dimanche 12 octobre 2014

AU BRÉSIL, MARINA SILVA APPELLE À VOTER TOUT SAUF ROUSSEFF

DESSIN DE PANCHO CAJAS
MARINA SILVA CANDIDATE «SOCIALISTE» AUX IDÉES SOCIÉTALES CONSERVATRICES, MÉTISSE AFRO-INDIENNE, ORIGINAIRE D'AMAZONIE, ANALPHABÈTE JUSQU'À L'ÂGE DE 16 ANS, ET ÉVANGÉLIQUE DE SURCROÎT, COMME DES MILLIONS DE BRÉSILIENS.
«Le résultat du premier tour a permis de vérifier l’existence d’un indiscutable désir de changement au sein de la société brésilienne, qui s’est traduit par les 22% obtenus au premier tour par Marina Silva et un taux important d’environ 30% de votes blancs et d’abstentions», souligne le communiqué. «Par respect pour ceux qui ont voté Aécio en croyant au changement, pour ceux qui n’ont pas défini leur position et pour ceux qui ne se sentent pas représentés par la polarisation (PT-PSDB) qui dure depuis vingt ans, nous laissons chaque militant libre de décider laquelle de ces alternatives représentera le mieux les propositions de changement défendues par Marina Silva», souligne ce parti.

Marina Silva devait à l’origine se réunir jeudi à Brasilía avec les leaders du PSB et d’autres partis alliés pour annoncer sa position. Mais dans la matinée, son service de presse a indiqué à l’AFP qu’elle «restera à São Paulo et ne dira rien pour le moment». «Pour le moment, elle n’a pas prévu de parler, […] parce qu’elle estime que la priorité est que les partis (alliés) se mettent d’accord» sur un programme, a souligné un attaché de presse.

Mercredi soir, le PSB, dont Marina Silva était la candidate pour la présidence, avait déjà opté pour un soutien au social-démocrate Aécio Neves. Dilma Rousseff, 66 ans, a remporté dimanche dernier le 1er tour avec 41,59% des voix contre 33,55% pour Aécio Neves, 54 ans. Tous deux se disputent les voix des électeurs de Marina Silva, une dissidente du Parti des travailleurs qui prône une «nouvelle politique» en rupture avec le jeu des partis traditionnels.

Marina Silva a fait savoir qu’elle était prête à soutenir Aécio Neves, à condition qu’il accepte d’intégrer à son programme des mesures qu’elle défend. Elle avait fait irruption dans la course présidentielle lorsque le PSB l’avait désignée candidate après la mort dans un accident d’avion, en août, de son leader, Eduardo Campos. Elle était alors sa colistière. D’autres partis alliés de Marina Silva, comme le petit Parti populaire socialiste (PPS, ex-parti communiste) et le Parti social chrétien (PSC), ont annoncé mercredi leur soutien à Neves. Le Parti des verts (PV) a fait de même.

AFP