vendredi 30 août 2013

JOURNÉE INTERNATIONALE DES VICTIMES DE DISPARITION FORCÉE

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DES TOMBES ANONYMES DES VICTIMES DE DISPARITIONS FORCÉES AU CHILI. PHOTO  ENZO VIDAL CHEZ FLICKR.

Certains faits sont particulièrement préoccupants:

  • Le harcèlement constant des défenseurs des droits de l'homme, des proches de victimes, des témoins et des avocats en rapport avec des cas de disparition forcée;
  • l'utilisation par les États de la lutte contre le terrorisme comme excuse pour enfreindre leurs obligations; et
  • l'impunité encore très répandue pour les auteurs présumés de disparitions forcées.

Une attention particulière doit également être accordée à des groupes spécifiques de personnes particulièrement vulnérables, comme les enfants et les personnes handicapées.

L'Assemblée générale se saisit de cette question et proclame une Journée internationale

Le 21 décembre 2010, l'Assemblée générale, dans sa résolution 65/209 PDF, s’est dite profondément préoccupée par la multiplication dans diverses régions du monde des disparitions forcées ou involontaires, y compris les arrestations, détentions et enlèvements, lorsque ces actes s’inscrivent dans le cadre de disparitions forcées ou peuvent y être assimilés. Elle souligne également le nombre croissant d’informations faisant état de cas de harcèlement, de mauvais traitements et d’intimidation des témoins de disparitions ou des familles de personnes disparues.

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L'ASSOCIATION DES FAMILLES DE DÉTENUS DISPARUS (AFDD). LA PHOTO DE  LEURS ÉPOUX ÉPINGLÉE SUR LA POITRINE, ELLES N'ONT JAMAIS HÉSITÉ À AFFRONTER LES AUTORITÉS CHILIENNES POUR LEUR POSER SANS CESSE CETTE MÊME QUESTION: «DONDE ESTÁN?» (OÙ SONT-ILS?). 
Dans la même résolution, l’Assemblée a décidé de proclamer le 30 août Journée internationale des victimes de disparition forcée, célébrée depuis 2011.

Une Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées

Dans cette même résolution l'Assemblée générale se félicite également de l’adoption de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées PDF.

En 2003, la Commission des droits de l’homme décidait de créer un groupe intersession à composition non limitée chargé d’élaborer un projet d’instrument  normatif juridiquement contraignant pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Au cours des trois années de négociations, plus de 70 États et de nombreuses ONG et associations de familles des disparus ainsi que des experts ont participé aux réunions du groupe de travail. Le Conseil des droits de l’homme a adopté la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées lors de sa première session de juin 2006 et l’Assemblée générale l’a adoptée en décembre de la même année.

DOSSIER : IL Y A QUARANTE ANS, LE COUP D’ETAT CONTRE SALVADOR ALLENDE

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IMAGE EXTRAITE DU FILM « SEPTEMBRE CHILIEN ». LE FILM RESSORTIRA SUR LES ÉCRANS LE 2 OCTOBRE 2013.
Quelques jours après le coup d’Etat, le réalisateur Bruno Muel se rend sur place, pour témoigner. Avec Théo Robichet et Valérie Mayoux, il réalisera le documentaire Septembre chilien — qui ressort en salles le 2 octobre — dont il raconte ici la genèse.

Laboratoire des politiques néolibérales, le Chili fut également celui de nouvelles méthodes de déstabilisation, comme le révèle le film La Spirale, réalisé (en collaboration avec Chris Marker) par Jacqueline Meppiel, Valérie Mayoux et l’intellectuel Armand Mattelart (ce dernier livrera bientôt ici son analyse). 
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Si celle-ci dut s’organiser, c’est que de 1970 à 1973, le Chili aura menacé les intérêts des puissants : de la constitution de solides organisations populaires (lire L’« octobre rouge » chilien et la naissance des cordons industriels) à l’émergence d’une politique étrangère non alignée (lire L’étonnante actualité d’une politique étrangère). Ce qui explique sans doute qu’après une longue période d’oubli, les étudiants chiliens mobilisés depuis septembre 2011 aient décidé de dépoussiérer l’icône Allende, ainsi que son héritage politique (lire Les étudiants dépoussièrent une icône).

Le film Septembre chilien ressortira sur les écrans le 2 octobre prochain. Il est programmé avec Les Enfants des mille jours de Claudia Soto et Jaco Bidermann. Avant-première le 11 septembre au Nouveau Latina (20, rue du Temple, 75004 Paris).

samedi 24 août 2013

CHILI : LES ARMES CHIMIQUES DE PINOCHET

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 LES ARMES CHIMIQUES DE PINOCHET

Disparues pendant plus de 25 ans, les armes ont été retrouvées et détruites en 2008. L'affaire vient d'être rendue publique et ravive le fantôme de l'ancien dictateur.


L’ancienne directrice de l’Institut de Santé Publique (ISP), Ingrid Heitman, a révélé jeudi 22 août que ses fonctionnaires avaient trouvé et détruit en 2008 deux boîtes contenant des armes chimiques qui dataient de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990), annonce le journal en ligne chilien The Clinic. "En 2008, nous avions fait un nettoyage exhaustif des congélateurs de la cave de l'ISP, où nous avions trouvé beaucoup de matériels, dont des toxines botuliniques", assure Ingrid Heitman qui n’avait notifié sa trouvaille ni au gouvernement, ni à la justice.

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LES PRODUITS ONT PASSÉ PLUS DE DEUX DÉCENNIES OCCULTES DANS LES SOUTERRAINS DE L'ISP À DECLARÉ LA DOCTEUR HEITMANN. PHOTO UPI
« Il s’agissait de deux boîtes de toxines, suffisantes pour tuer la moitié de la population de Santiago [6 millions d’habitants] » , indique l’ancienne directrice. Les toxines, provenant d’un laboratoire brésilien, étaient arrivées au Chili dans les années 1980 selon les registres. En cette période, le régime avait des relations précaires avec l’Argentine, le Pérou et la Bolivie, ainsi qu’avec les mouvements d’étudiants et travailleurs du pays, explique le journal. 

Pour expliquer pourquoi elle a décidé de détruire les boîtes sans prévenir personne, Ingrid Heitman raconte qu’elle a été enlevée et torturée deux fois pendant la dictature : « Je n’ai pas pensé que les boîtes avaient de l’importance lors d’un procès… Quand je les ai vues, j’ai pensé 'voilà un autre vestige des militaires' et j’ai fait ce que j’ai fait. » 

Plusieurs procès pour des violations des droits de l'homme ont montré que le régime de Pinochet avait effectivement utilisé des toxines botuliniques et du gaz sarin pour éliminer ses opposants.

vendredi 23 août 2013

CHILI: EXTRADITION D'UN JUGE ARGENTIN ACCUSÉ DE VIOLATIONS DES DROITS DE L'HOMME

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UNE DU JOURNAL PÁGINA/12 DU 2011-08-26
La décision d'extradition, approuvée à l'unanimité, repose notamment sur des accusations portant sur «34 délits de privation illégale de liberté avec disparition forcée de personnes, 26 délits de privation illégale de liberté, 36 délits de torture, perquisitions illégales et dénis de justice».

Romano avait été destitué de sa charge après avoir été accusé en Argentine d'avoir perpétré près d'une centaine de violations des droits de l'homme durant la dictature militaire argentine, alors qu'il exerçait les fonctions de procureur dans la province de Mendoza.

Un jour avant sa destitution, le 24 août 2011, Romano avait fui vers le Chili, où il avait reçu un visa spécial de huit mois.
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UNE DU JOURNAL PÁGINA/12 DU 2011-08-26

Durant cette période, il avait entamé des démarches pour obtenir le statut de réfugié politique, refusé par le gouvernement chilien en mai 2012.

Celui-ci avait estimé qu'il ne réunissait pas les conditions pour prouver qu'il était persécuté pour raisons politiques.

L'Argentine a de son côté sollicité son extradition auprès des autorités chiliennes et en février 2012 la Cour Suprême à Santiago a ordonné sa détention.

Il se trouve actuellement en arrestation domiciliaire dans sa maison de Reñaca, à 120 km a l'ouest de Santiago.

Un juge devrait donner officiellement le feu vert aux autorités chiliennes pour son extradition.

jeudi 22 août 2013

PUTSCH – LES SEPT GOUVERNEMENTS (OFFICIELLEMENT) RENVERSÉS PAR LES ETATS-UNIS

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LA CARTE DES SEPT GOUVERNEMENTS RENVERSÉS PAR LES ETATS-UNIS, RÉALISÉE PAR FOREIGN POLICY AVEC GOOGLE.
Pour arriver à ses fins, la CIA a acheté des partisans de Mossadegh, des journaux américains et iraniens pour qu'ils ternissent sa réputation, et des manifestations dans les rues de Téhéran pour justifier le changement de pouvoir. Elle a aussi versé 5 millions de dollars au général Fazlollah Zahedi, ensuite nommé premier ministre. Bref, cette opération « de politique étrangère »  américaine, menée sous le nom de code « TPAJAX» , n'est que « l'un des nombreux coups d'Etat soutenus par les Etats-Unis pour s'établir partout dans le monde»  pendant la guerre froide, qui a touché des dictateurs comme des leaders démocratiquement élus, relève Foreign Policy.

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    LE COLONEL JACOBO ARBENZ GUZMÁN (14 SEPTEMBRE 1913 – 27 JANVIER 1971) FUT PRÉSIDENT DU GUATEMALA DE 1951 À 1954, LORSQU'IL FUT RENVERSÉ PAR UN COUP D'ÉTAT ORGANISÉ PAR LA CIA, CONNU SOUS LE NOM DE CODE D'OPÉRATION PBSUCCESS.
    •  Guatemala, 1954 : Un an après l'Iran, les Etats-Unis décident d'écarter le président Jacobo Arbenz, avec qui les relations se sont dégradées à cause d'une réforme agraire qui menaçait les propriétés de la United Fruit Company. Pour ce faire, la CIA arme notamment des rebelles et des troupes paramilitaires. Son départ sera suivi par une successions de juntes militaires au pouvoir.
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    PATRICE ÉMERY LUMUMBA1 (NÉ LE 2 JUILLET 1925 À ONALUA, CONGO BELGE - ET MORT ASSASSINÉ LE 17 JANVIER 1961 AU KATANGA) EST LE PREMIER PREMIER MINISTRE DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO DE JUIN À SEPTEMBRE 1960. 


    • Congo, 1960 : Une intervention de l'armée belge, soutenue par les Etats-Unis, chasse du pouvoir le premier ministre Patrice Lumumba. Face à sa résistance, la CIA prend contact et soutient des personnes planifiant de l'assassiner, selon The Church Comittee, un organisme qui surveille les actions clandestines de l'agence américaine. Après une première tentative ratée d'empoisonnement, elle informe les troupes congolaises de sa localisation. Il est capturé puis tué l'année suivante.
    • République dominicaine, 1961 : La CIA aide l'assassin du dictateur Rafael Trujillo, notamment en fournissant des armes.


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      L'ARRESTATION ET L'ASSASSINAT DE JEAN-BAPTISTE NGÔ ĐÌNH DIỆM  ALORS PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU VIỆT NAM, MARQUE L'APOGÉE D'UN COUP D'ÉTAT ORGANISÉ PAR LA CIA ET MENÉ PAR LE GÉNÉRAL DƯƠNG VĂN MINH EN NOVEMBRE 1963. LE 2 NOVEMBRE 1963 AU MATIN, DIEM ET SON JEUNE FRÈRE – ET CONSEILLER – NGO DINH NHU, SONT ARRÊTÉS PAR L'ARMÉE DE LA RÉPUBLIQUE DU VIÊT NAM (ARVN) APRÈS LA PRISE DU PALACE GIA LONG À SAIGON. LE COUP D'ÉTAT MARQUE LA FIN DE NEUF ANS DU RÉGIME DU SUD-VIETNAM.

      • Sud-Vietnam, 1963 : La CIA aide des généraux qui prévoient d'assassiner le président Ngo Dinh Diem. Selon un document du Pentagone, « A partir d'août 1963, nous avons tour à tour autorisé, sanctionné et encouragé l'effort des généraux vietnamiens pour organiser un coup d'Etat. (...) Nous avons maintenu un contact clandestin avec eux au cours de la planification et de l'exécution du coup d'Etat, cherché à réviser leur plan opérationnel, et proposé un nouveau gouvernement. » 

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      JOÃO BELCHIOR MARQUES GOULART, OU JANGO (SÃO BORJA, RIO GRANDE DO SUL 1ER MARS 1919 - MERCEDES, ARGENTINE, 6 DÉCEMBRE 1976) FUT LE 22E PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DES ÉTATS-UNIS DU BRÉSIL (7 SEPTEMBRE 1961 - 31 MARS 1964). IL EST RENVERSÉ EN 1964 PAR UN COUP D'ÉTAT MILITAIRE, APPUYÉ PAR LA CIA. L'AMBASSADEUR AMÉRICAIN LINCOLN GORDON ADMETTRA PAR LA SUITE LE SOUTIEN FINANCIER DE WASHINGTON AUX OPPOSANTS DE GOULART LORS DES ÉLECTIONS MUNICIPALES DE 1962.
      • Brésil, 1964 : Les Etats-Unis soutiennent le coup d'Etat du général Humberto Castello Branco, en poussant à des manifestations contre le gouvernement et en fournissant de l'essence et des armes « non originaires des Etats-Unis »  aux partisans des militaires, qui ont ensuite gouverné le pays jusqu'en 1985.



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      BENDER, RICHARD NIXON ET HENRY KISSINGER, DANS UNE ÉPISODE DE LA PREMIÈRE DE SAISON DE FUTURAMA  « WAR IS THE H-WORD »

      • Chili, 1973 : Washington ne voit pas d'un bon œil l'arrivée au pouvoir du socialiste Salvador Allende, élu président en 1970. Pour l'écarter, la stratégie consiste à « faire crier l'économie »  chilienne, selon les termes du président Richard Nixon, et à travailler avec des groupes fomentant un coup d'Etat. Jusqu'à celui du général Pinochet, qui sera ensuite soutenu  par une campagne de propagande conduite par la CIA, « malgré la connaissance de graves violations des droits de l'homme, et notamment de l'assassinat d'opposants politiques » .


      mercredi 21 août 2013

      L'ONU CRITIQUE L'UTILISATION D'UNE LOI ANTITERRORISTE DE PINOCHET CONTRE LES MAPUCHE

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      DES MAPUCHES LORS D'UNE MANIFESTATION DANS LA CAPITALE CHILIENNE EN OCTOBRE 2011. PHOTO D'ARCHIVES CLAUDIO SANTANA, AFP

      Fin juillet, Ben Emmerson, le rapporteur spécial de l'ONU sur la promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, a recommandé « que cesse immédiatement tout usage de cette législation au sujet des revendications territoriales mapuche ». Cet avocat, expert en droit international, a affirmé que la loi antiterroriste « était utilisée comme mode de discrimination contre les Mapuche », première minorité indigène du Chili, avec quelque 700 000 membres, soit 6 % de la population.

      «MANQUE DE FONDEMENT ET D'INFORMATION», RÉPOND LE MINISTRE

      Il a recommandé au prochain président du Chili, qui sera élu en novembre, de créer un ministère des affaires indigènes qui « résolve la dette historique de l'Etat chilien » et en « finisse avec ce cycle de violence avant qu'il ne devienne incontrôlable ». Le sort des Mapuche dépend actuellement du ministère du développement social. Il a enfin souligné la nécessité de faire approuver par le Parlement chilien une loi garantissant la reconnaissance constitutionnelle des peuples aborigènes.

      « Il ne nous paraît pas approprié qu'un observateur de l'ONU, qui n'a aucune responsabilité sur la sécurité du pays, émette un avis qui manque de fondement et d'information », a répondu le ministre de l'intérieur et de la sécurité, Andres Chadwick. Estimant que « le Chili n'est pas à l'abri des actions terroristes », il a défendu une « loi spéciale qui permette de les combattre ».

      En janvier, après la mort d'un couple d'agriculteurs tué au cours de l'incendie de leur ferme, Cristian Larroulet, le secrétaire général de la présidence, avait indiqué : « nous sommes en présence d'un groupe terroriste organisé, bien entraîné, et qui a des contacts avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, extrême gauche) ». Le président Piñera s'était rendu sur les lieux dénonçant la violence de « groupes extrémistes ». La loi antiterroriste dictée en 1984 par le général Pinochet restreint les droits de la défense et durcit, notamment, le cadre de la détention.
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      BEN EMMERSON, LE RAPPORTEUR SPÉCIAL DE L'ONU SUR LA PROMOTION ET LA PROTECTION DES DROITS DE L'HOMME ET DES LIBERTÉS FONDAMENTALES. PHOTO JEAN-MARC FERRÉ


      « DETTE HISTORIQUE DE L'ETAT »

      Les Mapuche (« peuple de la terre ») vivent pauvrement de l'agriculture et de l'élevage. Ils réclament la restitution de terres ancestrales entre les mains de grands propriétaires terriens et de multinationales. Ils sont l'un des rares peuples à avoir résisté, au XVIe siècle, à la conquête espagnole. Des affrontements les opposent régulièrement aux forces de l'ordre. Plus d'une dizaine de Mapuche ont été tués par balles au cours des dernières années lors de répressions dénoncées par des associations de défense des droits de l'homme, tel Amnesty International.

      Le mouvement Mapuche est aujourd'hui affaibli par ses divisions. Les plus radicaux exigent le droit à l'autonomie et à l'autodétermination. Une dizaine de procès sont en cours contre 85 indigènes. « Aucun gouvernement ne s'intéresse à la cause Mapuche, ni celui de Piñera, ni les antérieurs de la Concertation de centre gauche, qui ont gouverné pendant vingt ans, après le retour de la démocratie », dénonce Jorge Huenchullan, le porte-parole de la communauté Mapuche de Temucuicui.

      En 2009, sous le gouvernement de Michelle Bachelet – grande favorite pour le scrutin du 17 novembre –, la présidente socialiste avait également recouru à la loi antiterroriste pour des violences en Araucanie.

      mardi 20 août 2013

      ÉLECTION AU CHILI: MICHELLE BACHELET SONGE À MODIFIER LES REDEVANCES MINIÈRES

      Mme Bachelet a déclaré à des journalistes étrangers mardi qu'elle pourrait fournir davantage de détails une fois qu'une étude portant sur le projet serait complétée à la fin du mois d'août.

      Le Chili est le premier producteur mondial de cuivre. Cette industrie compte pour un tiers des revenus du gouvernement chilien.

      L'ancienne présidente a reconnu que l'économie chilienne continuait à prendre de l'expansion grâce au métal, mais a fait valoir que le pays devait tout de même améliorer sa productivité.

      Elle a ajouté que le Chili devait également trouver un meilleur équilibre entre croissance et protection de l'environnement.

      L'élection présidentielle chilienne aura lieu le 17 novembre. La plupart des observateurs estiment que Michelle Bachelet devrait l'emporter au premier tour ou à l'occasion d'un éventuel deuxième tour prévu le 15 décembre.

      CHILI : GRÈVE SUSPENDUE À ESCONDIDA, PREMIÈRE MINE DE CUIVRE AU MONDE

      Les salariés demandent que leur soit versée une prime annuelle ne figurant pas sur leurs contrats, mais qui leur était payée depuis plusieurs année. En 2012, elle s’était élevée à environ 5.000 dollars par salarié.

      Ils revendiquent également la mise en place d’un système de contrôle des heures supplémentaires ainsi que le retrait de caméras de surveillance installées dans les camions de la mine.

      «Nous attendons la réponse de la compagnie, mais si elle ne propose rien, nous prendrons de nouvelles dispositions», a prévenu M. Tapia.

      De son côté, la direction n’a pas fait de commentaires sur ce mouvement ni indiqué dans quelle mesure il avait perturbé les activités de la mine.

      La production de sur le site d’Escondida a bondi de 28% en 2012, pour atteindre 1,07 million de tonnes, et le bénéfice, égal à 3,17 milliards de dollars, a grimpé de 14,2%.

      La mine, qui est située à Antofagasta (à 1.300 km au nord de Santiago du Chili), est la propriété de BHP Billiton (57,5%), de l’autre groupe anglo-australien Rio Tinto (30%) et des Japonais JECO Corporation (10%) et JECO 2 ltd (2,5%).

      Le Chili est le plus important producteur de cuivre de la planète, représentant un tiers de l’offre mondiale.

      dimanche 18 août 2013

      CHILI : LE PRÉSIDENT ANNONCE L’AUGMENTATION DU SALAIRE MINIMUM

      Le président Sebastian Piñera a annoncé hier l’augmentation du salaire minimum. Un prélude, selon lui, à l’augmentation des aides familiales, rapporte le quotidien El Mercurio

      Cette mesure, selon Sebastian Piñera, « est destinée à des centaines de milliers de travailleurs chiliens » qui voient ainsi leur revenu augmenter. La Tercera a fait le calcul : « Le salaire minimum passe de 193 000 pesos à 210 000 », c'est -à-dire de 286 à 311 euros. Cette mesure a été approuvée, hier, par le Congrès chilien.

      LA CIA RECONNAÎT SON RÔLE DANS LE COUP D'ÉTAT EN IRAN EN 1953


      LOIN DE L'IMAGE DE « FOU »  SÉNILE

      Le premier ministre iranien avait nationalisé en 1951 l'Anglo-Iranian Oil Company, l'ancêtre de BP, provoquant l'ire de Londres, pour qui le pétrole iranien était jugé vital pour le redressement de l'économie britannique après la Seconde Guerre mondiale. Or début 1953, le président Dwight Eisenhower arrive au pouvoir aux États-Unis et se montre plus compréhensif vis-à-vis des doléances britanniques que son prédécesseur, Harry Truman.

      Les documents déclassifiés de la CIA montrent que l'agence comprenait les raisons du positionnement de Mossadegh, loin de l'image de « fou » sénile véhiculée par les médias occidentaux. Les hommes politiques et responsables d'entreprises britanniques manquaient de respect pour les Iraniens, perçus comme « inefficaces, corrompus et servant leurs propres intérêts », affirme même la CIA. Mais l'agence justifie son action par les contingences de la guerre froide et la peur que les Soviétiques n'envahissent et ne prennent le pouvoir à Téhéran si Londres envoyait ses navires de guerre, ce que fit la Grande-Bretagne trois ans plus tard après la nationalisation du canal de Suez.

      « Alors, non seulement le pétrole iranien aurait été irrémédiablement perdu pour l'Ouest, mais la chaîne de défense autour de l'Union soviétique, une composante de la politique étrangère américaine, aurait été rompue », justifient les auteurs.

      UN «REVERS POUR LE DÉVELOPPEMENT POLITIQUE DE L'IRAN»

      Le chah Mohammad Reza Pahlavi fut mis sur le trône et devint un proche allié de Washington jusqu'à son renversement lors de la révolution islamique de 1979.

      En 2000, la secrétaire d'État américaine Madeleine Albright, pour tenter d'améliorer les relations avec Téhéran, avait déclaré que que les États-Unis avaient « joué un rôle significatif » dans le renversement de Mossadegh et jugé que le coup d'État avait constitué un « revers pour le développement politique de l'Iran ». Le président Barack Obama avait lui aussi exprimé une position similaire après sa prise de fonctions.

      lundi 5 août 2013

      DÉCOUVERTE DE RAILS UTILISÉS POUR LESTER DES CADAVRES LANCÉS À LA MER

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      DES BOUTS DE RAILS REMONTÉS DU FOND DE L’OCÉAN PACIFIQUE EN SEPTEMBRE 2004, FACE AUX CÔTES DE QUINTERO. PRESQUE 30 ANS APRÈS AVOIR ÉTÉ LANCÉS À LA MER ATTACHÉS AUX CADAVRES, QUELQUES MORCEAUX AVAIENT ENCORE DES BOUTONS DES VICTIMES INCRUSTÉS.

      La fouille en mer avait été effectuée dans le cadre des enquêtes sur la « Caravane de la Mort », à la charge de la juge Patricia González. L’affaire dite «Caravane de la Mort » concerne les agissements d’une unité militaire qui a parcouru le Chili en hélicoptère en octobre 1973, et a laissé sur son passage près d'une centaine de prisonniers politiques exécutés sommairement dans diverses villes.


      Sous les ordres du général Sergio Arellano Stark —muni d’une délégation personnelle du dictateur et des pleins pouvoirs pour sa mission—, cette unité composée d’une douzaine d’officiers et sous-officiers de l’armée de terre, des inconditionnels du sanglant putsch militaire, a été la première brigade volante d’extermination de la dictature. Parmi ses membres, qui se sont distingués par leur férocité envers leurs victimes, plusieurs ont intégré ensuite la Dina, l’appareil répressif de la dictature, et ont participé à des atrocités et des crimes emblématiques perpétrés tout au long du règne de Pinochet.

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      SERGIO ARELLANO STARK, GÉNÉRAL DE L’ARMÉE DE TERRE RESPONSABLE DES CRIMES DE MASSE COMMIS PAR LA « CARAVANE DE LA MORT », UNITÉ SOUS SES ORDRES EN OCTOBRE 1973. IL A ÉTÉ DÉCLARÉ SÉNILE ET ATTEINT D’ALZHEIMER EN 2011, ET ÉCHAPPE AINSI DÉFINITIVEMENT À LA JUSTICE.

      Divers indices rapprochent les éléments matériels retrouvés en mer de la disparition de plusieurs prisonniers du Nord du Chili, cruellement assassinés par les officiers de la « Caravane de la Mort ». Les victimes pourraient ainsi être originaires des villes de Calama ou Copiapó, et leurs cadavres ont été lancés à la mer depuis un avion de la Force Aérienne, comme l’a admis le mécanicien Sergio López Maldonado, qui a lancé les corps.

      C'est la deuxième découverte de ce type au Chili, après celle de Quintero, face au littoral central, en septembre 2004. Quatre pièces métalliques avaient alors été trouvées par des enquêteurs de la PDI, dans une instruction menée par le juge Juan Guzmán Tapia. Quelques bouts de rails avaient encore
      collés des boutons des derniers habits portés par les victimes.
      Ces pièces ont ensuite été incorporées aux collections du musée du souvenir funèbre à Villa Grimaldi, l'ancien centre de tortures et camp de prisonniers à Santiago.

      Entre octobre 1973 et août 1977, selon les témoignages des sous-officiers et des mécaniciens du Commando d'Aviation de l'Armée, au moins 500 corps ont été lancés à la mer depuis des hélicoptères. Les témoins concordent sur au moins 40 vols en mer, avec entre 8 et 15 corps transportés à chaque sortie. Les victimes étaient introduites dans des sacs cousus, avec un morceau de rail solidement attaché avec du fil de fer à chaque cadavre.


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      LES RAILS RÉCUPÉRÉS EN MER EN SEPTEMBRE 2004 ONT ÉTÉ INTÉGRÉS AUX COLLECTIONS DU MUSÉE DU SOUVENIR À VILLA GRIMALDI, ANCIEN CENTRE DE DÉTENTION ET DE TORTURES DE LA DINA.

      Jusqu'à aujourd’hui, le seul corps parmi ces centaines de victimes disparues qui a émergé du fond de l'océan a été celui de Marta Ugarte, une enseignante communiste arrêtée par la Dina le 9 août 1976, dont le cadavre est réapparu sur une plage du Nord le 12 septembre 1976.