jeudi 7 décembre 2017

ARGENTINE : LE GOUVERNEMENT A RETIRÉ LE STATUT DE « RÉFUGIÉ POLITIQUE » À UN ANCIEN RÉSISTANT CHILIEN


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 « MAURICIO MACRI ET HERALDO MUÑOZ »

Le Gouvernement argentin a décidé de retirer le statut de réfugié politique à l'ancien résistant chilien Sergio Galvarino Apablaza, accusé dans son pays d'être l’auteur intellectuel du meurtre du sénateur "pinochetiste" Jaime Guzmán en 1991. Il existe depuis 2004 une demande d'extradition de la justice chilienne suite à une plainte du parti ultra-conservateur UDI.

SERGIO GALVARINO APABLAZA 
 À BUENOS AIRES EN 2010
Formellement, le refuge fut accordé par la Commission Nationale pour les Réfugiés, (CONARE) composée des ministères de Relations Extérieures, de la Justice, de l'Intérieur, ainsi que du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), organisme de l’ONU. C'était la pression du gouvernement de Cristina Kirchner qui avait permis le séjour d’Apablaza dans ce pays dès 2011.
La décision de lever ce statut est d'une haute valeur politique. Elle tombe en pleine campagne électorale pour le deuxième tour des présidentielles de décembre. Même si toutes les forces ont demandé l'extradition, il s’agit d’un geste envers Piñera, le candidat de Vamos Chile, qui doit affronter au deuxième tour le candidat de centre gauche Alejandro Guillier. 

GALVARINO APABLAZA (À GAUCHE) AVEC
L'AVOCAT RODOLFO YANZÓN EN ARGENTINE
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Le Gouvernement de Mauricio Macri piétine la Convention relative au statut des réfugiés. Selon l'avocat de Galvarino Apablaza, Rodolfo Yanzón : « Le Gouvernement de Mauricio Macri a décidé de lui retirer la protection (statut de réfugié) sur la base d'un accord avec le "pinochetisme", avec l'UDI, avec des personnalités telles que les députés Issa Kort et Andrés Chadwick (apparatchik de l’UDI et cousin de Sebastian Piñera)», a-t-il déclaré à Radio Coopérative. « Du côté argentin, cette décision constitue une concession faite à monsieur Claudio Avruj, le secrétaire des Droits de l'homme, qui n’hésite pas à les violer », a-t-il ajouté. 

« Mauricio Macri piétine les droits de l'homme depuis le premier jour de sa prise de fonction, c'est un Gouvernement autoritaire. Par conséquent, nous ne sommes pas surpris qu'il piétine la Convention [*]» a déclaré l’avocat. 

« L’annonce concernant la décision argentine a été faite au Chili par le Ministre des affaires étrangères, Heraldo Muñoz. Le chancelier du Chili signale à la suite de cette décision qu’une forme de persécution politique continue d'exister au Chili. C’est un fait très grave » a assuré l’avocat . 


[*] La Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés, dite Convention de Genève