lundi 21 janvier 2019

BRÉSIL. LE FILS AÎNÉ DE BOLSONARO DANS LA TOURMENTE, LA PRÉSIDENCE ÉCLABOUSSÉE


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27.NOV.2018 - FLÁVIO BOLSONARO ET
JAIR BOLSONARO EM BRASÍLIA
PHOTO ADRIANO MACHADO  
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«LUÍS INÁCIO (300 PICARETAS)» (LUIZ INÁCIO L’A DIT, LUIZ INÁCIO A PRÉVENU / CE SONT TROIS CENTS PICARETAS AVEC DES TITRES DE DOCTEUR.)   INTERPRÉTÉE PAR LES «OS PARALAMAS DO SUCESSO». CHANSON ÉCRITE ET COMPOSÉ PAR HERBERT VIANNA, AVEC LA PARTICIPATION SPÉCIALE DE JAIRO CLIFF, DE LA BANDE DE REGGAE LORD MARACANÃ.
De nouvelles révélations concernant des mouvements suspects sur le compte bancaire de Flavio Bolsonaro et celui de son ancien attaché parlementaire embarrassent le camp du président brésilien. Ce dernier garde le silence.Morgann Jezequel
PHOTO RICARDO MORAES
“L’affaire Queiroz” rattrape désormais le fils aîné du président brésilien Jair Bolsonaro. Des mouvements financiers suspects ont été constatés sur les comptes bancaires de Fabricio Queiroz, l’ancien attaché parlementaire de Flavio Bolsonaro lorsque ce dernier était député à l’Assemblée de l’État de Rio de Janeiro.

Dimanche 20 janvier, le journal O Globo a révélé que les transactions atypiques observées par le Conseil de contrôle des activités financières (Coaf) sur les comptes de Fabricio Queiroz concernaient “un volume d’argent largement plus important” que celui révélé le mois dernier, atteignant désormais 7 millions de reais (1,6 million d’euros) en trois ans.

Deux jours auparavant, le journal télévisé de la chaîne Globo avait informé que le Coaf s’intéressait de près à des mouvements suspects sur le compte de Flavio Bolsonaro lui-même. Entre juin et juillet 2017, 96 000 reais (22 466 euros) ont ainsi été déposés en 48 fois sur le compte du fils aîné du président, à partir de l’agence bancaire de l’Assemblée législative de Rio.

Tentatives de justification

DÉPÔTS D'ARGENT SUSPECTS: L'AÎNÉ DE BOLSONARO
 PARLE D'UNE TRANSACTION IMMOBILIÈRE
Ces dépôts, “faits de manière fractionnée”, “éveillent les soupçons” autour d’une possible “dissimulation de l’origine de l’argent”, explique le site d’information G1, du groupe Globo.

Le Coaf enquête aussi sur l’achat d’un titre financier de plus d’un million de reais (234 000 euros), dont il n’a pas réussi à identifier le bénéficiaire.

Jusqu’alors très discret sur le sujet, Flavio Bolsonaro a cherché à justifier ces transactions lors d’interviews accordées dimanche à la télévision brésilienne.

“Il a dit que le paiement effectué concerne le transfert d’une dette d’un appartement qu’il a acheté et que les dépôts reçus sur son compte étaient des sommes qu’il se déposait en respectant la limite de la machine bancaire”, résume El Pais Brasil.

La semaine dernière, Flavio Bolsonaro, récemment élu sénateur, a par ailleurs demandé à un juge de la Cour suprême de suspendre l’enquête du Ministère public concernant les comptes de Fabricio Queiroz.

“Flavio Bolsonaro a allégué, dans sa demande, [qu’il] allait bénéficier de la juridiction d’exception devant la Cour suprême, puisqu’il prendra [ses fonctions] en février, et que, pour cela, la Cour devrait analyser à qui il revient d’enquêter sur ce cas”, indique le journal Estado de São Paulo.

Mais cette décision a provoqué des remous au sein de l’équipe de Jair Bolsonaro : en agissant de la sorte, Flavio Bolsonaro s’est “​tiré une balle dans le pied”, estiment des conseillers du président, interrogés par le quotidien.

“L’aggravation de la crise […] incommode le noyau militaire le plus proche du président. Parmi ces militaires, on attend une explication convaincante” de la part de Flavio Bolsonaro, rapporte de son côté le journal Extra. Le nouveau président avait notamment fait campagne sur la lutte contre la corruption des élus.

L’inquiétude concerne surtout le coût politique que ce scandale pourrait avoir au sein du Congrès.

LE MPF ENQUÊTE SUR DES TRANSACTIONS BANCAIRES SUSPECTES 
EFFECTUÉES PAR L'ANCIEN CONSEILLER DE FLÁVIO BOLSONARO
“Les assistants du président Jair Bolsonaro espèrent que les enquêtes s’essouffleront avant que la proposition de réforme des retraites ne soit transmise au Congrès national. Dans le cas contraire, la crainte est que cette affaire perturbe les négociations politiques et soit utilisé par les alliés pour faire pression sur le palais présidentiel”, souligne un éditorialiste du site G1.

En déplacement à Davos, Jair Bolsonaro a préféré ne pas s’exprimer sur l’affaire. Mais pour certains observateurs, son image est déjà écornée. “Le gouvernement de Jair Bolsonaro devra commencer l’ascension en portant le corps estropié du héros du combat contre la corruption”, estime un éditorialiste de la Folha de São Paulo.
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