices sexuels des carabiniers.
« L'une d'elles a été traînée par les cheveux et frappée au visage par deux policiers » a précisé la fondation qui a fait part de sa préoccupation pour les enfants et les adolescents blessés.

LORS DU RÉCENT « SOMMET SUR LA VIOLENCE » EN TERRITOIRE MAPUCHE, LE GOUVERNEMENT CHILIEN A DÉCIDÉ D’ACCROÎTRE SENSIBLEMENT LES MOYENS ET LES EFFECTIFS SUR PLACE, ET D’ ÉTENDRE ENCORE LES MOYENS « EN INTELLIGENCE » DESTINÉS Á ÉTTOUFFER LE CONFLIT.

La communauté Mapuche de Temucuicui a réclamé la démission du général directeur des Carabiniers, Gustavo González, par les lésions infligées aux mineurs, et elle a demandé au ministre de l’intérieur, Rodrigo Hinzpeter, d’informer « de qui a émané l’ordre de tirer à la grenaille sur des enfants qui attendaient hors de l’hôpital, des personnes venues s’enquérir sur la santé de leurs proches blessés dans des affrontements avec la même force policière ».

5 AUTRES ENFANTS ONT ÉTÉ BLESSÉS PAR DES TIRS 
DES FUSILS À GRENAILLE DE LA POLICE CHILIENNE. 
DES DIZAINES D’ENFANTS DES COMMUNAUTÉS 
MAPUCHE SONT VICTIMES DE CES AGRESSIONS 
INJUSTIFIABLES ET IMPUNIES, ET D’AUTRES JEUNES  
ONT ÉTÉ TUÉS PENDANT CE LONG CONFLIT.
Suite à une réunion sur le thème de la sécurité au palais de La Moneda, des mesures ont été prises pour faire face à la violence dans la zone de conflit, notamment l'augmentation des effectifs de police. Selon des chiffres communiqués par l’administration régionale, entre janvier et mai 2012, 95 cas de violence et 103 délits ont été enregistrés, y compris l'homicide d'un carabinier tué par balle le 2 avril dernier.

Le président Sebastián Piñera a déclaré qu’« il existe une petite minorité d’environ quarante ou cinquante personnes décidées à tout brûler, à tout détruire et qui ne respectent rien, même pas les écoles ». Il a signalé que le gouvernement prendra un ensemble de mesures pour faire face à la situation : « En plus de renforcer les mesures sociales, nous allons augmenter les effectifs de police et leur donner une plus grande capacité opérationnelle de recherche et d'intelligence. La lutte contre la violence et le crime organisé engage les Carabiniers et la Police d’investigations, mais aussi les procureurs et les juges ».

SUR LA PANCARTE DE L’ENFANT « ASSEZ DE RÉPRESSION ». FACE AU CONFLIT MAPUCHE, COMME POUR D’AUTRES CONFLITS SOCIAUX, LA SEULE RÉPONSE DE L’ADMINISTRATION PINERA A ÉTÉ UNIQUEMENT POLICIÈRE ET ULTRA-SÉCURITAIRE. PHOTO ELVIS QUILAPI.
Concernant les plaintes pour brutalité policière et usage excessif de la force, Piñera a dit que « nous soutenons totalement les Carabiniers et la Police d’investigations, car ils ont l'obligation de défendre l'ordre public au risque de leur vie. Mais, évidemment, nous n'allons pas permettre que l'action policière sorte du cadre de la loi ».