samedi 29 mai 2010

Adhésion : l'OCDE accueille le Chili, l'Estonie, Israël et la Slovénie

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(gauche/droite): Silvio Berlusconi, Premier ministre de l'Italie; Felipe Larrain, ministre des finances du Chili. Photo ©Herve Cortinat/OECD

Lors d'une cérémonie qui s'est tenue le 27 mai 2010, le Premier ministre italien, Silvio Berlusconi, a invité formellement les Premiers ministres des trois nouveaux membres à adhérer à l'Organisation: Andrus Ansip pour l'Estonie , Benjamin Netanyahu pour Israel, Borut Pahor pour la Slovenie. Durant une conférence de presse qui a eu lieu après la cérémonie, M. Berlusconi et le Secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría, ont été rejoints par les trois premiers ministres et par le ministre chilien des finances, Felipe Larrain.

vendredi 28 mai 2010

Suicide et meurtre

Elles sont toutes les deux mortes sur le coup, selon la police chilienne. Josefina Vinizelos, 52 ans, s'est défenestrée du 12e étage mercredi.
Une enquête a été ouverte mais la police considère qu'il s'agit très probablement d'un suicide.
D'après le journal "El Mercurio", elle avait dans son sac à main des médicaments et une prescription d'un psychiatre.
Josefina Vinizelos a sur atterri Luisa Almendares, une femme de ménage de 56 ans qui était en train de sortir les poubelles dans la cour de l'immeuble voisin. Mère de quatre enfants, Mme Almendares n'avait plus que 40 minutes à travailler avant la fin de son service ce jour-là, précise la police. AP

samedi 22 mai 2010

Chili: prime pour les mariages qui durent

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Le milliardaire conservateur Sebastián Piñera, s'exprimait devant le Parlement réuni à Valparaiso pour entendre son premier discours sur l'état de la Nation depuis son investiture en mars. Photo Alex Ibañez
"Nous devons renforcer et protéger la famille", où se transmettent des valeurs, a déclaré le premier chef de l'Etat chilien de droite depuis vingt ans. Il s'exprimait devant le Parlement réuni à Valparaiso pour entendre son premier discours sur l'état de la Nation depuis son investiture en mars.
"Nous ne pouvons pas rester indifférents à la baisse de la natalité et de la nuptialité, au fait que plus d'enfants naissent hors plutôt qu'au sein du mariage, que pour chaque enfant qui naît un autre ne naît pas à cause d'un avortement", a déclaré M. Piñera. "Nous avons une dette envers nos familles".
"Aussi, nous offrirons des incitations, comme une prime aux noces d'or pour tous les couples qui célèbrent 50 ans de mariage", a-t-il annoncé, sans spécifier le montant.
Le Chili, bien que pays jeune avec un quart de sa population de moins de 15 ans, possède une natalité (15 pour 1000) et une fécondité (1,9 enfant par femme) parmi les plus faibles d'Amérique latine, selon les données de l'ONU.
L'avortement est illégal au Chili, mais on y estime qu'autour de 130.000 IVG clandestines s'y pratiquent chaque année. La revalorisation de la famille et du mariage répondent à une attente d'une aile de la coalition qui a porté M. Piñera, proche de l'Eglise, au pouvoir.

jeudi 20 mai 2010

Parisot rêve 
d’une « réforme » 
à la sauce Chili



Adieu pincettes, circonlocutions et précautions oratoires  ! Après avoir, ces derniers mois, mis la pédale douce sur ses revendications en matière de retraites par capitalisation, la patronne des patrons tombe le masque. Hier matin, rassérénée après le désistement de tous ses concurrents potentiels à la tête du Medef, et surtout encouragée par le « document d’orientation», remis dimanche soir par le gouvernement aux organisations syndicales et patronales, Laurence Parisot voit repousser dans son dos ses ailes les plus néolibérales. Derrière le trompe-l’œil d’une « taxation du capital » ultrafloue et non chiffrée, le gouvernement se plie en fait à toutes les exigences du patronat  : report de l’âge légal de départ à la retraite, allongement de la durée de cotisations, refus net d’une augmentation des prélèvements obligatoires, exclusion nette de l’hypothèse d’une cotisation sur la valeur ajoutée, reconnaissance de la pénibilité au cas par cas, etc.

Mise à mort de la répartition…

C’est donc sur ce velours que le Medef choisit de passer à l’attaque. Alors que les chiffrages des déficits du régime par répartition dépassent toutes ses espérances – « toutes nos craintes », corrige la tragédienne à la tête du patronat –, il manquerait, selon Laurence Parisot, dans le récent document élaboré sur des bases maximalistes par le secrétariat général du Conseil d’orientation des retraites (COR), « une piste essentielle qui a pourtant été choisie par de nombreux pays ». Cette « piste », c’est évidemment, aux yeux des pousse-au-crime néolibéraux, la retraite par capitalisation. « Nous, nous avons toujours eu conscience de la gravité de la situation, pérore la présidente de l’organisation patronale, et c’est pour cela que nous avons été les premiers à casser le tabou de l’âge légal de départ à la retraite. Le relèvement des bornes d’âge et de durée de cotisation est absolument nécessaire. La question ne se pose plus. » En vérité, le Medef veut interpréter les scénarios présentés au nom du COR comme entérinant la mort « naturelle » du régime par répartition à brève échéance. « On dit sans cesse, dans un bel unanimisme et avec une sacrée dose de conformisme, qu’on veut préserver le système par répartition, raille Laurence Parisot. À l’horizon 2030, même en repoussant l’âge légal de départ à 63 ans et en instaurant 45 ans de cotisations, nous aurons encore besoin de 13 milliards d’euros par an. Avec un complément d’une telle ampleur à trouver, nous ne serons plus en aucun cas dans un système par répartition où les cotisants paient pour les retraités. »

… Et capitalisation généralisée obligatoire

Bien sûr, la perspective d’une extinction à petit feu du régime par répartition ne fait pleurer que les crocodiles au Medef. Et dans le même temps, les effets d’annonces gouvernementaux sur une contribution des hauts revenus et du capital n’émeuvent pas les cuirs tannés du patronat. « C’est tellement flou qu’on ne peut pas se prononcer, ce n’est pas du tout chiffré », sourit Laurence Parisot. Avant de carrément tourner en dérision cette perspective et tirer une balle dans le pied du gouvernement Fillon  : «Résoudre les questions de retraites ne passe pas par du symbolique… Ce n’est pas avec du symbole qu’on va payer les pensions, c’est une monnaie qu’on ne connaît pas  ! » Pour le patronat, il n’y a donc ni obstacle ni alternative au boursicotage et à la capitalisation. Et il s’agirait désormais simplement de déterminer, comme y invite Laurence Parisot, « en plus de ce que nous pourrions garder comme système de répartition, un nouveau système, très incitatif, voire obligatoire, par capitalisation »… Et la présidente du Medef d’ajouter  : « C’est la seule voie pas simplement raisonnable, mais réaliste que nous ayons  ! »

Soucieuse de démontrer que les régimes par capitalisation sont florissants sur la planète et que, comme toujours, les Français ne sont pas assez « réalistes », Laurence Parisot ne développe qu’un seul exemple de pays ayant réussi la « transition » d’un régime par répartition à la capitalisation, et il est terriblement éloquent. « Le Chili fonctionne avec un système par capitalisation et ça marche très bien, estime-t-elle. J’ai eu l’occasion, ici même, de recevoir Michelle Bachelet (ex-présidente socialiste du Chili battue en mars dernier – NDLR), elle a été la première à me dire que ça a été un élément de stabilité d’avoir un système qui fonctionne, qui ne crée pas de nouvelles incertitudes. » Le Medef a les modèles sociaux qu’il peut  : le régime par capitalisation a été mis en place au Chili en 1981, sous le joug du dictateur Augusto Pinochet et la houlette des Chicago Boys du pape américain de l’ultralibéralisme, Milton Friedman. Un joli modèle absolu de « stabilité » et de lutte contre les « incertitudes ».

Thomas Lemahieu

mercredi 19 mai 2010

Le Medef milite pour la capitalisation

Laurence Parisot va demander aujourd'hui au ministre du Travail des précisions sur une contribution des entreprises au titre des revenus du capital.

Le Medef attend de pied ferme des précisions de son rendez-vous, aujourd'hui, avec le ministre du Travail, Eric Woerth. Si, à la lecture du document d'orientation du gouvernement sur les retraites, l'organisation patronale a bien compris que les entreprises pourraient également être appelées à contribuer au financement des retraites au titre des revenus du capital, « nous notons que c'est tellement flou que nous ne pouvons pas nous prononcer », a indiqué hier Laurence Parisot. « C'est flou sur l'assiette, le taux et ce n'est pas du tout chiffré sur ce qu'on pourrait en retirer comme recettes complémentaires. Or c'est bien cela le sujet. » Si le gouvernement veut « toucher à l'épargne longue », ce « sera désastreux pour l'économie », s'il veut « toucher à l'épargne courte, je crois qu'il faut qu'il précise sa pensée ».

« La seule voie réaliste »

Si le Medef ne s'est pas braqué complètement contre une contribution des entreprises hier, c'est qu'il a reconnu dans le premier cadrage du gouvernement des éléments concordants avec sa vision de la réforme : le rejet d'une hausse générale des cotisations, l'augmentation de la durée d'activité, mais aussi une approche partagée sur le dossier de la pénibilité. Il est difficile aussi pour le Medef de fermer complètement la porte à une contribution des entreprises alors que l'ampleur des besoins de financement lui permet d'avancer sur une autre de ses pistes : l'émergence d'un « mix » entre retraite par répartition et retraite par capitalisation, alors que ce dernier volet est quasi absent des orientations gouvernementales.

« Nous devons aujourd'hui nous demander comment mettre en place, en plus de ce que nous pourrions garder du système par répartition, un nouveau dispositif très incitatif, voire obligatoire, de système par capitalisation », a défendu Laurence Parisot hier. Lundi, en conseil exécutif du Medef, « beaucoup estimaient que c'était probablement la seule voie, pas simplement raisonnable, mais réaliste », a-t-elle poursuivi, allant ainsi un cran plus loin que lors de ses précédentes déclarations.

De nombreuses pistes sont sur la table : produits nouveaux, durée de détention de l'intéressement et de la participation, abondement supplémentaire des employeurs, simplification des dispositifs pour les PME, sortie en rente ou en capital, sécurisation fiscale des dispositifs… Citant les exemples du Chili, de la Suède ou de l'Allemagne, Laurence Parisot a vanté les « vertus » de la capitalisation, qui « crée des richesses et n'en ponctionne pas », estimant que, « sur le long terme, l'évolution des marchés est toujours gagnante ».

Citant aussi les études d'impact sur un report de l'âge légal de départ à la retraite à 63 ans et 45 années de cotisation à l'horizon 2030, Laurence Parisot a toutefois indiqué que ce ne serait pas forcément la préconisation du Medef. L'organisation patronale donnera, « au plus tard début juin », sa « recommandation » et son « scénario idéal ».
VÉRONIQUE LEBILLON, Les Echos

mardi 18 mai 2010

Chili / séisme: 40.000 maisons d'urgence

"Nous somme fiers de pouvoir annoncer que nous avons tenu l'objectif d'installer 40.000 logements d'urgence, que nous nous étions fixé il y a deux mois et demi", a annoncé Hinzpeter à Constitucion, une station balnéaire du centre du Chili dévastée par le tsunami.
La moitié de ces logements, des maisonnettes en bois, ont été construits par l'organisation caritative "Un techo para Chile" (Un toit pour le Chili), dont c'est la spécialité, avec l'aide de 70.000 bénévoles et l'appui financier du gouvernement.
Le ministre n'a pas précisé le nombre de familles encore en attente de logements au niveau national, mais a appelé les volontaires "à continuer de travailler pendant l'hiver pour aider les sinistrés".
A Constitucion, quelque 700 logements sont encore requis sur les 2.200 nécessaires initialement, selon les autorités locales citées par la presse. Au total, 371.000 logements ont été affectés par la catastrophe, dont 81.000 complètement détruits, selon un décompte officiel à la fin mars.

lundi 17 mai 2010

Chili: un Pakistanais arrêté à l'ambassade US inculpé de détention d'explosifs

Lundi, Mohammed Saif Ur Rehman Khan, 28 ans, a été placé en détention alors qu'il se rendait à l'ambassade américain à Santiago du Chili pour obtenir un visa. Des détecteurs ont découvert des résidus d'un produit chimique, le tetryl, avec lequel on peut produire des explosifs.
Au cours d'une perquisition à son domicile, la police a trouvé également des affaires et des objets avec des fragments de Tetryl.
Mohammed Saif Ur Rehman Khan ne peut pas sortir du Chili durant trois mois.
L'avocat de Khan, Gabriel Carrion, a expliqué que son client n'est qu'un étudiant en tourisme et que les fragments chimiques retrouvés peuvent s'attraper en maniant des objets en plastique.
Contrairement à ce que préconisait le procureur vendredi, la juge des libertés n'a pas retenu un lien avec une entreprise terroriste. AP

BALTASAR GARZÓN, L’INQUISITEUR SUR LE BÛCHER

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Des assistants de Baltasar Garzón retirent des tableaux de son bureau de l'Audiencia. Photo REUTERS du 15-05-2010

La chasse est ouverte. On ne pouvait pas imaginer plus gros gibier : le «superjuge», le «juge étoile» ou «Supergarzón». Celui qui paraissait se situer par-delà le bien et le mal. L’homme qui faisait trembler tous les puissants de ce monde. Celui qui a stupéfait l’opinion internationale lorsqu’en 1998, sur son initiative, l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet est arrêté à Londres alors qu’il prenait le thé avec son amie Margaret Thatcher. Depuis des années, il tutoie le prix Nobel de la paix, on l’a souvent annoncé à la tête de la Cour pénale internationale, la CPI (1). Il est une icône de la justice universelle, une référence de l’ingérence dans tous les recoins de l’impunité. Une légende vivante. Les Espagnols ont une expression pour cela : «Se merece una estatua», il mérite qu’on lui érige une statue.

Or, il s’agit maintenant de le déboulonner de son piédestal. Depuis 1988, ce type est toujours en haut de l’affiche, sans cesse sous les projecteurs. Aujourd’hui plus que jamais, au moment où il joue la fin de sa carrière. Pas un «faiseur d’opinion» qui ne se soit fendu d’un billet au vitriol sur son compte, ou d’une chronique dithyrambique dans l’espoir de sauver sa peau. Dans toute l’Espagne, on est sorti dans la rue pour le salir ou le défendre. Référence morale selon les uns, grand inquisiteur selon les autres. Pour ou contre son lynchage, au choix.

Car le superjuge est bel et bien au banc des accusés. Avec la bénédiction du Tribunal suprême (2), rien que cela. Il a trois affaires sur le dos, trois dossiers d’accusation. Sont-ils contestables, sinon même discutables ? Peut-être bien. Car tout laisse à penser que Baltasar Garzón est surtout la cible de nombreux ennemis, qui veulent son scalp en lui retirant sa fonction. Ce qui a été fait vendredi par son autorité de tutelle, qui l’a suspendu le temps qu’il soit jugé (2).

Reprenons l’une après l’autre les casseroles que traîne le juge. Dans l’ordre, l’accusation la plus cruciale portée contre lui est d’avoir agi par mauvaise foi (en droit, on dit prévarication) en instruisant un procès contre les crimes du franquisme, alors qu’ils avaient été amnistiés. Le deuxième grief vise ses méthodes d’investigation jugées douteuses par la droite espagnole, qu’il a mise en cause dans un récent procès de corruption. Dans le troisième dossier, il est accusé de corruption, pour avoir favorisé un grand banquier qui avait grassement rétribué des conférences qu’il a tenues aux Etats-Unis. Bref, des charges assez variées et lourdes pour que, sauf miracle, il s’en tire indemne. Même s’il n’est pas homme à se laisser abattre facilement. Garzón risque jusqu’à vingt ans d’interdiction d’exercer. Autant dire qu’à 54 ans, cela mettrait fin à sa carrière. Une retraite (très) anticipée, le crépuscule d’une idole. Celui qui brisait les destins des mafieux, des terroristes et des corrompus voit soudain le sien en balance, suspendu à un fil.

Pouvoirs exorbitants

Ni le battage médiatique autour de lui ni les battues de chasse contre lui n’entravent, depuis vingt-et-un ans, le rituel qu’il suit avec la régularité d’un pantin articulé : sous le crépitement des flashes, il s’extirpe de sa voiture officielle un peu lourdement, active le pas en portant à bout de bras un cartable trop lourd et, ignorant son pouvoir d’attraction, se dirige tout droit vers son bureau de l’Audience nationale, le tribunal d’instruction n° 5. Sur les six existants, c’est le plus connu, celui de Garzón, la star.

En plein cœur de Madrid, près de la place Colomb, ce n’est pas rien, l’Audience nationale. Une puissante machine judiciaire - héritière du franquiste «Tribunal de l’ordre public» - qui monopolise et centralise toutes les affaires sensibles (grande criminalité, terrorisme, pédophilie, haute corruption…), et où les juges d’instruction ont des pouvoirs exorbitants (3). Sa juridiction est ordinaire, mais tout change lorsqu’il s’agit de terrorisme, d’ETA ou d’islamiste. Même si les peines sont plafonnées à quarante ans de prison, les procédures sont exceptionnelles, les gardes à vue à la discrétion du juge, la mise en détention préventive presque systématique ; et, une fois derrière les barreaux, le suspect est placé en régime d’isolement. Autant dire que n’importe quel juge d’instruction de l’Audience nationale a de quoi faire trembler. Baltasar Garzón particulièrement.

Comment savoir ce qui se passe dans la tête du superjuge ? Ses récentes déclarations, prononcées de la même voix aiguë et chevrotante, ne laisse transpirer aucun état d’âme, c’est une langue juridique, froide et mécanique. Il a toujours cette démarche de notaire replet, ce visage terriblement sérieux et buté, ces lunettes rondes d’expert-comptable, ces cheveux peignés en arrière qui lui confèrent un air d’hidalgo un brin arrogant. Comment savoir ce qui trotte dans sa tête, s’il ne donne aucune interview, s’il ne lâche aucune confession ? Sauf une fois, dans un livre publié en 2005, Un monde sans peur (4).Piochons cet extrait qui peut nous donner une piste : «Tu attires l’attention, et à partir de là, tu te transformes en vedette, en protagoniste, en médiatique, en controversé. C’est-à- dire en quelqu’un qui agit sous l’impulsion de la popularité et des sondages […] pour être reconnu ou récompensé. En un mot, en un monstre. Un monstre bon pour certains, mauvais pour d’autres, mais toujours un monstre.»

Bon ou mauvais, le voici, notre monstre, presqu’en cage. Fini de soupçonner et d’accuser, il lui faut se défendre. Fini d’arracher des aveux, il doit rendre des comptes. Arroseur arrosé, voilà le superjuge superjugé. Ou mieux, dans son cas, le chasseur chassé. Car, plus encore que le foot (il a toujours joué gardien de but), la chasse est, depuis tout jeune,sa passion. De préférence dans les maquis semi-arides des sierras de Jaen, au nord-est de son Andalousie natale. Et, bien évidemment, Baltasar Garzón n’est pas de ceux qui sillonnent la garrigue en solitaire, avec son bon vieux chien pour dézinguer un canard boiteux. Son affaire, c’est la caza mayor, grandes battues et gros gibier. L’autre jour, un sénateur conservateur, anticipant le châtiment judiciaire contre lui, lançait cette réflexion sarcastique : «Si jamais on le laisse en liberté, il aura tout le temps de chasser abondamment, le superjuge!»

Une manifestation de soutien au juge Garzón. Photo LUIS SEVILLANO le 15-05-2010
Trophées de chasse
Si Baltazar Garzón est aujourd’hui un paria, c’est qu’il a franchi une ligne rouge, celle marquée par le passé franquiste de l’Espagne. Jusqu’ici, certes, il n’a pas manqué de courage et d’ambition, s’attaquant pêle-mêle à des barons de la cocaïne en Galice, à des mafieux russes sur la Costa del Sol, à des terroristes basques d’ETA, à Berlusconi et sa chaîne Tele 5, à Pinochet et aux tortionnaires de l’ex-dictature argentine, aux geôliers de Guantánamo, sans compter d’innombrables politiciens véreux… De beaux trophées de chasse judiciaire, souvent coffrés et jugés. L’Argentin Luis Moreno Ocampo, procureur de la Cour pénale internationale de La Haye, n’a jamais caché son admiration : «C’est le seul juge au monde à avoir enquêté sur les services secrets de son pays.» On y reviendra.

La ligne rouge, il l’a franchie tout simplement en balayant devant sa porte, ce qu’aucun magistrat espagnol n’avait osé faire. Depuis des années, Garzón a fait avancer les frontières de la compétence judiciaire. La législation espagnole permet à tout juge d’instruire des affaires pour crimes contre l’humanité, quel que soit le pays, contre un dictateur déchu ou en exercice. Mais dans le même temps, il était reproché à Garzón de ne pas appliquer ce principe dans son pays, l’Espagne, qui fut la chasse gardée d’un dictateur, Francisco Franco, durant quatre décennies. En 2008, Garzón répond à ces détracteurs et ouvre une instruction contre le régime franquiste. Deux ans plus tôt, le socialiste Zapatero a fait approuver une «loi de mémoire historique», qui accorde une réparation morale aux victimes de la dictature et élimine des symboles de l’ancien régime. Mais Garzón va plus loin. Il accuse le Caudillo et 44 responsables franquistes de «volonté d’extermination» et de «crimes contre l’humanité», à partir de 1936, contre des opposants républicains qui seront incarcérés, assassinés, ostracisés ou poussés à l’exil. Tant pis si Franco et la plupart des autres accusés sont morts depuis longtemps, le mal est fait.

Chape de plomb

Car, pour l’Espagne conservatrice, en bonne partie héritière du franquisme, le juge a commis un acte irréparable. Que Zapatero rende hommage aux victimes républicaines, passe encore. Mais qu’un magistrat balance par-dessus bord la légitimité du franquisme et le range dans les régimes les plus vils, nazi inclus, pas question. Baltasar Garzón a enfreint un principe sacro-saint : on ne touche pas aux franquistes. En 1975, à la mort du Caudillo (dans son lit), ce fut le deal : le régime dictatorial accepte le jeu démocratique mais, en échange, il impose l’impunité de tous les responsables franquistes comme condition non-négociable. «Logiquement», en 1977, des lois d’amnistie sont votées. C’est la transition de l’«amnésie» : une chape de plomb scelle un passé honteux et sanglant. Que personne ne s’avise de la lever…

C’est exactement ce qu’a fait Garzón, brisant du même coup un tabou et déclenchant des cris d’orfraie dans l’Espagne conservatrice, le Parti populaire, les médias (les quotidiens ABC et El Mundo, la Cope, radio de la conférence épiscopale…) et surtout dans la magistrature, un des milieux où l’empreinte franquiste est toujours vivace. D’autant que, sur demande d’associations de descendants de victimes, le superjuge exige l’identification de 151 000 cadavres répartis dans des centaines de fosses communes. Au nom des lois d’amnistie, la justice lui barre la route. Garzón est dessaisi de l’affaire au profit de 62 tribunaux provinciaux qui, bien sûr, enterreront l’enquête. On est en novembre 2009. Normalement, tout aurait dû en rester là.

Février 2010, coup de théâtre : avec l’aval du Tribunal suprême, un juge, Luciano Varela, voit en Garzón une belle proie et attaque bille en tête. Il dénonce une prévarication pour avoir instruit un procès en «ignorant de façon inexcusable les lois d’amnistie». Deux groupuscules tomberont du ciel pour déposer la plainte. L’un, Mains propres, est une association inconnue de magistrats d’extrême droite ; l’autre, Falange de las Jons, jadis un des bras armés du régime franquiste, est une formation résiduelle qui, aux dernières élections, n’a recueilli que 23 000 suffrages. Le juge d’instruction, lui, a un autre profil. Chevronné, vaniteux et arrogant comme Garzón, Luciano Varela a un passé gauchiste, ses proches sont socialistes. La rumeur dit qu’il a une dent contre le superjuge. Une guerre d’egos, tout bêtement.

Alors évidemment, vu de l’étranger, c’est l’incompréhension. Comment celui qui fait arrêter Pinochet peut-il être accusé dans son propre pays de s’être attaqué à l’ancienne dictature ? Qui plus est par deux mouvements d’extrême droite ! Tout le monde se dit que la justice espagnole a perdu la tête. Des magistrats prestigieux, de France notamment, appuient publiquement Garzón. Le New York Times exige «un procès juste» et dénonce «une tentative politiquement motivée pour mettre fin à la carrière d’un juge valeureux». En Argentine, où l’impunité a été levée et où on doit une fière chandelle à Baltasar Garzón, 800 associations manifestent leur répulsion contre un «procès contre-nature».

Côté espagnol, malgré la crise financière et un chômage à 20 %, beaucoup se déchirent de nouveau sur le passé. La presse souligne que Garzón a ouvert la boîte de Pandore et que l’ambiance est «guerracivilista». En clair, qu’elle a des airs rappelant la Guerre civile qui opposa franquistes et républicains, entre 1936 et 1939, et dont Franco sortira vainqueur. Le quotidien conservateur ABC s’en prend au juge étoile qui «a réveillé le fantôme des deux Espagne». Une majorité semble malgré tout soutenir le procès de Garzón contre Franco : 61 % des Espagnols estiment que le superjuge était «habilité à instruire le procès» et qu’il est «victime d’une persécution judiciaire». Le 24 avril, à Madrid, des dizaines de milliers de gens, emmenés par le cinéaste Pedro Almodóvar, se mobilisent en faveur de Garzón et des victimes du franquisme.

Confériencier bien payé

Baltasar Garzón a d’évidence des alliés mais, dans les hautes sphères, ce redresseur de torts s’est surtout attiré beaucoup d’inimitiés. Le zèle justicier irrite, notamment les magistrats. Pas un dossier sulfureux ne lui échappe. Le terrorisme basque, c’est pour lui, et l’Irak, et la grande corruption, et le terrorisme islamiste… Personne ne lui dénie un certain courage, lui qui vit sous forte escorte, et dont la maison de Madrid a été plusieurs fois vandalisée par des inconnus. Mais tout de même, il en fait trop ! Sa réputation internationale insupporte, les gros cachets qu’il touche à chacune de ses conférences aussi. C’est l’opinion du juge Varela, par exemple, qui l’a mis sur le banc des accusés.

Agaçant, le superjuge a des allures de shérif, ou de procureur à l’américaine. Il veut tout, il peut tout. Il est le premier juge à superviser une opération antidrogue, en Galice, du haut d’un hélicoptère. Le premier à parler en France avec des chefs d’ETA. En 1993, il se lance dans la politique, adoubé par le socialiste Felipe González. Garzón se voit déjà ministre de la Justice omnipotent, ou à la tête d’un FBI à l’espagnole. Or, il ne sera qu’un secrétaire d’Etat de l’ombre. Furieux, il claque la porte, revient à l’Audience nationale et prépare sa vengeance : il déterre le dossier des GAL, groupes antiterroristes de libération (des escadrons de barbouzes anti-ETA téléguidés par le gouvernement socialiste), et met au trou de hauts dirigeants pour «terrorisme d’Etat». Ce qui lui vaut, depuis, la haine des socialistes.

Instructions à la va-vite

Vaincu en politique, Garzón s’est juré de triompher en père Fouettard de la justice. Quitte, souvent, à en faire trop, à en perdre les pédales. Ici, on parle de garzonada pour qualifier un coup à la Garzón : un dossier d’instruction bouclé à la va-vite, truffé d’imprécisions, suivi d’un grand show judiciaire. Dans un procès-fleuve intenté en 1998 à l’entourage d’ETA, il emprisonne des dizaines de suspects… pour en relâcher la majorité plusieurs mois plus tard, faute de preuves. Idem concernant l’enquête des sanglants attentats islamistes de mars 2004, à Madrid.

A la rigueur judiciaire, il préfère le barouf médiatique. Ses collaborateurs de l’Audience nationale le décrivent comme un «dictatorcito» (un petit dictateur) qui impose un rythme infernal, épuise ses équipes, ne supporte pas qu’on lui tienne tête. Et c’est là que le bât blesse : héraut des défenseurs des droits de l’homme, il n’en est pas, lui, un garant. Dans les milieux judiciaires, il est réputé pour prendre des mesures arbitraires, ne pas respecter les droits de la défense. «Il abuse du secret de l’instruction, de la détention provisoire, de la mise sous séquestre des biens et des périodes d’incommunication pour les gens accusés de terrorisme», critique le juriste Jaume Asens. De même, il ne s’embarrasse pas des règles de procédure pour parvenir à ses fins : ainsi, pour confondre la corruption du Parti populaire, bien réelle apparemment, le superjuge aurait mis illégalement sur écoutes des politiciens en conversation avec leurs avocats.

Un observateur judiciaire le décrit ainsi : «Il a un côté coupeur de têtes, à l’image d’autres juges d’instruction mégalos, comme Eva Joly ou Arnaud Van Ruymbeke. Garzón a fini par se croire tellement haut et puissant qu’il s’imagine au-dessus des lois. La fin a fini par justifier les moyens.» Avec ses airs d’incorruptible au-dessus de tout soupçon, l’Eliott Ness de l’Audience nationale en énerve bien d’autres, dans la magistrature espagnole. Les convaincus que Baltasar Garzón ne cadre pas forcément avec l’image qu’il a toujours projetée, celle d’un bon père de famille (il a trois enfants) à la morale irréprochable, ou d’un moine soldat de la justice pur et désintéressé. Ils estiment notamment que le superjuge a toujours été moins sévère avec le «délit économique» que d’autres crimes. La troisième affaire qui le concerne l’accuse d’ailleurs de corruption. En 2005-2006, Supergarzón aurait été financé (on parle de 1,7 million d’euros) par la banque Santander pour des colloques dans une université new-yorkaise. Or, à peine rentré à Madrid, il a classé sans suite une plainte présentée contre Emilio Botín, le président de cette même banque. Echange de bons procédés ?

Mégalo, utopiste…

Le grand inquisiteur andalou possède au moins une belle vertu. Par courage, éthique, ego surdimensionné, ou peut-être les trois à la fois, il choisit et donne de la résonance à des causes justes. Et tant pis si, parfois, sa justice universelle vire au donquichottisme. Faut-il s’étonner que les autorités guatémaltèques ne veulent pas coopérer pour juger Efraín Rios Montt, l’ancien dictateur génocidaire qui a pignon sur rue ? Ou que la justice américaine ait refusé de lui livrer ceux qui ont «monté» Guantánamo ? Ou encore que la Chine protège des généraux impliqués dans la répression au Tibet de mars 2008 ? Le gouvernement Zapatero en a assez de se faire remonter les bretelles par les chancelleries concernées.

Alors, quel avenir pour ce Batman pas toujours vertueux ? S’il avait été interdit d’exercer pour avoir usé d’écoutes téléphoniques illégales ou pour corruption dans l’affaire des conférences à New York, son prestige en aurait subi un coup fatal. Mais puisqu’il est suspendu de ses fonctions pour avoir instruit le procès du franquisme, il devrait en sortira moralement vainqueur. Garzón défend l’idée que les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles, argument qui réduit à néant les fameuses lois d’amnistie de 1977. Et son avocat de rappeler que l’Espagne est l’unique pays européen avec un passé dictatorial où ce type de crimes n’ont pas été jugés. «Le procès contre Garzón est une absurdité, affirme Leandro Despouy, ex-juriste de l’ONU. Pour un peu, viendront un jour des réclamations internationales contre l’Espagne, qui a signé des conventions contre les violations des droits de l’homme.»

«Notre grand inquisiteur brûlé sur un bûcher ! Ça fait drôle», écrit un chroniqueur d’El Pais. «Ses dossiers d’instruction laissent certes à désirer, mais il a l’immense mérite d’être un agitateur qui secoue le cocotier judiciaire, milieu qui a une tendance naturelle à s’ankyloser», tranche le philosophe Fernando Savater. Dans l’immédiat, on a du mal à imaginer Garzón à 54 ans, savourant une préretraite dorée dans sa sierra de Jaen, entre rédaction de ses mémoires et battues de chasse. La chute dans l’anonymat après tant d’années dans la lumière serait une rupture trop forte.

A propos d’anonymat, au cas où Oussama Ben Laden l’aurait oublié, Baltasar Garzón a lancé contre lui un mandat d’arrêt international. C’était en 2003. Toujours sans résultat.

(1) La CPI a proposé au juge une mission de sept mois (lire «Libération» du 12 mai). (2) Lire page 6. (3) Seul le Tribunal suprême peut annuler une décision de l’Audience nationale. C’est la plus haute juridiction espagnole, excepté lorsqu’il s’agit d’interpréter la Constitution, compétence exclusive du Tribunal constitutionnel. (4) Calmann-Lévy, 2006, 310 pp., 17 €.
Par FRANÇOIS MUSSEAU MADRID

dimanche 16 mai 2010

Chili: un Pakistanais arrêté à l'ambassade US inculpé de détention d'explosifs

Lundi, Mohammed Saif Ur Rehman Khan, 28 ans, a été placé en détention alors qu'il se rendait à l'ambassade américain à Santiago du Chili pour obtenir un visa. Des détecteurs ont découvert des résidus d'un produit chimique, le tetryl, avec lequel on peut produire des explosifs.
Au cours d'une perquisition à son domicile, la police a trouvé également des affaires et des objets avec des fragments de Tetryl.
Mohammed Saif Ur Rehman Khan ne peut pas sortir du Chili durant trois mois.
L'avocat de Khan, Gabriel Carrion, a expliqué que son client n'est qu'un étudiant en tourisme et que les fragments chimiques retrouvés peuvent s'attraper en maniant des objets en plastique.
Contrairement à ce que préconisait le procureur vendredi, la juge des libertés n'a pas retenu un lien avec une entreprise terroriste. AP

mercredi 12 mai 2010

PATRIMOINE RÉCLAMÉ DÉDOMMAGEMENT AU DAKAR


Le Conseil des Monuments demande une compensation de $300 million pour le Dakar 2010. Photo EFE

Le Conseil des Monuments nationaux (CMN), dans un rapport cité mardi par le quotidien El Mercurio, a recensé des dégâts, à des degrés divers, causés à 56 des 111 sites du patrimoine visités après le rallye, et une perte de données archéologiques dans 13 d'entre eux dans la région de Quillaga, dans le nord.

Quatre sites en particulier ont été endommagés à plus de 50%, selon les relevés du CMN, qui fait référence à des ateliers lithiques, ou de travail de pierre, ainsi que des traces de passages de caravanes datant de peuples pré-hispaniques.

Le sécretaire du CMN Oscar Acuña a souhaité "que de la même façon que cela s'est fait pour le rallye précédent, une compensation soit versée pour les dommages au patrimoine". Il n'a pas mentionné le montant versé après la course 2009.

Le Dakar-2010, couru entre Argentine et Chili a vu plus de 370 véhicules, en comptant caravane et engagés motos, voitures, quads et camions, parcourir dans sa partie chilienne quelque 4050 km dans le nord désertique du pays.

L'édition 2011, pour la troisième année consécutive, aura de nouveau lieu en Argentine et au Chili.

Acuña a proposé qu'un rapport détaillé sur les sites archéologiques à risque, qui avait été élaboré en novembre dernier, soit cette année avancé à août, à temps pour pouvoir être intégré dans le tracé du rallye-2011, et les feuilles de route des participants.

lundi 10 mai 2010

C295 de la marine chilienne

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Le Lockheed P-3ACH Orion à Santiago du Chil. Aéroport Arturo Merino Benitez. Photo Alejandro Ruiz
Le contrat inclut également des options pour cinq autres appareils.
La cérémonie, présidée par l'amiral Edmundo González Robles, commandant en chef de la marine chilienne, a été célébrée à la base aérienne Viña del Mar dans la municipalité de Concón.


Avec la livraison des avions de patrouille maritime C295, l'aéronavale chilienne entame ainsi la rénovation de son parc d'aéronefs à voilure fixe. Celui-ci comprend à l'heure actuelle des P-3ACH, des P-111 et des C212.

samedi 8 mai 2010

Séisme au Chili: Bachelet convoquée devant une commission d'enquête

La date de son audition n'est pas encore connue.
Le retard et les informations contradictoires des autorités navales chiliennes ont coûté la vie à beaucoup des 432 morts (bilan officiel).
La sénatrice Soledad Alvear a estimé que la marine a commis "une erreur très grave" et que l'amiral González devrait prendre ses responsabilités et démissionner.
Le dossier est également aux mains de la justice qui doit déterminer s'il y a eu des négligences de la part de la marine qui n'a pas alerté la population de l'arrivée du tsunami sur les côtes chiliennes. AP

mercredi 5 mai 2010

Le saumon met le turbo

Salmofood - nourriture de saumon d'élevage d'élevage au Chili. Photo Sam Beebe / Ecotrust chez Flickr
Les quelque 360 000 tonnes de saumon « Atlantique » élevé sur la côte… pacifique du Chili ont dû attendre le retour à la normale du transport aérien qui le convoie, frais ou congelé, vers les États-Unis, l’Europe et la France. Un saumon « pas cher » qui se retrouve massivement dans les gondoles des grandes surfaces pratiquant le hard discount. Grâce aux bas salaires des ouvriers et, surtout, des ouvrières qui travaillent 12 heures par jour au Chili dans des conditions difficiles. Grâce aussi au recours annuel, qui serait considéré comme illégal en Europe, à près de 400 tonnes d’antibiotiques destinés à éviter les épidémies dévastatrices dans des élevages surpeuplés. Ces aberrations sociales et écologiques permettent de payer ce voyage de luxe au saumon sur 16 000 kilomètres.
Comme chaque consommateur peut le constater, les œufs de saumon dits « sauvages » en provenance des côtes de l’Alaska font, eux aussi, des trajets aériens comparables avant d’être vendus comme produits de luxe. Ils empruntent les mêmes avions que les saumons sauvages rescapés de la surpêche pratiquée dans cette région. Une surpêche qui explique la multiplication des élevages, comme ceux consacrés au saumon dit « de Norvège », dont une bonne part des 600 000 tonnes produites chaque année voyage également régulièrement par avion.
Les Canadiens en expédient quelques dizaines de milliers de tonnes vers l’Europe et la France, qui n’en produit qu’à peine 1 500 tonnes, parce que la main-d’œuvre française est « trop bien payée », selon la grande distribution. Toute l’industrie du saumon, et plus généralement celle du poisson d’élevage, ne survit que grâce à la mondialisation aérienne.

politis.fr

mardi 4 mai 2010

La CCS fait le bilan du séisme au Chili

Objectif : faire le point sur les perspectives économiques 2010 et exposer les conséquences du tremblement de terre de février. Alejandro Alarcón, secrétaire général de l’Association des banques et institutions financières, est revenu sur la question du financement de la reconstruction, à laquelle la CCS a contribué en récoltant près de 71 millions d’euros en mobilisant ses membres. Le coût du tremblement de terre est estimé à plus de 22 milliards d’euros. Du côté de la Société nationale d’agriculture (Sna), on estime à plus de 562 millions d’euros les pertes du secteur (312 millions en production et 250 millions en infrastructures).
Les six exposés sont consultables sur le site Web de la Chambre de Commerce de Santiago : www.ccs.cl

Défilés du 1 er Mai de par le monde

A Istanbul, pour la première fois en trente-trois ans, des milliers de manifestants ont convergé sur la place Taksim. Aucun heurt majeur n'a été rapporté. Des dizaines de milliers de personnes ont dénoncé en Espagne les mesures d'austérité, tout comme à Lisbonne, Athènes ou Bucarest, ainsi qu'en Asie, où les slogans mettaient l'accent sur de meilleures conditions de travail.

Les Echos

Le juge Garzón n'interrogera pas la veuve Pinochet

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Les magistrats ont estimé à l’unanimité que les affaires sur lesquelles enquête le tribunal à l'origine de la demande sont actuellement étudiées par un tribunal chilien qui en a la compétence et la juridiction. Une enquête judiciaire est en cours au Chili sur l'origine de la fortune de l'ancien dictateur, décédé le 10 décembre 2006 sans avoir été jugé. Elle avait été ouverte en 2004 après la découverte aux Etats-Unis de 20 millions de dollars sur des comptes au nom de Pinochet. Le juge Garzón est à l'origine de la spectaculaire arrestation du général Pinochet à Londres, le 16 octobre 1998, à la suite d'une demande d'extradition vers l'Espagne de l'ancien dictateur – jamais obtenue –, où il aurait pu être jugé pour crimes contre l'humanité.

Le Chili secoué par un puissant séisme

"Dans l'immédiat, aucune victime ne nous a été signalée", a indiqué l'Institut national des situations d'urgence du ministère de l'intérieur chilien, tandis que le service hydrographique et océanographique de la marine a exclu que le séisme puisse provoquer un tsunami.
Le séisme s'est produit à 19 h 09, heure locale (1 h 09, heure française) et son épicentre était situé à 10 km de profondeur, à 110 km au nord-ouest de Temuco et 558 km au sud-ouest de Santiago. Le 27 février, le Chili avait été frappé par un puissant séisme, suivi d'un tsunami, faisant 486 morts et 79 disparus, et causant des dégâts évalués à 30 milliards de dollars (22,5 milliards d'euros). Pour mesurer la puissance d'un séisme, l'USGS utilise la "magnitude de moment" (Mw). Sur cette échelle ouverte, un séisme atteignant une magnitude d'au moins 6 est considéré comme fort.