jeudi 30 novembre 2017

LE « CHILEZUELA », LA DERNIÈRE BLAGUE SUR LES RÉSEAUX CHILIENS


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LE « CHILEZUELA », LA DERNIÈRE 
BLAGUE SUR LES RÉSEAUX CHILIENS
Une députée chilienne de droite a récemment indiqué craindre que son pays ne devienne "comme le Venezuela" – plongé dans une grave crise économique actuellement – en cas d’une victoire de la gauche à l’élection présidentielle du 17 décembre prochain. Une déclaration absurde pour de nombreux internautes. Certains ont donc préféré en rire, en postant des images montrant à quoi pourrait ressembler le futur « Chilezuela »...
« LE VENEZUELA, LE PROCHAIN SLOGAN DE 
LA DROITE SI ELLE PERD FACE À GUILLIER »,
 ÉCRIT CETTE INTERNAUTE. CETTE IMAGE 
 MONTRE SEBASTIÁN PIÑERA 
ET SA FAMILLE, DEVENUS PAUVRES.
Le premier tour de la présidentielle chilienne s’est déroulée le 19 novembre dernier. C’est Sebastián Piñera, candidat d’une coalition de centre-droit, qui est arrivé en tête, avec 36,64 % des voix. Ce milliardaire avait déjà présidé le pays entre 2010 et 2014. Il a devancé le socialiste Alejandro Guillier, candidat d’une coalition de centre-gauche, crédité de 22,70 % des voix. Ce dernier s’inscrit dans la continuité de Michelle Bachelet, l’actuelle présidente du pays.
Interrogée sur la chaîne de télévision "Ahora Noticias" deux jours après le vote, la députée de droite Érika Olivera a fait part de ses craintes en cas de victoire d’Alejandro Guillier au second tour de la présidentielle. Elle a indiqué qu’il générait de la "peur" et déclaré : "Je n’aimerais pas avoir un pays comme le Venezuela. (…) Je n’aimerais pas que mes enfants connaissent une réalité comme celle que l’on voit à travers les médias, que des millions de Vénézuéliens sont en train de vivre."

Lorsque le journaliste lui a demandé si Alejandro Guillier représentait la "révolution bolivarienne" – le nom du mouvement initié par Hugo Chávez au Venezuela – elle a ajouté : "C’est ce que je vois pour le futur de notre pays si nous continuons ainsi."

Face à elle, la députée de gauche Maite Orsini a immédiatement réagi en jugeant qu’il était "irresponsable" de faire une telle comparaison, estimant que la situation au Chili était "très différente" de celle du Venezuela.

De fait, le Venezuela est actuellement plongé dans une grave crise économique, politique et humanitaire (chute du PIB de 30 % en trois ans, inflation qui devrait dépasser les 1000 % en 2017, pénuries alimentaires, etc.), tandis que l’économie du Chili reste considérée comme l’une des plus stables de l’Amérique latine.


Des moqueries...


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« SI MESSIEURS, AU CHILI, C’EST COMME AU VENEZUELA. VOICI UNE PHOTO QUI REND COMPTE DE LA GRAVE CRISE ÉCONOMIQUE QUE NOUS SOMMES EN TRAIN DE VIVRE. PS : SI, C’EST DU SARCASME. »
Partageant le point de vue de la députée de gauche, de nombreux internautes chiliens ont ironisé en partageant des images humoristiques sous le hashtag #Chilezuela, pour montrer à quoi pourrait ressembler le Chili s’il devenait comme le Venezuela : queues pour acheter à manger, pénuries, références directes au communisme, à la Corée du Nord, etc.

« Si messieurs, au Chili, c’est comme au Venezuela. Voici une photo qui rend compte de la grave crise économique que nous sommes en train de vivre. PS : si, c’est du sarcasme. »


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« SI JE VOTE POUR GUILLIER POUR QU’IL SOIT PRÉSIDENT, MON NOËL SERA COMME ÇA ? QUEL DOMMAGE. »

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« DANS LE CHILEZUELA, ON FAIT LA QUEUE POUR PRENDRE LE BUS.»

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PRODUIT EXCLUSIF D’UNIMARX", SE MOQUE CET INTERNAUTE, "DE GAUCHE" SELON SA BIOGRAPHIE TWITTER. IL S’AGIT D’UN JEU DE MOTS COMBINANT "UNIMARC" (LE NOM D’UNE CHAINE CHILIENNE DE SUPERMARCHÉS) ET "MARX". À GAUCHE, LE LOGO D’UNIMARC A ÉTÉ TRANSFORMÉ POUR LE FAIRE RESSEMBLER AU MARTEAU ET À LA FAUCILLE, DES SYMBOLES DU COMMUNISME. À DROITE, "SOPROLETARIADO" CORRESPOND À UN JEU DE MOTS COMBINANT "SOPROLE" (LE NOM D’UNE MARQUE DE LAIT CHILIENNE) ET "PROLETARIADO" (= "PROLÉTAIRE").

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« SODIMARX », UN JEU DE MOTS COMBINANT « SODIMARC » (UNE CHAINE CHILIENNE DE MAGASINS SPÉCIALISÉS NOTAMMENT DANS LA QUINCAILLERIE) ET « MARX ».


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« Cela pourrait se produire, attention », écrit cet internaute. Il est écrit en-dessous : « Le Chili, exactement cinq minutes après l’élection de Guillier à la présidence ». L’image mêle des références au Venezuela (drapeaux) et à la Corée du Nord (tirs de missiles, coupe de cheveux de Kim Jong-un rajoutée sur la photo d’Alejandro Guillier).

... et de réelles inquiétudes

À l’inverse, certains internautes – utilisant également le hashtag #Chilezuela – semblent réellement avoir peur pour l’avenir de leur pays en cas d’élection du candidat de gauche.


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« Bienvenue au Chilezuela 2018… », écrit cet internaute. « Espérons que ça ne se produise pas », commente-t-il également plus bas. À gauche, un montage représentant Alejandro Guillier avec le béret d’Hugo Chávez, le drapeau vénézuélien et le portrait de Simón Bolívar en arrière-plan.


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« Ici, en train de faire la queue pour acheter de la nourriture », écrit cette internaute, se décrivant comme « aimant la liberté personnelle ».


Bien que Sebastián Piñera soit le favori de l'élection présidentielle, le second tour pourrait être plus serré que prévu. Alejandro Guillier dispose en effet d'une importante réserve de voix, dans la mesure où une candidate d'une autre coalition de gauche, Beatriz Sanchez, était arrivée troisième à l'issue du premier tour, avec 20,27 % des suffrages.

EN ARGENTINE , DES TORTIONNAIRES DE LA DICTATURE CONDAMNÉS

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JORGE ACOSTA ET ALFREDO ASTIZ, À BUENOS AIRES. 
LES DEUX ANCIENS CAPITAINES DE FRÉGATE 
 ONT ÉTÉ CONDAMNÉS À PERPÉTUITÉ. 
 PHOTO MARCOS BRINDICCI 
Des peines de réclusion à perpétuité ont été prononcées contre 29 personnes, mercredi, lors du plus grand et le plus long procès de l’histoire du pays.
JORGE «LE TIGRE» ACOSTA ET ALFREDO ASTIZ 
 ONT ÉTÉ CONDAMNÉS À PERPÉTUITÉ. 
PHOTO  LEANDRO TEYSSEIRE
Avec 54 accusés de violations des droits de l’homme, 789 victimes et plus de 800 témoins, le plus grand et le plus long procès de l’histoire argentine s’est terminé, mercredi 29 novembre, avec des peines de réclusion à perpétuité pour 29 des anciens tortionnaires de la dictature militaire (1976-1983). Trente mille personnes ont disparu pendant les « années de plomb », selon les associations des droits de l’homme. Parmi les accusés condamnés à la prison à vie se trouvent des figures emblématiques, comme les anciens capitaines de frégate Alfredo Astiz et Jorge Acosta. Six accusés ont été acquittés et les autres ont été condamnés à des peines allant de 8 à 15 ans de prison.

« LE CAPITAINE ASTIZ, ANTENNE 2 LE JOURNAL DE 20H, 18 MAI 1982  »
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Ce procès qui s’est ouvert en novembre 2012 constituait le troisième volet du « Mégaprocès » sur les crimes commis dans l’enceinte de l’Ecole mécanique de la marine argentine (ESMA), le plus grand centre de tortures, en plein Buenos Aires, pendant le régime militaire. On estime que quelque 5 000 personnes y ont disparu. Pas plus de 200 ont survécu. Pour la première fois, huit pilotes des « vols de la mort », au cours desquels les prisonniers politiques, drogués pour être endormis, avaient été jetés dans le fleuve Rio de La Plata ou dans la mer depuis des avions militaires, étaient jugés. Quelque 4 000 personnes ont ainsi disparu.

Alfredo Astiz, 66 ans, a écouté le verdict, impassible, dans la salle du tribunal où se trouvaient des survivants de la dictature et des défenseurs des droits de l’homme. A l’extérieur, des centaines de personnes ont suivi, pendant des heures, dans la rue, la retransmission sur des écrans géants de la lecture des sentences. Certains arboraient des pancartes avec des photos des 54 accusés, ornées de la lettre « P » pour « perpétuité ».

« Gênants groupes résiduels »

Surnommé « le Corbeau » ou « l’Ange blond de la mort », Alfredo Astiz, 66 ans, était notamment accusé des assassinats des deux religieuses françaises Léonie Duquet et Alice Domon, et de la fondatrice des Mères de la place de Mai, Azucena Villaflor. Il avait déjà été condamné à la réclusion à perpétuité mais avait bénéficié des lois d’amnistie décrétées dans les années 1980. En 2003, un des premiers gestes du président nouvellement élu Nestor Kirchner avait été d’obtenir l’annulation de ces lois d’amnistie, permettant la réouverture de centaines de procès.

Alfredo Astiz était également jugé pour tortures, homicides et disparitions de mineurs de moins de 10 ans, ainsi que pour avoir privé de liberté de plus de 300 personnes. « Jamais je ne demanderai pardon pour avoir défendu ma patrie », a-t-il déclaré à l’audience début octobre. Astiz avait alors défendu l’action des forces armées pendant la dictature, estimant qu’il s’agissait « d’une guerre contre le terrorisme ». Il avait qualifié les présidences de Nestor Kirchner (2003-2007) puis de Cristina Kirchner (2007-2016) de « dictatures » et les associations de défense des droits de l’homme de « petits et gênants groupes résiduels ».

Jorge Acosta, dit « le Tigre », était connu, selon les témoignages de survivants, pour son sadisme envers les prisonniers, qu’il traitait comme des esclaves mais qu’il pouvait aussi, à l’occasion, faire sortir de l’ESMA pour les emmener dîner dans des restaurants chics. Comme d’autres tortionnaires, il est également accusé d’enrichissement illicite et d’appropriation « organisée et systématique » des biens des prisonniers de l’ESMA.

À l’exception du général Martin Balza, qui était alors le commandant chef de l’armée et avait fait en 1995 une autocritique de la répression illégale pendant les années de plomb, les militaires argentins n’ont jamais demandé pardon. En l’absence d’un statut de repenti, les informations sur les crimes commis se révèlent également difficiles à recueillir. Depuis 2004, les bâtiments de l’ESMA, véritable « usine de la mort », dans le quartier arboré de Nuñez, ont été reconvertis en Musée de la mémoire.

mercredi 29 novembre 2017

« MAINTENANT, C'EST PLUS PROBABLE, UN TRIOMPHE DE GUILLIER » ?

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LE PRÉSIDENT DU PARTI COMMUNISTE,
LE DÉPUTÉ GUILLERMO TEILLIER
Guillermo Teillier, président du Parti communiste du Chili (PCCh), face au deuxième tour, a signalé la nécessité de conduire « de manière intelligente » « les accords de programme » et de les atteindre. 24 novembre 2017
Le PCCh est-il satisfait du résultat des élections parlementaires ?
Pas à cent pour cent, non. Effectivement nous avons avancé, nous avons réussi à élire huit députés, nous avons augmenté leur nombre, ce qui était un objectif. Nous avons été le seul parti de la Nouvelle Majorité (NM) à augmenter nos voix, non de manière spectaculaire, mais elles ont augmenté, le seul parti à ne pas avoir diminué en voix, et nous avons augmenté en pourcentage. Nous avons récupéré un bon nombre de votes que nous avions perdus aux dernières élections municipales dans la Région Métropolitaine (RM), ce qui nous réconforte. Nous n’avons pas abouti à l'élection d'un sénateur, ce qui était l'un des objectifs les plus fermes que nous avions.

Que signifie la non élection de Lautaro Carmona comme sénateur ?

Cela veut dire que nous aurons à nous appliquer plus la prochaine fois. Dans quatre ans il y a des élections sénatoriales et nous devrons poursuivre nos efforts jusqu’à rompre notre exclusion du Sénat. Nous regrettons beaucoup que Lautaro n'ait pas été élu, il a été un grand député pour cette circonscription, il méritait d'être sénateur et il en avait toutes les capacités. Maintenant, ceci ne signifie en rien la fin de la vie politique de L. Carmona, il est secrétaire général du PCCh et en tant que tel il devra poursuivre sa tâche avec beaucoup de responsabilités et de fonctions dans le futur.

Les autres députés du PCCh ont tous été réélus, ceci a une connotation politique.

Ceci veut dire que les député(e)s de notre parti ont bien accompli leurs missions, ont bien fait leur travail, et ça, les gens l’ont reconnu dans toutes les circonscriptions où nous avons été réélus. Nous sommes sûrs que si Lautaro s’était présenté à la réélection comme député, il aurait lui aussi réussi. Il me semble qu’il y a eu une reconnaissance par le peuple de notre action, de notre travail, de notre engagement envers les demandes sociales et les réformes. En plus, nos deux députées réélues ont doublé leur nombre de voix dans leurs districts, permettant l’élection de leur colistier, elles ont obtenu une majorité élevée. Alors il me semble que ce qui s'est passé avec le parti dans cette élection est un fait politique important.

Mais il y a des éléments à revoir, des points d'autocritique, après les élections ?

L’analyse doit se faire, elle devra être critique et autocritique, indubitablement. Tout n'est pas parfait dans ces processus, nous n’allons pas en rester à la victoire et au positif. Nous devons examiner tout ce qui n’a pas été une bonne expérience, et ceci doit se faire avec beaucoup d’attention. Et sur plusieurs aspects, par exemple : comment a réellement agi l’ensemble du parti, comment ont été nos relations avec les organisations sociales, avec le mouvement social, comment nous avons assimilé les problèmes des gens. Nous devrions aussi nous interroger sur notre politique d’alliances, rappelons que nous avons signé un accord avec le Parti Socialiste (PS), pensant que ceci nous permettrait d'élire un sénateur et cela n'a pas porté ses fruits. Nous devrons conduire une analyse critique pour savoir quels facteurs externes ont influé pour que nous n’ayions pas pu élire un sénateur. Et il y a plusieurs autres choses sur lesquelles il faudra discuter. Nous avons décidé de réunir un Plenum du Comité Central après le deuxième tour des présidentielles, où tout devra être analysé et discuté.

Comment voyez-vous l’arrivée ou l’irruption du Frente Amplio (FA) ?

C’est un phénomène électoral pour partie, je crois qu'eux-mêmes ne s’attendaient pas à une irruption aussi forte dans la vie politique nationale. C’est un fait politique. Les explications sont encore sommaires, mais il en existe une, bien présente, et qui est qu'effectivement les gens veulent des changements dans le pays, veulent avancer plus rapidement. Le FA a eu l’avantage de ne pas être au Gouvernement, ainsi pouvait-il exprimer librement et avec plus de force toutes les politiques de réformes et toutes les demandes, sans les réserves de ceux qui participent au Gouvernement. Les membres du FA ont très bien mis à profit ce moment et cet espace politique, et leur pourcentage apporte en partie la preuve que les gens veulent des transformations, veulent aller de l’avant avec les réformes, pour donner aux changements un élan plus grand. Du point de vue de la stratégie à venir, ceci est bon.

C’est-à-dire que le PCCh aurait pu faire un score plus grand s’il n’avait pas été au gouvernement?

Je ne sais pas. Ce n’est pas le calcul qu’il faut nécessairement faire. Je crois que nous avons réalisé un bon pourcentage, car les gens nous ont vus nous battre pour les réformes, de manière décidée, sans hésitation, même ils nous ont vus très liés au monde social pour impulser ces réformes.

Alors, est-ce une dispute pour l’espace avec le FA qui s'est accentuée, ou bien est-ce que s’est ouverte une possibilité de coordination ? Comment devrait être la relation avec ceux du Front ?

Regardez, le PCCH n’a pas subi de perte d'électeurs. Au contraire des autres partis. La NM a perdu 900 000 voix à cette occasion et le FA en a gagné 900 000. Il faut additionner deux plus deux pour savoir ce qui est arrivé. Se sont déplacées beaucoup de voix qui, avant, allaient à la NM, précisément pour impulser la politique de réformes. Peut-être que maintenant, les électeurs sont désenchantés car on n’allait pas assez vite, car ils espéraient que les réformes se feraient de manière différente, alors ils ont voté pour le FA. Peut-être que le parti aurait pu croître plus, mais nous n’avons pas perdu de voix. Il va falloir voir comment nous allons nous adresser aux électeurs, avec l’idée principale, comme je vous le disais, de continuer l’approfondissement et la progression des transformations.

Comment  voyez-vous les 36% de Sebastiàn Piñera ?

Avec une odeur d’échec pour le candidat de droite. Car ses partisans pensaient, et ont fait penser à beaucoup de gens grâce aux enquêtes d'opinion manipulées, qu’ils allaient gagner au premier tour ou ils assuraient dépasser les 45% et arriver bien positionnés au deuxième tour.

Maintenant Piñera est en train de chercher l’électorat de l’ultraconservateur José Antonio Kast. Pourra-t-il y avoir une avancée vers des positions ultraconservatrices ?

Je ne sais pas comment il fera pour capter ces voix et ces positions, qui ne sont pas seulement ultraconservatrices, mais qui sont à la limite du fascisme qui a régné au Chili avec (Augusto) Pinochet. Mais il devra être porteur de cette partie de la droite. Ceci doit être un motif d’inquiétude, car un Gouvernement de droite supposé, en plus de reculer sur beaucoup d’aspects, de tirer vers l’arrière des réformes et des droits, d'attenter à la stabilité de la fonction publique, se chargerait aussi de ce secteur qui souhaiterait revenir encore plus en arrière, avec des mesures ultraconservatrices.

« Que notre candidat dialogue beaucoup avec le pays »

Une victoire de Alejandro Guillier semble plus probable qu’avant ?

Bien sûr qu'un triomphe de A. Guillier est plus probable maintenant, bien que ce ne soit pas facile. Je ne fais pas de comptes euphoriques, c'est difficile, mais si nous travaillons bien, si nous nous attachons à faire une bonne campagne, si nous nous conduisons de manière intelligente, si nous travaillons bien avec les accords programmatiques et en cherchant d'autres, indubitablement ceci rend la victoire de Guillier plus probable.

Comment le PCCh se situe face à ces trois semaines de campagne du deuxième tour ?

Nous allons nous engager totalement dans la campagne, nous allons contribuer au maximum au triomphe de Guillier et à réussir l’appui des autres forces. Nous allons persévérer pour que continue cette discussion démocratique sur les transformations dont le Chili a besoin.  

Où mettriez-vous l’accent dans cette phase de la campagne ?

Je pense que notre candidat doit communiquer énormément avec le pays, avec les gens, dans les régions, communiquer très bien sur le programme, dire franchement quels sont les changements qu’il va réaliser. Nous devons reproduire ceci dans les conversations avec les gens, donner des arguments, garantir le vote. Avec ceci, faire bien toutes les autres tâches d’une campagne comme celle-là. Ceci est fondamental.

Comment évaluez-vous le facteur Michelle Bachelet dans cette période politique ?

La Présidente, dès le moment où elle a accompli le programme promis au peuple il y a quatre ans, a créé les bases pour continuer le processus de changements. Michelle Bachelet, en ouvrant ce chemin de réformes et transformations que demandent les gens, a beaucoup apporté. Il y a un certain temps les sondages la plaçaient très bas - bien que maintenant nous voyons que les sondages mentent ou sont utilisés politiquement, voire inventés -, mais nous voyons que la Présidente continue d'être très appréciée par une partie du peuple. Il y a une enquête, qui n'a pas été publiée, qui montrait que Michelle Bachelet gagnerait les élections contre S. Piñera si elles avaient lieu aujourd'hui.

Et certains voulaient se tenir à distance d'elle ou mettaient en question sa gestion.

LE PRÉSIDENT DU PARTI COMMUNISTE,
LE DÉPUTÉ GUILLERMO TEILLIER
C'était une erreur. Prendre ses distances avec elle, c'était prendre ses distances avec le processus de réformes que nous devons continuer à mener. Certains se sont trompés en pensant cela. Mais ils ont repris la bonne route en revendiquant et valorisant le travail de la Présidente et le rapprochement qui s'est opéré entre A. Guillier et M. Bachelet est très bon et ceci est positif pour la campagne.

Traduit par NB et JC

mardi 28 novembre 2017

BBVA FAVORABLE AU RACHAT DE SA FILIALE AU CHILI PAR SCOTIA POUR 2,2 MDS USD

«Cette transaction est en ligne avec la stratégie de Scotiabank pour accroître sa présence dans le secteur bancaire au Chili et au sein des pays de l’Alliance du Pacifique», a commenté de son côté la banque canadienne dans un communiqué.

«C’est une opération positive pour le marché chilien et une offre très attractive pour BBVA», a commenté pour sa part dans un autre communiqué Carlos Torres Vila, le directeur général de BBVA qui détient une participation de 68,19% dans sa filiale chilienne.

Le reste de BBVA Chili appartient à la famille Said, à hauteur de 31,62%, qui doit donner son consentement à l’opération.

Celle-ci permettrait une «plus-value nette de 640 millions d’euros» selon la banque espagnole, liée à la famille Said par un pacte d’actionnaires lui octroyant une option préférentielle.

La famille Said peut accepter la vente et devenir associée de Scotiabank ou lui revendre sa participation ou bien chercher à acquérir les 68,19% détenus par BBVA.

Présente dans une trentaine de pays, la banque espagnole compte quelque 72 millions de clients dans le monde et emploie environ 132.000 personnes.

De son côté, Scotiabank souligne être active en Amérique du Nord, en Amérique centrale et latine ainsi qu’en Asie-Pacifique. Elle compte 24 millions de clients et plus de 88.000 salariés.

AFP

lundi 27 novembre 2017

EN SEGUNDA VUELTA: POR UN DIÁLOGO DEMOCRÁTICO QUE INICIE UNA NUEVA ETAPA HISTÓRICA


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EN SEGUNDA VUELTA: POR UN DIÁLOGO DEMOCRÁTICO 
QUE INICIE UNA NUEVA ETAPA HISTÓRICA
Los académicos e integrantes de las fuerzas invitadas al diálogo de cara a la segunda vuelta electoral, Carlos Ruiz Encina (Presidente de Nodo XXI/ Izquierda Autónoma) y Fernando Atria (Partido Socialista), instalan en la palestra pública un eje de debate constructivo posible entre el Frente Amplio y el bloque Fuerza Mayoría basado en las necesidades manifestadas por las luchas sociales de los años recientes en nuestro país.
El documento titulado “En segunda vuelta: por un diálogo democrático que inicie una nueva etapa histórica“, reproducido parcialmente esta mañana en el diario La Tercera, apuesta al diálogo desde y para la izquierda integrante de la nueva coalición política y del bloque oficialista, poniendo énfasis en un programa de finalización de una institucionalidad que, aunque heredada de la dictadura, se vio fortalecida y consolidada durante la transición democrática.

Con mucha dificultad y esfuerzo, la sociedad chilena comienza a abrir una posibilidad de cambios. Está ante nosotros la oportunidad de superar el país fundado por la dictadura cívico-militar. La oportunidad de conquistar una democracia social y política plena. Esta posibilidad ha sido abierta por el resultado de la primera vuelta presidencial, en que, contra todos los pronósticos, se manifestó una clara mayoría que respalda la necesidad de transformaciones profundas que signifiquen la salida del modelo neoliberal.

Esa mayoría, sin embargo, hoy no está políticamente articulada. El desafío del momento es buscar formas de articulación, a través del diálogo y la deliberación democrática. El planteamiento que sigue busca contribuir a ese diálogo, no introducir un espacio paralelo. Nos comprometemos a ser solidarios y respetuosos de nuestras propias instancias políticas, estimulando su debate y aceptando sus resoluciones finales.

Los chilenos han puesto un enorme esfuerzo en los últimos años para conquistar la libertad y la democracia prometidas. Es hora de que los actores políticos estén a tono con el nuevo Chile. Nosotros, desde ya, nos ponemos en disposición de colaborar con el diálogo inter-generacional, plural y entre iguales que las fuerzas democráticas y de izquierda han de dar. Vivimos tiempos de grandes oportunidades. Tenemos una gran responsabilidad. Es momento de mirar al futuro, y dialogar para conquistarlo.

En las últimas décadas la sociedad chilena ha experimentado una acelerada modernización neoliberal. De sus efectos ha surgido un país nuevo, con sus luces y sus sombras. Algunos han pronosticado, desde distintas veredas, que los chilenos ansían simplemente más y mejor mercado. Que la participación política ya no está en el horizonte sino en el pasado, y que la acción individual es el límite de la vida humana. Pero esas voces se han apresurado en sus juicios. Han caído, de nuevas maneras, en la vieja utopía del fin de la historia.

En realidad, Chile se adentra en aguas inexploradas de su curso histórico. La derecha formal no aumenta sino que mantiene su votación tradicional, incluso sumadas sus dos candidaturas. En un proceso todavía incipiente, complejo y para nada lineal, los chilenos han planteado con cada vez más fuerza su malestar con la modernización neoliberal imperante. No porque rechacen la modernización, sino porque ansían una genuina modernidad. Porque reclaman mayor libertad y soberanía sobre la vida, mayor igualdad de género, más justicia social y mayor respeto al valor singular e irremplazable de cada individuo.

El malestar personal, los nuevos movimientos sociales, el surgimiento de nuevas fuerzas políticas y los recientes resultados electorales dan cuenta de esta nueva sociedad. No obstante, no hay garantías de que este potencial se exprese en un sentido democrático y edificante. El horizonte está abierto a más democracia, pero también a futuros menos auspiciosos. Es hora de una alta responsabilidad histórica.

De muchas maneras, dentro y fuera del Estado, las fuerzas de izquierda y democráticas han intentado resistir la expansión del mercado sobre la sociedad. Pero hasta estos años, eso no ha sido posible. Hoy es momento de abandonar los sectarismos y los hegemonismos, y dar paso a un diálogo fecundo y entre iguales. Un diálogo entre las fuerzas nuevas, forjadas al calor del Chile neoliberal, y las históricas, herederas de las luchas del siglo XX. Sólo un compromiso resultante de tal diálogo puede evitar que la derecha formal gobierne, y más importante aún, defender la posibilidad de cambios que tanto ha costado abrir.

Creemos que este diálogo no puede estar determinado por cargos o cupos gubernamentales. No son esas discusiones las que espera la ciudadanía. El diálogo ha de partir de la base del compromiso de las fuerzas democráticas por impulsar un proceso constituyente, uno en el cual el poder constituyente retorne a su titular, el pueblo. La manera de avanzar en esa dirección es mediante la realización de un plebiscito constitucional, que abra la vía para una Asamblea Constituyente.

La razón por la que una nueva constitución es necesaria es porque necesitamos una constitución que constitucionalice la salida del neoliberalismo. Esto significa, primero, una que en vez de neutralizar la política institucional la fortalezca, de modo de devolver a los ciudadanos la posibilidad de decidir políticamente sobre el destino de Chile. Así será la democracia, y no el mercado, el eje ordenador de nuestra vida social y política.

En segundo lugar, significa superar el actual carácter subsidiario del Estado. Esto por su parte implica garantizar en la constitución -no mediante glosas presupuestarias o subsidios- los derechos sociales fundamentales, hoy colonizados por el mercado. Hemos de garantizar constitucionalmente el derecho a la educación, dando paso a la reconstrucción y expansión de la educación pública hasta que sea efectivamente un espacio de libertad y auto-determinación para la sociedad. Hemos de garantizar constitucionalmente el derecho a la salud, desmercantilizando el cuidado de nuestros cuerpos y la protección de la vida a través de la construcción de un nuevo sistema de salud pública. Debemos también garantizar constitucionalmente la previsión social como un derecho, a través de un sistema de reparto, superando la capitalización individual de las actuales AFP.

La reconstrucción de los servicios sociales como espacios públicos de libertad debe hacer retrotraer la influencia del mercado sobre la vida, recuperándola para los ciudadanos. En tal acto, debemos asumir que las consecuencias de dicha mercantilización también son una responsabilidad pública, impulsando la condonación de las deudas educativas y otras formas de reparación al daño que el mercado ha causado. Más importante aún, debemos garantizar que el diálogo sobre la orientación de estos ámbitos descanse en un genuino debate público y democrático, y no en la influencia oscura que, hasta hoy, han tenido los poderes privados que controlan la provisión de las prestaciones sociales y los subsidios públicos. En definitiva, hemos de garantizar en nuestro pacto constitucional el carácter democrático, público y no mercantil de estas esferas sociales, recuperando soberanía democrática sobre la cultura, la protección de la vida y nuestra vejez.

Estas son para nosotros las bases de un diálogo entre las fuerzas democráticas. Pero por supuesto, no son su límite. Con mucho esfuerzo diversos movimientos han planteado distintas demandas y propuestas, que han de ser recogidas por la política en un diálogo cada vez más fecundo. Hemos de superar años de desarticulación social y procesamiento tecnocrático de demandas sociales, abriendo la política a la sociedad. Esto va más allá de un puro momento constituyente, proyectando un proceso largo y complejo de avances, en distintos planos, hacia más democracia y justicia. Es de tal encuentro, y no de un recetario de medidas técnicas bien diseñadas, del cual puede surgir la fuerza para iniciar una nueva etapa histórica.

Fernando Atria Lemaitre – Carlos Ruiz Encina

Académicos Universidad de Chile
Santiago | 25 de noviembre de 2017

dimanche 26 novembre 2017

LE CUIVRE CHILIEN RÉSISTE AUX ALÉAS POLITIQUES

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LE LONDON METAL EXCHANGE
  (MARCHÉ DES MÉTAUX DE LONDRES, OU LME
Le cours du métal rouge, dont le Chili est le premier producteur mondial, n’a pas plongé à la suite du premier tour du scrutin présidentiel, le 19 novembre.
GRÈVE À LA MINE DE CUIVRE 
D’ESCONDIDA, AU CHILI, LE 8 MARS 
PHOTO MARTIN BERNETTI  AFP 
L’art de la divination sondagière a ses limites. Les électeurs chiliens l’ont prouvé une fois encore, dimanche 19 novembre. Conviés à s’exprimer au premier tour du scrutin présidentiel, ils ont déjoué les pronostics. Même si le milliardaire Sebastian Piñera s’est retrouvé en ballottage favorable, le raz-de-marée annoncé ne s’est pas produit. Le lendemain, la Bourse de Santiago et le peso plongeaient. Les investisseurs allaient-ils également sonner la charge contre le cuivre ? Que nenni. Le métal rouge est resté de marbre ou presque. Vendredi 24 novembre, la tonne de cuivre se négociait à 7 002 dollars à la Bourse de Londres.

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Pourtant, le Chili revendique le titre de premier producteur mondial de ce métal, qui représente près de la moitié de ses exportations. Toutefois, de plus en plus de pays sont prêts à croiser le fer sur ce marché. Avec des gisements peut-être plus limités, mais des filons plus riches. Comme la Mongolie, la Sibérie ou les pays d’Afrique centrale. Résultat, la part de marché du Chili est passée d’un tiers à moins d’un quart en une dizaine d’années.

Le Chili n’a donc pas soufflé le froid sur le cuivre. Ce métal a connu un retour de flamme depuis quasiment un an, au moment même où les investisseurs ont cru à la décrue de son surplus. Le cours a terminé l’année 2016 sur un envol de près de 20 %.

Propulsé par l’automobile

La grève, fin février, dans la plus grande mine chilienne, Escondida, a encore alimenté la spéculation. Les mineurs ont bloqué toute activité pendant plus de quarante jours. Un conflit historique. De même, la mise en sourdine concomitante de la deuxième mine au monde, en Indonésie, pour cause de nouvelles réglementations minières, a fait augurer une baisse des disponibilités. Mais ce sont surtout les perspectives de progression de la demande qui ajoutent à l’engouement. Résultat, la barre des 7 000 dollars la tonne a été franchie courant novembre, signant une nouvelle progression de près de 20 % du cours du cuivre depuis le début de l’année.

Le cuivre est emporté par le coup d’accélérateur des ventes de voitures électriques. Même si la propulsion est encore plus forte pour des métaux comme le lithium, le nickel et, surtout, le cobalt, cœur des batteries embarquées. Le cours du métal bleu a fait une embardée de plus de 70 % depuis le début de l’année. Sur ce petit marché, la boulimie soudaine des constructeurs automobiles, venant s’ajouter à celle des fabricants de smartphones ou de tablettes, a soudain mis en lumière la rareté du matériau.

Rien de tel pour le cuivre. Mais des groupes miniers estiment que le succès des véhicules électriques pourrait faire progresser les commandes de cuivre de plus de 20 % dans les cinq à sept prochaines années. Elles passeraient ainsi de 23 à 28 millions de tonnes. Les batteries n’ont pas fini de mettre le cuivre sous tension…

RÉFLEXIONS APRÈS L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DU 19 NOVEMBRE 2017 AU CHILI

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 LA MONEDA PHOTO ELPIDIO VALDÉS
De l'élection présidentielle du 19 novembre 2017 qui a vu s'opposer deux méthodes de campagne, on peut tirer un enseignement.
 Cartagena et  Briatte 
 LA MONEDA PHOTO SARI DENNISE
Le candidat de droite S. Piñera a basé toute sa campagne sur les moyens matériels. Effectivement, en plus de la presse écrite dans son ensemble et de bien d’autres moyens de communication, media et sondages notamment, sa candidature a profité de plus de 55 % des ressources financières engagées dans cette élection, ce qui lui a permis d’investir dans une propagande «industrielle» et massive.
En revanche le candidat indépendant A. Guillier, devant le refus de crédit de la part des banques (qui ont été, par contre, très généreuses envers les candidats Piñera et Sanchez), a pris la décision de faire une campagne à l’ancienne. Plusieurs week-ends d'affilée, des dizaines de milliers de bénévoles soutenant sa candidature ont sillonné rues, quartiers et marchés pour développer un contact proche et personnel. Procédé déjà employé avec succès au moment de l’inscription de la candidature indépendante de A. Guillier. En effet, il fallait réunir au minimum 33.000 signatures de non adhérents à un parti politique, et l’action militante quotidienne, populaire et de proximité a contribué à recueillir presque le double du nombre requis.

Et cette élection soulève plusieurs interrogations.

Tous les observateurs s’entendent pour déclarer que tous les instituts de sondage ont failli. Bien que les résultats relatifs aux trois premières places aient été bien prévus, la moitié des pourcentages qu'ils ont donnés s’est avérée erronée, et de manière significative. Ça a été notamment le cas pour les candidatures de Piñera, Sanchez, Kast et Goic.

Le candidat de droite, Piñera, a vu ses résultats à la baisse de près de dix points. Le même écart, mais en sens inverse, s’est produit avec la candidate du Frente Amplio (FA), B. Sanchez. Aussi bien Kast que Goic ont réalisé des scores plus importants que prévu par les enquêtes d’opinion.

L’ensemble des commentateurs, observateurs, spécialistes, envoyés spéciaux français au Chili compris, ont vu leurs prévisions complétement démenties par les résultats. Ce « phénomène » révèle que les politologues, en reproduisant sans réserve ni nuance les résultats des sondages, ont dévoilé leur carence d’analyse de fond. Sans parler des intentions partisanes inavouables de certains de ces analystes.

Aujourd’hui on assiste à des mea culpa publics de la part de certains pronostiqueurs qui, sans le moindre scrupule ont appuyé leurs « analyses » sur les résultats de sondages en vérité peu fiables. Malgré ces aveux la cote de prestige de certains de ces « spécialistes » n’est pas près d’être revue à la hausse. D’après le Collège des Journalistes on est en présence d’une collusion « perverse entre les enquêtes d’opinion et les moyens de communication » ayant pour objectif de déformer la réalité pour influencer le choix des électeurs.

À l'issue du premier tour, les résultats ont fait souffler un vent de doute et d’angoisse dans le camp de Piñera et ont injecté une forte dose d’espoir dans le camp adverse. En effet, si des candidats proches de Guillier - M. Enrique-Ominami, Goic -, ont déjà annoncé leur appui, le FA a prévu de consulter ses adhérents par référendum le 29 novembre quant à l’attitude à adopter. Des négociations programmatiques sont possibles, néanmoins seulement après le référendum. Mais même si ses résultats sont défavorables à un appui à Guillier, beaucoup d’électeurs opteront pour le candidat réformateur.

Si l’on procède à l'addition des pourcentages obtenus par les candidats, on peut s’attendre à un résultat assez serré le 17 décembre.  Cependant, même si la participation est souvent moindre au deuxième tour, on peut présager, avant même que les fameux sondages ne commencent à opérer, que le candidat de centre-gauche l’emportera facilement.

Les électeurs du FA, indépendamment de l’opinion de certains dirigeants de ce conglomérat, devraient avoir assez de lucidité pour barrer la route à la droite - les déclarations de quelques-uns des responsables le laissent espérer -, d’autant plus que des représentants du Front ont fait une entrée massive à la chambre des députés. Déjà, le maire de Valparaiso l’a dit : « Beaucoup de gens qui ont voté pour le FA vont voter contre Piñera et non pas pour Guillier ».

La tâche législative et l’efficacité des élus du FA ne seront pas les mêmes si le prochain chef de l’État a pour mission d'accentuer les transformations amorcées par l'actuel gouvernement, que si le nouvel occupant de La Moneda (palais présidentiel de Santiago) s’attache à faire marche arrière sur toutes ces mesures.

L’élection de dimanche a montré un déplacement à gauche de la société chilienne, démentant au passage l’opinion des analystes qui déclaraient inéluctable la restauration conservatrice de la région. Tous les Chiliens ayant choisi l'une des six candidatures de progrès ont maintenant la responsabilité de bloquer l’arrivée au gouvernement de la droite pour faciliter la poursuite du processus de démocratisation initié dans le pays.