dimanche 29 octobre 2017

CHILI - PERSPECTIVES ET ATTENTES DES ÉLECTIONS, NOVEMBRE 2017


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IMAGE  FELIPE HENRÍQUEZ ORDENES 
PERSPECTIVES ET ATTENTES DES ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES ET LÉGISLATIVES DU 19 NOVEMBRE 2017 AU CHILI
Le septième scrutin pour élire un président de la République depuis le départ de Pinochet en 1991 aura lieu le dimanche 19 novembre 2017. Vingt-sept ans après la fin de la dictature, cette élection apparaît, dans l'interminable transition vers la démocratie, comme cruciale, surtout après le début de la mise en œuvre des réformes engagées par l'administration sortante menée par M. Bachelet.
PHOTO JONATHAN MANCILLA 
Huit candidats sont en lice. Deux d’entre eux se rangent clairement à droite, les six autres au centre et à gauche.

À droite l'ex-président Sebastián Piñera, crédité par tous les sondages de la première place à l'issue du premier tour, a réussi à rassembler sur sa candidature presque toutes les sensibilités de droite, dont l'UDI et la RN (*).

José Antonio Kast représente la droite dure, mais aussi celle qui condamne les affaires de Piñera. Les sondages estiment à un peu plus de 2 % les intentions de vote en sa faveur.

Au centre, la démocrate chrétienne Caroline Goic est créditée de moins de 4 %.

L'indépendant Alejandro Guillier, représentant de sept partis appartenant à l'actuelle coalition gouvernementale de centre gauche, est positionné en deuxième place selon les sondages.

Sénateur de la République, Alejandro Navarro représente le mouvement PAIS, également membre de la coalition de l'actuel gouvernement. Les sondages lui accordent moins de 1 % des intentions de vote.

Marco Enrique Ominami, candidat du Parti Progressiste (PRO) situé au centre gauche, est crédité d'environ 5 % des intentions de vote, loin des 20 % dont il a bénéficié en 2010.

Beatriz Sánchez, est présentée par le Front Elargi (Frente Amplio – FA), formé d'un ensemble de récents mouvements de gauche. Sa place variable dans les sondages semble avoir été le reflet d'un manque d'expérience politique de ce Front. Par exemple, une lutte acharnée pour les postes de candidats, ou des déclarations polémiques comme celle où Cuba et le Vénézuela sont assimilés à des dictatures ou, excusez-du peu, celle dans laquelle le gouvernement d'Allende est jugé totalitaire. Les récents sondages la placent définitivement en troisième position.

À l'extrême-gauche, Eduardo Artés, représentant de l'Union Patriotique qui regroupe une série de mouvements radicaux et marginaux, n'obtiendrait que moins de 1 % des votes.

Les différentes candidatures s'expliquent par rapport à l'action gouvernementale. En effet, les réformes conduites par la Nouvelle Majorité ont provoqué l'opposition systématique et unanime de la droite. Par contre, cette homogénéité n'existe nullement dans les secteurs progressistes de la société, même pas au sein de la coalition au pouvoir. En effet, les partis les plus à droite de cette coalition aimeraient conserver les pouvoirs dont ils ont hérité après 17 ans de dictature de Pinochet. Parmi eux, une fraction de la Démocratie chrétienne (DC) dont les dirigeants sont coincés, car leur souci d'occulter leur pêché originel -avoir appuyé le coup d’État en 1973- leur interdit une quelconque alliance avec la droite souillée par les crimes commis pendant la dictature. Ainsi se débat-elle entre le maintien dans la coalition gouvernementale de centre gauche tout en essayant de freiner par tous les moyens toute réforme menaçant le système néolibéral, déclenchant régulièrement des campagnes anticommunistes qui lui ont si bien réussi par le passé, s'assurant au passage le soutien de la presse monopoliste de droite.

Cette position ambigüe a eu pour conséquence l'émergence d'une candidature séparée des autres partis de la Nouvelle Majorité qui se sont regroupés derrière A. Guillier.

Aujourd'hui tout indique qu'on s'oriente vers un second tour qui verra s'affronter le candidat de la droite,  Sebastián Piñera, au candidat du centre gauche Alejandro Guillier. La seule chance de l'emporter pour ce dernier est que tous les candidats de progrès s'unissent.

Pour l'instant, Guiller est assuré du report des voix des candidats  Navarro et Enrique-Ominami. Le silence de Sánchez concernant le deuxième tour donne lieu à d’âpres polémiques au sein même du FA. Récemment les déclarations de certains de ses responsables laissent supposer qu'un pourcentage de ses électeurs feront barrage à la droite. Comme Sánchez, la candidate de la DC Goic ne s'est pas encore exprimée sur son attitude au second tour. Mais nombreux sont ceux qui supposent qu'elle donnera comme consigne de vote un soutien au candidat de centre gauche. Il semblerait que Katz ne donnera aucune consigne de vote, alors qu'Artés prônerait l'abstention.

Quelle que soit l'issue de l'élection présidentielle, un nouveau cycle politique devrait voir le jour au Chili.

D'abord, il faut tenir compte d'un élément qu'on a peut-être tendance à négliger : les élections législatives, qui auront lieu ce même 19 novembre seront les premières à scrutin majoritaire corrigé et non plus à l'ancien scrutin binominal qui favorisait largement les grandes coalitions, à commencer par celles de la droite. Donc, dans tous les cas, le Parlement n'aura pas, loin de là, une majorité de droite.

Ensuite, quel que soit le résultat de l'élection présidentielle, il y aura un nouvelle distribution des cartes politiques.

Si Piñera l'emporte, il essayera de démolir les réformes amorcées par Bachelet, se mettant à dos et la rue et le parlement-et on assistera à une cohabitation et à la recomposition de certaines alliances favorisant l'apparition d'un nouveau paysage politique.

Si Guillier gagne, l’œuvre de démocratisation de la vie politique chilienne sera approfondie, en particulier par le remplacement de la Constitution de Pinochet, créant ainsi une nouvelle dynamique de changement.

J.C. Cartagena et Nadine Briatte
Notes :
(*) UDI : Union Démocrate Indépendante
RN : rénovation Nationale

jeudi 26 octobre 2017

LE PRIX SAKHAROV À « L’OPPOSITION AU VENEZUELA » : UN « JOUR NOIR » AU PARLEMENT EUROPÉEN


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LE PRIX SAKHAROV À « L’OPPOSITION AU VENEZUELA » :
 UN « JOUR NOIR » AU PARLEMENT EUROPÉEN
« Ce sont les considérations politiciennes qui l’ont emporté», a déploré de son côté la députée Marie-Christine Vergiat (GUE-GVN), qui compare le choix de cette année à ceux faits entre 2000 et 2010 quand le prix a été attribué à trois reprises à des dissidents cubains.  
JEAN-JACQUES RÉGIBIER
 MARIE-CHRISTINE VERGIAT
En décernant le prix Sakharov à « l’opposition au Venezuela », le Parlement européen a choisi d’utiliser les droits de l’homme comme une arme politique au service d’un camp. Les Verts parlent de « jour noir » au Parlement européen.

On n’a pas eu droit à l’habituel tonnerre d’applaudissement, encore moins à la standing ovation, ni à « l’émotion palpable » qu’ont toujours l’air de ressentir en pareille occasion les commentateurs avisés. Non.

Cette fois, quand le président du Parlement européen, l’ancien porte-parole de Berlusconi, Antonio Tajani, a annoncé le gagnant, la droite (PPE) a applaudi, une partie des libéraux (ALDE) aussi, mais pas tous, les députés d’extrême-droite, avec ferveur, certains socialistes, et d’autres du bout des doigts. A gauche de l’hémicycle, beaucoup ont souri, puis franchement ri quand Tajani a prétendu que le Parlement européen défendait la démocratie et les droits de l’homme partout dans le monde, sans exclusive.

Autant dire que le prix Sakharov 2017 est loin d’avoir réuni le sacro-saint consensus européen qui prévaut habituellement dans ce genre de récompense symbolique. Les Verts (Verts-ALE), estiment même que c’est « un jour noir au Parlement européen. » Rappelant que le prix Sakharov a normalement vocation d’honorer les défenseurs des droits humains, le groupe écologiste rappelle que « le passé de certains opposants nominés (faisant partie de l’opposition au Venezuela, ndlr) les disqualifie pour recevoir un tel prix puisqu’impliqués dans des scandales financiers ou des violations des droits humains. »

« Ce sont les considérations politiciennes qui l’ont emporté », déplore de son côté la députée Marie-Christine Vergiat (GUE-GVN), qui compare le choix de cette année à ceux faits entre 2000 et 2010 quand le prix a été attribué à trois reprises à des dissidents cubains. D’autant, ajoute-t-elle, que dans cette galaxie de « l’opposition au Venezuela, », il y a aussi beaucoup de gens d’extrême droite « qui loin de vouloir rétablir la démocratie veulent faire renouer l’Amérique latine avec les jours les plus sombres de son histoire. »

La candidature de « l’opposition au Venezuela » au prix Sakharov était soutenue par le parti de droite au Parlement européen (PPE) auquel s’était attelé pour l’occasion le groupe des libéraux (ALDE). Ce sont eux, par un effet arithmétique (les deux groupes disposent de la majorité), qui ont imposé leur choix, contrairement à la tradition suivie depuis plusieurs années qui veut qu’il y ait, après négociation, un accord large pour l’attribution de ce prix.

Deux autres candidats correspondant aux critères du prix Sakharov

2017 marque donc une rupture dans l’attribution du prix Sakharov qui devient, les députés ont raison de le faire remarquer, une arme politique au service de certains groupes. La droite prend « le risque de compromettre la légitimité et la crédibilité du prix Sakharov, » commente-t-on chez les Verts.

Cette attribution est d’autant plus malvenue qu’elle « risque de polariser la crise politique au Venezuela, » ajoutent-ils, et ce alors que l’essentielle de l’opposition vient de participer aux élections locales, comme on le fait remarquer du côté de la Gauche unitaire européenne (GUE-GVN). On voit mal en effet comment honorer l’un des protagoniste alors que le processus de dialogue entre gouvernement et opposition est en cours, peut contribuer à favoriser le dialogue.

Cette décision est aussi malvenue parce qu’il y avait deux autres candidats correspondant tout à fait, eux, aux critères du prix Sakharov. Dawit Isaak, un journaliste suédo-érythréen emprisonné, déjà sélectionné pour le prix Sakharov, ainsi que la candidate soutenue par les Verts, une défenseure des peuples indigènes du Guatemala, Aura Lolita Chavez Ixcaquic, engagée dans de nombreux contre les multinationales et le gouvernement et menacée de mort dan son pays. Nous l’avions rencontrée début octobre au Parlement européen (entretien à revoir sur ici. ) 

En récompensant les opposants vénézuéliens plutôt que les mouvements citoyens, les peuples indigènes et l’opposition au régime corrompu du Guatemala, la droite et les libéraux du Parlement européen auraient voulu signifier que le régime de Jimmy Morales est préférable pour l’Amérique latine à celui de Nicolas Maduro, qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement.

Jean-Jacques Régibier 
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JINGLE OFICIAL CAMPAÑA PRESIDENCIAL

JINGLE OFICIAL CAMPAÑA PRESIDENCIAL
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PARIS : CRÉATION DU COMITÉ DE SOUTIEN À LA CANDIDATURE DE M. ALEJANDRO GUILLIER

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PARIS, RÉUNION CONSTITUTIVE DU COMITÉ DE SOUTIEN À ALEJANDRO GUILLIER
Suite à une réforme constitutionnelle approuvée par le Parlement Chilien, les citoyens chiliens résidents à l’étranger pourront exercer par la première fois dans leur histoire le droit de vote à l’extérieur lors des prochaines élections présidentielles du 19 novembre 2017.
PARIS, RÉUNION CONSTITUTIVE DU COMITÉ DE SOUTIEN À ALEJANDRO GUILLIER
En France, nous chiliens de différents appartenances politiques, (PRSD, PS, PPD, PCCh, IC, MAS-R, PLIR), indépendants et militants, avons constitué un comité de soutien à la candidature de M. Alejandro Guillier.

Ce comité est composé de :
Responsables de direction : M. Antonio Valdivia et M. Hernan Saavedra 
Trésorières : Mme Margarita Meneses et Mme Inès Pemjean 
Responsables de la Commission électorale : Mme Gloria Pinto Jorquera 
Responsables de la Communication : M. Antonio Valdivia et Mme Gloria Pinto.

M. Alejandro Guillier est sénateur de la République. Dans le passé il a été sociologue et journaliste dans différents  medias : télévision, presse écrite et radios à niveau national - en tant que directeur et ou rédacteur en chef.

Notre comité s’est fait écho des préoccupations  et propositions présentées par M. Guillier qui ont pour objectif la continuation et approfondissement de la démocratie, l’obtention de plus de droits civils et le combat contre les inégalités sociales. Il est très important de signaler que le programme de M. Guillier prévoit la poursuite du  processus engagé pour remplacer la constitution politique du Chili et ainsi tourner la page des institutions héritées de la dictature civique-militaire.

Les 10 points les plus importants du programme de GUILLIER :

  1. Un emploi digne pour tous,
  2. Plus d’attributions  et ressources pour les régions et communes pour résoudre les problèmes qu’elles rencontrent au quotidien,
  3. Une éducation de qualité pour les enfants et gratuité pour les études universitaires,
  4. Plus d’efficacité dans la coordination des polices dans le combat contre la délinquance,
  5. Des soins de santé préventive pour tous avec une incrémentation du nombre de spécialistes,
  6. Le combat contre la discrimination de femmes dans la vie sociale et professionnelle,
  7. L’efficacité dans le transport public, dans toutes les régions du pays,
  8. La fin définitive des Fonds de Pensions (AFP), de meilleurs retraites et une protection des retraités,
  9. La remise à plat du système judicaire, et une pénalisation accrue des délits financiers,
  10. Plus de soutien de l’état (CORFO) aux PME et coopératives  afin qu’elles deviennent le moteur de la croissance.
Nous nous identifions clairement à ce projet social pour les Chiliens, et de ce fait nous lançons un appel à soutenir ce comité en France, et à participer aux élections du 19 novembre prochain. Chaque vote est important. Nous agissons en défense des valeurs de justice sociale, de solidarité et d'égalité au Chili, valeurs qui nous ont été transmises par de grandes figures chiliennes dont M. Salvador Allende.

 COMITÉ DE SOUTIEN À ALEJANDRO GUILLIER
Contacts Comite Guillier France : 
comiteguillierfrance@gmail.com

mercredi 25 octobre 2017

LE CHILI VEUT INTERDIRE L'USAGE DES SACS PLASTIQUE SUR SES CÔTES

Cette législation permettra de "prendre soin de nos écosystèmes marins", a-t-elle souligné.

L'interdiction portera sur 102 communes mais proposera aux autres villes du pays de se joindre à cette initiative en interdisant ou restreignant l'usage de ces sacs.

ALBATROS MORT SUITE À LA POLLUTION EN
DÉCHETS PLASTIQUES DE L'OCÉAN PACIFIQUE
PHOTO REGARD SUR LE MONDE
L'organisation de défense de l'environnement WWF a salué le projet de loi comme "une étape très significative pour le Chili, qui ouvre la porte à ce que tout le territoire puisse dire adieu aux sacs plastique".

"Nous espérons que les parlementaires de tous bords appuieront cette initiative qui est bénéfique pour la santé de notre pays", a commenté Ricardo Bosshard, directeur de WWF Chili.

PHOTO FRANCE24 
Le gouvernement de Michelle Bachelet, qui quittera le pouvoir en fin d'année, a lancé un vaste plan de protection de ses eaux pour 2018, avec 1,6 million de kilomètres carrés de zones marines protégées, une surface dix fois plus étendue qu'en 2014.

On estima à environ huit millions de tonnes le volume de plastique déversé annuellement dans les océans, selon une étude publiée en 2015 dans la revue américaine Science.

Les scientifiques pensent qu'il pourrait y avoir jusqu'à 110 millions de tonnes de déchets en plastique dans les océans.

dimanche 22 octobre 2017

ARGENTINE: GUIDO, BÉBÉ VOLÉ, EMBLÈME DES GRANDS-MÈRES DE LA PLACE DE MAI


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LE MUSICIEN ARGENTIN IGNACIO HURBAN, PETIT-FILS DE LA
PRÉSIDENTE DES GRANDS-MÈRES DE LA PLACE DE MAI,
ESTELA DE CARLOTTO, LE 19 OCTOBRE 2017 À BUENOS AIRES
Olavarría (Argentine) (AFP) - Les Grands-Mères de la place de Mai soufflent dimanche leur 40e bougie et ne baissent pas la garde, après avoir identifié 124 bébés volés de la dictature argentine, dont Ignacio Montoya Carlotto, un des symboles de leur lutte.
LA JOIE D'ESTELA DE CARLOTTO, ANNONÇANT QUE LE
114ÈME PETIT-FILS RETROUVÉ ÉTAIT LE SIEN, GUIDO
"Elles ont été victimes d'une violence énorme durant la dictature (1976-1983). Cela a été terrible, tellement sordide. Emprisonner les opposants, et offrir leurs enfants, les faire adopter illégalement. Sans leur combat pour la vérité, nous n'aurions jamais su", salue le 114ème petit-fils "récupéré".

Ces femmes, âgées aujourd'hui de 80 ans et plus, ont à la fois perdu leur fils ou leur fille, éliminés pour s?être opposé au régime militaire, et le bébé qui devait naître quelques mois plus tard. Elles estiment que 400 enfants ont été ainsi confiés en adoption à des proches du régime.

- 'Guido' -

Il s'est appelé Ignacio Hurban pendant 36 ans, avant que l'Argentine ne découvre l'existence de "Guido", le prénom que sa mère lui avait donné, avant de mourir, dans les geôles de la junte.

Ce pianiste et amateur de jazz d'Olavarria, petite ville de la Pampa, a été brusquement propulsé sur le devant de la scène le 5 août 2014. L'emblématique présidente des Grands-Mères, Estela Carlotto, venait de le retrouver.

Ce jour-là, Estela Carlotto irradiait de bonheur, Ignacio Hurban, était tout à coup bombardé "Guido" et donnait le change, souriant et spontané devant les caméras de télévision du monde entier. Un conte de fée en plein hiver austral.

Lors d'un entretien avec l'AFP, il confie que la belle histoire n'a pas été si simple à vivre.


 «QUAND LES ENFANTS VOLÉS DE LA DICTATURE 
ARGENTINE RETROUVENT LEURS RACINES»  
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- Un choc -

"Ils m'ont cherché pendant 36 ans. Pour moi et d'autres petits-enfants récupérés, c'est différent. Il n'y avait pas cette attente. Pour celui qui est recherché, l'histoire commence le jour où il est retrouvé. Et là, c'est le choc", lâche-t-il.

"Il y a eu des moments fantastiques derrière cette rencontre", se souvient Ignacio, qui a noué une relation forte avec les familles Montoya et Carlotto.

"Mais pour moi, ajoute-t-il, ca été comme un accident, qui marque un avant et un après. Ce fut une grande joie sociale, et un accident dont il faut se remettre. Une tragédie. Il a fallu repenser la relation avec mes parents adoptifs".

Le pianiste de 39 ans a choisi de ne rien changer à son existence et de poursuivre sa "vie paisible et tranquille" à Olavarria, avec son épouse Céleste, qui accouchera en 2016 de leur premier enfant, Lola. Il continue de voir ses parents adoptifs.

Fin octobre, il part pour une tournée de concerts aux États-Unis, à Barcelone, Rome et Paris. Sa notoriété a boosté sa carrière.

Depuis qu'il est père, il comprend mieux le sentiment qui a poussé les Mères et Grands-Mères à prendre le risque de manifester devant le palais présidentiel à Buenos Aires.

- 'Plaie béante' -

Les 124 petits-enfants identifiés ont réagi de manières diverses.

"Les destins sont semblables, dramatiques, dit-il. Les parents adoptifs sont différents. Chacun a réagi comme il a pu. Certains ont rompu avec ceux qui les ont élevés, d'autres, comme moi, continuent de les voir, ils ont changé de prénom ou de nom, ou pas, cela a bouleversé leur vie ou il n'ont rien changé?.

Deux se sont lancés en politique et sont devenus députés.

Pour Ignacio, il n'était pas question de changer de prénom. Avec le sourire, mais fermement, il récuse le prénom que l'Argentine lui a attribué. "Guido, insiste-t-il, c'est un personnage, une construction collective".

"Tout d'un coup, raconte-t-il, les gens ont commencé à m'appeler Guido, un prénom qui m'était étranger. C'est violent. Ignacio, c?est le prénom avec lequel je me suis construit une identité".

Sa grand-mère l'appelle le plus souvent "Pacho", le surnom donné par ses amis. Lui a appris à l'appeler "mamie".

Il a en revanche apposé à son prénom le nom de son père (Montoya) et celui de sa mère (Carlotto).

"Que va devenir cette lutte quand les "abuelas" ne seront plus là? Beaucoup sont mortes sans connaître leur petit-fils ou leur petite-fille. Le combat des Grands-Mères, plaide-t-il, doit continuer. Derrière chaque bébé volé il y a une plaie béante".


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ASSASSINAT DU GÉNÉRAL CHILIEN RENÉ SCHNEIDER


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GÉNÉRAL RENÉ SCHNEIDER CHEREAU
RENÉ SCHNEIDER CHEREAU NÉ À CONCEPCIÓN LE 31 DÉCEMBRE 1913. IL FUT MORTELLEMENT BLESSÉ LE 22 OCTOBRE 1970, IL SUCCOMBE À SES BLESSURES LE 25 OCTOBRE 1970, À 56 ANS.  
Peu de temps après l'élection à la présidence de Salvador Allende, le commandant en chef de l'armée chilienne, le général René Schneider, est assassiné par un groupe d'officiers. Cet acte survient après que Schneider se soit engagé à respecter le processus démocratique malgré l'élection d'un président d'obédience marxiste.
 TIMBRE COMMÉMORATIF CHILIEN
Le 4 septembre 1970, la victoire électorale de Salvador Allende de l'Unité populaire, une coalition de gauche, plonge le Chili au cœur d'une crise politique ayant des ramifications internationales. Dans le contexte de la Guerre froide, l'administration américaine envisage même la possibilité d'encourager des militaires chiliens à faire un coup d'État. Le commandant en chef de l'armée, le général René Schneider, constitue un obstacle à cette stratégie.
Avant le scrutin, il a émis une directive (la doctrine Schneider) selon laquelle la mission de l'armée se limitait à s'assurer du fonctionnement régulier du système politique tant que le gouvernement respecte le cadre légal et constitutionnel. Excluant la force pour renverser le verdict populaire, Schneider affirme même que ce recours serait considéré comme un délit de haute trahison. 

Néanmoins, deux opérations distinctes, dirigées par des généraux chiliens et financées par la Central Intelligence Agency (CIA), sont mises sur pied pour barrer la route à Allende. Elles ont pour but d'enlever Schneider et d'en accuser la gauche afin de justifier une intervention militaire. Même si Washington retire son appui à ces initiatives, les généraux tentent deux enlèvements le 19 et le 20 octobre. Ils échouent. Mais une embuscade, le 22 octobre, se solde par la mort de Schneider. Cet incident génère un fort courant de sympathie à Allende qui est assermenté sans problèmes. 

Deux rapports du Congrès américain -Church (1975), Hinchey (2000)- ainsi que la «déclassification» de documents, en 1999 et 2000, démontreront l'implication américaine dans cette opération clandestine. 

Les généraux chiliens mêlés à la mort de Schneider seront pour leur part inculpés et reconnus coupables. Plus tard les assassins du général constitutionnaliste  ont été graciés par le dictateur Augusto Pinochet.  


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samedi 21 octobre 2017

ARGENTINE : LE CORPS DE L'ACTIVISTE SANTIAGO MALDONADO IDENTIFIÉ


ARGENTINE : LE CORPS DE L'ACTIVISTE SANTIAGO MALDONADO IDENTIFIÉ
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Cela faisait 81 jours qu'il était porté disparu. Le corps de Santiago Maldonado a été formellement identifié, mardi. "Nous avons pu voir le corps, nous avons reconnu les tatouages de Santiago. Nous sommes convaincus qu'il s'agit de Santiago", a déclaré le frère de l'activiste, Sergio Maldonado, devant la morgue de Buenos Aires, où l'autopsie a été réalisée vendredi. 
Santiago Maldonado a disparu le 1er août 2017, à Cushamen en Patagonie, alors qu'il participait à une manifestation de la communauté Mapuche. Cette dernière réclame depuis des années des terres achetées par l'homme d'affaires italien Luciano Benetton, propriétaire de 900.000 hectares en Patagonie. Le rassemblement avait été violemment réprimé par la police militaire.  Euronews · Dernière MAJ: 27/09/2017

ARGENTINE : LE CADAVRE DÉCOUVERT EST BIEN CELUI DE SANTIAGO MALDONADO, UN MANIFESTANT DISPARU


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UN MÉMORIAL POUR SANTIAGO MALDONADO PRÈS  DE LA MORGUE OÙ L’ACTIVISTE ÉTAIT AUTOPSIÉ, LE 20 OCTOBRE À BUENOS AIRES. PHOTO JUAN MABROMATA 
L’homme avait disparu le 1er août alors qu’il participait à une manifestation de la communauté indienne Mapuche. Ce rassemblement avait été réprimé par la police militaire. 
Le cadavre découvert dans une rivière en Argentine est bien celui de Santiago Maldonado, un manifestant dont la disparition le 1er août a ému le pays, ont annoncé ses proches vendredi 20 octobre à deux jours des élections législatives. « Nous avons pu voir le corps, nous avons reconnu les tatouages de Santiago. Nous sommes convaincus qu’il s’agit de Santiago », a déclaré le frère du manifestant, Sergio Maldonado, devant la morgue de Buenos Aires, où l’autopsie a été réalisée vendredi. Le président argentin, Mauricio Macri, a contacté la mère de la victime, a indiqué le ministre de la justice, German Garavano.

Santiago Maldonado, 28 ans, tatoueur installé en Patagonie, a disparu il y a 81 jours alors qu’il participait dans le village de Cushamen à une manifestation de la communauté Mapuche. Cette communauté indienne réclame depuis des années des terres achetées par l’homme d’affaires italien Luciano Benetton, propriétaire de 900 000 hectares en Patagonie. Le rassemblement avait été réprimé par la police militaire.

Rejet de la responsabilité

Dans un pays marqué par la répression de la dictature militaire (1976-1983) et ses 30 000 disparus, la disparition du jeune Maldonado a déclenché une vague d’indignation.

Depuis le début, le gouvernement a rejeté la responsabilité de la police militaire, puis a admis qu’un policier pourrait être impliqué de manière individuelle. « Quel que soit le responsable, il devra assumer les conséquences de ses actes, qu’il s’agisse de quelqu’un de la police militaire ou d’une autre personne », a déclaré German Garavano.


Une photo du cadavre de Santiago Maldonado circulait dès mercredi de téléphone en téléphone. Cette découverte a également secoué la scène politique argentine, puisque cette révélation intervient deux jours avant les élections législatives de mi-mandat. Les candidats de la majorité comme ceux de l’opposition ont ainsi décidé de suspendre la campagne électorale. Des partis de gauche se sont même rassemblés sur la place de Mai, face au palais présidentiel à Buenos Aires, pour demander justice, malgré la loi électorale qui l’interdit.

vendredi 20 octobre 2017

VENEZUELA: 4 MAGISTRATS DE L'OPPOSITION SE RÉFUGIENT AU CHILI

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HERALDO MUÑOZ (LE DEUXIÈME EN PARTANT DE LA GAUCHE) AVEC LES OPPOSANTS VÉNÉZUÉLIENS : LUIS MARCANO SALAZAR, ELENIS DEL VALLE, ZULEIMA DEL VALLE ET BEATRIZ RUIZ PHOTO EL UNIVERSAL
Quatre "magistrats" vénézuéliens de l'opposition, qui s'étaient réfugiés en août dans l'ambassade chilienne à Caracas avant de fuir vers la Colombie, sont arrivés jeudi à Santiago du Chili, où leur a été accordé l'asile politique.
«Le Chili est le pays des demandeurs d'asile (...). Nous poursuivrons notre engagement en faveur du rétablissement de l'ordre démocratique au Venezuela », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Heraldo Muñoz, qui a accueilli les quatre magistrats (trois femmes et un homme).
Ces derniers avaient demandé en août protection à la représentation diplomatique chilienne, affirmant être persécutés par le gouvernement du président Nicolas Maduro. Deux mois plus tard, ils avaient fui en Colombie.

« Ils nous ont obligés à abandonner notre chère patrie, le Venezuela, mais aujourd'hui une autre nation nous donne refuge, nous protège en liberté », a souligné Elenis Del Valle, arrivée à Santiago avec ses collègues José Fernando Núñez, Zuleima del Valle y Beatriz Ruiz.

Un cinquième magistrat, Luis Marcano, qui a raté son vol, est attendu dans les prochaines heures à Santiago.

Les cinq magistrats seront logés dans un hôtel de Santiago, recevront tous les papiers nécessaires pour résider dans le pays ainsi qu'une aide économique, leurs comptes bancaires ayant été gelés au Venezuela, a indiqué le ministère des Affaires étrangères.

Ces juges font partie d'un groupe de 33 juristes nommés magistrats de la Cour suprême par le Parlement, unique institution vénézuélienne contrôlée par l'opposition.

Le gouvernement vénézuélien avait immédiatement refusé ces nominations, niant toute légitimité au Parlement, et ordonné leur arrestation. L'un d'eux avait été interpellé le lendemain puis présenté devant un tribunal militaire.

Le Chili, avec dix autres pays d'Amérique latine et le Canada, a récemment condamné la « rupture démocratique » au Venezuela, secoué par une violente crise économique et politique.



mercredi 18 octobre 2017

DÉBAT SUR L’ISF : LE SECRET FISCAL RESTE TRÈS BIEN GARDÉ

L'ISF EST MORT VIVE L'IFI

Débat sur l’ISF : le secret fiscal reste très bien gardé Une centaine de parlementaires de gauche ont demandé au gouvernement de publier l’impact des mesures fiscales pour les plus riches afin d’éclairer le débat sur le budget.
UNE DE LIBÉRATION
Si, partout dans le monde, le secret bancaire est en train de reculer, le secret fiscal a encore de beaux jours devant lui. Pas question de remettre en cause ce « principe fondamental de notre législation fiscale et de la société française », a ainsi réaffirmé Bruno Le Maire, mercredi 18 octobre, à propos de la réforme de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) :

CAPTURE D'ÉCRAN TWITTER

Le ministre de l’économie réagissait à l’appel d’une centaine de parlementaires de gauche publié en « une » du quotidien Libération. Cette pétition, ouverte sur la plate-forme change.org, a été signée par une soixantaine de sénateurs et députés socialistes, les Insoumis et les communistes, et même un centriste, le président de l’Union des démocrates et indépendants, Jean-Christophe Lagarde.

UNE DE LA CROIX
Car le premier budget de l’ère Macron n’en finit pas d’alimenter la controverse. La pétition publiée mercredi insiste auprès du gouvernement pour qu’il publie l’impact de ses mesures fiscales « sur les 100 Français les plus riches ». Pourquoi 100? Parce qu’ils seront les principaux destinataires des baisses d’impôts annoncées, la richesse étant extrêmement concentrée… même chez les plus riches.

Assurant qu’il répondrait aux demandes de « tous ceux qui voudront des chiffres complémentaires », Bruno Le Maire a rappelé qu’une évaluation de l’impact des réformes fiscales était prévue dans deux ans. Sauf que les parlementaires souhaiteraient avoir des simulations avant de voter pour ou contre le budget…

Une fuite du Canard enchaîné mercredi révélait que de telles simulations existent puisque Bruno Le Maire et son collègue au budget, Gérald Darmanin, ont reçu deux notes de la Direction de la législation fiscale sur l’impact de la réforme de l’ISF et l’instauration de la « flat tax » (qui uniformise et abaisse l’impôt sur les revenus du capital : loyers, dividendes, plus-values…). Mais ils se sont gardés, jusqu’ici, d’en communiquer les résultats.

Données ultrasensibles

Un tel exercice de transparence supposerait d’ouvrir au public une partie des données concernant l’ISF, des données ultrasensibles sur lesquelles le ministère de l’économie veut garder la main. D’ailleurs, la précédente majorité (dont une partie signe cet appel) n’avait déjà pas eu (ou voulu avoir) raison de la culture du secret des hauts fonctionnaires de Bercy.
Destiné à « protéger les contribuables », le secret fiscal est défini dans le code pénal, à l’article 226-3, comme un « secret professionnel ». Sa violation est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. « Le secret professionnel [est] destiné à protéger les intérêts des particuliers (…). Le fonctionnaire doit le conserver vis-à-vis de son administration, y compris son supérieur hiérarchique », précise le guide de déontologie de l’administration fiscale. Des dérogations sont toutefois prévues dans le cadre du bon fonctionnement des services.

Mais la règle est inflexible à l’extérieur du ministère. En 2016, le ministère des finances a déposé une plainte pour violation du secret fiscal après la publication par Le Canard enchaîné d’une liste nominative de cinquante contribuables ayant bénéficié d’une importante réduction de leur ISF.

Face à un crime ou un délit, le fonctionnaire doit toutefois déroger au secret professionnel pour le dénoncer devant la justice. Reste que, là encore, Bercy garde la main grâce à son précieux « verrou », un monopole en matière de poursuites pénales pour fraude fiscale. Concrètement, seul le ministère dispose du droit de déposer plainte contre un individu soupçonné de malversations fiscales, un procureur ou une partie civile ne le pouvant pas.

Des chiffres utiles au débat

Sans aller jusqu’à une liste nominative, la publication d’un certain nombre de données permettrait d’éclairer le débat. C’est pour cette raison que nous les avions demandées en début d’année à Valérie Rabault, la rapporteure générale du budget sous François Hollande, à ce titre chargée de réunir les conditions d’un débat démocratique sur cette question à l’Assemblée.

Sans réponse de sa part, nous avions interpellé Bercy et saisi la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA). Sans succès : la loi garantissant l’accès aux documents existe mais n’oblige pas l’administration à fournir des documents qui nécessiteraient un travail supplémentaire. Valérie Rabault, député socialiste du Tarn-et-Garonne, est aujourd’hui signataire de l’appel publié dans Libération.

Ce secret est d’autant plus étonnant qu’il ne s’applique qu’aux plus riches. « Contrairement à la pratique appliquée pour l’impôt sur le revenu chaque année depuis 1915, l’administration fiscale n’a jamais pris l’habitude de publier des tabulations annuelles indiquant les nombres de contribuables par tranches de patrimoines imposables (patrimoines compris entre 1 et 2 millions, 2 et 3 millions, etc.) », regrette Thomas Piketty (qui dispose par ailleurs d’un blog sur Le Monde. fr). L’économiste ajoute :


« Dans le fond, la technostructure Bercy n’a jamais aimé l’ISF et l’idée de transparence sur les hauts patrimoines qui va avec. Bercy, comme le monde politique, s’enferme dans une culture du secret, en s’imaginant sans doute que c’est une façon de préserver le pouvoir, et ne sait pas comment sortir de cet engrenage : moins on publie de données, plus on prend peur que la moindre donnée nouvelle soit interprétée d’une façon qui ne leur convient pas, moins on en publie, etc. »


Secret de polichinelle

L’intérêt de la ventilation par tranche évoquée par l’économiste, si elle était disponible de façon régulière et non par morceaux épars dans des rapports divers et variés, serait de pouvoir dessiner plus clairement le paysage des comptes et coffres les mieux garnis du pays. Et de calculer chez ceux qui les concentrent les économies qu’ils réaliseraient grâce aux cadeaux du gouvernement. L’ancien ministre de l’économie, Michel Sapin, a d’ailleurs fait mine de s’interroger la semaine dernière sur le montant que représenteront ces économies pour les 100 plus gros bénéficiaires.

Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, s’est inquiété d’une « chasse à l’homme ». En réalité, concernant les 100 premières fortunes de l’Hexagone, on connaît la liste des personnes qui la composent. Il est donc déjà possible de reconstituer (à peu près) le manque à gagner pour les caisses de l’Etat. Le Canard enchaîné a fait le calcul pour le n° 1 de cette liste, Bernard Arnault, et ses 500 millions de dividendes annuels : taxés à 30 % (« flat tax ») au lieu de 60 % (la moyenne de l’impôt sur les plus importants revenus sur le capital), il ne lui en coûtera plus que la moitié, soit 150 millions d’euros, contre 300 auparavant.

Outre qu’il est donc possible de faire des simulations sur les revenus dont l’Etat va se priver avec ces réformes, la question du secret fiscal mérite aussi d’être posée. Certes, l’anonymat des données fiscales reste un principe admis dans presque tous les pays, mais il est discuté : l’économiste Gabriel Zucman défend ainsi au contraire l’idée d’un cadastre financier mondial comprenant immobilier, actions, obligations, parts de fonds d’investissement…