vendredi 29 janvier 2016

AU CHILI, LES VICTIMES DE LA SINISTRE COLONIA DIGNIDAD VEULENT OBTENIR RÉPARATION

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LE DICTATEUR AUGUSTO PINOCHET AVEC 
PAUL SCHAEFER, GERARD MÜCKE  ET
ALBERT SCHREIBER LES CHEFS DE 
COLONIA DIGNIDAD 
Devenu avocat, Winfried a été chargé par 120 anciens habitants de la colonie d'une plainte collective pour obtenir un million de dollars chacun auprès de l'État chilien, accusé d'avoir permis l'existence d'« une des sectes les plus dangereuses de l'histoire de l'humanité ». La plainte visera aussi l'État allemand, auquel il est reproché de ne pas avoir porté secours à ses ressortissants. 

Située en pleine nature, au milieu des montagnes à 350 kilomètres au sud de Santiago, Colonia Dignidad, ou la « colonie de la dignité », se présentait comme un programme social sur une propriété de presque 13.000 hectares où les hommes se consacraient à l'agriculture, les femmes aux tâches domestiques, pendant que les enfants apprenaient à danser et chanter. 

Mais le profil de son fondateur avait de quoi inquiéter: un ancien caporal de l'armée nazie, Paul Schaefer. Très vite, l'homme a régné avec brutalité sur cette communauté allemande de quelques centaines de personnes, les soumettant à un endoctrinement et à de sévères règles de conduite allant jusqu'à l'esclavage. 

- 'Un laboratoire' - 

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Il a aussi multiplié les abus sexuels sur les enfants de Colonia Dignidad qui étaient, dès la naissance, séparés par âge et par sexe, et quasiment coupés de tout contact avec leurs parents. 

Winfried n'a ainsi connu les siens qu'à 10 ans. Jusqu'à cet âge, il ne connaissait même pas son nom complet. « C'est presque comme si nous étions nés dans une serre, un laboratoire, avec absolument aucune possibilité de prendre conscience de nous-mêmes », raconte-t-il aujourd'hui. 

« Il y avait un Dieu et il s'appelait Schaefer », ajoute-t-il, se rappelant un homme toujours vêtu de noir et d'aspect étrange. 

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Winfried Hempel a dû attendre d'avoir 20 ans pour sortir de la colonie: ce jour n'est arrivé qu'après la fuite en 1997 de l'ancien dignitaire nazi, sur lequel pesaient notamment des soupçons de pédophilie. 

Les Chiliens ont alors découvert que l'enclave allemande idyllique était en réalité un enfer pour ceux qui y vivaient, mais aussi pour les opposants à la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990), nombre d'entre eux y ayant été torturés ou ayant disparu là-bas. 

Finalement arrêté en 2005 en Argentine, Paul Schaefer a été condamné à 20 ans de détention pour abus sur mineurs et tortures. Il est décédé en prison en 2010 à l'âge de 88 ans. 

Étonnamment, l'endroit, rebaptisé Villa Baviera, existe encore et essaie de s'ouvrir au tourisme, suscitant les critiques de nombreuses victimes qui voudraient en faire un mémorial. 
- Culture bavaroise et agriculture - 

« Faire du tourisme dans un endroit dont la mémoire est remplie de mort, de torture, d'esclavage, de mutilation, ça me semble une aberration, une offense à la mémoire de ceux qui ont souffert ici et qui sont morts », s'indigne Gabriel Rodriguez, qui avait été détenu une semaine, sous la dictature, à Colonia Dignidad, et vit désormais dans la localité voisine de Talca. 

Comme figé dans le temps, le complexe, où flotte le drapeau noir, rouge et or, continue de ressembler à un village typiquement allemand. À l'intérieur, une ambulance des années 1960 est garée. Un monument rappelle les grandes dates de la colonie, mais reste évasif sur la période 1961-1997, simplement qualifiée d'« années difficiles ». 

Quelque 160 personnes - en majorité des personnes âgées - y vivent, défendant fièrement leur culture bavaroise et leur droit à courtiser les touristes, convaincues qu'il faut aller de l'avant. 

L'activité principale reste l'agriculture, avec 40.000 œufs produits chaque jour. 


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AFFICHE DU FILM
Difficile de les faire parler de Paul Schaefer. « Ce n'est pas à nous de juger. La justice terrestre a déjà été rendue, la justice divine viendra après », confie à l'AFP une habitante qui ne s'identifie que comme « un colon de la deuxième génération ». « Cet homme a aussi fait de bonnes choses », glisse-t-elle. 

En février, l'enclave allemande sera le sujet du film « Colonia », avec Emma Watson et Daniel Brühl, sur un jeune homme arrêté puis enlevé par des agents de Pinochet, que sa petite amie ira chercher jusqu'au sein de Colonia Dignidad. 

jeudi 28 janvier 2016

ARGENTINE: QUELLE MÉMOIRE DE LA DICTATURE?

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SUR LE MÊME SUJET :

SOIXANTE-DIXIÈME ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE RAMONA PARRA

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PHOTO D'IDENTITÉ DE RAMONA PARRA
70 ÈME ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE RAMONA PARRA
 1946 -28 JANVIER- 2016 
 DÉPOUILLE DE RAMONA PARRA 
Ramona Aurelia Parra Alarcón née à Santiago du Chili le 28 mai 1926 est décédée dans cette même ville le 28 janvier 1946. Ramona fut une jeune travailleuse chilienne, syndicaliste et militante de l’organisation des Jeunesses du Parti communiste. Elle fut assassinée avec cinq autres manifestants, lors de la répression d’un rassemblement de soutien à la grève des travailleurs du salpêtre des Oficinas Mapocho et Humberstone.


La protestation avait au lieu le jour même de sa mort dans une place du centre-ville de Santiago ; et subsistera dans l’histoire chilienne comme le «Massacre de la Place Bulnes ». Ramona Parra, est devenue ainsi à dix-neuf ans l’icône des victimes du carnage.

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LA DÉPOUILLE MORTELLE DE RAMONA PARRA ET D'UNE AUTRE VICTIME À LA MORGUE DE L'HÔPITAL DES URGENCES DE SANTIAGO DU CHILI
Pablo Neruda sénateur chilien à l’époque du massacre, lui dédia un poème dans son Chant général :
Ramona Parra, jeune
étoile illuminée,
Ramona Parra, fragile héroïne,
Ramona Parra, fleur ensanglantée,
amie, notre amie, âme valeureuse,
ô fille exemplaire, guérilléra d’or :
nous jurons sur ton nom de poursuivre la lutte
pour que fleurisse ainsi le sang par toi versé.(1)

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En 1969 lors de la « Marche pour le Viêt Nam » entre
Valparaíso et Santiago naît la brigade Ramona Parra (BRP), qui rassemble des étudiants et des lycéens réunis autour du soutien au Viêt Nam. La BRP, l’acronyme donné à cette brigade muraliste des Jeunesses communistes chiliennes (JJCC), et porte le nom de Ramona Parra, en l’honneur de la jeune militante assassinée lors du Massacre de la Place Bulnes.

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AFFICHE DE LANCEMENT 
DE LA REVUE « RAMONA »
En 1971 pendant la première année de présidence de Salvador Allende, les JJCC publient un magazine de jeunesse hebdomadaire baptisé «Ramona » également en mémoire de l’icône du massacre. La revue fut une des premières publications pour la jeunesse possédant un contenu politique au Chili. Le premier directeur de la revue Ramona fut Carlos Berger, victime plus tard sous la dictature de Pinochet de la Caravane de la mort.

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UNES DE LA REVUE « RAMONA »
(1)Pablo Neruda
Du Chant général, [1977], page 237. Traduction de l'espagnol par Claude Couffon, 576 pages sous couv. ill., 108 x 178 mm. Collection Poésie/Gallimard (No 182) (1984), Gallimard -poes. ISBN 978-2-07-032247-3.

mercredi 27 janvier 2016

CHILI/DICTATURE : L'ÉTAT CONDAMNÉ À INDEMNISER PLUSIEURS FAMILLES

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PHOTO MARIO TELLEZ

« Il faut donc en conclure que les dommages moraux causés par la conduite illicite des fonctionnaires ou agents de ltat auteurs de ces crimes contre l'humanité doivent être indemnisés par l'État », ajoute le communiqué.

Les proches de Miguel Rojas et de son fils Gilberto, arrêtés par les militaires le 13 octobre 1973 dans la ville de Parral (370 kilomètres au sud de Santiago) et portés disparus, recevront 700 millions de pesos (près d'un million de dollars). 

Dans le cas des deux autres victimes, arrêtées en 1974 puis portées disparues, l'Etat paiera 272.000 dollars et 16.000 dollars à leurs familles respectives. 

Selon les chiffres officiels, plus de 3.200 personnes sont mortes et 38.000 ont été torturées durant la dictature d'Augusto Pinochet, entre 1973 et 1990. Ce dernier est décédé le 10 décembre 2006 sans avoir jamais été condamné. 

mardi 26 janvier 2016

À LONDRES, BANKSY DÉNONCE LA VIOLENCE CONTRE LES MIGRANTS DE CALAIS

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 L'ARTISTE DE RUE BRITANNIQUE BANKSY A CHOISI LA FIGURE DE COSETTE ET DE LA COMÉDIE MUSICALE LES MISÉRABLES POUR DÉNONCER UNE NOUVELLE FOIS LE SORT RÉSERVÉ AUX MIGRANTS DE LA JUNGLE DE CALAIS.

Cette œuvre reprend l'image illustrant la comédie musicale Les Misérables, image qui elle-même s'inspire d'une illustration du roman de Victor Hugo au XIXe siècle. Pour sa peinture, Banksy a entouré de gaz le personnage emblématique du roman, Cosette.

COSETTE : LE NOUVEAU POCHOIR DE BANKSY
POUR DÉNONCER LA JUNGLE DE CALAIS
PHOTO BANKSY

Si ce dessin dénonce l'utilisation de gaz lacrymogène dans le camp de migrants de Calais, communément appellé  « jungle », l'artiste va plus loin dans la dénonciation de cette violence à l'égard des migrants en proposant, pour la première fois dans ses créations, un lien interactif sous la forme d'un code barre qui permet de se connecter, via son téléphone, à une vidéo hébergée sur YouTube censée montrer une récente opération de police dans le camp de Calais. 
QR CODE
Dans cette vidéo de quelques minutes, filmée par l'un des réfugiés, on aperçoit les autorités françaises repoussant les migrants à l'aide de gaz lacrymogènes, de balles en caoutchouc et de grenades assourdissantes.

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En décembre l'artiste avait peint en réfugié Steve Jobs, le fondateur aujourd'hui décédé d'Apple, sur un mur du camp de Calais, pour rappeler que le grand patron américain était le fils d'un Syrien ayant émigré aux Etats-Unis.

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UN EXPLORATEUR BRITANNIQUE MEURT EN TENTANT UNE TRAVERSÉE DE L'ANTARCTIQUE

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 SELFIES DE HENRY WORSLEY
Hospitalisé samedi matin à Punta Arenas, à l'extrême sud du Chili, il est décédé dimanche midi d'une « défaillance multiviscérale », une insuffisance de fonctionnement de plusieurs organes vitaux, selon un communiqué de la Clinica Magallanes.

« C'est avec une tristesse déchirante que je dois vous annoncer que mon mari, Henry Worsley, est mort à la suite d'une défaillance totale de ses organes », a expliqué sa femme Joanna dans un communiqué.

Son corps devait être rapatrié prochainement depuis Punta Arenas, à 3.000 kilomètres au sud de la capitale, a indiqué lundi à l'AFP l'ambassadrice de Grande-Bretagne au Chili, Fiona Clouder.

La date n'a pas été précisé mais, selon des sources proches du dossier, le corps était attendu lundi soir à Santiago.

L'aventurier, père de deux enfants, avait parcouru environ 1.600 km à travers l'Antarctique et souffrait de fatigue et de déshydratation. À Punta Arenas, les médecins avaient également diagnostiqué une péritonite bactérienne.

Le projet de Worsley était de compléter la traversée inachevée de l'Antarctique de l'explorateur Ernest Shackleton, en 1915. L'exploit aurait constitué, selon les organisateurs, la première traversée à pied, en solitaire et sans assistance, du continent blanc.

« C'était un homme qui a fait montre d'un grand courage et d'une grande détermination », a réagi le prince William, parrain de l'expédition. « Nous avons perdu un ami mais il restera une source d'inspiration pour nous tous », a-t-il ajouté dans un communiqué.
L'ex footballeur David Beckham lui a également rendu hommage, affirmant qu'« aucun mot ne saurait décrire la peine provoquée par la perte d'Henry », sur son compte Instagram.

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« C'est un jour de grande tristesse », a réagi auprès de la BBC la petite-fille d'Ernest Shackleton, Alexandra. « Henry sera une grande perte pour le monde de l'aventure et le fait qu'il était vraiment tout proche d'y arriver, à seulement 48 kilomètres, rend d'une certaine manière les choses encore plus dures.» Paul Rose, ancien commandant de base au Centre de recherches britannique sur l'Antarctique, a souligné auprès de la BBC que l'expédition de Worsley était « du jamais vu ». « C'est un énorme voyage » dans « un endroit incroyablement hostile », a-t-il insisté.

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HENRY WORSLEY: QUÊTE FINALE TRAGIQUE DE L'EXPLORATEUR SUR LES TRACES DE SIR ERNEST SHACKLETON
La tentative de Worsley a permis de collecter plus de 130.000 euros au profit des militaires blessés, via le fonds Endeavour Fund, soutenu par le duc et la duchesse de Cambridge.

En 2013, un autre explorateur britannique, Ranulph Fiennes, avait dû renoncer à faire une traversée de l'Antarctique en hiver à ski en raison d'engelures. Il avait toutefois réussi l'expédition à pied et sans assistance en 1992-93, en été.

lundi 25 janvier 2016

L’OMS S’ALARME DE L’EXTENSION DU VIRUS ZIKA

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MICROCÉPHALIE DES BÉBÉS : LE TERRIBLE VIRUS ZIKA SE PROPAGE DANGEREUSEMENT
PHOTO FELIPE DANA
Le virus, lorsqu’il atteint une femme enceinte, est soupçonné de provoquer des microcéphalies chez le fœtus, c’est-à-dire que l’enfant naît avec une boîte crânienne anormalement petite. La directrice générale de l’OMS, Margaret Chan, a souligné que le « lien de cause à effet entre l’infection du Zika durant la grossesse et la microcéphalie n’a[vait] pas encore été établi », mais a ajouté que « les preuves circonstancielles sont très inquiétantes. »

Forte hausse des cas en Amérique latine

Une forte hausse des cas en Amérique latine et notamment au Brésil, où auront lieu les Jeux olympiques cet été, a conduit les Etats-Unis et d’autres pays à lancer des avertissements aux femmes enceintes voyageant dans la région. En 2015, 3 174 cas de microcéphalie chez des nourrissons ont été recensés au Brésil et pourraient être liés au virus Zika contracté par la mère, selon le ministère de la santé du pays. Auparavant, il y avait en moyenne 160 cas par an.

La Colombie, l’Equateur, le Salvador, et la Jamaïque ont, elles, poussé encore plus loin les recommandaitons, en déconseillant aux femmes de tomber enceinte. Une idée qui pourrait être prochainement reprise par le Brésil, où la ligne officielle est pour l’heure d’éviter les moustiques.
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ILLUSTRATION  VIRUS ZIKA 

Pas de traitement curatif

L’OMS a d’ailleurs expliqué que le moyen de prévention le plus efficace était de se tenir éloigné des zones d’eaux stagnantes, où les moustiques affluent, et de se protéger avec des répulsifs, ainsi que de dormir sous des moustiquaires. Selon l’OMS, le virus se transmet par le sang. « Un cas de transmission lors de relations sexuelles a été signalé », a ajouté l’agence, qui souligne qu’il faut plus de preuves pour dire que le virus peut se transmettre par contact sexuel.

Il n’existe pas de traitement curatif, ni de vaccin contre cette maladie, seulement des traitements des symptômes. Ses manifestations sont le plus souvent de type grippal (fièvre, maux de tête, courbatures) avec des éruptions cutanées, et se manifestent dans les trois à douze jours qui suivent la piqûre par le moustique.

FRANÇOIS HOLLANDE EN INDE : LA FIN DU SILENCE SUR LE SORT DE MARIE-EMMANUELLE VERHOEVEN ?

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 JAIME GUZMÁN
MARTYR DE LA DROITE DURE
Arrêtée le 16 février, à Sanauli, à la frontière indienne, alors qu'elle revenait d'un voyage au Népal, Marie-Emmanuelle Verhoeven est accusée d'avoir participé activement à l'assassinat d'un sénateur qui fût proche d'Augusto Pinochet, Jaime Guzmàn, en avril 1991. Dans 10 jours, le 2 février, la Cour suprême d'Inde doit statuer sur la demande d'extradition exigée par le Chili.

Le chef de l'État français lui-même, ainsi que son entourage, ont été informés de la situation il y a plusieurs jours. En principe, une convention de non-extradition signée entre l'Inde et la France devrait protéger Marie-Emmanuelle Verhoeven. Par ailleurs, Interpol a annulé le 30 mai 2015 sa notice rouge (l'avis de recherche) à son encontre.
« Rien dans le droit international n'explique aujourd'hui pourquoi elle est toujours incarcérée. Ce n'est pas une fugitive criminelle, c'est une prisonnière politique », estiment les avocats de la défense, qui jugent sa détention « illégale ».
Mais selon ses soutiens, la situation est urgente : la Française serait l'objet de menaces de mort à l'intérieur de la prison de Tihar où elle est détenue depuis le 21 février 2015. Dans une lettre adressée aux juges de la Cour suprême, datée du 30 novembre 2015, et que « l'Obs » s'est procurée, Marie-Emmanuelle exprime ses craintes :
« Je ne m'étendrai pas sur les conditions de détention, qui comme vous le savez certainement, sont déplorables. Ma sécurité à l'intérieur de la prison n°6 est très précaire depuis le 21 septembre 2015. Je résiste comme je peux aux différentes pressions, aux tentatives de brimades. Tout ceci est très fatigant et totalement inutile. »
« On lui a fait comprendre qu'il y avait eu des menaces. Elle est bien protégée, mais elle a peur pour sa vie et est extrêmement nerveuse », rapporte une source proche du dossier. Les avocats indiens et français espèrent que la France évoquera cette situation avec les plus hautes autorités indiennes pour faire libérer Marie-Emmanuelle Verhoeven « le plus rapidement possible» et obtenir son retour en France.

« La commandante Ana» 

Sur l'une des rares photos d'elle connue, non datée, elle a les cheveux courts, légèrement ondulés. Elle sourit.
Militante pro-Allende (président socialiste chilien au début des années 1970), Marie-Emmanuelle Verhoeven faisait partie dans les années 1980, des comités de soutien nantais à l'Amérique latine. Après un premier mariage avec un Chilien de gauche exilé à Nantes, elle part vivre au Chili en 1985 avec son premier fils. Elle y restera jusqu'en 1995. Durant cette période, sous la dictature de Pinochet, elle est une militante active des droits de l'Homme et travaille notamment en 1987 à la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes de l'Onu, à Santiago. Elle rencontre son second mari, Italo Retamal, engagé lui aussi contre le régime Pinochet, et aura un deuxième enfant.

Elle aurait alors appartenu au mouvement du Front patriotique Manuel Rodriguez (FPMR), la branche armée du Parti communiste chilien, qui sera à l'origine de plusieurs actions de sabotage, d'attaques contre les policiers et d'une tentative d'assassinat du général Pinochet. Son mari en était un sympathisant. Ses membres seront également derrière l'assassinat en 1991 du sénateur Guzman, homme politique d'extrême droite, considéré comme l'idéologue de la dictature chilienne.

Selon le Chili, Marie-Emmanuelle Verhoeven aurait été une des têtes de ce mouvement. La presse chilienne la surnomme « Comandante Ana ». Une autre théorie, rapportée par « Mediapart», voudrait que son nom soit apparu dans l'enquête judiciaire parce qu'elle serait devenue une informatrice de la police dans le dossier Guzman. Rien à ce jour ne permet d'étayer cette dernière thèse.

Dans son entourage, personne ne conteste son engagement contre le régime mais Marie-Emmanuelle Verhoeven réfute le fait qu'elle ait appartenu à ce mouvement. « Si j'avais été membre de la direction du FPMR, je ne le nierais pas. Mais ce n'est pas le cas. J'ai travaillé auprès des prisonniers politiques, c'est vrai, c'était mon travail, cela ne fait pas de moi une complice des événements de 1991. Je suis quelqu'un d'engagé, c'est vrai, plutôt à gauche, c'est vrai aussi [...] j'étais hostile à la dictature du général Pinochet (comme à toutes les dictatures), c'est vrai aussi. »

Divorcée, Marie-Emmanuelle Verhoeven revient en France en juillet 1995, dans sa ville natale avec ses deux enfants. Selon "Ouest-France », en 2011, elle habitait encore en banlieue de Nantes, à Saint-Herblain.

Depuis, le parti politique Union démocrate indépendante (UDI), fondé par Jaime Guzman, estime que les vrais auteurs du crime bénéficient encore d'une impunité et tentent de relancer les investigations.

Première arrestation en Allemagne

Le 25 janvier 2014, Marie-Emmanuelle Verhoven est arrêtée une première fois à l'aéroport d'Hambourg en Allemagne en raison d'un avis de recherche d'Interpol demandé par le Chili. Elle est relâchée plusieurs mois plus tard, après que deux juges chiliens, le juge Juica et le juge Brito, ont considéré que les charges contre Marie-Emmanuelle Verhoeven n'étaient pas suffisantes pour l'inculper.

Marie-Emmanuelle Verhoeven s'estime victime d'un acharnement des responsables politiques de l'UDI. Elle s'interroge également sur le fait que l'accusation actuelle veut faire d'elle le principal auteur de l'assassinat. Un "mensonge», selon elle. "Jamais la justice chilienne n'a écrit que j'étais le principal auteur [...] Un mensonge qui curieusement avait déjà été propagé l'année dernière par le parti politique chilien UDI (extrême-droite – proches des thèses de la dictature)".  Elle y voit une "véritable machination orchestrée par des gens influents et surtout très riches.»

La France discrète

Dans une lettre adressée aux juges de la Cour suprême indienne, Marie-Emmanuelle déplore le peu d'empressement de la justice à considérer son dossier. "Je constate que la justice indienne a ordonné ma détention provisoire, provisoire depuis plus de neuf mois, sans avoir pris connaissance de mon dossier. » Elle rappelle également que plusieurs pays ont offert l'asile politique aux opposants de Pinochet, dont les membres du FPMR, et s'interroge sur la transparence et l'indépendance de la procédure judiciaire la concernant.
Ma situation actuelle est celle d'un otage. Otage de l'extrême-droite chilienne qui a fabriqué la ré-ouverure du cas J. Guzman (pour rappel l'assassinat de J. Guzman est résolu depuis 1993. Tous les auteurs ont été identifiés et le dossier d'instruction est clos). »

La France, de son côté, est particulièrement discrète sur le sujet. Récemment, dans de nombreux courriers, l'ambassade de France a exprimé son soutien à la ressortissante française. Si elle a également demandé, sur la base d'une décision de justice indienne en septembre dernier, estimant sa détention illégale, qu'elle soit libérée, la réaction française est restée à minima. En comparaison, l'affaire Florence Cassez, avait eu un retentissement plus important, alors que la Française avait été condamnée par la justice mexicaine.

Le 2 février, la Cour suprême dira si le traité d'extradition existant, mais qui date de 1897 alors que l'Inde était toujours une colonie britannique, est toujours valable.

Sarah Diffalah

vendredi 22 janvier 2016

SANTIAGO DE CHILI : INCENDIE DE LA DÉCHARGE DE SANTA MARTA

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LA DÉCHARGE DE SANTA MARTA
Dans le prolongement de cet incident, le ministère chilien de la santé - qui estime pour l ’instant que les fumées provoquées par cet incendie ne sont pas plus toxiques que celles d’un incendie classique dans la mesure où se consument des matériaux organiques et non des produits exclusivement chimiques et par conséquent que les risques pour la santé des citoyens sont faibles- -, a émis les recommandations suivantes à titre préventif  :

S’abstenir de toute activité sportive
Fermer portes et fenêtres en cas de présence de fumée à l’extérieur 
Utiliser un masque ou un linge humide lors de vos sorties 
S’éloigner d’une zone où la présence de fumée serait importante en cas de fragilité (femmes enceintes, enfants en bas âge, personnes âgées, personnes souffrant d’insuffisance respiratoire etc…)et se diriger vers une zone moins polluée
Si vous avez été exposé aux fumées, consultez un service médical en cas de :

conjonctivite ou sensation de sable dans les yeux
toux persistante
enrouement
Difficulté à respirer
Respiration sifflante
Vertiges, vomissements, faiblesse
Troubles de la conscience

Si vous avez été exposé aux fumées et ne présentez pas ces symptômes, il est recommandé de demeurer à votre domicile.

Vous trouverez ci-après le communiqué dans son intégralité, traduit par les soins de cette Ambassade.
Cependant, les conséquences de ce sinistre sur la santé des habitants de Santiago ne font pas l’objet d’un consensus entre les experts.


D’après les autorités chiliennes, un délai de plusieurs jours sera nécessaire pour éteindre l’incendie.

Elles annoncent toutefois une réduction significative des émissions de fumée dans la nuit.

CHILI - QUARANTENAIRE DU VICARIAT DE LA SOLIDARITÉ, DÉFENSEUR DES DROITS FONDAMENTAUX CONTRE LA RÉPRESSION ET LA VIOLENCE

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 BÂTIMENT DU SIÈGE DU VICARIAT DE LA SOLIDARITÉ À SANTIAGO DU CHILI 
Santiago – Au Chili, fut créé, voici 40 ans, le Vicariat de la Solidarité. Son premier Secrétaire exécutif, Maître Javier Luis Egaña, se souvient du difficile travail de défense des droits fondamentaux qui a engagé l’Eglise de Santiago et S.Em. le Cardinal Raúl Silva Henríquez, au cours du régime militaire. 
LE CARDINAL RAÚL SILVA HENRÍQUEZ
Maître Egaña n’avait que 32 ans lorsque le Cardinal Silva Henríquez et le Père Cristián Precht lui demandèrent, à la fin de 1975, de prendre le poste de Secrétaire du Vicariat de la Solidarité, qui a eu comme but principal de défendre le droit à la vie dans un scénario de répression et de violence terribles, une fonction qu’il occupa jusqu’en 1981.
LE CARDINAL RAÚL SILVA HENRÍQUEZ 
ET JAVIER LUIS EGAÑA
 Son témoignage, envoyé à Fides par l’Archidiocèse de Santiago du Chili, concerne, outre l’anniversaire, l’importance actuelle de cet organisme. « Tout part de l’inspiration de la parabole du Bon Samaritain. Notre objectif était de fournir une assistance à ceux qui en avaient besoin, quelque soit leur couleur politique, leur sexe ou leur religion. De quelques-uns, nous sommes devenus près de 300 personnes et nous avons été financés avec l’aide de l’étranger, en particulier du Conseil œcuménique des églises » raconte Maître Egana. « Certains moments ont été dramatiques. Il existait en effet une situation de pressions et de harcèlement à l’encontre de ceux qui travaillaient au Vicariat qui en arrivèrent jusqu’à l’assassinat, en 1985, de José Manuel Parada, un homme extraordinaire ».

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 OBSÈQUES DE JOSÉ MANUEL PARADA MALUENDA.
PHOTO JORGE IANISZEWSKI
Il s’est agi d’une période tragique pour la nation, rappelle l’avocat, « de nombreuses personnes sont mortes et ont disparu. Un million de chiliens fut expulsé dont certains de mes frères. Nous avons également aidé de nombreuses personnes à fuir à l’étranger. Ce fut une période terrible. Parfois, nous pensions faire peu aux vues de demandes. Le temps manquait pour faire tout ce que nous aurions voulu». « Actuellement, depuis 1992, les archives sont en voie de numérisation, perfectionnant la classification et il existe un intense travail avec les tribunaux, qui nous consultent pour les procès qui continuent à être ouverts. L’organisme connaît aussi une forte activité de recherche et d’enseignement. Des étudiants font des mémoires et des thèses sur ce sujet. Des écoles viennent nous trouver pour comprendre ce qui s’est passé au Chili avec la violation des droits fondamentaux sous la dictature. Il existe une activité permanente visant à maintenir vivant un patrimoine qui a été constitué grâce à l’engagement de nombreuses personnes » conclut l’Avocat.


Le Vicariat de la Solidarité compte aujourd’hui plus de 85.000 documents concernant les violations des droits fondamentaux dans le pays entre 1973 et 1990.

mercredi 20 janvier 2016

MAURICIO MACRI : « L’ARGENTINE REVIENT SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE »


Premier chef d’État argentin qui ne soit ni péroniste ni radical, Mauricio Macri incarne pour beaucoup un recentrage de l’Amérique latine, quinze ans après le tournant populiste de gauche incarné par Hugo Chavez. 
Propos recueillis par Christine Legrand

Cela fait treize ans que l’Argentine n’était pas présente à Davos, comment interpréter votre venue à ce forum ? 

L’Argentine veut avoir de bonnes relations avec le monde entier. Je veux créer des emplois, je me suis engagé à parvenir à une pauvreté zéro en Argentine. Nous avons besoin d’investissements. L’Argentine revient sur la scène internationale, pour travailler sur des sujets comme la pauvreté, le changement climatique, la lutte contre le terrorisme, la corruption et le narcotrafic. Nous allons être un pays prévisible. Que ceux qui viennent investir sachent que leurs droits seront respectés, s’ils respectent les lois argentines. C’est le sens du vote des Argentins, qui veulent avoir de bonnes relations avec tout le monde.

Vous considérez-vous comme le chef de file d’un changement politique en Amérique latine ?

Je suis concentré sur les Argentins. Si ce que nous faisons ici aide toute la région, tant mieux. Je crois à la démocratie et au respect des libertés. Je ne veux pas me mêler des affaires internes d’autres pays. La seule situation avec laquelle je ne peux pas être ­d’accord est le non-respect des droits de l’homme, comme au Venezuela.

Qui est Mauricio Macri ?

C’est un homme qui cherche les meilleures solutions. Je crois au travail d’équipe, à ­l’action et à l’addition des forces. Je cherche à débarrasser les relations de l’idéologie. J’ai un engagement du XXIe siècle, pour vivre dans un monde moins pollué, moins violent, plus transparent, avec plus de travail, plus libre.

Quel est le leader auquel vous vous identifiez ?

Nelson Mandela, c’est celui qui m’a le plus inspiré au cours de ces dernières années.

Vous sentez-vous proche d’Angela Merkel, le centre droit européen ?

J’ai un profond respect pour la chancelière allemande et suis heureux d’avoir reçu le soutien de son parti. Mais je crois qu’au XXIe siècle on ne peut pas continuer à qualifier ainsi les gouvernants. C’est dépassé. Les gens n’ont pas voté pour moi à cause d’une décision idéologique, mais parce qu’ils ont pensé que nous pouvons créer de meilleures opportunités pour les Argentins. J’espère susciter des changements profonds dans l’éducation, la matrice énergétique, la sécurité. Les gouvernements qui n’ont pas de réponse aux demandes des citoyens s’affaiblissent.

Croyez-vous que la justice argentine soit suffisamment forte pour enquêter sur les nombreux scandales qui ont secoué le gouvernement Kirchner ?

Nous sommes opposés à toute impunité. Nous croyons que la justice a un chemin à parcourir, comme nous tous, gouvernement, Congrès, toutes les institutions en ­général. Nous voulons que les juges se sentent libres d’agir en toute indépendance. Voilà pourquoi nous avons déclassifié les informations concernant la mort du procureur Alberto Nisman [en janvier 2015]. S’il y a eu des interférences politiques dans l’enquête, il n’y en aura plus. Il y a des bons et des mauvais juges, comme partout. Je dois veiller à l’indépendance de la justice, faire en sorte que les prochaines élections à la Cour suprême soient transparentes et que soient élus les plus qualifiés et non des proches du pouvoir. Je veux démontrer que l’on peut gouverner d’une autre façon, avec transparence, avec une presse qui a accès à l’information.

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Il y a vingt-cinq ans, vous avez été enlevé par un commando policier. Aujourd’hui, on parle toujours d’une police corrompue. C’est une bombe à retardement ?

Non. La police est le fruit de la politique en Argentine. Elle a besoin d’investissements en matière de formation et d’équipements, qui n’ont pas été faits depuis trente ans. Je ne crois pas que la police explique les problèmes circonstanciels de l’Argentine. Je ne crois pas que la police soit plus corrompue que la moyenne de la société. La corruption s’est installée dans l’ensemble de la société. Il y a des policiers qui sont honnêtes, ce sont la majorité, et il y en a de malhonnêtes, comme dans tous les secteurs. Nous devons soutenir les premiers. Tous les gouverneurs des provinces sont d’accord sur ce point : il faut rendre son prestige à l’institution policière et améliorer sa qualité. Nous avons énormément de défis, mais je ne les vis pas comme une bombe.

Quel est votre bilan sur votre premier mois ?

Nous avons beaucoup avancé, en peu de temps. Nous n’avons pas encore terminé les nominations à des milliers de postes. Rappelons qu’il y a eu une transition très courte, entre l’élection et la prise de fonctions. Je m’étais engagé à nommer le meilleur gouvernement de ces dernières années, et nous avons réussi. La lutte contre le narcotrafic a commencé, mais les résultats se feront sentir dans plusieurs années, car le gouvernement sortant a eu un niveau d’inaction et d’incompétence qui a entraîné une avancée importante des narcotrafiquants. La collaboration internationale en matière de sécurité sera importante.

Comment expliquez-vous les milliers de licenciements dans l’administration ?

Nous croyons en l’importance de l’État, de la fonction publique, des concours d’admission, du mérite, d’un État capable de résoudre les problèmes et qui ne se présente pas comme un bastion du militantisme politique. Malheureusement, le gouvernement sortant a utilisé l’administration pour placer ses militants au lieu de nommer des gens qui étaient préparés. Nous voulons un État proche des gens, capable de résoudre les problèmes.

Craignez-vous la riposte des syndicats ?

Nous sommes convaincus de construire l’Argentine que nous voulons tous. Il n’y aura pas de pauvreté zéro, s’il n’y a pas un État qui fonctionne. L’État dont nous avons hérité est un État démantelé, incompétent. Il faut informatiser pour transformer un État du XXe siècle en un du XXIe siècle.

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Certains s’inquiètent que ces licenciements soient le prélude d’un réajustement…

Qu’ils soient tranquilles, nous allons récompenser ceux qui travaillent bien, comme nous l’avons fait quand nous gouvernions la ville de Buenos Aires. Il y a des licenciements, quand nous rencontrons des gens qui n’ont pas passé de concours ou n’ont pas les capacités nécessaires. Je préfère parler de défi, plutôt que de crise. Il y a un immense espoir, un grand enthousiasme qui explique les bons messages qui nous parviennent du monde entier. Beaucoup de gens pensent investir en Argentine, cherchent où investir et cela va générer des emplois. Et cela sans que les gens soient obligées de dépendre d’un ami politicien. Ce pays a la possibilité de créer des milliers d’emplois, avec dignité, avenir, enthousiasme et bonheur pour les plus démunis.

L’opposition vous accuse de gouverner par décrets…

Les décrets sont des outils constitutionnels, légaux. Nous venons tout juste de commencer et le Congrès est actuellement en vacances.

Vous n’avez n’a pas de majorité au Congrès. Cela explique que vous alliez à Davos avec l’opposant Sergio Massa ?

Nous avons invité Massa, car nous devons montrer au monde que cette normalisation de l’Argentine est soutenue par beaucoup. Massa est jeune, il a un avenir. Nous n’avons pas de majorité à la Chambre des députés et au Sénat, mais je ne l’avais pas non plus quand j’étais maire de Buenos Aires. J’ai confiance dans le dialogue pour parvenir à des accords permettant de faire les réformes nécessaires. Les gouverneurs avec lesquels nous avons parlé partagent notre agenda d’expansion des économies régionales, investissements en infrastructures, modernisation, changement climatique.
Milagro Salas, dirigeante sociale, est emprisonnée à Jujuy province argentine, située dans le nord-ouest du pays. Amnesty International, lance une action urgente, exigeant sa libération immédiate.

MILAGRO SALA PHOTO PHOTO FACEBOOK
Pour la première fois depuis longtemps, une dirigeante politique est emprisonnée, Milagro Salas, à Jujuy…

Cela montre qu’il y a des juges indépendants et courageux, qui ne m’ont pas ­consulté, ni le gouverneur de Jujuy, ni personne, et qui ont agi en fonction des nombreuses plaintes reçues, qui représentent des violations de la loi. L’explication politique est infantile. La presse avait dénoncé à plusieurs reprises les abus de pouvoir de Milagro Salas.

Qu’attendez-vous de la visite de François Hollande en Argentine, les 24 et 25 février ?

Je suis très heureux de cette visite, car l’Argentine a des liens historiques très importants avec la France. Nous allons réaffirmer ces liens culturels, économiques, scientifiques, alors que beaucoup d’entreprises françaises sont implantées dans notre pays.