samedi 21 novembre 2020

BOLIVIE : LIBÉRATION D´UN POLICIER AYANT REFUSÉ DE SE MUTINER EN 2019

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ISMAEL MARQUINA, LE POLICIER LOYALE
AU GOUVERNEMENT CONSTITUTIONNEL

La Paz, 21 novembre 2020. La justice bolivienne a libéré le sergent de police Ismael Marquina, en prison pour avoir refusé de participer au coup d’État contre Evo Morales en 2019, rapportent aujourd’hui les médias locaux.

Prensa Latina 

PHOTO TWITTER

En novembre de l’année dernière, des policiers mutins, auxquels Marquina n’a pas voulu s´unir, ainsi que des militaires et des groupes violents dirigés par la droite politique, ont ignoré les résultats des élections et exigé la démission de Morales, réélu au premier tour pour un nouveau mandat.

Le ministre de Gouvernement (Intérieur), Carlos Eduardo del Castillo, a confirmé hier sur Twitter la libération du policier emprisonné il y a un an par le gouvernement de facto issu du coup d’État.

"Aujourd’hui, la détention provisoire du sergent de police Ismael Marquina a été levée. Le policier qui a refusé de se mutiner et de recevoir des pots-de-vin de la part de ceux qui ont organisé le coup d’État. La justice atteindra tous les foyers qui ont souffert sous le gouvernement de facto", a déclaré del Castillo sur les réseaux sociaux.

Marquina a été emprisonné le 20 novembre 2019, accusé d’avoir fourni des armes et du matériel explosif aux manifestants à Cochabamba pendant les conflits post-électoraux, rapporte un bureau de l’Agence Bolivienne d´Information.

Le sergent de police a ensuite nié l’accusation et a affirmé qu’il avait été jugé pour ne pas avoir participé à la mutinerie qui a forcé l’ancien président Morales à démissionner.  peo/agp/avs

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LA DÉFAITE D’EVO MORALES, UNE
« FAKE NEWS » À GRANDE ÉCHELLE

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INVITATION : FACEBOOK LIVE AVEC MONSIEUR LE MAIRE DANIEL JADUE - Ñ -

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INVITATION : FACEBOOK LIVE


« ☆ » Le « Facebook Live » (en direct sur Facebook) avec le maire de la commune de Recoleta à Santiago du Chili, Daniel Jadue.

https://www.facebook.com/Unidad-y-Dignidad-101877391721155

mercredi 18 novembre 2020

L’HOMME DU JOUR. SALAH HAMOURI


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PHOTO MIDDLE EAST EYE.NET
Salah Hamouri, l’avocat franco-palestinien des droits humains, gêne les autorités israéliennes. Le ministre de l’Intérieur, Aryé Deri, entend lui retirer sa carte de résidence permanente, seul papier lui permettant de vivre à Jérusalem. Dans sa loi du 8 mars 2018, Israël prétend bannir de la ville les Palestiniens pour « défaut d’allégeance ». Dans le cas de Salah, on lui reproche ses condamnations. Dans leur mémoire déposé pour contester la décision du ministère, les avocats de Salah rappellent que cette loi ne peut s’appliquer aux Palestiniens de Jérusalem-Est, occupée depuis 1967, et dénoncent le caractère rétroactif, donc illégal, de la mesure.

par Jean-Emmanuel Ducoin

SALAH HAMOURI
PHOTO ALAIN BACHELLIER

Les avocats de Salah doivent maintenant développer leurs arguments de manière orale, le 29 décembre. Rappelons que l’épouse et le fils de Salah Hamouri, interdits de territoire par Israël, ne peuvent le rejoindre en Palestine. L’Association France Palestine Solidarité (AFPS) estime que Salah « doit pouvoir vivre avec sa famille à Jérusalem sans être harcelé en permanence par les autorités israéliennes ». L’AFPS a lancé une campagne en direction des parlementaires et des autorités françaises « pour qu’ils mettent tout en œuvre dans ce sens ».

De son côté, le PCF appelle ceux-ci « à poursuivre leurs efforts pour empêcher cette expulsion illégale et inhumaine et à agir de façon décidée pour faire cesser les violations systématiques du droit international et des droits humains par Israël dans les territoires palestiniens occupés ».

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SALAH HAMOURI
PHOTO 

JULIEN JAULIN

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mardi 14 juillet 2020

LE CUIVRE PORTÉ PAR L’INQUIÉTUDE SUR L’OFFRE DU CHILI ET DU PÉROU

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MINE DE CUIVRE ZALDIVAR 
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    RADIO FRANCE INTERNATIONALE - RFII
    CHRONIQUE DES MATIÈRES PREMIÈRES
    « LE CUIVRE PORTÉ PAR L’INQUIÉTUDE SUR L’OFFRE DU CHILI ET DU PÉROU » 
    PAR CLAIRE FAGES DIFFUSION : MARDI 14 JUILLET 2020

    samedi 11 juillet 2020

    EN ESPAGNE, PEDRO SANCHEZ FLIRTE AVEC LES LIBÉRAUX DE CIUDADANOS

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    « LA TENTATION » 
    DESSIN ENEKO LAS HERAS 
    Sous l’impulsion de sa nouvelle présidente, Inès Arrimadas, Ciudadanos apporte son soutien à l’exécutif.
    Temps de Lecture 4 min.
    Il ne compte que dix députés. Le parti libéral Ciudadanos s’est cependant rendu indispensable au fragile gouvernement de gauche mené par le socialiste Pedro Sanchez. Alors que les indépendantistes de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), qui avaient soutenu son investiture, lui font défaut, ce sont les libéraux qui ont permis à la coalition entre le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et Podemos (gauche radicale) – qui ne compte que 155 des 350 députés au Parlement – de voter les prolongations successives de l’état d’alerte durant la pandémie due au coronavirus, le décret de «nouvelle normalité» qui régule les mesures de prévention sanitaire actuelles, ou les mesures économiques visant à préserver l’emploi.

    Vendredi 3 juin, c’est encore grâce à Ciudadanos que la coalition a pu faire approuver les conclusions de la «commission de reconstruction». Et le gouvernement devrait enfin pouvoir négocier avec lui la prochaine loi de finances 2021, clé pour l’avenir de la législature. De quoi éloigner le spectre de nouvelles élections anticipées, une échéance que pouvait redouter le gouvernement minoritaire, critiqué pour sa gestion de la pandémie.


    « Ciudadanos semble avoir décidé d’être un parti d’Etat, qui cherche des solutions à la crise. Nous allons voir jusqu’où va son soutien. Il est trop tôt pour savoir s’il est solide, mais notre intention se confirme de terminer la législature grâce au dialogue», souligne, auprès du Monde, un responsable du gouvernement. Du côté de Ciudadanos, on confirme une prédisposition à négocier la loi de finances « par responsabilité ». «Mais il est de la responsabilité de Pedro Sanchez de présenter un budget modéré, soutenu par le patronat et des syndicats, et destiné à résoudre l’urgence économique, sans sectarisme », explique une source de Ciudadanos.

    « Rompre la logique de blocs »


    Le parti libéral se rapproche ainsi du centre sous l’impulsion de sa nouvelle présidente, Ines Arrimadas, élue en mars à la tête du parti après le départ d’Albert Rivera. Et tente de faire oublier le virage à droite pris en 2018, alors dans l’idée de remplacer le Parti populaire (PP, droite), et qui s’est soldé par une débâcle électorale en novembre 2019.

    « Ciudadanos semble revenir à ce qu’il était en 2016 : un parti qui cherche à rompre la logique de blocs, entre droite et gauche, afin de régénérer la politique, et dont le principal objectif est d’empêcher que les partis nationalistes [régionaux] soient décisifs dans la politique espagnole », résume Pablo Simon, professeur de science politique de l’université Charles-III de Madrid. « Ciudadanos va essayer d’être utile », a simplement prévenu Ines Arrimadas début mai, se fixant deux objectifs : « Eviter que l’ERC marque la politique territoriale du pays et que Podemos définisse la politique économique. »

    mercredi 8 juillet 2020

    FRANCE : DES FÉMINISTES MANIFESTENT CONTRE LES NOMINATIONS DE GÉRALD DARMANIN ET ERIC DUPOND-MORETTI

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    PHOTO  UNE DE LIBÉRATION
    Au lendemain de la nomination de Gérald Darmanin comme ministre de l’Intérieur et d’Eric Dupond-Moretti en tant que garde des Sceaux, le collectif #NousToutes a organisé un rassemblement pour "enterrer la Grande Cause du quinquennat" qu'était censée être l'égalité entre les femmes et les hommes.
    LES FEMEN ONT MANIFESTÉ DEVANT L'ELYSÉE
    «Remaniement de la honte ! », répètent à tue-tête les manifestantes réunies ce mardi 7 juillet, devant l'église de la Madeleine, à Paris. Elles ont été une centaine à répondre à l'appel du collectif #Noustoutes, qui souhaitait ainsi dénoncer les nominations de Gérald Darmanin, visé par une enquête pour viol, comme ministre de l'Intérieur et celle d'Eric Dupond-Moretti, nouveau ministre de la Justice, très critique du mouvement #MeToo.


    CAPTURE D'ÉCRAN
    La place de la Madeleine a rapidement été couverte d'une marée noire en raison du dress code choisi par les manifestantes. Ces dernières ont décidé de mettre en scène un enterrement, celui de la "grande cause du quinquennat", qu'était censée être, selon les promesses d'Emmanuel Macron, l'égalité femmes-hommes. Pour cette cérémonie d'adieu, deux hommes, cercueil en carton en main barré de l'inscription "Grande cause du quinquennat", montent les escaliers de l'église de la Madeleine. Sur leurs pancartes, on peut lire "Darmanin, accusé de viol" et "Eric Dupond-Moretti, antiféministe". Puis, dix jeunes femmes en deuil déposent des roses blanches.

    « C'est cracher à la figure des victimes »


    Quand elle a appris que ces deux hommes étaient nommés à de tels postes, Emma a "pleuré toute la soirée" parce qu'elle a été "victime de viol et que voir ça, ce n’est pas possible", confie-t-elle aux Inrockuptibles. Pour elle,"c'est juste cracher à la figure des victimes". La jeune femme est loin d'être la seule à estimer que ce remaniement est une insulte aux femmes victimes de violences sexuelles. Comme elle, Léna, militante de 24 ans, a "pleuré de rage", avant de "préparer les slogans".


    PHOTO IRÈNE AHMADI
    « La France, au moment de #Metoo avait déjà un wagon de retard et là on voit qu’en fait, elle a tout le train de retard... On est en train de banaliser les violences sexuelles et sexistes et c’est ça qui produit la culture du viol», déplore de son côté Laura qui estime que « lutter contre les violences sexistes et sexuelles, ce n'est pas juste porter un petit badge qu'on met le 8 mars [Journée internationale des droits des femmes, ndlr] et le 25 novembre [Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, ndlr] - pour faire joli ». Si elle a participé à l'organisation de ce rassemblement, c'est avant tout « une façon de réagir et de dire que le gouvernement ne peut pas banaliser les violences sans qu'il y ait de réactions en face. À chaque fois que le gouvernement bafouera le droit des femmes, nous serons là », assure la jeune femme, mégaphone en main.

    « On continuera à se battre autant qu'il le faudra »


    Plus tôt dans la journée, d'autres militantes avaient manifesté devant le Ministère de l’Intérieur. Si l'appel pour l'enterrement symbolique a été lancé par #Noustoutes, plusieurs collectifs étaient présents sur les pavés de la place de la Madeleine. Parmi eux : Osez le féminisme, On Arrête Toutes, ou encore des "colleuses". Susie, 67 ans, est membre d'On Arrête Toutes. Cette femme, qui milite depuis cinquante ans est venue aujourd'hui "parce qu'[elle] se met à la place des victimes" et craint, comme d'autres, que porter plainte en cas d'agression sexuelle ou de viol ne soit encore plus compliqué que ça ne l'était déjà. « La France à l’ère de #Metoo a réussi un doublé fantastique en nommant ces deux ministres », ironise-t-elle, amère.

    Si la colère et l'inquiétude sont palpables, les manifestantes ne veulent pas se laisser abattre. Comme Léna, pour qui « la nomination de Darmanin et de Dupond-Moretti s'inscrit dans la continuité de tout ce que l’on craint », mais qui assure qu'elle « continuera à se battre autant qu’il le faudra. » Pour elle, l'histoire n'est pas finie. « D'autres rassemblements auront lieu. »

    CHILI: LES SECOURISTES DES MANIFESTATIONS D’OCTOBRE EN PREMIÈRE LIGNE CONTRE LE COVID-19

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    DU PERSONNEL HOSPITALIER AUTOUR D'UN MALADE DU COVID-19 À SANTIAGO DU CHILI, À L'HOPITAL POSTA CENTRAL, L'UN DES ÉTABLISSEMENTS HOSPITALIERS LES PLUS IMPORTANTS DE LA CAPITALE CHILIENNE, LE 27 JUIN 2020 (PHOTO D'ILLUSTRATION).
    PHOTO IVAN ALVARADO /
     REUTERS
    Au Chili, gros plan sur ces soignants qui étaient secouristes pendant les manifestations lancées en octobre dernier contre les inégalités dans le pays. Alors en première ligne pour soigner les manifestants blessés, lors des rassemblements qui ont souvent été réprimés, ils sont nombreux aujourd'hui à travailler dans les hôpitaux, en pleine pandémie de Covid-19 dans le pays. Le nouveau coronavirus a déjà fait près de 9 000 morts au Chili (au 1er juillet selon méthodologie OMS), qui compte aussi le plus grand nombre de cas au monde par rapport à sa population, derrière le Qatar. Notre correspondante au Chili a recueilli les témoignages d'anciens secouristes bénévoles, aujourd'hui en première ligne pour prendre en charge les patients atteints du coronavirus.
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    ÉMISSION « REPORTAGE INTERNATIONAL»,
    «LES SECOURISTES DES MANIFESTATIONS D’OCTOBRE 
    EN PREMIÈRE LIGNE CONTRE LE COVID-19 »
    PAR JUSTINE FONTAINE, DIFFUSION DU MERCREDI 08 JUILLET 2020
    Sebastian n'a pas encore fini ses études d'infirmier, et pourtant, il travaille déjà depuis début juin dans une clinique privée de Santiago : « À cause de la pandémie, les établissements de santé embauchent des étudiants en soins infirmiers, aides-soignants, étudiants en kiné, pour pouvoir satisfaire leurs besoins actuels en personnel. »

    De nombreux soignants ont attrapé le coronavirus, ce qui explique en partie les besoins accrus en personnel. Et même si les autorités chiliennes n'ont jamais parlé de saturation des établissements de santé dans la capitale, jusqu'à maintenant, Sebastian affirme que cela ne correspond pas à ce qu'il voit au quotidien : « La clinique où je travaille est saturée. Quand un patient meurt, son lit est de nouveau occupé au bout de deux heures. »

    Et la situation est pire dans les hôpitaux publics, où se soignent la majorité des Chiliens, les plus pauvres, et les plus précaires. Makarena, 27 ans, a elle aussi été secouriste bénévole pendant le mouvement social né en octobre contre les très fortes inégalités sociales au Chili. Étudiante infirmière, elle travaille en même temps dans un grand hôpital public de la capitale : «Ici il y avait une dizaine de lits de réanimation, et ce chiffre est passé à 68 ! Il n'y aucun étage de l'hôpital et aucun service de l'hôpital sans patients atteints du Covid-19. »

    Le Chili a plutôt un bon système de santé par rapport à d'autres pays d'Amérique latine, mais il reste très inégalitaire. Une réalité qui rappelle à Makarena pourquoi il était si important pour elle de participer, à sa manière, aux manifestations lancées en octobre : « C'était le sens des demandes sociales... Car ici les inégalités sont abyssales. »


    Et comme la plupart des soignants, elle considère que le gouvernement, mené par le milliardaire de droite Sebastian Pinera, a beaucoup trop tardé à mettre en place le confinement dans le grand Santiago : « À un moment donné, le gouvernement a voulu privilégier l'économie, devant la santé. Aujourd'hui ces deux domaines sont au bord du gouffre. Et pour les gens qui ont perdu des membres de leur famille à cause du coronavirus, c'est irréparable. »

    Conséquence des manifestations lancées en octobre, un référendum sera organisé dans un peu moins de quatre mois, pour ou contre l'abandon de la Constitution actuelle, héritée de la dictature du général Pinochet. Makarena espère que les Chiliens choisiront une nouvelle Constitution. Pour, peut-être, rendre moins inégalitaire le système de santé du pays.

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    lundi 6 juillet 2020

    VÉNÉZUÉLA. L’OPPOSANT JUAN GUAIDO ORGANISE LE CASSE DU SIÈCLE

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    GUAIDONALD JUANTRUMP.
    DESSIN ENEKO LAS HERAS
    La justice britannique a autorisé le président [fantoche] autoproclamé du Vénézuéla à disposer des réserves d’or du pays détenues par la Banque d’Angleterre. L’institution avait refusé le transfert de 930 millions d’euros pour lutter contre le Covid-19.
    Main basse sur l’or vénézuélien. Le 2 juillet, la justice britannique a autorisé l’accès aux réserves du Venezuela, déposées à la Banque d’Angleterre, à l’opposant vénézuélien Juan Guaido, autoproclamé président en 2019. Ce dernier, reconnu par le tribunal « président constitutionnel intérimaire » « sans équivoque », espère de longue date contrôler la Banque centrale vénézuélienne (BCV) et empêcher ainsi le gouvernement d’avoir accès aux actifs à l’étranger. Le juge Nigel Teare a indiqué qu’il n’était pas de « (s) on ressort » d’estimer si les nominations faites par Guaido au conseil d’administration de la BCV étaient illégales, comme l’indique la Cour suprême de Caracas. Cette décision constitue un nouveau coup de force pour paralyser Nicolas Maduro depuis l’extérieur. Faute d’y être parvenu par un coup d’État, la violence, le blocus, la pénurie et l’inflation, le durcissement des sanctions, l’envoi de barbouzes ou le déploiement de l’armada américaine en mer des Caraïbes. Au moment où Donald Trump se dit prêt à discuter avec le président Maduro, Londres, dont la banque retient 15 % des réserves d’or vénézuélien, choisit de donner les clés du coffre à l’opposition. Le Royaume-Uni n’est pas à un paradoxe prêt. S’il permet à Juan Guaido de disposer des fonds, il reconnaît toujours officiellement l’ambassadeur du Vénézuéla nommé par les autorités chavistes.

    Cet arrêté intervient suite au contentieux qui oppose la Banque d’Angleterre à l’administration vénézuélienne, qui souffre déjà des mesures de rétorsion américaines qui entravent presque complètement l’accès aux marchés financiers. En janvier, le président de la BCV, Calixto Ortega, et le ministre de l’Économie, Simon Zerpa, s’étaient rendus à Londres pour demander la restitution de l’or. Refus catégorique. Pourtant, pour faire face au Covid-19, et suite aux refus de prêts du Fonds monétaire international, Caracas avait tenté la triangulation en formulant une demande de transfert de 930 millions d’euros des réserves d’or vers un fonds des Nations unies. Il entendait ainsi parer aux accusations de pillage des ressources. Après une nouvelle fin de non-recevoir, Caracas intente une action en justice.

    Éviter de voir l’or national détourné par la droite


    La décision britannique, susceptible de faire jurisprudence, pourrait également servir à solder le litige qui oppose la Deutsche Bank et Citibank au gouvernement vénézuélien. En 2019, les banques allemande et américaine avaient pris le contrôle d’environ 1,2 milliard d’euros suite au non-remboursement des fonds empruntés via un « swap or », une opération financière où le précieux métal sert de garantie à un prêt. Le conseil d’administration de la Banque centrale du Venezuela, nommé par le gouvernement légal, a déclaré qu’il ferait appel de la décision britannique afin d’éviter de voir l’or national détourné par la droite.

    L’accès aux actifs à l’étranger est une bataille de longue date. En janvier 2019, Juan Guaido annonçait prendre le contrôle des titres dont dispose la République hors de ses frontières avec le soutien d’une quarantaine de pays afin, disait-il, d’«empêcher qu’au moment de sa sortie (…) l’usurpateur et sa bande (le pouvoir légal – NDLR) cherchent à “gratter les fonds de tiroir” ». Dans la foulée, Washington annonçait de nouvelles sanctions contre la compagnie pétrolière nationale PDVSA, accusée par le Trésor américain d’être un « véhicule de corruption ». Si la transparence fait défaut, le camp Guaido n’est pas exempt de critiques, alors que des soupçons de corruption pèsent sur neuf députés proches de Juan Guaido. Ces derniers seraient intervenus en faveur d’un chef d’entreprise colombien lié à une affaire de blanchiment d’argent dans le programme « Clap », créé par le gouvernement de Nicolas Maduro pour fournir de la nourriture à bas prix aux plus pauvres. Un scandale qui avait prouvé, s’il en était encore besoin, que les préoccupations de l’opposition étaient tout sauf humanitaires. Juan Guaido, lui-même, est mis en cause dans ses déclarations de patrimoine et pour 91 voyages hors des frontières vénézuéliennes réalisés grâce à des fonds étrangers.

    dimanche 5 juillet 2020

    CHILI: LES MANIFESTANTS PRÊTS À REPRENDRE LE MOUVEMENT SOCIAL

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    ÉMISSION « MONDE EN DIRECT  / AMÉRIQUES»,
    « CHILI: LES MANIFESTANTS PRÊTS À REPRENDRE LE MOUVEMENT SOCIAL »
    PAR JUSTINE FONTAINE, DIFFUSION DU DIMANCHE 05 JUILLET 2020

      CHILI: LES MANIFESTANTS PRÊTS À REPRENDRE LE MOUVEMENT SOCIAL

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      LA QUEUE DEVANT LA CAISSE D'ASSURANCE CHÔMAGE
      À SANTIAGO DU CHILI, LE 28 MAI 2020.
      PHOTO MARTIN BERNETTI / AFP
      Une série de manifestations a éclaté dans de nombreux quartiers des principales villes du Chili vendredi soir. En banlieue de Santiago des barricades enflammées ont été dressées à différents carrefours, et les habitants ont participé à des concerts de casseroles. Objectif : exprimer leur mécontentement, contre la manière dont le gouvernement a géré la pandémie de coronavirus et ses conséquences économiques et sociales. Avec plus 9 000 morts le Chili est proportionnellement l'un des pays d’Amérique latine les plus touchés par le Covid-19, et ses habitants réclament davantage d'aides sociales pour faire face à la crise.
      En première ligne lors des manifestations lancées au Chili en octobre dernier contre les inégalités sociales, Layne, la vingtaine, est de nouveau sorti protester contre la politique du gouvernement vendredi soir, en banlieue de Santiago. « Oui, c'était assez agité, dit-il, les gens ont protesté dans plusieurs quartiers de ma commune, avec des concerts de casseroles, des barricades... »

      Rosa Cornejo, esthéticienne de 63 ans, s'est retrouvée sans travail à cause de la crise sanitaire, et attends avec impatience la fin de la pandémie pour retourner manifester : « Je crois que les gens sont encore plus en colère qu'avant, car ils ont perdu leur travail... Et il y aura une nouvelle explosion sociale, j'en suis certaine. »

      Une conviction partagée par Ramiro Valdés, président d'une association de quartier, qui distribue 400 repas par jour aux habitants d'une commune pauvre de la banlieue de Santiago. Il se dit prêt à reprendre le mouvement social. « En tant que dirigeant associatif, je crois que nous devons revendiquer les droits de tous, et par exemple le droit de changer la Constitution de 1980 », explique-t-il.

      Une Constitution adoptée en pleine dictature du général Pinochet, et toujours en vigueur aujourd'hui. Un referendum est prévu le 25 octobre prochain, pour demander aux Chiliens s'ils souhaitent oui ou non rédiger un nouveau texte pour la remplacer.


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      jeudi 2 juillet 2020

      CHILI : CASO QUEMADOS



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      VEILLÉE FUNÈBRE DE RODRIGO ROJAS DE NEGRI 
      PHOTO LA NACION.
      1986 - 2 JUILLET - 2020
      34ème ANNIVERSAIRE DE LA MORT
      DE RODRIGO ROJAS DE NEGRI
      Il fait nuit, déjà, ce 2 juillet 1986, lorsque la patrouille militaire les encercle. Plus d’échappatoire, le piège se referme sur Rodrigo Rojas de Negri et Carmen Gloria Quintana. Le premier a 19 ans. Exilé aux États-Unis, il vient tout juste de rentrer au Chili, où le général Pinochet fait régner la terreur depuis treize ans. La seconde a 18 ans, elle est étudiante. Elle accompagne son camarade, venu photographier des manifestants dans un quartier populaire de Santiago en ce jour de grève nationale contre la dictature. Les soldats se saisissent des deux jeunes gens, les traînent dans une ruelle et, se croyant à l’abri des regards, ils les cognent et les frappent, encore et encore, à coups de pied, à coups de crosse. Carmen se souvient qu’ils devaient être trente, au moins, à s’acharner sur eux. La rage des tortionnaires est inextinguible, tabasser ne leur suffit plus. Ils aspergent leurs victimes d’essence, craquent une allumette et savourent le macabre spectacle des deux jeunes corps en flammes, avant de les enrouler dans des couvertures et de les jeter dans un camion. 

      VERÓNICA DE NEGRI, MÈRE DE RODRIGO ROJAS,
      LORS DES OBSÈQUES DE SON FILS
      PHOTO LA NACION.
      Carmen et Rodrigo sont laissés pour morts au fond d’un fossé, à l’extérieur de la ville, avant d’être découverts, quelques heures plus tard, par des passants qui les transportent à l’hôpital. Le photographe agonise quatre-vingt-seize heures durant, avant de rendre son dernier souffle. Son amie, elle, est sauvée in extremis mais, brûlée à 62 %, elle est défigurée et conservera toute sa vie de douloureuses séquelles.

      DES MILLIERS DE PERSONNES EMPRISONNÉES, TORTURÉES, TUÉES...

      Devant la colère et l’indignation que soulève cet acte de barbarie, le général Pinochet lui-même est contraint de s’exprimer sur l’affaire, laissant entendre que les deux victimes auraient été brûlées par l’explosion accidentelle de produits inflammables. La presse, à l’époque, livre une version tout aussi saugrenue, mettant en scène des émeutiers victimes d’un barrage de feu allumé pour repousser les militaires. Finalement, il faudra attendre 1993, après le départ de Pinochet, pour que le chef de la patrouille, le capitaine Pedro Fernández Dittus, soit condamné… pour « négligence ». Il écope d’abord de six cents jours de prison, avant de voir sa peine, qu’il purge dans la prison de luxe pour tortionnaires de Punta Peuco, réduite à un an pour « raisons de santé ».

      Le déni de justice du « Caso quemados » (« l’affaire des brûlés ») sera-t-il enfin réparé ? Le 24 juillet, près de trente ans après les faits, la justice chilienne a inculpé sept anciens militaires, six comme auteurs et un comme complice, pour homicide dans le cas de Rodrigo Rojas de Negri et pour tentative d’homicide dans le cas de Carmen Gloria Quintana, aujourd’hui exilée au Canada. Le magistrat Mario Carroza avait rouvert le dossier en 2013, ordonnant l’arrestation des ex-officiers impliqués dans l’affaire après le témoignage d’un militaire, Fernando Guzman, ayant contredit ses précédentes déclarations. Une entaille dans le « pacte du silence » liant les tortionnaires d’une dictature sanglante, durant laquelle des dizaines des milliers de personnes ont été emprisonnées arbitrairement, torturées, violées, tuées ou soumises à des disparitions forcées. « Avec ces poursuites, l’affaire ne s’arrête pas là, il faut voir comment elle suivra son cours, a commenté la mère du jeune photographe assassiné, Veronica de Negri. Nous devons insister encore pour que cesse ce pacte du silence, pour que tous les militaires ayant commis des crimes contre l’humanité soient dégradés. » Deux jours plus tôt, le 22 juillet, le juge Miguel Vázquez inculpait dix autres anciens militaires, accusés de l’enlèvement et de l’assassinat de Víctor Jara et de l’ex-chef de la police militaire, Littré Quiroga Carvajal. Auteur, compositeur, interprète, militant communiste, Victor Jara est l’un des symboles de la sauvage répression qui s’est abattue sur le peuple chilien au lendemain du coup d’État du 11 septembre 1973 contre le président Salvador Allende et le gouvernement d’Unité populaire. Arrêté durant le coup d’État, détenu à l’Estadio Chile, qui porte aujourd’hui son nom, puis à l’Estadio Nacional, le musicien a succombé à des sévices atroces, ses tortionnaires allant jusqu’à lui détruire les mains pour s’assurer que jamais plus il ne pourrait jouer de la guitare. Témoin lors d’un premier procès, en 2009, Hector Herrera décrit la dépouille du chanteur « couverte de boue, mains écrasées, criblée de dizaines d’impacts de balles », au milieu des « corps entassés dans les couloirs, les escaliers ». La nouvelle de l’assassinat du musicien avait, à l’époque, profondément affecté Pablo Neruda, lui inspirant ces mots terribles : « La morgue est pleine de cadavres en pièces. Victor Jara est l’un de ces cadavres en pièces. Mon dieu ! C’est comme tuer un rossignol… »

      Du Caso quemados à Victor Jara, ces nouveaux développements judiciaires témoignent d’une volonté de mettre fin à la longue nuit de l’impunité qui a prévalu longtemps après la chute de la dictature. Pinochet lui-même, protégé par son statut d’ancien chef d’État et de sénateur à vie, n’est-il pas mort paisiblement, sans avoir à rendre compte de ses innombrables crimes ? Si cette page semble se tourner, pour les victimes de disparitions forcées et de torture, pour leurs familles, l’attente est longue, interminable. « Les autorités doivent tout mettre en œuvre pour que toutes les victimes et leurs familles obtiennent justice et les réparations auxquelles elles ont droit », insiste Ana Piquer Romo, directrice d’Amnesty International Chili. À ce jour, seules 262 personnes ont été condamnées pour des violations des droits humains commises pendant la dictature.


      mercredi 1 juillet 2020

      PALESTINE. UN 1ER JUILLET EN FORME DE DEUIL POUR LA PAIX

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      INFOGRAPHIE L'HUMANITÉ
      Dévoilé fin janvier à Washington par Donald Trump et Benyamin Netanyahou, le plan d’annexion visant à dépouiller les Palestiniens de leur terre et qui pourrait entrer en vigueur dès ce mercredi est de plus en plus contesté.
      CHILI :  SOLIDARITÉ AVEC 
      LE PEUPLE PALESTINIEN
       FLYER DU PCCH
      Selon l’accord passé en mai entre Benyamin Netanyahou et son ancien rival électoral, Benny Gantz, leur gouvernement d’union doit se prononcer ce mercredi 1er juillet sur la mise en œuvre du plan états-unien pour le Proche-Orient, qui prévoit notamment l’annexion par Israël de l’ensemble de la vallée du Jourdain en plus des colonies d’implantation en Cisjordanie occupée. Actuellement, plus de 2,8 millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, où résident également quelque 450 000 Israéliens dans des colonies illégales au regard droit international. Un plan rejeté en bloc par les Palestiniens, qui n’ont même pas été consultés, mais évidemment salué par Netanyahou comme une « opportunité historique ». Ce qu’on est bien en mal de déceler. Une chose est certaine, il ne s’agit pas de grignoter une nouvelle une partie des territoires palestiniens mais bien de les avaler et donc d’en finir une fois pour toutes avec la « question palestinienne » et le droit à l’autodétermination.

      Un État qui ne serait qu'un leurre


      Trump et son gendre, Jared Kushner, à l’origine de cette initiative – concoctée avec les Israéliens – ont pris soin de mentionner la création possible d’un État palestinien mais un coup d’œil sur les cartes (voir ci-dessus) montre qu’il s’agit en réalité d’un leurre. Jérusalem étant reconnue comme capitale d’Israël par Washington, les Palestiniens sont sommés de considérer un petit faubourg, Abou Dis, comme le lieu d’établissement officiel de leurs institutions. Quant à l’État proprement dit, il s’apparenterait plutôt à un archipel. Le maillage routier prévu par l’occupant a cela de vicieux : en moins de 24 heures l’ensemble des îlots palestiniens pourraient être isolés les uns des autres. Les colons, eux, continuant à circuler sur des voies réservées. Dans un message adressé il y a quelques jours au sommet des chrétiens évangélistes, le premier ministre israélien parlait d’une « solution réaliste » où « Israël et Israël seul a le contrôle de toutes les questions de sécurité sur terre et dans les airs, à l’ouest du Jourdain ». Il osait ajouter : « C’est bon pour Israël, c’est bon pour les Palestiniens, c’est bon pour la paix. »

      Pour l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et l’Autorité palestinienne, la marge de manœuvre est réduite. Ramallah a coupé ses liens avec Washington et vient de cesser sa coopération sécuritaire avec Tel-Aviv. En cas « d’annexion totale ou partielle, Israël devra prendre l’entière responsabilité de ce qui adviendra dans les territoires palestiniens et sera considéré comme une force occupante », a fait savoir un porte-parole de Mahmoud Abbas. Les Palestiniens se disent néanmoins prêts à relancer des négociations directes avec les Israéliens et à des modifications mineures de frontières sur la base de celles du 4 juin 1967, selon un texte remis au Quartet (Union européenne, ONU, Russie et États-Unis) et consulté par l’AFP.
      « L’annexion est illégale. Point final. Toute annexion. Qu’il s’agisse de 30 % de la Cisjordanie ou de 5 % », Michelle Bachelet, haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme
      Que l’annexion soit lancée aujourd’hui ou dans deux semaines, totalement ou partiellement, c’est bien un processus qui est en cours visant à changer totalement la face du Proche et du Moyen-Orient. Si Donald Trump et Netanyahou parviennent à leurs fins, ce sera évidemment un camouflet pour le droit international. « L’annexion est illégale. Point final. Toute annexion. Qu’il s’agisse de 30 % de la Cisjordanie ou de 5 % », a dénoncé Michelle Bachelet, la haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme. Depuis des semaines maintenant, des voix s’élèvent pour dire stop ! À l’initiative de l’ancien président de l’Agence juive mondiale, Avraham Burg (lire l’entretien ci-après), plus d’un millier de parlementaires de toute l’Europe ont exprimé leur désaccord. En France même, plusieurs appels ont été lancés (dont l’un par le PCF) en ce sens, partagés y compris par des personnalités habituellement peu critiques envers Israël.

      Un rôle de levier pour la France


      L’Union européenne (UE), malgré quelques déclarations, est malheureusement loin d’être à la hauteur de la catastrophe en marche. Emmanuel Macron, d’habitude si disert pour dire le droit, est, cette fois totalement aphone. Pour ne pas gêner son « cher Bibi » ? Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, a bien averti Israël qu’une annexion d’une partie de la Cisjordanie « affecterait » ses relations avec l’UE. Une série de mesures peuvent être prises « à titre national » et de manière « coordonnée », notamment entre la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. Il a souligné que Paris restait « déterminé » à reconnaître l’État palestinien mais seulement « le moment venu ». Le faire aujourd’hui serait pourtant aider à redonner corps à la voie diplomatique. Si la France prenait cette décision, elle rehausserait son rôle. Une dizaine de pays européens, bloqués aujourd’hui par l’extrême droite au pouvoir en Hongrie et en Autriche, qui refusent toute décision de l’UE en matière de sanctions, suivraient le même chemin.

      Malgré les rodomontades, le ton hautain et méprisant de Benyamin Netanyahou, la machine lancée a toutefois des hoquets et la mise en œuvre de cette annexion n’est pas aussi simple. Le premier ministre doit tenir compte des manœuvres de Benny Gantz, son allié de gouvernement, qui veut avancer à petits pas. On parle des gros blocs de colonies autour de Jérusalem (Maale Adumim, Ariel et Goush Etzion). Mais d’un autre côté, il voudrait que l’annexion soit terminée avant les élections américaines, au cas où Trump ne passerait pas (lire ci-contre). Washington justement est soucieux d’avancer avec prudence. Car la deuxième étape du plan, après le dossier palestinien « réglé », concerne l’Iran. En fait, le véritable but. Pour cela, un rapprochement entre les pays arabes, notamment du Golfe, et Israël est en cours et même très avancé. Or, d’Amman à Abu Dhabi en passant par Riyad et Le Caire, ça renâcle sérieux. Ces pouvoirs étant déjà instables, ils préfèrent maintenant temporiser afin de ne pas avoir à affronter leurs opinions publiques pour lesquelles la Palestine signifie encore quelque chose.

      Vendu comme « express », le train de l’annexion est en train de se transformer en « omnibus ». Mais il est encore sur les rails. Ce qui est en jeu, c’est bien son déraillement.
      Pierre Barbancey

      NOUVELLE ARRESTATION DE SALAH HAMOURI À JÉRUSALEM
      GRAFFITI DE SALAH HAMOURI
      À D’IVRY-SUR-SEINE
      PHOTO JULIEN JAULIN
      C’est en se rendant à un centre médical de Jérusalem pour effectuer un test du Covid-19, obligatoire pour prendre l’avion pour la France, un départ prévu le 4 juillet, que l’avocat franco-palestinien a une nouvelle fois été arrêté par les autorités israéliennes. Il devrait être présenté devant un juge ce mercredi matin, et le consulat de France situé dans la ville sainte a été alerté. Selon son comité de soutien, qui appelle les autorités françaises à agir pour obtenir sa libération immédiate et sans conditions, il a été conduit au centre d’interrogatoire de Moskobiyeh, à Jérusalem, et aucun motif pour justifier son arrestation n’a été communiqué. Salah Hamouri avait subi le même traitement en août 2017, à quelques jours d’un voyage en France pour retrouver son épouse et son fils, puis purgé treize mois de détention administrative, sans jugement ni accusation prouvée. La mobilisation des acteurs publics et de la société civile, portée par le journal l’Humanité, avait été décisive lors de la première libération anticipée de Salah Hamouri en 2011, six ans après sa première arrestation.