vendredi 18 septembre 2015

FONTENAY : C’ÉTAIT L’ANGE-GARDIEN DES MIGRANTS LATINOS DANS LES ANNÉES 70

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UNE FAMILLE CHILIENNE À SON ARRIVÉE À FONTENAY SOUS BOIS
Près de 800 réfugiés sont passés par le foyer de la Mission de France de Fontenay entre 1973 et 1987.
À ses côtés ce vendredi soir, à 18 heures, ils seront nombreux, originaires d’Amérique latine notamment, à saluer la mémoire de celui qui les accueillait à la Mission de France, alors qu’il n’était pas prêtre-ouvrier, mais seulement bénévole. « Il nous trouvait des vêtements, des meubles, du travail, il nous organisait même des déjeuners du dimanche dans des familles de la ville, rappelle Elwin Ayamante. Jacques disait qu’il ne faisait que son devoir en prenant soin de nous, que c’était grâce à la solidarité qu’il était sorti des camps nazis. » « Il devenait pour tous un camarade, un ami, il nous faisait sentir qu’on appartenait à une famille, c’était la famille de l’exil, » se souvient Leyla Guzman, arrivée à 12 ans du Chili. Quand elle prendra la parole ce vendredi, elle le promet, elle évoquera les migrants d’autres pays qui frappent actuellement à nos portes. « En tant que réfugiés, on voudrait les aider à notre tour. On a eu cette chance, on est la preuve de la possibilité de l’intégration ».
L’accueil des Chiliens,  Attentat 1977Chili, septembre 1973, le gouvernement est renversé par une junte militaire dirigée par le général Pinochet. Devant ces événements tragiques, les prêtres de la Mission de France décident d’accueillir les réfugiés chiliens fuyant par milliers la sanglante répression dans leur pays. Cette activité n’est visiblement pas partagée par tout le monde. Dans la nuit du 3 au 4 juin 1977, un attentat est perpétré par un groupe d’extrême-droite, le "Groupe Herman Goering", nom du bras droit de Hitler. Avec l’incendie partiel du rez-de-chaussée, les dégâts sont importants. Source : Fontenay s/B Historique

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DES ENFANTS PROFITENT DE LA NEIGE
DEVANT LA « MISSION DE FRANCE »
Tous reconnaissent cependant qu’il était plus facile dans les années 70 et 80 de trouver ce dont avaient besoin ceux qui fuyaient les dictatures militaires. « Mon père débarquait dans le bureau de Louis Bayeurte (NDLR : le maire communiste de l’époque), il lui faisait une liste avec ceux à qui il fallait fournir un logement ou un travail, se souvient Loïc Damiani (PCF), devenu adjoint au maire chargé de la ville numérique et du patrimoine. Fontenay était en plein développement, on avait besoin de cantonniers, de cuisiniers… » Une fois installés dans un logement, les réfugiés n’avaient pas de meubles à y mettre. « Mon père avait comme par hasard envie de changer la table de notre salle à manger quand un réfugié s’installait non loin de nous à la Redoute », glisse avec un sourire Loïc Damiani.

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CARTE POSTALE DE LA CONGRÉGATION DE LA RETRAITE DU SACRÉ-CŒUR, VERS 1900. COLL. AMFSB

Autant de preuves du dévouement de Jacques Damiani qui ont poussé la municipalité à dévoiler ce vendredi une plaque en sa mémoire. À partir de maintenant, la très populaire Maison du citoyen et de la vie associative, bâtie à l’endroit même où arrivaient les réfugiés, portera le nom de « Jacques Damiani. »