lundi 1 juin 2009

Michelle Bachelet en Bourgogne,

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Michelle Bachelet, visite les installations EADS Astrium. Toulouse. Photo José Manuel de la Maza

Une centaine de personnes l'attendaient devant la mairie, où elle s'est rendue pour déposer une gerbe au pied du monument aux morts. Elle n'a pas été surprise de découvrir le nom de Claude Bachelet parmi les villageois tombés au champ d'honneur, puisque les diplomates chiliens avaient anticipé chaque détail du voyage.

La présidente est allée à l'ancienne demeure familiale pour y dévoiler une plaque : "Maison natale de M. Louis-Joseph Bachelet, 1820-1864, parti pour le Chili en 1859, trisaïeul de Mme Michelle Bachelet, présidente du Chili". Elle a fait le tour du propriétaire loin des regards. Ensuite, engloutie par la cohue, elle a serré des mains et embrassé de lointaines cousines. La pelouse derrière la maison est désormais appelée parc Michelle Bachelet.

La présidente a prononcé une allocution, dont quelques mots dans un français balbutiant. Elle parle avec plus d'aisance l'anglais, au point de se permettre des écarts et des plaisanteries en marge des discours écrits. Sans compter l'allemand, langue dans laquelle elle a fait ses études de médecine, en Allemagne de l'Est.

FAMEUX VIN BLANC

Revenue à l'espagnol, Mme Bachelet a cité le poète Pablo Neruda, pour dire à quel point le vin faisait partie de "l'identité multiple, rurale et métisse" du Chili. Il y a toujours un domaine viticole du nom de Bachelet dans les environs de Chassagne-Montrachet, fameux pour son vin blanc, même si la plupart des membres de la famille sont dispersés. Parmi eux, le général Jean-René Bachelet, ancien inspecteur général des armées françaises, a surpris les visiteurs par son âge, proche de celui qu'avait le Chilien Alberto Bachelet, général de l'armée de l'air, père de Michelle, lorsqu'il avait été emprisonné, torturé et assassiné par ses pairs après le coup d'Etat de 1973, pour sa fidélité au président Salvador Allende.

Gênée sans doute de consacrer une partie du programme officiel à des retrouvailles familiales, Mme Bachelet avait assisté auparavant, à Dijon, à la signature d'un accord entre la Bourgogne et la région chilienne de Maule (Centre). A cette occasion, elle a fait l'éloge de la terre de ses ancêtres, "région dont le succès repose sur la culture, la tradition et la modernité", et a prôné la coopération en matière de décentralisation.

La Marine chilienne a acheté trois (3) unités de l'EADS CASA l'avion de surveillance maritime C-295 avec une option pour d'autres cinq (5). Photo EADS CASA

Cela n'a pas détourné les médias chiliens du seul sujet intéressant à leurs yeux : la gaffe d'EADS, visité la veille à Toulouse. L'entreprise française a annoncé la vente au Chili de huit avions-cargos tactiques Casa C-295 et de huit hélicoptères militaires Cougar, ce qui n'était pas du domaine public. Le ministre chilien de la défense, en France avec la délégation présidentielle, a minimisé la révélation, et a démenti qu'il soit question d'acheter en outre des missiles Exocet. La négociation sur l'achat de dix-huit avions de chasse F-16 aux Pays-Bas avait déjà suscité la nervosité médiatique lors de la précédente étape du voyage de Mme Bachelet.

Paulo A. Paranagua