mercredi 26 juin 2019

LE VÉNÉZUÉLA ACCUSE LA COLOMBIE, LE CHILI ET LES ÉTATS-UNIS D'ÊTRE LIÉS À UNE TENTATIVE DE COUP D'ÉTAT


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LE GOUVERNEMENT VÉNÉZUÉLIEN A DÉJOUÉ UNE TENTATIVE DE « COUP D'ÉTAT »
MILITAIRE QUI PRÉVOYAIT L'ASSASSINAT DU PRÉSIDENT NICOLAS MADURO,
A ANNONCÉ MERCREDI LE MINISTRE DE LA COMMUNICATION.
PHOTO  PRÉSIDENCE VÉNÉZUÉLIENNE
Le Venezuela a évoqué mercredi une tentative de  « coup d'État » destinée à renverser le président Nicolas Maduro. Selon Caracas, le Chili, la Colombie et les États-Unis seraient impliqués.
Le gouvernement vénézuélien a annoncé mercredi avoir déjoué une tentative de  « coup d'État » militaire impliquant les États-Unis, la Colombie et le Chili, qui prévoyait l'assassinat du président socialiste Nicolas Maduro.

Selon Caracas, le coup d'État prévoyait l'assassinat du président


« Nous avons assisté à toutes les réunions de planification du coup d'État », a déclaré le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez. Des agents gouvernementaux auraient été infiltrés dans la préparation de cette tentative de renversement de Maduro et son remplacement par un général. Le coup d'État, impliquant des militaires actifs et en retraite ainsi qu'un ancien chef du renseignement, devait avoir lieu entre dimanche et lundi, a précisé le ministre.

Il a accusé le président de droite colombien Ivan Duque de « planifier des coups d'État, des assassinats du président » Maduro, mettant en cause également le président conservateur du Chili Sebastian Piñera et le Conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton.

Un pays en pleine crise économique et politique


Bien qu'assis sur d'immenses réserves de pétrole, le Venezuela est frappé par une récession qui se traduit entre autres par une hyperinflation, des pénuries et des coupures de courant à répétition et a poussé 4 millions de Vénézuéliens à émigrer depuis 2015, selon l'ONU. Quelque sept millions de personnes, soit un quart de la population, a besoin d'une aide humanitaire d'urgence.

Le pays vit au rythme du bras de fer entre Nicolas Maduro et le chef de file de l'opposition Juan Guaido, depuis que ce dernier s'est autoproclamé président par intérim le 23 janvier et qu'il a été reconnu comme tel par une cinquantaine de pays    [laquais], des États-Unis.

SUR LA ROUTE DU « RÊVE AMÉRICAIN », UN PÈRE ET SA FILLE SE NOIENT DANS LE RIO GRANDE


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LES CORPS D’OSCAR ALBERTO MARTINEZ RAMIREZ ET
DE SA FILLE VALERIA, LUNDI 24 JUIN, SUR LA RIVE
MEXICAINE DE MATAMOROS.
PHOTO JULIA LE DUC 
Publiée par le quotidien mexicain « La Jornada », la photographie de ces deux corps inertes cramponnés l’un à l’autre remet en lumière les drames de l’immigration.
PHOTO JULIA LE DUC
Les deux corps gisent sur le ventre, côte à côte, enserrés dans un même tee-shirt sombre qui devait empêcher le courant de les éloigner l’un de l’autre. Le dernier geste désespéré d’un père pour protéger sa fille, dont le petit bras se cramponne encore à son cou. Ils sont morts ensemble, dans les bouillons du Rio Grande, ce fleuve qui marque la frontière entre le Mexique et les États-Unis, et que tentent chaque année de traverser, au péril de leur vie, des milliers d’hommes et de femmes attirés par le « rêve américain ».

Publiée par le quotidien mexicain La Jornada, la photographie de ces deux corps inertes, visages encore enfouis dans l’eau boueuse, a fait le tour du monde. Grâce à Julia Le Duc, la journaliste mexicaine qui a réalisé le cliché lundi 24 juin, ces noyés du Rio Grande ont retrouvé un nom : ils sont Oscar Alberto Martinez Ramirez, 26 ans, et sa fille, Valeria, 23 mois. Leur histoire, pourtant tristement banale, est devenue « l’incarnation poignante des conséquences tragiques et souvent éclipsées derrière le débat cynique et bruyant sur le contrôle des frontières », rappelle le journal américain The New York Times.

Attente interminable


Oscar Alberto Martinez Ramirez était salvadorien. Avec sa femme, Tania Vanessa Avalos, 21 ans, et leur fillette, ils avaient quitté leur domicile de San Martin le 3 avril pour tenter de gagner les Etats-Unis. Mais après deux mois d’attente dans un centre d’accueil de Tapachula (Mexique), où leurs procédures pour demander l’asile semblaient indéfiniment suspendues, la famille a décidé de poursuivre sa route, en traversant tout le pays.

Selon l’enquête de Julia Le Duc, tous les trois étaient arrivés dimanche matin au poste-frontière de Matamoros pour y déposer leurs formulaires de demande d’asile. Le bureau américain était fermé pour le week-end. Surtout, trois cents personnes attendaient déjà de pouvoir en faire de même – sachant que le bureau n’offre, depuis la dernière réforme migratoire décidée par Donald Trump, plus que trois rendez-vous par semaine pour étudier les demandes. Pour eux, cela signifiait encore de longues semaines d’attente avant même d’entamer toute procédure.

Selon Tania Vanessa Avalos, c’est son mari qui a alors suggéré de traverser le fleuve à la nage, repérant un passage qui lui semblait praticable. Devant les policiers, elle a raconté l’avoir laissé s’éloigner avec leur fille sous le bras jusqu’au côté américain, à quelques centaines de mètres de là. Il a déposé l’enfant sur l’autre rive. « Mais quand il a fait demi-tour pour retourner chercher sa femme, la fillette l’a rejoint dans l’eau. Quand il s’est retourné pour la récupérer, le courant les a emportés tous les deux », a raconté la journaliste Julia Le Duc au quotidien britannique The Guardian.

À moins d’un kilomètre du pont


C’est la mère de la fillette qui a donné l’alerte. Les recherches ont commencé dès dimanche après-midi et se sont poursuivies tôt lundi matin. A 10 h 15, derrière un rideau de roseaux, les pompiers ont trouvé les deux corps enlacés. Ils avaient été portés par le courant sur la rive mexicaine, à moins d’un kilomètre du pont international qui relie les deux pays. « C’est là que j’ai pu prendre les photos, avant que la police n’installe les cordons de sécurité », explique Julia Le Duc.
Difficile de ne pas établir de parallèle entre le sort de la jeune Valeria et celui du petit Aylan Kurdi
La position des corps, le petit vêtement rouge, le destin tragique dans les mêmes conditions… Difficile de ne pas établir de parallèle entre le sort de la jeune Valeria et celui, quatre ans plus tôt, du petit Aylan Kurdi, cet enfant syrien retrouvé noyé après avoir tenté de traverser la Méditerranée avec sa famille. Déjà, à l’époque, les journaux du monde entier avaient placé à leur une cette photo de la journaliste Nilufer Demir.

LE RIO GRANDE EN MISSION, TEXAS. 
PHOTOGRAPHE ERIC GAY 
Comme alors, les réactions se sont multipliées des deux côtés de la frontière américaine pour rappeler l’urgence de ces situations désespérées. Car l’histoire de ce père et de sa fille n’est qu’un exemple, parmi de nombreux autres, des conséquences dramatiques du tour de vis migratoire imposé par le présent des Etats-Unis depuis sa prise de fonction. Dimanche, une femme avec un jeune enfant et deux nourrissons ont succombé à la chaleur dans le parc d’Anzalduas, qui borde le Rio Grande. Plus tôt ce mois-ci, c’était une fillette de 6 ans venue d’Inde qui trouvait la mort en Arizona, vraisemblablement aussi à cause de la chaleur. En 2018, 283 personnes sont mortes en tentant de franchir la frontière, rappelle USA Today.

Plusieurs candidats à l’investiture démocrate ont réagi, mardi, à cette image. « Trump est responsable de ces morts », a tweeté Beto O’Rourke, tandis que Kamala Harris a évoqué « une tâche sur notre conscience morale ».

L’autrice mexicaine Alma Delia Murillo a, quant à elle, vu dans cette image « le symptôme douloureux d’une faillite du système » et déploré « les idiots qui, en plus de la tragédie, blâment les migrants de prendre des risques inconsidérés ». « Cela me fait horreur », a réagi, de son côté, le président américain, Donald Trump, mercredi soir, rendant responsable l’opposition démocrate qui veut, selon lui, « des frontières ouvertes et cela veut dire des gens qui se noient ».

Dans son interview au The Guardian, la photographe Julia Le Duc s’interroge :

« Est-ce que cela va changer quelque chose ? Cela devrait. Ces familles n’ont rien et risquent tout dans l’espoir d’une vie meilleure. Si des scènes comme celles-ci ne nous font pas réfléchir de nouveau, si elles n’émeuvent pas nos leadeurs, alors notre société va dans la mauvaise direction. »

mardi 25 juin 2019

AMÉRIQUE CENTRALE. LE MEXIQUE ET LE SALVADOR AU CHEVET DES MIGRANTS



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LE PRÉSIDENT DU SALVADOR NAYIB BUKELE ET LE PRÉSIDENT DU
MEXIQUE MANUEL LOPEZ OBRADOR POSENT APRÈS AVOIR PLANTÉ
DES ARBRES DANS LE CADRE DU NOUVEAU PLAN DE MIGRATION
ENTRE LE MEXIQUE ET L’AMÉRIQUE CENTRALE À PUERTO DE CHIAPAS,
AU CHIAPAS, AU MEXIQUE, LE 20 JUIN 2019.
PHOTO REUTERS/ CARLOS JASSO
Les deux pays ont signé un accord de développement économique pour endiguer les flux migratoires. Un projet aux antipodes de la politique défendue par Trump.
Sommé par Donald Trump de durcir sa politique migratoire, le président mexicain a opté pour la politique de la main tendue à ses voisins. Face au flux de migrants centre-américains qui transitent par le Mexique pour gagner les États-Unis, Andres Manuel Lopez Obrador, surnommé Amlo, avance un « plan de développement intégral » pour la région, supervisé par la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepal). Cette dernière propose d’augmenter les investissements publics et privés à hauteur de 25 % du PIB dans le Triangle Nord (Salvador, Honduras et Guatemala), dont sont originaires l’immense majorité des migrants.

Le premier volet, « En semant la vie », a été implanté jeudi dernier à Tapachula, dans l’État du Chiapas, en présence d’Amlo et de son homologue salvadorien, Nayib Bukele. Le projet, qui vise à relancer les activités économiques pour endiguer l’immigration clandestine, prévoit un reboisement sur 200 000 hectares, qui accueilleront également des productions de café, cacao et maïs. Il en sera de même au Salvador sur une superficie de 50 000 hectares, avec à la clé la création de 20 000 emplois, que pourraient également occuper des migrants. Mexico a déjà déboursé 30 millions de dollars sur un montant de 100 millions de dollars « sans conditions politiques, ni économiques, ni financières », a précisé le ministre mexicain des Relations étrangères, Marcelo Ebrard. L’investissement annuel a été chiffré à 10 milliards de dollars. Il pourrait financer des coopérations dans d’autres domaines, comme l’énergie, avec un système de connexion électrique entre les quatre pays, ou encore la construction d’écoles. La région n’avait pas connu une telle initiative depuis 2001, lorsque le Mexique avait lancé le plan Puebla-Panama, censé aider au développement du sud du pays et de l’Amérique centrale, avec un investissement de 20 milliards de dollars sur dix ans.

Lors de la cérémonie de clôture, le président mexicain a rappelé que, depuis son investiture, il n’a cessé d’interpeller Donald Trump, en plaidant auprès du locataire de la Maison-Blanche pour la création de projets productifs afin de réduire la pauvreté et les violences, à l’origine du phénomène migratoire dans la région. « Les gens ne quittent pas leurs communautés, leurs villages par plaisir, mais par nécessité », a-t-il souligné.

Trump a menacé son voisin mexicain de sanctions économiques


Ce projet de développement régional est aux antipodes de l’accord convenu entre le Mexique et les États-Unis. Washington a mis la pression sur le gouvernement d’Amlo pour qu’il redouble d’efforts – y compris militaires  – afin d’empêcher l’immigration clandestine, estimée en moyenne à 2 800 personnes par jour au mois de mai. Le président Trump est allé jusqu’à menacer son voisin de sanctions, en appliquant des taxes de 5 % sur les importations mexicaines, voire de 25 % si Mexico ne refoulait pas les migrants. Les pertes économiques auraient été colossales, avec une chute de 1 % du PIB et la destruction de près 1,2 million d’emplois. De guerre lasse, Andres Manuel Lopez Obrador a été contraint de s’aligner sur les injonctions de Donald Trump. Désormais, 6 000 agents patrouilleront à la frontière du Guatemala, et notamment sur les quarante principaux points de passage empruntés par les migrants.

Les organisations des droits humains ont fait part de leur inquiétude quant à la militarisation du problème. Elles craignent – à juste titre – qu’elle renforce le crime organisé spécialisé dans les routes de l’immigration clandestine.
Cathy Dos Santos

samedi 22 juin 2019

FAIT DIVERS : UN CANADIEN POIGNARDÉ À MORT AU CHILI DEVANT SA FEMME ET SA FILLE



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UN CANADIEN POIGNARDÉ À MORT AU 
CHILI DEVANT SA FEMME ET SA FILLE
Un citoyen canadien a été poignardé à mort au Chili, en fin d’avant-midi, vendredi, dans la ville portuaire de Valparaiso, qui est située à environ 120 km de la capitale Santiago.
PETER WINTERBURN, FUT UN PROFESSEUR 
À LA RETRAITÉ DE L’UNIVERSITÉ DE 
LA COLOMBIE-BRITANNIQUE
PHOTO THE UNIVERSITY OF
 BRITISH COLUMBIA (UBC)
Selon Global News, l’homme de 57 ans a été assassiné devant sa femme et sa fille, qui n’ont rien pu faire pour lui venir en aide.

Des médias locaux, dont le site biobiochile.cl, ont précisé qu'il s’agirait de Peter Winterburn, un Canadien qui s’était installé à Santiago en février dernier.

On ne sait pas de quelle province canadienne il était originaire.

Une tentative de vol serait à l’origine de ce meurtre. Deux suspects auraient voulu s’emparer de l’appareil photo de la victime, avant de la poignarder parce qu'il refusait d’obtempérer.

Le maire de Valparaiso, Jorge Sharp Fajardo, a indiqué qu’il a offert ses condoléances à l’ambassadeur du Canada au Chili et demandé aux autorités de resserrer la sécurité.

Des images vidéo provenant de caméras de sécurité vont aider les autorités chiliennes à faire avancer l’enquête.

vendredi 21 juin 2019

ENTRETIEN DU 19/6/2019 AVEC ROMAIN MIGUS, JOURNALISTE, SPÉCIALISTE DU VENEZUELA.


« ENTRETIEN DU 19/6/2019 AVEC ROMAIN MIGUS,
 JOURNALISTE, SPÉCIALISTE DU VENEZUELA.  »  

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jeudi 20 juin 2019

VÉNÉZUÉLA: DROITS DE L'HOMME ET CRISE AU MENU DE LA VISITE DE LA HAUTE-COMMISSAIRE DE L'ONU



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LA HAUT-COMMISSAIRE DE L'ONU AUX DROITS DE L'HOMME,
MICHELLE BACHELET ARRIVE AU MINISTÈRE DES AFFAIRES
ÉTRANGÈRES, LE 19 JUIN 2019 À CARACAS, AU VÉNÉZUÉLA
PHOTO AFP
Au premier jour de sa visite à Caracas, Michelle Bachelet, la haute-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, a été reçue mercredi soir par le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Jorge Arreaza, qui a exprimé la volonté du gouvernement de travailler avec elle pour « corriger ce qui doit être corrigé... afin de préserver les droits humains des Vénézuéliens. »
6Temps de Lecture 2 min 45 s
Mme Bachelet a tweeté qu'elle était impatiente de «travailler avec tous les acteurs pour promouvoir et protéger tous les droits humains pour tous les Vénézuéliens ».
« La Haut-Commissaire a également fustigé à plusieurs reprises les sanctions économiques qu'a prises le gouvernement américain pour mettre Nicolas Maduro sous pression. 
Elle s'est ainsi montrée critique concernant l'embargo américain sur le pétrole vénézuélien, qui accentue la crise financière et frappe durement la population dans ce pays dont 96% des revenus proviennent précisément de l'exploitation du brut. »
Dans la soirée, le chef de l'État Nicolas Maduro a dit dans une allocution télévisée espérer que cette visite soit « pour le meilleur » et que les "recommandations" que Michelle Bachelet formulera permettent au Venezuela d'« aller mieux ».

La haute-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme est au Vénézuéla afin de prendre la mesure de la crise qui secoue le pays, où le bras de fer entre le président Nicolas Maduro et l'opposant Juan Guaido dure depuis cinq mois.

Jusqu'à vendredi, Mme Bachelet, qui prépare un rapport sur le Venezuela, doit notamment rencontrer Nicolas Maduro, mais aussi son rival Juan Guaido, qu'une cinquantaine de pays reconnaissent comme président par intérim de ce pays affrontant la pire crise de son histoire récente.

Selon les Nations unies, quatre millions de Vénézuéliens ont fui à l'étranger depuis 2015. La récession se traduit, entre autres, par des pénuries de médicaments et surtout par une hyperinflation qui devrait atteindre 10.000.000% cette année, selon les prévisions du FMI.

Un quart des Vénézuéliens, soit 7 millions de personnes, a besoin d'une aide humanitaire d'urgence, selon l'ONU.

LA TENTATIVE D’IMPOSER UN 
PRÉSIDENT FANTOCHE 
PAR LES ÉTATS-UNIS
Au plan politique, le Vénézuéla est dans l'impasse, depuis que [ le fantoche pro-americain ] Juan Guaido s'est autoproclamé président par intérim le 23 janvier.

Il qualifie « d'usurpateur » le chef de l'État socialiste réélu en 2018, à l'occasion d'un scrutin « frauduleux » lui ayant permis de se maintenir au pouvoir. Nicolas Maduro, à la tête du pays depuis 2013, continue, lui, à jouir du soutien de l'état-major de l'armée.

M. Maduro affirme que la visite de Michelle Bachelet n'a été possible qu'avec son assentiment. De son côté, Juan Guaido a estimé mercredi que sa venue prouvait combien Mme Bachelet avait pris la mesure de la « catastrophe«  que vit le pays.

Le bureau de Michelle Bachelet a assuré qu'elle rencontrerait également des « victimes d'abus et de violations des droits humains ainsi que leurs proches ».

À l'occasion de sa visite, plusieurs ONG ont appelé à manifester vendredi pour dénoncer ces abus. « Tous dans la rue vendredi », a lancé Juan Guaido lors d'une allocution mercredi.

- « Exécutions extrajudiciaires » -


Michelle Bachelet, qui doit faire une déclaration aux médias à la fin de sa visite, a elle-même dit avoir été mise au courant de cas d'« usage excessif de la force, d'assassinats, de détentions arbitraires et de torture » de la part des forces de l'ordre au cours des gigantesques manifestations organisées en janvier contre le pouvoir chaviste.

À l'image d'Amnesty International, certains défenseurs des droits de l'homme dénoncent aussi des « exécutions extrajudiciaires ».

« Nous espérons que Michelle Bachelet sera en mesure de rencontrer les fils, les frères et les épouses de toutes ces personnes qui ont été exécutées de manière extrajudiciaire et en toute impunité », a déclaré à l'AFP Carolina Jimenez, directrice du programme Recherches pour la région des Amériques chez Amnesty.

Selon l'ONG Foro Penal, 715 personnes sont actuellement détenues pour motifs politiques au Vénézuéla. En prélude à la visite de Mme Bachelet, les autorités vénézuéliennes, qui nient l'existence de prisonniers politiques, ont libéré lundi soir le député d'opposition Gilber Caro, emprisonné pendant près de deux mois.

La Haut-Commissaire a également fustigé à plusieurs reprises les sanctions économiques qu'a prises le gouvernement américain pour mettre Nicolas Maduro sous pression.

Elle s'est ainsi montrée critique concernant l'embargo américain sur le pétrole vénézuélien, qui accentue la crise financière et frappe durement la population dans ce pays dont 96% des revenus proviennent précisément de l'exploitation du brut.

Michelle Bachelet va « faire part de son scepticisme quant aux sanctions, mais elle va aussi se faire l'écho de certaines situations qui devraient montrer le régime de Maduro sous un jour très défavorable », prédit Mariano de Alba, un juriste vénézuélien à [la solde de ] Washington spécialisé en droit international.

QUELS SONT LES ENJEUX DE LA VISITE AU VÉNÉZUÉLA DU HAUT-COMMISSAIRE DE L'ONU ?


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MICHELLE BACHELET, HAUT-COMMISSAIRE AUX DROITS DE
L'HOMME DE L'ONU, LE MINISTRE DE LA DÉFENSE DU VÉNÉZUÉLA
VLADIMIR PADRINO LOPEZ, ET LE COORDINATEUR DES
NATIONS UNIES AU VÉNÉZUÉLA, PETER GROHMANN,
À LA CHANCELLERIE À CARACAS LE 20 JUIN 2019.

PHOTO MANAURE QUINTERO
Michelle Bachelet effectue une visite de trois jours au Vénézuéla et entend rencontrer Nicolas Maduro ainsi que son opposant Juan Guaido. Le journaliste Romain Migus estime que sa venue pourrait faire pression pour alléger le blocus.
Au premier jour de sa visite à Caracas, Michelle Bachelet, Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, a été reçue le 19 juin au soir soir par le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Jorge Arreaza, qui a exprimé la volonté du gouvernement de travailler avec elle pour «corriger ce qui doit être corrigé afin de préserver les droits humains des Vénézuéliens».

CAPTURE D'ÉCRAN 
Michelle Bachelet a tweeté qu'elle était impatiente «d'écouter toutes les voix et de travailler avec tous les acteurs pour promouvoir et protéger tous les droits humains pour tous les Vénézuéliens».

Le Haut-Commissaire a annoncé qu'elle ferait une déclaration le 21 juin, pour conclure sa visite. Elle a prévu de rencontrer aussi bien le président vénézuélien Nicolas Maduro que son opposant et président autoproclamé Juan Guaido. Le chef de l'Etat affirme que la visite de Michelle Bachelet n'a été possible qu'avec son assentiment. De son côté, Juan Guaido a estimé le 19 juin que la venue de l'envoyée de l'ONU prouvait combien elle avait pris la mesure de la «catastrophe» que vit le pays. Il a appelé publiquement les Vénézuéliens à manifester le 21 juin.

Michelle Bachelet compte également rencontrer des opposants du gouvernement Maduro, qui disent avoir été victimes d'abus et de violations des droits humains, ainsi que leurs proches. Elle a affirmé avoir été mise au courant de cas «d'usage excessif de la force, d'assassinats, de détentions arbitraires et de torture» de la part des forces de l'ordre au cours des manifestations organisées en janvier contre le gouvernement chaviste.

Des ONG anti-Maduro consultées par l'ONU


La visite de la Haut-Commissaire pourrait créer un appel d'air dans un contexte de crise humanitaire préoccupant. Elle permettra peut-être, de l'avis du journaliste Romain Migus interrogé au journal télévisé de RT France, de rétablir un équilibre dans les prises de positions de l'ONU.

«L'essentiel est que madame Bachelet puisse voir par elle même ce qu'il se passe réellement au Venezuela et constater que les attaques systématiques sur des violations des droits de l'homme sont plus l'effet d'une bulle médiatique que de la réalité», estime le journaliste Romain Migus.

Il relève également qu'une commission du Haut-Commissariat des droits de l'homme avait visité Caracas en mars. Il n'en est ressorti que le point de vue d'ONG de l'opposition, selon le chercheur et journaliste. Or, d'après lui, certaines de ces ONG seraient indirectement liées aux autorités américaines. «Un pays hostile au gouvernement de monsieur Maduro finance des ONG qui elles-mêmes émettent des rapports qui les transmettent ensuite au Haut-Commissariat de l'ONU».

L'espoir d'un allègement du blocus ?


Les enjeux de la visite s'avèrent importants et suscitent un espoir au sein du gouvernement Venezuela. Nicolas Maduro a confié dans une allocution télévisée espérer que cette visite soit «pour le meilleur» et que les «recommandations» que Michelle Bachelet formulera permettent au Venezuela d'«aller mieux». Selon les Nations unies, quatre millions de Vénézuéliens ont fui à l'étranger depuis 2015.

La récession se traduit, entre autres, par des pénuries de médicaments et surtout par une hyperinflation qui devrait atteindre 10 000 000% cette année, selon les prévisions du FMI. Un quart des Vénézuéliens, soit sept millions de personnes, a besoin d'une aide humanitaire d'urgence, selon l'ONU. «La crise économique que connait le Venezuela est en très grande partie due au blocus criminel que les Etats-Unis abattent sur ce pays», estime Romain Mingus, notant par exemple que le Venezuela n'a pas l'autorisation pour acheter des produits tels que des médicaments sur les marchés internationaux. 

La Haut-Commissaire des Nations Unies a fustigé à plusieurs reprises les sanctions économiques qu'a prises le gouvernement américain pour mettre Nicolas Maduro sous pression. Elle s'est ainsi montrée critique concernant l'embargo américain sur le pétrole vénézuélien, qui accentue la crise financière et frappe durement la population dans ce pays dont 96% des revenus proviennent précisément de l'exploitation du brut, selon l'AFP.

D'après Romain Migus, l'incidence que pourraient avoir Michelle Bachelet et l'ONU pourrait permettre de «faire pression sur les Etats-Unis pour lever ce blocus unilatéral qui détruit la vie des Vénézuéliens».

dimanche 16 juin 2019

VÉNÉZUÉLA : LES FAITS, RIEN QUE LES FAITS


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RICHARD NIXON ET HENRY KISSINGER. 
PHOTO BETTMANN / CORBIS DU 3 JUILLET 1973 . 
Le 5 octobre 1971, le président Richard Nixon lança à son secrétaire d’État, Henry Kissinger : « j’ai décidé de virer Allende, ce fils de pute ». Admirez l’élégance du langage. Nixon poursuit : « nous ne devons pas laisser l’Amérique latine penser qu’elle peut emprunter un autre chemin sans en subir les conséquences». Et d’ajouter : « faites-moi hurler l’économie » (chilienne)
BENDER, RICHARD NIXON ET HENRY KISSINGER,
DANS UNE ÉPISODE DE LA PREMIÈRE SAISON
DE FUTURAMA  "WAR IS THE H-WORD"
La guerre économique contre le régime d’Unité populaire fut impitoyable. Ces propos ont fait depuis mille fois le tour du monde, mais «l’oubli » des crimes et méfaits de l’impérialisme reste une maladie répandue.

Aujourd’hui, les États-Unis voudraient que Cuba, la source, l’inspiratrice, et ceux qui suivent son exemple, comme le Venezuela bolivarien, subissent le même sort que le Chili de Salvador Allende. Il s’agit de contextualiser, situer, étudier, l’affrontement de classe et ses acteurs . Les médias dominants voudraient nous empêcher de soulever la chape du mensonge, de la manipulation.

Je reste solidaire du chavisme, parce que depuis la «Baie des cochons » (1961), le renversement de Jacobo Arbenz (1954), le septembre chilien (1973), ceux qui campent sur le trottoir d’en face n’ont pas changé ; ils ont martyrisé le Chili, le Nicaragua, le Salvador, le Guatemala, l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay, le Honduras.

CHAVEZ S’EN VA


Le 5 mars 2013, après avoir mené une bataille difficile contre la maladie, le président Hugo Chavez décède. Cette mort, inconcevable, traumatise un peuple et un continent. « Uh, ah, Chavez no se va ! ». Chavez ne pouvait pas s’en aller. Force et fragilité du processus révolutionnaire.

Les classes dominantes, instrumentalisées par Washington, décident d’empêcher à tout prix son successeur, Nicolas Maduro, de gouverner... Que les pauvres restent à leur place ! Bien qu’élu démocratiquement, donc légitime, Nicolas Maduro incarne le continuisme chaviste et « n’est que » prolétaire, donc incompétent !

« LA GUERRE A DÉJÀ COMMENCÉ »
Les putschistes ressortent les vieux clichés : « plus jamais un nouveau Cuba », la « dictature » s’installe. L’histoire bégaie. Comme le démontre le chercheur Romain Migus, dans ses productions récentes, « la guerre a déjà commencé ». Donald Trump doit crier quotidiennement à son Pompeo de Secrétaire d’État. : « Fais-moi hurler l’économie vénézuélienne ! » Donald Trump l’a dit et répété : « Toutes les options sont sur la table », y compris l’option militaire.

D.Trump mène une guerre multiforme, aux multiples fronts, simultanés : mesures coercitives unilatérales (sanctions, embargo commercial), illégales selon le droit international, menaces, sabotages industriels, attentats, pénuries organisées, attaques contre la monnaie (le « bolivar »), strangulation de l’économie, commandos terroristes, provocations aux frontières.

VÉNÉZUÉLA. La réalité du terrain.


La conjugaison de toutes les formes d’agressions, censée étouffer de l’intérieur le Venezuela chaviste, provoque des tentatives de coup d’État militaire.

Chavez, le 4 février 1992, s’érigeait, lors de son « golpe » bolivarien et raté, en « voix du peuple ». Chacun a alors encore en mémoire le « caracazo » ; le président social-démocrate Carlos Andrés Pérez, confronté à des émeutes populaires contre la politique du FMI, appelée « ajustements structurels », fit tirer dans le tas. Bilan : des centaines, pour certains analystes, des milliers de morts parmi les plus pauvres, le peuple des « ranchitos » (quartiers déshérités), fin février 1989. « L’opposition » (de l’ex-social démocratie à l’ultra-droite), depuis 2014 et sans discontinuer depuis, hégémonisée par l’extrême droite, mène une stratégie séditieuse.

Pourquoi remettre en cause aujourd’hui l’élection incontestable du président Maduro lors d’une présidentielle boycottée par une partie d’une opposition très divisée ? Chavez, lui, gouverna en se réclamant d’abord de la « troisième voie » blairiste, mais les conditions et formes de la lutte des classes ainsi que l’ingérence impérialiste, (aujourd’hui frontale), l’influence de Cuba, amenèrent le leader, né parmi les pauvres, à se politiser rapidement, vers l’émancipation sociale et nationale : « le socialisme du 21ème siècle », « la révolution », une sémantique plutôt reléguée en « occident ». A Paris, on appelle « populisme » tout mouvement qui échappe aux moules européens. Chavez devient une sorte d’éclaireur, un leader multiple, un formidable levain. Un Chavez-peuple, quasi christique. Je me souviens de ce 4 octobre où sous des trombes d’eau il prononçait ce qui fut son dernier discours public, chantant, dansant avec « son » peuple.

Cette même opposition « démocratique », a tenté plusieurs coups d’État, dont celui du 11 avril 2002. Chavez fut séquestré par des factieux qui élirent aussitôt comme président le leader du MEDEF local : Fedecámaras.

Une guerre non déclarée qui veut faire souffrir le peuple pour renverser le régime


Libéré par le peuple, lors du coup d’État, Chavez accélère... la révolution chaviste se radicalise. Des millions d’exclus deviennent enfin « visibles », la santé et l’éducation, désormais gratuites, progressent comme jamais, la réforme agraire avance, les travailleurs, les paysans, le peuple des « ranchitos » s’auto-organisent. Voilà ce qui insupporte Washington, que Chavez n’hésite pas à envoyer bouler. Sa dernière apparition publique, à la télévision, fut un ultime appel à créer partout des « communes socialistes ». Comment donc nier le rôle historique de Chavez, de Castro, dans les révolutions cubaine et vénézuélienne ? « Populistes » s’égosille la bien-pensance. Les populistes sont ceux qui renient leurs promesses, qui s’érigent en monarques jupitériens tout puissants, reléguant le peuple. Rarement un homme politique aura été aussi attaqué, insulté, opine Ignacio Ramonet.

Les faits , opiniâtres faits


Aux opinions, politiciennes et biaisées, il faut systématiquement opposer les faits. Toutes discussions ou débats sur le pays caribéen doit nécessairement passer par une analyse des mesures de rétorsion contre l’économie du Venezuela.

Après, seulement après, on peut parler de l’effectivité ou pas des politiques du gouvernement de Nicolas Maduro, des options économiques, ou des conséquences sociales de la situation actuelle. Cette opinion, partagée par R. Migus et M. Lemoine, porte en elle la seule approche honnête.

Je reprends la chronologie des sanctions économiques contre le Venezuela établie depuis 2014 par Romain Migus, spécialiste du Venezuela, et longuement enrichie depuis.

22 janvier 2010 : l’Institut d’études géologiques des États-Unis annonce que la bande pétrolifère de l’Orénoque peut compter sur 513 milliards de barils de pétrole, soit le double des estimations les plus sérieuses. Le Venezuela est le pays au monde qui a le plus de réserves de pétrole. Tiens, tiens...

Alors, partons de quelques idées toutes simples :

Qui impose le blocus ? A qui ? Pourquoi ? Les États Unis et leurs fans clubs tentent de faire croire qu’il ne s’agit que de sanctions « ciblées ». Or, c’est tout le peuple qui se trouve visé.

Pourquoi affamer tout un peuple ? Depuis 1998, le Venezuela s’est écarté du droit chemin libéral. Il doit être puni.

14 avril 2013 Maduro est réélu président de la République. L’opposition « prend la rue ». Résultat : 42 morts. La tentative putschiste échoue et une nouvelle stratégie mise en place.

En décembre 2014, le Congrès des États-Unis approuve loi 113-278, « loi publique de défense des Droits de l’Homme et de la Société civile au Venezuela ». La loi permet de prendre mesures unilatérales coercitives contre le Venezuela. Washington conseille de travailler dans ce sens avec l’OEA et l’Union européenne.

Janvier 2015, l’agence étatsunienne d’évaluation des « risques pays » baisse la note du Venezuela, afin de compromettre réputation financière de ce pays... Tout cela restreint l’accès aux financements internationaux.

Mars 2015 : rebelote ! 3 agences de notation lancent des alertes sur un prétendu défaut de paiement du Venezuela.

Le 8 mars 2015, Barak Obama signe l’ordre exécutif 13692. Il déclare : le Venezuela « menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique extérieure des États-Unis ».

En juin 2015, la Coface entité financière française qualifie le « risque pays » du Venezuela comme le plus élevé d’Amérique latine. Le but : y tarir les sources d’investissements.

Le 28 octobre 2015, le général John Kelly commandant de l’United States Southern Command déclare que les États-Unis interviendront au Vénézuéla en cas de crise humanitaire

Avril 2016, le blocus financier, la strangulation, commence

Avril 2016 rapport du FMI sur la « catastrophe économique » du Venezuela. Il légitime les actions de guerre économique menées par FEDECAMARAS, le patronat vénézuélien.

mai 2016 : l’Assemblée Nationale (l’opposition y est majoritaire) vote une loi qui annule tous les contrats pétroliers, les investissements internationaux et l’émission de dette. Elle prétend assécher toute injection d’argent frais dans l’économie du pays

En juillet 2016, la banque étasunienne Citibank interdit à son réseau d’intermédiaires bancaires du Wolsberg Group (qui regroupe Banco Santander, Crédit suisse, etc.) de traiter avec le régime.

En août 2016 : la fermeture unilatérale des comptes d’administration oblige le Venezuela à opérer à partir d’autres monnaies alors que la plupart des devises résultant de la vente du pétrole sont en dollars. Les pertes dues aux nouveaux coûts de transaction, de change, etc., s’avèrent très lourds. Deutsche Bank ; Goldman Schahs et JP Morgan Chase ne peuvent plus opérer des transactions avec les institutions vénézuéliennes, dont la Banque centrale du Venezuela.

En mai 2017, Julio Borges, président de l’Assemblée Nationale, se réunit avec le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison blanche, le général H.R. Mac Master, pour coordonner les sanctions financières et économiques

24 août 2017, le président Trump signe l’ordre exécutif 13808 intitulé « Imposition de sanctions additionnelles à propos de la situation au Vénézuéla». Ce décret interdit toute une série de transactions avec l’État vénézuélien et notamment avec PDVSA et toutes les entités détenues par l’État vénézuélien. Une liste de restrictions des opérations financières est établie.

Le décret 13808 vise à systématiser les attaques contre les entreprises publiques et les opérations commerciales et financières de État vénézuélien afin de déstructurer le pays, et de précipiter l’effondrement.

L’ancien ambassadeur des États-Unis au Venezuela et en Colombie, William Bownfield, déclare : « la meilleure résolution est de précipiter l’effondrement du gouvernement vénézuélien même si cela implique des mois et des années de souffrance pour les Vénézuéliens »

13 11 2017 : L’Union Européenne interdit la vente de matériel de défense ou de sécurité intérieure au Vénézuéla

15 11 2017 : La Deutsche Bank, principal intermédiaire de la Banque centrale du Venezuela, ferme définitivement ses comptes, mettant en danger toute les opérations bancaires

décembre 2017 : le Ministère des Transports a constaté que 471 000 pneus, achetés à l’étranger, n’ont pu être expédiés en raison du blocus financier

29 01 2018 : Le Département du trésor des États-Unis affirme : « la campagne de pressions contre le Venezuela porte ses fruits (...) nous pouvons assister (...) à un effondrement économique total » . «  Notre stratégie fonctionne et nous la maintiendrons  ».

02 03 2018 : les États-Unis renouvellent pour un an les décrets 13692 (Obama)° et 13808 (Trump). Ils mettent en œuvre des mesures coercitives pour attaquer la stabilité financière du Venezuela.

19 03 2018 : le président Trump signe l’ordre exécutif 13827 qui interdit à tout citoyen ou institution d’effectuer des transactions financières avec la monnaie nouvelle, le « pétro ». Le décret exécutif du 25 août 2017 promeut l’asphyxie financière de Caracas.

mai 2018 : 9 millions de dollars de l’État vénézuélien sont « gelés » ; ils étaient destinés à des patients subissant des dialyses (20 000 affectés).

25 06 2018 : Le Conseil européen adopte la décision 2018/901 sanctionnant des membres de l’administration vénézuélienne.

01 11 2018 : le président Trump signe un nouveau décret autorisant le Département du trésor à confisquer des propriétés à des opérateurs du secteur aurifère. Il s’agit d’empêcher la récupération, par l’État vénézuélien, du Bassin minier de l’Orénoque, 4e réserve d’or au monde.

28 01 2019 : Les États-Unis décident un gel des actifs de PDVSA pour un montant de 7 milliards de dollars. L’usurpateur Guaido annonce le gel de tous les actifs de son pays à l’étranger. La compagnie d’aviation espagnole Iberia refuse d’acheminer au Venezuela 200 000 boîtes de médicaments destinés à soigner des maladies chroniques.

Le 23 03 2019 : Washington propose des nouvelles sanctions. Le conseiller trumpiste à la sécurité, John Bolton, déclare : ce que nous faisons, c’est comme Dark Vador dans « La Guerre des étoiles », qui étrangle quelqu’un. C’est exactement ce que nous sommes en train de faire ».

COUVERTURE DE VENEZUELA, CHRONIQUE
D’UNE DÉSTABILISATION
« Bien réelle, la corruption, endémique, participe de l’anarchie dans la distribution des biens essentiels et du pillage de l’État. Encore convient-il de ne pas en faire l’alpha et l’oméga de la crise imputée par définition à feu Chavez ou au président Maduro ». (LEMOINE, Maurice, « Venezuela. Chronique d’une déstabilisation », éd. Le Temps des cerises, Montreuil, 2019, p. 340). Cette opinion de Maurice Lemoine, longtemps journaliste au « Monde Diplomatique », qui travaille depuis 1973 sur l’Amérique latine, montre que l’on peut être solidaire et rigoureux. Maurice Lemoine allie le travail de terrain et l’analyse en toute lucidité dans ses articles et reportages. Ces derniers s’inscrivent le plus souvent contre les productions dominantes sur le Venezuela. Est-il mieux informé que ses collègues ? Je ne le crois pas. Il pratique simplement l’étude des faits, sur place, et confronte les points de vue. Avec rigueur, honnêteté.

Trump : l’obsession vénézuélienne


LA TENTATIVE D’IMPOSER UN PRÉSIDENT
FANTOCHE PAR LES ÉTATS-UNIS 
22 mai 2018 : Trump signe un nouveau décret président qui renforce l’embargo , au mépris du droit international ; il reconnaît Guaido comme seul président « légitime ». En fait, une marionnette nommée par Trump, au mépris du droit international, (Guaido « s’autoproclame » « président » le 23 janvier 2019). Depuis, dans une situation toujours explosive, le président Maduro continue à plaider pour la négociation . Est-elle possible ?

« Le degré d’hostilité a désormais atteint un niveau qui semble exclure toute véritable conciliation » (Lemoine, Maurice, op. cit., p. 371)

SIMON BOLIVAR, BÂILLONNÉE PAR LES MÉDIAS MAINSTREAM
La bataille principale reste la construction du «pouvoir populaire », l’accélération du projet socialiste (50 000 conseils communaux et 3 000 communes).

L’objectif affiché à la mort de Chavez insiste sur la Réforme Agraire (distribuer deux millions d’hectares de terre à 500 000 paysans).

Les « chiens de garde » visent à gagner la bataille de l’opinion, fût-ce au prix du mensonge. Les donneurs de leçons sous-estiment tout ce contexte.

Les faits, rien que les faits.