mardi 14 mai 2013

L’AFFAIRE « RUE CONFERENCIA »

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MARIO JAIME ZAMORANO DONOSO, OUVRIER
MAROQUINIER DE 44 ANS, MARIÉ, TROIS FILLES,
MEMBRE DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COM-
MUNISTE, N° 2 DE LA DIRECTION CLANDESTINE,
A ÉTÉ ARRÊTÉ À SON ARRIVÉE À LA MAISON DE 
LA RUE CONFERENCIA, LE MARDI 4 MAI 1976
AUTOUR DE 19:30.  L'UN DES AGENTS LUI A
TIRÉ UNE BALLE DANS UNE JAMBE.
Lors de cette rafle, la DINA a occupé pendant près d'une semaine le domicile d’une famille de sympathisants, y a monté une souricière et a attendu et séquestré au fur et à mesure de leur arrivée des militants qui se rendaient à une réunion.

Cinq personnes ont été alors arrêtées entre le 4 et le 6 mai 1976 : Mario Zamorano Donoso, Jorge Muñoz Poutays, Uldarico Donaire Cortéz, Jaime Donato Avendaño et Elisa Escobar Cepeda. 

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JORGE ONOFRE MUÑOZ POUTAYS, INGÉNIEUR
CIVIL, MEMBRE DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI
COMMUNISTE, CONJOINT DE GLADYS MARIN
MILLIE, RESPONSABLE NATIONALE DES
JEUNESSES COMMUNISTES, ARRÊTÉ DANS LA
SOURICIÈRE DE RUE CONFERENCIA LE MARDI
4 MAI 1976, AUTOUR DE 20:00 HEURES.
Ils ont tous été emmenés d'abord à la Villa Grimaldi, un des sites secrets de détention et de tortures de la DINA, appelé par les militaires « Quartier Terranova », dans la commune de Peñalolén. Ils ont sans doute transité par d'autres lieux de torture tenus alors par la dictature, soumis à des interrogatoires et atrocement suppliciés. Depuis leur arrestation ils sont disparus. Le 12 mai 1976, dans le quartier de Las Condes, l'Est de Santiago, la DINA a arrêté Víctor Díaz López, ouvrier typographe de 56 ans.

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JAIME PATRICIO DONATO AVENDAÑO,
MARIÉ, CINQ ENFANTS, ÉLECTROMÉCANICIEN
ET DIRIGEANT SYNDICAL, MEMBRE DU COMITÉ
CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE, CAPTURÉ
LE 5 MAI AUTOUR DE 09:00 DU MATIN, À SON
ENTRÉE DANS LA MAISON PIÉGÉE.
Numéro 1 à la direction clandestine du Parti communiste suite à l'arrestation de Luis Corvalán, et ancien dirigeant national de la CUT, Victor Díaz López était très activement recherché depuis le jour même du coup d’état, le 11 septembre 1973.
Connu comme « Chino » Díaz, très aimé des militants de gauche et un des principaux et plus loyaux soutiens politiques du gouvernement constitutionnel de Salvador Allende, le dirigeant communiste ouvrier était en effet une des cibles majeures des appareils répressifs de la dictature.

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ULDARICO DONAIRE CORTÉZ, MARIÉ, PÈRE
DE QUATRE ENFANTS, OUVRIER GRAPHIQUE
ET MEMBRE DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI
COMMUNISTE CHILIEN, ARRÊTÉ LE MATIN DU
MERCREDI 5 MAI DE 1976.
Comme conséquence directe de cette razzia, deux autres équipes qui reconstituaient la direction clandestine du Parti sont tombés dans les griffes de la DINA fin novembre et décembre 1976.
Ce deuxième coup meurtrier porté la même année aux communistes chiliens est connu comme Conferencia II, ou l’affaire « des 13 », en raison du nombre de militants alors capturés, pour la plupart dans la rue.

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ELISA DEL CARMEN ESCOBAR CEPEDA,
OUVRIÈRE CÉLIBATAIRE, MILITANTE DU
PARTI COMMUNISTE, A ÉTÉ ARRÊTÉE LE
JEUDI 6 MAI PRÈS DE 13:30, DANS LA
SOURICIÈRE DE RUE CONFERENCIA.
Il est aussi considéré la continuation des opérations déclenchées fin avril contre les communistes chiliens, la suite des arrestations de la rue Conferencia.

Aujourd’hui, c'est établi que ces opérations d’élimination ont été perpétrées par la Brigade Lautaro, unité ultra clandestine de la DINA dont l'existence même demeura secrète jusqu'en 2007.

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En effet, il a fallu près de 30 ans pour confirmer l’existence et le parcours de la brigade la plus secrète de la Gestapo de Pinochet, spécialement chargée  de l’extermination des dirigeants communistes chiliens.

VíCTOR MANUEL DíAZ LÓPEZ, OUVRIER GRAPHIQUE DE 56 ANS, ORIGINAIRE DU NORD, MARIÉ, 3 ENFANTS. IL A ASSUMÉ LA DIRECTION DU PARTI COMMUNISTE EN SEPTEMBRE 1973 ET A VÉCU CACHÉ PLUS DE 2 ANS ET DEMI. INTENSÉMENT RECHERCHÉ PAR LES SBIRES DE PINOCHET, ARRÊTÉ LE 12 MAI 1976, IL A ÉTÉ TUÉ EN JANVIER 1977 DANS LE QUARTIER SECRET « SIMON BOLIVAR ». PHOTO CHES GERRETSEN, 1973.