mardi 21 janvier 2014

COUR CHILIENNE DEMANDE À L'AUSTRALIE L'EXTRADITION D’UNE ANCIENNE TORTIONNAIRE

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« MES MEILLEURES ANNÉES JE LES AI VÉCU À LA DINA. QUAND J’Y SUIS ARRIVÉE, C’ÉTAIT POUR MOI UN AUTRE MONDE. ON NOUS HABILLAIT DES PIEDS À LA TÊTE 4 FOIS PAR AN […], DANS LES MEILLEURES BOUTIQUES DU PAYS. UNE JEUNE FEMME DE CLASSE MOYENNE COMME MOI N’AURAIT JAMAIS EU LES MOYENS DE ROULER EN LIMOUSINE, D’ALLER DANS DES DÎNERS AUX AMBASSADES. […] J’AI DE TRÈS BEAUX SOUVENIRS DE CONTRERAS, IL A ÉTÉ UNE EXCELLENTE PERSONNE. » ADRIANA RIVAS GONZALEZ LORS DE L’ENTRETIEN QU’ELLE DONNÉ À LA CHAÎNE AUSTRALIENNE SBS EN 2013, POUR LE 40ème ANNIVERSAIRE DU COUP D’ÉTAT AU CHILI.


Adriana Rivas González est arrivée très jeune au ministère de la Défense  comme secrétaire bilingue. Après avoir suivi des cours d'intelligence militaire elle a intégré en 1974 la Direction d'Intelligence Nationale (DINA), où elle a été une très proche collaboratrice du colonel Manuel Contreras. 
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ADRIANA RIVAS GONZALEZ ET MANUEL CONTRERAS,
LE CRÉATEUR ET CHEF DE LA SINISTRE POLICE
POLITIQUE DE PINOCHET. PENDANT DES ANNÉES,
LUI ET SES SICAIRES ONT ENLEVÉ DES MILLIERS
DE PERSONNES DE TOUS AGES, QUI ONT ÉTÉ
SAUVAGEMENT TORTURÉES ET ASSASSINÉES.

Elle est partie en Australie en 1978, mais lors d’une visite au Chili en 2006 elle a été arrêtée et mise en examen dans le dossier « Rue Conférencia ».
Mise en liberté conditionnelle après quelques mois avec l'interdiction de quitter le pays, l’ex tortionnaire a fui le Chili vers l’Argentine en 2010 et s’est envolée ensuite en Australie.

   
ADRIANA RIVAS GONZALEZ ENTOURÉE DE QUEPIS
AU DÉFILÉ MILITAIRE EN 1975. C’ÉTAIT SON AGE DORÉ,
COMME ELLE L’A DÉCLARÉ A LA CHAINE AUSTRALIENNE
SBS. ELLE FAISAIT ALORS PARTIE D'UN DES PLUS CRUELS
APPAREILS RÉPRESSIFS DE L’AM
ÉRIQUE LATINE.
Adriana Rivas González, qui habite aujourd'hui la banlieue sud de Sydney, a été identifiée par des témoins comme agent de la DINA. Connue par sa cruauté extrême envers les prisonniers, elle était une des nombreuses femmes de la Brigade Lautaro, unité secrète d’extermination installée à la caserne Simón Bolívar. De ce site clandestin, dont on ignorait l’existence même jusqu’en 2007, aucun prisonnier politique n'est sorti vivant.
« Bien sûr, c'était passionnant, on voyageait dans des limousines, et on descendait dans les meilleurs hôtels du pays. »
  
Dans un entretien à la radio australienne SBS l'année dernière, Adriana Rivas González, sous-officier de l’armée à la retraite, a déclaré être innocente de toutes les charges, mais a dit aussi que l'utilisation de la torture était nécessaire.

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DEPUIS LA FIN DES ANNÉES 70 ET JUSQU’EN 1990, LES SERVICES SECRETS DE PINOCHET ONT CHERCHÉ À EXFILTRER QUELQUES ANCIENS AGENTS DE LA CRUELLE POLICE POLITIQUE DINA-CNI, RESPONSABLES DE CRIMES ATROCES ET POUVANT DEVENIR DES TÉMOINS GÊNANTS. UN NOMBRE INDÉTERMINÉ D’ANCIENS BOURREAUX A AINSI TROUVÉ REFUGE AU BRÉSIL, AU PARAGUAY, EN AUSTRALIE, EN AFRIQUE DU SUD ET AUX ÉTATS-UNIS.
« Il fallait bien briser les gens, et c’est arrivé dans le monde entier, pas seulement au Chili. Tout le monde savait qu'on devait le faire pour briser d'une façon ou d'une autre le silence des gens. C'était nécessaire.»
   
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VÍCTOR DÍAZ LÓPEZ AVEC LE PRÉSIDENT SALVADOR ALLENDE, LE 4 SEPTEMBRE 1973. PROCHE DU PRÉSIDENT DÉCHU ET UN DE SES PLUS SOLIDES SOUTIENS POLITIQUES, LE DIRIGEANT CLANDESTIN DES COMMUNISTES CHILIENS A ÉTÉ LONGUEMENT TRAQUÉ PAR LES SBIRES DE LA DICTATURE. ARRÊTÉ EN MAI 1976, IL A ÉTÉ FROIDEMENT ASSASSINÉ EN JANVIER 1977 DANS LA CASERNE SECRÈTE SIMON BOLIVAR, SIÈGE ULTRA SECRET DE LA BRIGADE LAUTARO, LA PLUS NOMBREUSE UNITÉ D’EXTERMINATION DE LA DINA. PHOTO CHES GERRETSEN.

Des longues années de difficiles recherches et quelques rares révélations de bourreaux repentis montrent que les cadavres de centaines d’opposants à la dictature disparus, dont celui de Víctor Díaz, ont été lestés d’un bout de rail et lancés dans l'océan depuis des hélicoptères militaires.