vendredi 30 juin 2017

SIMONE VEIL EXPLIQUE LA LOI SUR L'AVORTEMENT - ARCHIVE INA


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MORT DE SIMONE VEIL, ICÔNE DE LA LUTTE POUR LES DROITS DES FEMMES


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SIMONE VEIL EN AVRIL 2005.
PHOTO BRUNO CHAROY POUR LIBÉRATION
L’ancienne déportée, ancienne ministre de la santé et femme politique, est décédée à l’âge de 89 ans.

Par Anne Chemin
PSIMONE VEIL,
ALORS MINISTRE DE LA SANTÉ,
LE 02 MAI 1975. PHOTO AFP 
Simone Veil est morte à l’âge de 89 ans, a fait savoir sa famille vendredi 30 juin. L’ancienne déportée incarne – à sa manière – les trois grands moments de l’histoire du XXe siècle : la Shoah, l’émancipation des femmes et l’espérance européenne. Au cours de sa vie, Simone Veil a en effet épousé, parfois bien malgré elle, les tourments d’un siècle fait de grandes désespérances mais aussi de beaux espoirs : elle fait partie des rares juifs français ayant survécu à la déportation à Auschwitz, elle symbolise la conquête du droit à l’avortement et elle est l’une des figures de la construction européenne.



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Un matricule tatoué sur le bras gauche

LE MANIFESTE DES « 343 SALOPES »
LE NOUVEL OBSERVATEUR, N° 334, P. 5
5 AVRIL 1971.  34 × 27 CM
BNF, LITTÉRATURE ET ART, FOL Z-1575
© LE NOUVEL OBSERVATEUR, 1971
Pour Simone Veil, née Jacob le 13 juillet 1927 à Nice, la question juive aurait pourtant pu rester un simple enjeu culturel. Installés depuis plusieurs siècles sur le territoire français, les Jacob vivent loin, très loin des synagogues. « L’appartenance à la communauté juive était hautement revendiquée par mon père, non pour des raisons religieuses, mais culturelle, écrit Simone Veil dans son autobiographie. À ses yeux, si le peuple juif demeurait le peuple élu, c’était parce qu’il était celui du Livre, le peuple de la pensée et de l’écriture. » André Jacob est un architecte qui a remporté le second Grand Prix de Rome. Sa femme a abandonné à regret ses études de chimie pour se consacrer à ses quatre enfants : Denise, Milou (Madeleine), Jean et Simone, sa préférée.

TEXTE DU STATUT DES JUIFS, DONT
LES ANNOTATIONS SONT DE LA MAIN
DE PÉTAIN (PAGE 1).
Pendant la guerre, la France rappelle aux Jacob qu’une famille juive n’est pas une famille comme les autres. En 1940, le « statut des juifs » signe brutalement la fin de la carrière du père de Simone Veil : cet ancien combattant de la Grande Guerre se voit retirer du jour au lendemain le droit d’exercer son métier. Trois ans plus tard, les Jacob, qui se sont réfugiés à Nice, sont arrêtés par les Allemands. Àl’aube du 13 avril 1944, Simone, sa mère et sa sœur sont embarquées dans des wagons à bestiaux qui s’immobilisent deux jours et demi plus tard, en pleine nuit, le long de la rampe d’Auschwitz-Birkenau (Pologne). Sur le quai, au milieu des chiens, un déporté conseille à Simone, qui a 16 ans et demi, de dire qu’elle en a 18, ce qui lui vaut d’éviter les chambres à gaz.

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LE 23 FÉVRIER 1975 À CAEN. SIMONE VEIL, ALORS
MINISTRE DE LA SANTÉ, LORS DE SA VISITE D’UN
CENTRE ANTI-CANCER. PHOTO AFP
Le lendemain matin, un matricule est tatoué sur le bras gauche de Simone, qui est affectée aux travaux de prolongation de la rampe de débarquement. Simone, sa mère et sa sœur sont ensuite transférées à quelques kilomètres d’Auschwitz-Birkenau afin d’effectuer d’épuisants travaux de terrassement. Neuf mois après leur arrivée, le 18 janvier 1945, les Allemands, inquiets de l’avancée des troupes soviétiques, rassemblent les 40 000 déportés dans l’enceinte du camp : c’est le début de la « marche de la mort ». Simone, sa mère et sa sœur marchent pendant 70 kilomètres dans la neige par un froid polaire avant d’être entassées avec d’autres déportés sur des plates-formes de wagons jusqu’au camp de Mauthausen, puis, de Bergen-Belsen.

La mémoire du génocide

La fin de la guerre est proche mais elle a broyé les Jacob : la mère de Simone Veil meurt du typhus à Bergen-Belsen, son père et son frère Jean sont déportés. Pendant des décennies, Simone Veil ignorera dans quelles conditions les deux hommes de la famille sont morts - jusqu’à un jour de 1978 où la ministre de la santé rencontre Serge Klarsfeld. « Je venais de publier le Mémorial de la déportation des juifs de France, un livre qui recense, convoi par convoi, les nom, prénom, date et lieu de naissance de chacun des 76 000 déportés juifs de France. Ce jour-là, au ministère de la santé, je lui ai appris que son père et son frère avaient quitté la France par le convoi 73. Il s’est scindé à Kaunas, en Lituanie, et une partie des déportés sont partis vers Tallinn, en Estonie. Sur ce convoi qui comptait 878 hommes, il n’y eut que 23 survivants. Nul ne sait où et quand sont morts le père et le frère de Simone Veil. »

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SIMONE VEIL, ALORS MINISTRE DE LA SANTÉ.
PHOTOGRAPHIE NON DATÉE.  PHOTO AFP 
Comme beaucoup de rescapés, Simone Veil n’a jamais caché que l’essentiel de sa vie s’était joué pendant ces longs mois passés à Auschwitz-Birkenau. « J’ai le sentiment que le jour où je mourrai, c’est à la Shoah que je penserai », affirmait-elle en 2009. Contrairement à certains déportés, elle gardera toute sa vie, sur son bras gauche, le matricule 78651 d’Auschwitz. « Certains rescapés ont préféré tenter de tourner la page en effaçant le numéro que les nazis avaient tatoué sur leur bras, d’autres ont décidé d’affronter le “souvenir”, explique son fils Pierre-François. C’est le cas de maman. L’été, elle était souvent bras nus, son numéro était encore plus visible qu’aujourd’hui. »

Toute sa vie durant, Simone Veil œuvre sans relâche en faveur de la mémoire du génocide. Elle devient présidente d’honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah et salue avec émotion, en 1995, le « geste de vérité » de Jacques Chirac, qui reconnaît pour la première fois la responsabilité de la France dans la déportation des juifs. La blessure reste cependant intacte. « Après la guerre, les rescapés ont compris qu’ils avaient survécu à un événement exceptionnel : la tentative d’extermination de l’un des peuples les plus anciens de l’histoire, analyse Serge Klarsfeld. Certains ont été écrasés pour toujours par cette immense catastrophe. D’autres y ont puisé une incroyable énergie, comme si le fait d’avoir des enfants ou un métier constituait une victoire sur le nazisme, comme s’ils voulaient que leurs parents disparus soient fiers d’eux. Simone Veil faisait sans doute partie de ceux-là. »

L’énergie d’une survivante

Dès son retour en France, Simone Veil défie en effet le temps et les hommes avec la stupéfiante énergie d’une survivante. « Elle a toujours eu un instinct vital très fort, comme si elle voulait inscrire son nom et celui de sa lignée dans la pierre, constate l’ancienne députée (UMP) Françoise de Panafieu. Quand on a survécu au plus grand drame du XXe siècle, on ne voit évidemment pas la vie de la même manière. Les enfants, le travail, la politique : elle a tout fait comme si elle défiait la mort. Elle voulait être exemplaire aux yeux de ses enfants, de ses proches et surtout, de tous ceux qu’elle a perdus. » À peine rentrée des camps, Simone Veil s’inscrit à Sciences Po, se marie, élève trois garçons et décide d’appliquer sans délai le principal enseignement de sa mère : pour être indépendante, une femme doit travailler. Au terme d’un rude débat conjugal, Antoine Veil finit par transiger à condition que sa femme s’oriente vers la magistrature.

Simone Veil évolue dans les milieux du Mouvement républicain populaire (MRP) dont son mari est proche, mais son cœur penche parfois à gauche : elle s’enthousiasme pour Pierre Mendès France, glisse à plusieurs reprises un bulletin de vote socialiste dans l’urne et s’inscrit brièvement au Syndicat de la magistrature. En mai 1968, elle observe avec bienveillance la rébellion des étudiants du Quartier latin. « Contrairement à d’autres, je n’estimais pas que les jeunes se trompaient : nous vivions bel et bien dans une société figée », écrit-elle.

Lors de la présidentielle de 1969, elle vote pour Georges Pompidou… sans se douter qu’elle intégrera bientôt le cabinet du garde des sceaux. Elle devient ensuite la première femme secrétaire générale du Conseil supérieur de la magistrature, puis, la première femme à siéger au conseil d’administration de l’ORTF. « Nos parents étaient assez atypiques, note son fils Jean Veil. Ma mère travaillait alors que celles de mes copains jouaient au bridge ou restaient à la maison. » « Nous habitions place Saint-André-des-Arts et quand elle était à la chancellerie, elle revenait déjeuner avec nous à midi, à toute vitesse », raconte Pierre-François Veil. « Et on finissait souvent de manger sur la plate-forme du bus parce qu’on était en retard ! ajoute son frère Jean. Notre mère n’était pas très exigeante sur le plan scolaire. Ses exigences portaient plutôt sur le comportement et la morale. Ce qu’elle ne voulait pas, c’est qu’on reste à ne rien faire. Ça, ça l’énervait beaucoup. »

« Nous ne pouvons plus fermer les yeux »

Car Simone Veil a la passion de l’action, pour ses enfants comme pour elle-même. Elle est bien vite servie. Un jour de 1974, le couple Veil dîne chez des amis lorsque la maîtresse de maison demande discrètement à Simone Veil de sortir de table : le premier ministre Jacques Chirac souhaite lui parler au téléphone. « Il m’a demandé si je voulais entrer au gouvernement pour être ministre de la santé, racontait-elle en 2009. J’étais magistrat, la santé, ce n’était pas la chose principale de mon existence mais après de longues hésitations, j’ai fini par accepter tout en me disant : “mon Dieu, dans quoi vais-je me fourrer ?” Pendant plusieurs semaines, je me suis dit que j’allais faire des bêtises. Au pire, on me renverrait dans mes fonctions ! »


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SIMONE VEIL, ALORS MINISTRE DE LA SANTÉ, DÉFEND SON TEXTE
AUTORISANT L’IVG À LA TRIBUNE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE
LE 26 NOVEMBRE 1974. PHOTO AFP
La tâche de la toute nouvelle ministre de la santé s’annonce rude : le Planning familial s’est lancé dans la pratique des avortements clandestins. Le prédécesseur de Simone Veil à la santé, Michel Poniatowski, la prévient qu’il faut aller vite. « Sinon, vous arriverez un matin au ministère et vous découvrirez qu’une équipe squatte votre bureau et s’apprête à y pratiquer un avortement… » Simone Veil présente très rapidement un texte pour autoriser l’IVG, qui lui vaut des milliers de lettres d’insultes. « À cette époque, certains de ses amis ne voulaient plus la recevoir, d’autres ont cessé de lui adresser la parole, raconte Françoise de Panafieu, dont la mère, Hélène Missoffe, était secrétaire d’Etat à la santé dans le même gouvernement. On imagine mal, aujourd’hui, la violence des débats. »

Le 26 novembre 1974, alors que des militants de Laissez-les vivre égrènent silencieusement leur chapelet devant le Palais-Bourbon, Simone Veil monte à la tribune de l’Assemblée nationale pour défendre son texte :
« Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les 300 000 avortements qui, chaque année, mutilent les femmes de ce pays, qui bafouent nos lois et qui humilient ou traumatisent celles qui y ont recours. (…) Je ne suis pas de ceux et de celles qui redoutent l’avenir. Les jeunes générations nous surprennent parfois en ce qu’elles diffèrent de nous ; nous les avons nous-mêmes élevées de façon différente de celle dont nous l’avons été. Mais cette jeunesse est courageuse, capable d’enthousiasme et de sacrifices comme les autres. Sachons lui faire confiance pour conserver à la vie sa valeur suprême. »
En réponse, le député René Feït fait écouter les battements du cœur d’un fœtus tandis que Jean Foyer (UDF) dénonce les « abattoirs où s’entassent les cadavres de petits d’hommes ». Jean-Marie Daillet (UDF), qui dira plus tard ignorer le passé de déportée de Simone Veil, évoque même le spectre des embryons « jetés au four crématoire ». Le baptême du feu est rude, mais pendant les débats, Simone Veil s’impose comme une femme politique de conviction : Le Nouvel Observateur en fait la « révélation de l’année ».

Présidente du Parlement européen

Simone Veil passe cinq ans au ministère de la santé, un poste qu’elle retrouvera de 1993 à 1995 dans le gouvernement d’Edouard Balladur. Elle est alors au zénith de sa popularité : en 1977, lorsque Antoine Veil se présente sous les couleurs du RPR aux élections municipales, à Paris, les électeurs ne cessent de lui demander s’il est le « mari de Simone Veil ». « Non, répond-il dans un sourire, c’est Simone Veil qui est ma femme… » Les collaborateurs de Simone Veil décrivent volontiers une femme exigeante, qui s’emporte facilement et supporte mal la médiocrité. Dans ses Mémoires, Roger Chinaud, qui l’a vu un jour tempêter contre son directeur de cabinet, affirme que dans ce domaine, il ne lui connaît qu’un seul rival, Philippe Séguin.

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SIMONE VEIL, PRÉSIDENTE DU PARLEMENT EUROPÉEN,
LORS DE SON DISCOURS D’INAUGURATION À STRASBOURG,
LE 18 JUILLET 1979. PHOTO AFP
En 1979, Valéry Giscard d’Estaing, qui aime les symboles, décide de faire de Simone Veil, qui vient d’être élue députée européenne, la présidente du premier Parlement européen élu au suffrage universel. « Qu’une ancienne déportée accède à la présidence du nouveau Parlement de Strasbourg lui paraissait de bon augure pour l’avenir », écrit-elle. Jacques Delors se souvient de l’élan de ces années-là. « Le Parlement européen faisait ses premiers pas, tout était neuf, tout était à inventer. Nous vivions dans les balbutiements d’une Europe enthousiaste mais Simone Veil a fait preuve, pendant sa présidence, d’une qualité rare : le discernement. Dès son discours d’intronisation, elle a souligné les difficultés de la construction européenne. »

Dans les années 1990, Simone Veil s’éloigne du monde politique pour se consacrer au Conseil constitutionnel. À la fin des années 2000, elle se retire peu à peu de la vie publique : en 2007, elle quitte le Conseil constitutionnel, puis, quelques semaines plus tard, la présidence de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Son mari et sa sœur sont décédés, elle vit au pays des souvenirs – celui de ses proches, bien sûr, mais aussi celui des morts de la Shoah. « Je sais que nous n’en aurons jamais fini avec eux, écrivait-elle. Ils nous accompagnent où que nous allions, formant une immense chaîne qui les relie à nous autres, les rescapés. »






CIRUJANOS DEJAN DE OPERAR PARA VER LOS PENALTIS DEL CHILE-PORTUGA


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CES CHIRURGIENS REGARDENT CHILI-PORTUGAL EN PLEINE OPÉRATION

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Ils s'arrêtent pour suivre les tirs au but

Les deux médecins ont d'ailleurs stoppé leur intervention pendant quelques instants pour suivre la séance de tirs au but, remportée par leur équipe favorite (0-0 a.p., 3-0 t.a.b.).

Le reste de leur équipe a même exulté en pleine salle d'opération quand Claudio Bravo, le gardien de la Roja, a arrêté la troisième tentative portugaise et offert la qualifications aux siens.

Cette séquence a provoqué un tollé de l'autre côté de l'Atlantique. Karla Rubilar, députée et membre de la Commission santé au Parlement, a demandé une enquête pour identifier les deux chirurgiens.

« La situation est grave. Il existe des protocoles qui doivent être respectés pour la sécurité et le respect des patients. Ici nous constatons une violation pure et simple des droits du patients », a tonné l'élue dans des propos relayés par le média La Tercera.

jeudi 29 juin 2017

A LUIS EMILIO RECABARREN. EN VIVO. INTI ILLIMANI

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«A LUIS EMILIO RECABARREN» VICTOR JARA, CE TITRE EST 
EXTRAIT DE L' ALBUM  « PONGO EN TUS MANOS ABIERTAS...»,  
ENREGISTRÉE CHEZ DICAP CHILI (JJL-3) EN 1969      
LICENCE YOUTUBE STANDARD  
DURÉE : 00:02:51 

    mardi 27 juin 2017

    LE PRÉSIDENT BRÉSILIEN MIS EN CAUSE PAR LA JUSTICE


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    LE PRÉSIDENT BRÉSILIEN PHOTO  EVARISTO SÁ
    La requête judiciaire, formulée par le procureur général Rodrigo Janot, devenu l’ennemi juré des responsables politiques en délicatesse avec la loi, fait suite à une enquête lancée, à la mi-mai, pour « corruption passive », « obstruction à la justice » et « participation à une organisation criminelle ». Une procédure déclenchée par la divulgation de vidéos compromettantes et de l’enregistrement d’une étrange conversation tenue le 7 mars vers onze heures du soir entre le chef de l’Etat et un dirigeant d’entreprise véreux, Joesley Batista.

    Selon le rapport du procureur, « entre les mois de mars et d’avril 2017, en sa liberté pleine et consciente, le président Michel Miguel Temer Lulia, se prévalant de sa condition de chef du pouvoir exécutif et de leader politique national, a reçu, par l’intermédiaire de Rodrigo Santos da Rocha Loures un bénéfice indu de 500 000 reais [135 000 euros] offerts par Joesley Mendonça Batista ».

    Appui d’une partie significative du Congrès

    DESSIN 
    Au Brésil, M. Rocha Loures, député proche de Michel Temer et membre comme lui du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre), est surnommé « l’homme à la mallette » depuis qu’il a été filmé en caméra cachée recevant dans une pizzeria de Sao Paulo une valise remplie de petites coupures. Au-delà de cette somme, le procureur évoque la remise de 38 millions de reais d’argent sale au président.

    Pour être suivie d’effet, la demande du procureur doit être avalisée par deux tiers des députés du Congrès. Ce n’est que dans ce cas que la demande de mise en examen provoquerait la suspension immédiate du mandat présidentiel de Michel Temer jusqu’au jugement de la Cour suprême, qui pourrait confirmer ou infirmer les soupçons en provoquant le départ définitif ou le retour en grâce du chef de l’Etat.

    À en croire les analystes, en dépit d’un faisceau d’indices accablants, le président a de fortes chances d’échapper à la sanction ultime. « La probabilité qu’il reste est de 70 % », calcule Joao Augusto de Castro Neves, du cabinet d’analyse de risques politiques Eurasia.

    Rusé, habitué des tractations en coulisse, Michel Temer bénéficie de l’appui d’une partie significative du Congrès. Selon le site de suivi de l’actualité parlementaire Congresso em Foco, entre 240 et 250 députés lui sont fidèles. Soit bien davantage que les 172 nécessaires pour interrompre le cours de la justice.

    Absence d’alternatives

    Le cabinet Eurasia souligne encore que, au début de juin, le chef de l’Etat avait déjà échappé à la cassation de son mandat par la justice électorale à la suite de soupçons d’utilisation d’argent de la corruption pour le financement de la campagne présidentielle de 2014, qu’il avait menée conjointement avec Dilma Rousseff du Parti des travailleurs (PT, gauche)

    « Le président a perdu toute légitimité. Il laissera au pays une marque infamante, mais le jeu politique lui permet de terminer son mandat », observe, dépité, Pablo Ortellado, professeur de gestion de politiques publiques à l’Université de Sao Paulo, évoquant un « pacte » conclu entre les élites politiques et économiques. Michel Temer, de fait, bénéficie de l’appui des milieux d’affaires qui redoutent de vivre une nouvelle période d’instabilité comparable à l’impeachment de Dilma Rousseff.

    « Tous les entrepreneurs préfèrent continuer avec le président Michel Temer. Aujourd’hui la position est celle-ci : il est préférable de continuer et d’assurer la transition, avec le moins de turbulences possibles », a affirmé Robson Andrade, président de la Confédération nationale de l’industrie (CNI) au quotidien Folha de Sao Paulo.

    Se vantant d’être capable de sortir le pays du gouffre économique, Michel Temer évoque les réformes structurelles – système de retraites, marché du travail – qu’il promet de mener à bien avant la fin de son mandat en décembre 2018 et souligne l’absence d’alternative. « Il n’y a pas de plan B, il nous faut continuer », a-t-il lancé, lundi.

    « Soutenir Temer devient de plus en plus délicat »

    Reste une atmosphère qui s’alourdit de jour en jour. Décrit comme « le chef de l’organisation criminelle la plus dangereuse du Brésil » par Joesley Batista, Michel Temer pourrait faire l’objet d’autres demandes de mise en examen déposées par Rodrigo Janot. L’une pour « obstruction à la justice », l’autre pour « participation à une organisation criminelle ». Sans compter de possibles rebondissements de l’opération « Lava Jato » (« lavage express ») cette opération judiciaire tentaculaire qui décime progressivement la vieille élite politique brésilienne de gauche comme de droite, mouillée dans les affaires de pots-de-vin.

    « Soutenir Michel Temer devient de plus en plus délicat », pointe Sylvio Costa du site Congresso em Foco. Les élections parlementaires approchent et les députés pourraient redouter que leur appui au président ne se transforme en un « baiser de la mort», leur coûtant leur réélection. Moribond, le chef de l’Etat n’est plus approuvé que par 7 % des Brésiliens, selon un sondage Datafolha publié samedi 24 juin ; 76 % souhaiteraient qu’il démissionne, et 47 % disent avoir honte de leur pays, que certains comparent désormais à une république bananière.

    lundi 26 juin 2017

    AU CHILI, LA DIPLOMATIE ISRAÉLIENNE EN ORDRE DE BATAILLE CONTRE LE BDS ESTUDIANTIN


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    CAMPAGNE PALESTINIENNE POUR LE BOYCOTT
    ACADÉMIQUE ET CULTUREL D’ISRAËL
    PHOTO BDS

    Elles devaient se tenir le 5 juin, au département d’anthropologie de l’université Hurtado ainsi qu’à la faculté des sciences sociales de l’université du Chili, selon le BDS local.

    Cependant, l’ambassade d’Israël au Chili postait le 9 juin une photo de Joe Uziel entouré du doyen de la faculté de sciences sociales et des directeurs du département d’anthropologie.

    Elle annonçait par la même voie que le directeur de l’AAI avait donné plusieurs conférences à l’université des Andes, et à l’université catholique du Chili, supposée, dans ce dernier établissement avoir été empêchée par le BDS local.

    FACEBOOK DE PROPAGANDE D’ISRAËL  
    Comme une réplique, le 14 juin, l’ambassade annonçait, cette fois sur son compte Twitter, que le « recteur de l’université catholique du Chili et l’ambassadeur s’étaient accordés sur un agenda de travail conjoint » comprenant un renforcement de la coopération universitaire.

    Entre les pressions du  BDS , et l’effort diplomatique de l’ambassade, la bataille autour d’Israël fait rage.

    Déjà en mai dernier, l’Union des étudiants de la faculté de droit de l’Université du Chili avait voté une résolution interdisant toute interaction académique avec l’Etat d’Israël et ses citoyens.

    Le Centre Simon Wiesenthal avait alors appelé le recteur de l’Université, Ennio Vivaldi Vejar, afin que celui-ci annule la résolution dite « plus proche de l’Inquisition que d’une institution qui prétend lutter contre la discrimination et encourager le dialogue international. »

    « Un boycott accusant faussement l’Etat d’Israël d’apartheid pratique lui-même un apartheid contre Israël et ses partisans juifs et non-juifs », a déclaré le Dr Ariel Gelblung, représentant latino-américain du Centre.

    « Le maintien de cette résolution présage la fermeture de liens académiques au gré des préjugés individuels ou collectifs basés sur la nationalité, la race, la religion ou le sexe – une situation impensable pour tous les campus et particulièrement pour une faculté de droit. »

    Les étudiants ont voté à propos de deux questions. Lorsqu’on leur a demandé si les étudiants souhaitaient interdire « les activités impliquant la participation de fonctionnaires de l’Etat d’Israël ou financées par l’ambassade d’Israël à la faculté de droit, » 515 étudiants, soit 56,3 % d’entre eux ont voté oui, et 399 ou 43,6 % d’entre eux ont voté non.

    A la question : « Etes-vous d’accord avec le fait que l’Université du Chili ne devrait pas maintenir des liens institutionnels avec les universités israéliennes qui contribuent directement à la violation des droits de l’Homme du peuple palestinien, » 582 étudiants, soit 64 % ont voté oui, et 327 étudiants, soit 36 % ont voté non.

    La Fédération palestinienne du Chili a célébré les résultats du vote, le qualifiant de protestation des étudiants en droit contre « l’apartheid israélien ».

    La communauté palestinienne au Chili est considérée comme la plus importante en dehors du Moyen-Orient. Au moins 300 000 Chiliens sont d’origine palestinienne, selon les rapports. Environ 15 000 Juifs vivent au Chili.

    LE PRÉSIDENT BOLIVIEN S'EN PREND AU CHILI EN LE COMPARANT À ISRAËL


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    LE PRÉSIDENT BOLIVIEN EVO MORALES,
    LE 21 MARS 2017 À LA PAZ
    PHOTO AIZAR RALDES
    Les responsables boliviens en question ont été accusés de divers faits de trafics, de vols, et de détention illégale d’armes, et devront quitter le territoire chilien d’ici 30 jours. 

    Morales a qualifié ces expulsions de « mort civile » qui, selon lui, est comparable aux actions israéliennes au Moyen-Orient.Le président bolivien est un farouche opposant de l’État hébreu. En juillet 2014, lors du conflit qui a opposé, à Gaza, le groupe terroriste Hamas et Israël, Evo Morales a placé l'État hébreu sur la liste des « pays terroristes » de Bolivie en signe de protestation. Dans une salve de tweets indiciaires, le président chilien s'en est également pris à Donald Trump, dénonçant le projet du mur qui vise à séparer les États-Unis du Mexique.

    jeudi 22 juin 2017

    CHILI: PRÈS DE 5 MILLIONS DE DOLLARS RESTITUÉS À LA FAMILLE DE L’ANCIEN DICTATEUR AUGUSTO PINOCHET

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    DESSIN KAP (JAUME CAPDEVILA)
    Santiago du Chili La justice chilienne a décidé mercredi la restitution à la famille de l’ancien dictateur Augusto Pinochet d’avoirs d’une valeur de près de 5 millions de dollars qui avaient été saisis dans le cadre d’une enquête.
    « VOLEUR » GRAFFITI 
    La Cour d’appel de Santiago a ordonné de «restituer les sommes et biens saisis à la famille d’Augusto Pinochet Ugarte» pour un montant total de 4 894 638 dollars qui avaient été gelés par la justice en 2004 lors d’une enquête sur des malversations et détournements de fonds publics.

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    LUCÍA HIRIART, VEUVE D'AUGUSTO PINOCHET, ET SES DEUX
    FILLES DURANT LES OBSÈQUES DE L'ANCIEN DICTATEUR.
    PHOTO EITAN ABRAMOVICH
    La saisie avait eu lieu dans le cadre de l’«affaire Riggs», une enquête sur la manière dont des responsables chiliens avaient aidé Augusto Pinochet à cacher une partie de sa fortune dans la banque Riggs aux États-Unis.

    «Il n’est pas possible de maintenir la saisie (de ces biens) dans la mesure où l’auteur d’un éventuel délit de malversation est décédé», déclare le jugement émis mercredi, qui est susceptible d’appel.

    Augusto Pinochet est décédé d’un infarctus en 2006 à l’âge de 91 ans. Ses héritiers sont son épouse Lucia Hiriart, âgée de 94 ans, et leurs cinq enfants.

    LE GÉNÉRAL PINOCHET A TENU LE CHILI D'UNE
    MAIN DE FER ENTRE 1973 ET 1990.  
    PHOTO MARCO UGARTE
    Le général Pinochet a dirigé de 1973 à 1990 une dictature au cours de laquelle 3 200 personnes ont été tuées ou ont disparu.

    L’enquête de la justice chilienne sur d’éventuelles malversations a commencé après la découverte à la banque Riggs de Washington et dans d’autres établissements bancaires d’une centaine de comptes secrets sur lesquels Pinochet avait caché à partir de 1981 près de 20 millions de dollars, grâce à des manoeuvres financières complexes.

    5 MILLIONS DE DOLLARS RESTITUÉS À LA FAMILLE PINOCHET
    Pinochet utilisait pour ces opérations une série d’identités alternatives, des variantes de son nom comme Augusto P. Ugarte, A. Ugarte, José Ramon Ugarte et J.P. Ugarte, ainsi que des pseudonymes comme Daniel López ou John Long.

    En 2005, la banque Riggs a reconnu avoir caché les comptes de Pinochet et a accepté de payer une amende de 16 millions de dollars.





    mardi 20 juin 2017

    LE PAPE AU CHILI ET AU PÉROU EN JANVIER 2018

    DESSIN DE MICHEL KICHKA

    Au Chili, le pape se rendra dans les villes de Santiago (centre), Temuco (sud) et Iquique (nord), et, au Pérou, à Lima, Puerto Maldonado (sud-est) et Trujillo (nord-ouest).

    Ce sera le sixième voyage du pape François, en Amérique latine, son continent natal, compte tenu du voyage qu’il doit effectuer du 6 au 10 septembre en Colombie.

    Un projet en Inde et au Bangladesh

    Selon des proches du pape, François a exprimé le désir de ne plus effectuer plus d’un voyage dans cette région par an. Le projet d’un déplacement dans son pays natal, l’Argentine, est donc reporté au moins à 2019.

    Sur l’agenda du pape, figure également un projet de voyage, à l’automne, en Inde et au Bangladesh. La semaine précédente, le cardinal Oswaldo Gracias, archevêque de Bombay et membre du C9, avait confié au National Catholic Reporter qu’il doutait de voir ce voyage se concrétiser cette année. 


    Nicolas Sénèze, à Rome


    samedi 17 juin 2017

    DÉCLARATION DU GOUVERNEMENT RÉVOLUTIONNAIRE DE CUBA


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    Le 16 juin 2017, le président des États-Unis, Donald Trump, dans un discours chargé d’une rhétorique hostile, qui a remémoré les temps de la confrontation ouverte avec notre pays, prononcé dans un théâtre de Miami, a annoncé la politique de son gouvernement envers Cuba qui fait faire marche arrière aux progrès faits ces deux dernières années, après que le 17 décembre 2014 les présidents Raúl Castro et Barack Obama aient annoncé leur décision  de rétablir les relations diplomatiques et d’entamer un processus de normalisation des liens bilatéraux.
    Dans ce qui constitue un recul dans les relations entre les deux pays, Trump a prononcé un discours et signé au cours du même meeting une directive de politique appelée « Mémorandum Présidentiel de Sécurité Nationale sur le Renforcement de la Politique des États-Unis envers Cuba » prévoyant l’élimination des échanges en matière d’éducation « peuple à peuple » à titre individuel et un plus grand contrôle des voyageurs étasuniens à destination de  Cuba, ainsi  que l’interdiction des transactions économiques, commerciales et financières de compagnies étasuniennes avec des entreprises cubaines liées aux Forces Armées Révolutionnaires et aux services de renseignement et de sécurité, le tout avec le prétendu objectif de nous priver d’entrées de devises.

    Le président étasunien a justifié cette politique avec de présumées préoccupations sur la situation des droits humains à Cuba et la nécessité d’appliquer rigoureusement  les lois du blocus, posant comme condition pour sa levée, ainsi que pour toute autre amélioration des relations bilatérales, que notre pays fasse des changements inhérents à son ordre constitutionnel.

    Trump a également abrogé la Directive Présidentielle de Politique « Normalisation des relations entre les États-Unis et Cuba », émise par le président Barack Obama le 14 octobre 2016, laquelle, quoique ne cachant ni le caractère interventionniste de la politique étasunienne ni l’objectif de faire avancer ses  intérêts concernant l’obtention de changements dans l’ordre économique, politique et social de notre pays, avait reconnu l’indépendance, la souveraineté et l’autodétermination  de Cuba et le gouvernement cubain comme un interlocuteur légitime et égal, ainsi que les bénéfices qu’aurait pour les deux pays et peuples une relation de coexistence civilisée malgré les grandes différences qui existent entre les deux gouvernements. Elle reconnaissait aussi que le blocus était une politique obsolète et qu’il devait être éliminé.

    Une fois de plus le Gouvernement des États-Unis a recours à des méthodes coercitives du passé en prenant des mesures de renforcement du blocus, en vigueur depuis février 1962, qui, non seulement cause des dommages et des privations au peuple cubain et constitue un obstacle incontestable pour le développement de notre économie, mais qui porte atteinte aussi à la souveraineté et aux intérêts d’autres pays, soulevant la condamnation internationale.  

    Les mesures annoncées dressent des obstacles supplémentaires aux très restreintes opportunités qu’avait le secteur des entreprises étasunien de commercer et d’investir à Cuba.

    De plus, elles limitent encore plus le droit des citoyens étasuniens de visiter notre pays, un droit qui était déjà limité par l’obligation d’avoir recours à des licences discriminatoires, à des moments où le Congrès des États-Unis, comme un reflet de l’opinion de vastes secteurs de cette société, réclame, non seulement que l’on mette fin à l’interdiction de voyager, mais aussi que les restrictions sur le commerce avec Cuba soient éliminées.

    Les annonces du président Trump sont en contradiction avec l’appui majoritaire de l’opinion publique étasunienne, y compris avec celui de l’émigration cubaine dans ce pays, à la levée totale du blocus et aux relations normales entre Cuba et les États-Unis.

    Paradoxalement, le président des États-Unis, une nouvelle fois mal conseillé, prend des décisions qui favorisent les intérêts  politiques d’une minorité extrémiste d’origine cubaine de l’État de la Floride, qui pour des motivations mesquines ne renonce pas à sa prétention de punir Cuba et son peuple, car il exerce le droit légitime et souverain d’être libre et d’avoir pris en main son propre avenir.

    Ultérieurement nous ferons une analyse plus approfondie de la portée et des implications de cette annonce.

    Le gouvernement de Cuba dénonce les nouvelles mesures de renforcement du blocus, qui sont vouées à l’échec comme cela a été démontré de façon répété dans le passé, et qu’elles n’atteindront pas leur objectif d’affaiblir la Révolution et de faire plier le peuple cubain, dont la résistance aux agressions de tout type et origine a été prouvée tout au long de presque six décennies.

    Le Gouvernement de Cuba rejette la manipulation à des fins politiques et le double standard concernant le thème des droits humains. Le peuple cubain jouit de droits et de libertés fondamentales et il montre des acquis dont il est fier et qui sont une chimère pour beaucoup de pays du monde y compris pour les États-Unis eux-mêmes, comme le droit à la santé, à l’éducation, à la sécurité sociale, à un salaire égal pour un travail égal, les droits des enfants et le droit à l’alimentation, à la paix et au développement.

    Avec ses ressources modestes, Cuba a contribué aussi à l’amélioration de l’exercice des droits humains dans beaucoup d’endroits dans le monde, malgré les limitations que lui impose sa condition de pays en proie à un blocus.  

    Les États-Unis ne sont pas en mesure de nous donner des leçons. Nous avons de grandes préoccupations pour le respect et pour les garanties des droits humains dans ce pays, où il y a de nombreux cas d’assassinats, de brutalité et d’abus policiers, où l’on viole le droit à la vie comme résultat des morts avec des armes à feu, où l’on exploite le travail des enfants et où il existe de graves expressions de discrimination raciale ; où l’on menace d’imposer plus de restrictions aux services de santé, qui laisseraient 23 millions de personnes sans assurance médicale ; où il existe l’inégalité salariale entre hommes et femmes ; où l’on laisse en marge des émigrants et des réfugiés, en particulier ceux provenant de pays islamiques ; où l’on prétend dresser des murs qui dénigrent des voisins et où l’on abandonne les engagements internationaux pour préserver l’environnement et faire face au changement climatique.

    Il y a aussi d’autres motifs de préoccupation comme les violations des droits humains commises par les États-Unis dans d’autres pays, comme les détentions arbitraires de dizaines de prisonniers sur le territoire qu’occupe illégalement la Base Navale de Guantánamo à Cuba, où l’on a même eu recours à la torture ; aux exécutions extrajudiciaires et les morts de civils causées par des bombes et l’utilisation de drones ; et les guerres déclenchées contre plusieurs pays dont l’Irak, justifiées avec des mensonges sur la possession d’armes d’extermination massive, aux conséquences néfastes pour la paix, la sécurité et la stabilité de la région du Moyen Orient.

    Rappelons que Cuba est État Partie de 44 instruments internationaux sur les droits humains, tandis que les États-Unis ne le sont que de 18, raison pour laquelle nous avons beaucoup à montrer, à dire et à défendre.

    En confirmant la décision de rétablir les relations diplomatiques, Cuba et les États-Unis ont ratifié l’intention d’entretenir des liens respectueux et de coopération entre les deux peuples et gouvernements, basés sur les principes et sur les objectifs contenus dans la Charte des Nations Unies.

    Dans sa déclaration, émise le 1er juillet 2015, le Gouvernement Révolutionnaire de Cuba a réaffirmé que « ces relations devront reposer sur le respect absolu de notre indépendance et de notre souveraineté ; du droit inaliénable de chaque État de choisir le système politique, économique, social et culturel, sans ingérence d’aucune sorte ; et l’égalité souveraine et la réciprocité, qui constituent des principes auxquels l’on ne saurait pas renoncer, du Droit International » tout comme l’a réaffirmé la Proclamation de l’Amérique Latine et les Caraïbes comme Zone de Paix, signée par les Chefs d’état et de gouvernement de la Communauté des États Latino-américains et Caribéens (CELAC), lors de son IIème Sommet, à La Havane.  Cuba n’a pas renoncé à ces principes et elle n’y renoncera jamais.

    Le Gouvernement de Cuba réitère sa volonté de poursuivre le dialogue respectueux et la coopération dans des thèmes d’intérêt mutuel, ainsi que la négociation des questions bilatérales en suspens avec le Gouvernement des États-Unis. Il a été démontré ces deux dernières années que les deux pays, comme l’a signalé de façon réitérée le Président des Conseils d’État et des Ministres, le Général d’Armée Raúl Castro Ruz, peuvent coopérer  et coexister de façon civilisée, en respectant les différences et en promouvant tout ce pouvant profiter aux deux nations et peuples, mais l’on ne doit pas attendre que pour ce faire Cuba fasse des concessions inhérentes à sa souveraineté et à son indépendance ou qu’elle accepte des conditions d’aucune sorte.

    Toute stratégie ayant pour objectif de changer le système politique, économique et social à Cuba, que ce soit celle qui prétende y parvenir à travers des pressions et d’impositions ou en ayant recours à des méthodes plus subtiles, sera vouée à l’échec.

    Les changements qui s’avéreront nécessaires à Cuba, comme ceux qui ont été faits après 1959 et ceux que nous sommes en train de faire maintenant dans le cadre du processus d’actualisation de notre modèle économique et social, continueront à être décidés de façon souveraine par le peuple cubain.

    Comme nous le faisons depuis le triomphe du 1er janvier 1959, nous assumerons n’importe quel risque et nous resterons fermes et sûrs dans la construction d’une nation souveraine, indépendante, socialiste, démocratique, prospère et  durable.

    La Havane, le 16 juin 2017