jeudi 28 février 2019

LE PRÉSIDENT CHILIEN INVITE LE FANTOCHE AUTOPROCLAMÉ JUAN GUAIDÓ AU SOMMET FONDATEUR DU PROSUR À SANTIAGO


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 LE FANTOCHE
AUTOPROCLAMÉ JUAN GUAIDÓ
Le président chilien, Sebastián Piñera, a annoncé mercredi qu'il avait invité le fantoche autoproclamé « président par intérim » du Venezuela, Juan Guaidó, à participer au Sommet convoqué à Santiago du Chili pour le lancement de Prosur, un nouveau bloc de pays de la région qui, selon ses initiateurs, remplacera l'Unasur (Union des nations sud-américaines). 
 Atlasinfo avec MAP
PIÑERA INVITE LE FANTOCHE
AUTOPROCLAMÉ JUAN GUAIDÓ 
«Nous avons une réunion des présidents en mars dans notre pays et bien sûr, nous invitons Juan Guaidó », a déclaré M. Piñera, alors que M. Guaidó a annoncé jeudi une tournée dans plusieurs pays de la région. 

Le Sommet de Santiago, qui se tiendra lors de la deuxième moitié de mars, aura pour objectif de «pouvoir discuter avec détermination comment traiter de nombreux problèmes qui affectent notre continent", a déclaré M. Piñera qui se trouvait dans la région sud de Biobío où il a présidé un acte solennel à la mémoire des victimes du séisme de magnitude 8,8 qui avait dévasté le 27 février 2010 plusieurs régions du Chili. 

Le séisme, qui a été suivi d'un tsunami, avait fait 526 morts et des dégâts évalués à environ 30 milliards de dollars. 

Selon les médias locaux, les dirigeants du Brésil, de l'Argentine, de la Colombie, du Pérou, du Paraguay, de la Bolivie, de l'Équateur, de l'Uruguay et du Suriname ont été invités à ce Sommet fondateur du Prosur avec pour objectif principal de créer un nouveau bloc régional en Amérique du Sud suite à une initiative promue par les gouvernements du Chili et de la Colombie.


VÉNÉZUÉLA. L’ONU SOUS LA PRESSION DES ÉTATS-UNIS


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 LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU, ANTONIO GUTERRES,
A RÉAFFIRMÉ LUNDI SON OPPOSITION À
UN COUP DE FORCE AU VENEZUELA.
PHOTO EDUARDO MUNOZ ALVAREZ/AFP
Washington veut imposer à Caracas une aide humanitaire qui est surtout prétexte à un changement de régime.
« LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE
DE TRUMP
»

«Le temps des interventions militaires en Amérique latine est révolu. » Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réaffirmé lundi son opposition à un coup de force au Venezuela. Mais les États-Unis s’obstinent. Après l’échec de l’opération aide humanitaire à la frontière vénézuélienne, Washington a convoqué mardi un Conseil de sécurité, bien décidé à faire adopter une résolution cette semaine pour forcer l’acheminement de matériel, ainsi que l’organisation d’une élection présidentielle anticipée. À la manœuvre : Elliott Abrams, l’envoyé spécial de Trump, connu comme « l’adjoint aux sales guerres » en Amérique centrale lorsque, sous couvert d’aide humanitaire, l’administration américaine envoyait des armes aux Contras pour renverser la révolution sandiniste. La Russie et la Chine ont fait part de leur opposition à toute forme d’intervention militaire, et pourraient opposer leur droit de veto à la résolution.

« GUERRE
POUR SE CAMOUFLER DANS LE PAYSAGE /
POUR SE CAMOUFLER DANS LES ESPRITS  »
Les pays européens – Allemagne, Belgique, France, Italie, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni, Suède – se sont alignés sur la position de la Maison-Blanche, sans toutefois partager le choix du recours à la force. Le ministre vénézuélien Jorge Arreaza a dénoncé le prétexte de l’aide humanitaire pour envahir son pays, en montrant des photos des camions brûlés à la frontière, où l’on peut voir des matériaux suspects (fils barbelés, clous). Il a exigé la levée des sanctions économiques décrétées par les États-Unis, qui ont entraîné des pertes « de 30 milliards de dollars depuis août 2017 à aujourd’hui », une somme qui serait pourtant utile à l’achat de médicaments et de vivres.

Alors que Mexico a offert ses services pour accueillir des pourparlers pour dénouer la crise, Jorge Arreaza a réitéré la disposition de Caracas à dialoguer. Et de lancer : « Pourquoi pas une rencontre entre le président Trump et le président Maduro ? »
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 « AIDE HUMANITAIRE »
DESSIN  PITER TUPPERWARE

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UN SÉNATEUR CHILIEN DÉNONCE L’ACTION DE SON GOUVERNEMENT QUANT À LA CRISE VÉNÉZUÉLIENNE


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JOSÉ MIGUEL INSULZA AFFIRME QUE LE PRÉSIDENT 
PIÑERA  « S'EST TOURNÉ EN RIDICULE À CÚCUTA »
Sebastián Piñera, Président du Chili, pays membre du Groupe de Lima, a assisté, le 23 février à la frontière colombo-vénézuélienne, à l’échec de la tentative de faire passer un convoi «humanitaire» au Venezuela. José Miguel Insulza, ex-chef de la diplomatie chilienne, a mis en doute la légitimité du Groupe dans un entretien accordé à Sputnik.
«SHOW POLITIQUE» , 
«L'AIDE HUMANITAIRE» 
 ILLUSTRATION Lo Cole
Le comportement du Président chilien «viole» les  traditions de la politique étrangère du Chili, alors que la légitimité du Groupe de Lima est plutôt incertaine, a déclaré à Sputnik José Miguel Insulza, ex-secrétaire général de l'Organisation des États américains (OEA) et actuel sénateur chilien.

C'est ainsi que l'interlocuteur de l'agence a commenté la participation de Sebastián Piñera à la tentative illégale de passage au Venezuela d'une aide humanitaire collectée par l'opposition et que le Président légitime de ce pays, Nicolas Maduro, a refusé d'accueillir
« N'importe qui peut convoquer un groupe de pays et lui attribuer un nom. Seulement, le Groupe de Lima n'est qu'une réunion consultative d'États qui n'a pas de statut. Pour cette raison, il n'est tout simplement pas habilité à décider d'un recours à la force », a exposé M.Insulza, à propos du groupe de pays américains reconnaissant le chef de l'opposition Juan Guaidó comme «Président en exercice du Venezuela».
Et d'ajouter que le Président chilien n'aurait pas dû participer à cette action.
« Le Chili ne figure pas parmi les plus grands pays d'Amérique du Sud. Nous ne sommes pas à même d'intervenir en toute indépendance. Notre force réside dans le respect du droit international. […] Piñera n'en fait qu'à sa tête, alors que des pays comme le nôtre doivent faire preuve de cohérence», a souligné le Chilien.
Le sénateur socialiste a sévèrement critiqué l'usage politique d'une aide humanitaire au plus fort de la crise au Venezuela.
« C'était une opération politique très dangereuse car elle aurait pu servir de prétexte pour une intervention militaire », a résumé l'interlocuteur de Sputnik.
Le gouvernement vénézuélien a souligné que l'aide humanitaire ne pouvait être accordée que dans le cadre du droit international et prévenu qu'il n'avait pas l'intention de laisser entrer dans le pays les cargaisons collectées par l'opposition. Caracas a indiqué qu'il n'y avait pas de crise humanitaire au Venezuela et que les tentatives d'acheminer une aide étaient une provocation servant à masquer une agression contre le pays. Nicolas Maduro a rompu les relations diplomatiques avec les États-Unis et la Colombie.
 LE FANTOCHE
AUTOPROCLAMÉ JUAN GUAIDÓ

mercredi 27 février 2019

VÉNÉZUÉLA : DOMINIQUE DE VILLEPIN ESTIME QU'UNE INTERVENTION MILITAIRE SERAIT «CATASTROPHIQUE»


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DOMINIQUE DE VILLEPIN, À SAN PAOLO,
LE 13 SEPTEMBRE 2018
 (IMAGE D'ILLUSTRATION).
 PHOTO NELSON ALMEIDA
Sur France Inter, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin qui a longtemps vécu au Venezuela, a estimé que les caractéristiques locales n'était pas suffisamment prises en compte et qu'une intervention militaire provoquerait «un bain de sang».
«DOMINIQUE DE VILLEPIN: "LE PARI DE  DONALD TRUMP, SUIVI PAR LES EUROPÉENS» 
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«Je connais l’immense allergie du peuple vénézuélien vis-à-vis de toute interférence américaine, c'est vraiment le pays d'Amérique latine le plus marqué de ce point de vue-là», a déclaré le 25 février sur France Inter Dominique de Villepin, qui a lui-même longtemps vécu au Venezuela.

Selon l'ancien Premier ministre, une intervention militaire américaine serait «catastrophique». «[Nicolas Maduro] tient l’armée, une partie de la population et des groupes paramilitaires importants, les colectivos. Le risque d’un bain de sang est là», prévient Dominique de Villepin. Evoquant le fait que le président américain n'exclut aucune option au Venezuela, y compris militaire, l'ancien chef du gouvernement français a estimé : «Donald Trump joue avec les mots et joue avec le feu.»

Selon lui, Donald Trump, talonné par les Européens, a cru que le gouvernement de Nicolas Maduro «allait tomber comme un fruit mûr». Il a souligné que cela faisait pourtant un mois que le gouvernement résistait, alors que l'opposant Juan Guaido s'est auto-proclamé président par intérim, avant d'être reconnu par les Etats-Unis, et, plus tard, par plusieurs pays, dont la France.

«Nous avons fait le même pari sur la Syrie et des années plus tard, c’est Bachar el-Assad qui est toujours au pouvoir», a rappelé Dominique de Villepin pour qui une intervention militaire américaine au Venezuela serait «une grande erreur».

La France devrait faire la médiation

L'ancien Premier ministre a appelé de ses vœux que l’Europe et, au premier chef, la France soient les acteurs actifs d'une médiation pacifique.

«Nous devons éviter la logique de confrontation, comme on l’a vu [le 23 février] à la frontière entre la Colombie et le Venezuela à Cucuta avec des morts et des [...] blessés», a-t-il plaidé. 

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a accusé Washington d'essayer de créer ex nihilo une crise visant à entrer en conflit avec le pays sud-américain, dans une interview avec la chaîne américaine ABC diffusée le 25 février. «Ils essayent de monter de toutes pièces une crise afin de justifier l'escalade politique et une intervention militaire au Venezuela pour entraîner une guerre en Amérique du Sud», a déclaré le successeur d'Hugo Chavez.

Réuni à Bogota le même jour avec la présence notable du vice-président américain Mike Pence et de l'opposant vénézuélien Juan Guaido, le Groupe de Lima, composé de pays hostiles à Nicolas Maduro, a appelé à une transition démocratique dans le pays tout en écartant l'usage de la force envisagé par Washington.

mardi 26 février 2019

VÉNÉZUÉLA : « POURQUOI CES ULTIMATUMS TYPIQUES DES ÉPOQUES IMPÉRIALES ? »


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NOUVELLE CARTE D'EUROPE DRESSÉE POUR 1870 :
CARTE DRÔLATIQUE D'EUROPE POUR 1870
IMAGE GALLICA
Selon Boaventura de Sousa Santos, figure du Forum social mondial, le Venezuela est à la veille d’une intervention militaire américaine appuyée par l’Europe, alors même que les démocrates de ce pays réclament une solution négociée.
 Boaventura de Sousa Santos
6Temps de Lecture 5 min.
Tribune. 
BOAVENTURA DE SOUSA SANTOS
Ce qui se passe au Venezuela est une tragédie annoncée, qui va entraîner la mort de beaucoup d’innocents. Le pays est à la veille d’une intervention militaire étrangère et le bain de sang pourrait atteindre des proportions dramatiques. Celui qui l’affirme sait de quoi il parle : c’est le plus connu des leaders de l’opposition à Nicolas Maduro, Henrique Capriles. Il assure que le président fantoche Juan Guaidó est en train de faire des Vénézuéliens de la « chair à canon ». Il sait qu’Hugo Chávez [président de 1999 à 2013] avait pris très au sérieux le précédent Salvador Allende [renversé par un coup d’Etat soutenu par les États-Unis en 1973] au Chili, et qu’il avait armé la population civile.

Les milices, bien sûr, peuvent être désarmées, mais cela ne se fera pas sans résistance. Capriles sait aussi que malgré l’immense souffrance à laquelle est soumis le pays par le mélange des fautes politiques internes et des pressions externes, notamment l’embargo (condamné par l’ONU), un sentiment d’orgueil nationaliste reste chevillé au corps du peuple vénézuélien, qui n’acceptera pas d’intervention étrangère.

Face au risque de destruction de vies innocentes, les démocrates vénézuéliens qui s’opposent au gouvernement bolivarien posent un certain nombre de questions pour lesquelles ils ont bien du mal à obtenir une réponse claire. Pourquoi les Etats-Unis, suivis par plusieurs pays européens, adoptent-ils une position maximaliste qui empêche d’emblée toute solution négociée ? Pourquoi ces ultimatums typiques des époques impériales, dont mon pays, le Portugal, garde une mémoire amère ? Pourquoi la médiation proposée par le Mexique et l’Uruguay a-t-elle été refusée, alors qu’elle a comme point de départ le refus d’une guerre civile ? Pourquoi un jeune politicien, encore inconnu du peuple vénézuélien il y a quelques semaines, membre d’un petit parti d’extrême droite (Voluntad Popular) directement impliqué dans les violences de rue au cours des dernières années, s’auto-proclame-t-il président de la République après un coup de téléphone du vice-président des Etats-Unis, et pourquoi plusieurs pays ont-ils décidé de le reconnaître comme président légitime du Venezuela ?

Démocratie et ressources naturelles

Les réponses viendront, avec le temps. Mais on en sait assez pour prédire de quel côté elles vont pointer. Juan Guaidó, peu connu dans le pays, et son parti d’extrême droite, qui soutiennent ouvertement une intervention militaire, étaient depuis longtemps les favoris de Washington pour effectuer le « regime change » au Venezuela. Ceci nous renvoie à toute l’histoire des interventions nord-américaines sur le continent. C’est l’arme de destruction massive de la démocratie, quand celle-ci commence à coïncider avec la défense de la souveraineté nationale et menace le libre accès des entreprises nord-américaines aux ressources naturelles du pays. Il n’est pas difficile d’en conclure que ce qui est en cause aujourd’hui n’est pas la défense de la démocratie pour les Vénézuéliens. C’est le pétrole du Venezuela.

Le pays dispose des plus grandes réserves de pétrole du monde (20 % des réserves mondiales ; les États-Unis n’en ont que 2 %). L’accès au pétrole du Moyen-Orient a dicté le « pacte de sang » avec la plus grande dictature de la région, l’Arabie saoudite, et la destruction de l’Irak, de la Syrie, de la Libye; la prochaine victime pourrait bien être l’Iran. Mais le pétrole du Moyen-Orient est plus proche de la Chine que des États-Unis d’Amérique, alors que le pétrole vénézuélien est à leur porte.

Le mode d’accès aux ressources naturelles varie selon les pays, mais l’objectif stratégique est toujours le même. Au Chili, il a conduit à une dictature sanglante. Plus récemment, au Brésil, l’accès aux immenses ressources minières, à l’Amazonie et aux gisements pétroliers « pré-salifères », est passé par la transformation d’un autre protégé de Washington, Sérgio Moro [actuel ministre de la justice], de petit juge inconnu en figure de notoriété internationale. En lui procurant un accès privilégié aux banques de données, on lui a permis de se faire le procureur de la gauche brésilienne, ouvrant le chemin de l’élection à un partisan de la dictature et de la torture, disposé à brader les richesses de son pays et à prendre l’homme des États-Unis dans son gouvernement [Jair Bolsonaro].

Que fais-tu, Europe ?


LE VIOL D'EUROPE (RUBENS)
Mais c’est l’Europe qui suscite principalement la perplexité des démocrates vénézuéliens, parce que dans le passé elle avait joué un rôle actif dans les négociations entre le gouvernement et l’opposition. Ils savent que ces négociations ont le plus souvent échoué à cause de la pression américaine. D’où la question à l’Europe : tu quoque ? Que fais-tu donc avec nos assassins ? Si l’Europe se souciait vraiment de démocratie, il y a longtemps qu’elle aurait rompu ses relations diplomatiques avec l’Arabie saoudite.

Si l’Europe était préoccupée par la mort de civils innocents, il y a longtemps qu’elle aurait cessé de vendre les armes avec lesquelles ce pays mène un génocide au Yémen… Les démocrates vénézuéliens ont peut-être cru que les responsabilités historiques de l’Europe envers ses anciennes colonies justifieraient une certaine retenue. Pourquoi alors cet alignement total avec une politique dont le succès va se compter en destruction de pays et de vies ?
« La raison de l’alignement de l’Europe réside dans la nouvelle guerre froide qui se développe entre les États-Unis et la Chine »

ÉTATS-UNIS ET LA CHINE 
Peu à peu, il apparaîtra que la raison de cet alignement réside dans la nouvelle guerre froide qui se développe entre les États-Unis et la Chine, et dont l’un des épicentres se situe justement sur le continent latino-américain. Comme la précédente, elle ne se mène pas directement entre les forces rivales, celles de l’empire en déclin et de l’empire montant, mais à travers des alliés : la droite latino-américaine et les gouvernements européens dans un cas, la Russie dans l’autre.

Aucune hégémonie n’est bonne pour les pays qui sont trop faibles pour jouer sur la rivalité. Tout au plus peuvent-ils espérer tirer quelques avantages de leur alignement. Mais il faut qu’il soit total. Si on ne veut pas y laisser les doigts, il faudra sacrifier les bagues… C’est aussi vrai pour le Canada que pour les pays européens.

Jusqu’ici, en tant que citoyen portugais, je m’étais senti bien représenté par le gouvernement de mon pays [du premier ministre socialiste António Costa], au pouvoir depuis 2016. Aujourd’hui la légitimité qu’il procure à un président fantoche et l’appui qu’il apporte à une stratégie de guerre civile me font honte. Je m’interroge sur le prix qu’il faudra payer pour une telle imprudence diplomatique – et je me retiens ici d’employer les mots plus forts qui, en réalité, conviendraient.
(Traduit du portugais par Alix Didier Sarrouy)
Boaventura de Sousa Santos est l’une des figures les plus connues du « Forum social mondial », et l’auteur notamment de Epistémologies du Sud (Desclée de Brouwer, 2016)
Boaventura de Sousa Santos (Sociologue, directeur du Centre d’études sociologiques de l’université de Coimbra, au Portugal)

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AMÉRIQUE. LES ÉTATS-UNIS CONTRE-ATTAQUENT AU VÉNÉZUÉLA


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L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE
Le vice-président états-unien a participé au sommet du groupe de Lima, réuni hier à Bogota. Cette instance est l’une des courroies de transmission de Washington, qui multiplie les pressions pour renverser le président légitime Nicolas Maduro.
L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE
 LES ÉTATS-UNIS CONTRE-ATTAQUENT 

AU VENEZUELA
Cathy Dos Santos
L’empire contre-attaque. Après l’échec de l’opération « aide humanitaire », ­samedi, à la frontière colombo-vénézuélienne, les États-Unis sont revenus à la charge, hier, à Bogota, à l’occasion de la réunion du groupe de Lima (GdL, Argentine, Brésil, Canada, Chili, Colombie, Costa Rica, Guatemala, Honduras, Mexique, Panama, Paraguay, Pérou). Le vice-président américain Mike Pence a ainsi participé à ce sommet alors que les États-Unis ne sont pas membres de cette instance. L’opposition vénézuélienne s’est, quant à elle, arrogé le droit d’y faire son entrée, au mépris des règles internationales. L’ONU et le Conseil de sécurité considèrent que Nicolas Maduro est le seul président légitime du Venezuela. « Pour vous, président Guaido, un message très simple du président Trump : nous sommes avec vous à 100 % », a assuré le dirigeant américain lors d’une rencontre avec l’autoproclamé Juan Guaido, qui n’est autre que la marionnette de Washington pour renverser Nicolas Maduro.

Matraquage médiatique pour façonner l’opinion publique

ILLUSTRATION  IVAN LIRA
Sous pression de la première puissance mondiale, la déclaration finale envisage de mettre au ban le gouvernement bolivarien, la Colombie plaidant pour « un encerclement plus fort, plus efficace (qui) permette de construire rapidement cette transition que réclame le peuple du Venezuela ». Les États signataires pourraient appeler à « la ­reconstruction du pays » et à la tenue d’une « conférence internationale », en présence du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Toujours selon les souhaits de Washington, il ne serait plus fait mention d’« une transition pacifique sans le recours à la force », a informé, il y a deux jours, le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez. Preuve, s’il en fallait encore une, que la prétendue aide humanitaire n’est qu’un cheval de Troie.

« LE GROUPE DE LIMA EST INTÉGRÉ PAR
L'ONCLE SAM ET SES PETITS-NEVEUX »
ILLUSTRATION  IVAN LIRA
« Avec le président Guaido, nous allons exiger une escalade dans la pression diplomatique et l’usage de la force contre la dictature de Nicolas Maduro », a assuré Julio Borges, député de l’opposition et coordinateur de Primero Justicia (ultra-droite). Dans une vidéo postée sur son compte Twitter, l’ancien président de l’Assemblée nationale martèle que « la transition a déjà commencé au Venezuela ». « Nous fermons le cycle, le seul qui ne se rend pas compte qu’il est un président déchu, c’est Maduro (...) Ce qu’il nous faut, c’est achever cette phase finale », affirme-t-il. Ce clip de propagande est à l’image de l’actuelle campagne de dés­information, du matraquage médiatique et psychologique pour façonner l’opinion publique. Elle est encouragée par les principaux dirigeants états-uniens dont Marco Rubio, le sénateur républicain et anti-castriste de la Floride. Ce dernier est allé jusqu’à publier sur Twitter deux images de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, où on le voit tout sourires puis ensanglanté, après avoir été lynché par la foule à la suite de l’intervention étrangère de 2011.

L’allusion au sort que ses adversaires réserveraient à Nicolas Maduro a suscité de vives réactions sur ce réseau social, tout comme les déclarations bellicistes de Juan Guaido qui ne jouit pourtant du soutien que d’une cinquantaine d’États. La porte-parole européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Maja Kocijancic, a rappelé que « la position de l’Union européenne dans ce contexte est très claire : il faut éviter une intervention militaire ». Jusqu’à présent, Bruxelles et Paris ont fait le choix d’un alignement sur la politique étrangère des États-Unis. « La vocation de la France, là où elle peut apporter, ce n’est pas en suivant les Américains, c’est en exerçant sa capacité de médiation (...) avec des pays comme Cuba (qui a accueilli et accompagné les pourparlers de paix entre la guérilla des Farc et le gouvernement colombien – NDLR) le Mexique, Saint-Domingue », a rappelé hier sur France Inter l’ancien premier ministre et diplomate Dominique de Villepin pour qui une intervention militaire serait «catastrophique ». La Havane a appelé à des rassemblements en faveur de la paix et La Paz, à «rechercher une solution par le dialogue pour empêcher que la guerre n’entraîne la destruction de notre Amérique latine ».
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HIER, À BOGOTA (COLOMBIE). POIGNÉE DE MAIN
ENTRE JUAN GUAIDO (À GAUCHE) ET LE
VICE-PRÉSIDENT AMÉRICAIN MIKE PENCE,
QUI S’EST INVITÉ À LA RÉUNION DE LIMA
PHOTO LUISA GONZALEZ/REUTERS




lundi 25 février 2019

À CUBA, LA RÉFORME DE LA CONSTITUTION LARGEMENT APPROUVÉE PAR RÉFÉRENDUM

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À CUBA, LA RÉFORME DE LA CONSTITUTION
LARGEMENT APPROUVÉE PAR RÉFÉRENDUM
PHOTO ISMAEL BATISTA
La réforme de la Constitution à Cuba, soumise à référendum dimanche, a été approuvée à plus de 86 % par les électeurs cubains, a annoncé lundi la Commission électorale nationale.  Les Cubains ont dit oui au socialisme. Lors d'un referendum, ils ont approuvé à 86,85 % le projet de nouvelle constitution, a annoncé lundi 24 février la Commission électorale nationale.
PHOTO ESTUDIOS REVOLUCIÓN
France24 
"La Constitution a été approuvée par la majorité des citoyens", a déclaré la présidente de la Commission, Alina Balseiro. Avec une participation de 84 %, 6,8 millions (86%) de Cubain ont voté "oui" et 766 400 (9 %) se sont prononcés pour le "non", selon l'organe électoral. Aucun observateur indépendant ne peut assister aux élections à Cuba mais les citoyens cubains peuvent surveiller le décompte dans leurs circonscriptions et certaines constatations recensées sur les réseaux sociaux semblent confirmer une nette victoire du "oui". 

Un grand débat public a été organisé l'an dernier pour élaborer une nouvelle loi fondamentale. La version finale du texte a été votée en décembre par les députés et depuis, les médias publics faisaient campagne sans relâche en faveur de la ratification.

Une opposition divisée

Les dissidents, divisés entre partisans du "non" et défenseurs de l'abstention, afin de ne pas légitimer un processus qu'ils jugeaient frauduleux, ont signalé un faible nombre d'incidents, qui concernaient des opposants arrêtés ou harcelés.

Pour le professeur de l'American University de Washington, William LeoGrande, spécialiste de Cuba, "le gouvernement cubain a engagé une campagne sans précédent pour s'assurer un vote massivement positif envers la nouvelle Constitution afin de justifier à la fois des réformes économiques en faveur du libre-échange et la nouvelle direction du président Miguel Diaz-Canel et de la génération post-révolutionnaire".

Dans cette nouvelle Constitution sont gravés d'importants changements qui reflètent l'ouverture progressive de l'île depuis la chute de l'Union soviétique en 1991. Le document reconnaît l'existence du secteur privé qui a fleuri au cours des dernières années. Il consacre aussi l'importance des investissements étrangers, des petites entreprises, d'internet. Il ouvre la voie au mariage homosexuel en supprimant la définition du mariage comme l'union d'un homme et d'une femme.

La nouvelle Constitution restructure également le gouvernement, ajoute un poste de Premier ministre et fixe des limites aux mandats présidentiels, tout en maintenant le rôle du Parti communiste comme force conduisant le pays.


Avec Reuters

VÉNÉZUÉLA : LA SITUATION PEUT-ELLE ENCORE S’ENVENIMER ?


MAURICE LEMOINE, JOURNALISTE
SPÉCIALISTE DE L’AMÉRIQUE LATINE.
 CAPTURE D'ÉCRAN
« VÉNÉZUÉLA : LA SITUATION PEUT-ELLE ENCORE S’ENVENIMER ?» 
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Entretien du 25/02/2019 avec Maurice Lemoine, journaliste spécialiste de l’Amérique latine. Pour RT France, il revient sur la situation au Venezuela alors qu’une intervention américaine semble imminente.

VÉNÉZUÉLA : LE GROUPE DE LIMA POUR UNE TRANSITION DÉMOCRATIQUE «SANS USAGE DE LA FORCE»


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«LES ÉTATS-UNIS ESSAIERAIENT DE 
DÉBAUCHER L'ARMÉE VÉNÉZUÉLIENNE»
DESSIN VITALY PODVITSKI
Le Groupe de Lima a réitéré lundi son appel au président vénézuélien Nicolas Maduro à quitter le pouvoir, mais a écarté l'« usage de la force» comme solution à la crise politico-économique dans laquelle s'enfonce l'ancienne puissance pétrolière.
 « LE GROUPE DE LIMA EST INTÉGRÉ PAR L'ONCLE SAM ET SES PETITS-NEVEUX » ILLUSTRATION  IVAN LIRA
« LE GROUPE DE LIMA EST 
INTÉGRÉ PAR L'ONCLE SAM 
ET SES PETITS-NEVEUX »
ILLUSTRATION  IVAN LIRA
La Presse.ca
Les 14 pays membres du Groupe de Lima «réitèrent leur conviction que la transition vers la démocratie doit être menée par les Vénézuéliens eux-mêmes pacifiquement, ainsi que dans le cadre de la Constitution et du droit international, soutenu par des moyens politiques et diplomatiques, sans usage de la force », selon la déclaration émise à l'issue de leur réunion à Bogota.

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dimanche 24 février 2019

DEUX TOURISTES ISRAÉLIENS MEURENT DANS UN ACCIDENT DE BATEAU AU CHILI


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DEUX TOURISTES ISRAÉLIENS MEURENT
0DANS UN ACCIDENT DE BATEAU AU CHILI 
Quatre Israéliens sont dans un état grave et 10 ne seraient que légèrement touchés. Le groupe faisait du rafting dans le parc national de Torres del Paine
Deux Israéliennes ont trouvé la mort lorsque leur groupe de touristes a eu un accident de rafting dans le sud du Chili, samedi dans la soirée, a fait savoir le ministère des Affaires étrangères israélien, dimanche matin.

Les deux femmes étaient âgées de 61 et 71 ans, et leurs familles ont été averties de leur décès.

Les médias locaux ont fait savoir qu’au moins 16 Israéliens ont été blessés dans cet accident. Quatre personnes sont dans un état grave, a noté le ministère dans le communiqué. Les autres blessés n’ont été que légèrement touchés.

Le groupe était formé de sexagénaires et de septuagénaires qui faisaient partie d’un voyage organisé par l’agence Massaot. Ils faisaient du canot dans le parc national Torres del Paine lorsque leur bateau s’est retourné.
LE CANOT QUI S’EST RETOURNÉ DANS LE PARC NATIONAL
DE TORRES DEL PAINE AU CHILI LE 23 FÉVRIER 2019,
BLESSANT 16 TOURISTES ISRAÉLIENS
MARINE CHILIENNE


Eldad Hayet, l’ambassadeur d’Israël dans le pays, a évoqué un accident « grave » au micro de la radio militaire.

Le ministre des Affaires étrangères Israel Katz s’est entretenu avec Eldad Hayet, ambassadeur israélien dans le pays, annonçant que tous les arrangements nécessaires seraient pris de manière à ce que les blessés puissent être rapatriés pour être pris en charge par des hôpitaux au sein de l’Etat juif, a fait savoir le site d’information Walla.

La police locale a déclaré qu’une enquête avait été ouverte pour établir les circonstances de l’incident.

Selon des premières informations non confirmées, le canot se serait retourné après que le capitaine le barrant a perdu son contrôle et l’a fait rentrer dans une barrière.

Leon Suissa, le consul d’Israël dans la région, était en chemin vers la région, a déclaré le ministère.

Hayet a indiqué s’être entretenu avec certains des blessés. « Tous les blessés ont été transportés vers des hôpitaux dans le sud du Chili où on les soigne, a-t-il déclaré à la Radio militaire dimanche matin. Le consul se rend sur place pour les aider. Nous souhaitons un prompt rétablissement [aux blessés] ».

samedi 23 février 2019

NICOLAS MADURO: LE VÉNÉZUÉLA ROMPT SES RELATIONS DIPLOMATIQUES AVEC LA COLOMBIE


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NICOLAS MADURO: LE VENEZUELA ROMPT SES
RELATIONS DIPLOMATIQUES AVEC LA COLOMBIE
PHOTO SERGEI GUNEEV
Le Président vénézuélien a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec la Colombie et a rappelé tous les diplomates de l’ambassade colombienne à Caracas.
PHOTO CARLOS EDUARDO RAMIREZ
Sputnik news 
Les tensions dans les relations diplomatiques entre le Venezuela et son voisin colombien ont atteint un nouveau degré. Nicolas Maduro a mis fin aux relations avec ce pays en renvoyant tous les diplomates de l'ambassade colombienne à Caracas.
«Il n'y a plus de patience, je ne peux plus le supporter, nous ne pouvons pas continuer à supporter que le territoire colombien soit utilisé pour des attaques contre le Venezuela. Pour cette raison, j'ai décidé de rompre toutes les relations politiques et diplomatiques avec le gouvernement fasciste de la Colombie», a lancé Maduro devant un rassemblement de ses partisans à Caracas.
Il a ajouté que l'ambassadeur et le personnel consulaire devraient quitter le Venezuela dans les 24 heures.

En réponse, le ministère colombien des Affaires étrangères a annoncé qu'il rappellerait ses diplomates du Venezuela au plus vite pour leur sécurité et immunité.

 «L'AIDE HUMANITAIRE» 
DESSIN CARLOS LATTUF
Nicolas Maduro refuse l'entrée de l'aide humanitaire parce qu'il estime que cette opération est une provocation des États-Unis. Peu avant, le commandement stratégique de l'armée vénézuélienne avait ordonné le déploiement des forces opérationnelles à la frontière colombienne «pour protéger la paix et la sécurité».

Nicolas Maduro avait auparavant annoncé la fermeture de la frontière terrestre du pays avec le Brésil. Vendredi, la vice-présidente du Venezuela, Delcy Rodriguez, a averti, elle, de la fermeture provisoire de trois ponts reliant le pays à la Colombie.

Cette décision a été prise après que l'opposition vénézuélienne a fait savoir son intention de faire livrer de l'aide humanitaire depuis le Brésil et la Colombie. Le gouvernement vénézuélien souligne que l'aide ne peut être accordée que dans le cadre du droit international et n'a pas l'intention de laisser entrer dans le pays les cargaisons collectées par l'opposition.

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