mardi 27 novembre 2012

PREMIER VOL D'UN DRONE CHILIEN

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LE DRONE DE RECONNAISSANCE « LASCAR ». PHOTO REUTERS
Selon le département de Strategic Defence Intelligence, le « Lascar » est équipé de deux moteurs électriques, il pèse 14 kg et peut atteindre une altitude de 3,5 kms. Son rayon d'action est de 30 kms. Le poste de commande du drone peut être fixé sur une voiture. /L

dimanche 25 novembre 2012

UN SOUS-MARIN ÉQUATORIEN RENTRE AU PAYS APRÈS UNE MODERNISATION AU CHILI

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LE « SS-102 HUANCAVILCA » EST UN SOUS-MARIN CLASSE 209 DU TYPE 1300. IL A ÉTÉ CONSTRUIT POUR LA MARINE « FORCE NAVALE DE L'ÉQUATEUR », (ARMADA DEL ECUADOR) DANS LES CHANTIERS NAVALS DE HOWALDSWERKE DE LA VILLE DE KIEL, EN ALLEMAGNE. PHOTO RAZÓN Y FUERZA  
« Le sous-marin est resté pendant 4 ans au chantier naval Asmar Talcahuano, pour une période d’entretien, pendant laquelle son équipage a subi une période d’entrainement spécial, » ajoute le communiqué

Le sous-marin Huancavilca subit le même processus de modernisation, et sera livré en février 2014.

jeudi 22 novembre 2012

PROSTITUTION JUVÉNILE AU CHILI: QUATRE PROXÉNÈTES RESTERONT EN PRISON

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DÉTENTION PROVISOIRE : UN JUGE A AUTORISÉ LA POLICE CHILIENNE À GARDER 16 SUSPECTS DERRIÈRE LES BARREAUX LE TEMPS QU'ELLE EFFECTUE SON ENQUÊTE SUR UN PRÉSUMÉ RÉSEAU DE PROSTITUTION JUVÉNILE. PHOTO CRISTIAN SOTO

Parmi ces clients figurent Guido Vallejos, âgé de 83 ans, le rédacteur en chef du magazine pour enfants «Barrabases», et Jaime Roman, âgé de 69 ans, un ancien producteur musical pour la télévision d'État, bien connu du public chilien.

Les avocats de la défense soutiennent que les hommes ignoraient que les prostituées étaient mineures et donc qu'ils commettaient un crime en ayant recours à leurs services.

Le président chilien, Sebastian Piñera, a annoncé de nouvelles mesures cette année pour lutter contre les mauvais traitements à l'égard des enfants en réaction au tollé provoqué par la hausse de 22 pour cent de ce genre de crimes au Chili, qui est l'un des pays les plus conservateurs d'Amérique latine.

Le gouvernement Piñera a aussi interdit aux personnes condamnées pour pédophilie de travailler à proximité de jeunes en vertu d'une nouvelle loi prévoyant l'inscription des individus reconnus coupables d'agression sexuelle sur des mineurs ou de possession de matériel pornographique juvénile dans une base de données.

Plusieurs enseignants ont été accusés durant les derniers mois d'avoir agressé sexuellement des enfants dans des garderies et des écoles de quartiers cossus de Santiago.

mercredi 21 novembre 2012

LE CHILI CHERCHE À PRIVATISER LES MERS

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DES PÊCHEURS PROTESTENT DANS LES ENVIRONS DU CONGRÈS À  VALPARAISO. CONTRE LA POLÉMIQUE DE LOI PÊCHE  DITE « LOI LONGUEIRA  ». PHOTO TOMÁS FERNÁNDEZ, MISE À JOUR LE 20/11/2012

D’après certains analystes, le président Sebastian Piñera propose de réactiver une loi qui avait initialement été pensée sous la dictature d’Augusto Pinochet.

Le pays a traversé un processus de privatisation parmi les plus radicaux à niveau mondial, avec la vente d’entreprises publiques de transport, d’électricité, de télécommunications, d’alimentation, ainsi que de banques et d’autres services publics comme la sécurité sociale, l’éducation et la santé.

Pour Juan Carlos Cardenas, directeur exécutif de l’organisation environnementale chilienne Ecocéanos, le gouvernement cherche à boucler l’une des toutes dernières réformes néolibérales de l’économie que serait la privatisation des mers.

« Cette nouvelle subvention au profit des oligopoles et des oligarques les plus nantis du pays est un pied de nez aux demandes en faveur de l’augmentation du salaire minimum, de l’accès universel à une éducation gratuite et de qualité, d’une santé publique décente, du droit à un logement digne ou de l’amélioration des prestations de retraite », a souligné Cardenas.

Le projet suscite également une vive inquiétude chez les pêcheurs, qui craignent qu’il ne puisse entraîner l’extinction de la pêche artisanale. À l’heure actuelle, seuls les petits exploitants sont autorisés à pêcher dans la zone limitée à cinq milles des côtes. L’idée est de protéger les rivages, qui recèlent une faune plus abondante et éviter ainsi tout risque de surexploitation par chalutage.

En attendant, il est envisagé de procéder à la réforme de la réglementation et d’ouvrir cet espace au secteur industriel, ce qui reviendrait à livrer la totalité des mers chiliennes aux mains des quatre sociétés.

La zone ainsi créée représente une superficie d’approximativement 2.400.000 km2, soit plus de trois fois la superficie du territoire national du Chili.

De surcroît, le projet de loi prévoit que les droits de pêche accordés aux grandes sociétés leur soient octroyés à perpétuité, avec la possibilité de les transmettre en héritage à leurs descendants.

D’après les chiffres officiels, le secteur de la pêche procure de l’emploi à 128.000 personnes, dont 68 % sont des pêcheurs artisanaux. En outre, environ 5.000 personnes sont employées sur les bateaux de pêche.

Le projet de loi suscite également des réactions d’opposition au sein des communautés autochtones qui estiment que l’extension des pouvoirs de l’industrie de la pêche est susceptible d’entraîner des atteintes à la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail relative aux peuples indigènes et tribaux.

Cette convention, ratifiée par le Chili en 2008, exige que les peuples indigènes et tribaux soient consultés à travers leurs institutions représentatives, et ce à chaque fois que des mesures législatives ou administratives sont prévues qui sont susceptibles de les affecter directement.

Historiquement, l’exploitation soutenable de poissons, de fruits de mer et d’algues a fait partie intégrante de la vie économique et culturelle des Mapuche, des Rapa-Nui et des Kawesqar .

En ce sens, Ana Nahuelpan, du Movimiento de Defensa del Mar de Mehuin, a indiqué que les peuples indigènes se voient spoliés de leurs droits.

« Nous nous opposons à cette loi car nous n’avons pas été consultés tel que le prévoit la Convention 169 de l’OIT. Nous enjoignons aux sénateurs de respecter l’obligation qui leur incombe en vertu du droit international et d’engager des consultations », a-t-il déclaré.


TAGS: EMPRESAS MULTINACIONALES • MEDIO AMBIENTE • PUEBLOS INDÍGENAS

mardi 20 novembre 2012

AVIGNONNAIS DISPARU AU CHILI, LES RECHERCHES STOPPÉES POUR CAUSE DE MAUVAIS TEMPS


Les trois marcheurs avaient été portés disparus le 7 novembre et les recherches s'étaient concentrées tout d'abord sur les pentes du volcan Villarrica à 2 847 mètres considéré comme l'un des plus actifs en Amérique du sud, situé à environ 800 km au sud de Santiago, dans la région de la ville de Temuco.

Jeudi les sauveteurs étaient appuyés par un hélicoptère équipée d'une caméra thermique capable de détecter la présence d'êtres humains. Environ 25 personnes étaient impliquées dans les opérations de recherches ainsi qu'un hélicoptère privé loué par la famille d'un des disparus.

Aujourd'hui les recherches ont été stoppées pour cause de mauvais temps mais plusieurs équipes de secours restent opérationnelles en cas de signaux de détresse.

dimanche 18 novembre 2012

JENNY BARRA, JEUNE DÉTENUE DISPARUE PAR LA DICTATURE IDENTIFIÉE PAR DES TESTS ADN


MME LAURISA ROSALES, MÈRE DE JENNY BARRA, DISPARUE IL Y A 35 ANS, DEVANT SON DERNIER PORTRAIT À LA MAISON FAMILIALE DE SAN BERNARDO. DES MILLIERS DE PARENTS DE DISPARUS N’ONT EU DE CESSE DE RETROUVER LEURS ENFANTS, ENGLOUTIS PAR L’APPAREIL DE TERREUR DE LA DICTATURE.
Jenny Barra avait été arrêtée une première fois en janvier 1974 par des militaires de l'école d'Infanterie de San Bernardo, et elle est passée très jeune par les camps de torture de Cerro Chena, à Tejas Verdes  et Tres Alamos, avant d'arriver à la prison de femmes. Elle a été relâchée après huit mois et elle a alors repris ses études à l'université catholique et ses activités militantes.

Surveillée par des agents de la CNI, le sinistre appareil de répression politique de la dictature qui a succédé à la DINA, Jenny Barra a été recapturée le 17 octobre 1977. Elle était au moment de sa disparition militante du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR), parti politique chilien d'extrême gauche.
L'ÉCOLE D'INFANTERIE DE SAN BERNARDO, À 18 KMS AU SUD DE SANTIAGO. EN 1973, CE FUT L’UN DES PREMIERS SITES DE CONCENTRATION ET DE TORTURE DES PRISONNIERS POLITIQUES. DES FOUILLES SUR SES TERRAINS ONT MIS À JOUR DES RESTES HUMAINS ENSEVELIS CLANDESTINEMENT.

Il n'y a pas eu des témoins directs de son arrestation, mais le jour de sa disparition elle a été vue en pleurs à bord d’une voiture Peugeot appartenant à la DINA. Cette voiture a aussi été signalée lors d’autres arrestations intervenues à la même période sur la région. D’autres personnes arrêtées alors ont déclaré avoir entendu dans les locaux secrets de détention la voix de Jenny Barra soumise à des interrogatoires. 

Pour la famille et les proches ces trouvailles viennent clore plus de 35 ans d’angoisse et d’incertitude et confirment, pour les avocats chargés du dossier, que comme des milliers de « disparus » dans les geôles clandestines de la cruelle dictature chilienne, Jenny Barra a été exécutée de sang froid, dans des circonstances encore non établies.

JENNY BARRA ROSALES, LA JEUNE ÉTUDIANTE DE L'UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DU CHILI ET MILITANTE ANTI DICTATURE, AU MILIEU DE SES FRÈRES ET SŒURS PEU AVANT SA DISPARITION EN 1977.
« NI LE TEMPS NI LA MORT
FERONT TAIRE TA VOIX,
NI PARDON NI OUBLI »,
pouvait-on lire sur les pancartes arborées le 10 novembre dernier lors des funérailles symboliques de Jenny Barra au mémorial des détenus disparus.
Mme Laurisa Rosales, mère de Jenny, a lancé un émouvant appel à continuer le combat « pour la vérité et la justice », et a exigé la juste punition des assassins responsables de toutes les disparitions.

samedi 17 novembre 2012

CADIX : ESPAGNE ET AMÉRIQUE LATINE ÉCHANGENT LEURS RÔLES

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LE MILLIARDAIRE CONSERVATEUR SEBASTIÁN PIÑERA, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU CHILI À CADIX LORS D'UNE CONFÉRENCES DE PRESSE  EN PLEINE RUE. PHOTO  ALEX IBAÑEZ

A sa naissance, en 1991, ce sommet était l'un des rares auxquels participaient les pays latino-américains. L'Espagne, la « mère patrie », se voulait une référence pour ses anciennes colonies, qui sortaient de la « décennie perdue » des années 1980 à cause de la crise. Son entrée dans l'Union européenne et sa transition démocratique, après la mort de Franco, en faisaient le modèle à imiter.

CHASSE GARDÉE

En position de force, Madrid cultivait ses relations avec un continent qu'elle considérait comme sa chasse gardée et ses grandes entreprises, comme les banques Santander ou BBVA, Telefonica ou la compagnie pétrolière Repsol, y prenaient position.

Mais aujourd'hui, l'Espagne ne fait plus rêver les nations émergentes d'un continent qui affiche une croissance enviable, quand la vieille Europe est en récession. Et c'est la péninsule qui appelle à l'aide, en espérant que se multiplient les investissements comme celui qu'a annoncé, cet été, l'entreprise mexicaine Pemex : la construction de deux navires hôtels dans les chantiers navals de Galice. Un projet qui donnera du travail durant trente mois à 3 000 personnes dans un secteur qui n'a pas signé de nouveaux contrats depuis cinq ans et a perdu 7 000 emplois en deux ans.

Pour cela, Madrid essaie de changer de rôle dans une région où la Chine est de plus en plus présente. "Le développement ne peut pas se baser seulement sur l'exportation des matières premières. L'Espagne et le Portugal peuvent apporter de la technologie, des bonnes pratiques, un stock d'investissements et une porte d'entrée pour ses investissements croissants en Europe", a insisté Jesus Garcia, secrétaire d'Etat espagnol en charge de la coopération et du monde ibéro-américain, à la veille du sommet. Pour le ministre des relations extérieures, José Garcia Margallo, « l'Espagne doit être une plate-forme pour les entreprises latino-américaines qui souhaitent investir en Afrique du Nord ».

L'AMÉRIQUE LATINE A-T-ELLE ENCORE BESOIN DE L'ESPAGNE ?

Mais l'Amérique latine a-t-elle encore besoin de l'Espagne ? Le Brésil, devenu la sixième puissance économique mondiale, peut se passer de son intermédiaire. Tout comme le Chili, dont le produit intérieur brut par habitant est proche de la moyenne européenne, et le Pérou, qui croît à un rythme soutenu. « Les sociétés latino-américaines ont évolué, leurs économies sont en pleine croissance, les destinations des exportations se sont diversifiées vers les marchés asiatiques et les formes démocratiques se sont consolidées », souligne le directeur de l'Institut d'études latino-américaines de l'université d'Alcala de Henares, Pedro Perez Herrero. Après des années durant lesquelles des centaines de milliers de Latino-Américains sont venus participer à la fiesta du boom immobilier, « l'Espagne a cessé de représenter un objet de désir ».

Avec la crise, les migrants d'hier ont commencé le voyage du retour, faute de trouver un emploi en Espagne, où un quart de la population active est au chômage. Et les Espagnols leur emboîtent le pas. Ce n'est pas le gouvernement espagnol qui les découragerait, lui qui ne cesse d'inciter les PME espagnoles à suivre les traces des multinationales qui réalisent en Amérique latine l'essentiel de leurs bénéfices.

Pour cela, l'Espagne veut garantir la sécurité juridique des investissements, alors que la récente nationalisation d'YPF, filiale du pétrolier espagnol Repsol en Argentine, par le gouvernement péroniste de Cristina Kirchner a effrayé les chefs d'entreprise et provoqué une crise diplomatique. Pour le chercheur en chef de l'institut de géopolitique Elcano, Carlos Malamud, « la crise de 2008 a donné des munitions à ceux qui bombent le torse face à une Espagne décadente ».

vendredi 16 novembre 2012

CHILI : 19 ARRESTATIONS APRÈS LE DÉMANTÈLEMENT D'UN RÉSEAU DE PROSTITUTION ENFANTINE


Au cours de l'opération, qui a duré jusqu'à l'aube, la police a également arrêté Jaime Roman, un chirurgien et producteur musical de plusieurs programmes télévisés, de même qu'un membre reconnu de la démocratie-chrétienne, plusieurs hommes d'affaires et au moins trois femmes d'âge mûr qui officiaient en tant que tenancières. A l'annonce de l'opération, plusieurs anciens participants aux émissions de télécrochet de M. Roman ont fait part sur les réseaux sociaux de leur satisfaction et insinué que ça n'était que le début des plaintes qui seront déposées à son encontre.

PLUSIEURS SCANDALES DE PÉDOPHILIE

Selon le journal La Tercera, qui affirme avoir eu accès à des éléments de l'enquête judiciaire, la grande majorité des clients du réseau sollicitaient par téléphone les services de fillettes, qui étaient recrutées par les tenancières dans les quartiers pauvres de Santiago. Ce vendredi, les personnes interpellées seront traduites devant un tribunal pour y être inculpées de facilitation de prostitution de mineurs et d'obtention de faveurs sexuelles de ces mêmes mineurs.

Le Chili a été secoué ces derniers mois par plusieurs cas très médiatisés de sévices sexuels sur des enfants, impliquant notamment des prêtres enseignant dans des collèges réputés de Santiago. Le pape Benoît XVI a accepté le mois dernier la démission de Marco Antonio Ordenes Fernandez, 47 ans, un évêque chilien soupçonné de sévices sexuels sur des adolescents.

VISITE DU PRÉSIDENT DU CHILI SEBASTIAN PIÑERA AU PARLEMENT EUROPÉEN LE 15 NOVEMBRE 2012

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LE MILLIARDAIRE CONSERVATEUR SEBASTIÁN PIÑERA, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU CHILI À VISITÉ LE PARLEMENT EUROPÉEN, A L’OCCASION DU 10ÈME ANNIVERSAIRE DES ACCORDS COMMERCIAUX DE LIBRE ÉCHANGE (ALE) SIGNÉS EN NOVEMBRE 2002. PHOTO  ALEX IBAÑEZ 

La croissance économique du Chili a un objectif social: éradiquer la pauvreté et les inégalités en matière d’éducation, de santé, …

Il dit avoir mis en place 5 piliers pour y parvenir:

1/ des moyens pour l’éducation;
2/ le développement des technologies et de la recherche scientifique;
3/ favoriser l’activité entrepreneuriale;
4/ l’égalité des citoyens, moins d’injustice et de pauvreté;

ce qui permettra au Chili de devenir un pays développé, pacifique (alors qu’il vient de dire qu’il n’y a pas de problèmes de guerre ou de luttes), … et donc de faire partie du premier monde à l’instar de l’Amérique du Nord ou des pays d’Europe (il répètera plusieurs fois que le Chili est un pays du tiers-monde!!), et comme l’Europe est le deuxième allié économique après la Chine, il introduit le cinquième pilier:

5/ l’intégration économique mondiale.

Le but du gouvernement de Piñera est de créer un marché interne avec la Colombie, le Pérou, et le Mexique; et le plus grand marché du monde avec les pays outre-Pacifique… (pour contrer l’ALBA,  Alliance Bolivarienne pour le peuple des Amériques).

Le commerce international représente 75% du PIB du Chili (exportation de minerais, de bois, … sans aucun respect de l’environnement ou de l‘OIT 169 pourtant ratifiée par le Chili), et le président chilien est venu à Bruxelles spécialement pour demander aux députés européens d’insister, d’agir pour que lors du Conseil des 27 soit décidé d’accélérer la collaboration économique avec l’Amérique Latine, en argumentant que cette dernière étant une ancienne colonie toute entière de l’Espagne et du Portugal, c’est un peu l’Europe…

Au moment de passer aux questions des parlementaires, nous remarquons que la délégation de journalistes chiliens quitte l’hémicycle…

La Députée ALE (Alliance Libre Européenne) et Verts, Ana Miranda (BNG) prend la parole.


Madame Miranda s’inquiète de la situation du peuple originaire Mapuche victime de violence et de répression: une nouvelle grève de la faim de prisonniers vient de commencer ce jour, le siège de l’UNICEF de Santiago a été occupé durant plus d’un mois pour dénoncer le sort des enfants Mapuche… Que fait le gouvernement pour protéger le droit des personnes et en particuliers du peuple originaire Mapuche?

La Députée interrogera également sur la « loi de pêche » et la « loi  Hinzpeter ».

Huit autres député(e)s poseront leurs questions.

Sebastian Piñera reprend la parole pour répandre ses mensonges en guise de réponse aux questions et inquiétudes des parlementaires… en résumé:

En matière économique, des visas et des subventions (jusqu’à 50 000 $) sont attribués à tous les étrangers qui veulent s’investir en matière d’innovation technologique.

Il ose parler de développement durable social en respectant les communautés, et environnemental !

7O% du budget de l’état est consacré aux politiques sociales, la population pauvre est assistée pour qu’elle ait accès à l’éducation afin de s’élever sur l’échelle sociale.

Il affirme que 2 milliards de $ ont été alloués pour un accès à un enseignement de qualité, un accès garanti par des bourses et des prêts pour les plus pauvres!

L’éducation ne peut être gratuite car on ne peut utiliser les ressources de TOUS les Chiliens pour aider une partie de la population…
C’est pourquoi des prêts bancaires à 2% sont proposés; une dette qui est annulée si elle n’est pas remboursée dans les 15 ans…

Quant aux violences contre les femmes, Piñera assure que grâce aux peines très lourdes encourues et appliquées, celles-ci auraient fortement diminué…

En ce qui concerne le peuple originaire Mapuche, le président chilien parle d’un nouveau « traité Mapuche » sans fournir aucune explication; assure que l’OIT 169 est respectée en Araucanie et que les communautés sont protégées: « ces gens étaient là bien avant nous, ils sont l’âme du Chili ».

Certes, ils sont discriminés mais par le simple fait qu’ils sont les plus pauvres du Chili, et qu’ils bénéficient d’ailleurs de la loi anti-discrimination pour les aider à se défendre!

(Nous précisons que le président a été prévenu devant témoins, en l’occurrence nous membres de Fewla, qu’il y auraient des questions sur la répression des Mapuche).

Piñera soutient la nouvelle loi de pêche qui protège la faune et les pêcheurs artisanaux (qui représentent 90 % des travailleurs du secteur) contre la sur-pêche : « pour moi, c’est normal de protéger nos petits pêcheurs! ».

Piñera assure que la loi Hinzpeter est un moyen de garantir le droit à la liberté d’expression, mais une liberté d’expression qui respecte tous les citoyens: «nous n’avons jamais interdit les manifestations d’étudiants! ».

Il terminera en rappelant que la création de UNASUR est le moyen de préserver la démocratie et d’éviter les problèmes rencontrés en Equateur, en Bolivie ou au Paraguay!

Voilà comment Sebastian Piñera a éludé les questions sur le non respect des droits humains, sur la non protection des enfants, sur le non respect de la convention de l’OIT 169, sur la destruction de l’environnement au nom du profit, sur les violences et répressions que subit le peuple originaire Mapuche… sous les applaudissements avides et hypocrites de l’assemblée!

Nous rappelons que ce spectacle fut orchestré par l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE), celle-la même qui a invité Hernan Büchi, Chicago boy ancien ministre de l’économie de Pinochet.   

Le président Piñera a également été reçu par le roi Albert II, ainsi que par le Premier Ministre belge, le grand socialiste Elio Di Rupo.

CHILI : AUCUNE TRACE DE 3 RANDONNEURS EUROPÉENS DISPARUS DEPUIS UNE SEMAINE


Les randonneurs sont l'Italien Luca Ogliengo, 25 ans, le Russe Dimitri Sivenkov, 35 ans, et le Français Guilhem Bellon, 25 ans.

Les trois marcheurs avaient été portés disparus le 7 novembre et les recherches s'étaient concentrées tout d'abord sur les pentes du volcan Villarrica (2.847 mètres) considéré comme l'un des plus actifs en Amérique du Sud, situé à environ 800 km au sud de Santiago, dans la région de la ville de Temuco.

Mais après réception de nouvelles données captées depuis le portable d'un des touristes et des indications de proches, les recherches ont été déplacées à environ 30 km de Villarrica, a indiqué Mme Medrano.

Jeudi, les sauveteurs étaient appuyés par un hélicoptère équipé d'une caméra thermique capable de détecter la présence d'êtres humains.

Le système permet d'enregistrer le trajet et de le passer en revue avec davantage de précision dans la recherche d'indices.

Quelque 25 personnes sont impliquées dans les opérations de recherche ainsi qu'un hélicoptère privé loué par la famille d'un des disparus.

Les autorités sont particulièrement préoccupées par le fait que les trois randonneurs sont partis en expédition sans les vivres et l'équipement nécessaires.

Depuis vendredi dernier prédominent toutefois de bonnes conditions météorologiques, après la chute de neige dans les premières heures de la disparition des trois hommes.


(©AFP / 15 novembre 2012 17h46) 

jeudi 15 novembre 2012

CHILI : DANS UN CLIMAT ADVERSE, LE PARTI COMMUNISTE EMPOCHE LA MISE

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DANIEL JADUE, URBANISTE ET SOCIOLOGUE, MILITANT COMMUNISTE, ÉLU MAIRE DE RECOLETA —GRANDE COMMUNE DU NORD DE SANTIAGO—, SUR UN AMBITIEUX PROGRAMME DE REDÉPLOIEMENT DES FONDS PUBLICS ET DE PROXIMITÉ AVEC LES HABITANTS.
Autre constat, le vote sanction contre la droite entraîne la victoire par défaut de l'opposition de centre gauche qui remporte 168 mairies contre 121 pour la droite, 49% des voix contre 32%. Le centre-gauche gagne par ailleurs le principal enjeu du scrutin, la capitale Santiago.

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DENIS ENRIQUE CORTÉS VARGAS, MAIRE D’ILLAPEL. LA MUNICIPALITÉ D'ILLAPEL VILLE CHILIENNE DE 29.000 HABITANTS (EN 2005) DANS LA PROVINCE DE CHOAPA, DE LA RÉGION DE COQUIMBO, QUI SE TROUVE À L'EST DE LOS VILOS. 

L'opposition de gauche partait en ordre dispersé. D'un côté, le pacte de la « Concertación », alliance de centre-gauche réunissant le Parti socialiste et Démocratie chrétienne, qui a gouverné le Chili de 1990 à 2009. De l'autre, l'alliance « Pour un Chili juste » conduite par le Parti communiste, avec d'autres partis de gauche modérée (Parti radical, Parti pour la démocratie).

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LES MILITANTS DU MOUVEMENT ÉTUDIANT, DE LA JEUNESSE COMMUNISTE ET DES ORGANISATIONS CITOYENNES ONT FOURNI SEPT DES CONSEILLERS ÉLUS SUR LES LISTES COMMUNISTES.
Si les deux listes concourraient de façon indépendante pour l'élection des conseillers, les modalités de l'élection des maires poussaient à des « pactes par omission », autrement dit des désistements des candidats soit de la Concertation soit du bloc lié au Parti communiste, pour faire élire le candidat de gauche le mieux placé pour remporter l'élection.

Dans ce contexte d’ensemble, les résultats du Parti communiste se révèlent positifs.

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ISAÍAS ZAVALA TORRES, MAIRE COMMUNISTE DE DIEGO DE ALMAGRO, COMMUNE CHILIENNE DU « PETIT NORD », DANS LA PROVINCE DE CHAÑARAL, DE LA RÉGION D'ATACAMA. ELLE SE SITUE À 70 KMS À L'EST DE LA VILLE DE CHAÑARAL CAPITALE PROVINCIALE, ET À 149 KMS DE COPIAPÓ CAPITALE RÉGIONALE. LA SURFACE TOTALE DE DIEGO DE ALMAGRO EST DE 18.664 KM². SA POPULATION, MAJORITAIREMENT URBAINE, ATTEINT LES 18.589 HABITANTS, DESQUELS 7 951 VIVENT DANS LA LOCALITÉ HOMONYME (RECENSEMENT DE 2002).

Sont élus quatre maires communistes dans les villes ouvrières de Diego de Almagro et la Ligua, et dans les communes populaires de l'agglomération de Santiago, Pedro Aguirre Cerda et Recoleta. Trois autres candidats apparentés communistes sont élus à Illapel, Los Vilos et Canela.

Si toute généralisation est problématique au niveau de l'élection des maires, l'élection des conseillers donne un aperçu plutôt réaliste du nouveau rapport de force politique :

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RODRIGO SÁNCHEZ VILLALOBOS, MAIRE COMMUNISTE DE LA LIGUA, COMMUNE SITUÉE À L’EXTRÊME NORD DE LA PROVINCE DE PETORCA DANS LA REGIÓN DE VALPARAÍSO, LA Vème DES 15 RÉGIONS ADMINISTRATIVES DU CHILI, ELLE EST SUR LA MÊME LATITUDE QUE SANTIAGO DU CHILI, MAIS EN BORDURE DE L'OCÉAN PACIFIQUE. ELLE EST SITUÉE ENTRE LA RÉGION DE COQUIMBO AU NORD, L'ARGENTINE AINSI QUE LA RÉGION MÉTROPOLITAINE DE SANTIAGO À L'EST ET LA RÉGION DU LIBERTADOR GÉNÉRAL BERNARDO O'HIGGINS AU SUD.

A droite, l'UDI, la droite post-Pinochet obtient 17,2% des voix, le parti du président la Rénovation nationale 15,7%. Au centre-gauche, le Parti démocrate-chrétien récolte 15% des voix et le Parti socialiste 12%.

Le Parti communiste du Chili (PCCh) remporte 6,5% des voix, soit 250 000 voix, ainsi que 102 conseillers. Par rapport aux scores de 2008, le PCCh double son résultat en pourcentage (mais pas en nombre de voix) et le nombre de conseillers élus.

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CLAUDINA NUNEZ, MAIRE COMMUNISTE DE PEDRO AGUIRRE CERDA, COMMUNE POPULAIRE DU SECTEUR SUD DE SANTIAGO. ELLE EST NÉE EN 1991 DU PARTAGE DE LA COMMUNE DE SAN MIGUEL. 
Un résultat à valoriser d'autant plus que le PCCh avait insisté pour mettre sur ses listes des acteurs du mouvement social, des candidats issus du mouvement étudiant ou des luttes ouvrières et enseignantes.

Le président du PCCh, Guillermo Tellier, a rappelé que sur les 102 conseillers élus sur les listes communistes, sept étaient issus de la Jeunesse communiste (JCCh).

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BERNARDO LEYTON LEMUS, MAIRE DE CANELA. LA MUNICIPALITÉ DE CANELA EST SITUÉE DANS LA REGIÓN DE COQUIMBO,  LA RÉGION IV  DES 15 RÉGIONS ADMINISTRATIVES DU CHILI, ENTRE LA RÉGION D'ATACAMA AU NORD ET LA RÉGION DE VALPARAÍSO AU SUD.
Dans la conférence de presse suivant l'annonce des résultats, Guillermo Tellier a souligné la nécessité de lier travail politique du parti et mouvement social :

« Nous pouvons regarder l'avenir avec beaucoup d'optimisme, avec un regard positif, en construisant un lien fort avec le mouvement social, en contribuant à son renforcement, tant du point de vue de l'organisation syndicale, étudiante comme au niveau de toute la population.

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MANUEL MARCARIAN, MAIRE DE LOS VILOS. LA MUNICIPALITÉ DE LOS VILOS EST SITUÉE DANS LA REGIÓN DE COQUIMBO,  LA RÉGION IV DES 15 RÉGIONS ADMINISTRATIVES DU CHILI,, ENTRE LA RÉGION D'ATACAMA AU NORD ET LA RÉGION DE VALPARAÍSO AU SUD.
Ces élections municipales sont importantes : considérons que l'on a pu virer des maires qui s'opposaient à ce mouvement, qui étaient des ennemis tenaces de la réforme du système éducatif, de l'éducation gratuite. On les a battus à plate couture, et le mouvement social va suivre. Nous serons là pour le renforcer»

CHILI : LA PETITE-FILLE D'ALLENDE RECONNAIT SA DÉFAITE AUX MUNICIPALES

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FAC-SIMILÉ DE LA LETTRE DE DÉMISSION DE MAYA FERNANDEZ ALLENDE DE SON POSTE DE CONSEILLÈRE MUNICIPALE DE LA COMMUNE DE ÑUÑOA. ELLE ENVISAGE DE SE PRÉSENTER À LA PROCHAINE ÉLECTION LÉGISLATIVE NATIONALE

Elle souhaite se présenter au Parlement

Le parti de centre-droit de la Rénovation nationale avait demandé le recomptage des voix. Maya Fernandez Allende, 41 ans, a annoncé qu'elle se retirait en tant que membre du Conseil municipal de Ñuñoa mais qu'elle souhaitait se présenter au Parlement.

La petite-fille de Salvador Allende a été élevée à Cuba, où sa mère Beatriz s'est exilée après la mort du président Allende dans le coup d'Etat mené par le général Augusto Pinochet en 1973.

Sipa

lundi 12 novembre 2012

UN SCANDALE DE CORRUPTION ÉCLABOUSSE L’UNE DES PLUS GRANDES UNIVERSITÉS DU CHILI


BANNIÈRE DU SITE INTERNET DE L’UNIVERSITÉ DE LA MER


Depuis fin juin, elle est pourtant au cœur d’un des plus gros scandales du pays. Au lieu de payer les salaires et les cotisations sociales de ses professeurs, de rembourser ses prêts bancaires et d’améliorer la médiocre qualité de l’enseignement, la direction de l’Université détournait l’argent pour le placer directement dans les poches de ses propriétaires. Ils sont poursuivis en justice pour trafic d’influence et corruption.
BANNIÈRE DU SITE INTERNET DE L’UNIVERSITÉ DE LA MER
Ce scandale démontre le manque de contrôle et de pouvoir de l’Etat et du ministère de l’Education sur l’enseignement supérieure privé. Elle conforte le mouvement étudiant qui réclame depuis un an et demi une éducation publique et de qualité.

samedi 10 novembre 2012

ESPAGNE : « BANQUIERS ASSASSINS »

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AUX CRIS DE « BANQUIERS ASSASSINS », DES CENTAINES DE PERSONNES ONT MANIFESTÉ VENDREDI À MADRID APRÈS LE SUICIDE D'UNE FEMME AU PAYS BASQUE QUI DEVAIT ÊTRE EXPULSÉE, LE DEUXIÈME EN 15 JOURS EN ESPAGNE, TANDIS QUE LE GOUVERNEMENT DOIT PRÉSENTER LUNDI DES MESURES D'URGENCE. PHOTO RAFA RIVAS

Et parler  « des seuils d'exclusion, pour mieux appliquer le code de bonne conduite (ndlr: des banques), pour pouvoir négocier la dette et rester dans le logement. C'est un sujet difficile et j'espère que nous pourrons donner bientôt de bonnes nouvelles à l'ensemble des Espagnols», a-t-il ajouté.
Les associations luttant contre les expulsions fustigent la loi actuelle qui abouti à ce que de nombreux propriétaires, incapables d'honorer leurs traites, soient expulsés de leur logement tout en devant continuer à payer leur crédit aux banques.
 « Coupables! coupables! »,  «  honte! honte! » criaient les manifestants à Madrid, dénonçant les banques, comme Bankia, récemment nationalisée et renflouée par les contribuables, qui continuent d'expulser les petits propriétaires frappés par le chômage et la crise.
Rejoints vendredi soir par une centaine de manifestants, des petits propriétaires ruinés et menacés d'expulsion campent depuis le 22 octobre dans le centre de la capitale espagnole devant Caja Madrid, l'une des caisses d'épargne ayant fusionné pour former Bankia.
« Escroquerie du crédit », proclamait une banderole accrochée aux barreaux devant la banque.
 « Bankia trompe, escroque et chasse les gens de leur maison », pouvait-on lire sur les pancartes, agitées par les manifestants qui ont observé une minute de silence à la mémoire de Amaya Egaña.
Il s'agit du deuxième suicide en raison des expulsions qui se multiplient dans une Espagne en récession et où le chômage frappe plus d'un actif sur quatre. Le 25 octobre, un homme, José Luis Domingo, avait été retrouvé pendu dans le sud de l'Espagne au moment où il devait être expulsé de son logement.
Avec 350.000 propriétaires surendettés expulsés depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, ce phénomène est l'une des manifestations les plus criantes de la crise économique en Espagne.
Face à cette situation, le gouvernement a annoncé vendredi qu'il présenterait lundi des propositions à l'opposition socialiste afin de s'accorder sur des mesures d'urgence pour freiner les expulsions et afin de protéger les populations les plus vulnérables.
Un récent rapport écrit par plusieurs magistrats a dénoncé  « des procédures juridiques extrêmement agressives » d'expulsion à l'encontre d'emprunteurs  «  sans défense ».


mardi 6 novembre 2012

LE CHILI EXHUME LA CASERNE SIMON BOLIVAR, CENTRE D’EXTERMINATION INCONNU

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QUELQUES MEMBRES DE LA BRIGADE « LAUTARO », L’UNITÉ D’EXTERMINATION LA PLUS CRUELLE DE LA DINA : LE CHEF, JUAN MORALES SALGADO, JOYCE AHUMADA DESPOUY, ELISA MAGNA ASTUDILLO, RICARDO LAWRENCE MIRES, ET GLADYS CALDERÓN CARREÑO. CETTE BRIGADE COMPTAIT DANS SES RANGS DES NOMBREUSES FEMMES.

Jorgelino Vergara arrive à Santiago en 1974 à l’âge de 15 ans, un an après le coup d’Etat. Cadet d’une famille pauvre de douze enfants, il cherche un travail stable, moins exténuant que celui de garçon de ferme qu’il effectuait auparavant. Son frère lui a trouvé un poste de majordome dans une famille bourgeoise de la capitale et le met en garde: « Le propriétaire de la maison est une personne très importante, un militaire. Surtout ne l’oublie pas» C’est ainsi qu’il intègre le service de la famille du colonel Manuel Contreras, à la tête de la DINA.


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VICTOR MANUEL DÍAZ LÓPEZ, ANCIEN DIRIGEANT DE LA CENTRALE UNIQUE DES TRAVAILLEURS, et Leader CLANDESTIN DU PARTI COMMUNISTE DU CHILI AU DÉBUT DE LA DICTATURE. SÉQUESTRÉ PAR LA BRIGADE LAUTARO LE 12 MAI 1976, IL A ÉTÉ GARDÉ AU SECRET PRÈS DE HUIT MOIS, SOUMIS À DES CRUELLES TORTURES, AVANT D’ÊTRE FROIDEMENT ASSASSINÉ PAR LES SBIRES DE PINOCHET. ICI AVEC SON FILS VÍCTOR DÍAZ CARO. PHOTO MEMORIA VIVA.
Servir le café, préparer le petit déjeuner, acheter le journal, sortir le chien... Petit à petit, il gagne la confiance de la famille et particulièrement celle de la Tía Maruja, ex-épouse de Manuel Contreras. L’entente est si bonne que pendant l’été, il accompagne la famille à la plage huppée de Santo Domingo.


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JAIME DONATO AVENDAÑO, MÉCANICIEN, ANCIEN DIRECTEUR NATIONAL DE LA CUT ET MEMBRE DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE. ARRÊTÉ LE 5 MAI 1976 DANS LA SOURICIÈRE DE RUE CONFERENCIA.
Agents de la DINA, militaires, patrons, notables, on se presse pour rencontrer Manuel Contreras. Le majordome se souvient avoir vu défiler le dictateur uruguayen Juan Maria Bordabbery et l’agent américain Michael Townley, auteur de l’assassinat d’Orlando Letelier –ancien ministre de Salvador Allende – à Washington en 1976.


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LINCOYÁN YALÚ BERRÍOS, EMPLOYÉ MUNICIPAL À LA RETRAITE, DIRIGEANT SYNDICAL ET MILITANT COMMUNISTE. IL A ÉTÉ ARRÊTÉ LE 15 DÉCEMBRE 1976 DANS LA RUE.

Voyage à la Colonia Dignidad

Vergara voyage aussi avec la famille Contreras jusqu’à Colonia Dignidad, cette colonie allemande au cœur du Chili dirigée par l’ex-nazi Paul Schäfer, qui servait de centre de torture et où fut fabriqué du gaz sarin. Il confesse n’avoir jamais ressenti d’amour pour la famille Contreras mais bien de l’admiration pour le colonel Manuel « Mamo » Contreras et de l’affection pour la Tía Maruja. C’est d’ailleurs elle qui le recommande pour intégrer la Brigade Lautaro et la caserne Simon Bolivar. Nous sommes en 1976 et Jorgelino Vergara a tout juste 16 ans.

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ARMANDO PORTILLA, REPRÉSENTANT COMMERCIAL, ANCIEN DIRIGEANT DE L’ENTREPRISE NATIONALE D'ÉLECTRICITÉ. ARRÊTÉ DANS LA RUE LE 9 DÉCEMBRE 1976.
La Brigade Lautaro a été constituée sur la base des  effectifs de la garde rapprochée du colonel Contreras, et conçue spécialement pour éliminer les membres du Parti communiste qui agissaient dans la clandestinité. Parmi eux, quelques grands noms de la gauche chilienne de l’époque, comme Victor Diaz, numéro 2 du parti, Jorge Muñoz, Fernando Ortiz et Waldo Pizarro. En un an, la brigade parviendra à décapiter trois directions politiques complètes. Les détenus restaient en moyenne sept jours dans la caserne pendant lesquels ils étaient torturés avant d’être assassinés. Leurs corps étaient ensuite transportés en hélicoptère et jetés à la mer. Augusto Pinochet fut lui-même très attentif au sort réservé aux dirigeants communistes. Il rencontra d’ailleurs personnellement Victor Diaz à Casa Piedra, au sud de Santiago, avant qu’il ne soit transféré et assassiné à Simon Bolivar.

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QUELQUES MEMBRES DE LA BRIGADE « LAUTARO »,  L’UNITÉ D’EXTERMINATION LA PLUS SECRÈTE DE LA DINA: ARMANDO FERNÁNDEZ LARIOS, MARÍA GUERRERO SOTO, MIGUEL KRASSNOFF MARTCHENKO, ADRIANA RIVAS GONZÁLEZ ET JORGE PICHUNMÁN CURIQUEO.

Le serment de la DINA

Dès son arrivée, Jorgelino Vergara prête le serment de la DINA : « Tout ce qui a été vu, entendu, reste en silence, pour toujours jusque dans la tombe» Il est ensuite accueilli par Juan Morales Salgado, le commandant de la caserne. « Ton travail consiste à faire le ménage, donner à manger aux détenus, apporter café et sandwichs quand on te le demande » lui dit-il. Tout en s’acquittant parfaitement de sa tâche, le mocito va être le témoin privilégié du sadisme brutal des agents secrets de Pinochet.

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ELISA DEL CARMEN ESCOBAR CEPEDA, MILITANTE DU PARTI COMMUNISTE, ARRÊTÉE LE 6 MAI 1976 DANS LA SOURICIÈRE DE RUE CONFERENCIA.

Il se rend chaque jour dans le cabanon des prisonniers pour servir les repas. A sa droite, les six cellules. Au fond du couloir, un lit métallique où l’on torture à l’électricité. Cette proximité permettait aux autres détenus d’entendre les cris de douleur de leurs camarades. Parmi les officiers de la caserne, il se souvient de la cruauté de Juan Cheminelli et Armando Fernandez, réfugié actuellement aux Etats-Unis. Ceux-ci, la nuit venue, drogués, choisissaient un détenu et le lacéraient de coups de couteau. Et lui, obligé de nettoyer la scène du crime.


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REINALDA PEREIRA PLAZA, TECHNICIENNE PARAMÉDICALE, MILITANTE DU PARTI COMMUNISTE. ENCEINTE DE 5 MOIS, ARRÊTÉE ET ASSASSINÉE LE 15 DÉCEMBRE 1976. PHOTO JACQUELINE TORRENS.

Le passage du livre concernant Reinalda Pereira, 29 ans, enceinte, est glaçant : « Elle recevait des chocs électriques, les yeux couverts par un bandeau. Elle supplia qu’on la tue. Elle était en morceaux. Elle ne pourrait jamais avoir son enfant. Les officiers Barriga et Lawrence commencèrent à rire fortement. Lawrence partit dans la cuisine chercher une poêle et commença à la frapper à la tête pendant que Barriga simulait une fausse exécution. Elle mourut dans la journée»

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LISANDRO TUCAPEL CRUZ DÍAZ, TÉLÉGRAPHISTE ET ANCIEN SYNDICALISTE, MILITANT DU PARTI COMMUNISTE. ARRÊTÉ DANS LA RUE LE 18 DÉCEMBRE 1976.
Quatre-vingt militants du Parti communiste sont passés par Simon Bolivar. Un nombre conséquent quand on sait qu’ils vivaient tous dans la clandestinité. « Quand il s’agit de torture systématique, les héros n’existent pas », explique Javier Rebolledo. Il évoque ici « un tabou qui touche l’ensemble des organisations de gauche au Chili et à travers le monde : la collaboration des détenus pour suspendre ou atténuer les traitements inhumains auxquels ils étaient soumis ».

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EDRÁS PINTO ARROYO, CHAUFFEUR, EX-EMPLOYÉ À LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS ET MILITANT DU PARTI COMMUNISTE. ARRÊTÉ LE 20 DÉCEMBRE 1976.
Sentence à venir

La Brigade Lautaro disparaît en 1977. Jorgelino Vergara rejoint alors la Centrale nationale d’informations, qui succède à la DINA après l’attentat qui tua Orlando Letelier. Il continue à travailler comme majordome et effectue quelques tâches administratives. Mais son parcours devient plus flou. A-t-il participé à des opérations secrètes? S’est-il contenté de servir le café? Concernant cette époque, le mocito préfère garder le silence. Pour le moment.


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HÉCTOR VÉLIZ RAMÍREZ, OUVRIER, ANCIEN DIRIGEANT DE LA C.U.T, ANCIEN CANDIDAT AUX RÉGIONALES POUR LE PARTI COMMUNISTE. ARRÊTÉ DANS LA RUE LE 15 DÉCEMBRE 1976.

Les confessions de Jorgelino Vergara ont permis que soient inculpés cent vingt agents de la DINA en 2009. Soixante d’entre eux n’avaient jamais été inquiétés. Trente et un ans après les faits, on découvre enfin l’enfer vécu par les détenus à la caserne Simon Bolivar. Le procès des agents de la DINA s’est tenu en 2009 selon les règles de l’ancien – et très lent – système judiciaire pénal. La sentence doit tomber prochainement. En attendant, tous les membres de la Brigade Lautaro restent en liberté.

1. Javier Rebolledo, La danza de los cuervos. El destino final de los detenidos desaparecidos, Santiago de Chile, CEIBO Ediciones, 2012.

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Comment les juges ont contourné l’amnistie

En 1978, la junte militaire promulgue une loi (DL2191) qui « octroie l’amnistie à toutes les personnes qui, en qualité d’auteur, de complice ou de protecteur sont impliquées dans des faits délictueux pendant la durée de l’état d’urgence s’étendant du 11 septembre 1973 au 10 mars 1978 ». Cette loi garantit donc aux militaires l’impunité pour les crimes commis depuis 1973. Ce texte –tout comme la constitution de 1980– ne fut pas abrogé avec le retour de la démocratie.

A la fin des années 1990, un groupe de magistrats va néanmoins élaborer une doctrine juridique pour le contourner. Celle-ci se base sur deux principes. Premièrement, tant que les corps des prisonniers n’ont pas été retrouvés, ils sont considérés en droit comme disparus –et non pas décédés–, ce qui est reconnu comme un « délit permanent » et ne peut être couvert par l’amnistie de 1978. Deuxièmement, la législation pénale internationale établit que les crimes contre l’humanité ne peuvent être amnistiés ni prescrits avec le temps. C’est sur la base de ces deux principes que les agents de la DINA ayant opéré à Simon Bolivar ont finalement pu être jugés.