mardi 30 avril 2019

VÉNÉZUÉLA : TENTATIVE DE COUP D’ÉTAT


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 VÉNÉZUÉLA : TENTATIVE DE COUP D’ÉTAT
PHOTO YURI CORTEZ / AFP
À l’aube de ce mardi 30 avril, un petit groupe de soldats s’est rendu sur l’échangeur routier Altamira, sur l’autoroute Francisco Fajardo à Caracas, avec le député Juan Guaidó et Leopoldo López (qui a été libéré de la prison domiciliaire par quelques traîtres des FANB) d’où ils ont annoncé à leurs partisans de prendre la rue à Caracas, pour commencer un nouveau coup d’état au Venezuela.
Venesol
L'OPPOSANT PUTSCHISTE JUAN GUAIDO, SERRE LA MAIN À
UN MILITAIRE ET PRÉTEND ÊTRE PRÈS DE LA BASE
AÉRIENNE LA CARLOTA, À CARACAS, LE 30 AVRIL 2019.
PHOTO CARLOS GARCIA RAWLINS / REUTERS
La toile de fond de cette nouvelle tentative de coup d’État est le retrait du Venezuela de l’Organisation des États américains (OEA), le renforcement des alliances géopolitiques avec la Russie et la Chine et la dégonflement indiscutable de Juan Guaidó. Dans une nouvelle tentative désespérée de faire croire qu’il « remplit ses fonctions présidentielles », et qu’il a le contrôle de la FANB (Force Armée Nationale Bolivarienne), il a provoqué cette mobilisation de dernière minute pour essayer de changer le rapport de forces, appelant à un coup d’État via les réseaux sociaux, dans le but de précipiter le chaos, la violence et les angoisses collectives.

Voici notre analyse (de Misión verdad) de la situation en temps réel :

Ravell lance le signal de départ (05:13 am)


À l’aube, l’homme d’affaires et fugitif Alberto Federico Ravell « directeur de la communication présidentielle », a donné le coup d’envoi du coup d’Etat. Il a annoncé que Leopoldo López et Juan Guaidó, ainsi qu’un groupe de soldats, avaient pris « le contrôle de la base aérienne de La Carlota », pour ce qui serait « la phase définitive du coup d’état en cours », désignée par eux comme « la fin de l’usurpation ».

Juan Guaidó prétend être à La Carlota : mensonge (06:00)


 L'OPPOSANT PUTSCHISTE JUAN GUAIDO
PHOTO CARLOS GARCIA RAWLINS
Entouré de quelques militaires, Juan Guaidó a indiqué qu’il conserverait la mainmise effective de la base aérienne de La Carlota, tout en appelant à des manifestations pour soutenir une nouvelle tentative d’insurrection ouverte. Quelques minutes après cette déclaration, il a été confirmé que la base de la zone en question est gardée par la FANB et que les acteurs « civils » du coup d’État sont à l’échangeur d’Altamira.

Diosdado Cabello et le haut commandement de la FANB clarifient (06:47 am)


Diosdado Cabello et le ministre de la Défense Vladimir Padrino López ont déclaré que les bases militaires du pays sont calmes alors que le récit du coup d’État persiste à faire croire à soulèvement généralisé. L’objectif de la manœuvre d’Altamira est de se présenter, une fois de plus, comme l’épicentre d’un nouveau cycle de violence, en attendant que «l’effet médiatique » mobilise le soutien frontal américain pour soutenir l’opération. Le coup d’État est tout d’abord médiatique.

Avertissements du gouvernement national aux putschistes (07h29)


Dans un nouveau contact avec les médias d’État, le président de l’Assemblée nationale constituante rapporte qu’ « il y aura un usage progressif de la force. On leur a dit ce que nous allons faire ; à eux de voir ce qu’ils vont faire. Beaucoup d’entre eux sont repartis. Les choses folles n’ont pas leur place dans ce pays. Nous allons les vaincre et ils seront traités comme des complices de coup d’État, qu’ils assument leurs responsabilités ». De même, il a insisté pour appeler le peuple vénézuélien à descendre dans les rues et au Palais Miraflores pour défendre la Constitution bolivarienne.

Duque réaffirme son soutien à l’opération (08h00)


Sur son compte Twitter, le président colombien accompagne l’appel au coup d’Etat, tandis que son chancelier convoque une réunion d’urgence du Groupe de Lima. Tous deux réaffirment non seulement le soutien de l’État colombien à une intervention militaire ou à un coup d’État au Venezuela, mais ils s’emploieront également à créer les conditions d’un tournant international qui préfigure des conditions favorables à la rupture par la force de l’ordre constitutionnel du Venezuela.

Le général de division Ornelas Ferreira ne s’est pas joint au coup d’État (08h12).


La journaliste de la chaîne de télévision internationale TeleSUR a rapporté de son compte-rendu sur le réseau social Twitter que les informations que les journalistes de l’opposition avaient filmées plus tôt sur la trahison présumée du général de division Ornelas Ferreira, chef de cabinet de la FANB étaient fausses. Le journaliste a déclaré : « Je viens de parler avec le général de division Ornelas qui a déclaré qu’il s’agit d’une infox ». Je suis au QG avec l’amiral en chef Ceballos. C’est totalement faux. Nous sommes aux côtés du commandant en chef Nicolas Maduro et nous restons fidèles à notre patrie ».

Les forces de l’ordre public avancent pour contrôler la situation à l’échangeur d’Altamira (09h30)


Des détonations de grenades sont enregistrées par les forces de l’ordre dans le secteur d’Altamira, après que Juan Guaidó a appelé à des « manifestations » qui serviraient de boucliers humains aux militaires déserteurs qui sont dans les environs de la base aérienne La Carlota. Rapidement, l’opération a perdu son effet de surprise, ouvrant la voie au chaos de l’agenda communicationnel tout en essayant de générer les conditions de violence qui donneraient de l’air à la nouvelle tentative de coup d’État.
Source : MISIÓN VERDAD
Traduction : Venesol

PCE : NOUS CÉLÉBRONS LA DÉFAITE DU TRIFACHITO ET LA POSSIBILITÉ D'OUVRIR UNE ÉTAPE DE POLITIQUES POUR LA MAJORITÉ SOCIALE.


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PCE : NOUS CÉLÉBRONS LA DÉFAITE DU TRIFACHITO ET
LA POSSIBILITÉ D'OUVRIR UNE ÉTAPE DE
POLITIQUES POUR LA MAJORITÉ SOCIALE.
ILLUSTRATION ECO REPUBLICANO
Nous célébrons la défaite du trifachito et la possibilité d'ouvrir une étape de politiques pour la majorité sociale. 29 avril 2019. Les résultats des élections du 28 avril représentent une défaite totale pour le trio de droite de Colón, qui est loin d'être en mesure d'obtenir une majorité gouvernementale, alors qu'il existe une majorité suffisante pour un gouvernement qui applique des politiques de progrès. La participation populaire a empêché l'extrême droite de Franco de devenir une force déterminante. Nous sommes conscients que les puissances économiques, l'UE et la Maison Royale vont essayer de faire pression pour qu'un gouvernement du PSOE avec C´s continue les politiques néolibérales et la précarisation de la vie et des droits.
PARTI COMMUNISTE D'ESPAGNE
6Temps de Lecture 2 min 58 s 

PCE
Àotre tâche, celle de du PCE et de l'IU, est de travailler par tous les moyens pour faire face à ces pressions. Nous ne nous faisons pas d'illusions, nous sommes conscients de la difficulté d'impliquer le PSOE dans la mise en œuvre des politiques de gauche. Ce n'est qu'avec une forte pression sociale que nous serons en mesure d'arrêter les pressions qui tentent d'empêcher la mise en œuvre des politiques promues par notre espace politique, comme ce fut le cas avec la montée du SMI et autres mesures arrachées au PSOE dans la négociation des budgets. Les mobilisations du 1er mai en sont une bonne occasion.

Nous aurons le temps d'analyser les résultats en détail. En ce moment, notre obligation est la défense des intérêts de la classe ouvrière et des couches populaires, en mettant le meilleur pour les travailleurs.

Les organisations populaires, démocratiques et de gauche doivent travailler ensemble pour empêcher le PSOE de parvenir à un accord gouvernemental avec la droite néolibérale des citoyens, pour empêcher le PSOE de faire des politiques de droite.

Nous allons défendre de la rue les politiques de gauche qui représentent les millions de citoyens qui se sont mobilisés pour arrêter la droite, en défendant clairement et avant toute tentative du PSOE de gouverner seul (dans des pactes avec la gauche ou la droite), un programme de transformations économiques, sociales et politiques qui nous éloignent du modèle néolibéral promu par les gouvernements espagnol et européen pendant les dernières décennies. Ce programme ne peut se faire dans les bureaux mais doit être le résultat de la participation de toutes les personnes qui ont combattu dans la rue pendant ces années contre les coupes, en exigeant le respect des droits constitutionnels, le peuple organisé, ses revendications et ses revendications doivent être le noyau de ce processus.

Le résultat de Unidas Podemos, n'étant pas le résultat attendu, donne de l'oxygène à la convergence. La baisse des votes est due à de nombreux facteurs : les erreurs de ces dernières années, les difficultés à construire l'unité populaire et la convergence électorale, la guerre des médias, le sale jeu des sondages et l'appel au vote utile du PSOE, Unidas Podemos a obtenu un résultat qui prouve que ce projet politique est vivant, a une présence politique partout en Espagne et est en mesure de formuler des politiques qui sont au service de la majorité sociale. Non seulement nous avons résisté, mais nous avons augmenté nos positions pendant la campagne grâce à la reprise du discours de classe et à la revendication du modèle et des valeurs de la République. C'est maintenant à nous de mener une vaste réflexion fondée sur la loyauté et la volonté constructive d'aller de l'avant.

La Loi électorale a été faite pour marginaliser électoralement le PCE, quelque chose de reconnu par les forces du 78, c'est une loi contre le peuple, contre les forces populaires, contre la classe ouvrière. La sanction en cas de perte de sièges n'a aucun rapport avec le nombre de voix ou le pourcentage. L'UP est sous-représentée au Congrès et nous devons la compenser par une plus grande organisation et une plus grande implication populaire.

Les millions d'électeurs de l'UP doivent en être conscients : vous êtes la base de la construction de l'alternative : il est temps de passer à l'organisation dans les partis, mouvements, associations et syndicats.

Nous nous félicitons d'avoir obtenu six députés de la gauche unie, cinq militants du PCE. Nous félicitons tous nos militants et sympathisants pour le travail accompli dans cette campagne complexe et difficile.
source : PCE
Tag(s) : #Espagne, #élections, #Communiste, #PCE

ESPAGNE. LE DILEMME DE PEDRO SANCHEZ


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ESPAGNE. LE DILEMME DE PEDRO SANCHEZ 
Les socialistes ont remporté les élections générales du 28 avril, sur fond de poussée de l’extrême droite. Faute de majorité, leur leader devra nouer des alliances pour gouverner.
NOUS CÉLÉBRONS LA DÉFAITE DU TRIFACHITO ET LA POSSIBILITÉ D'OUVRIR UNE ÉTAPE DE POLITIQUES POUR LA MAJORITÉ SOCIALE.(PCE
Cathy Dos Santos
LE DILEMME DE PEDRO SANCHEZ 
DESSIN CÁNEBA
6Temps de Lecture 4 min 43 s 
Passée l’euphorie de la victoire, tout reste à faire pour Pedro Sanchez. Le chef de file du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) a, certes, enrayé un cycle de défaites de onze ans, en remportant le 28 avril les élections générales anticipées. Avec 7 480 755 voix, soit 28,7 % des suffrages, la formation obtient 123 députés, contre 85 dans la précédente législature. Elle fait également un carton plein au Sénat, en raflant 121 sièges auxquels s’ajoutent les 18 désignés dans les régions. Avec un total de 139 sénateurs sur 266, le PSOE s’arroge la majorité absolue. Ce n’est pas là un détail, les équilibres politiques de cette chambre avaient été fondamentaux à l’heure d’appliquer l’article 155 de la Constitution, privant la Catalogne de ses prérogatives. « Le futur a gagné, et le passé a perdu », a résumé, dimanche, Pedro Sanchez devant une foule massée devant le siège de son parti, rue Ferraz, à Madrid. Le passé, c’est le trio de la droite dans lequel figure Vox. Événement impensable il y a encore quelques mois, l’extrême droite fait une entrée fracassante aux Cortes avec 24 députés. Du jamais-vu depuis la fin de la dictature franquiste.

La Gauche catalane détient l’une des clés des pourparlers


L’ancien président du gouvernement est donc face à un dilemme politique. Faute de majorité absolue (176 sièges), il est contraint de nouer des alliances afin de pouvoir gouverner. C’est là le principal enjeu postélectoral. Les militants socialistes, qui se sont massivement pressés devant leur QG à l’annonce des résultats, ont été catégoriques : « Avec (Albert) Rivera, non ! Avec Rivera, non ! » ont-ils scandé, en référence au dirigeant de Ciudadanos (C’s). En totalisant pas moins de 4 136 600 votes, soit 15,9 %, les ultralibéraux sont les autres vainqueurs du scrutin. En passant de 32 à 57 députés, C’s devient une force incontournable à droite, au point même de venir taquiner le leadership du Parti populaire (PP). Une alliance du poing et de la rose et de la formation orange offrirait à Pedro Sanchez une confortable majorité de 180 voix. Mais, ce serait là un pari risqué. Il devrait alors renoncer à la dimension sociale des orientations qui a pourtant prévalu durant cette dernière année de mandature. Il sait également que ce serait le baiser de la mort : une partie de son électorat ne lui pardonnerait pas ce choix, après avoir essuyé des politiques d’austérité pendant des années. « La coalition entre le PSOE et Ciudadanos plairait probablement davantage aux marchés financiers en raison de la posture libérale de Ciudadanos. Elle serait mieux reçue que le populisme de Unidas Podemos (UP) », a fait savoir l’équipe d’analyse européenne de la banque Santander. C’est dire si la pression est énorme.

Les yeux se tournent vers Unidas Podemos, la coalition regroupant Izquierda Unida, le mouvement de Pablo Iglesias, et les écologistes d’Equo, principale partenaire de Pedro Sanchez depuis juin 2018. Elle résiste tant bien que mal à la stratégie du vote utile mise en place par le PSOE face au danger de l’extrême droite. Bien qu’en recul avec 3 732 929 suffrages (14,3 %) et 42 parlementaires, contre 71 en 2016, l’alliance rouge, verte et violette va jouer un rôle moteur dans les négociations à venir. « Nous aurions aimé un meilleur résultat, mais il (…) nous permet d’accomplir les deux objectifs de la campagne : freiner la droite et l’extrême droite et construire un gouvernement de coalition des gauches. (…) Nous devrons avoir beaucoup de réunions de travail pour faire un programme qui remplisse le mandat qui nous a été confié, à savoir un programme qui protège les majorités sociales », a déclaré Pablo Iglesias. Le communiste Alberto Garzon a demandé à Pedro Sanchez d’« éviter la tentation orange ». « C’est le moment de profiter des résultats pour blinder les services publics et protéger les salariés », a-t-il fait valoir.

Le PSOE et UP totalisent 165 députés et devront se tourner vers les partis régionalistes et indépendantistes tels que le Parti nationaliste basque (6 élus), Bildu (4), Compromis (1). Mais c’est surtout la Gauche républicaine de Catalogne qui détient l’une des clés des pourparlers puisqu’elle a fait élire 15 députés. Des accords seront compliqués à trouver dès lors qu’il faudra aborder l’épineux règlement du conflit avec la Catalogne. Néanmoins, leur porte-parole au Parlement, Gabriel Rufian, a ouvert une porte. « Nous demandons à Sanchez une table de négociation qui agglutine toutes les réalités de la Catalogne. Nous, nous sommes disposés à discuter avec la gauche espagnole, également avec Podemos. Nous espérons que Sanchez respecte les votants qui lui demandent de dialoguer avec nous », a-t-il réagi devant les caméras de Telecinco. C’est peu dire que les discussions s’annoncent fragiles et complexes.

Un désaveu pour les conservateurs qui ont droitisé leur discours


À droite, en revanche, les espoirs de diriger la quatrième économie de la zone euro ont été douchés. Le Parti populaire (PP), qui avait remporté les élections générales anticipées de 2016 avant de tomber à la faveur d’une motion de censure parce que minoritaire au Parlement, s’est écroulé. Avec 66 élus, contre 137 sortants (4 356 023 suffrages, soit 16,7 %), les conservateurs enregistrent le pire score de leur histoire. Ils paient les innombrables scandales de corruption qui éclaboussent les dirigeants. C’est un cinglant désaveu également pour leur jeune secrétaire général, Pablo Casado, qui a « droitisé » davantage le discours de PP pour chasser sur les terres les plus réactionnaires. Les électeurs auront finalement préféré l’original à la copie. C’est là l’autre donnée majeure du scrutin : l’ancrage de Vox dans la vie politique. Le parti de Santiago Abascal a totalisé 2 677 173 voix (10,3 %) et intègre ainsi le Parlement avec 24 élus. Hier encore inexistante dans les institutions, l’extrême droite est parvenue à imposer son agenda et ses thèmes de prédilection : l’immigration, la désintégration de l’Espagne en raison du mouvement sécessionniste catalan… Elle n’est pas étrangère non plus au glissement idéologique à l’œuvre chez notre voisin. Si au terme de ce scrutin, où l’on notera une participation à la hausse avec 75,75 %, la droite et ses extrêmes ne sont pas en mesure de rivaliser avec la gauche, elles réalisent toutefois des scores très honorables. Dans la capitale, elles arrivent en tête, ce qui n’est pas très rassurant pour l’actuelle majorité progressiste alors que se profilent les élections municipales du 26 mai.

Pedro Sanchez est au pied du mur et ses marges de manœuvre ne sont pas inépuisables. Il se sait attendu au tournant, après quatre années d’instabilité parlementaire, et l’exigence d’un projet social qui rompt avec la rigueur budgétaire d’hier.

dimanche 28 avril 2019

L’EMBARGO AMÉRICAIN SUR LE PÉTROLE VÉNÉZUÉLIEN ENTRE EN VIGUEUR


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L’EMBARGO AMÉRICAIN SUR LE PÉTROLE 
VÉNÉZUÉLIEN ENTRE EN VIGUEUR 
C’est une offensive directe contre le pilier de la fragile économie vénézuélienne. L’embargo américain sur le pétrole vénézuélien, qui représente 96 % du revenu national, est entré en vigueur, dimanche 28 avril. Une opération lancée par Washington dans le but affiché de pousser le président Nicolas Maduro vers la sortie.
«C’EST UNE POLITIQUE VAINE, CRUELLE, ILLÉGALE ET VOUÉE À L’ÉCHEC, QUI NUIT GRAVEMENT AU PEUPLE VÉNÉZUÉLIEN. »
Le Monde avec l'AFP
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UNE STATION-SERVICE DE LA COMPAGNIE
VÉNÉZUÉLIENNE PDVSA, À CUPIRA.
PHOTO MARCO BELLO / REUTERS
À compter de 00 h 01, l’embargo interdit, en effet, à toute entreprise américaine d’acheter du pétrole à la compagnie pétrolière publique PDVSA ou l’une de ses filiales, et à toute entité étrangère d’utiliser le système bancaire américain pour se fournir en or noir vénézuélien. Cette mesure avait été décidée par le président Donald Trump pour renverser le gouvernement vénézuélien au profit de l’opposant Juan Guaido, président par intérim autoproclamé et reconnu comme tel par une cinquantaine de pays, dont la plupart de ceux d’Amérique latine.

Lourdes conséquences


Le Venezuela exportait fin 2018 un demi-million de barils par jour vers les États-Unis, et trois quarts de ses revenus pétroliers provenaient de clients américains. La filiale américaine de PDVSA, Citgo, possède des raffineries, des oléoducs et des participations dans des terminaux pétroliers sur le sol américain, et des milliers de stations-essence portent l’enseigne Citgo sous statut de franchise. Washington a gelé les fonds aux Etats-Unis de Citgo, confiant leur contrôle à Juan Guaido. Celui-ci a nommé une nouvelle direction à la tête de la filiale américaine, laquelle peut ainsi continuer à fonctionner.

Ces sanctions américaines ne seront pas sans conséquence, d’autant qu’elles s’appliquent à toutes les sociétés étrangères entretenant des liens avec les Etats-Unis, ce qui couvre la quasi-totalité de la planète. Ainsi, l’Inde – troisième importateur de pétrole vénézuélien en 2017 après la Chine et les Etats-Unis – a déjà commencé à se retirer en prévision des sanctions internationales.

Contrairement aux apparences, ce ne sont pas les exportations de pétrole qui comptent le plus pour le Venezuela, mais ses importations : l’économie du pays dépend en effet de l’importation de 120 000 barils par jour de brut léger, qui doit être mélangé à son brut plus lourd pour le rendre utilisable. Caracas devra se tourner vers d’autres fournisseurs, ce qui va accroître ses coûts de production.

« Détruire l’économie du Venezuela »


Les États-Unis rendent Nicolas Maduro, réélu en juillet 2017 au cours d’un scrutin qui n’a été reconnu ni par l’Union européenne, ni par les Etats-Unis, responsable de la crise économique actuelle. Le FMI prévoit une chute du PIB de 25 % cette année au Venezuela, ainsi qu’une hyper-inflation de 10 000 000 % et un taux de chômage de 44,3 %. Quelque 2,7 millions de Vénézuéliens ont fui le pays depuis 2015, face aux pénuries de biens de première nécessité et de médicaments, selon les chiffres de l’ONU.

Mais les États-Unis promettent d’aider le pays à se remettre sur pied une fois le président vénézuélien parti. L’émissaire américain Elliott Abrams a ainsi affirmé jeudi que « des dizaines de milliards de dollars » seront alloués pour relancer l’économie du pays « lorsqu’il y aura un gouvernement d’ouverture représentant tous les Vénézuéliens ».

Mais dans une étude publiée en avril, deux économistes américains progressistes, Mark Weisbrot et Jeffrey Sachs, préviennent que l’embargo aura de lourdes conséquences pour la population civile. « Les sanctions américaines sont délibérément conçues pour détruire l’économie du Venezuela », affirme M. Sachs dans cette étude. « C’est une politique vaine, cruelle, illégale et vouée à l’échec, qui nuit gravement au peuple vénézuélien. »
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« L'ÈRE DE LA GUERRE CYBERNÉTIQUE »
SUR LE MÊME SUJET :

UN RANDONNEUR ISRAÉLIEN SAUVÉ SUR LES HAUTEURS D'UN VOLCAN ACTIF AU CHILI


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LES SERVICES DE SECOURS CHILIENS ONT ÉVACUÉ 
PAR HÉLICOPTÈRE  UN RANDONNEUR ISRAÉLIEN 
DEPUIS LE SOMMET DU VILLARRICA 
PHOTO SOYTEMUCO
Les autorités ont évacué par hélicoptère le touriste de 24 ans victime d'une fracture au tibia après une chute sur le volcan Villarrica.
Par TIMES OF ISRAEL STAFF
6Temps de Lecture 1 min 1 s 
Les services de secours chiliens ont sauvé un touriste israélien du sommet d’un volcan actif vendredi, après la chute du randonneur.

Selon des médias locaux, l’homme de 24 ans a été évacué par hélicoptère depuis le sommet du Villarrica dans le sud du pays après être tombé sur une pente du volcan haut de 2 847 mètres, qui n’était pas en éruption.

L’Israélien a été transporté dans la ville de Pucon, où il a été pris en charge pour une fracture du tibia et d’autres blessures.

D’après les médias chiliens, on ignore la cause précise de sa chute sur l’un des sentiers de randonnée les plus fréquentés du pays. Le responsable de l’équipe de recherche et de secours, le Maj. Luis Orellana, a indiqué au site d’information Cooperativa que les autorités enquêtaient sur l’incident.

Situé à environ 750 km au sud de la capitale Santiago, le Villarrica est l’un des volcans les plus actifs d’Amérique du Sud. Le parcours menant au sommet enneigé de la montagne est réputé difficile, mais attire des centaines de touristes chaque jour.

Le volcan fait l’objet d’une « alerte préventive » depuis mai 2016. La dernière grande éruption s’est produite en mars 2015. Une plus petite en 2017 avait néanmoins poussé les randonneurs terrifiés à rebrousser chemin.



vendredi 26 avril 2019

AU CHILI, LES ÉTUDIANTS EN COLÈRE DESCENDENT DANS LES RUES DE SANTIAGO

« NI TERRORISTES, NI DÉLINQUANTS /
ÉTUDIANTS CONSCIENTS »


UNE LOI NOMMÉE « AULA SEGURA » (SALLE DE CLASSE SÛRE), À PEINE PROMULGUÉE PERMET DÉSORMAIS AUX FORCES SPÉCIALES D’INTERVENIR DANS LES ÉCOLES ET D’EXPULSER IMMÉDIATEMENT DES ÉTUDIANTS OU DES LYCÉENS.
 «AU CHILI, LES ÉTUDIANTS EN COLÈRE 
DESCENDENT DANS LES RUES DE SANTIAGO» 
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      Jets de pierres, gaz lacrymogène, canons à eau, etc. Les affrontements entre les jeunes et les forces de l'ordre ont été particulièrement violents, au Chili, lors d'une marche organisée pour dénoncer le système éducatif actuel.
      Plusieurs dizaines de milliers d'étudiants se sont rassemblés pour protester ensemble dans les rues de Santiago, la capitale du pays. L'événement avait pourtant commencé pacifiquement. Présents pour la première marche de 2019, les étudiants s'étaient donné rendez-vous pour clamer, ensemble, leur mécontentement face au système éducatif actuel. Des hommes, vêtus de capuches noires, se sont insérés dans la foule avant de s'en prendre au mobilier urbain et aux policiers présents.

      Ce qui devait être une simple marche de protestation s'est transformée en véritable affrontement entre les jeunes et les forces de l'ordre. Le rassemblement a dégénéré à tel point que les discours prévus à la fin de la marche ont été suspendus.

      Au total, 35 personnes ont été interpellées (dont six mineurs), du côté des forces de l'ordre 6 policiers blessés ont été comptabilisés. Les jeunes présents étaient principalement des étudiants du secondaire et de l'université réclamant, notamment, la fin de la loi "aula segura" permettant aux établissements scolaires d'expulser plus facilement les étudiants impliqués dans des faits de violence.

      Les jeunes ont présenté aux autorités une pétition en cinq points demandant, entre autres, une éducation non-sexiste, ou encore des changements dans le modèle de financement.



      IAN BROSSAT (PCF) : « EMMANUEL MACRON A FAIT UN BRAS D’HONNEUR AUX GILETS JAUNES »

       IAN BROSSAT (PCF) : « EMMANUEL MACRON A 
      FAIT UN BRAS D’HONNEUR AUX GILETS JAUNES »
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          IAN BROSSAT (PCF) : « EMMANUEL MACRON A FAIT UN BRAS D’HONNEUR AUX GILETS JAUNES »

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           #LAMIDINALE
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          BRAS D’HONNEUR AUX GILETS JAUNES »» 
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              ENTRETIEN PAR PIERRE JACQUEMAIN
               26 AVRIL 2019

              Que retenir de l’intervention d’Emmanuel Macron ? Quelle stratégie à un mois des élections européennes ? Quelle réponse à l’appel de Jean-Luc Mélenchon pour une fédération populaire ? Ian Brossat, tête de liste communiste aux européennes, est l’invité de #LaMidinale.
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              AMÉRIQUES. LE SYSTÈME INTERAMÉRICAIN CONSTITUE UNE GARANTIE ESSENTIELLE POUR LA PROTECTION DES DROITS HUMAINS DANS LA RÉGION

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              AMÉRIQUES. LE SYSTÈME INTERAMÉRICAIN CONSTITUE UNE GARANTIE
              ESSENTIELLE POUR LA PROTECTION DES DROITS HUMAINS DANS LA RÉGION
              PHOTO AMNESTY INTERNATIONAL
              Le système interaméricain, qui est essentiel pour la protection des droits humains dans la région Amériques, doit être protégé, a souligné le 24 avril Amnesty International, réagissant à une récente déclaration signée par les gouvernements de cinq pays sud-américains.

              6Temps de Lecture 2 min 15 s 
              « La déclaration signée par l’Argentine, le Brésil, la Colombie, le Paraguay et le Chili représente un grave revers pour les victimes de violations des droits humains commises sur notre continent, car elle vise à saper l’indépendance et l’autonomie des organes du système interaméricain, a indiqué Erika Guevara Rosas, directrice pour la région Amériques à Amnesty International.

              « La déclaration signée par l’Argentine, le Brésil, la Colombie, le Paraguay et le Chili représente un grave revers pour les victimes de violations des droits humains commises sur notre continent, car elle vise à saper l’indépendance et l’autonomie des organes du système interaméricain », a indiqué Erika Guevara Rosas, directrice pour la région Amériques à Amnesty International.

              « Au lieu d’appliquer ses résolutions de bonne foi, les gouvernements de l’Argentine, du Brésil, de la Colombie, du Paraguay et du Chili promeuvent une nouvelle tentative flagrante d’affaiblissement du système interaméricain. » 

              Relations extérieures du Paraguay le lendemain, les gouvernements de l’Argentine, du Brésil, de la Colombie, du Paraguay et du Chili indiquent qu’ils vont remettre au secrétaire de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) une déclaration portant sur le système interaméricain. 

              La déclaration indique que le système interaméricain doit tenir compte dans le cadre de ses fonctions de l’importante cruciale du principe de subsidiarité, de la marge d’autonomie dont bénéficient les États pour « décider des moyens les plus adéquats de protéger les droits et garanties, pour que leurs processus démocratiques puissent être pleinement appliqués » ; de la stricte application des sources du droit dans le cadre de la résolution des affaires portées à sa connaissance ; et des « réalités politiques, économiques et sociales des États ».

              Amnesty International attire l’attention sur le fait que la CIDH et la Cour interaméricaine des droits de l’homme ont joué un rôle de premier plan en ce qui concerne la protection de l’exercice des droits humains et le combat contre l’impunité dans un contexte de grave répression étatique et de conflits armés internes, et dans des cas individuels de violations des droits humains. Ce système permet, quand les États n’enquêtent pas sur les violations de ces droits commises sur leur territoire, que les victimes puissent recourir à un mécanisme de protection indépendant capable d’assurer la vérité, la justice, des réparations et des garanties de non-répétition.


              La surveillance et la protection des droits humains sur le continent américain passent également par un système interaméricain solide, indépendant et autonome apportant une réponse à celles et ceux qui ont subi des violations des droits humains sur le continent. Par conséquent, les États ne doivent pas subordonner le fonctionnement de ce mécanisme à leurs propres intérêts, qui mettent en danger les droits des victimes.

              jeudi 25 avril 2019

              CRISE EN ARGENTINE : « J’AI À NOUVEAU UNE SENSATION DE NAUFRAGE »


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              « J’AI À NOUVEAU UNE SENSATION DE NAUFRAGE » 
              Le taux de pauvreté est le plus haut depuis l’effondrement de l’économie en 2001, tandis que le gouvernement maintient la politique d’austérité encouragée par le FMI.
              Christine Legrand
              6Temps de Lecture 6 min 
              Une cérémonie officielle qu’il considérait comme un motif de fierté a mal tourné pour le président Mauricio Macri. Alors qu’il remettait en grande pompe, le 11 avril, à la Casa Rosada, des prix à plusieurs éminents chercheurs du Conseil national de la recherche scientifique et technique (Conicet, équivalent du CNRS), ceux-ci ont saisi l’occasion d’être reçus au palais présidentiel pour lancer un cri d’alarme.

              Fuite des cerveaux


              « Un pays sans science ni technologie continuera à être un pays pauvre », a mis en garde le biochimiste Diego de Mendoza. Il a demandé le rétablissement du ministère des sciences, technologie et innovation productrice, relégué au rang de secrétariat d’Etat en septembre 2018, dans le cadre du plan d’austérité lancé par le gouvernement. Il a surtout réclamé une « augmentation du budget scientifique afin d’éviter que les jeunes chercheurs soient découragés par l’absence d’opportunités en Argentine et partent à l’étranger ».

              Le lendemain, près de 200 directeurs de recherche du Conicet ont également exigé « un plan de sauvetage urgent » pour freiner « une fuite des cerveaux ». Pour leur niveau d’excellence, les scientifiques argentins sont prisés dans le monde entier. Nombreux de ceux qui s’étaient exilés à la fin des années 1990, lors des années de pouvoir de Carlos Menem (1989-1999), sont revenus en Argentine sous les gouvernements péronistes de Néstor Kirchner (2003-2007), puis de Cristina Fernandez de Kirchner (2007-2015), motivés par de meilleures conditions de travail. En revanche, faute de moyens cette année, sur 2 595 candidats, le Conicet n’a pu attribuer que 450 postes de chercheurs, soit 64 % de moins que prévu.

              Fermetures de commerces, d’usines


              La nouvelle crise argentine n’épargne aucun secteur. Dix-huit ans après le dramatique effondrement financier de 2001, « j’ai à nouveau une sensation de naufrage », se désespère Esther Mercado. Elle a fermé sa boutique de vêtements sur Santa Fe, l’avenue commerçante de la capitale. Les ventes ont chuté et elle ne peut plus payer le loyer du local ni les impôts.
              « Celui qui perd son travail n’a plus aucune chance de trouver un autre emploi. »
              Les fermetures de petits commerces mais aussi d’usines s’enchaînent, avec leur cortège de perte d’emplois. Le taux de chômage est grimpé à 9,1 %, avec 350 000 nouveaux chômeurs en 2018. « Celui qui perd son travail n’a plus aucune chance de trouver un autre emploi. Avant, on pouvait s’en sortir avec de petits boulots, au noir, dans la construction, comme jardinier ou promeneur de chiens, mais c’est fini, car la classe moyenne doit elle aussi se serrer la ceinture », constate Pedro Sanchez, qui, à 32 ans, a perdu son poste de vendeur dans une librairie.

              Les chiffres sont accablants. L’inflation annuelle est de près de 55 %. Les taux d’intérêt sont devenus prohibitifs, empêchant l’accès au crédit : ils frisent les 70 %. Le cours du dollar par rapport au peso argentin a encore fait un bond de 3,7 % mercredi 24 avril. Dans un pays riche en ressources naturelles, la pauvreté s’étend. Désormais, 32 % des Argentins sont pauvres – il s’agit du taux le plus haut depuis la crise de 2001 –, et 6,7 % sont dans l’indigence.

              « La faim a de nouveau fait son apparition »


              Les premières victimes sont les enfants : 46, 8 % vivent dans la pauvreté, selon des chiffres de l’Université catholique, qui fait référence en la matière. L’un des thermomètres de cet appauvrissement accéléré sont les cantines populaires, qui se multiplient. Elles sont débordées.

              « Ce ne sont plus seulement des enfants, mais des familles entières qui viennent chaque jour », explique Maria Esther, l’une des cuisinières de Villa Itati, à Quilmes, dans la banlieue sud de Buenos Aires. « Les enfants réclament de la viande et du poulet et c’est douloureux de leur expliquer que c’est hors de prix. Pour les rassasier, on prépare des soupes et des ragoûts avec du riz ou des pâtes et quelques légumes», explique-t-elle, regrettant que des produits alimentaires de base, comme le lait, aient augmenté de 64 % en douze mois. Selon Maria Esther, l’aide apportée par le ministère de développement social et les donations de particuliers « ne suffisent plus ».

              « La faim a de nouveau fait son apparition et nous considérons que c’est la pire année depuis la crise de 2001 », dénonce Daniel Menendez, de l’organisation sociale Quartiers Debout. « Si les prix sont devenus inaccessibles pour la classe moyenne, imaginez ce qui se passe dans les quartiers périphériques », renchérit Esteban Castro, titulaire de la Confédération des travailleurs de l’économie populaire.

              SOUPE POPULAIRE DANS LE BIDONVILLE DE
              VILLA ZAVALETA À BUENOS AIRES, LE 24 SEPTEMBRE 2018.
              PHOTO EITAN ABRAMOVICH/AFP
              Après deux crises monétaires en 2018, qui ont fait perdre 50 % de sa valeur au peso, M. Macri a appelé à l’aide le Fonds monétaire international (FMI) qui, en contrepartie, a exigé un dur plan d’austérité. « L’Argentine n’est pas gouvernée par Macri mais par Christine Lagarde », la directrice générale du FMI, ironisent les plus désabusés.

              MEMBRES DU "MOVIMIENTO POPULAR LA DIGNIDAD", QUI
              APPORTE UNE AIDE ALIMENTAIRE À PRÈS DE 700 FAMILLES
              TOUCHÉES PAR LA CRISE ÉCONOMIQUE, À BUENOS AIRES,
              LE 11 JANVIER 2019.
              PHOTO RONALDO SCHEMIDT / AFP
              La gouverneure de la province de Buenos Aires, Maria Eugenia Vidal, une proche de Mauricio Macri, a reconnu mercredi 24 avril que la province se trouvait « dans une situation sociale critique » et a annoncé un paquet de mesures telles que la suspension de la hausse des prix de l’électricité, des crédits pour les PME, ou encore des remises de 50 % dans les supermarchés pour les achats réalisés avec la carte de crédit de la Banque Province.

              Le quotidien est chaotique, ponctué de coupures de routes et de manifestations.


              Un climat de lassitude règne en Argentine. Le quotidien est chaotique, ponctué de coupures de routes et de manifestations. A l’appel des organisations sociales, ils sont de plus en plus nombreux dans toutes les villes du pays à exprimer leur colère contre la flambée des prix et à exiger que soit déclaré l’état d’urgence alimentaire. Le puissant syndicat des camionneurs a convoqué à une grève générale le 30 avril, la cinquième contre le gouvernement Macri.

              « Il faut tenir le coup. Nous sommes sur le bon chemin », ne cesse, malgré tout, de répéter le chef de l’État qui, pendant sa campagne électorale, avait promis de placer l’Argentine sur la route d’une croissance continue avec le slogan d’une « pauvreté zéro ». Mais, désormais, le temps presse pour M. Macri, à six mois de l’élection présidentielle d’octobre, au cours de laquelle il entend briguer sa réélection pour un nouveau mandat de quatre ans. Sa cote de popularité est en baisse. L’annonce d’un gel des prix d’une soixantaine de produits de consommation courante, à compter du 22 avril, et pour six mois, est perçue comme un constat d’échec de sa politique économique.


              Cristina Kirchner omniprésente


              Bien qu’elle n’ait toujours pas annoncé si elle serait à nouveau candidate à la présidence, Cristina Kirchner est omniprésente sur la scène politique, polarisant toujours autant l’attention des citoyens. La crise économique contribue à la conforter dans les sondages, faisant presque oublier qu’elle a été mise en examen dans onze affaires de corruption. Elle doit comparaître pour la première fois devant des juges le 21 mai, bien qu’elle soit protégée par l’immunité parlementaire que lui confère son siège de sénatrice. Le reste de l’opposition reste divisé, incapable, de la droite jusqu’à la gauche, de se mettre d’accord sur un candidat d’alternance.

              Le président Macri multiplie les réunions avec des gouverneurs, des chefs d’entreprise, des syndicalistes, des intellectuels et jusqu’aux évêques pour tenter de les convaincre qu’une reprise est possible, grâce à une augmentation des exportations de céréales, de viande et de pétrole. Dans cette course contre la montre, le président argentin a annulé ses visites prévues à l’étranger, en France notamment, le 26 avril.
              Christine Legrand (Buenos Aires, correspondante)