samedi 26 avril 2014

LE CHILI REFUSE «À JAMAIS» L'ACCÈS À LA MER À LA BOLIVIE



INTERVIEW DU MINISTRE CHILIEN DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES HERALDO MUÑOZ CHEZ CNN

Interrogé pour savoir si l’accès à la mer réclamé par La Paz était refusé aujourd’hui ou à jamais, il a répondu qu’il était « fermé à jamais, ceci est la position du Chili. […] On ne devrait jamais dire "jamais", mais la position du Chili aujourd’hui, et c’est ainsi depuis longtemps, est que la Bolivie n’a aucun droit» à une sortie vers la mer, a-t-il insisté. Il a précisé que la demande bolivienne devant la Cour internationale de justice ne concernait pas une cession de territoire proprement dite, mais une obligation de négocier.

Le président bolivien, Evo Morales, a remis le 15 avril à la CIJ une demande d’accès souverain à l’océan Pacifique, dont il a été privé à l’issue d’une guerre avec le Chili à la fin du XIXe siècle. La Bolivie avait perdu 120 000 km2 de territoire et 400 km de côte à l’issue de la guerre du Pacifique (1879-1883) contre le Chili.

PLUS DE RELATIONS DIPLOMATIQUES DEPUIS 1978


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Après de nombreuses tentatives de négociations infructueuses avec Santiago, La Paz a finalement déposé en avril 2013 une plainte devant la CIJ pour tenter de récupérer cet accès. Selon le calendrier établi par la CIJ, le Chili a jusqu’en février 2015 pour répondre, après quoi s’ensuivra un second tour d’argumentation par écrit et, en théorie, des audiences publiques à La Haye.

En 2006, le socialiste Evo Morales avait établi sous le premier mandat de la Chilienne Michelle Bachelet un agenda bilatéral de discussions incluant la demande historique de son pays d’accès à l’océan. Les discussions avaient toutefois été gelées en 2010 sous la mandature du président conservateur Sebastián Piñera. Evo Morales a évoqué la possibilité de relancer ces négociations, alors que les deux pays n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1978. Michelle Bachelet préside à nouveau le Chili depuis cette année.

La Bolivie s’est sentie confortée dans sa demande par un arrêt de la CIJ rendu en mars, qui a accordé au Pérou une partie de territoire maritime contrôlée par le Chili depuis la guerre du Pacifique.

AFP