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AUGUSTO NICOLÁS CALDERÓN SANDINO |
Général des hommes libres.
Nicaragua, terre de lacs et de volcans, patrie d’un petit homme coiffé d’un grand chapeau : César Augusto Sandino. En ce temps-là, durant ces années qui bégayent, de 1909 à 1933, le pays vit, au sens propre, sous le joug des Américains.
Ce n’est pas par la porte de la grande histoire que Sandino entre dans sa geste aventureuse, mais par un banal fait divers. En 1920, embringué dans une « affaire d’honneur » demeurée mystérieuse, il blesse son adversaire d’un coup de pistolet. Pour éviter les conséquences de son acte, il prend le chemin de la côte atlantique — la Moskitia —, le bout du monde pour ainsi dire. Il s’exile ensuite en Amérique centrale, et au Mexique, dont la révolution l’influence au plus haut point. Il retrouve sa patrie en 1926, et c’est immédiatement pour y mener le combat.
« La souveraineté et la liberté d’un peuple ne sont pas destinés à faire l’objet de discussions, mais plutôt à être défendues par les armes. » La guerre menée par Sandino contre les marines débute en 1927 dans les montagnes de l’actuel département de Segovia, avec vingt et un combattants. Inventeur de la guérilla, à la tête de sa « petite armée folle » soutenue par des paysans en haillons, Sandino tient tête aux marines. Il finit par les expulser.
Il s’était engagé à cesser les hostilités dès que le dernier militaire américain aurait quitté le sol nicaraguayen. Il tient parole. En signant un accord avec le président Juan Bautista Sacasa, le 2 février 1933, il accepte de désarmer ses troupes et obtient de les transférer dans les environs du Río Coco, dans la Moskitia, pour y mener à bien une tâche constructive.
Cadeau empoisonné, bombes à retardement, les gringos ont créé, formé et laissé derrière eux une toute nouvelle garde nationale « apolitique ». Ils en ont confié le commandement à un chien bien dressé, Anastasio « Tacho » Somoza. Celui-ci fait abattre Sandino le 21 février 1934, alors qu’au terme d’une réunion il quitte la table de négociations. D’une balle dans le dos. Ainsi le premier des Somoza inaugure-t-il le règne de son clan. Quarante-cinq années de dictature et de sous-développement...