dimanche 30 octobre 2016

AU CHILI, UNE MAIRIE À PILE OU FACE

Face à cette situation, un second décompte des bulletins de vote a été organisé lundi. Pour le même résultat : «Empate!» (« ex aequo»). La loi chilienne, heureusement, a prévu ce cas de figure : c’est par tirage au sort qu’ils seront départagés. Selon la loi électorale, en effet, « en cas de match nul entre les candidats (…), le tribunal électoral procédera lors d’une audience publique à un tirage au sort, et proclamera élu celui qui l’emportera».

La procédure à suivre pour le tirage au sort n’est pas précisée, mais, selon Patricio Santamaria, président du service électoral, « quand ce sont deux personnes qu’il faut départager, le plus simple est de lancer une pièce de monnaie ». Ce devrait donc être à pile ou face que se jouera la mairie.

À Zapallar, cette solution ne fait rire personne. Ni les candidats ni les électeurs, qui estiment qu’on leur vole leur droit de s’exprimer dans les urnes. Le parti de l’Union démocrate indépendante, qui appartient à l’alliance Chile Vamos, a d’ailleurs demandé l’organisation d’un nouveau vote.

Une nouvelle révision des bulletins

«Le système de la monnaie ne serait juste ni pour moi, ni pour elle [Mme Letelier], ni pour la démocratie. (…) Mais c’est ce qui est écrit dans la loi. Pour le moment, nous attendrons dans le calme », a affirmé M. Alessandri, tandis que sa rivale a annoncé qu’elle demanderait une nouvelle révision des bulletins de vote, dénonçant que certains en sa faveur avaient erronément été déclarés nuls. Les candidats ont jusqu’au 27 octobre pour contester les résultats.

Sur Twitter, le mot-clé #Zapallar est devenu mardi un sujet tendance (trending topic). Certains internautes ont proposé des solutions de rechange, plus ou moins farfelues, au tirage au sort. Par exemple, que les deux candidats reçoivent un salaire minimal pendant un mois : celui qui aura survécu sera élu maire…

La procédure du tirage au sort pour désigner les représentants n’est pas nouvelle. Remontant à la Grèce antique, elle est entre autre utilisée pour former des jurys populaires, notamment en France pour les cours d’assises, et a également été le moyen choisi en 2010 en Islande pour former l’Assemblée constituante. En 2011, les écologistes de Metz ont également désigné de cette manière leurs candidats aux élections cantonales.

Ce système est considéré par certains comme le plus équitable, car il ne peut être manipulé d’aucune façon et empêche l’installation d’une classe politique qui trusterait les postes à responsabilités. Il est notamment revendiqué par Etienne Chouard, professeur d’économie et star du Web, qui considère qu’il permettrait une meilleure représentation de la population. L’assemblée citoyenne ainsi désignée «serait composée de plus de femmes, de pauvres, de Noirs, de professeurs, d’ouvriers, explique-t-il dans Slate. Ce serait une micro-France. »


LA FILLE D'ALLENDE RENONCE À LA PRÉSIDENTIELLE CHILIENNE

ISABEL ALLENDE BUSSI
PHOTO RODRIGO LÓPEZ PORCILE
Le parti est en crise depuis les élections municipales de fin octobre remportées par l'opposition de droite.

Ce scrutin est le dernier organisé avant la présidentielle de 2017. La présidente de centre gauche Michelle Bachelet, dont la popularité est en chute libre, ne pourra pas s'y présenter. La loi chilienne interdit les mandats consécutifs.

Isabelle Allende s'était exilée après le coup d'État du général Augusto Pinochet qui avait renversé son père en 1973, le président socialiste Salvador Allende. Ce dernier s'était suicidé lorsque son palais avait été investi.

Après le retour de la démocratie au Chili, elle avait regagné sa terre natale en 1990 et s'était lancée dans la politique au sein du Parti socialiste. Élue députée en 1992, réélue sans interruption - jusqu'à son élection au Sénat en 2010 -, elle a occupé la présidence de l'Assemblée du 18 mars 2003 au 11 mars 2004.

mardi 25 octobre 2016

MUNICIPALES AU CHILI: DES SCRUTINS PORTEURS D'ENSEIGNEMENTS NATIONAUX

DANIEL JADUE, URBANISTE ET SOCIOLOGUE, MILITANT COMMUNISTE,  
RÉÉLU MAIRE DE RECOLETA —GRANDE COMMUNE DU NORD DE SANTIAGO—, 
SUR UN AMBITIEUX PROGRAMME DE REDÉPLOIEMENT DES FONDS 
PUBLICS ET DE PROXIMITÉ AVEC LES HABITANTS.

Les Chiliens n’ont plus confiance en leurs représentants politiques. Tous des corrompus, disent-ils. Il est vrai que depuis deux ans les scandales de financements frauduleux de la politique ne cessent de faire l’actualité. Aucun parti traditionnel n’y a échappé. Des partis rassemblés en deux grandes coalitions qui tiennent les rênes du pouvoir et qui n’ont pas changé depuis le retour de la démocratie en 1990.

La coalition d’opposition de droite est la grande gagnante de ces élections. Chile Vamos a remporté les communes les plus importantes du pays, le plus grand nombre de maires, les plus gros scores. Mais quand on regarde les chiffres, on se rend surtout compte que cette coalition a réussi à mobiliser ses propres électeurs. Certainement grâce à l’ex-président Sebastián Piñera, qui a retrouvé une certaine popularité.

Jorge Sharp, un avocat de 31 ans élu à «Valpo»

JORGE SHARP FAJARDO
La coalition de la présidente socialiste Michelle Bachelet, elle, n’a pas réussi à faire voter ses partisans. Les électeurs de ce rassemblement de centre gauche, la Nouvelle majorité - qui va du Parti communiste aux démocrates chrétiens -, n’y croient plus. Mme Bachelet avait promis de répondre aux cris des manifestants, qui réclament une société plus juste depuis 2011.

Les Chiliens ont l'impression que Michelle Bachelet n’a rien fait, que ses réformes sont creuses. Et le nombre d’indépendants élus a augmenté de 30 % par rapport aux élections antérieures. Le scrutin le plus symbolique, qui a créé la surprise au niveau national, est celui de la commune emblématique de Valparaiso. Jorge Sharp, avocat de 31 ans, a obtenu plus de 53 % des voix.

Sa candidature est justement née d’une volonté d’en finir avec les partis traditionnels, de rénover la politique. Il vient tout droit des mouvements sociaux, du mouvement étudiant. Il a de fait été élu candidat lors de primaires organisées par les citoyens.

Jorge Sharp est soutenu par deux autres anciens leaders étudiants aujourd’hui députés, Gabriel Boric et Giorgio Jackson. Des jeunes qui ont à peine la trentaine et qui ont formé de nouveaux partis politiques. Un pied de nez, encore une fois, aux partis traditionnels.




MUNICIPALES AU CHILI: DES SCRUTINS PORTEURS D'ENSEIGNEMENTS NATIONAUX

Les Chiliens n’ont plus confiance en leurs représentants politiques. Tous des corrompus, disent-ils. Il est vrai que depuis deux ans les scandales de financements frauduleux de la politique ne cessent de faire l’actualité. Aucun parti traditionnel n’y a échappé. Des partis rassemblés en deux grandes coalitions qui tiennent les rênes du pouvoir et qui n’ont pas changé depuis le retour de la démocratie en 1990.

La coalition d’opposition de droite est la grande gagnante de ces élections. Chile Vamos a remporté les communes les plus importantes du pays, le plus grand nombre de maires, les plus gros scores. Mais quand on regarde les chiffres, on se rend surtout compte que cette coalition a réussi à mobiliser ses propres électeurs. Certainement grâce à l’ex-président Sebastián Piñera, qui a retrouvé une certaine popularité.

Jorge Sharp, un avocat de 31 ans élu à «Valpo»

JORGE SHARP FAJARDO
La coalition de la présidente socialiste Michelle Bachelet, elle, n’a pas réussi à faire voter ses partisans. Les électeurs de ce rassemblement de centre gauche, la Nouvelle majorité - qui va du Parti communiste aux démocrates chrétiens -, n’y croient plus. Mme Bachelet avait promis de répondre aux cris des manifestants, qui réclament une société plus juste depuis 2011.

Les Chiliens ont l'impression que Michelle Bachelet n’a rien fait, que ses réformes sont creuses. Et le nombre d’indépendants élus a augmenté de 30 % par rapport aux élections antérieures. Le scrutin le plus symbolique, qui a créé la surprise au niveau national, est celui de la commune emblématique de Valparaiso. Jorge Sharp, avocat de 31 ans, a obtenu plus de 53 % des voix.

Sa candidature est justement née d’une volonté d’en finir avec les partis traditionnels, de rénover la politique. Il vient tout droit des mouvements sociaux, du mouvement étudiant. Il a de fait été élu candidat lors de primaires organisées par les citoyens.

Jorge Sharp est soutenu par deux autres anciens leaders étudiants aujourd’hui députés, Gabriel Boric et Giorgio Jackson. Des jeunes qui ont à peine la trentaine et qui ont formé de nouveaux partis politiques. Un pied de nez, encore une fois, aux partis traditionnels.




lundi 24 octobre 2016

LA DROITE PREND L’ASCENDANT LORS DES ÉLECTIONS MUNICIPALES AU CHILI


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LA PRÉSIDENTE, MICHELLE BACHELET, EN TRAIN DE VOTER
LORS DES MUNICIPALES À SANTIAGO, QUI ONT ÉTÉ REMPORTÉES
PAR LA COALITION DE LA DROITE, DIMANCHE 23 OCTOBRE 2016. 

PHOTO ALEX IBAÑEZ  

Après dépouillement de 83 % des bulletins, les Services électoraux (Servel) attribuaient 38,63 % à Chile Vamos, la coalition des partis de droite, contre 37,29 % à la Nouvelle Majorité, la coalition de centre gauche de la présidente qui réunit des radicaux, des communistes, des démocrates-chrétiens, des sociaux-démocrates et des socialistes.

Des résultats de bon augure pour la droite

« C’est la première étape de la reprise de La Moneda », le palais présidentiel, a réagi Hernan Larrain, président de l’ultraconservatrice Union démocrate indépendante (UDI), l’un des partis formant Chile Vamos.

« Haut les cœurs ! Voici venir des temps meilleurs », s’est exclamé pour sa part l’ancien président de droite Sebastian Piñera (2010-2014). Il réagissait à la victoire d’Evelyn Matthei, candidate malheureuse à la présidence contre Mme Bachelet en 2013, qui a remporté dimanche la mairie de Providencia.

« Nous ne pouvons pas ignorer le verdict des urnes», a déclaré Ricardo Lagos, un autre ancien président (2000-2006) qui aspire à porter la candidature de la gauche à la prochaine présidentielle.

Ce vote donne un avant-goût des élections présidentielle et législatives de l’an prochain et donne manifestement un avantage à la droite. Bien qu’il ne se soit pas encore prononcé sur une éventuelle candidature, la voie semble dégagée pour Sebastian Piñera, 66 ans. Il devrait préciser ses intentions au mois de mars.

Une campagne préservée de la corruption

Trente partis politiques se disputaient les 346 mairies du pays et les 2 240 postes de conseillers municipaux. Le scrutin a été marqué par une forte abstention de 60 %, selon les premiers chiffres.

Il s’est déroulé à l’issue d’une campagne marquée par une nouvelle loi électorale qui a restreint la publicité et le financement des campagnes par des entreprises, pour lutter contre la corruption. Cette législation est entrée en vigueur en avril, après une succession de scandales de corruption ayant touché des politiques de tous bords.

Michelle Bachelet elle-même s’est vue éclaboussée par l’un de ces scandales, concernant son fils aîné et son épouse, soupçonnés de corruption en lien avec l’achat et la vente d’un montant de 15 millions de dollars de terrains dans le centre du Chili. Sans y être pourtant directement impliquée, elle a pâti de cette affaire, qui a fait chuter à pic son taux d’approbation. En septembre, sa popularité n’était plus que de 23 %.

dimanche 23 octobre 2016

CHILI: SCRUTIN MUNICIPAL DIMANCHE, UN TEST POUR LA GAUCHE AU POUVOIR


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PRÉPARATION POUR L'ÉLECTION MUNICIPALE
PHOTO AGENCIA UNO 
Il s'agit du dernier vote organisé avant le scrutin de 2017, qui sera à la fois présidentiel et législatif, et son résultat donnera un indice sur les forces en présence, chaque camp devant ensuite désigner ses candidats.

Jusqu'à présent, les sondages d'opinion pronostiquent une légère victoire du camp présidentiel dimanche.

La socialiste Michelle Bachelet, 65 ans, chef de l'État à la tête d'une coalition de centre gauche depuis 2014 après avoir déjà été présidente de 2006 à 2010, ne peut se représenter, la loi interdisant les mandats consécutifs.

Avec une popularité en chute libre, elle est l'une des dernières dirigeantes de gauche au pouvoir en Amérique latine, alors que la région a opéré un large virage à droite ces derniers mois, en Argentine, au Brésil ou encore au Pérou, mettant fin au long cycle de la "vague rose" qui avait débuté avec la victoire d'Hugo Chavez au Venezuela en 1998.

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SILHOUETTE D'UN MILITAIRE CHILIEN À L'INTÉRIEURE
D'UNE ÉCOLE RÉQUISITIONNÉE COMME BUREAU DE VOTE
POUR LES ÉLECTIONS MUNICIPALES DU 23 OCTOBRE 2016.
PHOTO IVAN ALVARADO
Dans son camp, plusieurs noms circulent pour tenter de lui succéder (une primaire devant être organisée), notamment celui de la sénatrice Isabel Allende, fille de l'ancien président Salvador Allende (1970-1973) qui s'était suicidé le jour du coup d'État d'Augusto Pinochet (1973-1990).

Une éventuelle candidature du journaliste et sénateur indépendant Alejandro Guillier, bien placé dans les sondages, est également évoquée.

L'ex-président socialiste Ricardo Lagos (2000-2006) est lui aussi entré dans la bataille, mais à 79 ans, il reste perçu comme une figure du passé, préviennent les analystes.

Du côté de l'opposition de droite, la voie semble dégagée pour l'ex-chef de l'État Sebastian Piñera (2010-2014), 66 ans, qui pourtant maintient le suspense pour l'instant sur ses véritables intentions.

- Scandales de corruption -

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PRÉPARATION POUR L'ÉLECTION MUNICIPALE 
PHOTO AGENCIA UNO 
Le scrutin de dimanche survient à l'issue d'une campagne marquée par une nouvelle loi électorale qui a restreint la publicité et le financement des campagnes par des entreprises, pour lutter contre la corruption.

Cette législation s'est traduite par une campagne ultra-discrète, avec très peu d'affiches et de meetings de candidats, ce qui pourrait aggraver encore l'abstention, traditionnellement élevée au Chili.

À la dernière élection présidentielle, en 2013, 58% des Chiliens n'avaient pas voté. Aux municipales de 2012, seuls 42% s'étaient déplacés. Pour dimanche, le cabinet de consultants Cadem table sur une participation guère meilleure, à 43%.

"La loi devait entraîner deux choses : une plus grande participation et un plus grand renouvellement (des candidats). Rien de tout ça ne va se produire", regrette l'expert électoral Mauricio Morales, de l'Observatoire politique électoral de l'université Diego Portales.

Cette législation est entrée en vigueur en avril, après une succession de scandales de corruption ayant touché des politiques de tous bords.

Michelle Bachelet elle-même s'est vue éclabousser par l'un de ces scandales, concernant son fils aîné et son épouse, soupçonnés de corruption en lien avec l'achat et la vente d'un montant de 15 millions de dollars de terrains dans le centre du Chili.

Sans y être pourtant directement impliquée, elle a pâti de cette affaire, qui a fait chuter à pic son taux d'approbation : en septembre, la popularité de la présidente, qui avait été élue en décembre 2013 avec plus de 66% des voix, n'était plus que de 23%.

Les élections municipales s'inscrivent aussi dans le cadre d'un ralentissement économique au Chili, ébranlé comme l'ensemble de la région par la chute des cours des matières premières.

Premier producteur mondial de cuivre, le pays qui est l'un des plus riches d'Amérique latine devrait croître de 1,75% cette année selon le gouvernement, puis de 2,25% en 2017.

mercredi 19 octobre 2016

EDUARDO CUNHA, L’ARCHITECTE DE LA DESTITUTION DE DILMA ROUSSEFF, A ÉTÉ ARRÊTÉ


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PHOTO VEJA

Eduardo Cunha sera transféré à Curitiba (sud du Brésil) pour rester à disposition du juge Moro, qui a demandé la prison « préventive et pour une durée illimitée ». Le juge estime que le maintien en liberté représentait un risque pour « l’instruction du procès, à l’ordre public, ainsi qu’une possibilité concrète de fuite ».

La chute

Tout-puissant il y a encore quelques mois, M. Cunha avait été suspendu le 5 mai de ses fonctions de président de l’Assemblée par le Tribunal suprême fédéral (STF). Mais il n’a quitté le devant de la scène que le 13 septembre, quand une écrasante majorité de députés a cassé son mandat de député, le privant de l’immunité qui le protégeait du juge Moro.

Député évangélique ultraconservateur de 58 ans, Eduardo Cunha était accusé d’avoir « menti » à ses pairs en niant être le titulaire de comptes bancaires en Suisse, alimentés par des millions de réais correspondant à des pots-de-vin versés en marge de contrats de Petrobras à l’étranger selon les enquêteurs.


samedi 15 octobre 2016

PÉROU: EXPULSION VERS LE CHILI D'UN ANCIEN CHEF GUÉRILLERO CHILIEN

 JAIME  CASTILLO  PETRUZZI,  
VÊTU D'UN UNIFORME RAYÉ 
BLANC ET NOIR. 
Il était escorté par des personnels de la Direction péruvienne de la lutte contre le terrorisme (Dincote), de la police péruvienne et de l'ambassade du Chili à Lima, a indiqué la radio RPP.



« Une fois la sentence purgée, notre mission est de le remettre au service des migrations pour son expulsion immédiate», a déclaré à la presse Carlos Vasquez, chef de l'administration pénitentiaire péruvienne.

LE CHILIEN JAIME CASTILLO PETRUZZI, A SON ARRIVÉE 
À L'AÉROPORT DE SANTIAGO LE 14 OCTOBRE 2016 
«Nous attendons qu'il monte dans l'avion, qu'il aille dans son pays et qu'il ne revienne jamais», a dit la ministre de la Justice, Marisol Perez Tello.

Petruzzi, chef militaire du MRTA, une organisation guevariste, avait été capturé en octobre 1993. Il avait été condamné pour douze enlèvements d'hommes d'affaires et pour le meurtre de huit soldats et policiers.

L'action du MRTA avait connu un retentissement international en 1996 lorsqu'un commando du groupe avait pris d'assaut la résidence de l'ambassadeur du Japon à Lima, où il était ensuite resté retranché pendant plus de quatre mois avec 72 otages.

UNE DE LA REVUE PÉRUVIENE « SÍ »
Le MRTA a été démantelé en 2000. La plupart de ses dirigeants ont été tués ou emprisonnés, comme son fondateur, Victor Polay, qui purge une peine de détention à perpétuité.

Le conflit intérieur péruvien, qui a duré de 1980 à 2000, a fait plus de 69.000 morts, victimes des affrontements entre les forces de sécurité (police et armée) et les guérillas du MRTA et du mouvement maoïste Sentier Lumineux, selon la commission Vérité et réconciliation.

jeudi 13 octobre 2016

CHILI: 20 ANS DE PRISON POUR L'ASSASSINAT DU DÉPUTÉ VICENTE ATENCIO


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VICENTE ATENCIO CORTEZ ET SON ÉPOUSE ZAIRA ABARCA LEIVA

Atencio Cortez, fut dirigeant régional de la Centrale Unique des Travailleurs du Chili (CUT) et ancien maire de la ville d'Arica. Le matin du 11 août 1976 il sort de chez lui pour réaliser ses travaux quotidiens et il est séquestré. Selon l’arrêt de la Cour, l'ancien député fut déplacé au centre de détention et de torture de Villa Grimaldi, où quelques détenus l'ont reconnu.

Par la suite, il fut illégalement enterré dans une fosse clandestine d'une enceinte militaire à Colina, commune au Nord de Santiago, où ses restes furent découverts le 21 mars 1990.


lundi 10 octobre 2016

ISABEL ALLENDE BUSSI, CANDIDATE À LA PRÉSIDENTIELLE DU CHILI, « FILLE DE… » MAIS PAS QUE…

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SALVADOR ALLENDE ET SA FILLE ISABEL ALLENDE BUSSI
Isabel Allende Bussi, fille de l’ex-président Salvador Allende renversé lors du coup d’État de 1973, a annoncé sa candidature à la présidentielle au Chili. Cette information a généré une onde massive avec une portée internationale car « fille de… ». Mais Isabel, sénatrice et Présidente du Parti Socialiste chilien, figure politique majeure du pays, compte beaucoup plus que son patronyme historique.
SALVADOR ALLENDE ET ISABEL ENFANT (À GAUCHE)
Elle semble très forte parfois dure, ses traits tendus laissent souvent échapper un sourire affable, sa parole est ferme, claire. À la fois douce et confiante, Isabel Allende, 71 ans a su s’imposer dans le paysage politique chilien (ne pas la confondre avec son homonyme et cousine l’écrivaine à la notoriété internationale elles aussi). Son parcours politique est riche : élue députée (1994-2010) et présidente de la chambre de députés (2003-2004). Depuis 2010, elle est sénatrice et a été la première femme à occuper le poste de Présidente du Sénat au Chili, entre 2014-2015.

Elle s’est toujours prononcée pour mettre « la femme chilienne » au centre du débat. Elle a participé à l’élaboration de la loi de divorce (2004),  contre les violences intrafamiliales, le harcèlement sexuel au travail. Elle a aussi impulsé le projet de loi de quotas afin de promouvoir la participation politique des femmes.

En 2014, elle présentait un projet de loi (en cours à la chambre de députés) où elle défend la liberté individuelle de l’auto-culture et consommation du cannabis. Une première ! La sénatrice d’un ton ferme et posé s’exprime en faveur d’un un modèle de société plus moderne et inclusive, argumentant qu’il est « très important de légiférer à ce sujet, afin de respecter et assurer les droits fondamentaux des Chiliens ». 

Isabel Allende, une vie inscrite dans l'imaginaire collectif chilien

La désormais candidate à la présidentielle du Chili, devra se soumettre d’abord au vote des militants socialistes, mais sa parole, ses idées sont connues au-delà des files de son parti. Sa vie, fait partie de l’imaginaire collectif de la société chilienne. Fille cadette de Salvador Allende et de Hortensia « Tencha » Bussi,  elle se dit heureuse et fière de porter les noms de son père et sa mère. On connaît son histoire, car la figure de Isabel est étroitement liée à celle de son père, symbole du socialisme international, assassiné un autre 11 septembre, en 1973. Pourtant, elle ne se reconnaît pas dans les partis dits « allendistas ». Elle se revendique « socialiste », au sein de la coalition des partis de centre-gauche qui ont gouverné le pays, en alternance, depuis le retour de la démocratie en 1990 et porté au pouvoir l’actuelle présidente Michelle Bachelet, pour la deuxième fois.

Femme moderne et progressiste à l’allure classique, elle s’exprime avec aisance et fermeté sur divers fronts, elle devra néanmoins réconcilier les chiliens avec le monde politique secoué par des scandales de corruption et trafics d’influence qui touchent tous les bords.

Mais Isabel se veut rassurante, elle a confiance dans la société chilienne qui, selon ses mots, « a fait un parcours étonnant, depuis le retour à la démocratie en 1990 où elle a appris à s’emparer des outils d’expression d’un pays libre sans l’oppression de la dictature ». 

Refaire sa vie dans l'exil

Le 11 septembre 1973 elle, sa sœur Béatriz, et une centaine d’autres collaborateurs se sont retranchés dans le Palais de la Moneda, le palais présidentiel chilien, pour résister aux cotés du président Salvador Allende, à l’attaque menée par les militaires. Un dernier adieu avant que le site soit bombardé ; les derniers instants avant qu’Allende n’en finisse avec sa vie après des longues heures de siège et d’attente.

Quelques jours après le putsch et la répression meurtrière l’accompagnant, le 17 septembre 1973 Isabel, sa sœur et sa mère « Tencha » Bussi, seront contraintes, comme tant d’autres Chiliens, à partir en exil.

Sa terre d’adoption fut le Mexique. Loin du Chili, elle réorganise sa vie, suit un Master en Sociologie, puis un autre en Sciences Politiques, elle travaille, voyage beaucoup ; son deuxième mari s’occupe de ses deux enfants, un garçon né d’un autre mariage et une fille.
« C’est très compliqué d'être en couple avec moi ; je pense que pour certains, il est difficile de coucher avec l’histoire » Isabel Allende
Pendant ses 16 années de bannissement, Isabel et sa mère sillonnent le monde pour dénoncer les violations des droits humains, endurés par les Chiliens ; elle rencontrent des chefs d’Etat et des hautes personnalités internationales : François Mitterrand, Felipe González, Andreas Papandréou, Fidel Castro, Gabriel García Márquez, entre autres ; afin de plaider la cause chilienne et œuvrer pour mettre fin à l’une des dictatures les plus sanglantes de l’Amérique latine. Son mariage n’a pas résisté à cette mission. Plus tard, elle se confiera dans une interview : « Pour les Chiliens, c’est très compliqué d'être en couple avec moi, je pense que pour certains, il est difficile de coucher avec l’histoire ».

SALVADOR ALLENDE ET BÉATRIZ  ALLENDE BUSSI
Isabel se rapproche encore de sa maman, la « Tencha », d’autant plus qu’une nouvelle tragédie ébranle la famille Allende : Béatriz la fille aînée, victime d’une profonde dépression, se suicide à Cuba, en 1977.

En septembre 1988 c’est le temps du retour au pays pour Isabel Allende. La dictature n’est pas encore terminée mais une certaine ouverture se profile alors. Elle est pourtant menacée dès son arrivée d’être renvoyée car l’information secrète de son voyage a filtré. Elle embarque tout de même de Buenos Aires à Mendoza, en Argentine ; juste avec quelques habits en cas où elle se ferait expulser. Au décollage le capitaine de bord s’approche et lui dit « je vous félicite » en lui montrant un document où était écrit que pour elle c’était la fin de l’exil. 

Isabel referme la parenthèse de son éloignement : dès son arrivée au Chili, elle participe à la campagne du référendum d’octobre 1988 qui dit un "NON" définitif à Pinochet. Elle crée la Fondation Salvador Allende dont la première mission est d’organiser des funérailles d’Etat à son père, le 4 septembre 1990.

Isabel, fière de ses origines, s’est emparée de cet héritage en contribuant après 26 ans d’engagement sur la place publique à la consolidation de la démocratie et de la justice sociale personnifiées par Salvador Allende. Ce n’est pas par hasard qu’elle a annoncé sa candidature, la veille du 43ème anniversaire du putsch qui a renversé son père.

ISABEL ALLENDE, REMET L'ÉCHARPE
PRÉSIDENTIELLE À MME BACHELET
En mars 2014, c'était elle qui introduisait aux plus hautes fonctions du pays, Michelle Bachelet, avec un cours discours (voir vidéo ci-dessous) où elle insistait sur la présence de deux femmes, face à face et ensemble ce jour là : "L’image historique de deux femmes qui occupent simultanément les plus hauts postes au sein de l’État, fera le tour du monde. J’espère que ce fait si symbolique deviendra un signal pour toutes ces femmes qui, encore aujourd’hui, souffrent de discriminations et que cela servira à avancer dans l’égalité de genre."


ISABEL ALLENDE PRONONCE LE DISCOURS D'INTRONISATION DE MICHELLE BACHELET, PRÉSIDENTE DU CHILI


CHILI : LIBÉRATION DU GÉNÉRAL RAÚL ITURRIAGA NEUMANN CONDAMNÉE POUR CRIME CONTRE L'HUMANITÉ


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 LE GÉNÉRAL À LA RETRAITE
RAÚL ITURRIAGA NEUMANN 
CHILI : LA COUR D’APPEL DE SANTIAGO OCTROIE LA LIBERTÉ À L’ANCIEN GÉNÉRAL RAÚL ITURRIAGA NEUMANN CONDAMNÉE POUR CRIME CONTRE L'HUMANITÉ

La défense Iturriaga Neumann a profité d’un vide légal au Chili. Les prisonniers pour crimes de lèse-humanité sont considérés comme des criminels de droit commun, autrement ils peuvent bénéficier d'aménagement de leur peine, comme la liberté conditionnelle.

Le Tribunal a pris la décision après un recours présenté par la défense de l'ancien militaire contre la Commission de Liberté Conditionnelle qui lui avait refusé ce bénéfice d'aménagement de peine auparavant.

Le général à la retraite était condamné à la prison jusqu'en 2037 pour des crimes contre l'humanité.

jeudi 6 octobre 2016

CHILI : MATILDE MÉNDEZ CANDIDATE À L’ÉLECTION DE LA FECH


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 MATILDE MÉNDEZ CANDIDATE À L’ÉLECTION DE LA FECH

Elle déclare que l'un de ses objectifs sera de récupérer le soutien citoyen, en encourageant les manifestations pacifiques et en recommençant à mettre l'éducation au centre des préoccupations. « Ce qui intéresse les citoyens c’est que nous nous manifestions et que nous luttions pour les intérêts de tous, mais d'une manière pacifique et avec des propositions, et notre telle sera notre conduite, continuer de nous mobiliser fortement, mais sans violence », affirme-elle.

Elle affirme aussi qu'ils chercheront à se joindre aux demandes d'autres organisations sociales, comme le mouvement contre la privatisation des pensions de retraites des administrateurs des fonds des pensions (plus connus comme « les AFP ») qui a donné lieu au mouvement « No + AFF ». « Nous ne voulons pas seulement répondre aux demandes du mouvement étudiant,  mais à toutes les demandes citoyennes. Le mouvement « No + AFF » a organisé l'une des manifestations les plus nombreuses de ces dernières années et le mouvement estudiantin n'a pas su s’unir à ces revendications de la société civile, comme ce fut le cas en 2011 »,   remarque-elle. Finalement, en ce qui concerne la réforme de l'éducation supérieure, elle accuse l’actuelle direction de la Confech de ne pas avoir pris part au débat,  et de n’avoir pas fait sentir sa posture face au projet du Gouvernement.

Elle affirme que, d'être élue, elle mettra un accent spécial à sur ce point, et elle n'écarte pas d'aller dialoguer au Congrès ou avec le Ministère d'Education. «  Nous sommes partisans de  nous exprimer dans tous les espaces qui requièrent la présence l’opinion des étudiants et pas seulement comme un témoignage ou « un salut au drapeau », mais pour modifier l'actuel état de la réforme », souligne-elle. Les candidatures à la FECh doivent s'inscrire le 20 octobre 2016 et les élections auront lieu la mi-novembre 2016.


lundi 3 octobre 2016

JOURNALISTE PEDRO CAYUQUEO


Une enquête sur la disparition de cet adolescent a découvert des dossiers d'arrestation falsifiés, des intimidations de sa famille par la police et une montagne de mensonges rapportés des officiers qui l'avait arrêté. Onze ans après la disparition de Huenante, l'enquête est toujours en cours, aucune personne n'a été punie et les policiers impliqués dans l'arrestation continuent à travailler normalement. 

Cette première disparition forcée du Chili depuis la fin de la dictature de Pinochet qui concerne un Mapuche aurait pu être une simple coïncidence, mais ce n'était pas une surprise. Pour le journaliste Mapuche, Pedro Cayuqueo, elle n'était qu'un cas parmi tant d'autres. 

À part le nom de Huenante, Cayuqueo pourrait ajouter ceux d'Alex Lemun, 16 ans, Matías Catrileo, 22 ans et Jaime Mendoza, 24 ans: tous désarmés, tous tués par des balles de la police. La liste des Mapuches tués, en toute impunité, par la police chilienne est longue. « Est-ce qu'un jeune Chilien vaut plus qu'un jeune Mapuche ? » s'est interrogé Cayuqueo dans un article de 2011. Sa réponse était : « Absolument! ». 

Cayuqueo, 41 ans, est le journaliste autochtone le plus en vue au Chili et l'un des défenseurs des droits des Mapuche le plus connu. Activiste au franc-parler depuis le milieu des années 90, il a créé deux journaux mapuches les plus importants du Chili, Mapuche Times et Azkintuwe (aujourd'hui disparu). Né dans une communauté rurale autochtone de la région d'Auracanía dans le sud du Chili, il a suivi sa scolarité en ville. Sa première expérience du racisme, il l'a vécu à 9 ans (par l'entremise de la mère d'un ami Chilien). A partir de cela, il a tenu un journal dans lequel il notait ses expériences d'un enfant Mapuche vivant dans une société à prédominance blanche. Une sorte de « Anne Frank d'Auracanía » a-t-il plaisanté dans une interview de 2014 à CNN Chili. Le style de son écriture est provocateur et souvent sardonique. Dans un environnement médiatique dans lequel les opinions des autochtones sont soit ignorées ou rarement reprises, Cayuqueo a fait plus que quiconque pour faire entendre la voix des Mapuches. Plus important encore, il a mis sur la place publique la réalité actuelle du conflit séculaire entre le peuple Mapuche et l'Etat – ainsi que la discrimination largement répandue qu'il a alimentée. 

Le conflit mapuche est un différend portant sur des terres que l'État chilien a confisquées aux populations autochtones pour les remettre à des entreprises privées. De nombreux Mapuches se sentis lésés par cela et, à quelques reprises, il y a eu des attaques contre des biens ou, plus rarement, contre les propriétaires fonciers. Cependant, dans la majorité des cas, l'activisme mapuche s'exprime au travers des « occupations » pacifiques des terres de leurs ancêtres. Généralement, les autorités répondent à ces manifestations pacifiques avec une extrême violence et une application trop zélée de la législation anti-terroriste, pour laquelle le Rapporteur spécial des Nations Unies pour les droits de l'homme et la lutte contre le terrorisme a dit qu'elle est « appliquée de manière arbitraire », « discriminatoire contre les Mapuches », « compromettante pour un procès équitable », et qu'elle contribue à envenimer une situation « extrêmement volatile ». 

Dans beaucoup de cas, Cayuqueo a mis sa carrière de journaliste au service de l'exposition des injustices enracinées dans ce conflit, et de la dénonciation des comportements parfois bizarre de l'Etat Chilien qui confond des manifestations pacifiques avec des activités terroristes, lie des militants Mapuches aux terroristes en Irak et fait des déclarations tapageuses au sujet des prétendus liens entre les manifestants Mapuches et des groupes terroristes comme les FARC. Il a également été très critique sur l'infiltration, à l'initiative de la police, des agents provocateurs afin d'impliquer les groupes Mapuches des manifestants pacifiques dans des actes de violence. 

Dans cette atmosphère tendue prête à s'enflammer, les rares journalistes qui ne suivent pas la ligne du gouvernement sur les questions Mapuches peuvent faire l'objet des menaces de la part de la police ou même être arrêtés. Cayuqueo, très critique à l'égard des présidents et de la police, a été harcelés et détenus à plusieurs reprises. En 2003, il a été condamné à 61 jours d'emprisonnement après avoir été arrêté lors d'une manifestation d'occupation des terres en 1999 (la police avait également confisqué 200 exemplaires de son journal Azkintuwe). En 2005, avant qu'il ne puisse aller prendre part à une réunion de journalistes autochtones au Canada, il a été incarcéré à nouveau pour le non-paiement présumé d'une amende liée à aux accusations de 1999. En 2012, après son retour d'Argentine où il avait fait la promotion de son premier livre sur le traitement discriminatoire des Mapuches au Chili, Cayuqueo a été détenu une fois de plus - encore une fois ostensiblement dans le cadre de l'occupation des terres de 1999 - par la police qui a refusé de le libérer immédiatement malgré l'injonction d'un local juge. 

Pourtant, malgré l'antipathie des autorités, les propres progrès professionnels de Cayuqueo sont la preuve de la façon dont son travail a, d'une certaine façon, contribué à la lutte contre la discrimination par le changement de la façon dont les Mapuches sont vus dans les médias : un jeune manifestant pour les terres d'antan a reçu le Prix 2013 du journalisme ibéro-américain, et, chose impensable pour un Mapuche il y a une décennie, il présente maintenant sur CNN Chili une série télévisée consacrée aux questions autochtones. 

LA COLOMBIE VOTE «NON» À L’ACCORD DE PAIX AVEC LES FARC


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UNE FEMME EN FAVEUR DU «NON» AU RÉFÉRENDUM PREND
PART À UNE MANIFESTATION À BOGOTA, LE 1ER OCTOBRE 2016
PHOTO GUILLERMO LEGARIA.  

Près de 34,9 millions d’électeurs étaient appelés à répondre par « Oui » ou par « Non » à la question : «Soutenez-vous l’accord final d’achèvement du conflit et de construction d’une paix stable et durable ? », titre du document de 297 pages issu de près de quatre ans de pourparlers, délocalisés à Cuba. Ce scrutin, crucial pour l’avenir du pays, s’est ouvert à 8h  (heure locale) sous une pluie torrentielle, conséquence du passage de l’ouragan Matthew sur les Caraïbes. 

Légitimité 

Le référendum, non obligatoire, a été voulu par M. Santos afin de donner la « plus large légitimité » possible à l’accord qu’il a signé le 26 septembre avec le chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes), Rodrigo Londoño, plus connu sous ses noms de guerre Timoleon Jiménez ou Timochenko.

Ce texte visait à mettre fin à la plus ancienne confrontation armée des Amériques qui, au fil des décennies, a impliqué diverses guérillas d’extrême gauche, des milices paramilitaires d’extrême droite et les forces de l’ordre, faisant plus de 260 000 morts, 45 000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

Au total 240 000 policiers et militaires ont été déployés pour ce scrutin, dans près de 82 000 bureaux de vote ouverts jusqu’à 16 h (heure locale). Luis Carlos Villegas, ministre de la Défense, a déclaré dimanche que « ces élections peuvent être les plus tranquilles de notre histoire en matière de sécurité et d’ordre public ».

Dans la majeure partie du pays, « la journée électorale [s'est déroulé] sans aucun problème en dépit des pluies », a indiqué en milieu d’après-midi le directeur de la Commission électorale, Juan Carlos Galindo, précisant que le vote avait été retardé dans quelques bureaux isolés, affectés par les précipitations.

« Le seing de légitimité et d’approbation du peuple colombien est nécessaire pour que la paix soit stable et durable », avait réitéré M. Santos, en installant la Mission d’observation électorale, composée de près de 200 personnes de 25 pays.

Symboliquement, la guérilla a confirmé samedi qu’elle dédommagerait matériellement les victimes. L’un de ses chefs, Ivan Marquez, était en outre allé la veille « demander pardon avec humilité » aux survivants d’un massacre qui a fait 35 morts en 1994 à La Chinita, quartier pauvre d’Apartado (nord-ouest).
    
«Laxisme» des sanctions

Le patron du Centre démocratique a à nouveau fustigé l’accord dimanche. « La paix est enthousiasmante, les textes de La Havane décevants », a-t-il lancé, en exprimant sa « gratitude » aux Colombiens « qui ont dit “Non” ».

Les opposants dénoncent notamment un « laxisme » des sanctions prévues contre les auteurs des crimes les plus graves, et la participation des guérilléros démobilisés à la vie politique, craignant un « castro-chavisme » inspiré des régimes cubain et vénézuélien. 

José Gomez, un retraité de 70 ans, se dit ainsi « pour le “Non” car c’est absurde de récompenser des criminels narco-assassins, qui ont fait de ce pays un désastre ».

Le gouvernement comme les FARC a écarté toute renégociation. Lors d’un entretien à l’AFP, M. Santos avait averti que si le « Non » l’emporte, les guérilleros « retournent dans la jungle ».

dimanche 2 octobre 2016

AU CHILI, LE CUIVRE EST AUSSI DANS LES CHAUSSETTES OU LES CRÈMES

La quête a porté ses fruits : depuis sept ans, on trouve dans les magasins chiliens des chaussettes élaborées avec du fil de cuivre. L'avantage' Ce métal tue les champignons et bactéries, tout en évitant les mauvaises odeurs. 

"Le cuivre est antimicrobien. C'est le seul métal approuvé par l'EPA (agence américaine de protection de l'environnement, ndlr) en tant qu'agent antimicrobien. Alors, imaginez avoir cet avantage sur vos pieds, où il peut y avoir des champignons, des blessures", explique à l'AFP Roberto Javier Aste, responsable de la production de l'entreprise Monarch, qui commercialise ce type de chaussettes. 

"Il aide beaucoup à la cicatrisation", ajoute-t-il. 

L'efficacité du cuivre pour lutter contre les bactéries a déjà fait ses preuves : dans les salles de soins intensifs des hôpitaux, il réduit jusqu'à 58% les infections nosocomiales, assure l'entreprise d'Etat Codelco, première productrice de métal rouge au monde. 

Pour cela, il suffit d'utiliser "des draps faits en fibre de cuivre qui, comme les chaussettes, nettoie l'environnement de toute menace", précise Eduardo Foix, directeur de Codelco Lab, la filiale d'innovation de Codelco. 

Dès l'arrivée à l'aéroport de Santiago, le Chili annonce la couleur, avec des guichets en cuivre aux contrôles douaniers, dont des panneaux vantent la qualité anti-microbes. On trouve aussi ce métal rouge sur les barrières des escaliers du métro ou dans certains lits d'hôpitaux. 

- Anti-rides et irritations - 

"Le cuivre a l'avantage que sa propriété bactéricide se fait par contact, donc quand il y a des superficies recouvertes de cuivre, n'importe quelle bactérie ou champignon meurt", assure Eduardo Foix, un processus qui n'a aucun impact négatif sur l'environnement selon Codelco. 

Avec Codelco Lab, l'entreprise d'Etat cherche à stimuler la recherche au sein des entreprises et des universités pour multiplier les usages du cuivre et diversifier ainsi ses exportations. 

En médecine animale, un laboratoire local a d'ores et déjà développé un gel contre les mastites qui attaquent les pis des vaches laitières. 

Et le métal, qui contribue à la formation du collagène, atténue les rides et soulage les irritations, est également présent dans des crèmes pour la peau et des shampoings. 

L'effort de Codelco Lab séduit aussi à l'étranger et compte désormais des partenaires stratégiques en Argentine, au Brésil, en Colombie, en Espagne, aux Etats-Unis, en Israël, en Corée du Sud et en Nouvelle-Zélande. 

La Colombie a ainsi commencé à étudier l'usage du cuivre dans l'industrie textile, qu'il s'agisse de tissus ou d'habits, avec notamment en projet une gaine pour le corps à base de cuivre, pour réduire les vergetures et la cellulite. 

Victor Perez, président du conseil d'administration de Codelco Lab, se réjouit de telles trouvailles : "Je pense que c'est très intéressant d'attirer l'attention des gens sur le cuivre et de redéfinir son rôle, c'est ce qu'il s'est passé ces dernières années. Il y a de l'innovation, des centres de recherche, des entrepreneurs, pour certains usages du cuivre auxquels les gens ne pensaient pas". 

Et avec ces nouvelles perspectives, "le Chili a une formidable opportunité de se positionner comme un pays leader dans le développement d'innovations du cuivre et dans l'ensemble de la chaîne du cuivre valorisé", au-delà de ses mines traditionnelles.