vendredi 29 septembre 2017

AU CHILI, LA COMMUNAUTÉ MAPUCHE EN COLÈRE


 AU CHILI, LA COMMUNAUTÉ MAPUCHE EN COLÈRE
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AU CHILI, GRÈVE DE LA FAIM ET MANIFESTATION DES INDIENS MAPUCHES


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DESSIN TARDI
Ils affichaient leur soutien au "Lonko" (chef) Alfredo Trancal et aux trois frères Trangol détenus depuis quinze mois dans la prison de Temuco, dans le sud du Chili. Accusés d’avoir brûlé un temple évangélique en 2016 près de cette localité de la province d’Araucanie, les quatre militants demandent à être jugés par la justice ordinaire.

Actuellement détenus en vertu des dispositions de la loi "antiterroriste" – en vigueur au Chili depuis la dictature du général Pinochet –, les quatre militants et leurs soutiens dénoncent une justice d’exception. Celle-ci permet aux autorités de maintenir en détention des suspects pendant deux ans sans jugement, d’avoir recours à des témoins secrets et de durcir les peines en cas de condamnation.

Plus de 110 jours de grève de la faim

La manifestation était organisée par les militants mapuches au 110ème jour de grève de la faim des quatre détenus de Temuco.

Quelques jours plus tôt, cinq autres membres de la communauté mapuche emprisonnés à la suite d'autres actes de violence survenus dans la région ont annoncé qu'ils se joignaient à la grève de la faim de leurs compagnons.

Les Mapuches du Chili ont combattu la conquête espagnole pendant près de trois siècles et comptent aujourd’hui une population de 700 000 personnes (sur les 17 millions d'habitants que compte le Chili).

Principale minorité indienne du Chili, leur frange militante réclame la restitution des terres "ancestrales" saisies par l'État à la fin du XIXe siècle. Situées dans le sud chilien, ces terres appartiennent désormais à des entreprises forestières.

Depuis une quinzaine d’année, ce mouvement de récupération des terres a connu de nombreux épisodes de violences. Notamment des assassinats (de policiers, d’agriculteurs, de militants indigènes) et des incendies de biens ou de forêts.

Au Chili, de nombreux militants mapuches sont emprisonnés, une situation que dénoncent régulièrement les organisations de défense des droits de l'Homme.


Adapté de l’espagnol par David Gormezano.



lundi 25 septembre 2017

ARGENTINE : OÙ EST SANTIAGO MALDONADO, PREMIER DISPARU DE LA PRÉSIDENCE MACRI ?

MOBILISATION POUR « LE RETOUR EN VIE » DE SANTIAGO MALDONADO
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Santiago Maldonado, 28 ans, a été vu pour la dernière fois le 1er août dernier, lorsque la gendarmerie argentine menait une énième opération de répression contre la communauté autochtone mapuche en lutte («Lof» en Résistance du Cushamen, «Lof» étant un terme indien qui désigne une communauté indigène) qui manifestait sur la route nationale n°40, dans la province du Chubut, dans le Sud du pays, sur une propriété de la multinationale Benetton, territoire revendiqué par les Mapuches.

Jeune activiste solidaire de la cause autochtone, des témoins oculaires affirment qu’il aurait été capturé, frappé puis chargé à bord d’une camionnette aux insignes de la gendarmerie argentine. Depuis cette date, le discours du gouvernement argentin a changé à de multiples reprises, niant tout d’abord toute responsabilité de la gendarmerie dans la disparition du jeune activiste solidaire de la cause mapuche. L’affaire, néanmoins, a été requalifiée par la justice comme un cas de «disparition forcée», un terme qui, en Argentine, évoque les heures les plus sombres de l’histoire du pays.

Il s’agit donc de la première disparition d’un activiste sous la présidence Mauricio Macri qui était pourtant récemment félicité par le vice-président états-unien Mike Pence, lors de sa tournée latino-américaine, pour sa bonne gestion du pays.

La méthode de la disparition forcée a été introduite dans les années 1970 par les forces de répression argentines, instruites notamment par d’anciens officiers français ayant servi en Indochine et en Algérie. C’est en faisant «disparaître» les militant-e-s, activistes et opposant-e-s que la dernière dictature argentine a mené sa sale guerre qui a fait 30 000 victimes entre 1976 et 1983.

L’affaire Santiago Maldonado, dont personne n’a aujourd’hui de nouvelles, est en train de générer, en Argentine, une crise politique majeure. Le 2 septembre, une énorme manifestation, à Buenos Aires, et d’autres, en province, de même que plusieurs rassemblements organisés devant les ambassades et consulats d’Argentine dans les Amériques et en Europe ont réclamé, à nouveau, «l’apparition» de Santiago Maldonado, sain et sauf. L’avant-veille, des perquisitions étaient conduites contre des locaux de partis politiques de gauche à Córdoba, en raison de liens avec la résistance mapuche, qualifiée de «terroriste» par les autorités, alors que des membres du gouvernement continuaient à véhiculer l’idée selon laquelle Maldonado serait «passé à la clandestinité», voire aurait été assassiné par les Mapuches de Cushamen. Ce discours et ces pratiques ne sont pas sans rappeler la façon dont les autorités de la dictature se couvraient pour occulter les enlèvements de militant-e-s dans les années 1970 et justifier la répression.

En ce douzième anniversaire de la disparition de Julio López, ancien détenu disparu sous la dictature et enlevé à nouveau, le 18 septembre 2006, alors qu’il avait témoigné dans un procès intenté pour crime contre l’humanité contre des responsables de la police sous le régime militaire, nous joignons aux voix à celles de centaines de personnalités du monde de la culture, des idées, de l’art, de la politique et du mouvement social, comme Miguel Ángel Estrella, Noam Chomsky, Adolfo Pérez Esquivel ou Piedad Córdoba, pour demander au gouvernement argentin qu’il fasse toute la lumière sur cette affaire et pour exiger la réapparition, sain et sauf, de Santiago Maldonado. 

samedi 23 septembre 2017

ARGENTINE. CRI DE GUERRE MAPUCHE CONTRE BENETTON


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FACUNDO JONES HUALA 
Lui se définit comme un combattant de la liberté. Il est le chef coutumier des Mapuches, le dernier représentant d’une lignée indigène qui, du début du XVIIe siècle jusqu’à la fin du XIXe, dominait la Patagonie avant d’en être expulsée par les Argentins [lors de la tristement célèbre Conquête du désert, campagne militaire sanglante lancée entre 1878 et 1885]. La terre mapuche s’étirait de la côte atlantique aux confins du Pacifique en un long sillon ininterrompu.

Depuis deux ans, avec une communauté réduite à quelques milliers d’individus, ce jeune guerrier mène une lutte qui semblait impossible, archaïque, déconnectée des dynamiques politiques et économiques qui régissent les équilibres dans les États modernes. Mais la présence du groupe Benetton sur un territoire de 900 000 hectares où paissent quelque 100 000 brebis fournissant 10 % de la précieuse laine avec laquelle sont fabriqués les vêtements de la célèbre marque de prêt-à-porter de Trévise [en Italie] a mis le feu aux poudres et provoqué un affrontement qui couvait depuis au moins un siècle.

Un peuple de la terre en colère

La lutte des Mapuches, commencée il y a trois ans, presque en sourdine, par de petites revendications aussitôt rejetées par d’éphémères concessions et des décrets judiciaires, s’est très rapidement transformée en guérilla. Deux cents indigènes ont occupé une parcelle de la propriété des Benetton, acquise en 1991, et s’y sont installés en créant des campements.

Ainsi renaissait de ses cendres une civilisation qui avait été expulsée manu militari, reléguée dans quelques réserves que le gouvernement argentin avait destinées aux descendants des Mapuches, dont le nom signifie “le peuple de la terre”.

L’occupation a ravivé des espoirs jamais éteints et ranimé des sentiments que l’on croyait disparus. Des dizaines de familles, avec leurs anciens et leurs enfants, ont fini par essaimer, comme une tache de léopard, dans d’autres parties du domaine Benetton.

Carlo, le benjamin de la famille d’industriels textiles, prend alors l’affaire en main. C’est lui qui s’occupe de cette branche de l’exploitation. Il se rend en Patagonie plusieurs fois par an. Dans un premier temps, il tente de régler le litige par la conciliation. Il trouve un médiateur en la personne de Ronald McDonald, un Écossais coriace arrivé enfant en Patagonie. C’est un type dur, qui n’est pas du genre à prendre des gants. Il connaît cette terre, sait faire face aux imprévus. Il gère l’immense propriété et commente :
« Ils me semblent totalement irréalistes. C’est comme si aujourd’hui j’allais à Inverness, en Écosse, revendiquer la terre de mes ancêtres. C’est ridicule. »
Les Mapuches résistent. Il commettent de petits attentats, allument quelques incendies, dispersent les troupeaux, préparent des défenses artisanales. Armés de lances et de fusils, montés à cru sur leurs chevaux, ils patrouillent les terres reconquises.

Les errements des autorités argentines

Benetton cherche alors des recours légaux et se tourne vers la justice argentine. Il affirme, carte en main, que ces indigènes sont arrivés du Chili et que c’est donc au Chili de s’en occuper. L’Argentine lui donne raison, car elle ne veut pas d’autres problèmes. Mais elle joue la montre. Elle est en effet contrainte par un article de sa Constitution nationale qui reconnaît aux Mapuches la propriété de cette terre qu’ils occupaient traditionnellement. Elle envoie des détachements de police, traitant l’affaire comme un problème d’ordre public. Mais elle se heurte à une résistance inattendue.

Pour ne rien arranger, l’affaire prend un retentissement national. Les ONG et associations de défense des indigènes se sont mobilisées. La question est en effet très sensible en Amérique latine. Les sabotages se poursuivent et Benetton est dans l’œil du cyclone. Les affrontements redoublent d’intensité. Dans les villes de Bariloche, Esquel et El Bolsón [provinces de Río Negro et de Chubut], de féroces batailles opposent les militants aux forces de l’ordre. Il y a des arrestations et on compte plusieurs blessés.

Puis un sympathisant, [supposément] embarqué par les gendarmes, disparaît. Il s’appelle Santiago Maldonado et il a 28 ans. Il vivait à El Bolsón, avec une communauté d’indigènes. Sa disparition est dénoncée haut et fort, faisant ressurgir le spectre des méthodes brutales de la dictature argentine [1976-1983]. Le cas des Mapuches acquiert une dimension internationale.
Pour éteindre l’incendie, il ne reste plus qu’à frapper le mouvement à sa tête [estiment les autorités argentines]. Privé de son leader, il ne tiendra pas longtemps. Fin juin 2017, le chef Huala, passé dans la clandestinité, est capturé et incarcéré à la prison d’Esquel, à 1 800 kilomètres au sud de Buenos Aires, dans l’attente de son extradition au Chili. Les militants accentuent la pression en multipliant les manifestations et le mouvement prend de l’ampleur. Une vingtaine d’hommes, le visage dissimulé sous des écharpes et des passe-montagnes, saccagent la maison de la province de Chubut [à Buenos Aires], laissant derrière eux des paquets de tracts signés de la Résistance ancestrale mapuche (RAM).

Depuis sa cellule, Facundo Jones Huala donne des interviews à la presse. “Nous en avons assez de l’oppression, du vol de nos terres, déclare-t-il. Nous en avons assez de nous faire massacrer et arrêter quand bon leur semble. Mon cri de résistance a fait naître un nouvel espoir chez les gens qui ont commencé à récupérer ce qui a appartenu à nos ancêtres.

Et devant la prison, une pancarte bien en vue clame : “Le Paradis perdu ne peut plus attendre.”

Daniele Mastrogiacomo
Un gênant mystère

«  OU EST-IL? »
Où est Santiago Maldonado ?” s’interroge encore et toujours, à l’instar de toute la presse, le quotidien Página12. Le jeune artisan au look baba cool a disparu le 1er août après une intervention musclée de la police dans le campement mapuche de plein air, baptisé Pu Lof .

Ce jour-là, l’incursion des gendarmes sur le campement disperse les militants et des témoins assurent qu’ils ont vu Santiago Maldonado se diriger vers la rivière avant d’être supposément rattrapé par les forces de l’ordre et introduit de force dans une camionnette.

Après être d’abord resté “silencieux, avant d’évoquer des hypothèses inconsistantes et de soulever des doutes” à l’encontre des Mapuches eux-mêmes, souligne le journal Perfil, le gouvernement prend finalement la mesure de l’opprobre qu’il allait s’attirer, et fait diligenter une enquête plus poussée sur la gendarmerie. Le 12 septembre, le quotidien Clarín rapporte la confession d’un gendarme admettant pour la première fois depuis un mois et demi “qu’il avait agressé un manifestant en capuche” avec une pierre. L’Argentine est suspendue au douloureux mystère de cette disparition qui fait ressurgir les souvenirs du temps des dictatures (1976-1983).

vendredi 22 septembre 2017

[DISCOURS DE COLIN POWELL DEVANT L'ONU]


 DISCOURS DE COLIN POWELL DEVANT L'ONU 

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05 Févr. 2003 - Reportage. Le secrétaire d'État américain Colin POWELL a prononcé aujourd'hui un discours attendu devant le conseil de sécurité de l'ONU, concernant les preuves des liens du régime irakien avec Al -Qaïda, ainsi que la détention par l'Irak d'armes de destruction massive. Commentaire sur images factuelles, alternant avec des extraits du discours de Colin POWELL.

mercredi 20 septembre 2017

MESSAGE D'ALEJANDRO GUILLIER À LA DIASPORA CHILIENNE


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MESSAGE D'ALEJANDRO GUILLIER
 À LA DIASPORA CHILIENNE
 

ALEJANDRO GUILLIER CANDIDAT À LA PRÉSIDENTIELLE 2017
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ALEJANDRO GUILLIER 

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samedi 16 septembre 2017

CHILI : DIVISIONS SUR LA PROTECTION DE L'IDENTITÉ DES VICTIMES DE LA DICTATURE


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PRÈS DE 1 200 DOSSIERS RESTAIENT OUVERTS 
 EN 2016 POUR CRIME CONTRE L'HUMANITÉ. 
 PHOTO FERNANDO LAVOZ
Michelle Bachelet tente d'accélérer les procès des bourreaux de la dictature chilienne, mise en place en 1973. Cet anonymat a permis de récolter de nombreux témoignages.
UN ENFANT PASSE DEVANT DES 
PHOTOS DE LA PÉRIODE DE LA 
DICTATURE DE PINOCHET EXPOSÉES 
DANS LE STADE NATIONAL DE 
SANTIAGO, LE 10 FÉVRIER 2015 
PHOTO  MARTIN BERNETTI 
Le Chili reste traumatisé par la dictature mise en place après le coup d'État du 11 septembre 1973. Le renversement du président socialiste Salvador Allende par le général Pinochet a marqué le début d'une période sombre de l'histoire chilienne qui aujourd'hui fait encore débat. En effet, aujourd'hui, le pays est divisé sur la question du secret de l'identité des personnes torturées pendant la dictature. La présidente Michelle Bachelet souhaite lever la protection de l'identité de ces personnes dans le but d'accélérer les procès des bourreaux.

Brûlures des parties génitales, électrocutions, viols par des animaux : c'est justement cet anonymat, prévu pour une durée de 50 ans, qui a fait que nombre de victimes ont osé raconter en 2003 les sévices endurés à la Commission sur la prison politique et la torture, baptisée Commission Valech. Cette entité, mise en place par le président de l'époque Ricardo Lagos (2000-2006), a entendu 35 000 personnes et établi que près de 28 000 Chiliens avaient été torturés sous le régime militaire, un des plus durs d'Amérique latine.

1 184 dossiers pour crime contre l'humanité

Ces témoignages ont été compilés dans un rapport secret remis à Ricardo Lagos à l'occasion du 30e anniversaire du coup d'État du 11 septembre 1973. Ils ont servi de base à la rédaction d'un volet public, où les noms ne figurent donc pas. Les mauvais souvenirs de cette page de l'histoire chilienne viennent d'être ravivés par la présidente Michelle Bachelet, elle-même torturée, et sa volonté d'accélérer l'examen d'un projet de loi visant à lever le secret sur ces déclarations.

Il s'agit, pour la dirigeante socialiste, de donner accès à la justice aux documents et témoignages fournis à l'époque à la commission, afin de faire avancer « des procès qui peuvent être aujourd'hui paralysés, et de participer concrètement à l'obtention de la vérité », a déclaré lundi la chef de l'État socialiste, lors de la commémoration du 44ème anniversaire du putsch du général Pinochet. Elle souhaite suivre l'exemple de la Commission Rettig qui, en 1991, un an après la fin du régime militaire (1973-1990), avait établi les circonstances de la mort ou de la disparition de 3 197 personnes, ouvrant la voie à des enquêtes et à des procès.

Toutes procédures confondues, en juillet 2016, la justice chilienne conservait ouverts 1 184 dossiers pour crime contre l'humanité, tandis que jusqu'en 2015, 344 anciens agents de la dictature étaient en train de purger leur peine, selon un rapport de l'université Diego Portales. « Personne n'aime rendre publiques les humiliations subies », a déclaré l'ex-président Ricardo Lagos, ouvertement opposé à cette initiative. Outre les indemnités versées aux victimes, la Commission Valech avait prévu de conserver l'anonymat de ces témoignages pendant 30 ans. Mais le sujet était tellement sensible que le président Lagos avait porté ce délai à 50 ans, soit jusqu'en 2054.

Cacher les souvenirs douloureux

« Le but était de connaître la vérité et non pas de faire justice. Tous ceux qui venaient témoigner avaient la garantie que leurs déclarations resteraient confidentielles », a poursuivi Ricardo Lagos. Beaucoup de personnes, a ajouté l'ancien président, « ont témoigné [...] et ont ensuite demandé à ce que leurs déclarations soient effacées, car elles avaient peur ». Si la crainte de représailles s'est estompée avec les années, la honte de voir ses souffrances exposées sur la place publique et devant leurs proches a provoqué une levée de boucliers.

Le témoignage rapporté par l'ex-président Lagos illustre cet embarras. Alors que la Commission Valech était sur le point de conclure ses travaux, une femme, qui avait été régulièrement violée par ses tortionnaires alors qu'elle n'était âgée que de 15 ans, s'était approchée de lui. « J'espère être encore en vie à 80 ans et je ne veux pas que, moi vivante, mes petits-enfants puissent découvrir les atrocités dont a été victime leur grand-mère », a-t-il raconté. Protégés par l'anonymat, nombre de prisonniers du régime ont avoué avoir dénoncé leurs propres camarades sous la torture, argumente également Ricardo Lagos.


LA JUSTICE FRANÇAISE SE DONNE UN MOIS POUR DÉCIDER DE L’EXTRADITION DE MARIO SANDOVAL VERS L’ARGENTINE

CAPTURE D'ÉCRAN TWITTER
La cour d’appel de Versailles a commencé à examiner jeudi la requête d’extradition de l’ex-policier franco-argentin accusé de crimes contre l’humanité pendant la dictature. 
Dans une salle d’audience pleine à craquer de pancartes avec l’image d’Hernan Abriata, un jeune militant argentin séquestré en 1976 par la police pendant la dictature militaire (1976-1983), la cour d’appel de Versailles a remis au 19 octobre sa décision sur le sort de Mario Sandoval. Cela fait cinq ans que l’Argentine réclame l’extradition de cet ex-policier argentin, installé à Paris depuis 1985 et naturalisé français en 1997, soupçonné d’avoir participé à une centaine de crimes sous les ordres du régime du général Jorge Videla – dont l’enlèvement d’Hernan Abriata. Il est poursuivi à Buenos Aires pour « crimes contre l’humanité, privation de liberté et torture ayant entraîné la mort». 

BEATRIZ CANTARINI DE ABRIATA,
MÈRE DE HERNAN ABRIATA,
DEVANT L’AMBASSADE DE FRANCE
À BUENOS AIRES, LE 9 AVRIL 2014.
PHOTO DANIEL GARCIA  
Lors de l’audience, jeudi 14 septembre, M. Sandoval a nié une énième fois les accusations qui fondent la requête d’extradition demandée en mars 2012 par le juge Sergio Torres, chargé de l’affaire dite « de l’Ecole de mécanique de la marine », un centre de rétention et de torture de la junte militaire, où quelque cinq mille opposants ont disparu.

Comme il l’avait fait devant la cour d’appel de Paris en 2014 et devant la Cour de cassation en 2015, l’avocat de la défense, Me Bertrand Lampidès, a insisté notamment sur la thèse de l’homonymie : son client ne serait pas le bourreau que l’Argentine réclame. Buenos Aires assure pourtant avoir présenté devant la justice française nombre d’éléments qui prouveraient le contraire, incluant son document d’identité, des photos et son ancien dossier personnel au sein de la police, lorsqu’il était officier.

La « disparition forcée », absente du code pénal

BEATRIZ CANTARINI DE ABRIATA, MÈRE DE HERNAN ABRIATA,
DEVANT L'AMBASSADE DE FRANCE À BUENOS AIRES EN 2014
PHOTO DANIEL GARCIA 
L’extradition avait été autorisée par la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris en mai 2014, puis freinée par un arrêt de la Cour de cassation en février 2015 et renvoyée devant la cour d’appel de Versailles pour y être réexaminée. Ce qui faisait débat entre les magistrats : la « disparition forcée » — considérée comme un crime contre l’humanité imprescriptible par l’Argentine et par la convention contre les disparitions forcées adoptée par l’ONU en 2006, dont la France est signataire — ne figure pas dans le code pénal français.

« L’audience [du 14 septembre] s’est très bien passée. La présidente a fait un résumé excellent, ce qui laisse deviner qu’elle est très sensible au dossier », a estimé de son coté Me Sophie Thonon-Wesfreid, l’avocate de l’Etat argentin, se montrant optimiste quant à la possibilité d’un avis favorable de la cour le 19 octobre. Cet avis ne sera probablement pas définitif, prévient néanmoins l’avocate, puisque M. Sandoval peut encore saisir d’autres instances telles que le Conseil d’Etat pour éviter de comparaître devant la justice argentine.

Le 8 septembre, des enseignants-chercheurs de l’Institut des hautes études de l’Amérique latine — où Mario Sandoval a donné des cours de relations internationales entre 1999 et 2005 —, ont adressé une lettre à la cour d’appel de Versailles pour lui demander d’autoriser son extradition. « Nous déplorons que M. Mario Alfredo Sandoval, ayant joui d’une complète impunité après la chute de la dictature, ait été amené par le passé à enseigner à l’Iheal en tant qu’intervenant extérieur, écrivent-ils. Ceci est contraire à toute l’histoire de l’Iheal, qui a accueilli de nombreux exilés de régimes autoritaires latino-américains et continue d’être un refuge contre toutes les persécutions. »

Le 22 mai, la famille d’Hernan Abriata avait également remis une lettre à l’ambassadeur français à Buenos Aires, demandant à Emmanuel Macron d’intercéder pour que Mario Sandoval réponde aux accusations à son encontre devant la justice argentine.

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YANIS VAROUFAKIS : « LA FRANCE PARTICIPE DÉSORMAIS À LA COURSE AU MOINS-DISANT SOCIAL ET FISCAL »


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ALEXIS TSIPRAS SUR LA COLLINE DE LA PNYX, À ATHÈNES,
AVEC EMMANUEL MACRON, JEUDI 7 SEPTEMBRE 2017.
PHOTO ALKIS KONSTANTINIDIS
Dans cette tribune au « Monde », l’ancien ministre grec estime, avec ses deux cosignataires James K. Galbraith et Aurore Lalucq, que le président français fait doublement fausse route avec sa réforme XXL du marché du travail.
Tribune. Le grand plaidoyer européen d’Emmanuel Macron au pied de l’Acropole d’Athènes, le jeudi 7 septembre, cache mal la double impasse dans laquelle le président est enfermé.

 JAMES K. GALBRAITH, AURORE LALUCQ ET YANIS VAROUFAKIS 

Certes, Emmanuel Macron n’est pas François Hollande. Sur la scène européenne, le nouveau président français a rapidement mis en scène sa ­volonté de rompre avec un quinquennat durant lequel la France aura trop souvent été spectatrice des discussions et des confrontations européennes. Et il a une idée : en échange d’une réforme XXL du marché du travail, il pense pouvoir obtenir de la chancelière, ­Angela Merkel, et de son ministre des finances, Wolfgang Schäuble, une nouvelle étape dans la construction européenne.

La première impasse touche à la réalisation même de ce « deal » politique. Que demandait initialement le président français à ses homologues allemands ? Une fédération « light », c’est-à-dire une zone euro avec un semblant de budget commun (1 % du PIB de la zone), des eurobonds (obligations européennes fédérales), des projets d’investissements au ­niveau fédéral et une assurance des dépôts bancaires.

Compte tenu de l’importance de la crise, de la taille des dettes publiques engendrées pour éviter la faillite du secteur bancaire, et de l’état social de l’Europe, ce projet initial était déjà totalement anachronique.

L’Eurogroupe, cette boîte noire antidémocratique

Surtout, cette demande a vite tourné court. Non seulement Mme Merkel et M. Schäuble ont rejeté cette proposition de fédération « light », mais Martin Schulz, le candidat dit « social-démocrate », aussi. Emmanuel Macron se voit proposer à la place une transformation du Mécanisme européen de stabilité (MES) en fonds monétaire européen capable d’accorder sous ­conditions des prêts pour financer certains investissements et le paiement des indemnités chômage.
LA « TROÏKA », APRÈS ATHÈNES, POURRAIT AINSI S’INSTALLER À PARIS OU À ROME
Il peut paraître difficile de distinguer cette contre-proposition de celle du président Macron. Pourtant, il existe une différence fondamentale : elle touche au contrôle démocratique. Car la structure de décision n’est autre que celle de l’Eurogroupe, cette boîte noire antidémocratique au sein de laquelle l’intérêt général et l’esprit de compromis ont laissé place, à l’abri du regard des citoyens, à un diktat économique nommé austérité.

Si un tel projet voyait le jour, chaque euro versé le serait sous les conditions très strictes de la « troïka » qui, après Athènes, pourrait ainsi s’installer à ­Paris ou à Rome. Un projet que M. Schäuble a toujours assumé, mais qui marquerait une nouvelle étape vers l’effondrement du projet européen et constituerait un cadeau de plus à l’internationale des nationalismes.
Le chemin d’un « new deal »

Le président Macron entraîne son pays à marche forcée, mais aussi ­l’Europe, dans une seconde impasse. ­Depuis trente ans, les politiques de flexibilisation du marché du travail ont prouvé leur efficacité dans un seul domaine : redistribuer de la pauvreté. Le gouvernement affiche néanmoins sa détermination, convaincu que la mise en concurrence grandissante des salariés entre eux a déjà fait son travail de division des mobilisations. Mais faut-il être à ce point dogmatique pour ne pas voir que le délitement social sera l’essence du retour en force des réactionnaires, qui ont déjà rassemblé 11 millions de voix en mai dernier ?
LES ORDONNANCES AFFAIBLISSENT LE REMPART SOCIAL FRANÇAIS
La loi travail XXL n’est pas qu’une atteinte à la protection des salariés ­français. Elle mènera la vie dure à l’ensemble des Européens. Car les ordonnances affaiblissent le rempart social français, qui avait jusque-là joué un rôle essentiel de contrepoids aux politiques d’austérité, en France comme en ­Europe. Cette loi entérine en outre la concurrence déloyale comme projet économique. Mise en concurrence des salariés, volonté de réformer la fiscalité pour attirer les traders de la City : la France participe désormais à la course au moins-disant social et fiscal.

L’impasse est évidente, le cercle vicieux saute aux yeux : les voisins de la France iront plus loin, et ainsi de suite. Face à cette pente dangereuse pour la France et pour l’Europe, il existe un projet alternatif, crédible, solide. Un plan européen qui refuse de céder aux sirènes du nationalisme. Cet autre chemin, c’est celui d’un « new deal » qui ouvre une nouvelle ère de prospérité partagée, fondée sur des principes très simples : chaque Européen doit pouvoir accéder à un emploi payé correctement, à un logement décent, à des services publics de qualité, le tout en harmonie avec la nature.

Socialiser une partie des retours sur capitaux

Ce chemin passe par un investissement massif dans ce qui fait du sens : la transition sociale et écologique du continent. Les défis sont immenses. Préserver les écosystèmes et leurs trésors, laisser les énergies fossiles dans le sol, accompagner la sortie du nucléaire en France et celle du charbon en ­Pologne, financer les infrastructures vieillissantes en Allemagne, à un moment où l’Europe souffre de sous-investissement chronique.
LES PROGRESSISTES EUROPÉENS DOIVENT S’ORGANISER PAR-DELÀ LES FRONTIÈRES, POUR QU’IL SOIT À NOUVEAU POSSIBLE DE REGARDER L’AVENIR AVEC ESPOIR
Cet autre chemin, c’est celui qui donne à chacun la possibilité de vivre sa vie, en créant un fonds de lutte contre la pauvreté, prémices à une assurance-chômage européenne, en proposant un revenu de base fondé sur les dividendes, qui viendrait socialiser une partie des retours sur capitaux, ou encore en créant des emplois garantis pour ceux et celles qui en feront la demande.

Cet autre chemin consiste à renouer avec la grande promesse démocratique, celle d’un contrat politique entre des citoyens et des peuples qui, s’ils ne sont pas tous d’accord entre eux, assument la confrontation au sein d’institutions transparentes et pleinement démocratiques.

Aujourd’hui, les défenseurs de la concurrence de tous contre tous nient l’existence de cette alternative. Les progressistes européens doivent s’organiser par-delà les frontières, pour qu’il soit à nouveau possible de regarder l’avenir avec espoir.

Les signataires de la tribune : Yanis Varoufakis, ancien ministre grec des finances et cofondateur du mouvement de démocratie européen Diem25 ; James K. Galbraith, professeur de politique sociale et d’économie à la LBJ School de l’Université du Texas à Austin (États-Unis); Aurore Lalucq, codirectrice de l’Institut Veblen pour les réformes économiques.

jeudi 14 septembre 2017

CALEXICO – “HOUSE OF VALPARAISO”




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CALEXICO – “HOUSE OF VALPARAISO” 
DURÉE : 00:02:49


mardi 12 septembre 2017

CUBA : COMMUNIQUÉ D'INFORMATION DE L’ÉTAT-MAJOR NATIONAL DE LA DÉFENSE


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PHOTO 11ALIVE

Les personnes décédées se nomment :

PROVINCE DE LA HAVANE

Osvaldo Abreu Barroso

71 ans, titulaire de la carte d’identité No 45122000406, domicilié rue Valle 171 entre Pasaje H. Upman et Basarrate, municipalité Plaza de la Revolución, La Havane.

Cause : chute sur un câble électrique en tentant de décrocher une antenne de télévision.

Alberto Francisco Flores Garcia

77 ans, titulaire de la carte d’identité No 50012600361, domicilié au No 70 de la rue Economia, entre Apodaca et Corrales, municipalité de la Vieille Havane, La Havane.

Cause : Se trouvant à l’angle des rues Egido et Arsenal, il a été écrasé par un poteau électrique arraché par le vent.

Maria del Carmen Arregoitia Cardona

27 ans, titulaire de la carte d’identité No 90082623056, domiciliée rue 50, appartement No 7, communauté militaire Baracoa, municipalité de Bauta, province d’Artemisa.

Cause : Chute d’un balcon d’un 4e étage d’un édifice sis à Galeano, entre les rues Zanja et San José, municipalité de Centro Habana, sur l’autobus à bord duquel elle voyageait.

Yolendis Castillo Martínez

27 ans, titulaire de la carte d’identité No 90013118335, domiciliée au No 25 de la Rue General Camacho, entre les rues 3 et 9, dans le quartier de Veguita de Galo, municipalité de Santiago de Cuba.

Cause : Chute d’un balcon d’un 4e étage d’un édifice sis à Galeano, entre les rues Zanja et San José, municipalité de Centro Habana, sur l’autobus à bord duquel elle voyageait.

Roydis Valdés Pérez

54 ans, titulaire de la carte d’identité No 63052524021, domicilié au No 744 de la rue Animas, entre Gervasio et San Miguel, municipalité de Centro Habana.

Cause : Effondrement partiel du toit du bâtiment dans lequel il résidait.

Walfrido Antonio Valdés Pérez

51 ans, titulaire de la carte d’identité No 66010807422, domicilié dans le quartier résidentiel Frank Pais, municipalité de Guisa, province de Granma.

Cause : Il se trouvait à l’intérieur du même bâtiment que son frère Roydis Valdés Pérez.

Nieves Martinez Burgaleta

89 ans, titulaire de la carte d’identité No 27120514697, domiciliée au No 528 de la 3e avenue, appartement No 2, entre les rues 6 et 8, dans le quartier du Vedado, municipalité Plaza de la Revolucion.

Cause : Elle a été retrouvée noyée devant chez elle, flottant dans les eaux, après les inondations.

PROVINCE DE MATANZAS

Alberto Manzano Martinez

65 ans, titulaire de la carte d’identité No 51091000725, domicilié rue 73 entre 294 et 292, municipalité de Matanzas.

Cause : Tué par l’effondrement de sa maison.

Il n’a pas observé les mesures de sécurité de la Défense civile et a refusé d’être évacué.

PROVINCE DE CIEGO DE AVILA

Orlando Torres Cruz

53 ans, titulaire de la carte d’identité No 63100530564, domicilié au village sucrier Batey Muñiz, municipalité de Bolivia, province de Ciego de Avila.

Cause : Tué par l’effondrement de sa maison.

Il n’a pas observé les mesures de sécurité de la Défense civile et a refusé d’être évacué

PROVINCE DE CAMAGÜEY

 Edilberto Cabrera Rodriguez

64 ans, titulaire de la carte d’identité No 53031606381, domicilié à Calle, sur le chemin Mameyar, Batey Mameya, municipalité d’Esmeralda, province de Camagüey.

Causes : Tué par l’effondrement de sa maison.

Il n’a pas observé les mesures de sécurité de la Défense civile et a ignoré l’ordre d’évacuation.

ÉTAT-MAJOR NATIONAL DE LA DÉFENSE CIVILE

06:00h, 11 septembre 2017

lundi 11 septembre 2017

COMMÉMORATION DU 44ÈME ANNIVERSAIRE DU COUP D'ÉTAT AU CHILI




CAPTURÉ D'ÉCRAN 

COMMÉMORATION DU 44ÈME ANNIVERSAIRE DU COUP D'ÉTAT AU CHILI 
1973 - 11 SEPTEMBRE - 2017
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FRANCE : MANIFESTATION CONTRE LA RÉFORME DU CODE DU TRAVAIL




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LA CGT, AVEC SOLIDAIRES, LA FSU ET L'UNEF, APPELLE
À UNE PREMIÈRE JOURNÉE DE MOBILISATION MARDI
POUR PROTESTER CONTRE LA RÉFORME DU CODE DU TRAVAIL,
QUELLE CONSIDÈRE COMME UNE «LOI TRAVAIL XXL».
PHOTO JEFF PACHOUD
La CGT, avec Solidaires, la FSU et l'Unef, appellent à une première journée de mobilisation mardi pour protester contre la réforme du Code du travail, quelle considère comme une «loi travail XXL».

UNE DE CHARLIE HEBDO N°1245
Cette première journée de mobilisation sociale du quinquennat sera un test pour la CGT, qui n'a pas réussi à entraîner FO ni la CFDT, et pour Emmanuel Macron, qui affiche sa «détermination absolue» sur ce projet.

«D’après nos prévisions, nous approcherons des niveaux atteints lors de la loi El Khomri. Plus de 180 lieux de manifestations ont été recensés. Nos militants sont très mobilisés», assure le leader cégétiste Philippe Martinez dans nos colonnes. 

Le gouvernement a présenté les ordonnances le 31 août, qui ont été saluées par les organisations patronales mais fraîchement accueillies par les syndicats. Elles prévoient notamment le plafonnement des indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif, la réduction des délais de recours, la possibilité de négocier sans syndicat et font la part belle aux PME.