lundi 8 janvier 2018

MANIFESTATION MASSIVE CONTRE LA RÉÉLECTION DU PRÉSIDENT AU HONDURAS


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UN PARTISAN DU CANDIDAT DE L’OPPOSITION 
SALVADOR NASRALLA LORS D’UNE MANIFESTATION CONTRE 
LA RÉÉLECTION DU PRÉSIDENT HONDURIEN SORTANT, 
LE 6 JANVIER 20118
PHOTO JORGE CABRERA  
« Nous allons vers une grève nationale », a menacé Manuel Zelaya, l’ancien président hondurien et coordonnateur de l’alliance de l’opposition. 
Le Monde.fr avec l'AFP
DES OPPOSANTS AU PRÉSIDENT HONDURIEN 
JUAN ORLANDO HERNANDEZ CHANTENT 
L'HYMNE NATIONAL LORS D'UNE 
MANIFESTATION À TEGUCIGALPA. 
PHOTO JORGE CABRERA
Des dizaines de milliers de personnes ont battu le pavé, samedi 6 janvier, au Honduras pour dénoncer l’annonce de la réélection du président sortant Juan Orlando Hernandez. Lors de ce rassemblement qui a eu lieu à San Pedro Sula, la deuxième ville du pays, dans le Nord, les manifestants ont réclamé que le candidat de l’opposition, Salvador Nasralla, soit reconnu comme le véritable vainqueur du scrutin, dont le second tour a eu lieu le 26 novembre, et qu’il soit investi le 27 janvier.

Plus de 80 000 sympathisants de l’Alliance d’opposition contre la dictature, une coalition de gauche, ont participé à cette marche, selon les estimations de militants des droits de l’Homme. « Les gens n’admettront pas qu’on leur impose le maintien du dictateur », a lancé M. Nasralla, un populaire animateur de télévision âgé de 64 ans, s’adressant à la foule sur une estrade installée devant la cathédrale de San Pedro Sula.

Les participants portaient des banderoles avec des slogans comme « La fraude électorale ne passera pas », « Plus d’assassinats ciblés » ou « Liberté pour les prisonniers politiques ».

Trente morts

Le Tribunal suprême électoral (TSE), qui est accusé de recevoir ses ordres du pouvoir, a déclaré vainqueur de l’élection M. Hernandez, un avocat âgé de 49 ans, qui se présentait à sa réélection pour le Parti national (droite). Le TSE a mis plus de trois semaines pour proclamer officiellement le vainqueur, au milieu d’une campagne de manifestations de l’opposition et de troubles parfois violents. Selon des organismes de défense des droits de l’homme, plus de trente personnes ont été tuées et plus de 800 arrêtées au cours de la répression des mouvements de contestation par la police et par l’armée.

Vendredi, le tribunal suprême a rejeté, en avançant un manque de preuves, un recours en nullité pour fraude déposé par la gauche contre la réélection de M. Hernandez. Les premiers résultats partiels publiés le jour du second tour, alors que 57 % des bulletins avaient été dépouillés, donnaient une avance de cinq points à M. Nasralla. Le système de comptage avait ensuite subi plusieurs pannes et interruptions. Le TSE avait finalement donné M. Hernandez vainqueur avec 42,95 % contre 41,42 % à son adversaire.

« Grève générale »

« Nous allons vers une grève nationale », a déclaré à l’Agence France-Presse Manuel Zelaya, ancien président hondurien et coordonnateur de l’alliance de l’opposition, qui appelle à la « désobéissance civile ». Il a annoncé « des blocages sur toutes les voies publiques essentielles, les routes, dans les ports, les aéroports, pour que la volonté populaire soit respectée ».

S’adressant aux manifestants, M. Zelaya a fait part de son désaccord avec la position de l’Organisation des États américains (OEA), dont le secrétaire général Luis Almagro a proposé de refaire l’élection présidentielle dans la mesure où une mission d’observation a estimé qu’il n’était pas possible de déterminer qui avait gagné le 26 novembre.

« Je ne crois pas l’OEA, mais si elle vient remettre le pouvoir à Nasralla, qu’elle soit la bienvenue. Je ne crois pas les États-Unis, mais s’ils reconnaissent Salvador Nasralla comme président, qu’ils soient les bienvenus. »

Les États-Unis font partie de la vingtaine de pays qui ont reconnu la réélection de M. Hernandez. M. Zelaya a enfin rejeté toute participation de l’opposition au dialogue que celui-ci a entamé avec divers secteurs sociaux du pays, mais n’a pas exclu une médiation.


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