mardi 23 mai 2017

CHILI. LA CLÔTURE D’UNE ENQUÊTE SUR DES INFRACTIONS PERPÉTRÉES CONTRE UN CHEF MAPUCHE MET EN DANGER LES PEUPLES AUTOCHTONES

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Les faits signalés par le lonko se sont produits en juin 2016. Si une enquête a été menée, il semble que les infractions signalées n’aient pas donné lieu à des investigations exhaustives et impartiales.

« Cette décision établit un précédent dangereux et laisse le champ libre à ceux qui cherchent à réduire au silence les peuples autochtones du Chili », a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.

« Dénoncer des violations des droits humains n'est pas un crime. Au lieu de sanctionner ceux qui consacrent leur vie à lutter pour la justice, les autorités chiliennes devraient protéger ces personnes et leurs activités et poursuivre ceux qui les attaquent. »

Víctor Queipul Hueiquil mène un combat en faveur des droits des peuples mapuches sur leurs terres ancestrales, de la protection de leur identité culturelle et spirituelle et de leur autodétermination.

Depuis des années, des membres de cette communauté font état de violences policières, de torture et d’autres formes de mauvais traitements, de persécutions judiciaires, de stigmatisation et de sanctions pénales à leur encontre, liées à leurs activités de défense des droits fondamentaux.

Le 14 juin 2016, un groupe de policiers a fait une intervention sur les terres de la Communauté autonome de Temucuicui. Ils ont fait usage de gaz lacrymogène et d’armes antiémeute.

Dans le contexte de cette opération, le lonko a été appréhendé contre sa volonté, sans mandat d’arrêt, par trois individus non identifiés, et maintenu en détention d'environ 20 heures le 14 juin à 4 heures du matin le lendemain.

Pendant cette période, il a été battu alors qu’il avait les yeux bandés et qu’il était ligoté. Les hommes lui ont demandé où se trouvaient des armes qu’ils soupçonnaient la communauté de détenir. Ils ont aussi critiqué les activités qu’il mène auprès des communautés mapuches et le soutien qu’il a exprimé à un machi (figure d'autorité religieuse) traité comme un délinquant. De plus, ils ont exigé qu'il cesse ses activités de défense des droits des peuples autochtones. Le lonko a signalé les faits au poste de police de Traiguén, puis a porté plainte.

Le ministère public a également pris pour cible des organisations de défense des droits humains, y compris Amnesty International, dans le but de discréditer les activités qu’elles mènent pour soutenir les organisations à vocation sociale et les communautés autochtones au Chili.

Les faits signalés par le lonko se sont produits en juin 2016. Si une enquête a été menée, il semble que les infractions signalées n’aient pas donné lieu à des investigations exhaustives et impartiales.

« Cette décision établit un précédent dangereux et laisse le champ libre à ceux qui cherchent à réduire au silence les peuples autochtones du Chili », a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.

« Dénoncer des violations des droits humains n'est pas un crime. Au lieu de sanctionner ceux qui consacrent leur vie à lutter pour la justice, les autorités chiliennes devraient protéger ces personnes et leurs activités et poursuivre ceux qui les attaquent. »

Víctor Queipul Hueiquil mène un combat en faveur des droits des peuples mapuches sur leurs terres ancestrales, de la protection de leur identité culturelle et spirituelle et de leur autodétermination.

Depuis des années, des membres de cette communauté font état de violences policières, de torture et d’autres formes de mauvais traitements, de persécutions judiciaires, de stigmatisation et de sanctions pénales à leur encontre, liées à leurs activités de défense des droits fondamentaux.

Le 14 juin 2016, un groupe de policiers a fait une intervention sur les terres de la Communauté autonome de Temucuicui. Ils ont fait usage de gaz lacrymogène et d’armes antiémeute.

Dans le contexte de cette opération, le lonko a été appréhendé contre sa volonté, sans mandat d’arrêt, par trois individus non identifiés, et maintenu en détention d'environ 20 heures le 14 juin à 4 heures du matin le lendemain.

Pendant cette période, il a été battu alors qu’il avait les yeux bandés et qu’il était ligoté. Les hommes lui ont demandé où se trouvaient des armes qu’ils soupçonnaient la communauté de détenir. Ils ont aussi critiqué les activités qu’il mène auprès des communautés mapuches et le soutien qu’il a exprimé à un machi (figure d'autorité religieuse) traité comme un délinquant. De plus, ils ont exigé qu'il cesse ses activités de défense des droits des peuples autochtones. Le lonko a signalé les faits au poste de police de Traiguén, puis a porté plainte.

Le ministère public a également pris pour cible des organisations de défense des droits humains, y compris Amnesty International, dans le but de discréditer les activités qu’elles mènent pour soutenir les organisations à vocation sociale et les communautés autochtones au Chili.

CHILI : FERNANDO QUILODRÁN RODRÍGUEZ EST DÉCÉDÉ


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 FERNANDO QUILODRÁN RODRÍGUEZ
Sous le pseudonyme « Loa », il obtenait en 1972 le Premier Prix du Concours de Poésie Carlos Pezoa Véliz, organisé par l'Entreprise d'édition Nationale Quimantú. Parti en exil en 1975 après le coup d'État sanglant du 11 septembre 1973 au Chili, il séjourne au Pays-Bas jusqu’à 1985.

Il fut reçu par le Pen Club Hollandais. Il publie le roman « Los organismos del tiempo », non traduit, en 1983, en Hollande. Avant de rentrer au Chili, il publie un autre roman, en 1985, en Espagne, « Vitales mereciéndolo ».

Ses restes seront veillés dans la Maison le Musée Michoacán de los Guindos, dans la commune de La Reina, Santiago.


jeudi 11 mai 2017

INVITATION À LA VENTE PRIVÉE D'HERNAN L. TORO


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Une vente privée de dessins, cartons et toiles d'Hernan L. Toro aura lieu le samedi 10 juin 2017 à la galerie l'«Artpartement», 11 rue Thérèse, dans le 1er arrondissement de Paris. 

Voir plan ici 

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INVITATION À LA VENTE PRIVÉE D'HERNAN L TORO

LES PRÉSIDENTS DE L'ARGENTINE, DU CHILI ET DE L'OUZBÉKISTAN ASSISTERONT AU «FORUM DE LA CEINTURE ET LA ROUTE»

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LE LAC YANQI ILLUMINÉ POUR LE
FORUM DE « LA CEINTURE ET LA ROUTE »

Ces trois présidents comptent parmi les 28 chefs d'État et de gouvernement ayant confirmé leur présence au forum organisé à Beijing. Celui-ci est la réunion internationale la plus importante sur «la Ceinture et la Route» depuis que la Chine a proposé cette initiative en 2013. 

Source: Agence de presse Xinhua

BUENOS AIRES : UN DEMI-MILLION DE FOULARDS BLANCS DANS LES RUES CONTRE L’IMPUNITÉ

«PLUS JAMAIS ÇA»
Il avait profité d’une loi connue comme «Deux pour un», en vigueur de 1994 à 2001, permettant de compter comme double chaque jour passé en détention provisoire au moment d’appliquer la peine prononcée en jugement. La loi visait à réduire la surpopulation carcérale et aucune limite n’était prévue, pouvant ainsi s’appliquer aux délits de droit commun comme aux crimes contre l’humanité. Dans le cas de Luis Muiña, le premier à en bénéficier, il avait passé plus de neuf ans en prison avant d’être jugé.

Mardi, un tribunal fédéral a déclaré la décision «inconstitutionnelle» tandis que deux autres anciens bourreaux se sont empressés de demander à bénéficier de la même mesure, provoquant un tollé dans ce pays, profondément marqué par cette page noire de son histoire. Signe de l’émotion, les députés, puis les sénateurs ont adopté en urgence, dans la journée de mercredi et à l’unanimité, une loi limitant la portée de la décision de la Cour Suprême. «Nous vivons un retour en arrière historique. Cette décision n'est pas innoncente», a ainsi déploré le sénateur de San Luis Adolfo Rodríguez Saa, en séance. Les auteurs de crimes contre l’humanité ne pourront plus bénéficier de réductions de peines.

Marée humaine

Au moins un demi-million de personnes sont descendues dans les rues de la capitale, selon les organisateurs, pour se rendre devant la Casa rosada (l'équivalent de l'Elysée), place de mai. La police ne donne jamais de chiffres de manifestants en Argentine. Sur scène, devant cette marée humaine, les figures des Mères et grands-mères de la place de Mai, dont Estela de Carlotto, Lita Boitano et Taty Almeida qui depuis 40 ans réclament la vérité sur le sort de leurs enfants disparus, ont harangué la foule avec leur slogan.

«Messieurs les juges : plus jamais aucun auteur de génocide en liberté. 30 000 détenus-disparus. Présents!», ont-elles scandé, accompagnées de chanteurs, d’acteurs, de footballeurs, du prix Nobel de la paix Adolfo Perez Esquivel et d’hommes politiques de tous bords excepté de la majorité de droite du président Macri, comme le relève la Nacion. «On doit protester pour qu’ils n’osent pas relâcher les auteurs de génocides à nouveau», a déclaré à l’AFP Alba Cervantes, une femme qui portait autour du cou la photo de son frère disparu le 20 septembre 1977, Miguel «Cacho» Cervantes. Des marches similaires ont eu lieu dans d’autres villes d’Argentine, telles que Neuquen, Cordoba et Rio Negro.

Le monde du football argentin s'est également mobilisé. Les plus gros clubs du pays comme River Plate, Estudiantes de la Plata ou Banfield ont permis aux supporters de dressés des banderoles «Mémoire, vérité, justice» ou ont appelé à manifester mercredi soir. 

mercredi 10 mai 2017

BRÉSIL : LULA FACE AUX ACCUSATIONS DE CORRUPTION


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L'ANCIEN PRÉSIDENT BRÉSILIEN LUIZ INACIO LULA,
À SAO PAULO LE 5 MAI 2017
PHOTO NELSON ALMEIDA

Scandale Petrobras

IMAGE NICOLAS RAMALLO, ANELLA RETA
L’ancien ouvrier métallurgiste est visé par cinq procédures judiciaires liées à l’opération « Lavage express ». Cette enquête tentaculaire a révélé un vaste réseau de corruption orchestré par des entreprises du bâtiment pour truquer systématiquement les marchés publics, notamment ceux du géant pétrolier étatique Petrobras.

LES FUITES DE WIKILEAKS NOTE
 SUR LA COOPÉRATION ENTRE 
SERGIO MORO ET ETATS-UNIS
Lula est à la barre pour se défendre d’accusations selon lesquelles il aurait reçu un appartement en triplex dans une station balnéaire en guise de pot-de-vin. Selon les procureurs, il aurait bénéficié de largesses à hauteur de 3,7 millions de réais (1,16 million de dollars) de la part d’OAS, une société de BTP impliquée dans le scandale Petrobras.

Soutien de Dilma Rousseff

Le verdict n’est pas attendu avant plusieurs semaines. S’il est reconnu coupable et la décision confirmée en appel, Lula encourt une peine de prison et ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle de 2018. Malgré les affaires et un niveau élevé de rejet, il est largement en tête des intentions de vote.

Depuis le début de la journée, les internautes des deux camps se livrent un duel à coups de hashtags sur les réseaux sociaux. D’un côté #LulaEuConfio (« j’ai confiance en Lula) et de l’autre #MoroOrgulhoBrasileiro (« Moro, la fierté du Brésil»). C’est justement sur Twitter que la dauphine de Lula, Dilma Rousseff, destituée l’an dernier pour maquillage des comptes publics, a annoncé son arrivée à Curitiba pour soutenir son mentor. « Je suis à Curitiba pour témoigner de ma solidarité envers le président Lula. La vérité va triompher », a-t-elle publié.


mardi 9 mai 2017

ARGENTINE : UNE DÉCISION DE LA COUR SUPRÊME POURRAIT LIBÉRER DES TORTIONNAIRES DE LA DICTATURE


CONDOR EMPRISONNÉ
ILLUSTRATION RAMIRO ALONSO
Dans un pays donné en exemple dans le monde pour les procès et les condamnations des criminels du régime militaire, de nombreux juristes s’inquiètent de cette décision et les défenseurs des droits de l’homme se mobilisent. Ils ont appelé à une manifestation, mercredi 10 mai 2017, à Buenos Aires.

Le verdict concerne le cas de Luis Muiña, arrêté en 2007 et condamné en 2011 à 13 ans de prison pour sa participation dans les enlèvements et les tortures de cinq travailleurs de l’hôpital Posadas, dans la province de Buenos Aires, au cours d’une opération menée, le 28 mars 1976, par Reynaldo Bignone, dernier président de facto de la junte militaire (1982-1983), aujourd’hui âgé de 89 ans et lui-même en prison.

Peine la plus favorable

Trois des cinq membres du tribunal suprême ont jugé que M. Muiña, en liberté conditionnelle depuis avril 2016, pouvait en effet bénéficier d’une loi baptisée « 2 x 1 », qui compte double les jours passés en détention préventive. Cette loi, votée en 1994, avait pour but de désengorger les prisons, les prévenus pouvant passer de très longues années enfermés avant la tenue de leur procès. Mais elle a été abrogée en 2001 car elle n’a pas permis d’accélérer les processus judiciaires.

Les trois juges de la Cour suprême se sont fondés sur le principe de l’application de la peine la plus favorable au prévenu, alors même que les délits dont M. Muiña a été accusé ont été commis avant le vote de cette loi, et qu’il a été arrêté après son abrogation. Les défenseurs des droits de l’homme craignent que ce verdict controversé puisse désormais permettre à quelque 700 militaires, policiers et civils actuellement en prison de bénéficier de remises de peine. Ce pourrait être le cas d’Alfredo Astiz, condamné en France en 1990 à perpétuité pour la disparition de deux religieuses françaises. «Beaucoup de tortionnaires pourraient retrouver la liberté », estime Ricardo Gil Lavedra, ancien juge de la Cour suprême, qui avait condamné les chefs du régime militaire en 1985, au cours d’un procès historique comparé à celui de Nuremberg contre les crimes nazis.

Plusieurs ex-tortionnaires ont déjà demandé à bénéficier de la mesure, dont Victor Gallo, ex-capitaine de l’armée, condamné à 25 ans de prison pour le vol de bébés nés en captivité pendant la dictature. Il avait notamment été jugé pour l’«appropriation » illégale de Francisco Madariaga, l’enfant d’une opposante enceinte de 4 mois lors de son enlèvement et probablement exécutée après l’accouchement. M. Madariaga n’avait appris sa véritable identité qu’en 2010, après trente-deux ans passés à croire que M. Gallo était son père.

« Je n’ai pas encore pu refaire ma vie »

L’association des Grands-Mères de la place de Mai, qui lutte depuis quarante ans pour retrouver les quelque 400 enfants volés pendant la dictature et élevés sous une fausse identité, a demandé vendredi à ce que Francisco Madariaga puisse bénéficier d’un programme de protection de témoins si Victor Gallo, qui l’a plusieurs fois menacé de mort, venait à être libéré. « Je n’ai pas encore pu refaire ma vie, et si ça se trouve, demain, il sera libre », s’est inquiété celui que l’on appelle le « nieto 101 », cent unième « petit-enfant » – sur 122 – à avoir recouvré sa véritable identité.

« Les crimes contre l’humanité ne peuvent être considérés de la même façon que ceux de droit commun, a dénoncé l’avocat constitutionnaliste Daniel Sabsay, d’autant plus que la loi du “2 x 1” a été abrogée. C’est donc une situation régressive. » Une opinion que partage Adolfo Pérez Esquivel, Prix Nobel de la Paix en 1980, qui pointe « le mal profond fait à toute la société, au droit, à la vérité et à la justice ». Hebe de Bonafini, la présidente des Mères de la place de Mai, a exprimé son « dégoût » tant pour la Cour suprême que pour le gouvernement de centre droit de Mauricio Macri, affirmant que « les juges sont également complices » de la dictature militaire.

Durement mis en cause, le gouvernement a, quant à lui, timidement critiqué la décision de la Cour suprême, tout en précisant respecter son verdict. Mais l’opposition n’a pas manqué de rappeler que deux des trois juges responsables du verdict ont été nommés par M. Macri.

Vieilles blessures

A Buenos Aires, dans le même temps, l’Eglise catholique argentine a rouvert les vieilles blessures en lançant, lors de la 113e assemblée de la conférence épiscopale, le 2 mai, un processus de « réconciliation » entre familles de militaires et familles des victimes de la dictature. Une proposition fortement rejetée par les associations de défense des droits de l’homme, qui rappellent que les militaires argentins n’ont jamais demandé pardon et n’ont jamais révélé ce qu’il était advenu des disparus et des bébés volés.

Après plus d’une décennie de travail de mémoire et de justice, le balancier semble reparti vers une forme d’impunité. En août 2003, dans la foulée de l’élection du péroniste Nestor Kirchner, le Parlement avait annulé les lois d’amnistie, votées en 1986 et 1987 sous la pression des militaires pendant l’administration du président radical Raul Alfonsin (1983-1989). Le 14 juin 2005, la Cour suprême avait, à une très large majorité, déclaré ces lois anticonstitutionnelles. Ce verdict avait permis que des centaines de militaires, policiers et civils puissent enfin rendre des comptes à la justice.



dimanche 7 mai 2017

PIERRE LAURENT : « L'ÉLECTION DE MACRON EST FRAGILE »


LE CANDIDAT D'EN MARCHE! EMMANUEL MACRON A NETTEMENT BATTU
MARINE LE PEN AVEC 65,1% DES VOIX CONTRE 34,9%
À LA CANDIDATE DU FRONT NATIONAL. 
Ce soir, la candidate du Front national n'est pas élue. C'est un soulagement ! Une large majorité d’électrices et d’électeurs n’a pas voulu porter à la tête de l’Etat ses idées de haine et de division, son projet raciste et xénophobe, sa politique violemment discriminatoire, libérale et guerrière.
Nous, communistes, sommes fiers d'avoir œuvré avec clarté à cette défaite, car nous savons qu'elle continue à menacer la République et son unité.

Nous n'en voulons à aucun prix, ni aujourd'hui, ni demain.

Mais ce soir, notre cœur n'est pas à la fête. Notre pays vit des heures graves. Ce second tour est, à nouveau, une très sérieuse alerte pour toutes celles et ceux qui sont attachés à la démocratie et à l'égalité. Marine Le Pen, avec 35 % , obtient 14% de plus qu'au premier tour. C’est le résultat de la banalisation des idées d’extrême droite que nous sommes plus que jamais décidés à combattre. C'est aussi le résultat de décennies d’alternances politiques défavorables aux intérêts populaires, de trahisons et de renoncements des gouvernements successifs. Nous partageons ce soir la profonde colère des millions de personnes qui se sont senties piégées par ce second tour. Piège orchestré par les mécanismes de la Ve République usée et perverse. A l'avenir, nous ne voulons plus être obligés de voter par défaut pour battre l'extrême droite. Nous ne voulons plus la voir aussi haut. Pour cela, il faut construire la victoire d'un vrai changement de politique qui libère la France de la tutelle des marchés financiers, qui proclame « l'humain d'abord » et s'attaque à la domination de la finance en conquérant de nouveaux pouvoirs à tous les niveaux, qui ouvre le chemin d'une nouvelle société de bonheur, de solidarité, de justice, d'écologie, de paix et d’égalité.

Ces choix politiques de progrès, ce n'est pas Emmanuel Macron, candidat des milieux financiers, élu ce soir Président de la République qui les fera. Il veut tout marchandiser dans la société. Son élection est fragile. Les millions d’électeurs qui ont voté Macron ont d'abord voulu barrer la route de l’Elysée à Marine Le Pen. Déjà au premier tour, ils et elles étaient nombreux à voter pour lui par défaut pour éviter un duel entre Fillon et Le Pen. Son projet, très néo-libéral et porteur de graves régressions sociales et démocratiques, est minoritaire dans le pays. Ce qui reste à l'ordre du jour, c'est la construction d'une alternative de transformation sociale, écologique et démocratique à sa politique, et celle d'une nouvelle majorité de gauche pour la porter. Dès demain, et tout au long du quinquennat, les communistes seront mobilisés pour avancer dans cette voie avec toutes celles et ceux qui seront disponibles.

À la casse du Code du Travail qui affaiblirait les droits des travailleurs, nous opposerons une sécurité de l'emploi et de la formation pour éradiquer le chômage et la précarité, en créant de nouveaux pouvoirs dans les entreprises et sur les banques face aux marchés financiers. Au recul du droit à la retraite et à la privatisation de la Sécurité sociale facilitée par la suppression annoncée de cotisations sociales, nous opposerons un plan de défense et de développement de la Sécurité sociale. À la baisse de 60 milliards d’euros des dépenses publiques et à la suppression de 120 000 fonctionnaires, nous opposerons un plan de relance des services publics de proximité dans tous les domaines. Au recours aux ordonnances pour gouverner autoritairement, nous opposerons le respect de la démocratie. Nous serons de tous les combats contre les projets anti-sociaux de Macron, contre les projets ultra-réactionnaires de la droite et de l'extrême-droite.

C'est dans cet esprit que nous voulons conduire les élections législatives des 11 et 18 juin. Le PCF y engage dès ce soir toutes ses forces. Aucune majorité parlementaire n'est acquise pour personne. Notre peuple a une nouvelle chance pour décider de son présent et de son avenir.

Fort du vote de millions de citoyens pour Jean-Luc Mélenchon le 23 avril, avec toutes les forces qui ont soutenu sa candidature et toutes celles qui peuvent se joindre à nous, nous pouvons aller très haut ensemble pour élire à l'Assemblée nationale une forte représentation nationale. Unis, nous pouvons gagner dans de très nombreuses circonscriptions. Désunis, les gains seront limités et cela laisserait la place à des députés « En Marche ! », de droite ou d'extrême droite. Nous avons une grande responsabilité commune devant tous les électeurs de gauche et écologistes. Ils et elles nous demandent de nous unir.

Pour cela, un accord national large, équitable et représentatif, sous une bannière commune qui nous rassemble tous, France insoumise, Parti communiste, Ensemble !, citoyens du Front de gauche est nécessaire. Cela correspond à l'attente et à l'espoir de la majorité des électeurs qui ont porté leurs suffrages le 23 avril sur Jean-Luc Mélenchon. Le Parti communiste est prêt à un tel accord.

Dans tous les cas, ensemble nous pouvons agir pour barrer la route au Front national dans de nombreuses circonscriptions où il peut s'ancrer durablement. Nous pouvons choisir dans chaque circonscription le candidat qui nous donnera les chances maximales de gagner. Nous lançons à nouveau ce soir un appel solennel aux dirigeants politiques de la France insoumise : il n'est pas trop tard pour aboutir à un tel accord national. Et nous restons prêts, si cette ambition n'est pas partagée, à un accord même plus limité. Nous en appelons au dialogue sur tout le territoire dans les heures qui viennent.

Notre parti est engagé dans ces élections avec une ambition : « Faire entrer le peuple à l’Assemblée ». Les candidat-e-s communistes - Front de gauche que nous soutenons dessinent le visage de la France du monde du travail, du privé comme du public, travaillant dans tous les métiers, syndicalistes, citoyen-ne-s engagé-e-s dans leurs territoires, aux diverses origines, jeunes candidatures porteuses d’un renouveau politique ainsi que des femmes et des hommes d’expérience, forts de leur responsabilité d'élu-e local-e.

Avec eux, ce jeudi 11 mai à 19h, Pierre Laurent lancera notre campagne nationale lors d’un grand meeting au gymnase Japy, à Paris.

Soyons forts et unis dès demain pour poursuivre le combat contre l'extrême droite et faire reculer les idées de repli, pour engager dès maintenant la résistance et les projets alternatifs à la politique de casse sociale et d'aggravation de la crise et des inégalités que le nouveau Président compte mettre en œuvre.

Concrétisons ainsi la promesse d'une gauche nouvelle, née dans les urnes le 23 avril.



ARGENTINE: UN ANCIEN TORTIONNAIRE ARRÊTÉ À LA DEMANDE DE LA FRANCE


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L'OPÉRATION CONDOR: UNE CAMPAGNE D'ASSASSINATS
ET DE TERREUR APPROUVÉE PAR LA CIA

Ce Plan avait été appliqué dans les années 70 et 80 par les régimes militaires d'Argentine, de Bolivie, du Brésil, du Chili, du Paraguay et d'Uruguay pour éliminer tous les opposants politiques des militaires.

José Osvaldo Ribeiro avait été jugé et condamné en France en 2010 à 35 ans de prison pour l'enlèvement et la disparition de Jean-Yves Claudet, citoyen franco-chilien, le 31 octobre 1976.

Ribeiro, qui souffre de démence sénile, selon des sources médicales, est resté hospitalisé sous surveillance policière.

Il avait déjà été interpellé en 2001, à la suite d'un mandat d'arrêt du juge français Roger Le Loire qui demandait son extradition. Mais le gouvernement argentin de l'époque avait décidé par décret de rejeter toutes les demandes d'extradition pour des faits survenus sous la dictature militaire.

Cet ex-colonel "a été responsable de la mise en place du Plan Condor, c'est à dire de coordonner avec la police militaire du dictateur chilien Augusto Pinochet (1973-90), la DINA, l'arrestation d'opposants réfugiés en Argentine", selon un communiqué de l'avocate à l'origine de l'actuelle demande, Sophie Thonon-Wesfreid.

Plus d'un millier de militaires ont été condamnés en Argentine pour la persécution des opposants à la dictature depuis 2003, année de l'abrogation des lois d'amnistie par le président Nestor Kirchner (2003-2007).

afp

vendredi 5 mai 2017

VAROUFAKIS : « MACRON N’EST PAS PIRE QUE CHIRAC, LE PEN PAS MEILLEURE QUE SON PÈRE »


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L'ANCIEN MINISTRE DES FINANCES GREC
S'ENGAGE POUR FAIRE BARRAGE AU FN
PHOTO NEIL HALL
Dans une interview à «l'Obs », l'économiste grec Yanis Varoufakis, ancien ministre des Finances dans le gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras, insiste sur son désaccord avec Jean-Luc Mélenchon et réitère son soutien à Emmanuel Macron.
l'Obs
Le silence de Jean-Luc Mélenchon, qui ne dira pas ce qu'il votera au second tour de l'élection présidentielle dimanche 7 mai, tout comme il se refuse à appeler à voter Emmanuel Macron, suscite aussi des critiques dans les rangs de la gauche radicale européenne. C'est le cas de l'économiste grec Yanis Varoufakis, ancien ministre des Finances dans le gouvernement d'Alexis Tsipras, qui appelle à voter Macron. Interview.

En 2016, vous aviez déclaré qu’Emmanuel Macron avait été le seul ministre européen à comprendre réellement les enjeux de la crise grecque en 2015, alors qu'il était en charge de l'Economie dans le gouvernement de François Hollande. Cela a-t-il pesé dans votre décision de le soutenir ?

Lorsque j’étais le ministre des Finances de la Grèce, Emmanuel Macron fut en effet le seul ministre provenant d’un pays européen puissant à se montrer à la hauteur de la situation. Il comprenait les enjeux et voulait trouver une solution. Il a réellement essayé de nous aider en proposant sa médiation entre François Hollande et Alexis Tsipras, comme je le raconte dans ma tribune dans « Le Monde ».

EMMANUEL MACRON LORS DE SON DISCOURS DE
CAMPAGNE À CHÂTELLERAULT (VIENNE) LE 28 AVRIL.
PHOTO YOHAN BONNET / HANS LUCAS POUR LE MONDE
Mais ce n'est pas la question : mon soutien à Macron n’est pas dû à notre relation personnelle. La réalité, c’est que nous sommes devant une situation précise : ce sera Macron ou Le Pen. J'aurais soutenu n'importe quel candidat qui ne provenait pas du milieu néofasciste et xénophobe, qui se nourrit de la haine des autres, face à Mme Le Pen, au deuxième tour de l’élection présidentielle française.

Comprenez-vous cependant l’attitude de Jean-Luc Mélenchon, dont vous êtes proche, qui refuse d'appeler à voter Emmanuel Macron au second tour ?

Je ne peux pas comprendre qu'un camarade applique une politique de distances égales envers les néofascistes et les néolibéraux. En tant qu’hommes de progrès et en tant qu'hommes de gauche, nous devons être cohérents. En 2002, nous avons soutenu Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen.

La situation est-elle différente aujourd’hui ? Je ne crois pas du tout que Macron puisse être considéré comme un choix pire que Chirac, comme je ne crois pas non plus que Mme Le Pen puisse être perçue comme meilleure que son père. Nous n'avons donc pas le droit de mettre les deux candidats à la présidence française sur le même plan. On ne l’a pas fait en 2002, je ne vois pas pourquoi on devrait le faire aujourd’hui.  

En 2015, les efforts d'Emmanuel Macron pour vous aider et aider la Grèce n’ont pas eu de résultat concret. N’avez-vous jamais douté de sa sincérité ?

Je ne fais confiance à aucun homme politique, il faut que ce soit clair. Et je ne dis pas que je lui ferai confiance s'il est élu président. J’espère qu’il  sera capable de saisir les enjeux et de relever les défis historiques qu’il aura devant lui une fois à l’Elysée. Mais je ne sais pas du tout s’il sera à la hauteur, et je ne peux en aucun cas en être le garant.

Ne vous est-il pas pénible de soutenir un homme politique qui défend le néolibéralisme que vous-même combattez depuis des années ?

Je suis totalement opposé à sa conception du marché du travail. Je lui indique clairement qu’il nous trouvera face à lui sur ce sujet. Je lui ai envoyé d'ailleurs un message personnel dans lequel je lui ai signifié que s'il continue, une fois élu, à persister dans la voie de la dérégulation du marché du travail et de la baisse de l’impôt sur la fortune, je m'opposerai à lui et je le combattrai avec autant de force et de vigueur que je le soutiens aujourd’hui. 

Il appelle comme vous à « refonder » l’Europe. Que pensez-vous de son projet pour l'Union européenne et la zone euro ?

Nous avons la même analyse de ce qui ne marche pas dans l’architecture et le fonctionnement de la zone euro. Mais nos avis divergent nettement sur les solutions à apporter. Emmanuel Macron défend un modèle fédéral pour l’Union européenne et pour la zone euro qui n’a aucun rapport avec un fédéralisme réellement démocratique.

Mais je n'oublie pas qu'il a montré en 2015 certaines choses très positives : il a révélé que non seulement il comprenait les enjeux mais aussi qu'il était prêt à en découdre avec François Hollande et Angela Merkel en assumant le coût et le risque politique qui va avec ce choix. 

Osera-t-il s’engager sur cette voie s'il est élu président de la République française ? La question mérite d’être posée. Mais c’est l’histoire qui nous le dira, pas moi. Cependant, même s'il ne trouve pas le courage de le faire, j'insiste sur le fait qu’il est nécessaire de le soutenir : il est d’une importance capitale d’empêcher Mme Le Pen d’avoir les leviers du pouvoir entre les mains. Car ce serait lui donner le pouvoir de répression de l’État…


Propos recueillis par Pavlos Kapantais

mardi 2 mai 2017

ARAUCARIA ARAUCANA - TRAILER



lundi 1 mai 2017

CHILI-SCISSION DE LA COALITION EST UN GOUVERNEMENT AVANT L'ÉLECTION DE NOVEMBRE

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CAROLINA GOIC PHOTO CAMILO MELÚS 
Les démocrates chrétiens chiliens ont voté samedi contre la participation à des primaires de la gauche et du centre, une décision qui divise la coalition de gouvernement de Michelle Bachelet et pourrait augmenter les chances de victoire de la droite à l'élection présidentielle de novembre.
Les délégués du Parti démocrate-chrétien du Chili ont voté à 63% pour que leur candidate, Carolina Goic, âgée de 44 ans, se présente à l'élection présidentielle sans passer par des primaires l'opposant aux candidats de la coalition de la Nouvelle Majorité.

La coalition de la présidente socialiste Michelle Bachelet, qui va des communistes aux radicaux et aux démocrates chrétiens, a dominé la scène politique du Chili depuis la transition démocratique de 1990.

L'incapacité du bloc à se doter d'un candidat unique est susceptible de favoriser le conservateur Sebastian Pinera, défenseur de l'économie de marché, qui fut président de 2010 à 2014 et rassemble un large soutien à droite.

Les démocrates chrétiens sont l'une des premières formations du pays, ils détiennent environ 16% des sièges dans les deux chambres du Congrès.

L'indépendant de gauche Alejandro Guillier, inconnu en politique il y a encore un an, apparaît comme le principal concurrent de la droite.

Une agrégation de sondages publiée la semaine dernière par Tresquintos attribuait 41% des intentions de vote au conservateur Pinera, suivi d'Alejandro Guillier et seulement 3% à la candidate démocrate-chrétienne Carolina Goic. (Rosalba O'Brien; Julie Carriat pour le service français)

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