mercredi 30 décembre 2015

AU CHILI, L'ARCHITECTURE À L'ÉPREUVE DES TREMBLEMENTS DE TERRE



Le Chili, situé sur la "ceinture de feu" du Pacifique, une zone à forte activité tellurique, a enregistré au cours des cinq dernières années trois séismes d'une magnitude supérieure à 8 sur l'échelle de Richter. Chaque année, les tremblements de terre lui coûtent en moyenne un milliard de dollars (911 millions d'euros). C'est pourquoi le pays est également parmi les mieux équipés pour résister aux séismes, les normes de construction étant particulièrement exigeantes: pour sauver des vies humaines, les immeubles doivent rester debout et la loi chilienne tient pour responsable les entreprises en cas de défaut des bâtiments. "Le design d'ingénierie (des gratte-ciel) est totalement lié au design architectural", souligne Fernando Guarello, ancien responsable de l'Association des architectes chiliens (AOA). 

Mais maintenir les bâtiments debout n'est pas sans conséquences. "Des dommages, il y en a toujours, même s'ils sont peu visibles. Les matériaux souffrent lorsqu'ils se dilatent et se rétractent", explique Fernando Guarello. 

Le puissant séisme de février 2010 a été riche d'enseignements: il a permis de renforcer la législation, d'améliorer la technologie et de rehausser les niveaux de sécurité. Les secousses d'une magnitude de 8,8 et le tsunami consécutif avaient fait plus de 500 morts. Une des images marquantes de la catastrophe avait été l'effondrement, comme un château de cartes, d'un immeuble de logements sociaux. L'entreprise responsable de la construction du bâtiment avait utilisé des tiges en acier plus fines que celles exigées par la réglementation.

Désormais, préserver la vie des gens ne suffit plus. "L'objectif est que le bien et son contenu soient opérationnels après un tremblement de terre", déclare Juan Carlos de la Llera, à la tête de Sirve, une entreprise co-détenue avec l'université catholique du Chili qui a breveté quelques-unes des dernières technologies parasismiques.

Lors du tremblement de terre de 2010, sur les 30 milliards de dollars de dégâts (équivalents à 18% du PIB de l'époque), seuls 9 milliards, soit 30%, étaient assurés, rappelle à l'AFP Angelo Hettich, de l'expert en assurances Faraggi Global Risk.

mercredi 23 décembre 2015

MORT DE L’ANCIEN RÉSISTANT ET MAIRE D’ORLY, GASTON VIENS

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ORLY EN DEUIL : NOUS AVONS LA TRISTESSE DE VOUS ANNONCER LE DÉCÈS DE GASTON VIENS, MAIRE HONORAIRE. 

En 1989, après avoir exprimé des désaccords avec la direction du Parti communiste français (PCF), dont il avait occupé des fonctions au sein du comité central, il est exclu de la formation.

Gaston Viens a également été le premier président du conseil général du Val-de-Marne, de 1967 à 1970. Élevé au rang de commandeur de la Légion d’honneur, il était également décoré de l’Ordre national du mérite.

« Homme de caractère »

Le président François Hollande a salué dans un communiqué la mémoire de ce « résistant et figure de notre vie politique », qui après la guerre « a continué de se battre pour son idéal ». Maire d’Orly «pendant plus de 40 ans », M. Viens a «profondément transformé sa ville et ses quartiers », a poursuivi le chef de l’Etat faisant l’éloge d’un «homme généreux et humaniste » qui a servi ses administrés « toute sa vie avec passion et dévouement ».

« Gaston Viens a fait partie des déportés qui ont juré le 19 avril 1945, sur la place du camp qu’ils avaient libéré, de lutter sans relâche pour “la construction d’un monde nouveau de paix et de liberté”. »

La maire Christine Janodet (DVG), qui avait pris sa succession après sa démission en 2009, a fait part de sa « tristesse » et a adressé ses « premières pensées à la famille ». « Un hommage très important lui sera rendu début janvier ou un peu après, à la hauteur de la personnalité qu’il a été pour la ville », a-t-elle précisé à l’Agence France-Presse.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a aussi salué la mémoire de cette « figure de la résistance, figure communiste, figure de son département et de sa région », qui « avait à cœur de se battre pour la justice sociale.

Toujours à l’écoute de la population. Il fut de tous les combats pour faire respecter les plus humbles. Homme de caractère, et franc, il était simplement Gaston pour tout le monde. »

lundi 21 décembre 2015

ESPAGNE : ÉLECTIONS GÉNÉRALES DU 20 DÉCEMBRE 2015

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LA RAZÓN  MAINTIENT QUE  « RAJOY GAGNE LES ÉLECTIONS »  – MÊME SI C’EST AVEC  « UN PARLEMENT INGOUVERNABLE»  TANDIS QUE, SOUS LA HOULETTE DE PEDRO SÁNCHEZ, SON JEUNE ET CHARISMATIQUE LEADER, LE PSOE SE RETROUVE PITEUSEMENT AVEC « MOINS DE 100 SIÈGES, POUR LA PREMIÈRE FOIS DE SON HISTOIRE »

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LE JOURNAL DE DROITE  EL MUNDO PREND ACTE  : « HIER, LES ESPAGNOLS ONT DÉCIDÉ QUE LE BIPARTISME, AUTOUR DUQUEL NOTRE SYSTÈME POLITIQUE S’EST ORGANISÉ DEPUIS 1977, ÉTAIT MORT ET ENTERRÉ. »
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LE JOURNAL CONSERVATEUR ABC EXPOSE  UNE GRANDE CARTE ÉLECTORALE DE L’ESPAGNE À SA UNE – MAJORITAIREMENT BLEUE, COMME LE PARTI POPULAIRE, ROUGE COMME LE PSOE DANS LE SUD-OUEST, AVEC DES PERCÉES DE PODEMOS EN CATALOGNE ET AU PAYS BASQUE. LE JOURNAL MONTRE DANS UN DIAGRAMME LA RÉPARTITION DES VOTES ET TITRE   « L’ESPAGNE LAISSE SON GOUVERNEMENT EN SUSPENS ».
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«GOUVERNEMENT EN SUSPENS »,  ANNONCE EN TITRE LA VANGUARDIA – UNE EXPRESSION QUI REVIENT À LA UNE DE NOMBREUX AUTRES JOURNAUX. VU LE  « PANORAMA COMPLIQUÉ », FAIT OBSERVER LE JOURNAL CATALAN, IL VA FALLOIR « UNE NOUVELLE CULTURE POLITIQUE, QUI REQUERRA BEAUCOUP D’INTELLIGENCE ET DE RESPONSABILITÉ ».

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« CASSE-TÊTE GÉNÉRAL », CONSTATE EL PERIÓDICO, PUISQUE LE PP EST LOIN DE LA MAJORITÉ ABSOLUE, MÊME AVEC CIUDADANOS, DE MÊME QUE LE PSOE, DEUXIÈME, S’IL S’ASSOCIAIT À PODEMOS. « TOUT SEMBLE AVOIR CHANGÉ, MAIS TOUT EST RESTÉ PAREIL. »
« DE LA CONFUSION POUR L’ESPAGNE, DE L’AIR POUR LA CATALOGNE », SE RÉJOUIT EL PUNT AVUI+, QUI RAPPELLE QUE LE LEADER DE PODEMOS, CONTRAIREMENT AUX DEUX GRANDS PARTIS TRADITIONNELS, EST FAVORABLE À LA TENUE D’UN RÉFÉRENDUM SUR L’INDÉPENDANCE DE LA RÉGION.
MAIS AU FOND : ET SI RAJOY AVAIT FAIT DU BIEN À L’ESPAGNE ? S’INTERROGE L’HEBDOMADAIRE SATIRIQUE  EL JUEVES LA CORRUPTION, LES COUPES BUDGÉTAIRES, LES PROMESSES ÉLECTORALES BAFOUÉES… « ET SI TOUT CELA FAISAIT PARTIE D’UN GRAND PLAN POUR CONVAINCRE LES ÉLECTEURS QU’IL FALLAIT EN FINIR AVEC LE BIPARTISME ? »

mercredi 16 décembre 2015

CHILI : 32ÈME ANNIVERSAIRE DE LA CRÉATION DU FPMR

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POCHOIR DU FPMR
Selon des dirigeants du FPMR, il «accompagnait les grandes protestations nationales des années 1980, réprimées dans le sang ; il servait en quelque sorte d’autodéfense. Il a permis de coupler une force militaire et un esprit de lutte frontale contre la dictature. Les actions du Front n’étaient jamais de grande envergure, pour ne pas se couper du peuple.» Avant même sa création, de petits foyers de résistance militaire étaient nés spontanément au Chili.

Le FPMR a échoué de peu un attentat à la roquette contre le dictateur; il a réalisé des sabotages et des actions de propagande armée, des actions militaires contre les forces de la dictature. La répression contre les militants du Front (quelques centaines de membres) fut impitoyable. Au début des années 1990, avec le retour à la démocratie, les militants du FPMR, excepté un groupe dissident, optent pour la voie politique et déposent les armes.

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Les militants emprisonnés au moment de la transition ont fait un dernier pied de nez à la dictature, organisant une spectaculaire évasion. Un bon nombre d’évadés sont partis en exil, commutant des condamnations en extradition. 

Malgré le délai de prescription atteint, ils ne sont pas à la fin de leurs peines, il y a encore des anciens militants du FPMR interdits de séjour au Chili. Il y a d'autres qui, vivant en exil, sont sollicités par la justice chilienne et ont fait l'objet de demandes d'extradition alors que le vieux dictateur contre lequel ils ont lutté est finalement mort dans son lit, sans jamais avoir été jugé pour ses crimes.

mardi 15 décembre 2015

CHAVISME = PINOCHÉTISME : L’ÉQUATION QUI TUE

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 MUSTAPHA BOUTADJINE  2007
Comparer les récentes élections vénézuéliennes au référendum chilien d’octobre 1988, c’est considérer comme bonnet blanc et blanc bonnet les années Chávez, marquées par une ré-inclusion citoyenne et des politiques massives de redistribution afin de lutter contre la pauvreté, et les années Pinochet, correspondant à la première expérimentation concrète du dogme néolibéral.
Que le gouvernement de Nicolás Maduro et le
COMPAGNON OLIVIER
PSUV (Parti Socialiste Unifié Vénézuélien) aient enregistré une cuisante déroute – synonyme d’authentique rupture dans la vie politique des seize dernières années – lors des élections législatives vénézuéliennes du 6 décembre dernier ne fait aucun doute. 

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PHOTO CARLOS HERNANDEZ

Et que cette déroute soit largement due, en plus d’une conjoncture économique défavorable et de choix politiques hasardeux, à une forte dérive autoritaire consécutive à la mort du Hugo Chávez en mars 2013, mais plongeant également ses racines dans la seconde moitié des années 2000, non plus. Mais faut-il pour autant perdre toute forme de raison, comme dans cet article, intitulé Au Venezuela : nette victoire de l’opposition et publié sur le site de Libération, au point de saluer la possibilité qui serait désormais ouverte d’une «transition démocratique» et d’ériger la MUD (Table de l’Unité Démocratique), qui réunit presque toute l’opposition au gouvernement Maduro, en une brave coalition progressiste ? À peu de chose près, on se croirait revenu aux grandes heures du coup d’État d’avril 2002 lorsque certains médias espagnols ou nord-américains – pour ne citer que ceux-là – célébraient l’éphémère renversement du gouvernement de Chávez, issu de la souveraineté populaire, comme un salutaire retour à la démocratie.


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L’ÉQUATION QUI TUE 
Poser explicitement l’équation chavisme = pinochétisme, à l’aune d’une hasardeuse comparaison entre ces récentes élections vénézuéliennes et le référendum chilien d’octobre 1988 qui ouvrit la voie à l’effacement du régime issu du 11 septembre 1973, revient en effet à mettre dans le même panier la révolution bolivarienne qui, quelles qu’aient été ses erreurs et ses errances, a bénéficié durant de longues années d’une large légitimité démocratique par le biais d’élections régulières et un régime de sécurité nationale issu d’un coup antidémocratique qui fit du terrorisme d’État sa première méthode de gouvernement. C’est considérer comme bonnet blanc et blanc bonnet les années Chávez, marquées par une ré-inclusion citoyenne et des politiques massives de redistribution afin de lutter contre la pauvreté, et les années Pinochet qui correspondirent à la première expérimentation au concret du dogme néolibéral – avec son cortège d’ajustements structurels et de violences sociales. C’est porter un regard erroné et non dénué d’un certain mépris (de classe?) sur les millions d’électeurs vénézuéliens qui soutinrent le projet révolutionnaire jusqu’à une date récente tout autant que sur les quelque 40 000 victimes de la répression dans le Chili des années de plomb. C’est, somme toute, nier ce qu’il advint historiquement et méconnaître les savoirs accumulés par les sciences humaines et sociales sur ces deux expériences.

Peindre la MUD en une coalition poliment centriste et résolument ouverte au dialogue relève, par ailleurs, de la naïveté ou de l’aveuglement. Une part non négligeable de ses figures les plus en vue, au premier rang desquelles Henrique Capriles et Leopoldo López, ont directement participé au coup d’Etat d’avril 2002 ou l’ont chaleureusement applaudi. Piliers du bipartisme vénézuélien entre 1958 et 1998, le parti social-démocrate Acción Democrática et le parti démocrate-chrétien COPEI sont ceux-là mêmes qui ont administré la transition au néolibéralisme au tournant des années 1980 et 1990 et peuvent être considérés comme directement responsables des 48,5 % de pauvres qui, en 1998, au moment de la première élection de Chávez au Palacio Miraflores, peuplaient un pays richissime en pétrole depuis la fin des années 1910. Affirmer cela ne revient à être «fanatique de la violence populaire» ou «nostalgique d’une révolution fantasmatique réanimant les mythes bolchevik et cubain», mais tout simplement à savoir que la MUD est une alliance de circonstance réunissant des antichavistes de toutes obédiences – depuis la droite extrême jusqu’à une gauche révolutionnaire ayant rompu avec la révolution bolivarienne – et n’ayant guère de chance de résister en l’état à l’épreuve du pouvoir qui devrait lui incomber un jour ou l’autre.


lundi 14 décembre 2015

HYMNE DU FPMR



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 « HYMNE OU MARCHE DU FRONT PATRIOTIQUE MANUEL RODRIGUEZ (FPMR) » 
   TEXTE ET MUSIQUE DE PATRICIO MANNS 
DURÉE : 00:3:14   



vendredi 11 décembre 2015

LUIS FELIPE ZSCHOCHE VALLE, 33 ANS, #ENMÉMOIRE

À Santiago, Luis avait déjà monté un premier groupe prometteur, Trakto, sous influences rock US, mélanges de Nirvana et de Queens of the Stone Age. Lui chantait en espagnol. Il racontera plus tard, autour d’une bière, qu’il lui arrivait d’être payé par des patrons de bars pour faire le show sur scène en cassant des guitares à 50 balles. Le rock quoi, version agitée et bon enfant. Libre et sans retenue.

Le jour à Paris, il gagne sa vie comme transitaire dans l’import-export. Le soir, il joue avec le groupe qu’il a formé en 2012, Captain Americano, auteur d’un EP six titres, denses et très relevés, dès l’année suivante. « Il y a peu de salles à Paris qui acceptaient les groupes comme nous. “Trop fort”, nous disait-on, nous forçant à chercher des salles en province, dans les festivals », se souviennent en chœur les trois autres membres du groupe : Nico, Erwan et Julien. Lui, contrairement à eux, ne mettait jamais de boules Quies.

« Il savait tellement bien écouter, glisse Erwan, il était tellement bon, naturellement doué qu’il en devenait intimidant. » Julien : « Et pourtant, c’est lui qui paraissait timide au premier abord. »

Les billets pour le concert du Bataclan avaient été un cadeau d’anniversaire que Cécile et Luis s’étaient offert. Les trois compères de Captain Americano sont restés dehors, un peu plus loin, sur une terrasse de café en attendant d’éventuels tickets revendus à moindre prix. Ces places ne viendront jamais. Tout comme Luis et Cécile. « On est inconsolable, souffle Julien, mais on se dit qu’il était avec elle, une bière à la main, devant un concert de rock, tous les éléments réunis pour être bien. »

En mai, Luis et ses trois compères avaient enregistré en studio quatorze morceaux. Le groupe s’apprêtait à mixer l’ensemble. « On va faire ce disque, on va le faire comme Luis l’entendait, mais il nous faut un peu plus de temps », répète aujourd’hui Nico. Peut-être demain.

CHILI : UNE ENTREPRISE VEUT IMPLANTER UNE CENTRALE HYDROÉLECTRIQUE EN PLEIN DÉSERT

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La centrale fonctionnerait en pompant l'eau de mer le jour, grâce à l'énergie produite par des panneaux solaires, et produirait de l'électricité la nuit en laissant retomber cette même eau, à travers des turbines, depuis une altitude de 600 mètres.

Entre ces deux étapes, l'eau serait stockée dans deux énormes réservoirs naturels, d'un volume équivalent à 22.000 piscines olympiques, situés au sommet de la chaîne de montagnes.

De cette manière, la centrale, dont le coût est estimé à 400 millions de dollars, fonctionnerait en continu. 

C'est le seul endroit au monde où l'on peut développer un projet de cette nature, a déclaré Francisco Torrealba, cofondateur et responsable de la stratégie de Valhalla, lors d'une conférence de presse.

Le projet, appelé Espejo de Tarapacá (miroir de Tarapacá), serait situé à 1.800 km au nord de Santiago, la capitale. 

Ces deux technologies ont été testées avec succès partout dans le monde. C'est la combinaison des deux qui ne l'a jamais été, a ajouté Torrealba.

Après avoir reçu le feu vert des autorités environnementales, les responsables de l'entreprise recherchent désormais des financements privés pour débuter la construction à la fin 2016, celle-ci devant durer 3 ans et demi.

Le Chili est jusqu'à présent un importateur net d'énergie. Sa capacité actuelle est de 19.725,72 MW, principalement produits à partir de charbon (21%), gaz naturel (18,85%), diesel (18,63%) et grâce à l'énergie hydraulique (28,1%).

3,79% seulement de l'électricité consommée au Chili sont produits grâce à l'énergie solaire. 

jeudi 10 décembre 2015

ELSA DELPLACE, 35 ANS, #ENMÉMOIRE

Tour à tour chargée de développement commercial, assistante de production, conseillère dans une agence de voyage, cette littéraire avait enfin trouvé l’épanouissement professionnel. Depuis deux mois, elle travaillait pour un cabinet international de «conseil en management de la performance ». « Le 10 novembre,raconte Michel Delplace, Elsa m’a appelé tout de suite pour m’annoncer sa titularisation. Avant même la fin de sa période d’essai. »

Sans jamais oublier la famille. « Elle en était très fière », confirme Denis Trichet. Fière des talents de cuisinier de son père, ancien directeur de la maison des jeunes et de la culture du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), où elle vivait encore. Fière du parcours de sa mère, Patricia San Martin, permanente syndicale CGT à la mairie de Sevran, rescapée chilienne de la dictature de Pinochet. Fière de son petit frère Fabien, 31 ans.

Fière, enfin, de son fils Louis, 5 ans, né d’une première union. « Elle lui transmettait sa passion de la musique et essayait de lui parler en espagnol », se remémore Jérémy Wagner, le père du petit. Le 13 novembre, au Bataclan, l’enfant s’apprêtait à applaudir l’un de ses groupes préférés avec sa mère Elsa et sa grand-mère Patricia. Il a été le seul rescapé.
Adrien Pécout

PATRICIA SAN MARTIN, 61 ANS, #ENMÉMOIRE

Patricia San Martin, 61 ans, vivait en France depuis 1976. Lors de son arrivée, la jeune femme s’installe dans le Val-de-Marne avec ses parents. Ses deux sœurs et son frère, tous plus âgés, restent au Chili. Première destination : Fontenay-sous-Bois, lieu d’accueil privilégié pour les réfugiés politiques chiliens.

Le père de Patricia milite alors au Parti communiste. Elle hérite de son goût pour l’engagement politique, et plus encore, pour le syndicalisme. Pour la bibliothécaire de Sevran (Seine-Saint-Denis), un seul syndicat possible : la Confédération générale du travail. À partir des années 2000, la fonctionnaire devient même permanente de la CGT en tant que responsable des agents communaux de la mairie.

« J’en garde le souvenir d’une militante qui allait au bout de ses convictions, capable d’affrontements très durs, dit son ami Baptiste Talbot, secrétaire général de la fédération CGT des services publics, un ancien de Sevran. L’un de nos camarades l’avait surnommée la “Pasionaria”. »

On imagine les discussions avec son oncle socialiste, Ricardo Nunez, actuel ambassadeur du Chili au Mexique. Patricia San Martin retournait de plus en plus dans son pays natal. Une fois l’an. « À la retraite, précise son fils, elle aurait même aimé vivre la moitié de l’année là-bas. » Son corps y repose désormais.

mercredi 9 décembre 2015

MORT DE DOUGLAS TOMPKINS, MILITANT ÉCOLOGISTE ET FONDATEUR DE THE NORTH FACE

 DOUGLAS TOMPKINS

Fondateur de The North Face

En 1964, il fonde The North Face. Au départ, l’entreprise se résume à une boutique spécialisée pour se transformer rapidement en un spécialiste des vêtements et accessoires de sport, majoritairement orientée vers les activités de montagne. Une innovation importante en matière de tente, en 1966, fait son succès : les premières tentes avec des tiges flexibles, en forme de dôme sans piquet à l’intérieur.
Quatre ans plus tard, il crée une seconde entreprise avec sa femme : Esprit. La marque prend son essor à la suite de sa rencontre, en 1971, avec l’homme d’affaire Michael Ying. En 1976, Esprit s’installe en Europe et établit son siège européen à Düsseldorf, en Allemagne. Mais Douglas Tompkins prendra rapidement ses distances avec ce succès commercial, déplorant quelques années après avoir revendu l’entreprise et s’être séparé de son épouse d’avoir contribué à la société de consommation.

PHOTO ROBERTO FARÍAS
Reconverti dans la protection de l’environnement

Remarié en 1993 avec Kristine Tompkins, propriétaire de la marque Patagonia, Douglas Tompkins entame une nouvelle vie à partir de 1989. Tous les deux décident de vendre toutes leurs parts dans leurs sociétés respectives pour acheter 30 000 hectares de terres en Patagonie dans le but de protéger cet espace de l’exploitation minière et forestière.

L’homme était tombé amoureux de la région à l’occasion de l’escalade du mont Fitz Roy, dans le parc national Los Glaciares. Une révélation, qui l’amènera à devenir un militant actif de la préservation de cet espace naturel. La création du Pumalin Park, un sanctuaire s’étendant de l’Océan Pacifique à la cordillère des Andes, lui a valu de nombreuses récompenses dans le domaine de l’environnement, mais aussi de vives critiques d’une partie des Chiliens et des Argentins de ces régions qui estimaient que l’opposition du militant américain à l’élevage du saumon et de la construction de barrages menaçait leur souveraineté nationale et le développement économique de la région.

Mardi, alors qu’il effectuait une randonnée sur le lac Buenos Aires/General Carrera aux confins de l’Argentine et du Chili, son embarcation s’est retournée dans une eau à moins de 4 degrés, lui laissant peu de chance de survie.

Esprit, dont le chiffre d’affaires s’élève aujourd’hui à plusieurs milliards de dollars, appartient désormais au groupe Esprit Far East Group, basé à Hong Kong, tandis que The North Face est tombé dans le giron groupe de textile américain VF Corporation, propriétaire également de la marque Timberland.

CHILI: DOUGLAS TOMPKINS DÉCÈDE DANS UN ACCIDENT DE KAYAK

Six personnes à bord de l’embarcation

La victime se trouvait sur le lac avec quatre Américains et un Mexicain. Un bateau chilien a récupéré les six personnes et Douglas Tompkins a été transporté par hélicoptère à l’hôpital de la ville de Coyhaique. Il y est finalement décédé malgré les efforts des médecins pour faire remonter sa température qui était tombée à 19 degrés. Les cinq personnes qui l’accompagnaient sont saines et sauves.

Douglas Tompkins avait fondé la marque de vêtements de sport The North Face avec un associé en 1964. Quatre ans plus tard, il avait aidé son épouse, Susie Tompkins Buell à fonder la marque de prêt-à-porter Esprit.

Un fervent militant écologiste

Après avoir vendu ses parts de The North Face et d’Esprit, ce fervent militant écologiste s’était installé au Chili en 1990, où il menait des activités de protection de l’environnement et de philanthropie. Il avait créé plusieurs parcs nationaux et fait don de 15.000 hectares à l’Argentine afin de préserver la Patagonie.

La société The North Face a indiqué sur Twitter être «profondément attristée par la nouvelle de la mort de Douglas Tompkins » qu’elle décrit comme un « défenseur de l’environnement passionné ».

lundi 7 décembre 2015

CHILI : COLO COLO CHAMPION MALGRÉ DES VIOLENCES ENTRE SUPPORTERS

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Des scènes de violence sur la pelouse. 



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Colo Colo termine avec un point d'avance sur Universidad Catolica, défait contre Audax Italiano (1-0), et valide ainsi son billet pour la Copa Libertadores 2016. Le dernier match de Colo Colo, délocalisé à Valparaiso, a été reporté en raison de graves incidents entre supporters dans les tribunes, alors que le match Catolica - Audax a été interrompu avant la fin de la rencontre en raison, là-encore, des violences dans le stade.

Plus de public dans les stades jusqu'à nouvel ordre. 

PHOTO PHOTOSPORT
Le secrétaire d'État à la Prévention du crime, Antonio Frey, a assuré que désormais "tout match à haut risque serait disputé sans public" jusqu'à ce que les "conditions de travail soient garanties". Le gouvernement chilien doit se réunir en urgence lundi pour évaluer le problème des violences liées au football.


VENEZUELA : LARGE VICTOIRE DE L’OPPOSITION AUX ÉLECTIONS LÉGISLATIVES


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L'OPPOSITION CÉLÈBRE LA VICTOIRE ANNONCÉE DE LA COALITION DU MUD AUX ÉLECTIONS LÉGISLATIVES AU VENEZUELA. 
PHOTO NACHO DOCE 

Il s’agit de la première défaite de la gauche depuis l’arrivée au pouvoir de Hugo Chavez en 1999. Nicolas Maduro a reconnu la défaite de son parti lors d’une allocution télévisée.


« Nous sommes venus avec notre morale, avec notre éthique, pour reconnaître ces résultats adverses, pour les accepter et pour dire à notre Venezuela que la Constitution et la démocratie ont triomphé. »

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« Aujourd’hui, le changement a commencé au Venezuela »

LE PRÉSIDENT NICOLAS MADURO
RECONNAÎT SA DÉFAITE AUX LÉGISLATIVES
PHOTO REUTERS
Malgré les craintes de violence, la journée électorale pour renouveler les membres du Parlement monocaméral s’est déroulée dans le calme, avec une participation « très élevée », selon les autorités électorales.

« Aujourd’hui, le changement a commencé au Venezuela », s’est félicité le chef de la MUD, Jesus Torrealba. « Le peuple a parlé de manière claire, les familles vénézuéliennes sont lassées de vivre les conséquences de l’échec » du programme du parti au pouvoir.
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LILIAN TINTORI, ÉPOUSE DE L'OPPOSANT
LEOPOLDO LÓPEZ EMPRISONNÉ.
PHOTO JUAN BARRETO 
Dans son programme, l’opposition prévoit d’adopter une loi d’amnistie pour obtenir la libération d’un de ses membres, Leopoldo Lopez, arrêté pendant les manifestations antigouvernementales de 2014. La MUD pourrait ouvrir des enquêtes parlementaires sur des organismes d’Etat ou réclamer la publication d’indicateurs économiques tenus secrets depuis que l’économie nationale traverse de grosses difficultés.

La défaite du chavisme survient deux semaines après une autre élection symbolique en Amérique latine, celle du libéral Mauricio Macri en Argentine, qui a mis fin à douze ans de pouvoir de Nestor puis Cristina Kirchner, grands alliés du chavisme avec qui ils avaient commencé un mouvement de basculement à gauche de la région à l’aube des années 2000.


DANS UN BUREAU DE VOTE DE MARACAIBO
AU VENEZUELA, LE 6 DÉCEMBRE 2015.
Sitôt prise, la décision a créé la polémique. Les autorités électorales vénézuéliennes ont prolongé dimanche 6 décembre le vote dans le cadre des législatives. Peu après avoir annoncé la clôture des bureaux à l’heure 18 heures locales (23 h 30 à Paris), le Conseil national électoral a décidé de reporter leur fermeture à 19 heures (0 h 30), pour permettre aux électeurs faisant encore la queue de pouvoir s’exprimer, et saluant la « participation très élevée ».

L’opposition a immédiatement dénoncé cette mesure. Vicente Diaz, représentant de la coalition Table de l’unité démocratique (MUD), donnée favorite, a estimé que cette prolongation était une « violation » de la loi : « La volonté du peuple devait être respectée en fermant les bureaux de vote où il n’y a pas d’électeurs pour empêcher les campagnes de dernière heure. »

Le pays sud-américain de 30 millions d’habitants renouvelle pour cinq ans les 167 députés du Parlement monocaméral. La victoire de l’opposition marquerait un tournant historique depuis l’élection en 1999 d’Hugo Chavez, décédé en 2013 et auquel Nicolas Maduro a succédé. Toutefois, plusieurs observateurs préviennent que, qu’au regard du régime présidentiel en vigueur, le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) utilisera tous les outils à sa disposition pour minimiser ce probable revers.


samedi 5 décembre 2015

VENEZUELA : L'OPÉRATION «BÂTONS DANS LES ROUES»


Avec les Chiliens de la DC et du PPD - bien que d'autres partis puissent s'y intégrer - qui se rendent au Venezuela pour surveiller les élections, se trouveront des représentants du parti conservateur Propuesta Republicana (PRO) lié à la droite dirigée par Mauricio Macri, récemment élu président d'Argentine et d'organisations du centre et de droite d'Uruguay. Feront aussi parti de ce groupe des congressistes des partis Républicain et Démocrate des Etats-Unis et d'autres organisations de droite d'Amérique Latine.

Tous seront reçus, conseillés et protégés par la coalition de droite Table de l'Unité Démocratique (MUD). Une idée centrale est de visiter, sans autorisation ni mandat officiel, les bureaux de vote, des zones urbaines et rurales et des médias pour dénoncer une soi-disant fraude électorale, mettre en question le Conseil National Electoral (CNE) vénézuélien et continuer à critiquer le Gouvernement de Maduro. Des représentants de la DC, du PPD, de l'Union Démocrate Indépendante (UDI) et de Rénovation Nationale (RN) travailleront le 6 décembre et probablement les jours suivants avec la MUD de droite et d'autres partis conservateurs et de la droite du continent.

Le président du Sénat Patricio Walker (DC), a reconnu qu'ils ont été  «invités»  à superviser les élections intérieures vénézuéliennes  «essentiellement par l'opposition» de droite et il a attribué un rôle aux législateurs chiliens dans le processus de ce pays: « Il est important d'y être pour que se provoquent les initiatives pour qu'il y ait des élections respectueuses et nous n'aurons pas de réclamations ensuite ».

Cette action s'ajoute à la signature de personnalités de collectivités comme la DC et d'autres partis du Brésil, de Colombie, du Costa Rica, du Pérou et des Etats Unis qui ont exigé du gouvernement vénézuélien que les élections du mois prochain soient surveillées par des représentants de l'OEA et de l'UE. La théorie est que ces organismes étrangers permettraient que «tous les Vénézuéliens aient la plus grande confiance dans l'intégrité du processus et des résultats de ces élections». Cela donnerait à l'OEA et à l'UE un pouvoir au-dessus des institutions vénézuéliennes.

À ce sujet, le sénateur du Movimiento Amplio Social (MAS), Alejandro Navarro, a dit qu'il s'agit « d'un manque de respect et d'un interventionnisme grossier » dans les affaires intérieures du Venezuela. Il a ajouté qu'« il est incohérent que des législateurs des Etats-Unis et du Chili, des pays qui n'acceptent pas d'observation de leurs propres élections exigent d'une autre nation qu'elle invite ceux qui, pour le moins, ne jouent pas un rôle impartial car ils ont démontré de façon permanente avoir pris la position de la droite internationale ».
L'ingérence de la Cour Suprême chilienne

Dans ce cadre, la Cour Suprême du Chili, dans un jugement inédit et condamné par différents secteurs politiques, universitaires et du droit, a établi que le Gouvernement chilien doit recourir à l'OEA pour que cet organisme rende visite et contrôle les conditions d'emprisonnement des dirigeants de droite Leopoldo López et Daniel Ceballos, jugés et condamnés par la Justice vénézuélienne pour instigation à la violence et pour avoir réalisé des actions de déstabilisation du Gouvernement constitutionnel.

La Troisième Chambre du plus haut tribunal chilien a émis cette résolution avec les voix des juges Pedro Pierry, Carlos Aránguiz et Manuel Valderrama, et les voix contre des juges Rosa Egnem et María Eugenia Sandoval. Les motivations qui ont amené ces magistrats à se mêler des affaires du Venezuela ne sont pas claires mais le fait qu'ils émettent leur résolution à moins d'un mois des élections législatives au Venezuela attire l'attention.

Il faut considérer le fait que la Cour Suprême a traité ce sujet suite à une démarche d'un citoyen états-unien, John Benedict, et de la citoyenne chilienne María Villegas qui ont fait cette démarche pour qu'on demande l'intervention de l'OEA, tous deux proches de la droite vénézuélienne.

Le député communiste Hugo Gutiérrez a dit p à propos de cette décision que c'est «une faute qui fait honte au Chili au niveau international» parce que cela suppose que l'Etat ferait partie d'une opération politique qui chercherait à déstabiliser le gouvernement de Nicolás Maduro.

Il s'agirait d'une véritable Opération Bâtons dans les Roues destinée à interférer dans les élections législatives du Venezuela et à porter un coup au Gouvernement constitutionnel de ce pays.

Le soutien au coup d'État contre le Gouvernement du Venezuela

Au Chli, il y a de graves précédents comme lorsque sous le Gouvernement de Ricardo Lagos, fut faite une déclaration de soutien aux forces de droite et de la sédition qui ont fait un coup d'Etat pour renverser le président de l'époque Hugo Chávez. A cette occasion, à propos de l’administration chaviste, le texte officiel du Chili signalait dans l'une de ses parties que « le gouvernement du Chili regrettait que la conduite du gouvernement vénézuélien ait amené à l'altération des institutions démocratiques avec un coût élevé en vies humaines et héroïques par la violation de la Charte Démocratique Inter-américaine à travers cette crise de gouvernement ». A cette époque, la démocrate-chrétienne Soledad Alvear avait la charge de la politique étrangère.

Quand Chávez fut rétabli par l'action des Forces Armées et que le coup d'Etat eut avorté à cause de la mobilisation du peuple vénézuélien, Lagos et Alvear firent marche arrière et attribuèrent la responsabilité de la déclaration justifiant l'émeute militaire à l'ambassadeur du Chili, Marcos Álvarez. Cependant, quelques temps après, le diplomate a expliqué que"moi, ils ne m'ont pas appelé et ne m'ont pas consulté pour cette sorte de réaction. C'est la Chancellerie qui en est exclusivement responsable...»  chancellerie dont Alvear avait la charge. Il a ajouté que « moi, ils m'ont chargé de ce petit meurtre et jamais, je n'ai pu en sortir. Je l'avais surmonté mais de nouveau, cette espèce d'amertume arrive et les erreurs, ils m'en chargent, moi. »

Le Président Chávez dirait que  « quand il y a eu le coup d'Etat, le gouvernement (chilien) émit un communiqué soutenant pratiquement le coup. Moi, je me suis tu. Ils ont fait sauter le chaînon le plus faible: ils ont renvoyé l'ambassadeur. Il a pris congé, je l'ai reçu et il me dit, presque en pleurant:  " Je suis innocent, j'ai suivi les instructions, ils me sacrifient, moi"» .

Pendant ces derniers mois, se sont produites des situations qui ont accentué les inquiétudes à cause de l'ingérence étrangère au Venezuela. Le général John Kelly, du Commando sud des forces militaires des Etats-Unis a reconnu qu'un avion de combat de ce pays avait violé l'espace aérien vénézuélien et avait volé dans l'espace aérien du Venezuela pendant 3 minutes en violant le territoire national.

On a appris aussi, grâce à des documents fournis par Edward Snowden, l'ex agent de la Agence de Sécurité Nationale des Etats-Unis (NSA) que cette entité, avec la Centrale de Renseignement Américaine (CIA) ont espionné quelques 10 000 employés de Petróleos de Venezuela.

Plusieurs analystes et universitaires ont dénoncé le fait que dans le cadre de ces élections législatives, on doit prendre en considération des données le fait que la Fondation Nationale pour la Démocratie (FND) états-uniennes a remis entre 2014 et 2015 quelques 3 millions de dollars à des organisations de l'opposition vénézuélienne. On a aussi dénoncé ces dernières semaines le fait que l'Agence Internationale de Développement des Etats-Unis a alloué un budget aux partis de droite du Venezuela.

La Chancelière du Venezuela, Delcy Rodríguez, a demandé jeudi au secrétaire d'Etat états-unien, John Kerry, de cesser « ses tentatives d'intervention » après que le fonctionnaire ait qualifié de « problématique » la situation au Venezuela. « Secrétaire @JohnKerry arrêtez vos tentatives d'intervention dans notre pays, inadmissibles et qui violent le Droit International»  a écrit la ministre des Relations Extérieures sur vía Twitter.

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jeudi 3 décembre 2015

ENQUÊTE AU BRÉSIL SUR DES COMPTES EN SUISSE

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EDUARDO CUNHA EST DANS LE VISEUR DE LA JUSTICE BRÉSILIENNE. PHOTO AFP
Scandale parlementaire. Le Congrès brésilien va enquêter afin de savoir si le président de sa chambre basse détient des comptes bancaires secrets en Suisse
EDUARDO CUNHA BOTTE EN TOUCHE
SUR SES COMPTES EN SUISSE
La commission d'éthique du Congrès brésilien va enquêter sur les comptes bancaires en Suisse que détiendrait Eduardo Cunha, le président de la chambre basse. Ce dernier est l'adversaire politique de la présidente Dilma Rousseff.

L'information émane d'un député chargé du suivi du dossier. L'enquête pourrait déboucher sur l'éviction d'Eduardo Cunha, qui appartient au parti démocratique brésilien (PMDB, centre droit) et qui est le seul membre du Congrès habilité par la Constitution à engager une procédure en destitution contre la présidente.

LE «COUTEAU SUISSE D'EDUARDO CUNHA» 

Selon une récente loi votée par les députés, les Brésiliens possédant des comptes bancaires secrets et des biens non déclarés à l'étranger pourront désormais régulariser leur situation s'ils les déclarent au fisc. Ils devront alors payer des impôts de 15% sur le total des sommes concernées et une amende de 15%.
EDUARDO CUNHA EST LUI-MÊME SOUPÇONNÉ D'AVOIR DISSIMULÉ SUR DES COMPTES EN SUISSE 

En contrepartie, ils bénéficieront d'une amnistie pour les délits de fraude fiscale, évasion de devises ou blanchiment d'argent, à condition que l'argent de ces comptes ne soit pas d'origine criminelle.

Eduardo Cunha est lui-même soupçonné d'avoir dissimulé sur des comptes en Suisse des commissions illicites qu'il aurait reçues dans le cadre de l'affaire Petrobras. Début 2014, ce scandale de corruption éclatait au Brésil, conduisant en prison des figures du parti au gouvernement ainsi que des dirigeants d'entreprise en vue.

La police fédérale brésilienne a indiqué que les sommes détournées de l'entreprise pourraient atteindre 11,4 milliards de dollars. (ats/nxp)

LA PRÉSIDENTE DU BRÉSIL VISÉE PAR UNE PROCÉDURE DE DESTITUTION

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« DES COMPTES EN SUISSE »
EDUARDO CUNHA EST DANS LE VISEUR DE LA JUSTICE BRÉSILIENNE.

Vengeance personnelle

Eduardo Cunha n’a pas agi au nom de ces citoyens mécontents, mais plutôt par vengeance personnelle. Membre du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre), principal allié du PT au sein de la coalition gouvernementale, l’homme est en sursis politique. Il est impliqué dans le scandale de corruption autour de l’entreprise pétrolière nationale Petrobras et les géants du bâtiment et des travaux publics (BTP) : la justice a découvert plusieurs comptes en Suisse dotés de millions de dollars dont lui et sa famille seraient bénéficiaires. Une commission d’éthique devait juger ce proche des milieux évangéliques. Son dernier espoir résidait dans le soutien du PT, qu’il tenait en otage en brandissant la menace de l’impeachment. Connaissant son pouvoir de nuisance, Luiz Inacio Lula da Silva, l’ancien président (2003-2010) et mentor de Dilma Rousseff, aurait plaidé pour le défendre, mais nombre de voix au PT se sont élevées contre ce cynisme politique jugeant la tactique « suicidaire ».
Dans la soirée, la présidente Rousseff s’est dite «indignée» de la manœuvre du président de la Chambre des députés à l’encontre d’un « mandat obtenu démocratiquement». Les motifs de cet impeachment sont « inconsistants », a-t-elle assuré, soulignant malicieusement qu’elle ne possédait aucun compte hors du Brésil.

De l’avis même du chef du groupe PMDB à la Chambre basse, Leonardo Picciani, M. Cunha « a fait une erreur » en lançant la procédure de destitution. « Il n’y a pas de motif juridique », a-t-il estimé. Divers experts avaient déjà estimé le fondement de la demande d’impeachment fragile. D’autres présidents ont déjà eu recours au « dribble fiscal » bien que dans de moindres proportions. Les faits sont-ils suffisants pour obliger au départ d’un président ? Mme Rousseff pourrait payer les déboires de son parti, sali par le scandale de corruption Petrobras-BTP, et son incapacité à surmonter la crise économique.
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Le Brésil est en pleine récession. Au cours du troisième trimestre 2015, le produit intérieur brut a chuté de 1,7 %. Sur l’année, la contraction serait de 4,5 %, la plus importante depuis deux décennies. L’industrie et le commerce licencient, le chômage redevient une hantise des Brésiliens. La crise économique alimente le malaise social et le mécontentement de l’opinion, et rejaillit ainsi sur la crise politique et institutionnelle, radicalisant les positions des uns et des autres. A son tour, le conflit de pouvoir entre l’exécutif et le législatif retarde la réponse à la récession et tend donc à l’approfondir et à la prolonger.

Le quotidien Folha de S. Paulo indiquait justement que Dilma Rousseff semblait presque soulagée du dernier coup d’éclat de M. Cunha, tant le chantage qu’il entretenait paralysait son gouvernement et divisait le PT. « C’est mieux ainsi », aurait lâché un de ses proches. Il faudra attendre plusieurs mois avant que Mme Rousseff ne soit fixée sur son sort. Dans un premier temps, la demande de destitution devra être approuvée par deux tiers des députés pour donner lieu à la mise en place d’une commission d’enquête qui déterminera si oui ou nom la présidente s’est rendue coupable d’une faute grave. Mais d’ores et déjà, le lancement de la procédure aggrave une crise politique et économique dans laquelle le Brésil s’enfonce chaque jour un peu plus.