samedi 31 octobre 2009

Le Chili créé une Journée du souvenir de "l'exécuté politique"

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La présidente Michelle Bachelet a signé, en présence de familles des victimes, le décret créant la «Journée nationale de l'exécuté politique» le vendredi 30 octobre 2009. Photo Marcelo Agost
La présidente socialiste Michelle Bachelet a signé, en présence de familles des victimes, le décret créant la Journée de l'executé, qui vient s'ajouter à une «Journée du détenu et disparu» célébrée le 30 août qu'elle avait instaurée il y a deux ans. Ce nouveau jour d'hommage doit aider à «préserver la mémoire de ce qui arriva à notre société, pour que les nouvelles générations assimilent les leçons de l'histoire et prennent l'engagement moral d'empêcher que les mêmes erreurs, les mêmes horreurs se produisent de nouveau», a déclaré Mme Bachelet.

La dictature du général Pinochet laissa plus de 3.000 morts ou disparus. Le père de la présidente, Alberto Bachelet, un général proche du président renversé Salvador Allende, fut torturé et mourut en prison. Mme Bachelet elle-même et sa mère furent détenues et torturées par la police secrète, avant de prendre le chemin de l'exil. Le mandat de la présidente chilienne arrive à échéance le 11 mars prochain.

Son gouvernement est le quatrième consécutif de centre gauche depuis la fin de la dictature. A l'élection présidentielle de décembre, la droite chilienne a toutes les chances de revenir pour la première frois au pouvoir par les urnes depuis 51 ans, selon les sondages.

Coopération navale France-Chili

Cette annonce a été faite ce jeudi à Santiago du Chili par le ministre chilien de la défense, Francisco Vidal, et son homologue français, Hervé Morin, après avoir rencontré la présidente chilienne Michelle Bachelet, au Palais de La Moneda.

Les 2 ministres visiteront vendredi les installations du chantier naval public Astilleros y Maestranzas de la Armada (ASMAR) à Talcahuano (530 km au sud de Santiago).

ASMAR, ainsi que son équivalent français DCNS, serait impliquée dans cet accord.

"Nous sommes intéressés par le remplacement de nos navires de débarquement, eux sont intéressés par le remplacement de patrouilleurs de haute-mer, et ASMAR les construit", a expliqué le ministre chilien.

"Nous voulons faire entre le Chili et la France ce que la France a fait avec le Brésil", a déclaré le ministre chilien.

Vidal a précisé que cette coopération industriel "est indépendante" des achats que le Chili et la France ont déjà signé.

L'analyse de la rédaction :

Le Chili dispose actuellement de 4 navires amphibies, dont 2 BATRAL de conception française. Ils ont été construits entre 1970 et 1988. Le plus ancien, l’ex-USS San Bernardino, est un LST (navire de débarquement de chars) de 8.700 t.

Référence :

ADN (Espagne)

Les Allemands "regrettent" la RDA ?

"Cinquante pour cent des Allemands de l'Est disent que leur vie est pire sous le capitalisme, qu'ils avaient une bonne vie en RDA. Ils peuvent dire ce qu'ils veulent, mais les gens pensent de plus en plus à ce qu'ils avaient en République démocratique allemande", a expliqué Margot Honecker, qui vit au Chili depuis 1992.

vendredi 30 octobre 2009

Ventes d’armes : Chili con armée

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Michelle Bachelet et Hervé Morin au Palais de La Moneda à Santiago du Chili. Photo José Manuel de la Maza

Les marchands de canons tricolores se sont découvert un nouvel Eldorado, en Amérique latine. Et c’est pour consolider les positions des industriels de l’armement français dans la région que le ministre de la Défense a entamé, hier, un voyage qui doit le mener jusqu’à mardi prochain du Chili en Argentine et jusqu’au Brésil. « Clairement, Hervé Morin se rend dans ces pays pour y effectuer du lobbying », nous confie un interlocuteur au ministère de la Défense. « Il n’a jamais caché que faire le VRP faisait partie de son job. » Style direct et méthode sans complexes, à la Sarkozy.
Depuis quelques années, la France a amorcé un rééquilibrage géographique de ses exportations d’armes. Certes, les pays européens, comme ceux du Proche et du Moyen-Orient, constituent toujours le socle des clients traditionnels. Mais les industriels remplissent désormais également leurs carnets de commandes en Asie (où le ministre effectuera probablement une tournée en décembre) et, donc, en Amérique du Sud. L’an dernier, les pays du sous-continent américain ont signé pour plus de 1,6 milliard d’euros de commandes fermes.


Hier, Hervé Morin est arrivé au Chili pour sa première étape. Au programme, rencontre avec son homologue, avec le ministre des Affaires étrangères et avec la présidente Michelle Bachelet. Santiago a, notamment, déjà jeté son dévolu sur des sous-marins nucléaires d’attaque de la classe Scorpène et un satellite militaire conçu par la firme EADS-Astrium. Montant pour 2008 : 61 millions d’euros. Cocorico ! Le coq, en revanche, risque fort d’avoir une extinction de voix lorsqu’il s’agira de justifier le conséquent retard de livraison du gros-porteur européen (made in EADS) A400M. Cet avion de transport, dont les premiers exemplaires devaient voler en début d’année, ne verra les cieux, au plus tôt, qu’en 2013. Le Chili est le premier pays non européen à souhaiter s’en porter acquéreur. Patience et longueur de temps, plaidera sans doute le ministre français.


Des promesses en RafaleSuite de la tournée en Argentine avec tapis rouge et, de nouveau, audience avec la présidente du pays, Cristina Fernandez. L’an dernier, Paris a vendu pour 6 petits millions d’armement à Buenos Aires. Une paille au regard de 122 millions de contrats signés avec le Brésil, entre sous-marins et hélicoptères. Et la France place de grands espoirs en Brasilia, dernière étape du voyage d’Hervé Morin. Le ministre doit y évoquer les « programmes en cours d’élaboration » et visiter une base de construction navale. Mais le contrat le plus important, encore putatif, pour lequel Nicolas Sarkozy a personnellement mouillé la chemise, est celui du Rafale. Fleuron technologique de Dassault Aviation, un quart de siècle d’existence et… pas un seul exemplaire exporté. S’il se décidait à l’acquérir, le Brésil sauverait à la fois l’avion de combat, l’honneur de l’appareil et l’industriel constructeur. Un dossier au moins aussi politique que militaire. L’enjeu est d’ailleurs d’une telle importance qu’il tourne à l’obsession dans les couloirs du ministère. Mi-novembre, Hervé Morin sera encore mobilisé pour faire l’article auprès des riches clients moyen-orientaux du Dubaï Air Show. Mais gare ! Dans le désert, la France a toujours eu plus de chance avec ses Mirage.

mercredi 28 octobre 2009

Une organisation mapuche déclare la guerre à la République du Chili

Héctor Llaitul un de leader de la Coordinadora Arauco Malleco (CAM) . Photo Victor Salazar, 22/07/2009
La CAM revendique des attaques contre des camions et déclare la guerre à la République du Chili

Nous communiquons à l’opinion publique nationale et internationale ce qui suit :

Par le fait qu’il n’y a eu aucun signe de la part du gouvernement pour mettre fin aux forces de répression dans nos communautés, nous avons, comme Coordinadora Mapuche Arauco Malleco, pris une décision dans laquelle nous exprimons publiquement notre renonciation à la nationalité chilienne, et déclarons territoire de la nation autonome mapuche celui situé au sud du Rio Bio Bio à partir de la reconnaissance explicite que l’État fait de son existence dans le Traité de Tapihue de 1825, Art 19.

Par conséquent, nous déclarons terminé tout dialogue avec la République du Chili et lui déclarons la guerre, à partir d’aujourd’hui, 20 octobre 2009. Et nous appelons toutes les communautés à suivre le même chemin pour parvenir à l’élimination complète de tous ces objectifs qui opèrent dans notre nation Mapuche

Pour cela même nous avons donné liberté d’action aux organes de la résistance mapuche pour agir contre les intérêts capitalistes en territoire mapuche. Par conséquent, nous assumons pleinement l’action récente menée à bien par nos Weichafes Pehuenches, Nagche, Lafkenches, pichunches et huilliches des communautés Mapuche en conflit de la CAM.

Nous communiquons à notre peuple et l’opinion publique ce qui suit :

Mardi 20 octobre 2009, nos Weichafes ont réalisé des actions contre deux camions forestiers de l’entreprise El Bosque, qui circulaient sur la route entre Collipulli avec la ville d’Angol, précisément en haut de Cancura dans la région de La Araucania. Ils fournissent des services aux entreprises forestières et en conséquence deux de ces engins ont été détruits.

Ces actions sont destinées exclusivement à dénoncer toutes les dernières actions violentes contre notre nation mapuche, et en même temps à soutenir le processus de récupération des terres de nos communautés en conflit.

C’est aussi la façon par laquelle nos Organes de la Résistance du Territoire Mapuche-Pehuenche, Nagche, Lafkenches, pichunches et Huilliche expriment leur rejet des condamnations subies par nos frères détenus dans différentes prisons de l’État chilien et la façon de communiquer que tant que continueront d’exister des prison politiques et des condamnations, ces actions se poursuivront par nos Weichafes, soutenues par toutes les communautés Mapuche de la nation mapuche.

Enfin, nous réaffirmons notre conviction de continuer sur le chemin de nos ancêtres qui avec force se sont donnés à la cause de la justice et de la dignité de notre beau et héroïque Peuple Mapuche. La Coordinadora est plus forte que jamais dans sa lutte pour le Territoire et l’Autonomie.

Tant qu’existera la pauvreté et la misère en raison du manque de terres par les politiques de l’Etat qui légitiment la dépossession territoriale, la CAM continuera d’exister.

Avec la force de nos Futa Kech Kuifi et Weftun (renaissance des nouveaux guerriers), qui germent et se multiplient à travers le Wallmapu pour une cause qui chaque jour devient une cause plus sacrée.

Marichiweu !

Organes Territoriaux de la Résistance - ORT-CAM.

Territoire et Autonomie pour la nation Mapuche !

¡WEUWAIÑ PU PEÑI, PU LAMNIEN !

De son côté, l’Alliance Territoriale Mapuche, qui depuis plusieurs mois a lancé une vague de récupération de terres, appelle à une manifestation le vendredi 23 octobre dans la ville de Temuko contre la répression dont souffrent les communautés en confit : enfants blessés par les carabiniers, villageois arrêtés et incarcérés, perquisitions et fouille de maisons, l’application des lois anti-terroristes contre les populations en lutte pour leur territoire.

lundi 26 octobre 2009

LA SŒUR DE FIDEL CASTRO CONFESSE AVOIR TRAVAILLÉ AVEC LA CIA À CUBA

Juanita Castro, 76 ans, n'a parlé à aucun de ses frères depuis plus de quarante ans. Elle a fait cette révélation à la chaîne de télévision Univision-Noticias 23 la veille de la publication de ses Mémoires.

Son livre, édité en espagnol sous le titre "Fidel et Raul, mes frères, l'histoire secrète", a été rédigé avec le concours de la journaliste mexicaine Maria Antonieta Collins. Il doit paraître ce lundi 26 octobre. Juanita Castro, qui avait initialement soutenu la révolution castriste de 1959 contre le dictateur cubain Fulgencio Batista, explique avoir perdu toute illusion devant les exécutions d'opposants ordonnées par son frère aîné et le glissement de l'île vers le communisme. Elle affirme alors avoir aidé et protégé, de chez elle à La Havane, des personnes persécutées par le gouvernement de Fidel Castro.

Juanita Castro, qui a dirigé une pharmacie à Miami pendant plus de trente ans avant de prendre sa retraite fin 2006, s'est entretenue pour la dernière fois avec son frère Fidel chez elle à La Havane en 1963, lors du décès de leur mère
Lina Ruz Gonzalez. Elle a dit avoir vu pour la dernière fois Raul en 1964, quelques jours avant de quitter Cuba pour vivre en exil. Fidel Castro, 83 ans, a cédé la présidence l'an dernier à son frère Raul, 78 ans, après avoir mis en place un système communiste à parti unique et gouverné l'île près d'un demi-siècle.

dimanche 25 octobre 2009

Chili: l'île de Pâques vote pour contrôler son immigration

Quelque 1.300 électeurs ont approuvé, à plus de 96% selon les médias chiliens, le principe d'une réforme constitutionnelle, initiative du gouvernement chilien pour répondre aux inquiétudes des îliens pour l'impact sur leurs écosystème et culture d'un tourisme et d'une immigration croissants.

En août, les Pascuans, d'origine majoritairement polynésienne, ont "fermé" l'île pendant 24 heures, bloquant l'unique aéroport, pour réclamer des limites à la durée de séjour des touristes et à l'immigration de Chiliens du continent.

Ils s'inquiètent des flux vers leur bout de paradis perdu de près de 5.000 habitants à 3.500 km des côtes chiliennes. Chaque année 50.000 touristes viennent visiter ses plages, ses paysages volcaniques et ses célèbres Moai, statues géantes de pierre.

Le vote, a expliqué le vice-ministre de l'Intérieur Patricio Rosende, présent sur l'île samedi, doit à terme aider à "réguler la croissance de la population de l'île. C'est un territoire très fragile qui ne supporte pas une quantité indéterminée de peuplement permanent".

Le gouvernement avait lancé en septembre un système de cartes migratoires, vérifiant le motif, la durée et le lieu de séjour des visiteurs, premier pas vers un contrôle des flux. La Cour suprême début octobre l'a jugé "illégal et arbitraire", au nom de la liberté d'aller et venir dans le pays.

Le vote de samedi doit lancer un processus de révision de l'article de la Constitution qui reconnait déjà à l'île de Pâques un statut particulier.

samedi 24 octobre 2009

Inovfruit primée par la filiè bio

Intitulé « Castanea silvae », du nom latin de la châtaigne, son projet vise à réhabiliter les châtaigniers ancestraux en vue de fournir à l'entreprise, qui souhaite intensifier son activité et se spécialiser dans la filière bio, des fruits de qualité : des châtaignes de petite taille, mais d'une qualité gustative incomparable. Le projet des gérants, Jérôme Bousquet et Hervé Jean, intègre l'aide technique aux producteurs, la mise au point d'un traitement de désinsectisation sans aucun produit chimique et le lancement d'un nouveau produit, la châtaigne grillée.

Secret de fabrication

Malgré une activité saisonnière, Inovfruit parvient à fonctionner six mois par an, traitant même en juillet-août les châtaignes de l'hémisphère sud, acheminées par bateau du Chili, un produit qui ne bénéficie toutefois pas du label bio, précise Romain San Pedro, chargé de communication. Une quarantaine de personnes assurent le tri, le pelage à froid, la cuisson et le conditionnement. Le processus, mis au point par Inovfruit, est gardé secret et ce savoir-faire sera exporté prochainement au Chili. Ilpermet de proposer des châtaignes gardant toutes leurs vitamines et leurs protéines. Le succès de ce produit va croissant, tant sur le territoire national qu'en Allemagne, où la majorité de la production est exportée.

Le soutien aux producteurs est une nécessité pour Inovfruit qui doit faire face à un approvisionnement insuffisant en châtaignes bio. Le projet Castanea silvae devrait permettre la réhabilitation de 10 000 arbres dans la région, pour une production annuelle de 500 tonnes. Si besoin est, l'association de producteurs propose son intervention pour le ramassage.

Castanea silvae est l'un des trois projets retenus à l'échelon national. Élisabeth Mercier, directrice de l'Agence nationale bio, émanation du ministère de l'Agriculture, est venue mercredi à Mussidan rencontrer les responsables d'Inovfruit et redire que l'attribution de cette aide ne doit rien au hasard.

Auteur : Bruno Boucharel

vendredi 23 octobre 2009

Une hausse du pétrole pourrait compliquer la reprise, dit l'AIE

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Nobuo Tanaka Photo IEA
"Si le mouvement est trop rapide, un bond des cours pourrait avoir un impact très négatif sur la reprise économique mondiale", a dit Nobuo Tanaka, à Reuters à Quintero, au Chili.

A la question de savoir si le niveau actuel du baril reflétait le début d'un tel mouvement, il a répondu: "C'est difficile à dire. S'il reflète une reprise économique vigoureuse, il n'est pas nécessairement préoccupant mais si ce n'est pas le cas, cela pourrait être très négatif."

"Nous prévoyons toujours de confortables capacités excédentaires pour l'année prochaine et pour 2011 mais après, si la croissance de la demande est soutenue, les capacités excédentaires vont diminuer en 2013, 2014 et 2015, donc le marché pourrait redevenir tendu", a-t-il poursuivi. (Alonso Soto, version française Marc Angrand)

jeudi 22 octobre 2009

Chili: La droite en tête des sondages

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Piñera à Cuba en avril 1995
Le candidat conservateur est crédité dans cette enquête de l'institut Ipsos de 37% des intentions de vote contre 27% à Eduardo Frei, ancien président démocrate-chrétien. Un troisième candidat, Marco Enriquez-Ominami, homme de gauche qui se présente comme indépendant, est crédité de 18%.

mercredi 21 octobre 2009

García Márquez mis sur écoute

"Des documents des services secrets mexicains ont révélé les activités du Prix Nobel depuis son arrivée au Mexique jusqu’aux années 1980, époque à laquelle, selon les espions, l’auteur de Cent Ans de solitude avait mis en contact François Mitterrand et Régis Debray avec des leaders politiques sud-américains, notamment au Salvador, au Chili et en Colombie", explique le quotidien mexicain.

mardi 20 octobre 2009

Chili: début d'exercices militaires qui irritent le Pérou

Des avions de combat F-15 américains, des Mirage 2000 français, des A-1 brésiliens, des A-4 AR argentins sont associés aux manoeuvres de l'armée de l'air chilienne, qui réunissent quelque 1800 hommes jusqu'au 30 octobre dans la région d'Antofagasta (130O km au nord de Santiago).

Ces entraînements ont donné lieu à des échanges aigres entre Santiago et Lima: le Pérou n'a pas apprécié le titre de l'exercice - «Salpêtre 2009»-, une réminiscence de la Guerre du Pacifique (1879-1883) remportée par le Chili contre le Pérou, qui eut pour enjeu notamment une région riche en salpêtre.

Lima n'a pas davantage goûté la thématique initiale: une simulation de mandat des Nations unies pour des opérations aériennes contre un pays fictif ne respectant pas des traités internationaux, le tout prenant place dans l'extrême nord du Chili, près de la frontière du Pérou.


Pérou et Chili ont un différend en cours devant la Cour internationale de justice de La Haye, pour la délimitation de leur frontière maritime.

La thématique de «Salpêtre» avait été jugée «offensante pour le Pérou» par son ministre de la Défense Rafael Rey, tandis que le président Alan Garcia a décliné l'invitation, jugée «bien tardive», de Santiago à participer aux exercices à titre d'observateur.

Santiago a depuis apporté un «ajustement mineur» au libellé, évoquant un mandat de l'ONU pour un différend entre deux pays sur une île imaginaire. Et il a réinvité le Pérou pour le 28 octobre, journée ouvertes aux invités.

Des sources diplomatiques péruviennes ont suggéré lundi que l'ambassadeur du Pérou à Santiago était pris ce jour-là...

dimanche 18 octobre 2009

Exercice Salitre au Chili


L’armée de l’air française déploie pour l’occasion quatre Mirage 2000 RDI de l’escadron de chasse 1/12 «Cambresis» et un E3F de l’escadron de détection et de contrôle aéroportés 36 «Berry». Dix aviateurs sont également mobilisés pour armer la structure C2 (Command and Control - commandement et contrôle).

Organisé par la Fuerza Aérea de Chile (forces aériennes du Chili), Salitre 2009 vise à développer l’interopérabilité, la coopération et la confiance entre les armées de l’air américaine, argentine, brésilienne, chilienne et française. Cet objectif sera atteint via les échanges d’expérience, la planification et la conduite d’une opération aérienne commune.

Exercice Salitre au Chili

L'armée de l'air française déploie pour l'occasion quatre Mirage 2000 RDI de l'escadron de chasse 1/12 «Cambresis» et un E3F de l'escadron de détection et de contrôle aéroportés 36 «Berry». Dix aviateurs sont également mobilisés pour armer la structure C2 (Command and Control - commandement et contrôle).

Organisé par la Fuerza Aérea de Chile (forces aériennes du Chili), Salitre 2009 vise à développer l'interopérabilité, la coopération et la confiance entre les armées de l'air américaine, argentine, brésilienne, chilienne et française. Cet objectif sera atteint via les échanges d'expérience, la planification et la conduite d'une opération aérienne commune.

Voir en ligne : GouvActu AdmiNet France

Chili : face au PS néolibéral, un nouvel espoir à gauche

L'image de Salvador Allende prend la campagne présidentielle de Jorge Arrate . Photo Andrea Robles
Dans moins de deux mois, le 13 décembre 2009, le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu au Chili. Pour l’heure, la presse française n’en parle quasiment pas. C’est surprenant car il y a quatre ans, la même échéance avait suscité beaucoup d’intérêt, dont le point d’orgue fut le voyage très médiatisé de Ségolène Royal en soutien à la socialiste Michelle Bachelet qui sera élue Présidente.

S’il existe une «passion française» pour le Chili, elle n’est pas née cette fois là. Depuis près de 40 ans, ce pays occupe une place à part dans le cœur de tous les militants de gauche. Et, la fin de la dictature en 1989, puis la victoire d’une socialiste en 2006, sont apparues pour beaucoup de nos compatriotes comme la revanche posthume de ceux qui soutenaient Salvador Allende. La boucle semblait bouclée…mais la réalité est plus complexe.

Pourquoi aucun responsable national du PS ne se rend sur place cette fois-ci ? C’est que la situation locale est révélatrice de l’état de la social-démocratie mondiale. Ce qui s’y déroule actuellement mérite d’être connu. Avec Pinochet, ce ne fut pas seulement un régime militaire qui dirigea le pays pendant près de 17 ans. Ce fut aussi le laboratoire d’expérimentation pour des économistes ultra libéraux formés à «l’école de Chicago» sous la houlette du prix Nobel Milton Friedman.

Une véritable «contre révolution» s’est alors engagée, appliquant avec brutalité les dogmes de M. Friedman que l’on peut résumer ainsi : privatisation, dérèglementation, politiques monétaristes et réduction des dépenses sociales. Avec l’accord des militaires, les «Chicago boys» prirent les rênes de l’économie.

En 1989, lors du retour de la «démocratie», leur bilan était sans appel : 45 % des Chiliens vivaient sous le seuil de pauvreté et les 10 % les plus riches avaient vu leur fortune augmenter de 83 %.

Le paradoxe terrible est que même 20 ans après le rétablissement des libertés publiques et l’élection discontinue de quatre Présidents issue de la Concertacion - alliance des Démocrates Chrétiens et des socialistes - la situation économique du pays n’a guère changé.

Pire, à présent, les 20 % des Chiliens les plus aisés possèdent près de 70 % de la richesse nationale, et les 20 % les plus pauvres n’en partagent que 3 %. L’ONU estime ce pays à la 12e place des plus inégalitaires de la planète. Triste record. D’autant qu’il a connu, durant les années 90, une croissance phénoménale de plus de 8 % chaque année. Ainsi, des fortunes privées colossales se sont bâties.

C’est dans ce contexte que se déroule la prochaine élection présidentielle. Au sein du PS chilien, beaucoup de voix ont réclamé une rupture avec ces politiques libérales. Elles pensaient qu’il était temps de rompre avec la Concertacion et d’engager une réelle politique de répartition des richesses accompagnée de la mise en place d’une nouvelle Constitution. Cette dernière, totalement anti démocratique, a été rédigée par Pinochet et bloque la possibilité de toute politique sociale d’Etat.

La démission de la sociale-démocratie

Ces voix n’ont pas été entendues. Le PS chilien a même décidé de ne pas présenter un candidat socialiste à l’élection présidentielle et de soutenir dès le premier tour le responsable de la Démocratie Chrétienne (DC) - le parti du néolibéralisme -, Eduardo Frei, déjà Président de 1990 à 1994. Le secrétaire général du PS a même déclaré récemment que la DC et le PS pourrait prochainement devenir un «Parti unique».

Refusant cette dérive du PS vers le centre droit qui nous rappelle celle actuellement à l’œuvre en Europe et ce sabordage, de nombreux dirigeants historiques du PS ont claqué la porte. C’est le cas de Jorge Arrate, ancien Président du PS, qui est devenu le candidat d’un large «Front de gauche», Juntos Podemos. Celui-ci regroupe une dizaine de formations dont le Parti communiste. Parmi ses propositions, on trouvera une augmentation des salaires de 10 % par année, la mise en place d’un authentique salaire minimum, un réel investissement pour l’école publique, une réforme fiscale… et aussi, détail important, l’élection d’une Assemblée constituante.

Dans le même temps, un jeune député socialiste, Marco Enriquez-Ominami (MEO), se présentera également en dehors de l’accord PS/DC. Il est le fils de Miguel Enriquez, dirigeant du MIR assassiné en 1974. A gauche sur des questions sociétales, M. Enriquez-Ominami ne met pas au cœur de sa campagne les profondes réformes nécessaires pour lutter contre les injustices et les inégalités sociales qui minent le pays. Très soutenu par la grande majorité de la presse pourtant très réactionnaire, il tranche avec les autres candidats par sa jeunesse et sa campagne «marketing», inspiré de Jacques Séguéla dont il fut l’élève. Mais, il regroupe autour de lui des gens de gauche et de droite. Exemple significatif, le responsable de son projet économique est Paul Fontaine, un patron formé à «l’école de Chicago» qui, à propos de la dictature, «reconnait l’œuvre économique des militaires mais condamne les violations des droits de l’homme». Au second tour, si MEO n’était pas présent, Fontaine votera pour le candidat de droite. Ce personnage incarne assez clairement toutes les ambiguïtés des nombreux soutiens de cette candidature «attrape-tout».

Enfin, on trouve, comme quatrième candidat, Sebastian Pinera. Il est le candidat de toute la droite, cette fois ci rassemblée. M. Pinera est un milliardaire qui s’est enrichi sous la dictature, et dont le frère, José Pinera, était ministre de l’économie d’Augusto Pinochet.
Les politiques menées par la Concertacion depuis 20 ans et la confusion idéologique dans laquelle le PS a maintenu le pays ont créé les conditions propices à la possibilité d’une victoire de la droite. Pour l’heure, tous les instituts de sondages mettent M.Pinera nettement en tête au premier tour, et gagnant dans tous les cas de figure au second.

Qui aurait pu croire qu’au pays de Salvador Allende, 36 ans après sa mort, un héritier politique de Pinochet soit en situation d’être élu «démocratiquement» à la présidence ? C’est pourtant une possibilité dont la responsabilité repose en grande partie sur le PS chilien qui s’est totalement converti au néolibéralisme et a favorisé en cela le développement d’une grande abstention populaire.

Dans ce désastre général, seule la candidature de Jorge Arrate fait entendre des propositions pour une authentique politique de gauche. Elle remobilise un électorat qui n’en pouvait plus. C’est pourquoi en France, plusieurs partis politiques dont le Parti communiste et le Parti de Gauche la soutienne. Ne laissons pas Allende se faire assassiner une nouvelle fois.

Dimanche 18 Octobre 2009
Alexis Corbière - Conseiller municipal à Paris

jeudi 15 octobre 2009

Le Chili s'offusque d'une carte IGN sur sa frontière maritime avec le Pérou

Jose Antonio Viera-Gallo, ministre chilien à la Présidence, a déclaré à la presse que l'ambassadrice du Chili à Paris, Pilar Armanet, avait sollicité la chancellerie française pour "une explication" et au besoin une "rectification" de la carte, publiée mercredi par le quotidien péruvien El Comercio.

La carte "touristique" IGN, dont El Comercio ne précise pas la référence, montre la frontière maritime que le Pérou souhaiterait voir avalisée par la CIJ de La Haye, qu'il a saisie en 2008.

Il s'agit d'une ligne sud-ouest, une diagonale par rapport à la frontière actuelle réelle, parallèle au 18e Parallèle Sud à partir de la côte.

Quelque 60.000 km2 d'eaux très poissonneuses sont en jeu dans ce dossier, qui est aussi une question d'orgueil national, vieux legs de la guerre Pérou-Chili de 1879-83.

Selon le Chili, la question de cette zone a été réglée par des accords de pêche datant de 1952-54, établissant une "présence maritime" chilienne. Pour Lima, il ne s'agit en aucun cas d'une souveraineté définitive, laquelle devrait être fixée à la lumière de la Convention de l'ONU sur la Mer (1982).

La carte française, purement touristique, "n'a aucune influence sur le processus en cours" à la CIJ, a souligné mercredi M. Viera-Gallo.

Néanmoins, l'ambassadrice du Chili à Paris, à la demande de Santiago, "a demandé audience afin de transmettre la demande du Chili pour que cette carte, si elle est réellement celle publiée par El Comercio, soit rectifiée, car elle ne correspond ni à la réalité historique ni à celle juridique", a-t-il ajouté.

L'ambassade de France a Santiago a publié mercredi une mise au point de l'IGN, soulignant que la carte en question, diffusée par ses soins, est la réalisation d'une société allemande, Mairdumont, et a "un caractère essentiellement touristique".

La carte, en fait une série de cartes, "n'a aucun caractère topographique ni de représentation légale des frontières", ajoute l'IGN. La délimitation Chili-Pérou illustrée est "une limite de fuseau horaire", représentée "pour raison de commodité, par une ligne schématique perpendiculaire à la côte".

Ce nouvel épisode d'hyper-sensibilité entre Chili et Pérou intervient alors que le ministre chilien des Affaires étrangères Mariano Fernandez se trouve précisément à Paris, pour faire un point avec l'équipe de conseillers et d'avocats, dont plusieurs français, défendant le dossier chilien à la CIJ.

mercredi 14 octobre 2009

Scènes de ménage sociales

Y a-t-il un Chilien qui, en voyant La Nana (La bonne), ne se dit pas que c'est son film ? Bon gré mal gré, que le résultat lui plaise ou non, ce n'est pas là le film d'un réalisateur, d'un scénariste, de quelques acteurs (tous excellents, soit dit en passant), mais celui d'un pays ou, du moins, d'une génération. Une histoire que nous connaissons tous de si près - de si terriblement près - qu'il nous est difficile de la regarder sans frémir d'horreur. C'est comme Le Parrain ou Cent Ans de solitude, un film et un roman qui existaient avant même d'être créés, légendes en quête d'auteur - auteur qu'elles trouvèrent précisément en quelqu'un dont personne ne s'attendait qu'il puisse les raconter : un réalisateur sophistiqué qui jamais n'avait vu un revolver de sa vie et un écrivain colombien jusque-là spécialisé dans les êtres solitaires à qui on n'envoie pas de carte postale.

Sebastián Silva et son scénariste, Pedro Peirano, savent qu'ils avancent sur un territoire dont chacun se sent propriétaire. Avec un courage rare, ils pénètrent dans la chambre de l'employée, qui à la fois fait partie et ne fait pas partie de la maison. Ils racontent une histoire qui est celle de beaucoup de gens, et ils le font avec soin, avec précision, avec honnêteté. Ils le font - et c'est ce dont on leur est le plus reconnaissant - sans occulter leur propre place dans l'histoire. Ce n'est pas la bonne qui raconte son histoire, pas plus que ce n'est l'histoire de toutes les bonnes, ni du système d'exploitation des employé(e)s de maison au Chili : c'est l'histoire de la bonne dans cette maison-là. La caméra part du salon des patrons pour pénétrer derrière toutes les portes. Si elle ne le faisait pas, si elle n'allait pas au-delà de ce qui lui est permis, il n'y aurait pas de film. Le ton de farce, la volonté de naturel sont autant de façons de demander petit à petit la permission d'explorer cet espace intime qui se niche en secret dans un autre espace intime.

Les esprits amers, critiques de gauche par leur rhétorique mais finalement de droite comme ses patrons, veulent savoir si Raquel est la victime ou le bourreau. Ils ne supportent pas ce qui rend précisément ce film si enchanteur, l'incohérence de la vérité, sa subtilité, mais aussi sa frénésie. Il leur faudrait des explications, car cela leur épargnerait justement la triste besogne de chercher à voir ce qu'elle voit, à comprendre ce qu'ils sont en train de regarder. Ils veulent savoir si Raquel (interprétée avec un talent remarquable par Catalina Saavedra) n'est qu'une folle ou si elle est seulement le symbole de l'exploitation du lumpen-prolétariat.

Un mauvais film, chilien ou américain, aurait proposé un récit, fait par Raquel, de ses traumatismes, de ses douleurs, de sa vie. Mais cela n'a pas d'importance ici. Ses douleurs, prévisibles, connues, interchangeables, nous importent peu, au contraire de ce qui fait que cette maison tout entière, cette vie tout entière, vit de l'évitement de cette question, de l'occultation de cette douleur. Existe-t-il plus sévère dénonciation de l'injustice du Chili que celle-ci, qui ne crie pas, ne ment pas, qui se contente d'appuyer là où ça fait mal, sur ces corps nus qui à 7 heures du matin reçoivent comme une punition l'eau de la douche ?

Aux bonnes ce gouvernement [de la présidente Michelle Bachelet] n'a pas apporté la libération du joug qu'est le travail mal payé. A nous les patrons il n'a pas offert d'autre solution que de perpétuer cette injustice autour de laquelle tourne toute notre vie domestique. La Concertación [coalition au pouvoir au Chili] n'a pas brisé les chaînes de l'exploitation coloniale, mais elle a su prêter l'oreille. Les esprits superflus peuvent estimer cela superflu, l'extrême gauche et la droite (toujours extrême au Chili) peuvent juger cela dérisoire. Cela peut paraître rien du tout, mais c'est pourtant le début de tout changement important et précieux : le fait de considérer l'autre comme un interlocuteur et non comme un client, un employé ou un bénéficiaire.

Une séance entre "nanas"
Quelques jours avant la sortie officielle du film La Nana au Chili, une avant-première a été organisée au mois d'août dans un des rares cinémas d'art et d'essai de Santiago. Une cinquantaine d'employées de maison avaient été invitées pour cette projection suivie d'un débat avec le réalisateur du film, Sebastián Silva. Le quotidien El Mercurio a couvert cet événement. "Toutes ont rigolé, en s'identifiant à cette 'radiographie' que Silva a réalisée à partir de leur réalité", explique le journal, qui a recueilli les impressions de plusieurs spectatrices. "La solitude est terrible. On peut être dans une maison avec beaucoup de gens, mais on se sent seule quand même", explique l'une d'entre elles.

mardi 13 octobre 2009

Gérard Mestrallet : « Le gaz naturel liquéfié permet de garantir l'approvisionnement énergétique du Chili »

Stéphane Soumier : Gérard Mestrallet, le PDG de GDF-Suez, est avec nous. Allons à l'essentiel, au pari que vous avez décidé de faire sur l'Amérique latine.
Vous nous parlez régulièrement du Brésil, vous étiez en Argentine il y a deux jours, vous avez signé hier un contrat important au Chili : est-ce que vous sentez qu'il y a là un potentiel de croissance que l'on a peut-être un peu négligé ?

Gérard Mestrallet : Tout à fait, on parle beaucoup de la Chine et de l'Inde, mais on devrait parler également du Brésil. On commence à en parler de plus en plus. Nous y sommes très présents, ainsi qu'au Chili et au Pérou.

S'il y a quelqu'un qui sait combien la situation de ce continent peut parfois être explosive, c'est vous. A un moment, l'Argentine a fait vaciller le groupe Suez. Etes-vous certain que les choses sont stabilisées aujourd'hui ?

On ne peut jamais être sûr à 100 %, mais, évoquant les pays dans lesquels nous investissons, j'ai bien parlé du Brésil, du Chili et du Pérou, et nous sommes confiants dans la capacité de ces pays à poursuivre une croissance stable.
Je rappelle au passage que, dans nos métiers, des systèmes de régulation extrêmement sophistiqués et très efficaces existent pour les opérateurs privés que nous sommes. Donc ces systèmes nous donnent de la visibilité, et nous avons tout à fait confiance dans ces trois pays.
D’ailleurs, vous le savez bien, l'expérience Lula au Brésil a fait la démonstration que, même après une alternance politique, le respect des grands équilibres extérieurs, intérieurs et budgétaires permet une croissance tout à fait spectaculaire dans la stabilité.

Il vous fascine, Lula, le président brésilien ?

Effectivement, je suis assez fasciné par la façon dont il a réussi à la fois à redresser et améliorer les grands équilibres économiques du pays et à mobiliser tout son peuple avec son charisme formidable.

Revenons au Chili : n’êtes-vous pas contraint à des acrobaties énergétiques ? Si j'ai bien compris, l'électricité qui va être produite au Chili le sera à partir de gaz naturel liquéfié, votre fameux GNL, que vous acheminerez jusqu’aux côtés chiliennes par bateau.

Non, ce ne sont pas du tout des acrobaties, c'est le moyen de garantir l'approvisionnement énergétique. Nous avons aujourd'hui des centrales électriques au Chili, qui fonctionnent au gaz. Initialement, elles étaient alimentées par des gazoducs. Nous en avons construit un qui traverse la cordillère des Andes, à 5 000 mètres d'altitude, en venant d'Argentine. Mais, de temps en temps, l'Argentine souhaite garder son gaz et donc ne nous livre plus, d'où l'idée d'acheminer ce gaz par bateau.

Nous sommes en train de construire un terminal méthanier dans le nord du Chili ; la flexibilité du GNL permettra de le faire venir de l’une ou l’autre des nombreuses sources d'approvisionnement que nous avons de par le monde. Cela peut être Trinité-et-Tobago, la Norvège, le Yémen, l'Algérie, l'Egypte et, demain, d'autres origines en Europe.

Donc on se retrouve avec du gaz norvégien qui fait de l'électricité au Chili ?

Tout à fait. Le GNL, c'est à la fois une assurance pour le fonctionnement sécurisé du système gazier international et un apport de flexibilité.

Vous avez parlé de ce gazoduc à 5 000 mètres d'altitude : la géographie impose très vite la démesure, vous me disiez qu'il y a des fleuves au Brésil où vous allez monter des barrages qui seront plus puissants qu'un EPR, c'est ça ?

C'est vrai, nous sommes en train de terminer la construction d'un barrage qui aura la puissance de deux EPR. Ce sont des prouesses technologiques, le gazoduc qui traverse la cordillère des Andes en est une aussi, et, au fond, ce qui enthousiasme nos équipes, c'est de combiner la rationalité économique, la prouesse technologique et l'utilité. Nous faisons des métiers utiles aux hommes et aux femmes, nous apportons l'électricité, l'énergie qui permet la croissance, qui permet de s'éclairer, de se chauffer.

Le Chili achète sa liberté gazière

En acheminant jusqu’aux côtés chiliennes du gaz naturel liquéfié (GNL) provenant notamment de Norvège, mais aussi de Trinité-et-Tobago ou de l'Algérie selon le prix du moment, GDF Suez permet au Chili de s’assurer 20 % des besoins de sa région nord, très industrielle, et de s’affranchir de son capricieux voisin. C’est que l’Argentine est au Chili ce que l’Ukraine est à l’Europe : un intermédiaire prompt à couper les vannes. Initialement alimentées par un gazoduc traversant la cordillère des Andes à 5000 mètres d’altitude et venant d’Argentine, les centrales chiliennes au gaz aspirent à plus de sécurité sur la livraison : de temps en temps, l’Argentine souhaitait garder son gaz et ne livrait pas son dépendant voisin.

dimanche 11 octobre 2009

LE CHILI IRA AU MONDIAL

D'abord menés suite au but contre son camp de Vidal (13e), les Chiliens ont ensuite réussi à prendre l'avantage grâce à Ponce (35e) et à la septième réalisation de Suazo dans les éliminatoires (36e). Mais les partenaires de Mario Yepes, qui avaient encore une chance d'accrocher les barrages au coup d'envoi, ont joué leur va-tout et Moreno a égalisé peu après l'heure de jeu (63e). Insuffisant toutefois puisque Valdivia (72e) et Orellana (79e) ont fait le nécessaire en fin de match, histoire d'assurer la qualification. Et de tourner une bonne fois pour toutes la page Ivan Zamorano et Marcelo Salas. - H.S.

vendredi 9 octobre 2009

LE LITHIUM DANS LES MAINS DE LA FAMILLE PINOCHET


Le prix de la tonne a augmenté de 238 % depuis 1998, pour atteindre 6 000 dollars [4 100 euros] aujourd’hui. Et la demande en lithium continue à croître au rythme de presque 7 % par an. Le Chili et l’Argentine fournissent un peu plus de 55 % du lithium utilisé dans les pays industrialisés et satisfont quasiment aux besoins des Etats-Unis.

Cette région des Andes est destinée à être le fournisseur mondial de cet “or gris” du xxie siècle. Les débouchés liés à son exploitation sont immenses. Composant stratégique des nouvelles technologies numériques, le lithium n’est pas seulement réparti en petites quantités à l’intérieur des appareils électroniques ; il est également ­utilisé dans les réacteurs nucléaires pour produire du tritium, un élément qui n’existe pas à l’état naturel et qui sert de combustible de fusion. Mais il entre surtout dans la composition des batteries, notamment des véhicules électriques. L’industrie automobile, confrontée à la crise économique et à l’épuisement des combustibles fossiles, a considérablement amélioré ses prototypes et compte les introduire massivement dans les pays les plus développés à partir de 2010.

Julio Ponce Lerou, l’ancien gendre d’Augusto Pinochet

Ce secteur a donc les yeux rivés sur le triangle formé par les déserts de sel d’Atacama, au Chili, d’Uyuni et de Coiposa, en Bolivie, et d’Hombre Muerto, en Argentine. Mais, dans certains endroits, le lithium reste une propriété privée. Au Chili, Julio Ponce Lerou, l’ancien gendre d’Augusto Pinochet, n’a rien à envier à John Thomas North, le roi du salpêtre du xixe siècle. Au moyen de montages juridiques et financiers douteux, l’homme, initialement directeur de l’entreprise publique Soquimich, est devenu celui de la SQM lors de sa privatisation, entre 1983 et 1988.

Associée au groupe japonais Kowa, la société SQM domine aujourd’hui le marché mondial du lithium. Grâce à de nouvelles concessions obtenues en 1992, l’entreprise exploite le lithium de l’Atacama dans des conditions naturelles optimales, avantage considérable sur ses concurrentes en matière de coûts d’extraction. Selon les estimations de Ponce Lerou, 10 % des nouvelles automobiles seront équipées de batteries au lithium en 2015 et 20 % en 2020, ce qui devrait faire passer la demande en carbonate de lithium de 93 000 tonnes à l’heure actuelle à 160 000 dans cinq ans.

SQM détient la concession d’exploitation du désert d’Atacama jusqu’en 2030. Conformément à la loi n° 16319, la commission chilienne de l’énergie nucléaire fixe le tonnage de lithium que l’entreprise vend chaque année. Selon des sources du secteur, la direction de SQM ne se fait aucun souci pour sa concession, persuadée qu’elle sera renouvelée. Certains parlementaires dénoncent ce monopole.

La députée socialiste Isabel Allende, membre de la commission des mines de la Chambre des députés, espère que l’Etat reprendra le contrôle du lithium. “Les richesses comme le lithium étaient ­autrefois sous la souveraineté de l’Etat. Mais, lors du coup d’Etat militaire, il y a eu une série de manœuvres obscures. Le régime dictatorial a clairement favorisé l’émergence de certaines fortunes. De plus, accorder des concessions à vie avec une capacité d’extraction supérieure à la capacité de renouvellement de la ressource exploitée est complètement irrationnel, et il faut mettre fin à cela”, affirme-t-elle.

GDF Suez remporte un important contrat au Chili

Le contrat a été signé par Edelnor, la co-entreprise qu'il détient au Chili avec Codelco, le groupe minier public chilien, leader mondial dans la production de cuivre. Les capacités annuelles de 2.000 GWh que GDF Suez devra fournir dans le cadre de ce contrat permettront de couvrir 20% des besoins électriques des régions Nord du Chili, en particuliers des industries.

Cette électricité sera issue de gaz naturel liquéfié, qui sera regazéifié sur le terminal de Mejillones, que GDF Suez possède pour moitié, le reste du capital de cette structure étant aux mains de Codelco. Le site de Mejillones doit être mis en service en 2010.

GDF Suez est présent depuis le milieu des années 1990 au Chili. Egalement implanté au Brésil et au Pérou, le groupe considère l'Amérique latine comme «un marché clé». Dans l'ensemble de cette zone sud-américaine, le groupe a dégagé en 2008 un chiffre d'affaires annuel de 2,6 milliards d'euros, pour 10,3 GW de capacité. Pour comparaison, l'Amérique du Nord a généré sur la même période un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros, pour 6,8 GW de capacités.

Un parc éolien pour se diversifier

Gérard Mestrallet, le président de GDF Suez doit rencontrer demain, vendredi, Andres Velasco, le ministre des Finances chilien, Marcelo Tokman, le ministre de l'Energie chilien, à l'occasion d'un autre événement pour le groupe au Chili : il va en effet inaugurer le plus grand parc éolien du pays, implanté à Monte Redondo, à 325 km au nord de Santiago.

Grâce à ce champ éolien, GDF Suez entend diversifier ses activités au Chili, et espère ainsi «stabiliser les prix tout en réduisant sa dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles.» L'exploitation du site de Monte Redondo doit débuter en janvier 2010, pour quatorze ans, et doit permettre la production de 100 GWh chaque année. GDF Suez a investi 100 millions de dollars dans ce projet.

GDF Suez inaugurera le plus grand parc éolien du Chili

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La Présidente de la République, Michelle Bachelet, a participe à la cérémonie d'inauguration du Parc Éolien Monte Redondo à Ovalle nord du Chili. Photo Marcelo Agost

"Le parc éolien de Monte Redondo est une étape supplémentaire vers la diversification du portefeuille énergétique de GDF SUEZ au Chili, contribuant ainsi à stabiliser les prix tout en réduisant sa dépendance vis à-vis des combustibles fossiles.
Ce projet représente une avancée stratégique dans le Système Interconnecté Central (SIC), le plus gros réseau énergétique du pays", se réjouit le groupe. 100 GWh/an, issus de la production du parc éolien de Monte Redondo, ont été vendus lors d'enchères organisées par la société locale de distribution CGE. Le contrat, conclu pour une durée de 14 ans, débutera en janvier 2010.

Les travaux de construction du parc éolien de Monte Redondo, d'une capacité installée de 38 MW et situé à 325 km au nord de Santiago, ont commencé en début d'année. L'investissement total s'élève à 100 millions de dollars. Gérard Mestrallet, Président-Directeur Général de GDF SUEZ, a déclaré : " GDF SUEZ croit fermement au Chili et aux opportunités de développement qu'il propose.

Notre Groupe y dispose de domaines d'expertise vastes et variés qu'il souhaite continuer de renforcer. Ces deux contrats majeurs représentent des étapesclés dans notre stratégie visant à diversifier notre production ".

jeudi 8 octobre 2009


Chili : Une multinationale australienne à l’amende

L’entreprise australienne BHP Billiton, qui détient 57% de Minera Escondida Limited pour l’exploitation de la plus grande mine de cuivre du monde, va devoir indemniser les pêcheurs chiliens de Antofogasta. La société australienne s’est rendue coupable de pollution après avoir déversé des déchets toxiques issus de son exploitation. La décision a été prise à la suite des nombreuses manifestations des pêcheurs du lieu-dit « La Caleta Coloso », courant septembre, qui ont notamment fait 3 blessés parmi les forces de l’ordre. Les pêcheurs protestaient contre les résidus et la rupture d’une canalisation de la mine qui a déversé du concentré de cuivre contaminant directement les eaux côtières. La société BHP Billiton avait déjà précédemment indemnisé les pêcheurs de la zone en versant à chacun 4.200 dollars .

185.000 dollars d’amende

Ce nouveau dérapage de l’exploitation minière va lui coûter 185.000 dollars à répartir, en cinq paiements, entre 200 familles. Si le président de l’un des syndicats de pêcheurs de « La Caleta Coloso », Henry Rodriguez, s’est déclaré satisfait de ce nouvel accord, le Gouverneur de la Province d’Antofogasta, Jorge Arangua, qui a officié comme médiateur dans ce conflit, a cependant souligné que le niveau de contamination, et donc de préjudice, n’avait pas été totalement déterminé. Le Gouverneur attend les résultats, prévus pour cette fin d’année, des études d’impacts réalisées par la Commission Régionale de l’Environnement. Les autorités chiliennes se montrent d’autant plus pointilleuses que la société BHP Billiton a été impliquée dans des situations similaires au Pérou où elle exploite également des mines.

Chili: les cartes migratoires pour l'île de Pâques jugées illégales

Cette "Carte spéciale visiteurs" (TEV) est remise aux visiteurs à l'aéroport de Santiago du Chili, le seul à desservir cette île chilienne du Pacifique sud. Ils doivent y consigner le motif, la durée et le lieu de leur séjour.

Elle a été mise en place un mois après le blocage de l'aéroport de l'île par des habitants réclamant des garde-fous concernant la durée de séjour des touristes et l'immigration.

La plus haute instance judiciaire du Chili, qui s'est prononcée à l'unanimité, a jugé cette carte "illégale et arbitraire" au nom de la défense de la liberté d'aller et venir sur l'ensemble du territoire national, consacrée par la Constitution.

A l'avenir, la TEV ne sera donc plus obligatoire.

Les moins de 5.000 habitants de l'îlot s'inquiètent des flux humains croissants vers leur bout de paradis perdu à 3.500 km des côtes chiliennes. Chaque année, 50.000 touristes visitent ses plages, ses paysages volcaniques et ses célèbres Moai, statues géantes de pierre.

Pour les personnes y résidant, ces flux mettent en péril le fragile écosystème et le patrimoine de Rapa Nui, le nom polynésien de l'île de Pâques. Ils contribuent aussi à une hausse de la délinquance, importée, selon eux, par des Chiliens du continent.

mercredi 7 octobre 2009

Des officiers chiliens condamnés pour trafic d'armes avec la Croatie

Le trafic avait été révélé pendant les conflits dans les Balkans, alors que les Nations unies avaient interdit la vente d'armes à la Croatie. En décembre 1991, la police hongroise avait intercepté 11 tonnes d'armes dans une cargaison étiquetée "aide humanitaire". La vente avait probablement été autorisée par le général Pinochet, toujours à la tête de l'armée après la fin de sa dictature en 1990.

Le colonel Geraldo Huber, qui supervisait l'achat des armes à la fabrique, avait trouvé la mort peu après avoir révélé le scandale. Il n'avait pas écouté les avertissements. Sa tête avait été éparpillée par un tir de fusil automatique, une mort qualifiée de suicide par les enquêteurs, avant qu'un tribunal civil ne rouvre le dossier treize ans plus tard.

Un général et un colonel, tous deux retraités, ont été condamnés à deux ans de prison pour meurtre et conspiration, mais on ignore toujours le nom du tueur. AP

mardi 6 octobre 2009

Un “pilote de la mort” sous les verrous

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Julio Albert Poch, après être arrêté à l'aéroport de Manises Valence, Espagne. Photo El País
Lors de ces opérations, les opposants au régime militaire étaient jetés vivants dans la mer ou dans le Rio de la Plata. L’enseigne de vaisseau à la retraite Julio Alberto Poch, 57 ans, était installé depuis 1988 aux Pays-Bas, où il est devenu pilote civil. Il a été arrêté, le 22 septembre, à l’aéroport de Valence par des agents de la police espagnole.

Ce sont ses propres collègues de la compagnie low cost Transavia qui ont déposé plainte contre lui, après l’avoir entendu justifier sa participation aux “vols de la mort”. Julio Alberto Poch est issu d’une famille de militaires de la marine argentine. Lors du coup d’Etat [de 1976], il avait le grade d’enseigne de vaisseau de deuxième classe. Un an plus tard, il a intégré la 3e escadrille aéronavale de chasse et d’attaque. La plupart des “vols de la mort” ont eu lieu pendant les deux années qui ont suivi. Faute de témoignages, la justice argentine n’a jamais enquêté sur ces crimes jusqu’à présent.

La carrière militaire de Poch a duré à peine huit ans. Il a obtenu sa retraite anticipée en 1980. En 1988, il s’est installé aux Pays-Bas avec sa femme, Elsa Margarita Nyborg Andersen, et leurs trois enfants, tous nés sous la dictature. Les premiers éléments sur le passé de Poch ont été connus en 2007. Lorsque les autorités néerlandaises ont entendu les témoignages des salariés de Transavia, elles ont commencé à enquêter sur son passé. A la mi-2008, un procureur néerlandais s’est rendu en Argentine pour en savoir plus long sur son compte. Il a alors saisi le juge argentin Torres, qui a lui-même entendu les témoins. C’est un commentaire sur Jorge Zorreguieta, l’ancien ministre de l’Agriculture du dictateur Jorge Videla, actuellement beau-père du prince Guillaume de Hollande, qui a poussé le marin à évoquer son passé. “Poch s’est mis à défendre ce gouvernement et nous a dit que nous avions une vision fausse de cette époque. L’ancien marin a alors avoué que, pendant la période où il était pilote au service du régime de Videla, il avait effectué des vols réguliers au cours desquels des groupes de gens étaient jetés vivants à la mer depuis son avion”, a rapporté un témoin présent lors du dîner. “L’objectif de ces vols était d’éliminer les terroristes”, a justifié Poch.

“Poch reste convaincu d’avoir fait ce qu’il fallait. Il nous a donné l’impression de ne pas avoir été forcé, il a l’air de vivre avec cela sans remords. Il s’est justifié en disant que c’était une guerre et que les victimes avaient été droguées avant leur chute dans le vide. Il a aussi dit que les familles des disparus n’avaient pas à se plaindre, car elles savaient que leurs enfants et leurs maris étaient des terroristes”, a poursuivi le témoin, choqué “parce qu’on ne peut pas imaginer des choses aussi terribles”. Selon des sources diplomatiques, l’arrestation de Poch ne pouvait pas avoir lieu aux Pays-Bas, car la double nationalité [argentine et néerlandaise] de l’accusé aurait compliqué l’extradition. Poch a été arrêté alors qu’il effectuait son dernier vol avant de prendre sa retraite civile. Une enquête de Página 12, effectuée après les aveux du capitaine Hess [un autre pilote à la retraite], a permis de découvrir que plusieurs pilotes poursuivis pour des crimes perpétrés durant la dictature “travaillaient [actuellement] pour des compagnies nationales et étrangères”.

lundi 5 octobre 2009

La sombre histoire des stades

Depuis quelque endroit secret du Honduras, l'animateur de Radio Liberada, semble presque chuchoter lorsqu'on l'écoute sur Internet. "Le stade Chochi Sosa nous rappelle le stade national du Chili. Et ça nous donne la chair de poule", lance-t-il, rappelant que le stade de Santiago avait servi de camp de concentration sous la dictature de Pinochet. Le 22 septembre 2009, le gouvernement de facto de Roberto Micheletti s’est servi de deux stades de base-ball de Tegucigalpa (Chochi Sosa et Lempira Reyna Zepeda) pour enfermer les partisans du président Manuel Zelaya – selon certains défenseurs des droits de l'homme et parents des détenus, entre 150 et 200 personnes auraient été détenus dans le premier. Dans ce pays d'Amérique centrale, ces lieux ont une histoire bien particulière. Le 27 janvier 2006, le président destitué Manuel Zelaya – actuellement réfugié à l'ambassade du Brésil – a été investi dans ses fonctions au stade national de la capitale hondurienne. Et le Chochi Sosa, aujourd'hui utilisé comme prison, a également servi de scène aux spectacles musicaux variés organisés pour célébrer l'investiture de Manuel Zelaya.

Septième président depuis le retour de la démocratie au Honduras, Zelaya a pris ses fonctions dans un stade, entouré de 2 000 militaires et policiers. Ces mêmes militaires et policiers qui, à l'heure actuelle, sévissent contre ses partisans dans divers endroits du pays. Le stade Chochi Sosa, où se trouvent la plupart des détenus, fait partie du complexe de Villa Olímpica, situé à l'est de la capitale. Selon plusieurs rumeurs, les prisonniers y ont été divisés en deux groupes. Une soixantaine d'entre eux ont été accusés de sédition et de manifestation illégale et les autres d'avoir violé le couvre-feu. Parmi eux, Melvin Ortez, leader étudiant du Front de la réforme universitaire (FRU).

En 2008, des carcasses de voitures qui encombraient le parking du gouvernement avaient été transférées vers celui du stade de base-ball. Certains médias avaient alors accusé Manuel Zelaya d'en avoir donné l'ordre. Aujourd'hui, ce sont des êtres humains que le gouvernement de facto de Micheletti traite comme de la ferraille en les enfermant dans le stade Chochi Sosa et dans un autre stade en très mauvais état.
Au début du mois de septembre, le quotidien El Heraldo décrivait ainsi le vieux stade de base-ball (Lempira Reyna Zepeda) : "On ne peut pas dire qu'il soit en très bon état, les gradins qui pouvaient accueillir plus de 6 000 spectateurs sont détruits, les cabines de radio servent de repaire aux rats, les toilettes sont minuscules et la peinture est complètement écaillée." Un nombre indéterminé de militants mobilisés contre le nouveau régime hondurien y sont désormais enfermés. Mais on ignore dans quelles conditions.

Radio Liberada évoque souvent le Chili d'Augusto Pinochet. On sent très bien, entre les lignes, que les animateurs connaissent parfaitement la tragique histoire du stade national du Chili, utilisé comme centre clandestin de détention et de torture après le coup d'Etat du 11 septembre 1973. La radio mentionne également le célèbre Cilindro de Montevideo, un stade de basket que la dictature uruguayenne avait transformé en lieu de détention. C'est maintenant le Honduras qui reprend cette tradition. A ciel ouvert, sous un soleil de plomb, les détenus sont séquestrés sans savoir ce qu'il adviendra d'eux.

dimanche 4 octobre 2009

La chanteuse argentine Mercedes Sosa est décédée

Mercedes Sosa "est morte dimanche matin", selon un communiqué de la clinique. Elle était en soins intensifs depuis le 18 septembre, avec de "graves dysfonctionnements rénaux et pulmonaires", a précisé un rapport médical.

"C'était la voix de ceux qui n'avaient pas de voix à l'époque de la dictature (1976-1983). Elle a porté sa préoccupation pour les droits de l'Homme dans le monde entier", a déclaré le musicien Victor Heredia, l'un de ses amis et le compositeur de plusieurs de ses chansons.

Une veillée devait être organisée dimanche au Congrès des députés, un honneur réservé aux personnalités importantes en Argentine, selon un communiqué de la famille de la chanteuse.

Mercedes Sosa était le symbole d'un mouvement de renouveau de la musique folklorique, socialement engagé, qui comptait entre autres figures de proue le chanteur argentin Altahualpa Yupanqui, mort à Paris en 1992.

Surnommée "La Negra" en raison de son épaisse chevelure noire, elle a partagé la scène avec des artistes internationaux tels que Luciano Pavarotti, Sting, Joan Baez, Andrea Bocelli, Chico Buarque, Gal Costa ou Shakira.

Elle s'est produite dans des lieux prestigieux, la Chapelle sixtine au Vatican (1994), le Carnegie Hall de New York (2002) ou le Colisée de Rome (2002) lors d'un concert pour la paix, auquel participa notamment Ray Charles.

Sa vie avait débuté le 9 juillet 1935 à Tucuman, dans une famille d'origine indienne vivant dans un quartier modeste et bercée par la culture populaire.

D'abord professeur de danse folklorique, elle s'est lancée dans la musique dans les années 1960, rejoignant avec son mari, le musicien Manuel Oscar Matus, le mouvement Nuevo Cancionero, qui a dépoussiéré le folklore. Elle enregistre son premier disque "Canciones con fundamento".

Mais vient bientôt le temps de l'exil pour cette militante communiste. En 1979, elle est arrêtée lors d'un concert à La Plata. Mercedes Sosa n'a plus le droit de chanter et préfère s'intaller à Paris puis à Madrid.

Elle ne retournera en Argentine qu'en 1982 pour une série de concerts à Buenos Aires.

C'est "la voix la plus vigoureuse d'Amérique latine", avait déclaré la présidente chilienne Michelle Bachelet avant le décès de Mercedes Sosa qui a contribué à diffuser la chanson "Gracias a la Vida" composée par la Chilienne Violeta Parra.

"Je suis chanteuse. Je suis veuve. J'ai un fils, Fabian Ernesto, et deux petites-filles. Je conduis une petite Audi. J'ai été très malade et je me suis retrouvée avec Dieu. Je suis progressiste. Je suis ambassadrice de l'Unicef", avait résumé Mercedes Sosa dans une interview en 2000.

Ses problèmes de santé et son hospitalisation en mars l'avaient empêchée de participer au lancement de son double album "Cantora" ("Chanteuse") composé de duos avec des vedettes de la musique hispanophone (Joan Manuel Serrat, Luis Alberto Spinetta, Caetano Veloso, Shakira).

vendredi 2 octobre 2009

Nguyên Minh Triêt débute sa visite d'État au Chili

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Mme Michelle Bachelet et M Nguyên Minh Triêt Photo Alex Ibañez

Nguyên Minh Triêt et sa suite ont été accueillis à l'aéroport international Arturo M. Benitez par, entre autres, le chef du Département de protocole du ministère chilien des Affaires étrangères, Rolando Drago Rodriguez, et l'ambassadeur chilien au Vietnam, Jorge Canelas Ugande.

Selon le programme prévu, la cérémonie d'accueil officielle devait avoir lieu le 30 septembre, à midi (heure locale), en présence de la présidente chilienne, Michelle Bachelet. Un entretien entre les 2 présidents est prévu par la suite.

VNA/CVN