mardi 31 mars 2015

CHILI. INONDATIONS : UNE CATASTROPHE PRÉVISIBLE ?

En moins d’une semaine, les précipitations dans la région ont atteint un niveau équivalent à plus d’une année de pluie, emportant les maisons des villages, et provoquant des coulées de boue qui ont occasionné, selon un bilan provisoire, la mort de 17 personnes et la disparition d’une vingtaine d’autres. A Antofagasta, les précipitations ont même égalé en une seule journée le niveau de quatre années.

Un mineur sauvé en 2010 d’un accident de mine à Copiapó, après avoir passé soixante-neuf jours sous terre, a vu cette fois sa maison disparaître sous les eaux. Plus de 5 500 sinistrés sont toujours accueillis dans des abris et dépendent des aides envoyées par le gouvernement. La région est en état d’urgence et craint des séismes.

Une anomalie climatique annoncée

Le désastre de ces derniers jours, explique un autre article de La Tercera, « provient d’un flux d’air froid en altitude dans la cordillère qui, en principe, ne touche pas cette région du nord du pays, et ce flux a transporté des courants venus de la zone équatoriale, chargés de vapeur d’eau ».

Le météorologue américain d’AccuWeather Jason Nicholls, un habitué de l’observation du climat en Amérique du Sud, indique à La Tercera que «l’anomalie climatique » qui a frappé le nord du Chili était annoncée dans tous les modèles de prévisions météorologiques. Le phénomène extrême qui a touché cette région réputée pour sa sécheresse pourrait être lié aux changements climatiques, même si les experts se refusent à établir un lien direct.

Se gardant d’évoquer un manque d’anticipation de l’événement par les services de météo du Chili, Jason Nicholls souligne qu’il espérait  que « les médias chiliens et les météorologues locaux auraient donné l’alerte ».

CHILI: LE DÉSERT D'ATACAMA NOYÉ SOUS LA BOUE


Dans le désert d’Atacama en proie à la sécheresse, les autorités s’étaient même dans un premier temps réjouies de ses pluies, rapporte notre correspondante à Santiago, Laurie Fachaux. Aujourd’hui le bilan est lourd: outre les victimes, 14 000 maisons -souvent en pisé- sont détruites, des routes et des ponts sont coupés et la nourriture et l'essence sont encore rationnées. Parmi les familles touchées par ces destructions, celle de Victor Zamora, un mineur devenu célèbre pour avoir échappé avec 33 de ses camarades au piège d'une mine de la région dans laquelle ils étaient resté bloqués deux mois.

PHOTO IVAN ALVARADO

Mais le pire reste peut-être à venir car justement les résidus toxiques des mines de cuivre contenus dans les coulées de boue, pourraient affecter la santé des habitants, et les nappes phréatiques. Concernant l’eau potable, l'Etat a annoncé qu’il faudrait des mois avant un retour à la normale.

Outre une fragilité naturelle due à sa sismicité, le Chili est l’un des pays les plus exposés au changement climatique si l’on en croit le risque de vulnérabilité calculé par un institut de recherche des Nations unies.

lundi 30 mars 2015

UN DIOCÈSE CHILIEN REJETTE SON ÉVÊQUE

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DES VICTIMES DE KARADIMA ET DE JUAN BARROS : « NOUS SOMMES HABITUÉS AUX GIFLES DE L'ÉGLISE » 
Mgr Barros est en effet accusé d’avoir, quand il était séminariste, fermé les yeux sur les agissements pédophiles du P. Fernando Karadima, curé d’une paroisse d’un quartier huppé de Santiago. Figure de l’Église chilienne, à l’origine de nombreuses vocations – dont celles de plusieurs évêques – le P. Karadima s’était révélé un redoutable prédateur sexuel. Dénoncé en 2004, il a été renvoyé de l’état clérical en 2011.
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 « Barros savait ce que Karadima m’a fait. Il était là, il l’a vu », accuse le journaliste Juan Carlos Cruz, une des victimes. Plusieurs responsables politiques se sont indignés de cette nomination qui gêne jusque dans l’épiscopat. « Les demandes des gens sont légitimes », a reconnu le porte-parole de la conférence épiscopale chilienne dont le président, le cardinal Ricardo Ezzati, a fait valoir « un engagement de longue date » pour ne pas assister à l’installation de Mgr Barros.

UNE NOMINATION APPUYÉE PAR LE CARDINAL CHILIEN ERRAZURIZ OSSA
Trouble aussi à Rome dans la Commission pontificale pour la protection des mineurs, établie par le pape pour prévenir la pédophilie et présidée par le cardinal américain Sean O’Malley. « Je suis inquiète, avoue la pédopsychiatre Catherine Bonnet, membre de la commission s’exprimant à titre personnel. Bien que les membres ne puissent se prononcer sur des cas individuels, je souhaiterais rencontrer le cardinal O’Malley et d’autres membres afin de voir comment transmettre nos préoccupations au pape. » L’ancienne victime d’abus en Irlande Mary Collins, de la même commission, a exprimé une incompréhension similaire. Peter Saunders, autre ex-victime, menace même de démissionner.


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 « Qui pouvait s’imaginer les agissements du P. Karadima ? », plaide une source proche du dossier à la Curie. La nomination de Mgr Barros, « évêque depuis 1995 » fait-on valoir, a été étudiée par la Congrégation pour les évêques mais surtout appuyée par le cardinal chilien Errazuriz Ossa, l’un des neuf cardinaux-conseilleurs du pape François. Mgr Fernando Chomali, archevêque de Concepcion, a aussi déclaré que le pape, qu’il a rencontré le 6 mars, avait disposé de tous les éléments du dossier. Si le pape confirme la nomination, la réaction du peuple l’affecte. « Un évêque peut toujours démissionner », relève toutefois le cardinal Ezzati.

INONDATIONS AU CHILI: PARMI LES SINISTRÉS, L'UN DES 33 MINEURS D'ATACAMA

S'a maison a été emportée par les eaux dans la nuit de lundi à mardi, comme la majorité des logements du petit village minier, situé près de la ville de Copiapo, à 800 kilomètres au nord de Santiago.

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VÍCTOR ZAMORA, LE MINEUR DES « 33 » QUI A TOUT PERDU AVEC LA TEMPÊTE
CAPTURE D'ÉCRAN TV CANAL 13
« Nous étions en train de dormir. Cela s'est passé vers 3 heures du matin. Nous avons seulement pu emporter ce que nous avions sur nous », a-t-il témoigné.

« Nous n'avons plus rien, mais entre voisins nous essayons de nous entraider », a ajouté ce mineur, qui, en octobre 2010, avait été le quatorzième à être sorti de la mine de San José, où il était coincé avec 32 collègues depuis 69 jours, à plus de 600 mètres de profondeur.

Un éboulement souterrain, le 5 août 2010, avait pris au piège 32 mineurs chiliens et un bolivien.

Ces derniers avaient passé les 17 premiers jours sans le moindre contact avec l'extérieur, dans la pénombre et en rationnant de maigres vivres, avant un contact établi le 22 août avec la surface. Une opération titanesque pour leur sauvetage avait alors été lancée, qui captiva le monde entier et coûta quelque 22 millions de dollars.

Victor Zamora, qui n'a pas retrouvé de travail fixe depuis la mésaventure de 2010, vit désormais d'une faible pension que lui verse le gouvernement.

Dix personnes sont mortes et dix-neuf ont disparu dans ces inondations qui ont frappé la région chilienne d'Atacama, qui compte le désert le plus aride de la planète, a déclaré samedi la présidente chilienne Michelle Bachelet, évoquant un spectacle de « désolation ».

dimanche 29 mars 2015

UN ÉVÊQUE CHILIEN QUI A COUVERT UN SCANDALE PÉDOPHILE NOMMÉ PAR LE PAPE



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Vêtus de noir, des centaines de catholiques ont perturbé, samedi 21 mars, l'installation à la tête de son diocèse de Mgr Juan Barros Madrid, âgé de 58 ans. Ils l'accusent d'avoir couvert les agissements d'un prêtre coupable d'abus sexuels sur des mineurs, dans les années 1980 et 1990.

Il a « fait tout le sale boulot »

Bien qu'il n'ait pas directement été accusé, au moins trois victimes affirment qu'il était présent lorsqu'ils ont été agressés par Fernando Karadima, l'un des prêtres les plus connus du Chili. L'une d'entre elles assure que le nouvel évêque d'Osorno avait « fait tout le sale boulot » et lui reproche d'avoir menacé des témoins. Mgr Juan Barros se défend et certifie ne rien avoir su de ces crimes.
En 2011, une enquête du Vatican a pourtant mené à la condamnation de Fernando Karadima, aujourd’hui âgé de 84 ans, à une vie cloîtrée dans « la pénitence et la prière ». Sur le plan de la justice civile, en revanche, les accusations criminelles contre lui ont été rejetées.

« Pas de place dans l'Église pour ceux qui commettent ces abus »

Quelque 51 députés chiliens ont écrit directement au pape François, lui demandant d'annuler la nomination. Une pétition de plus d'un millier de signatures a également été envoyée au Vatican. Mais pour le moment, silence radio à Rome. Pourtant, le pape François s'était engagé à ne tolérer aucune dérive pédophile. Il avait même apporté son soutien personnel à d'anciennes victimes en Espagne et à Naples.

Pour le réseau américain d'anciennes victimes SNAP, cette affaire démontre que «ce pape n'est pas très différent de ses prédécesseurs. Il sait dire les choses justes sur les prêtres prédateurs et leurs complices. Mais il refuse de faire les choses justes».

En juillet 2014, alors qu'il en recevait six d'entre elles, il avait dénoncé « la complicité inexplicable d'une partie du clergé à l'égard des prêtres et des évêques pédophiles ». Ajoutant : « Il n'y a pas de place dans l'Église pour ceux qui commettent ces abus et je m'engage à ne pas tolérer que du mal soit causé à un mineur par un individu, qu'il soit religieux ou autre ». Un vœu pieux.


samedi 28 mars 2015

PÉDOPHILIE: PRESSIONS SUR LE PAPE POUR RÉVOQUER LA NOMINATION D'UN ÉVÊQUE AU CHILI

Le pape François s'est engagé à ne tolérer aucune dérive pédophile au sein de l'Eglise, et a même apporté son soutien personnel à d'anciennes victimes à Grenade (Espagne) et à Naples. C'est la première fois que sa politique de nomination est ainsi mise en cause. Mais François a pu être mal conseillé, selon une de ces sources.

Interrogé, le Vatican s'est refusé à tout commentaire.

Mgr Juan Barros a pris ses fonctions samedi dernier à la tête du diocèse d'Osorno (sud du Chili). Quand il était simple prêtre, il avait été accusé par plusieurs personnes d'avoir protégé Fernando Karadima.

Karadima, un temps très influent au sein du clergé chilien, a été reconnu coupable en 2011 par le Vatican d'avoir commis des actes pédophiles, et contraint à se retirer pour une vie de pénitence. De son côté, l'évêque Juan Barros a démenti à plusieurs reprises avoir été au courant des accusations portées contre Karadima.

Mais plusieurs membres de la commission de protection des mineurs se sont déclarés perturbés par ce qui se passe au Chili, où la polémique est très vive autour de ce cas.

Interrogée par l'AFP, la pédopsychiatre française Catherine Bonnet, experte de la commission pontificale pour la protection des mineurs, s'est déclaré inquiète.

Bien que les membres de la commission ne puissent pas intervenir à propos de cas individuels, je souhaiterais rencontrer le cardinal Sean O'Malley (président américain de la commission) et d'autres membres afin de discuter de comment nous pourrions transmettre nos préoccupations au pape François, a-t-elle ajouté.

Un ou deux d'entre nous suggèrent d'aller à Rome pour parler avec le pape a affirmé un autre membre, Peter Saunders, fondateur de l'association britannique National Association for people abused in childhood à l'agence américaine National Catholic Reporter (NCR).

La commission, qui n'a pas prévu de se réunir avant mi-octobre, avait recommandé en février que les personnes ayant des positions de responsabilité dans l'Eglise répondent des actes pédophiles de leurs subordonnés.

Une congrégation religieuse, des députés et des organisations laïques chiliens ont fait récemment parvenir une lettre de protestation au Vatican, demandant de revenir sur la nomination du Mgr Barros.


(©AFP / 27 mars 2015 19h05)   

vendredi 27 mars 2015

TEMPÊTE MEURTRIÈRE AU CHILI

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La forte tempête accompagnée de pluies torrentielles qui s'est abattue sur la région depuis mardi soir a également fait 700 sinistrés. 2300 personnes ont dû être hébergées dans la région d'Atacama.
La compagnie minière publique chilienne Codelco, plus importante société productrice de cuivre au monde, a par ailleurs vu ses activités affectées.

La présidente Michelle Bachelet s'est rendue sur place.

JACQUES DAMIANI : UN GRAND AMI DU CHILI S’EN VA

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JACQUES DAMIANI LORS D’UN HOMMAGE À UN CAMARADE DÉCÉDÉ.
PHOTO ARCHIVE PERSONNEL
 
La foule devrait être nombreuse pour se souvenir de ce résistant, militant communiste de longue date, qui avait été déporté à Dachau, Allach et Hersbrück.

Entré en résistance à l’âge de 15 ans, fin 1940, il aura vécu pendant la guerre des séjours dans différentes prisons du pays, avant d’être déporté dans le train de la mort en juillet 1944. « Toute sa vie il a fait des cauchemars de ce qu’il a vécu dans les camps, raconte son fils Loïc Damiani-Aboulkheir, adjoint au maire PCF de Fontenay à la ville numérique, au patrimoine historique et au cimetière. Il s’en est sorti grâce au militantisme. Il avait rencontré des communistes en prison pendant la guerre et n’a cessé de militer depuis.»

Jacques Damiani, arrivé à Fontenay en 1963, avait fondé l’union locale de la CGT de la ville en 68. Il avait longtemps secondé Louis Bayeurte, l’ancien maire de la ville, dont il était devenu le secrétaire politique. Les hommages affluent même d’Amérique du sud puisque l’ancien déporté avait parrainé des réfugiés politiques à leur arrivée à la Mission de France à Fontenay. 

jeudi 26 mars 2015

ÉTAT D’EXCEPTION DANS LE NORD DU CHILI EN RAISON DE PLUIES TORRENTIELLES

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La compagnie minière publique chilienne Codelco, plus importante société productrice de cuivre au monde, a par ailleurs dû interrompre provisoirement ses activités d’extraction dans la zone, selon un communiqué.

M. Peñailillo a appelé "tous les habitants se trouvant dans des zones à risques dans la région d’Atacama à évacuer les lieux et à se mettre à l’abri".

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Une forte tempête accompagnée de pluies torrentielles s’est abattue sur la région depuis mardi soir provoquant des coupures d’électricité et l’interruption des services de communications, et faisant 600 sinistrés, selon un rapport officiel. Plusieurs routes sont coupées.


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Selon les autorités, quelque 38 500 foyers ont été privés d’électricité et environ 48 500 foyers sont sans eau potable.

Les pluies, inhabituelles dans cette région aride du nord du Chili, ont augmenté le débit de plusieurs rivières, inondant les rues principales de la ville de Copiapo, capitale de la province,à 800 km au nord de Santiago, et plusieurs localités de l’intérieur. Les écoles ont été provisoirement fermées à Copiapo et dans la ville voisine d’Antofagasta.

Le ministre de l’Intérieur a annoncé qu’il se rendra sur les lieux pour évaluer le sinistre.

Auparavant, les autorités avaient émis une "alerte sanitaire" pour les communes de Tierra Amarilla, Diego de Almagro et Alto del Carmen, les plus touchées par les inondations.

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Les aéroports de Calama et Antofagasta, qui connaissent un trafic élevé en raison de l’activité minière dans la région, ont enregistré d’importants retards des vols.

La présidente Michelle Bachelet a exprimé sa "solidarité avec les victimes et toutes les personnes affectées" par la tempête et a assuré que des secours seront envoyés dans la région.

Pendant ce temps, le sud du pays, frappé par la sécheresse, doit faire face à des incendies exceptionnels.

mercredi 25 mars 2015

LE SUD DU CHILI RAVAGÉ PAR DES FEUX DE FORÊT

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CINQ RÉGIONS ADMINISTRATIVES DU SUD DU PAYS, DONT L'ARAUCANIE, SONT TOUCHÉES CES DERNIERS JOURS PAR DES FEUX DE FORÊT, QUI ONT AFFECTÉ PLUS DE 20 000 HECTARES AU TOTAL. PHOTO AFP

Cinq régions administratives du sud du pays, dont l'Araucanie, sont touchées ces derniers jours par des feux de forêt, qui ont affecté plus de 20 000 ha au total, selon l'ONEMI.

En Araucanie, l'incendie a éclaté il y a plus d'une semaine, sans pouvoir être circonscrit et les pronostics restent pessimistes pour les prochaines heures.

«Notre principale préoccupation est qu'il ne s'approche pas davantage du Parc national Conguillio, car il pourrait se déplacer vers certaines zones habitées», a indiqué le directeur national de l'Agence nationale des forêts (CONAF), Aaron Cavieres.
«Les fortes températures dans la région et la présence de vents forts, qui dépasseraient 50 km/h, rendent le travail de confinement très difficile» dans les prochaines heures, a ajouté Cavieres.

Quinze brigades forestières, appuyées par trois avions et quatre hélicoptères, sont présents dans la zone des incendies située à environ 700 km au sud de Santiago. Une équipe de spécialistes argentins doit se joindre mardi aux opérations.

Les brigades utilisent notamment un «retardateur chimique» qui «inhibe la combustion de matière organique et permet aux pompiers d'établir des lignes coupe-feu», a expliqué la Conaf.

Jusqu'à présent, la superficie affectée touche 4500 hectares, dont 200 dans le parc national Conguillio, où les flammes ont consumé des espèces comme les araucarias -arbres considérés sacrés par les communautés autochtones Mapuche- ainsi que des cyprès et d'autres espèces.

Ces incendies sont «très graves, car ce sont des lieux de grande importance, non seulement pour notre patrimoine, nos paysages, mais aussi parce qu'ils sont essentiels à l'écosystème de la région», a indiqué à l'AFP Alfredo Seguel, responsable d'une association qui rassemble des organisations civiles et environnementales pour la défense de ces territoires.
L'araucaria appelé parfois «désespoir des singes», à feuilles pointues et rigides, est une espèce d'arbre à croissance lente qui peut dépasser l'âge de 1000 ans et d'une hauteur pouvant atteindre 50 mètres.

Les incendies de forêt dans le sud du Chili ont éclaté alors qu'une sécheresse prolongée affecte cette région du pays, avec des températures particulièrement élevées en cette fin d'été austral.

Les incendies sont fréquents au Chili, pays aux vastes étendues escarpées et inhabitées.

Fin 2011, 14 000 ha des 230 000 du célèbre parc naturel de Torres del Paine (extrême sud) avaient brûlé dans un incendie probablement déclenché accidentellement par un jeune touriste israélien ayant mis le feu à du papier hygiénique.

dimanche 22 mars 2015

CHILI: UN ÉVÊQUE NOMMÉ DANS LE DÉSACCORD POPULAIRE

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JUAN BARROS ASSUME COMME ÉVÊQUE 
D'OSORNO AU MILIEU DES PROTESTATIONS

La police a dû escorter M. Barros à l’extérieur de l’église après son ordination, à laquelle seulement 15 des 35 évêques du pays et environ 20 des 35 prêtres du diocèse ont assisté.

Bien qu’il n’ait pas lui-même été accusé, au moins trois victimes d’abus sexuels affirment qu’il était présent lorsqu’ils ont été agressés par le révérend Fernando Kardima dans les années 1980 et 1990.

Cette nomination a été suivie de près par des victimes, des groupes de défense et des députés, qui la considèrent comme un test pour le pape François, qui a promis d’agir sur les représentants du clergé qui commettent des abus sexuels.

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Une victime présente samedi, un journaliste de 51 ans, a affirmé qu’il tenait le pape responsable.

M. Barros a longtemps refusé de commenter publiquement les allégations qui pesaient contre lui. Il a toutefois envoyé une lettre aux prêtres du diocèse, lundi, disant qu’il ne savait pas que Karadima abusait de jeunes garçons au moment des crimes.

Le pape a confirmé sa décision de nommer M. Barros évêque récemment. Plus de 1300 fidèles d’Osorno, quelque 30 prêtres du diocèse et 51 des 120 membres du Congrès chilien ont écrit au pape François pour lui demander de résilier sa nomination.

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En 2011, une enquête du Vatican a mené à la condamnation de Karadima, l’un des prêtres les plus connus du Chili, à une vie cloîtrée dans «la pénitence et la prière». Il est maintenant âgé de 84 ans.

Les accusations criminelles contre lui ont été rejetées en raison du délai de prescription expiré.

CHILI: PLUS DE 11 000 HA RAVAGÉS PAR DES FEUX DE FORÊT

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Le Bureau national des urgences (ONEMI) a rapporté samedi que 25 foyers étaient encore actifs et «avaient affecté 11 428,2 hectares de végétation» dans le sud du Chili.

Les conditions d'accès extrêmement difficiles, avec des dénivelés importants et des sentiers couverts de végétation, compliquent la tâche des secouristes, appuyés par des hélicoptères et des engins lourds, pour combattre des feux qui font rage depuis plusieurs jours.

Vents forts, humidité basse, dans une région touchée par une violente sécheresse, alimentent également les flammes, qui menacent des espèces natives et la faune sauvage.

«Nous sommes face à une catastrophe écologique de grande envergure», a commenté pour l'AFP depuis Mexico Luis Mariano Rendon, responsable de l'ONG locale Accion Ecologica.

«Nous avons perdu des espèces comme les araucarias, des arbres qui mettent des centaines d'années à atteindre leur maturité [...] il s'agit d'une perte pratiquement irréparable», a-t-il ajouté.

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L'été austral est synonyme de feux de forêt au Chili.

M. Rendon a qualifié de «honte qu'un pays comme le Chili, membre de l'OCDE [Organisation pour la coopération et le développement économique] se trouve absolument sans défense face aux incendies».

«Nous avons beaucoup d'avions de combat F-16, mais nous n'avons pas d'avions-citernes pour combattre le feu», a-t-il déploré.

La semaine dernière, un autre feu de forêt avait rasé 600 hectares à proximité du port de Valparaiso (120 km à l'ouest de Santiago).

Fin 2011, 14 000 ha des 230 000 que compte le célèbre parc naturel de Torres del Paine (extrême sud) avaient brûlé dans un incendie probablement déclenché accidentellement par un jeune touriste israélien ayant mis le feu à du papier hygiénique.

samedi 21 mars 2015

ALLEMAGNE : LA UNE CHOC DU « SPIEGEL »

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PHOTOMONTAGE MONTRANT ANGELA MERKEL 
ENTOURÉE DE NAZIS DEVANT 
L'ACROPOLE À ATHÈNES.  

Merkel entourée de nazis devant l'Acropole, la une choc du « Der Spiegel » contre les préjugés sur l'Allemagne
Entre la Grèce et l'Allemagne, c'est un vrai sujet de discorde. Les réparations de guerre exigées par Athènes depuis l'arrivée de la gauche radicale au pouvoir cristallisent les tensions entre les deux pays. Si le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères a proposé pour la première fois de trouver un compromis jeudi, Berlin a jusqu'ici exclu d'indemniser la Grèce pour l'occupation du pays par les nazis entre 1941 et 1944.

Le montant des réparations éventuelles réclamées par le gouvernement d'Alexis Tsipras pourrait atteindre 162 milliards d'euros, environ la moitié de la gigantesque dette du pays, selon des chiffres circulant à Athènes. Le prêt forcé datant de l'occupation nazie de la Grèce est quant à lui évalué à 11 milliards d'euros.

Dans son édition du samedi 21 mars, l'hebdomadaire allemand Der Spiegel s'intéresse à cette question avec une couverture illustrée d'un photomontage montrant Angela Merkel entourée de nazis devant l'Acropole à Athènes. Cette Une fait beaucoup réagir outre-Rhin, certains lecteurs annonçant même leur intention de se désabonner , notent nos confrères du HuffPost allemand:

« L'Übermacht allemand », peut-on lire en gros titre du magazine, selon qui c'est ainsi que « les Européens voient les Allemands ». Dans un dossier intitulé « le quatrième Reich », Der Spiegel s'intéresse aux critiques formulées contre l'Allemagne, notamment dans les pays touchés par l'austérité comme la Grèce. « Dans certains pays partenaires fleurissent les comparaisons avec les nazis. L'Allemagne est à nouveau vue comme l'Übermacht », une « puissance supérieure », écrit le magazine. Ce qui est assez éloigné de la réalité à ses yeux.

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Des relations Athènes-Berlin très compliquées

La Grèce veut s'affranchir des mesures d'austérité qui accompagnent l'aide financière de ses partenaires de la zone euro, alors que ces derniers, Allemagne en tête, sont réticents à relâcher la pression sur le pays. Le gouvernement d'Alexis Tsipras a accru l'antagonisme avec Berlin en ravivant le sujet de ces réparations tandis que plusieurs dirigeants grecs ont pris à partie les responsables politiques allemands, et notamment le ministre des Finances Wolfgang Schäuble, accusé de mener la ligne dure contre la Grèce parmi les pays de la zone euro.

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CAPTURE D'ÉCRAN VRAI FAUX DOIGT
 D'HONNEUR DE YANIS VAROUFAKIS

Alexis Tsipras, qui se rendra pour la première fois à Berlin lundi 23 mars, a estimé début février que son gouvernement avait « une obligation historique » et « morale » à réclamer une compensation pour les destructions de la Seconde guerre mondiale. « Tous ces sujets ont été définitivement réglés juridiquement avec le traité « 2 plus 4 » signé en 1990 entre les deux Allemagne et les Alliés, qui renonçaient alors à leurs droits sur les vaincus de 1945, traité qui fut approuvé par la Grèce, lui avait répliqué le 9 février le ministre allemand de l'Economie Sigmar Gabriel.

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CAPTURE D'ÉCRAN VRAI FAUX DOIGT 
D'HONNEUR DE YANIS VAROUFAKIS
L'interview de Yanis Varoufakis à ARD dimanche 15 mars a encore aggravé les relations entre les deux pays: le ministre des Finances grec, apparemment pris de court, a qualifié de « trucage » une vidéo le montrant en 2013, quand il était encore économiste, faire un doigt d'honneur en évoquant l'Allemagne lors d'une conférence. Il a affirmé que le geste avait été « ajouté », déclenchant une enquête de la chaîne qui a infirmé sa version.


jeudi 19 mars 2015

SÉISME DE MAGNITUDE 6,3 DANS LE SUD DU CHILI

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« SHAKEMAP » CARTE DE LA SECOUSSE 

Le Bureau national des urgences (Onemi) a précisé qu'aucun dégât ni victime n'avait été signalé à la suite de ce séisme, en raison duquel certains quartiers des hauteurs de la ville ont été évacués.

Le Chili est situé sur ce que les géologues appellent la ceinture de feu du Pacifique, où l'activité sismique est particulièrement intense.

En février 2010, un séisme de magnitude 8,8, suivi d'un tsunami, avait ravagé des villages entiers du littoral du centre-sud du Chili, faisant 523 morts et 24 disparus, et causant pour 30 milliards de dollars de dégâts.

mardi 17 mars 2015

BRÉSIL : DILMA ROUSSEFF FACE AUX
« VELLÉITÉS PUTSCHISTES »

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Près d’un million et demi de personnes ont ainsi défilé pour réclamer la tête de la présidente, Dilma Rousseff. Les slogans de l’opposition de droite dépassent désormais le simple cadre d’une réforme politique ou d’une demande de justice. Bien loin des rassemblements prétendument « apolitiques » annoncés. 

Alors que le Brésil célébrait dimanche le trentième anniversaire du retour à la démocratie, de nombreux manifestants à Rio de Janeiro en appelaient à… l’armée. « Je ne demande pas un coup d’État, mais une intervention constitutionnelle pour appeler à de nouvelles élections propres, sans urnes électroniques, sans manipulation du Parti des travailleurs. Qu’ils s’en aillent tous à Cuba », expliquait une productrice de télévision à l’AFP. 

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JOSÉ REINALDO CARVALHO
Selon José Carvalho, un dirigeant du Parti communiste du Brésil (PCdoB), la journée de mobilisation marque une nouvelle étape pour les « forces réactionnaires » décidées à « s’emparer du pouvoir » en dépit de leur échec à l’élection présidentielle du 26 octobre 2014. Sans mettre en cause le droit à manifester, Dilma Rousseff a tout de même mis en garde contre « la rupture démocratique » à laquelle pourraient conduire ces manifestations. 

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« TOUS CONTRE LE BRÉSIL » 
Dans la rue, la gauche politique et les syndicats ont rassemblé 175 000 personnes, vendredi, contre les « velléités putschistes » d’une opposition particulièrement déterminée. « Le chemin commence seulement à être tracé et nous n’allons pas nous disperser », a assuré Aécio Neves, néoconservateur du Parti social-démocrate du Brésil et candidat malheureux au second tour de l’élection présidentielle. 

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DESSIN DE JEAN GALVAO DANS LA FOLHA DE SÃO PAULO,
PARU LE LUNDI 16 MARS 2015.
Ancien gouverneur de l’État de Minas Gerais, ce dernier est fervent partisan d’une rupture avec la diplomatie Sud-Sud promue sous la présidence d’Ignacio Lula da Silva. Son leitmotiv : un rapprochement avec Washington. 

Durant la dernière campagne, il a également plaidé en faveur d’une autonomie de la Banque centrale et pour un retour aux thérapies de choc des années noires du libéralisme. Il y a sans conteste urgence pour Dilma Rousseff à désamorcer cette crise qui menace les fondements mêmes de sa politique de progrès social. 

Toujours selon José Carvalho, les forces progressistes et démocratiques font face à « un signal d’alarme qui doit les amener à revoir leur stratégie politique et leurs méthodes d’action ». Comme partout en Amérique latine.