lundi 7 décembre 2015

VENEZUELA : LARGE VICTOIRE DE L’OPPOSITION AUX ÉLECTIONS LÉGISLATIVES


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L'OPPOSITION CÉLÈBRE LA VICTOIRE ANNONCÉE DE LA COALITION DU MUD AUX ÉLECTIONS LÉGISLATIVES AU VENEZUELA. 
PHOTO NACHO DOCE 

Il s’agit de la première défaite de la gauche depuis l’arrivée au pouvoir de Hugo Chavez en 1999. Nicolas Maduro a reconnu la défaite de son parti lors d’une allocution télévisée.


« Nous sommes venus avec notre morale, avec notre éthique, pour reconnaître ces résultats adverses, pour les accepter et pour dire à notre Venezuela que la Constitution et la démocratie ont triomphé. »

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« Aujourd’hui, le changement a commencé au Venezuela »

LE PRÉSIDENT NICOLAS MADURO
RECONNAÎT SA DÉFAITE AUX LÉGISLATIVES
PHOTO REUTERS
Malgré les craintes de violence, la journée électorale pour renouveler les membres du Parlement monocaméral s’est déroulée dans le calme, avec une participation « très élevée », selon les autorités électorales.

« Aujourd’hui, le changement a commencé au Venezuela », s’est félicité le chef de la MUD, Jesus Torrealba. « Le peuple a parlé de manière claire, les familles vénézuéliennes sont lassées de vivre les conséquences de l’échec » du programme du parti au pouvoir.
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LILIAN TINTORI, ÉPOUSE DE L'OPPOSANT
LEOPOLDO LÓPEZ EMPRISONNÉ.
PHOTO JUAN BARRETO 
Dans son programme, l’opposition prévoit d’adopter une loi d’amnistie pour obtenir la libération d’un de ses membres, Leopoldo Lopez, arrêté pendant les manifestations antigouvernementales de 2014. La MUD pourrait ouvrir des enquêtes parlementaires sur des organismes d’Etat ou réclamer la publication d’indicateurs économiques tenus secrets depuis que l’économie nationale traverse de grosses difficultés.

La défaite du chavisme survient deux semaines après une autre élection symbolique en Amérique latine, celle du libéral Mauricio Macri en Argentine, qui a mis fin à douze ans de pouvoir de Nestor puis Cristina Kirchner, grands alliés du chavisme avec qui ils avaient commencé un mouvement de basculement à gauche de la région à l’aube des années 2000.


DANS UN BUREAU DE VOTE DE MARACAIBO
AU VENEZUELA, LE 6 DÉCEMBRE 2015.
Sitôt prise, la décision a créé la polémique. Les autorités électorales vénézuéliennes ont prolongé dimanche 6 décembre le vote dans le cadre des législatives. Peu après avoir annoncé la clôture des bureaux à l’heure 18 heures locales (23 h 30 à Paris), le Conseil national électoral a décidé de reporter leur fermeture à 19 heures (0 h 30), pour permettre aux électeurs faisant encore la queue de pouvoir s’exprimer, et saluant la « participation très élevée ».

L’opposition a immédiatement dénoncé cette mesure. Vicente Diaz, représentant de la coalition Table de l’unité démocratique (MUD), donnée favorite, a estimé que cette prolongation était une « violation » de la loi : « La volonté du peuple devait être respectée en fermant les bureaux de vote où il n’y a pas d’électeurs pour empêcher les campagnes de dernière heure. »

Le pays sud-américain de 30 millions d’habitants renouvelle pour cinq ans les 167 députés du Parlement monocaméral. La victoire de l’opposition marquerait un tournant historique depuis l’élection en 1999 d’Hugo Chavez, décédé en 2013 et auquel Nicolas Maduro a succédé. Toutefois, plusieurs observateurs préviennent que, qu’au regard du régime présidentiel en vigueur, le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) utilisera tous les outils à sa disposition pour minimiser ce probable revers.