lundi 5 août 2013

DÉCOUVERTE DE RAILS UTILISÉS POUR LESTER DES CADAVRES LANCÉS À LA MER

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DES BOUTS DE RAILS REMONTÉS DU FOND DE L’OCÉAN PACIFIQUE EN SEPTEMBRE 2004, FACE AUX CÔTES DE QUINTERO. PRESQUE 30 ANS APRÈS AVOIR ÉTÉ LANCÉS À LA MER ATTACHÉS AUX CADAVRES, QUELQUES MORCEAUX AVAIENT ENCORE DES BOUTONS DES VICTIMES INCRUSTÉS.

La fouille en mer avait été effectuée dans le cadre des enquêtes sur la « Caravane de la Mort », à la charge de la juge Patricia González. L’affaire dite «Caravane de la Mort » concerne les agissements d’une unité militaire qui a parcouru le Chili en hélicoptère en octobre 1973, et a laissé sur son passage près d'une centaine de prisonniers politiques exécutés sommairement dans diverses villes.


Sous les ordres du général Sergio Arellano Stark —muni d’une délégation personnelle du dictateur et des pleins pouvoirs pour sa mission—, cette unité composée d’une douzaine d’officiers et sous-officiers de l’armée de terre, des inconditionnels du sanglant putsch militaire, a été la première brigade volante d’extermination de la dictature. Parmi ses membres, qui se sont distingués par leur férocité envers leurs victimes, plusieurs ont intégré ensuite la Dina, l’appareil répressif de la dictature, et ont participé à des atrocités et des crimes emblématiques perpétrés tout au long du règne de Pinochet.

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SERGIO ARELLANO STARK, GÉNÉRAL DE L’ARMÉE DE TERRE RESPONSABLE DES CRIMES DE MASSE COMMIS PAR LA « CARAVANE DE LA MORT », UNITÉ SOUS SES ORDRES EN OCTOBRE 1973. IL A ÉTÉ DÉCLARÉ SÉNILE ET ATTEINT D’ALZHEIMER EN 2011, ET ÉCHAPPE AINSI DÉFINITIVEMENT À LA JUSTICE.

Divers indices rapprochent les éléments matériels retrouvés en mer de la disparition de plusieurs prisonniers du Nord du Chili, cruellement assassinés par les officiers de la « Caravane de la Mort ». Les victimes pourraient ainsi être originaires des villes de Calama ou Copiapó, et leurs cadavres ont été lancés à la mer depuis un avion de la Force Aérienne, comme l’a admis le mécanicien Sergio López Maldonado, qui a lancé les corps.

C'est la deuxième découverte de ce type au Chili, après celle de Quintero, face au littoral central, en septembre 2004. Quatre pièces métalliques avaient alors été trouvées par des enquêteurs de la PDI, dans une instruction menée par le juge Juan Guzmán Tapia. Quelques bouts de rails avaient encore
collés des boutons des derniers habits portés par les victimes.
Ces pièces ont ensuite été incorporées aux collections du musée du souvenir funèbre à Villa Grimaldi, l'ancien centre de tortures et camp de prisonniers à Santiago.

Entre octobre 1973 et août 1977, selon les témoignages des sous-officiers et des mécaniciens du Commando d'Aviation de l'Armée, au moins 500 corps ont été lancés à la mer depuis des hélicoptères. Les témoins concordent sur au moins 40 vols en mer, avec entre 8 et 15 corps transportés à chaque sortie. Les victimes étaient introduites dans des sacs cousus, avec un morceau de rail solidement attaché avec du fil de fer à chaque cadavre.


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LES RAILS RÉCUPÉRÉS EN MER EN SEPTEMBRE 2004 ONT ÉTÉ INTÉGRÉS AUX COLLECTIONS DU MUSÉE DU SOUVENIR À VILLA GRIMALDI, ANCIEN CENTRE DE DÉTENTION ET DE TORTURES DE LA DINA.

Jusqu'à aujourd’hui, le seul corps parmi ces centaines de victimes disparues qui a émergé du fond de l'océan a été celui de Marta Ugarte, une enseignante communiste arrêtée par la Dina le 9 août 1976, dont le cadavre est réapparu sur une plage du Nord le 12 septembre 1976.