lundi 28 septembre 2015

CHILI. LA LOI CONTRE L'AVORTEMENT SE TRADUIT PAR UN CLIMAT DE PEUR ET DES SOINS INADAPTÉS POUR LES FEMMES

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Au Chili, la loi sur l'avortement crée un climat de peur parmi les professionnels de santé, dont la première pensée est souvent de signaler à la police une femme ou une jeune fille pour un avortement présumé, au lieu de leur prodiguer des soins susceptibles de leur sauver la vie. En découle un système de santé à deux vitesses, qui considère les femmes comme de simples porteuses d'enfants. 
Fernanda Doz Costa, chercheuse sur les droits économiques, sociaux et culturels dans les Amériques à Amnesty International

« Le Chili doit rompre avec cette interdiction qui remonte à l'ère Pinochet. Il est clair que le fait d'interdire l'avortement en toutes circonstances ne supprime pas l'avortement. En fait, cela contraint les femmes et les jeunes filles, particulièrement celles qui ont peu de ressources, à rechercher des traitements dangereux, par des moyens détournés, qui mettent leurs vies en danger. Bien que limité, le projet de loi actuellement débattu serait un premier pas dans la bonne direction. »

Aux termes de la loi contre l'avortement au Chili, adoptée en 1989 durant la dernière phase du régime autoritaire d'Augusto Pinochet, l'avortement est illégal en toutes circonstances, même lorsque la vie ou la santé de la femme ou de la jeune fille est en danger et lorsque la grossesse résulte d'un viol. La présidente du Chili, Michelle Bachelet, a transmis un projet de loi au Congrès en vue d’introduire des exceptions, lorsque la vie de la femme ou de la jeune fille est en danger, lorsque la grossesse résulte d'un viol et lorsque le fœtus n'est pas viable.

Dans les faits, l'interdiction totale contraint de nombreuses femmes à se tourner vers des avortements à risques. 

Selon le ministère de la Santé, au Chili, plus de 33 000 femmes sont admises à l'hôpital chaque année pour des problèmes liés à l'avortement, notamment pour des complications résultant d'avortements dangereux. 

Plus d'un dixième (3 600) de ces cas de complications concernent des jeunes filles et des adolescentes âgées entre 10 et 19 ans. Ce chiffre est probablement très en deçà de la réalité. 

Selon le bureau du procureur général, en 2014, des enquêtes judiciaires ont été ouvertes sur 174 cas d'interruption volontaire de grossesse impliquant 113 femmes. 

Amnesty International a recensé des dizaines de cas de femmes à qui on a refusé un avortement susceptible de leur sauver la vie, même lorsqu'elles avaient besoin de traitements contre le cancer ou lorsque le fœtus n'était pas viable. 

Tania (nom d’emprunt), 31 ans, mère de trois jeunes enfants, est tombée enceinte alors qu'elle était traitée pour un cancer. Poursuivre sa grossesse signifiait interrompre son traitement et mettre sa propre vie en danger. Le médecin qui la suivait l'a avertie que si elle se faisait avorter, il devrait le signaler. Tania a alors décidé d'avorter dans une clinique privée, où l'intervention a été enregistrée comme une opération gynécologique.

Elle a déclaré à Amnesty International : « Ils ne m'ont jamais considérée en tant que personne, en tant qu'être humain global, mais comme une couveuse, une personne en mesure de mettre au monde des enfants. Et ensuite, peu importe si je les élève ou non, si je meurs, si nous avons faim. Pour eux, nous sommes des couveuses. Des machines, des machines à reproduire. » 

René Castro, obstétricien, a relaté la cas d'une autre femme, contrainte de mener sa grossesse à terme, tout en sachant que son bébé allait mourir dans les premières 24 heures, en raison d'un problème mortel. 

« Elle m'a confié à quel point il était douloureux pour elle d'attendre neuf mois pour accoucher, sachant que son bébé allait mourir dans les 24 heures, ce qui est arrivé. Le pire est qu'elle n'avait personne pour la soutenir émotionnellement, pour la protéger de l'impact de cette épreuve », a déclaré le docteur Castro. 

Le Chili est l'un des cinq pays des Amériques – avec le Salvador, Haïti, le Honduras et le Nicaragua – qui interdit l’avortement en toutes circonstances et ne prévoit aucune exception légale explicite pour sauver la vie de la mère. La République dominicaine, qui interdisait totalement l'avortement, a modifié son Code pénal en décembre 2014, pour y introduire les trois exceptions actuellement débattues au Chili.

Le Chili est l'un des cinq pays des Amériques – avec le Salvador, Haïti, le Honduras et le Nicaragua – qui interdit l’avortement en toutes circonstances et ne prévoit aucune exception légale explicite pour sauver la vie de la mère.
Fernanda Doz Costa

D'autres pays de la région, comme le Paraguay, autorisent l'avortement uniquement lorsque la vie de la femme ou de la jeune fille enceinte est en danger, mais les professionnels de santé l’ignorent trop souvent. 

Le 28 septembre est célébrée dans le monde la Journée internationale d'action pour la dépénalisation de l'avortement. 

« Nous unissons nos voix à celles de beaucoup d'autres dans la région, afin de rappeler aux États que la dépénalisation de l'avortement est un impératif des droits humains, un engagement envers les droits des femmes et des jeunes filles à la vie et à la santé, a déclaré Fernanda Doz Costa.

« Légaliser l'avortement est une condition essentielle pour garantir l'égalité des femmes. Le fait est que le nombre de femmes et de jeunes filles autochtones, d'ascendance africaine ou vivant dans la pauvreté ou ayant peu d'opportunités, est disproportionné parmi celles qui meurent ou sont gravement touchées par des avortements à risques. »

samedi 26 septembre 2015

L'HEBDOMADAIRE ARGENTIN « LEA »

L'HEBDOMADAIRE ARGENTIN « LEA » (PUBLICATION ÉPHÉMÈRE CRÉÉ PAR DES SERVICES SECRETS INTÉGRANT «LE PLAN CONDOR »).  EN GROS TITRE  L'ARTICLE LA « VENDETTA CHILIENNE ».

L'hebdomadaire argentin « Lea » fut partie d'une vaste campagne de désinformation et d'intoxication des populations, sceptiques sur les détenus-disparus de la dictature chilienne.

vendredi 25 septembre 2015

LA BOLIVIE CONFORTÉE PAR LA CIJ DANS SON DIFFÉREND AVEC LE CHILI

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LE 8 FÉVRIER 1975, EL ABRAZO DE CHARAÑA, (« L’EMBRASSADE DE CHARAÑA ») ENTRE LES DICTATEURS HUGO BANZER ET AUGUSTO PINOCHET.  LE COUP D’ÉTAT QUI A PORTÉ AU POUVOIR LE GÉNÉRAL AUGUSTO PINOCHET EN 1973 A PLACÉ LE CHILI DANS LA CATÉGORIE  DES « NATIONS PARIAS » PAR LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE. L’ISOLEMENT IMPOSÉ DANS LEQUEL S’EST RETROUVÉ LE PAYS PENDANT LES ANNÉES DE DICTATURE CONDUISIT LE DICTATEUR CHILIEN À UN SEMBLANT DE RÉCONCILIATION ENTRE LA BOLIVIE ET LE CHILI.
La Bolivie est devenue un pays enclavé sans accès à la mer ce qui ne l'empêche pas d'avoir une marine nationale qui navigue sur le lac Titicaca. Dans tous les bâtiments publics bolivien flotte un petit drapeau bleu azur qui symbolise la revendication d'un accès à la mer. Depuis 1979, les deux voisins n'ont plus de relations diplomatiques au niveau des ambassadeurs.
Négociations infructueuses

La décision était très attendue à Santiago du Chili comme à La Paz. Au Chili, on considère que plusieurs traités signés par les deux pays au XXe siècle ont définitivement réglé le problème et retiré tout droit à la Bolivie de revendiquer un accès à la mer. La Bolivie de son côté estime que ces traités n'ont rien réglé. Dans son argumentation, la CIJ explique que «la Bolivie n'invoque pas le traité de 1904 et ne demande pas qu'on se prononce sur cet instrument… La Bolivie ne demande pas que l'on dise si elle détient un droit à l'accès à la mer souverain». La CIJ accepte de dire qu'elle est «compétente pour connaître la requête déposée par l'Etat plurinationale de Bolivie». Mais un examen sur le fonds n'est pas attendu avant plusieurs mois.


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La plainte déposée par La Paz en 2013 auprès de la CIJ faisait suite à de nombreuses tentatives infructueuses de négociations entre les deux pays Si, à un moment, le premier gouvernement de Michelle Bachelet et celui d'Evo Morales ont semblé avancer dans le sens d'un compromis, l'arrivée au pouvoir de Sebastian Pinera a éliminé tout espoir d'accord entre les deux pays.
Le Chili refuse d'accorder un accès à la mer à la Bolivie estimant que la question a été réglée par l'accord de 1904 et que la CIJ ne peut se prononcer sur un pacte signé avant sa création en 1948. Le juge Abraham de la CIJ a estimé que «les questions en litige ne sont ni réglées au moyen d'une entente… ni régies par les accords ou traités en vigueur à la date de la signature du pacte de Bogota».
La Bolivie est devenu en 1879 un pays enclavé dépendant de ses voisins
La décision de la CIJ a été accueillie avec allégresse en Bolivie ou l'accès à la mer est devenu une revendication partagée par l'ensemble du spectre politique du pays. Cette absence d'accès à la mer a des implications très importantes pour le développement du pays qui est contraint de conclure des accords avec ses voisins pour contourner cet isolement géographique.

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LES DICTATEURS HUGO BANZER ET AUGUSTO PINOCHET À CHARAÑA LE 8 FÉVRIER 1975, PETITE GARE FERROVIAIRE BOLIVIENNE À LA FRONTIÈRE DU CHILI. IL EST ÉTONNANT DE CONSTATER QUE LES TENTATIVES D’OCTROYER UN ACCÈS À LA MER À LA BOLIVIE N’ONT ÉTÉ SUR LE POINT DE SE CONCRÉTISER QUE LORSQUE LES DEUX DICTATEURS ÉTAIENT AU POUVOIR. L’ACCORD DE CHARAÑA FUT MIS À MAL PAR LE VETO DU PÉROU.
Le Chili estime que la Bolivie a réussi à se faire passer pour la victime dans cette affaire. Le pouvoir chilien continue de défendre la légitimité de sa souveraineté sur les territoires anciennement boliviens car le pouvoir Chilien serait venu à l'aide, à l'époque, à des entrepreneurs chiliens qui se sentaient floués par le pouvoir bolivien. Concrètement, le Chili a pu, grâce à ce conflit, conquérir des territoires riches en ressources naturelles. La Bolivie y a perdu une grande partie de son potentiel économique.

jeudi 24 septembre 2015

LA CIJ SE DIT COMPÉTENTE DANS LE DIFFÉREND FRONTALIER BOLIVIE-CHILI

Un examen sur le fond n'est pas attendu avant plusieurs mois.

La Bolivie, pays andin et amazonien, l'un des plus pauvres d'Amérique du Sud, est enclavée depuis plus de 130 ans. Elle avait été amputée de 120.000 km2 de son territoire, dont une bande de 400 km de littoral, à l'issue de la Guerre du Pacifique (1879-1883) perdue, avec le Pérou, contre le Chili.

Après de nombreuses tentatives de négociations infructueuses avec Santiago, La Paz a finalement déposé en avril 2013 une plainte devant la CIJ, plus haut organe judiciaire des Nations unies.

La Bolivie n'a rien gagné, a immédiatement réagi la présidente chilienne Michelle Bachelet, de Santiago : cela n'affecte en rien notre intégrité territoriale.

La seule chose décidée jusqu'à présent, c'est que la Cour est un tribunal apte à étudier la demande bolivienne, sans aucune évaluation (du fond) de cette demande, a-t-elle ajouté.

A La Paz, Le président bolivien Evo Morales a quant à lui appelé au dialogue.

Nous sommes un pays de paix, de dialogue, et c'est pour cela que je souhaite (...) inviter le gouvernement chilien à nous accompagner dans ce processus par la voie du dialogue, a-t-il déclaré.

La Bolivie veut que la CIJ ordonne au Chili de négocier de bonne foi et de manière effective avec la Bolivie en vue de parvenir à un accord assurant à celle-ci un accès pleinement souverain à l'océan Pacifique.

Le Chili avait déposé une exception préliminaire, rejetée donc jeudi, affirmant que la CIJ n'avait pas compétence pour juger le différend.

Soutenant que la question frontalière a été réglée dans le cadre d'un traité signé en 1904, Santiago affirme qu'un autre pacte, de 1948, dispose que la CIJ ne peut pas se prononcer sur les accords signés entre La Paz et Santiago avant la création de la Cour, soit 1948.

La CIJ a tranché jeudi, soulignant qu'il lui est demandé de déterminer si le Chili est obligé de négocier et non de déterminer une frontière garantissant un accès bolivien à l'océan.

Les dispositions pertinentes du traité de paix de 1904 ne traitent ni expressément, ni implicitement de la question d'une obligation qui incomberait au Chili de négocier avec la Bolivie un accès souverain à l'océan Pacifique, a dit le juge Abraham.

Les questions en litige ne sont ni réglées au moyen d'une entente (...) ni régies par des accords ou traités en vigueur à la date de la signature du pacte de Bogota, a-t-il conclu.


(©AFP / 24 septembre 2015 17h43)   

AU CHILI, LA VIE SOUS LA MENACE CONSTANTE DES SÉISMES

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L'ÉTAT D'URGENCE FUT DÉCLARÉ DANS LA RÉGION DE COQUIMBO, OÙ 70.000 FOYERS ONT ÉTÉ PRIVÉS D'ÉLECTRICITÉ.

Elle ne peut oublier le tragique séisme du 22 mai 1960, de magnitude 9,5 – le plus puissant enregistré dans le monde –, qui avait ébranlé le sud du Chili, où elle vivait à l’époque, faisant plus de 5 000 morts. Elle avait alors 10 ans. Aujourd’hui, elle craint que la recrudescence de secousses, dans ce pays le plus sismique au monde, ne soit un signe annonciateur d’un nouveau cataclysme de grande ampleur, un « big one », comme les Américains désignent le tremblement de terre dévastateur qui devrait toucher la côte californienne dans les prochaines années.

« Cela a été la plus grande peur de ma vie », raconte Rodrigo Veliz, pêcheur artisanal à Coquimbo, à 400 km au nord de Santiago. Située près de l’épicentre, la ville portuaire a été dévastée. Le chalutier de 100 tonnes à bord duquel Rodrigo était sorti en mer a été projeté sur l’avenue côtière, par des vagues de plus de 4 mètres. La carcasse a échoué entre des palmiers, coque et mât brisés. Rodrigo est sain et sauf, mais il n’a plus de travail. A 45 ans, la pêche est son unique gagne-pain.

Un peu plus loin, dans l’odeur nauséabonde d’algues et de poissons pourris, des centaines de soldats nettoient les décombres des précaires baraques en bois ou en terre qui se sont écroulées. Pataugeant dans la boue, plusieurs familles constatent avoir « tout perdu ». Elles fouillent désespérément dans un enchevêtrement de meubles brisés et de câbles électriques, à la recherche d’un improbable souvenir. Brandissant un drapeau chilien, José Manuel marche sans but, suivi de chiens errants. Il ne s’explique toujours pas pourquoi sa ville, Coquimbo, porte un nom qui vient du quechua et signifie « eaux tranquilles ».

Le tremblement de terre, suivi d’un tsunami, a été le plus puissant enregistré dans le monde depuis le début de l’année. Pourtant, le Chili peut se targuer d’un bilan humain et matériel limité. Les dégâts concernent essentiellement des constructions légères, comme à Coquimbo.

Évacuation rapide d’un million de personnes

« Si le Chili s’en est bien sorti cette fois-ci, c’est qu’il a tiré les leçons de l’histoire, estime Sergio Barrientos, le directeur du Centre sismologique national. L’impact du tremblement de terre du 27 février 2010, de magnitude 8,8, qui avait touché directement plus de 70 % de la population, a contribué à une prise de conscience qui, je crois, n’aurait pas été possible autrement. » Il y a cinq ans, à la suite d’une série d’ordres contradictoires des autorités, les habitants des zones côtières étaient restés chez eux ou avaient regagné leur maison après que l’alerte au raz de marée eut été levée. Mais un tsunami s’était finalement produit, tuant plus de 500 personnes et provoquant 27 milliards d’euros de dégâts.

Cette fois-ci, les protocoles ont fonctionné. Quelques minutes seulement après le séisme, la marine a lancé une alerte au tsunami, et envoyé des SMS aux habitants et aux médias, facilitant l’évacuation rapide d’un million de personnes.

Les yeux rivés sur des écrans géants qui montrent les régions les plus critiques, M. Barrientos signale, en bordure de la côte, la zone de contact entre la plaque tectonique de Nazca et la plaque sud-américaine, la première plongeant sous la seconde, dans un mouvement de subduction, qui provoque tous les dix ans, en moyenne, de forts tremblements de terre au Chili. « Grâce à des satellites de plus en plus performants, nous pouvons analyser des images, de grande qualité, des séismes récents », détaille ce docteur en sismologie de l’université américaine de Californie, qui souligne l’importance «des échanges d’informations, en temps réel, avec d’autres centres sismologiques dans le monde ». Une centaine de coûteuses stations sismologiques ont également été installées sur l’ensemble du territoire, « capables de détecter tout déplacement tellurique inquiétant, et donc de réagir rapidement ».
LE MODÈLE ULTRALIBÉRAL MIS EN PLACE PAR LA DICTATURE MILITAIRE (1973-1990) A DÉBOUCHÉ SUR UNE « URBANISATION SAUVAGE, ENTIÈREMENT LIVRÉE AU SECTEUR PRIVÉ, AVIDE DE GAINS RAPIDES »
Au siège du Collège d’architectes du Chili, son président, Sebastian Gray, rappelle « qu’il y a eu tellement de tremblements de terre dévastateurs que chaque génération de Chiliens a vécu au moins un séisme dans sa vie ». Il estime, lui aussi, « que ces douloureuses expériences ont eu, paradoxalement, un impact positif dans la conscience collective : il est impensable aujourd’hui que l’on construise, tout au moins dans les zones urbaines, sans respecter les normes parasismiques édictées dans les années 1960, et qui ont été rigoureusement renforcées à partir de 2010 ». « Nous avons dû concevoir des infrastructures et des immeubles qui supportent les secousses, avec l’utilisation du béton armé et de l’acier, suffisamment flexible et résistant, pour éviter que l’édifice s’effondre », détaille l’architecte.

Si des dégâts majeurs sont évités grâce à une architecture résistante d’avant-garde, M. Gray déplore des faiblesses en matière de planification territoriale. Il donne en exemple les villes côtières où l’on a construit près de la mer, sans tenir compte de la menace des tsunamis. Il attribue ces lacunes au modèle ultralibéral mis en place par la dictature militaire (1973-1990), qui a débouché sur une «urbanisation sauvage, entièrement livrée au secteur privé, avide de gains rapides ». Depuis 2011, sous la présidence de la socialiste Michèle Bachelet, l’Etat tente de reprendre en main les plans d’urbanisation avec la création d’un Conseil de développement urbain et une plus grande participation des citoyens.

Pour apprendre à coexister avec les catastrophes naturelles, des simulations d’évacuation sont aussi fréquemment organisées dans les écoles par le Bureau national des urgences du ministère de l’intérieur (Onemi). Des centaines d’enfants et d’adolescents visitent, chaque jour, le Musée interactif Mirador, inauguré en 2000. La grande attraction consiste en une maison où sont reproduites les conditions d’un séisme, incluant grondements de la terre, fortes secousses et coupures d’électricité. «Un jeu super ! », déclare en sortant Nicolas, 5 ans.


vendredi 18 septembre 2015

LE PAPE À CUBA : LA POPULATION ATTEND QUE LES CHOSES BOUGENT… UN PEU PLUS

UNE AFFICHE DU PAPE FRANCOIS SUR UN POUSSE-POUSSE CUBAIN ET UN ÉCOLIER DANS UNE RUE DE LA VEILLE HAVANE. PHOTO JEOFFREY GUILLEMARD 

«Qu’il nous fasse gagner un congé supplémentaire !» C’est par cette boutade que bien des Cubains de la rue résument ce qu’ils attendent de cette troisième visite pontificale, se souvenant des journées de Noël et du Vendredi saint qui avaient été attribuées par le régime castriste, respectivement après la visite de Jean-Paul II en janvier 1998 et celle de Benoît XVI en mars 2012.

D’autres, plus nombreux, disent vouloir exprimer leur reconnaissance au pape argentin, lui qui, selon les propres mots du président Raul Castro lors de sa visite au Vatican le 10 mai 2015, « a tant fait pour aider à résoudre les problèmes entre les États-Unis et Cuba ». D’autres, plus discrètement, confient qu’ils souhaitent que le pape vienne « consoler le peuple cubain » après tant de souffrances et de désillusions.

LA SITUATION ÉCONOMIQUE RESTE DIFFICILE

La « miséricorde », chère au pape François, pourrait bien être au cœur de ce voyage, six mois après la déclaration commune du 17 décembre 2014 d’un rapprochement historique entre les deux pays, alors que leurs relations diplomatiques étaient rompues depuis 1961.

En ce sens, la visite du pape vient s’ajouter à d’autres, de différents niveaux, qui se succèdent dans l’île depuis six mois : outre le président turc Recep Erdogan (en février) et François Hollande (en mai), ainsi que divers ministres des affaires étrangères de Norvège, d’Italie, de Russie, du Japon ou des Pays-Bas, de nombreuses délégations d’entreprises nord-américaines, européennes et asiatiques viennent négocier des accords commerciaux.

La situation économique de l’île reste en effet très
HAL KLEPAK
difficile, beaucoup considérant ici que la « période spéciale » n’est toujours pas terminée (1) et qu’elle s’est même aggravée depuis dix-huit mois avec la crise vénézuelienne. « Les coupures d’électricité et les pénuries d’approvisionnement sont fréquentes », soupire Hal Klepak, historien canadien vivant à La Havane. 60 % de l’économie cubaine, notamment le tourisme et les exportations de rhum, tabac et nickel, sont détenus par les forces armées. »


RÉFORMES ANNONCÉES PAR LE 6E CONGRÈS DU PARTI COMMUNISTE

Dans cette île où le salaire mensuel moyen dans la fonction publique est de 584 pesos cubanos (19 €) et où la majorité de la population, qui n’a pas accès aux pesos convertibles (CUC), ne peut se nourrir que grâce à des coupons alimentaires, de plus en plus de Cubains cherchent à lancer leur cuentapropista (micro-entreprise à compte propre). En profitant notamment de l’essor du tourisme et des investissements étrangers dans la zone spéciale de développement de Mariel, le mégaport à 45 km de La Havane, fruit d’une collaboration avec le Brésil. Ces 504 600 cuentapropistas – 10 % de la population active seulement – sont le signe le plus visible des réformes entreprises par Raul Castro depuis qu’il a succédé à son frère en 2006.

D’autres réformes, annoncées lors du 6ème congrès du Parti communiste (PCC) en 2011, devraient transformer progressivement le modèle cubain, qu’il s’agisse de diversifier les moyens de production et de propriété, ou de décentraliser le pouvoir en accordant plus de responsabilités aux gouvernements locaux, ou encore de faciliter l’accès au crédit. « Grâce à des emprunts garantis par l’État, des jeunes néoruraux sont encouragés à racheter des terres, ce qui a permis de redistribuer déjà 1,5 million d’hectares », précise Jérôme Faure, directeur à Cuba de l’ONG Oxfam. Autant de réformes et de mesures qui seront évaluées lors du prochain congrès du PCC, en avril 2016, et qui devraient être mises en place d’ici à 2018, date officielle de fin du mandat pour Raul Castro.

CONTRÔLE TOUJOURS AUSSI STRICT

Pour autant, les Cubains ne se font guère d’illusions quant à la volonté de réel changement politique. Le contrôle de la société civile est toujours aussi strict, notamment par le biais des Comités de défense de la révolution, et la présence policière aurait même augmenté ces derniers mois. « On peut dire qu’il y a zéro démocratie à Cuba, même s’il y a aujourd’hui une volonté manifeste du régime castriste de montrer une image fréquentable au monde. La visite du pape François s’inscrit dans cet embellissement de vitrine », estime un prêtre français, à Cuba depuis de longues années.

« L’île pourrait évoluer vers un capitalisme dictatorial d’État, sur le modèle du Vietnam et de la Chine », estime un autre observateur occidental à Cuba. Il est certain en tout cas qu’ici, où moins de 3 % des habitants ont accès à Internet, le pape est attendu sur la question de la liberté.

YVES KERIHUEL, à LA HAVANE

(1) Après la chute du Mur en 1989, Cuba, qui réalisait près de 80 % de son commerce extérieur avec le bloc de l’Est, a dû faire face à une chute brutale de ses exportations et importations.

FONTENAY : C’ÉTAIT L’ANGE-GARDIEN DES MIGRANTS LATINOS DANS LES ANNÉES 70

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UNE FAMILLE CHILIENNE À SON ARRIVÉE À FONTENAY SOUS BOIS
Près de 800 réfugiés sont passés par le foyer de la Mission de France de Fontenay entre 1973 et 1987.
À ses côtés ce vendredi soir, à 18 heures, ils seront nombreux, originaires d’Amérique latine notamment, à saluer la mémoire de celui qui les accueillait à la Mission de France, alors qu’il n’était pas prêtre-ouvrier, mais seulement bénévole. « Il nous trouvait des vêtements, des meubles, du travail, il nous organisait même des déjeuners du dimanche dans des familles de la ville, rappelle Elwin Ayamante. Jacques disait qu’il ne faisait que son devoir en prenant soin de nous, que c’était grâce à la solidarité qu’il était sorti des camps nazis. » « Il devenait pour tous un camarade, un ami, il nous faisait sentir qu’on appartenait à une famille, c’était la famille de l’exil, » se souvient Leyla Guzman, arrivée à 12 ans du Chili. Quand elle prendra la parole ce vendredi, elle le promet, elle évoquera les migrants d’autres pays qui frappent actuellement à nos portes. « En tant que réfugiés, on voudrait les aider à notre tour. On a eu cette chance, on est la preuve de la possibilité de l’intégration ».
L’accueil des Chiliens,  Attentat 1977Chili, septembre 1973, le gouvernement est renversé par une junte militaire dirigée par le général Pinochet. Devant ces événements tragiques, les prêtres de la Mission de France décident d’accueillir les réfugiés chiliens fuyant par milliers la sanglante répression dans leur pays. Cette activité n’est visiblement pas partagée par tout le monde. Dans la nuit du 3 au 4 juin 1977, un attentat est perpétré par un groupe d’extrême-droite, le "Groupe Herman Goering", nom du bras droit de Hitler. Avec l’incendie partiel du rez-de-chaussée, les dégâts sont importants. Source : Fontenay s/B Historique

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DES ENFANTS PROFITENT DE LA NEIGE
DEVANT LA « MISSION DE FRANCE »
Tous reconnaissent cependant qu’il était plus facile dans les années 70 et 80 de trouver ce dont avaient besoin ceux qui fuyaient les dictatures militaires. « Mon père débarquait dans le bureau de Louis Bayeurte (NDLR : le maire communiste de l’époque), il lui faisait une liste avec ceux à qui il fallait fournir un logement ou un travail, se souvient Loïc Damiani (PCF), devenu adjoint au maire chargé de la ville numérique et du patrimoine. Fontenay était en plein développement, on avait besoin de cantonniers, de cuisiniers… » Une fois installés dans un logement, les réfugiés n’avaient pas de meubles à y mettre. « Mon père avait comme par hasard envie de changer la table de notre salle à manger quand un réfugié s’installait non loin de nous à la Redoute », glisse avec un sourire Loïc Damiani.

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CARTE POSTALE DE LA CONGRÉGATION DE LA RETRAITE DU SACRÉ-CŒUR, VERS 1900. COLL. AMFSB

Autant de preuves du dévouement de Jacques Damiani qui ont poussé la municipalité à dévoiler ce vendredi une plaque en sa mémoire. À partir de maintenant, la très populaire Maison du citoyen et de la vie associative, bâtie à l’endroit même où arrivaient les réfugiés, portera le nom de « Jacques Damiani. »

SÉISME : LE CHILI, UN PAYS QUI ENREGISTRE DEUX « BIG ONE » PAR SIÈCLE

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RAÚL MADARIAGA, SISMOLOGUE. 
PHOTO GUADALUPE LOMBARDO
Le séisme qui vient de toucher le Chili est-il exceptionnel ? 

Le tremblement de terre de magnitude 8,3 qui vient de frapper la région de Coquimbo, dans le Centre-Nord, est très fort, mais pas exceptionnel non plus : le bilan, qui reste à confirmer, fait état de huit morts, de dégâts sur des vieilles constructions et une montée des eaux de 5 mètres dans quelques villes seulement (à Coquimbo, La Serena et Tongoy) et non sur toute la côte.

Le Chili est malheureusement habitué : il est situé sur la zone de contact entre la plaque tectonique de Nazca et la plaque sud-américaine – la première plongeant sous la seconde selon un mouvement de subduction. C’est le pays le plus sismique de la planète, devant le Japon. Le séisme le plus puissant enregistré dans le monde l’a été dans le sud du pays, en 1960 – d’une magnitude de 9,5, tuant plus de 5 000 personnes. En moyenne, le Chili connaît tous les dix ans un tremblement de terre de magnitude 8 et entre dix et vingt secousses de magnitude 7. Mais depuis quelques années, la sismicité du pays s’est accrue, à l’image de celle du globe – avec notamment les forts séismes de Sumatra (2004), Tohoku (2011) ou Bohol (2013).

Ce tremblement de terre a donc provoqué beaucoup moins de dégâts humains et matériels que le dernier gros séisme de 2010, qui avait fait plus de 500 morts. Comment expliquer cette différence ?

Il y a trois raisons majeures. Tout d’abord, le séisme de cette nuit a touché une région très peu habitée, plutôt désertique. Il n’est pas rare, dans cet endroit, de parcourir plus de 200 km sans trouver de station-service. Ensuite, le séisme de 2010 était de magnitude 8,8, soit une puissance dix fois supérieure à celle d’une secousse de magnitude 8,3.

À ILLAPEL AU CHILI, APRÈS LE SÉISME DE MAGNITUDE 8,3 QUI A AFFECTÉ LE CENTRE-NORD DU PAYS. PHOTO VLADIMIR RODAS 
Enfin, en 2010, le Chili n’était pas du tout préparé à un tel tremblement de terre : les services sismologiques ont par exemple arrêté de fonctionner en raison des coupures d’électricité. Depuis, de nombreuses stations sismologiques ont été installées sur l’ensemble du territoire et elles peuvent toutes fonctionner avec une source d’énergie secondaire. Elles ont donc pu communiquer toutes les informations importantes.

Les normes de constructions parasismiques, prévues par une loi de 1960, ont également été renforcées, notamment pour l’appui des ponts. Enfin, il y a une réelle prise de conscience de la population des risques encourus avec les tremblements de terre. C’est pourquoi les autorités ont réussi à évacuer rapidement un million de personnes, grâce aux sirènes, à des SMS envoyés aux habitants et aux médias. Malgré tout, il reste des risques, notamment dans le nord du pays, où l’urbanisation s’est faite très près des côtes, pour avoir accès à l’eau.

Ce fort séisme, après celui de magnitude 8,2 en avril 2014 dans le nord du pays, peut-il accélérer la survenue d’un « big one » ?


Il y a trois zones dangereuses dans le pays, susceptibles d’être touchées par un « big one » [du nom donné au séisme dévastateur qui devrait toucher la côte ouest des Etats-Unis dans les prochaines années] : le Nord, la région de Coquimbo, au centre-nord (que les Chiliens appellent le « Norte chico ») et le Centre-Sud. Après deux séismes en deux ans, à Coquimbo et Iquique, il est très improbable que le Chili soit touché par un « big one » dans les années qui viennent.

Le Chili enregistre en effet deux « big one » par siècle, selon les statistiques que nous tenons depuis 1575 – après la conquête du pays par les Espagnols en 1541. Au XXIe siècle, pour l’instant, le pays a été touché par le séisme de 2010, qui a affecté les régions du Maule, de Santiago et de Valparaíso (centre). Avant celui de 1960, dans le sud du pays, le Chili avait connu un très fort tremblement de terre de magnitude 8,8 en 1922, dans la région du désert d’Atacama (nord-est).

Mais nous manquons de données historiques pour améliorer nos prévisions. Le nord du Chili est par exemple resté désertique et inhabité jusqu’en 1860, quand des compagnies étrangères ont commencé à exploiter les nitrates, le cuivre et le lithium. On ne sait pas quand sont survenus les précédents grands séismes antérieurs à celui de 1877, qui avait affecté la région avec une magnitude de 8,8. Les experts ne sont pas d’accord pour prévoir la date de la prochaine très grande secousse à cet endroit. Les sismologues chiliens penchent pour une fréquence de trois à cinq cents ans.

 AUDREY GARRIC
  


LE CHILI SOUS LE CHOC APRÈS UN PUISSANT SÉISME QUI A FAIT 12 MORTS

« Nous avons vécu une nuit de cauchemar, il y a eu beaucoup de mouvement, pendant longtemps, trop longtemps, puis ça a continué avec les répliques », racontait Maria Ramirez en balayant devant sa maison, en face d'un cimetière dévasté par la catastrophe.

Ce séisme de magnitude 8,3, le plus fort à l'échelle mondiale pour 2015, a frappé le centre du pays non loin des côtes, provoquant des évacuations massives avant l'arrivée d'un raz de marée avec des vagues de presque cinq mètres sur le littoral du Pacifique.

Le bilan révisé s'élevait jeudi soir à douze morts et cinq disparus, a annoncé à la presse le ministre de l'Intérieur Jorge Burgos.

Selon le Bureau national des situations d'urgence (Onemi), plus de 500 maisons ont été endommagées.

La présidente chilienne Michelle Bachelet s'est rendue jeudi dans le port de pêche de Coquimbo, envahi par la mer après le séisme.

« Nous savons qu'il y a de grandes difficultés, mais nous voulons saluer l'énorme coopération de la population, qui a permis que, face à un séisme d'une telle magnitude, nous ayons malheureusement des victimes mais pas tant que ça », a déclaré la présidente après avoir rencontré des pêcheurs sinistrés.

Le Chili est situé sur ce que les géologues appellent la ceinture de feu du Pacifique, où l'activité sismique est particulièrement intense, et est donc bien préparé à ce genre d'éventualités, ce qui limite généralement le nombre de victimes.

Cependant en février 2010, un séisme de magnitude 8,8 suivi d'un tsunami avait ravagé des villages entiers du littoral, faisant 523 morts et 24 disparus, et causant pour 30 milliards de dollars de dégâts.

- 'Nous sommes habitués' -

La secousse de mercredi a été enregistrée à 19h54 (22h54 GMT) en mer à 46 km à l'ouest de la petite localité de Canela Baja, non loin de la ville d'Illapel, à 230 km au nord de la capitale Santiago, selon l'Institut américain de géologie (USGS).

« C'est un tremblement de terre de grande magnitude, le plus puissant dans le monde en 2015, mais nous les Chiliens, nous sommes habitués », a assuré le ministre de l'Intérieur.

Sur la côte, de grandes vagues ont atteint le centre de plusieurs villes, dans la région de Coquimbo, où a eu lieu le séisme, et dans celle de Valparaiso, à 120 kilomètres à l'ouest de la capitale.

« La ville est détruite, cela a été terrible », a raconté un habitant de Tongoy, commune côtière envahie par la mer, sur la chaîne TVN.

Les classes ont été suspendues dans les communes côtières du centre-nord et près de 160.000 familles restaient privées d'électricité, tandis que des dizaines de répliques, dont certaines très fortes, ont été enregistrées jeudi.

Le séisme a fait déferler des milliers de Chiliens inquiets dans les rues de Santiago, la capitale de 6,6 millions d'habitants, et des mouvements de panique ont eu lieu dans de nombreuses villes.

« Les gens couraient dans tous les sens, nous ne savions pas vers où courir », a raconté Gloria Navarro, à La Serena (nord).

La secousse a été ressentie dans plusieurs régions d'Argentine et jusqu'à Buenos Aires, à 1.400 kilomètres de là, où les bâtiments ont tremblé.

De l'autre côté du Pacifique, la Polynésie française a été placée en « vigilance » dans l'archipel des Marquises, qui pourraient être affectées par des vagues légèrement supérieures à un mètre, selon le laboratoire de géophysique basé à Tahiti.

Plus de 24 heures après le séisme au Chili, un tsunami de 80 centimètres a été enregistré sur la côte Est du Japon, a annoncé l'Agence japonaise de météorologie

AFP

jeudi 17 septembre 2015

SÉISME AU CHILI: AU MOINS CINQ MORTS ET UN MILLION DE PERSONNES ÉVACUÉES

Hier soir, le centre du Chili a été touché par un séisme de très forte intensité, avec une magnitude évaluée jusqu'à 8,3, poussant les autorités à déclencher une alerte au tsunami sur les côtes du pays. 

La Capitale chilienne, Santiago du Chili, a été fortement secouée par le séisme provoquant un début de panique parmi les 6,6 millions d'habitants. La secousse a été suivie de nombreuses répliques et a été ressentie jusqu'à Buenos Aires, à 1400 kilomètres de là.

LE CENTRE DU CHILI FRAPPÉ PAR UN SÉISME DE MAGNITUDE 8,3

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CAPTURE D'ÉCRAN
Le tremblement de terre a été enregistré à 19H54 (22H54 GMT) à 36 kilomètres à l’ouest de la ville de Canela Baja, dans la région de Coquimbo (500 kilomètres au nord de Santiago) et à une profondeur de 11 kilomètres, a indiqué le centre sismologique national de l’université du Chili. Il a évalué la magnitude du séisme à 7,2 tandis que l’Institut américain de géologie (USGS) a lui fait une évaluation initiale de 7,9. 

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ALERTE AU TSUNAMI. PHOTO REUTERS
La Marine chilienne a immédiatement lancé une alerte au tsunami pour l’ensemble des côtes du pays sud-américain.

Une alerte au tsunami a été lancée par les autorités chiliennes après cette forte secousse, qui a été suivie de nombreuses répliques et ressentie jusqu'à Buenos Aires, en Argentine. Des immeubles ont été ébranlés dans la capitale chilienne Santiago, où on rapporte un vaste mouvement de panique dans la population. On ne signale pas de victimes ou de dégâts pour le moment.

mercredi 16 septembre 2015

CHILI: INDEMNISATION DE VICTIMES DE LA DICTATURE


Le Conseil de défense de l'Etat avait déposé des recours pour éviter de verser cette somme, mais la Cour a estimé que les victimes avaient « souffert de tortures imposées par l'Etat chilien ».
L'ÎLE DAWSON

Ces 31 personnes « ont été victimes de violations graves des droits de l'Homme perpétrées par des agents » de la dictature instaurée après le coup d'Etat du 11 septembre 1973 contre le président socialiste Salvador Allende. Parmi ces anciens détenus figurent des membres du gouvernement Allende, confinés dans un camp de concentration bâti sur l'île Dawson, dans le détroit de Magellan, à l'extrême sud du pays. Sous des températures négatives, les détenus étaient soumis à des travaux forcés et vivaient entassés les uns sur les autres.
PRISONNIERS POLITIQUES À L'ÎLE DAWSON AU SUD DU CHILI

Quelque 3.200 personnes sont mortes ou ont disparu sous la dictature de Pinochet, et 38.000 ont été torturées, selon des chiffres officiels. Augusto Pinochet est mort le 10 décembre 2006 sans avoir jamais été condamné.

mardi 15 septembre 2015

CHILI. LA LOI D’AMNISTIE MAINTIENT EN VIE L’HÉRITAGE LAISSÉ PAR AUGUSTO PINOCHET

Le gouvernement de Michelle Bachelet a également promis de déclarer caduque la Loi d’amnistie, un décret adopté par le régime Pinochet en 1978 pour empêcher que les personnes soupçonnées d’avoir commis des violations des droits humains entre le 11 septembre 1973 et le 10 mars 1978 ne soient traduites en justice.

Cette annonce a été accueillie avec enthousiasme. Le monde a vu que le Chili faisait enfin face à son sombre passé et prenait des mesures afin de se débarrasser des dernières traces de la brutalité d’Augusto Pinochet.

Mais une année s’est écoulée et la Loi d’amnistie continue à faire l’objet de discussions au Parlement. Nul ne sait quelle en sera l’issue.
« [...] la Loi d’amnistie continue à faire l’objet de discussions au Parlement. Nul ne sait quelle en sera l’issue. »
Guadalupe Marengo, directrice adjointe du programme Amériques d’Amnesty International
Cette loi suscite des débats houleux au Chili, car beaucoup affirment qu’elle n’est rien qu’un texte tombé en désuétude depuis de nombreuses années.

Ils ont en partie raison.

En 1998, la Cour suprême chilienne a déclaré que cette loi ne devait pas s’appliquer aux cas de violations des droits humaines. Cette décision courageuse a permis à des enquêtes cruciales d’avancer.

Depuis lors, nous avons vu le vent tourner et un grand nombre d’enquêtes ont été ouvertes sur les détentions arbitraires, actes de torture, exécutions extrajudiciaires et disparitions forcées ayant eu lieu de manière systématique sous le commandement d’Augusto Pinochet ; plus d’investigations ont ainsi été menées à bien dans ce laps de temps qu’au cours des deux dernières décennies.

Près de 1 000 enquêtes, dont 72 sont en relation avec des allégations de torture, ont été ouvertes, selon des informations communiquées en 2014 par la Cour suprême chilienne.

Avant le mois d’octobre 2014, 279 personnes avaient été déclarées coupables à l’issue de procès qui s’étaient déroulés devant des tribunaux civils ordinaires en rapport avec ces crimes, et 75 purgeaient des peines d’emprisonnement.

En mai 2014, 75 anciens agents de la police secrète d’Augusto Pinochet (la Direction des services nationaux du renseignement, DINA) ont été condamnés à des peines de 13 à 14 ans de prison, en relation avec la disparition forcée de l’étudiant Jorge Grez Aburto, en 1974.

D’autres membres de la DINA, dont son ancien chef, Manuel Contreras Sepúlveda, ont été condamnés en octobre dernier à 15 ans de prison pour la disparition forcée de Carlos Guerrero Gutiérrez et de Claudio Guerrero Hernández, en 1974 et 1975. Manuel Contreras Sepúlveda est mort alors qu’il encourait plus de 500 années de prison pour le rôle qu’il avait joué dans des violations des droits humains commises durant les années Pinochet.

Et le 16 août, le Cour suprême chilienne a annoncé que 15 membres de la police secrète du général Pinochet étaient poursuivis pour l’homicide du diplomate espagnol Carmelo Soria Espinoza en 1976. Cette décision est à l’opposé d’un jugement précédent ordonnant que cette affaire soit classée car elle correspondait à la définition des crimes protégés par la Loi d’amnistie.

Alors si elle n’est pas utilisée, pourquoi est-il important de la mettre au rebut ?

Affirmer que le débat autour de la Loi d’amnistie n’est pas pertinent parce qu’elle n’est pas utilisée actuellement revient à dire qu’il n’est pas nécessaire que la torture et les disparitions soient interdites par le droit.

Nous savons que ce n’est pas le cas.

« Affirmer que le débat autour de la Loi d’amnistie n’est pas pertinent parce qu’elle n’est pas utilisée actuellement revient à dire qu’il n’est pas nécessaire que la torture et les disparitions soient interdites par le droit. »
Guadalupe Marengo, directrice adjointe du programme Amériques d’Amnesty International
Le fait est que cette loi reste valide. Pendant de nombreuses années, elle a permis à des tortionnaires et des meurtriers de se soustraire à la justice. Son existence envoie le message que le Chili n’est pas encore prêt à rompre complètement avec ses années les plus sombres, ni à lutter contre l’impunité.

Ce décret archaïque est un rappel choquant de l’héritage tragique laissé par le général Pinochet, qui n’a pas sa place dans un pays affirmant défendre la justice et les droits humains. Il s’agit en outre d’un affront aux victimes qui continuent à attendre désespérement des réponses et la justice.

La réouverture par la présidente chilienne du dossier de l’abolition de la Loi d’amnistie a suscité l’espoir que ce texte ne servant qu’à protéger des criminels soit enterré. Cela, de même que les progrès réalisés à la suite d’annonces importantes faites par le gouvernement Bachelet, comme par exemple le fait d’ériger en infraction le crime de torture, sont des étapes nécessaires sur la voie de la justice.

Déclarer la Loi d’amnistie nulle forcerait le Chili à se pencher sur son passé trouble et à faire enfin passer le message que les abus de l’ère Pinochet ne seront plus tolérés.

Ce billet d’opinion a initialement été publié dans le journal El País.

samedi 12 septembre 2015

JEREMY CORBYN ÉLU AU PREMIER TOUR À LA TÊTE DU PARTI TRAVAILLISTE BRITANNIQUE


PHOTO HAYDN WHEELER
Le résultat de ce scrutin, clos jeudi, a été annoncé à 12 h 30, lors d’un congrès exceptionnel du Labour organisé au Queen Elizabeth II Conference Centre, en plein cœur de Londres, face à l’abbaye de Westminster. Tom Watson a été élu vice-président du Labour, avec 50,7 % des suffrages.

Selon des responsables du Labour, le taux de participation à la primaire a atteint 76,3 %, pour un collège électoral composé de 550 000 personnes.


Jeremy Corbyn, qui succède à Ed Miliband, laminé lors des dernières élections législatives, en mai, était opposé à trois candidats, Yvette Cooper et Andy Burnham, considérés comme des héritiers de M. Miliband, et la « blairiste » Liz Kendall.