samedi 29 septembre 2018

ILLAPU - FESTIVAL DE VIÑA DEL MAR 2018

« ILLAPU - FESTIVAL DE VIÑA DEL MAR 2018»
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 ILLAPU - FESTIVAL DE VIÑA DEL MAR 2018

vendredi 28 septembre 2018

ABUS SEXUELS AU CHILI : LE PAPE RENVOIE FERNANDO KARADIMA DE L’ÉTAT CLÉRICAL


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FERNANDO KARADIMA.
PHOTO LUIS HIDALGO/AP
Le Saint-Siège a annoncé, vendredi 28 septembre, que le pape François avait renvoyé de l’état clérical Fernando Karadima, ce prêtre du diocèse de Santiago dont la mise au jour des multiples abus a révélé la grave crise de l’Église chilienne.
« Le Saint Père a pris cette décision exceptionnelle en conscience et pour le bien de l’Église », précise un communiqué du Vatican selon lequel le pape a usé de son « pouvoir ordinaire, suprême, plénier, immédiat et universel » dans l’Église, « conscient de son service au peuple de Dieu comme successeur de Pierre ».

« Un cas très grave de pourriture »

Cela signifie que la sanction infligée à l’ancien prêtre Fernando Karadima l’a été directement par le pape lui-même, en dehors de toute procédure ou jugement. Elle n’est en outre pas susceptible d’appel.

« Nous étions confrontés à un cas très grave de pourriture et nous avons dû l’éradiquer, a précisé le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège Greg Burke. C’est sans aucun doute une mesure exceptionnelle mais les crimes graves de Karadima ont causé des dommages exceptionnels au Chili. »

Le Vatican a précisé que le décret, signé jeudi par le pape, avait été notifié dès ce vendredi à l’intéressé.

Un véritable système d’abus

Curé de la paroisse du Sacré-Cœur d’El Bosque, un quartier chic de Santiago, de 1980 à 2006, Fernando Karadima s’y est rendu coupable de nombreux abus sexuels sur mineurs.

Le prêtre chilien a été à l’origine, au sein de la bourgeoisie santiagoise, de nombreuses vocations sacerdotales qui ont peu à peu formé un véritable système d’abus révélé par l’enquête conduite en février dernier, à la demande du pape, par Mgr Charles Scicluna et Mgr Jordi Bertomeu.

Au sein du séminaire de Santiago, les jeunes accompagnés par Karadima formaient un groupe soudé, quasi sectaire selon les témoignages. Ils se percevaient comme une « élite », qui entendait refonder l’Église chilienne en appuyant fortement sur l’identité sacerdotale.

Sept évêques démissionnés au Chili

Au fil des ans, ces prêtres ont pris des responsabilités dans le diocèse de Santiago mais aussi dans tous ceux dont le séminaire de Santiago formait les prêtres. Au total, ces 57 prêtres sont devenus, pour beaucoup, curés mais aussi vicaires épiscopaux, professeurs ou formateurs de séminaires et mêmes, pour quatre d’entre eux, évêques.


SUR LE MÊME SUJET :


LA CIJ VA TRANCHER LE DIFFÉREND FRONTALIER E NTRE LE CHILI ET LA BOLIVIE


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LES JUGES DE LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE
EXAMINENT LE DIFFÉREND FRONTALIER ENTRE LE CHILI
ET LA BOLIVIE, LE 19 MARS 2018 À LA HAYE
PHOTO JERRY LAMPEN. AFP
La Cour internationale de justice (CIJ) va rendre lundi son arrêt dans un différend frontalier qui mine depuis plus d’un siècle les relations bilatérales entre le Chili et la Bolivie, qui cherche à retrouver un accès à la mer.

LA BOLIVIE ET LE CHILI À LA HAYE
La Bolivie est devenue enclavée après avoir perdu son accès à l’océan Pacifique à l’issue d’une guerre de quatre ans contre le Chili en 1883.

Après plus d’un siècle de négociations infructueuses avec Santiago, La Paz a déposé une plainte auprès de la CIJ en avril 2013, clamant que le Chili s’était toujours engagé envers la Bolivie pour mettre fin à l’enclavement du pays le plus pauvre de l’Amérique du Sud.

Le président bolivien Evo Morales a demandé en mars au début des plaidoiries à ce que la CIJ oblige Santiago à revenir à la table des négociations. M. Morales est à nouveau attendu à La Haye lundi pour assister à la lecture de l’arrêt de la CIJ, prévue à 15H00 (13h00 GMT).

La présence du président bolivien aux audiences «souligne les enjeux élevés pour la Bolivie et le Chili, qui a beaucoup à perdre en termes de superficie du littoral», déclare auprès de l’AFP Geoff Gordon, chercheur spécialisé en droit international à l’Institut Asser, à La Haye.

La décision de la CIJ suscitera «déception et colère», quoi qu’il arrive, a-t-il poursuivi.

- «Enclavement forcé» -

La Bolivie, qui possédait autrefois 400 kilomètres de littoral le long du désert d’Atacama, affirme que la croissance annuelle de son PIB serait supérieure d’au moins 20% si elle n’avait pas été privée d’un accès à la mer.

La perte notamment de la mine de Chuquicamata, la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde qui se trouve dans la zone disputée, a gravement touché les peuples indigènes du pays, selon des militants boliviens.

«La Bolivie est née avec la mer et les deux sont inséparables: depuis son enclavement forcé, notre pays ne peut profiter des richesses et des opportunités offertes par les océans», a déclaré Evo Morales en mars.

Santiago affirme que la frontière est basée sur un traité de paix signé avec la Bolivie en 1904 au lendemain de la guerre du Pacifique (1879-1883).

La décision de la CIJ aura une importante portée politique pour les deux pays. La présence de M. Morales aux audiences pourrait jouer un rôle dans ses aspirations à se présenter pour la quatrième fois à l’élection présidentielle en Bolivie l’année prochaine, selon les observateurs.

«Ce qui est en jeu, ce n’est pas tant la souveraineté de l’accès à la mer, mais surtout la stratégie politique d’Evo Morales», a déclaré Lucia Dammert, analyste basée à Santiago.

«Quoi qu’il arrive», le président bolivien tournera la décision de la CIJ à son avantage, a-t-elle poursuivi auprès de l’AFP.

La semaine dernière, le ministre chilien des Affaires étrangères Roberto Ampuero a affirmé que le «territoire souverain» du pays est «protégé».

Mais le président chilien Sebastian Piñera n’a pas exclu une «solution intermédiaire» selon laquelle la CIJ «invite les parties à négocier de bonne foi, avec ou sans résultat prédéterminé».

Par ailleurs, les deux pays s’affrontent également à La Haye sur un litige fluvial: la Bolivie conteste au Chili l’exploitation du fleuve frontalier Silala.

AFP

SANTÉ AU VENEZUELA: LE NAVIRE-HÔPITAL CHINOIS «ARCHE DE LA PAIX» À LA RESCOUSSE


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LE NAVIRE HE PING FANG ZHOU («ARCHE DE LA PAIX»)
À LA GUAIRA, À UNE QUARANTAINE DE KILOMÈTRES DE CARACAS.
Arrivé le 22 septembre dernier au Venezuela, le navire-hôpital chinois « l'Arche de la Paix », est à quai dans le port de la Guaira, à une trentaine de kilomètres de Caracas, la capitale. Il y aide les habitants venus chercher une assistance médicale. 
Katiuska souffrait de douleurs dans le cou depuis un certain temps. Ce mercredi 26 septembre, un sac en plastique portant une inscription chinoise à la main, elle est sortie ravie de « l'Arche de la Paix », à La Guaira, au nord de la capitale vénézuélienne Caracas. Elle emportait une radio de ses cervicales et une boîte de médicaments. « Ils se sont bien occupés de moi, ce sont de bons docteurs, explique-t-elle. C'est un docteur chinois qui m'a auscultée et il y avait un militaire qui m'a traduit ce qu'il disait. Puis il m'a donné un traitement, deux pastilles à prendre par jour. Il y a une liste avec des gens inscrits comme moi de chaque commune. Et ceux qui gèrent ces listes, ce sont les personnes des conseils communaux».

Certains sont venus sans passer par les conseils communaux, ces conseils de quartier pierres angulaires du chavisme. Zaida est venue en bus de Barinitas, à plus de 700 kilomètres de là, avec une fracture au genou. « J'ai appris la nouvelle de l'arrivée de ce bâteau grâce à mon fils qui a vu l'information sur Internet, raconte-t-elle. Pour moi, ce bâteau, c'est le cadeau le plus merveilleux qu'on puisse avoir. Je suis venue, à la grâce de Dieu, et j'espère avoir l'opportunité qu'on s'occupe de moi ».

Mais d'autres comme Ninoska attendent depuis un certain temps, s'impatientent et n'y croient plus. «Pour moi, c'est de la tromperie parce qu'ils te remontent le moral et te disent que tout le monde pourra être soigné, se plaint-elle. Et là, je vois que c'est certains petits groupes qui peuvent rentrer. C'est quoi cette histoire ? Pourquoi ils ont fait venir ce bateau alors ? Pour moi, ce devrait être une aide pour le peuple et que tout le monde soit ausculté ! »

« L'Arche de la Paix » restera à quai au Venezuela jusqu'à ce week-end. De source officielle, ce navire de 178 mètres de long, chargé de fournir une assistance médicale gratuite, est équipé de 500 lits, 35 unités de soins intensifs et 12 salles d'opération.

L'arrivée de ce navire intervient alors que le pays vit une très forte crise du secteur de la santé. Infirmières et médecins protestent ou émigrent depuis de très longs mois tandis que la Fédération pharmaceutique du Venezuela estime la pénurie de médicaments à près de 85%. Opposition, ONG et certains pays latino-américains pressent le gouvernement de Nicolas Maduro depuis des mois d'ouvrir « un canal humanitaire pour faire face à la crise humanitaire au Venezuela », un terme qui est rejeté par les autorités chavistes.

Le ministre de la Défense avait quant à lui assuré la semaine dernière que l'arrivée de ce bateau était « une véritable démonstration de diplomatie » et montrait le degré et l'ampleur de la coopération du Venezuela avec la Chine, le géant asiatique étant l'un des principaux alliés et créanciers de Caracas. Nicolas Maduro avait justement réalisé un voyage à Pékin il y a une dizaine de jours pour rencontrer son homologue chinois.



jeudi 27 septembre 2018

ASESINATO DEL GENERAL CARLOS PRATS EN BUENOS AIRES 1974

« ASSASSINAT DU GÉNÉRAL CARLOS PRATS À BUENOS AIRES 1974»
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ASSASSINAT DU GÉNÉRAL CARLOS PRATS À BUENOS AIRES 1974

« UN VERDICT DÉRANGEANT »


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PHOTO PRISE DANS LA COLONIA DIGNIDAD EN 1961

Dans la Süddeutsche Zeitung, on peut lire un article intitulé « Un verdict dérangeant », qui revient sur le refus de la justice allemande de mettre en prison l'ancien médecin de la Colonia Dignidad, une secte fondée au Chili par un ancien nazi. Or ce même médecin, Hartmut Hopp, a déjà été condamné par la justice chilienne pour complicité de viols d'enfants. 
« Quand on se penche sur la Colonia Dignidad, écrit la SZ pour planter le décor, on plonge dans un trou noir. Dans cette secte, on assassinait, on torturait, on kidnappait, on violait, on battait, on droguait, on trafiquait des armes, y compris du gaz toxique  ».

De 1973 aux années 1990, dans l'ombre de Pinochet, l'Allemagne comme le Chili étaient au garde-à-vous ou fermaient les yeux sur ces agissements. Et que fait maintenant la justice allemande pour réparer le mal ? Rien, déplore le journal qui craint que cette décision de ne pas incarcérer le médecin tortionnaire, qui avait fui en Allemagne après avoir été condamné à cinq ans de prison au Chili, ne fasse jurisprudence.

Le quotidien dresse un parallèle avec le traitement réservé aux anciens nazis : le parquet prend tellement son temps que les bourreaux comme les victimes sont soient très vieux soit déjà morts.

mercredi 26 septembre 2018

PHILIPPE MARTINEZ : « CE N’EST PAS L’IMMIGRATION QUI CRÉE DU DUMPING SOCIAL, MAIS L’ABSENCE DE DROITS ! »



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LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA CGT
PHILIPPE MARTINEZ, LE 22 AVRIL 2015
PHOTO JOEL SAGET
Dans une tribune au « Monde », le secrétaire général de la CGT estime qu’il faut arrêter d’opposer « main-d’œuvre étrangère » et « main-d’œuvre nationale ».


LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA CGT, 
Depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, est asséné un certain nombre de contre-vérités sur l’immigration visant à opposer de manière caricaturale « main-d’œuvre étrangère » et « main-d’œuvre nationale ». Ces raccourcis dangereux sont utilisés sous prétexte de « protéger » la « main-d’œuvre locale » avec une évidente méconnaissance des réalités du monde du travail.

La CGT, présente au cœur des entreprises et des services, forte de son expérience en faveur des travailleurs migrants, tient à rétablir un certain nombre de vérités.

Rappelons d’abord que le discours nationaliste visant à opposer travailleurs français et travailleurs immigrés est une vieille recette d’extrême droite. Les réactions identitaires et la désignation des travailleurs immigrés comme boucs émissaires ont accompagné les périodes de crises économiques et la montée des fascismes en Europe. Il est irresponsable dans la période que nous vivons de semer la confusion et d’attiser de tels sentiments d’opposition entre salariés pouvant mener à la haine.

Le fait migratoire est un phénomène incontournable, stable et continu dans l’histoire de l’humanité. Prétendre que l’on peut stopper ou maîtriser les mouvements migratoires est un leurre politicien et une posture idéologique. Les plus hauts murs n’empêcheront jamais des personnes de fuir, au péril de leur vie, la guerre, la misère économique ou les persécutions.

Les vagues migratoires aussi font partie intégrante de notre histoire. Elles ont construit, façonné la richesse de notre réalité culturelle et contribué au développement économique de notre pays depuis des siècles.

Nous ne faisons pas face à une invasion de migrants et notre pays doit accueillir humainement et dignement ceux qui fuient leurs pays. Cela se nomme la fraternité.

Ces salariés font partie intégrante de la classe ouvrière !

Ce n’est pas l’immigration qui crée du dumping social mais l’absence de droits ! Les nombreux combats menés par les travailleurs engagés avec la CGT, toujours victorieux, démontrent que ces travailleurs migrants ne sont pas déterminés à se faire exploiter, mais déterminés à se battre pour leur dignité, leurs droits et l’égalité de traitement : « À travail égal, salaire égal ! »

Est-ce le fait migratoire qui les place en situation de vulnérabilité sur le marché du travail ? Non ! C’est l’absence de droits ou l’inégalité de droits liés à leur absence de statut administratif ou à la précarité de ce statut. Ces salariés font partie intégrante de la classe ouvrière !

Quelle que soit leur origine, ce sont des travailleurs et des travailleuses de France avant tout ! Des pans entiers de l’économie ne fonctionneraient pas sans eux. Ils occupent généralement les emplois les moins attractifs, les plus pénibles, dangereux et exigeants. Dépourvus de titres de séjour ou précarisés par leur statut, ils sont l’objet de discriminations et peuvent subir des conditions de travail indignes ou de traite des êtres humains du fait de leur vulnérabilité.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pointait déjà ces réalités de l’immigration professionnelle dans un rapport publié en 2017 et préconisait la régularisation de ces travailleurs et l’ouverture de voies légales de migration. C’est le durcissement des politiques migratoires comme la dernière loi asile et immigration, usine à fabriquer des sans-papiers, qui précarise les travailleurs migrants.

Ne pas se tromper d’ennemi

Renforcer les contrôles aux frontières et rendre plus difficile l’accès au séjour et au droit de travailler dégradent de plus en plus violemment les parcours migratoires, les conditions de vie et de travail dans les pays d’accueil et entretiennent les mafias et les réseaux de la traite des êtres humains.

Un Etat de droit se doit de protéger l’ensemble des travailleurs sur son territoire, dans l’intérêt de tous ! Lutter contre le dumping social, c’est se battre ensemble pour l’égalité des droits. Il est plus que jamais nécessaire de renforcer la solidarité entre les salariés sur les lieux de travail. Nous formons une seule communauté de travail et nos droits sont inextricablement liés.

Aux personnes qui prétendent qu’il faut reconduire à la frontière les travailleurs sans papiers car leurs conditions de travail engendrent du dumping social, nous demandons si la prochaine étape de leur projet consisterait à « renvoyer les femmes à la maison » car elles aussi sont victimes d’inégalité salariale… ? Il est plus que temps d’avoir du courage politique, de combattre les idées véhiculées par l’extrême droite et surtout de ne pas se tromper d’ennemi !

C’est la précarisation de tous les travailleurs, la remise en cause des acquis sociaux par les politiques d’austérité menées par nos gouvernants qui font grandir les sentiments de mal-être et de repli sur soi dans la population. Ce n’est pas en opposant les salariés entre eux que nous protégerons nos droits. C’est en luttant ensemble, en insistant sur « ce qui nous lie », et non sur « ce qui nous oppose », que nous pourrons nous battre efficacement pour une société meilleure et égalitaire.

AU CHILI, DES PERCUSSIONS POUR « DÉSTRESSER » LES OUVRIERS DU BÂTIMENT

« AU CHILI, DES PERCUSSIONS POUR « DÉSTRESSER » LES OUVRIERS DU BÂTIMENT»
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AU CHILI, DES PERCUSSIONS POUR « DÉSTRESSER » LES OUVRIERS DU BÂTIMENT
Au Chili, des percussions pour « déstresser » les ouvriers du bâtiment Plutôt que de faire résonner les coups de marteau, des ouvriers du bâtiment ont manié les percussions à Santiago du Chili. Une pause musicale dont ils ont vanté les vertus déstressantes. Ce programme est sponsorisé par la Chambre chilienne de la construction et conduite par le musicien Pedro Greene, qui a mené cette expérience dans d'autres villes du Chili.

GRÈVE CONTRE L'AUSTÉRITÉ EN ARGENTINE

« GRÈVE CONTRE L'AUSTÉRITÉ EN ARGENTINE»
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GRÈVE CONTRE L'AUSTÉRITÉ EN ARGENTINE

ARGENTINE : DÉMISSION DU GOUVERNEUR DE LA BANQUE CENTRALE, ACCORD IMMINENT AVEC LE FMI



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LUIS CAPUTO
PHOTO MARCOS BRINDICCI 
Le pays était de nouveau paralysé, mardi, par une grève générale très suivie pour dénoncer la baisse du pouvoir d’achat et l’austérité. À la surprise générale, l’Argentine a changé mardi 25 septembre de gouverneur de sa Banque centrale, un signal en direction du Fonds monétaire international (FMI) avec lequel un accord pour renforcer le plan de sortie de crise semble imminent.

À BUENOS AIRES, LE 25 SEPTEMBRE
PHOTO MARCOS BRINDICCI
« J’ai eu un très bon rendez-vous avec le président Macri », a annoncé en fin de journée depuis New York la directrice du FMI, Christine Lagarde, dans un tweet. « Nous sommes proches de la ligne d’arrivée », a-t-elle ajouté à propos de la révision d’un accord conclu en juin, qui porte sur un prêt de 50 milliards de dollars sur trois ans et dont Buenos Aires demande le réaménagement.


« Si tout va bien, demain [mercredi] après-midi nous devrions être en mesure d’annoncer l’accord », a déclaré, de son côté, le ministre de l’économie argentin, Nicolas Dujovne. Selon le président, Mauricio Macri, l’accord avec le Fonds doit permettre de dissiper « les doutes sur la capacité de financement » de son pays. « Ce que nous allons annoncer, c’est davantage de soutien, ce qui veut dire davantage de confiance », a déclaré M. Macri en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. 

 « Macri le sacrifie sur l’autel du FMI »

« GRÈVE CONTRE L'AUSTÉRITÉ EN ARGENTINE»
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GRÈVE CONTRE L'AUSTÉRITÉ EN ARGENTINE

Le pays sud-américain était de nouveau paralysé mardi par une grève générale très suivie : aucun transport en commun, administrations fermées, avenues de la capitale anormalement calmes. La plupart des commerces avaient baissé leur rideau et tous les vols étaient annulés dans les aéroports, faute de contrôleurs aériens.

Dans le même temps, le gouverneur de la Banque centrale de la République d’Argentine (BCRA), Luis Caputo, a démissionné après seulement trois mois à son poste. Une décision prise « pour des raisons personnelles », selon le communiqué officiel de l’institution. Cette annonce a provoqué une réaction négative sur le marché des changes à Buenos Aires : le peso perdant 2,2 %.

« Macri le sacrifie à New York sur l’autel du FMI car il a commis le péché d’intervenir sur le marché des changes sans autorisation. Désormais, les fonctionnaires sont obéissants à un FMI, qui a un contrôle total de la politique économique », réagit Alejandro Vanoli, gouverneur de la BCRA pendant le mandat de l’ex-présidente de gauche, Cristina Kirchner.

En 2018, inflation au-dessus de 40 %

GUIDO SANDLERIS
PHOTO CLARIN
Le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Guido Sandleris, jusqu’ici vice-ministre de l’économie, est un proche de Nicolas Dujovne que le Fonds connaît bien : c’est lui qui a mené les négociations techniques qui ont abouti à l’accord de juin. « Nous espérons poursuivre notre relation étroite et constructive avec la BCRA sous la direction de Guido Sandleris », a d’ailleurs déclaré le porte-parole du FMI, Gerry Rice.

Dans la rue, les manifestants dénonçaient, eux, l’alignement de l’Argentine sur les politiques du FMI. L’économie du pays est en difficulté et le pouvoir d’achat des 41 millions d’Argentins a considérablement baissé. En 2018, l’inflation se situera au-dessus de 40 %, le recul du PIB atteindra 2,4 %, le chômage est en hausse, et le peso s’est déjà déprécié de 50 % depuis le début de l’année.

NICOLÁS MADURO « LE VENEZUELA EST UN PAYS AGRESSÉ »


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NICOLÁS MADURO  «  LE VENEZUELA EST UN PAYS AGRESSÉ » 
M. NICOLÁS MADURO MOROS, Président du Venezuela, a exhorté le système des Nations Unies à s’adapter au XXIe siècle, arguant que les événements mondiaux ont toujours des impacts sur l’ONU. C’est la raison pour laquelle le Venezuela est venu, ici, dire qu’il refuse de céder face à l’injustice, à l’esclavage, au colonialisme et à l’impérialisme. Le Venezuela est un pays agressé, a affirmé M. Maduro. « Le Président des États-Unis d’Amérique nous a menacé, hier, en jouant son rôle de justicier du monde qui est une émanation de la doctrine Monroe. » Aujourd’hui, le Venezuela est victime d’une agression permanente de la part de Washington, sur les plans politique, diplomatique et économique, a encore clamé le Président du Venezuela qui a demandé: « pourquoi ces assauts? »

DÉMOCRATIE VACILLANTE?
ILLUSTRATION
MICHAEL GEORGE HADDAD
C’est parce que le Venezuela possède la plus grande réserve de pétrole au monde, a-t-il répondu en faisant valoir les grandes richesses naturelles et minières de son pays. « Si c’est confirmé, le Venezuela possède la première réserve d’or au monde », a-t-il même avancé en poursuivant son décompte: le Venezuela possède la quatrième réserve mondiale de gaz naturel. En même temps, le Venezuela subit le blocus économique que lui imposent les États-Unis, a dénoncé le Président Maduro en se plaignant qu’on interdise à son pays d’utiliser le dollar dans ses transactions internationales. « Nous sommes soumis à des sanctions unilatérales illégales. »

« Le Président des États-Unis a aussi annoncé hier de nouvelles sanctions économiques contre le Venezuela dans cette enceinte même des relations internationales », a poursuivi M. Maduro en prévenant que l’arme de la monnaie est illégale sur le plan international.  Il a aussi dénoncé l’agression médiatique internationale dont est victime son pays.  Cette agression a utilisé la crise migratoire pour justifier une intervention militaire au Venezuela, a-t-il argumenté. 

Pour le Président vénézuélien, c’est le même modèle déjà utilisé en Libye et en Iraq pour renverser des gouvernements légitimes qui est utilisé pour agresser le Venezuela.  « Nous avons dénoncé ces tentatives de coup d’État contre le Gouvernement élu de Venezuela. »  Se disant ravi de l’échec de ces tentatives qui étaient selon lui « soutenues par le Gouvernement de la Colombie », M. Maduro s’est demandé si l’Amérique latine et les Caraïbes acceptaient de telles interventions étrangères.

Rappelant « l’attaque terroriste » dont il a été la cible le 4 août dernier, le Président Maduro a affirmé que cet attentat avait été planifié sur le territoire des États-Unis et préparé sur celui de la Colombie.  Des fonctionnaires du Mexique, du Chili et de la Colombie sont mentionnés par les personnes qui ont été arrêtées lors de l’enquête après l’incident, a-t-il indiqué, avant de demander la nomination d’un enquêteur spécial indépendant des Nations Unies pour faire la lumière sur l’attaque du 4 août et cette tentative de coup d’État.  Il a jugé souhaitable que le Gouvernement des États-Unis permette au « Federal Bureau of Investigation » (FBI) de participer à l’enquête pour déterminer la vérité.  « Je suis en outre prêt à serrer les mains du Président des États-Unis pour parler de ces questions et d’autres questions bilatérales », a avisé le Président Maduro.

« Ce sont les gens qui ont des divergences d’opinions qui doivent dialoguer.  Je suis prêt à parler ouvertement avec le Président Donald Trump de toutes les questions que veut poser le Gouvernement des États-Unis », a précisé M. Maduro, disant croire au dialogue politique.  « J’ouvre les bras à tous ceux qui veulent aider dans ce dialogue, dans le respect de notre souveraineté, qu’ils viennent d’Afrique, d’Europe, d’Asie ou d’Amérique latine. »

Refusant un monde unipolaire, le Président du Venezuela, en tant que Président en exercice de Mouvement des pays non alignés, a apporté son appui au peuple palestinien, et appelé à la fin immédiate du blocus économique et financier contre Cuba.  « Après 20 ans de révolution, ces trois dernières années ont été les plus dures mais aujourd’hui nous sommes plus forts que jamais », a-t-il reconnu.  

mardi 25 septembre 2018

« CHILI : UNE COLONIE NAZIE AU SERVICE DU GÉNÉRAL PINOCHET»

« CHILI : UNE COLONIE NAZIE AU SERVICE DU GÉNÉRAL PINOCHET»
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COLONIA DIGNIDAD [DOCUMENTAIRE D'ORIGINE, HD]

LE MÉDECIN DE LA SECTE D’UN NAZI AU CHILI N’IRA PAS EN PRISON EN ALLEMAGNE


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PHOTO JOCHMANN DIRK
La justice allemande a annoncé mardi son refus d’emprisonner un ancien médecin allemand de la Colonia Dignidad, la secte d’un vétéran nazi au Chili, malgré sa condamnation dans ce pays pour complicité de viols d’enfants.
Le tribunal régional de Düsseldorf a annulé ainsi le jugement d’une juridiction inférieure qui avait estimé en août 2017 que Hartmut Hopp, 74 ans, devait purger en Allemagne, où il s’est enfui, la peine de cinq de prison à laquelle il a été condamné en 2011 au Chili pour complicité de viols et de sévices sexuels sur des mineurs.

« Les faits constatés dans le jugement chilien ne suffisent pas, malgré l’ampleur des motifs de la décision, à remplir les conditions requises en droit allemand pour justifier de poursuites pénales contre Hopp », a estimé la cour, qui statuait en dernier ressort, selon un communiqué détaillant un arrêt rendu le 20 septembre.

Selon les juges, son «rôle dirigeant» et de médecin dans la secte de l’ancien caporal nazi Paul Schäfer, fondateur en 1961 de cette «colonie de la dignité», ne suffit pas à le rendre complice des crimes commis par Schäfer.

Pour la justice chilienne, à l’inverse, c’est grâce « au soutien de Hopp » que Schäfer a pu commettre ces sévices sexuels.

- Complice de Pinochet -

La justice chilienne avait condamné en 2011 le médecin allemand, réfugié dans son pays natal peu avant le verdict, à cinq ans et un jour de prison pour complicité dans quatre viols d’enfants de moins de 12 ans et d’abus sexuels à l’encontre de 16 mineurs.

Hartmut Hopp était le bras droit de l’ancien caporal nazi dans la «colonie de la dignité». Ce lieu était présenté comme un village familial idyllique.

En réalité, Paul Schäfer a régné avec brutalité sur cette communauté allemande de quelques centaines de personnes, les soumettant à un traitement allant jusqu’à l’esclavage et multipliant les sévices sexuels sur les enfants.

Ce n’est qu’après sa fuite en 1997 que les Chiliens ont découvert que l’enclave allemande avait aussi été un enfer pour les opposants à la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990), nombre d’entre eux y ayant été torturés ou ayant disparu là-bas.

Arrêté en 2005 en Argentine, Paul Schäfer est mort en prison en 2010. Et Colonia Dignidad a été transformé en un centre touristique et agricole, sous le nom de Villa Baviera.

- L’Allemagne a 'détourné le regard' -

L’histoire a été portée à l’écran en 2015 avec la Britannique Emma Watson (Harry Potter) et l’Allemand Daniel Brühl (Goodbye Lenin) en tête d’affiche.

Berlin a de son côté admis avoir fermé les yeux sur les agissements dans cette communauté et a ouvert les archives du ministère des Affaires étrangères pour la justice chilienne qui continue d’enquêter sur le sujet.

De longues années durant, des années 60 aux années 80, des diplomates allemands « ont au mieux détourné le regard », avait regretté en 2016 le chef de la diplomatie Frank-Walter Steinmeier, devenu depuis président de l’Allemagne.

Même après la fin des exactions, les autorités allemandes n’ont pas fait preuve «de la détermination et de la transparence nécessaires pour identifier ses responsabilités et en tirer des leçons», avait-il jugé.

D’une manière générale, l’Allemagne a été critiquée pour le manque de zèle dont elle a fait preuve après la guerre pour pourchasser et traduire en justice les nazis qui avaient trouvé refuge en nombre en Amérique latine juste après la Seconde guerre mondiale. 

ATTAQUE AU DRONE: MADURO ACCUSE LE CHILI, LA COLOMBIE ET LE MEXIQUE



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PHOTO JORGE RODRIGUEZ 
CARACAS (Reuters) - Le président vénézuélien Nicolas Maduro a accusé lundi le Chili, la Colombie et le Mexique d'avoir aidé les "terroristes" qui ont essayé de le tuer au mois d'août avec une attaque au drone piégé dans le centre de la capitale, Caracas, lors d'une cérémonie militaire durant laquelle le chef d'Etat prononçait un discours.
Le Chili, la Colombie et le Mexique ont tous les trois nié ces accusations.

Maduro a diffusé une vidéo dans laquelle un jeune Vénézuélien, identifié comme étant Henryberth Rivas, déclare dans un entretien télévisé avoir participé à cette attaque.
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Selon le récit fait par Rivas dans cette vidéo, il a été dit au jeune homme par l'un des organisateurs de l'attaque d'aller se réfugier à l'ambassade du Chili à Caracas, d'où il pourrait être emmené clandestinement à l'ambassade du Mexique, avant de se rendre à l'ambassade de Colombie, pour enfin franchir la frontière avec la Colombie.

Mais le plan a échoué parce que l'ambassade chilienne était fermée, a déclaré Rivas. 

« Nous avons aujourd'hui des éléments évidents de la participation de diplomates chiliens, colombiens et mexicains pour protéger ces personnes qui ont mené un acte terroriste » , a déclaré Nicolas Maduro, qui a aussi diffusé une vidéo de l'arrestation de Rivas dont Reuters n'a pu vérifier l'authenticité.

Les détracteurs de Maduro estiment que le dirigeant socialiste porte souvent des accusations sans fondement contre des nations étrangères afin de pouvoir leur imputer la crise économique au Venezuela.

(Alexandra Ulmer, avec Antonio de la Jara à Santiago et Anthony esposito à Mexico; Jean Terzian pour le service français)

LA REPRÉSENTANTE MAPUCHE AUPRÈS DE L’ONU OBTIENT UN SURSIS


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COCOS LOKOS
Grand ouf de soulagement pour la représentante mapuche auprès de l’ONU, Flor Calfunao Paillalef! Selon une récente information diffusée par le Service International pour les droits de l’homme (ISHR), le renvoi de cette militante a été suspendu. Le Tribunal fédéral administratif (TAF) avait annoncé, cet été, le rejet de sa dernière demande d’asile en Suisse (voir notre édition du 20 juillet). Or, à la suite d’une décision du Comité des Nations Unies contre la torture (CAT) datée du 23 août, «les autorités suisses se sont engagées à ne pas procéder à l’expulsion de Flor Calfunao Paillalef, tant que le Comité n’aura pas fini d’examiner la plainte déposée par la défenseure». Le CAT peut en effet demander au pays concerné d’adopter des mesures provisoires pendant qu’il enquête sur les faits exposés.

Une telle procédure n’est donc pas contraignante mais, comme elle peut prendre plusieurs mois, la représentante mapuche auprès de l’ONU reste donc en sursis pour quelque temps. Et ce répit constitue un «vrai soulagement» pour la militante et pour ses partisans. «La Suisse est une terre de refuge pour beaucoup de défenseurs des droits humains. Notre organisme les soutient par tous les moyens», motive Fanny Toutou-Mpondo, au nom d’ISHR.

Établie à Genève depuis plus de vingt ans, Flor Calfunao Paillalef redoute, en effet, d’être renvoyée au Chili, où les Mapuches se battent depuis des années pour la récupération de leurs terres ancestrales dans le sud du pays.

Dans un arrêt de juillet, le TAF était arrivé à la conclusion que les Mapuches n’étaient pas exposés à une persécution collective dans ce pays sud-américain: «Un individu ne doit pas craindre que sa seule appartenance à cette population entraîne une haute probabilité d’être poursuivi.»

Cette militante mapuche de 56 ans et ses partisans ont un tout autre avis: «Les persécutions des Mapuches sont bien réelles; elles ont pour but que ces Indiens d’origine quittent leurs terres ancestrales, où ils vivent depuis des siècles.»

Au-delà de sa propre sécurité, Flor Calfunao Paillalef, lauréate du Prix 2008 « Femme exilée, femme engagée » de la Ville de Genève, souhaite rester à Genève pour «continuer à dénoncer la politique d’extermination subie par son peuple». « À ce titre, mon seul espoir de poursuivre mon travail repose sur l’ONU », affirme-t-elle.

La militante est la seule personne à représenter et porter les préoccupations de son peuple auprès du Conseil et autres instances des droits de l’homme. Son renvoi au Chili mettrait un terme au lien privilégié entre les Mapuches et les Nations Unies.

«Un comité d’experts va à présent analyser les risques de torture et de traitement cruel, inhumain ou dégradant à son égard si elle devait être renvoyée, expliquent ses avocats, Me Mouna Algelly et Pierre Bayenet. Une demande de permis humanitaire est également en cours pour régulariser sa situation.»

(TDG)

dimanche 23 septembre 2018

MICHELLE BACHELET ET LE PEUPLE MAPUCHE DU CHILI


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PHOTO EPA/MARIO RUIZ (EFE)
La nouvelle haut-commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, vient d’un pays meurtri par les crimes de la dictature du général Pinochet. Dans un climat d’impunité qui protège toujours les agents de la dictature, le Chili de la transition démocratique se confronte à un nouvel enjeu en matière de droits humains: le respect des droits des peuples autochtones.
Esteban Muñoz
Collectif Nouvelles Générations Chili 
MICHELLE BACHELET, EX-PRÉSIDENTE CHILIENNE DEVENUE
HAUT-COMMISSAIRE DE L'ONU AUX DROITS DE L'HOMME,
PRISE EN PHOTO À SON BUREAU À GENÈVE,
LE 3 SEPTEMBRE 2018
PHOTO FABRICE COFFRINI 
Le peuple mapuche représente environ 10% de la population du pays et subit toujours les conséquences sociales et économiques de la spoliation territoriale dont il fut victime lors de l’occupation au XIXe siècle. Au début des années 90, les communautés mapuche ont commencé un processus de reconstruction identitaire et ont mené des actions de récupération de leur territoire ancestral, en confrontation directe avec les projets hydroélectriques et l’industrie forestière. Les gouvernements successifs ont répondu par la répression, notamment en appliquant la loi antiterroriste, héritée de la junte militaire.
Le peuple mapuche représente 10% de la population du pays
«Nous n’avons pas besoin de la loi antiterroriste», manifestait pourtant Michelle Bachelet, candidate à un deuxième mandat présidentiel en 2013. Mais son gouvernement l’invoqua contre huit dirigeants mapuche en septembre 2017, à partir d’un montage des services de renseignements. Ceux-ci fabriquèrent de fausses preuves sur un supposé trafic d’armes entre le Chili et l’Argentine. Le scandale éclata suite à l’enquête des propres bureaux du procureur. Il n’y a toujours pas de procédure pour établir les responsabilités politiques dans cette affaire.

La rapporteuse spéciale sur les droits des peuples autochtones, Victoria Tauli-Corpuz, a présenté son rapport annuel cette semaine, une étude thématique sur les agressions contre les activistes autochtones. Elle mentionne notamment que « selon certaines sources, des juges et des procureurs se sont faits complices d’un usage abusif des dispositions pénales en acceptant de faux témoignages, en délivrant des mandats sans preuves suffisantes, en tolérant que des poursuites infondées suivent leur cours et en interprétant de façon erronée la loi pour engager des poursuites contre des défenseurs autochtones». Elle souligne la préoccupation de la Cour interaméricaine des droits de l’homme dans le cas du peuple mapuche.

La criminalisation des demandes des autochtones est une problématique mondiale qui engage la responsabilité des États. La solution passe nécessairement par la recherche de chemins politiques qui impliquent tous les acteurs du conflit, y compris les secteurs injustement ostracisés. Néanmoins, les projets d’investissement des sociétés transnationales restent systématiquement le fond du problème. Entre-temps, la haut-commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, devrait donner tous les moyens possibles pour assurer la protection des dirigeants autochtones qui luttent pour défendre leurs droits légitimes. Sans oublier que le Chili ne fait pas exception dans ce phénomène préoccupant d’agressions, en l’occurrence contre le peuple mapuche.



(TDG)