dimanche 4 juillet 2010

LE REGARD CRITIQUE DE LUIS CORVALAN


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COUVERTURE DU LIVRE 
«LE GOUVERNEMENT DE SALVADOR ALLENDE»


LE DISSIDENT SOVIÉTIQUE 
VLADIMIR BOUKOVSKI 
Pour l'ancien dirigeant communiste, l'Unité populaire, qui appuyait le gouvernement de Salvador Allende, commit des erreurs fatales dues au "sectarisme" de certains secteurs de l'UP, Parti socialiste, Mapu-Garreton, entre autres. Ce sectarisme s'exprima dès juillet 1971 quand " pour l'élection partielle de Valparaiso ", l'UP présenta un candidat alors " qu'il eût été correct de soutenir celui de la Démocratie chrétienne ". Pour Luis Corvalan, le rapprochement entre la droite réactionnaire et la DC commença ce jour-là, alors que "la majorité de la DC refusait cet accord". Revenant sur l'idée de plébiscite lancée, début septembre 1973, par une partie de l'UP, Luis Corvalan estime, comme à l'époque, qu'il aurait pu éviter le coup d'État. Salvador Allende, qui était d'accord, pensait que l'UP "l'aurait perdu" mais il jugeait cette "défaite préférable à un coup d'État", pensant possible, par le processus démocratique, de "désarmer la machine factieuse". "Mais, note Luis Corvalan, il n'y a pas eu d'accord au sein de l'UP ou les décisions devaient être prises à l'unanimité, même si une majorité (PC, Mapu entre autres) appuyait le projet du président" auquel s'opposaient le PS et l'IC (Gauche chrétienne).

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SALVADOR ALLENDE ET LUIS CORVALAN LORS 
D'UN MEETING À SANTIAGO DU CHILI POUR LE 
50ÈME ANNIVERSAIRE  DU PC CHILIEN 
L'ex-secrétaire du Parti communiste, analysant les actes de son propre parti, estime fondamentale l'erreur " de ne pas avoir prêté plus d'attention aux forces armées et de ne pas avoir combattu leur subordination au Pentagone " qui prêchait "la théorie de la guerre intérieure". Se souvenant que le PCC "pensa un temps former son propre organisme paramilitaire" alors que les conditions n'étaient pas réunies "d'affronter l'armée", Luis Corvalan juge aujourd'hui qu'il était préférable "d'aider les militaires, dont certains sympathisaient avec l'UP, à comprendre que l'idéologie que leur mettait en tête le Pentagone était antidémocratique".

Christian Kazandjian

(1) Luis Corvalan, prisonnier à la suite du coup d'État fut libéré en 1976 et expulsé vers l'URSS, dans le cadre d'un échange avec le dissident russe Vladimir Bukovski. Consulté à l'époque, Luis Corvalan, s'estimant incapable d'émettre un jugement fiable du fait de son isolement avait laissé au PC le soin de trancher. Une majorité se prononça pour l'échange - Volodia Teitelboim, qui succédera a Luis Corvalan fut de ceux qui s'y opposèrent.