dimanche 14 août 2016

À CUBA, FIDEL CASTRO RÉAPPARAÎT EN PUBLIC POUR SON 90ÈME ANNIVERSAIRE

La veille, l’homme s’était livré à l’un des exercices dans lesquels il excelle le plus : la critique des Etats-Unis. Dans un article intitulé « L’anniversaire » et publié vendredi soir dans la presse d’État, le Commandante évoque les tentatives répétées des diverses administrations américaines de l’assassiner. D’après les services de renseignement cubains, il a été la cible de 634 complots entre 1958 – un an avant son arrivée au pouvoir – et 2000.

Manque de « hauteur de vue »

Cette piqûre de rappel intervient alors que son pays est en plein rapprochement avec son vieil ennemi de la guerre froide. Fidel Castro n’épargne d’ailleurs pas l’un des artisans de ce qui est l’un des changements les plus radicaux survenus sur l’île ces dernières années : l’actuel président des États-Unis, Barack Obama. Il lui reproche ainsi d’avoir manqué de « hauteur de vue » au cours de sa visite historique en mai au Japon.

« Le discours du président américain au Japon était dépourvu d’excuses pour le massacre de centaines de milliers de personnes à Hiroshima, même s’ils [les États-Unis] connaissaient les effets de la bombe. »

Parallèlement, le Lider Maximo rend un hommage appuyé aux « grandes puissances » que sont la Chine et la Russie, dont le président Vladimir Poutine a souhaité « bonne santé, longévité, vitalité et prospérité » à son « cher ami » cubain.

Santé et éducation gratuites

Depuis des semaines sur l’île, une multitude d’affiches rendent hommage à l’un des hommes les plus influents et les plus controversés du XXe siècle. Fidel Castro reste pour beaucoup celui qui a instauré un régime socialiste à parti unique, fortement critiqué sur la scène internationale pour les nombreuses violations des droits de l’homme. Mais il est aussi celui qui a apporté santé et éducation gratuites à des millions de Cubains, en grande majorité pauvres.

Fidel Castro est retiré de la vie publique depuis 2006 pour raisons de santé et a laissé le pouvoir à son frère Raul. Lors de sa précédente apparition publique, le 19 avril à la clôture du congrès du Parti communiste cubain, il avait admis, la voix tremblante : « Bientôt j’en aurai fini comme tous les autres. Notre tour viendra à tous. »