samedi 21 octobre 2017

ARGENTINE : LE CADAVRE DÉCOUVERT EST BIEN CELUI DE SANTIAGO MALDONADO, UN MANIFESTANT DISPARU


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UN MÉMORIAL POUR SANTIAGO MALDONADO PRÈS  DE LA MORGUE OÙ L’ACTIVISTE ÉTAIT AUTOPSIÉ, LE 20 OCTOBRE À BUENOS AIRES. PHOTO JUAN MABROMATA 
L’homme avait disparu le 1er août alors qu’il participait à une manifestation de la communauté indienne Mapuche. Ce rassemblement avait été réprimé par la police militaire. 
Le cadavre découvert dans une rivière en Argentine est bien celui de Santiago Maldonado, un manifestant dont la disparition le 1er août a ému le pays, ont annoncé ses proches vendredi 20 octobre à deux jours des élections législatives. « Nous avons pu voir le corps, nous avons reconnu les tatouages de Santiago. Nous sommes convaincus qu’il s’agit de Santiago », a déclaré le frère du manifestant, Sergio Maldonado, devant la morgue de Buenos Aires, où l’autopsie a été réalisée vendredi. Le président argentin, Mauricio Macri, a contacté la mère de la victime, a indiqué le ministre de la justice, German Garavano.

Santiago Maldonado, 28 ans, tatoueur installé en Patagonie, a disparu il y a 81 jours alors qu’il participait dans le village de Cushamen à une manifestation de la communauté Mapuche. Cette communauté indienne réclame depuis des années des terres achetées par l’homme d’affaires italien Luciano Benetton, propriétaire de 900 000 hectares en Patagonie. Le rassemblement avait été réprimé par la police militaire.

Rejet de la responsabilité

Dans un pays marqué par la répression de la dictature militaire (1976-1983) et ses 30 000 disparus, la disparition du jeune Maldonado a déclenché une vague d’indignation.

Depuis le début, le gouvernement a rejeté la responsabilité de la police militaire, puis a admis qu’un policier pourrait être impliqué de manière individuelle. « Quel que soit le responsable, il devra assumer les conséquences de ses actes, qu’il s’agisse de quelqu’un de la police militaire ou d’une autre personne », a déclaré German Garavano.


Une photo du cadavre de Santiago Maldonado circulait dès mercredi de téléphone en téléphone. Cette découverte a également secoué la scène politique argentine, puisque cette révélation intervient deux jours avant les élections législatives de mi-mandat. Les candidats de la majorité comme ceux de l’opposition ont ainsi décidé de suspendre la campagne électorale. Des partis de gauche se sont même rassemblés sur la place de Mai, face au palais présidentiel à Buenos Aires, pour demander justice, malgré la loi électorale qui l’interdit.