mardi 12 août 2008

HOMMAGE - Le Chili pleure Juan Bustos

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Juan Bustos Foto Alejandro Balart
Pour la présidente chilienne, "il était un grand démocrate, un grand défenseur des droits de l'Homme, un grand homme politique et un grand ami." Dans une tristesse visible, elle a ensuite présenté ses condoléances à la famille du parlementaire et assuré que "la quantité de personnes qui sont venus ici pour témoigner, lors de son hospitalisation, de leur affection et aujourd'hui pour exprimer leur condoléances, démontre la grande qualité humaine de Juan Bustos".

Vendredi, jour de ses funérailles, la presse saluait unanimement le politicien, soulignant les efforts qu'il a fournis tout au long de sa carrière pour défendre les droits de l'Homme et pour lutter juridiquement contre Pinochet.

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Juan Bustos Foto Héctor Flores

Un juriste engagé

Sur sa page web, on peut encore voir le sourire du défunt député et la signature de sa lettre d'accueil, "pour un Chili plus libre, plus démocratique, plus juste et sans place pour la discrimination." La justice sociale était le cheval de bataille du député, forcé à l'exil après le coup d'Etat envers son ami et modèle Salvador Allende.
Juan Bustos a d'abord été juriste, publiant d'ailleurs plusieurs ouvrages sur le droit pénal. Il s'est ensuite inscrit au parti socialiste chilien et est devenu, sous la présidence Allende, secrétaire politique régional.
Arrêté alors qu'il était en exil en Argentine, il a été emprisonné et torturé jusqu'à ce que les finesses diplomatiques l'autorisent à repartir en exil, en Espagne et en Allemagne cette fois.

Il y est resté 14 ans et il n'a alors eu de cesse de dénoncer la dictature de Pinochet. Dans les années 90, il fut l'avocat de la famille Letelier lors du procès contre le Général Manuel Contreras, accusé de l'assassinat de l'ex-chancelier Orlando Letelier. Il fut ensuite l'avocat du parti socialiste et des familles des détenus et disparus lors du procès Pinochet. En 2007, les médecins lui ont diagnostiqué un cancer du foie. Alors qu'il venait de prendre les commandes du congrès, il affirmait au journal El Mercurio que sa maladie était médicalement traitable. "Je ne m'attends pas à ce que ce soit un problème dans le futur" avait-il alors déclaré. Aujourd'hui, il a perdu son combat contre la maladie et laisse de nombreux partisans dans la tristesse.
Michael COUVRET.