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LA GUERRE ÉCONOMIQUE PERSISTE CONTRE VENEZUELA |
Washington accentue la pression contre le président Maduro : la Maison Blanche a imposé vendredi 25 août 2017 de nouvelles sanctions au Venezuela, visant à restreindre l’accès du régime aux capitaux étrangers dont il a un besoin crucial.Le Monde.fr avec l'AFP
LA GUERRE ÉCONOMIQUE PERSISTE CONTRE LE VENEZUELA |
ÉTATS-UNIS EN GUERRE ÉCONOMIQUE CONTRE LE VENEZUELA |
Riche en ressources pétrolières mais pauvre en liquidités, le pays, dont la dette est estimée à plus de 100 milliards de dollars, redoute le spectre d’un défaut de paiement. Nicolas Maduro, très impopulaire, selon les sondages, est confronté depuis plus de quatre mois à des manifestations de l’opposition qui réclame sa démission.
« Ces mesures ont été soigneusement calibrées pour priver la dictature Maduro d’une source cruciale de financement, a souligné la Maison Blanche. Les États-Unis réitèrent leur appel au Venezuela à restaurer la démocratie, à organiser des élections libres et équitables, à libérer immédiatement et sans conditions tous les prisonniers politiques et à mettre fin à la répression du peuple vénézuélien. »
Le secteur pétrolier épargné
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Pour Henkel García, directeur de l’institut Econometrica, l’effet de cette mesure est, à court terme, « très limité », car elle ne porte que sur les nouveaux financements de la dette. Le directeur du cabinet Ecoanalitica, Asdrubal Oliveros, estime pour sa part que l’attitude des États-Unis aggrave la dépendance du Venezuela vis-à-vis de la Russie et de la Chine.
« La prochaine échéance de la dette vénézuélienne s’élève à 2,9 milliards de dollars [2,4 milliards d’euros], assure l’économiste. Le gouvernement avait l’intention d’utiliser ses réserves en or, mais il aura désormais du mal à effectuer des opérations financières à l’international. » Pour honorer la dette, Caracas sera contraint de réduire les importations et donc d’accroître les pénuries.
Le Venezuela a immédiatement dénoncé, par la voie de son ministre des affaires étrangères, Jorge Arreaza, la « pire agression » qui soit contre le peuple. « Peut-être que les États-Unis essayent de créer ou de promouvoir une crise humanitaire dans notre pays », a-t-il lancé depuis New York à l’issue d’un entretien avec le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. « Que veulent-ils ? Affamer le peuple vénézuélien ? »
De son côté, la présidente del’Assemblée constituante vénézuélienne Delcy Rodriguez a dénoncé une « guerre économique » menée par les États-Unis. Cette assemblée, dont les membres sont tous issus du parti au pouvoir, a prévu de siéger deux ans. Elle a pour mission de réécrire la Constitution de 1999 promulguée par le défunt Hugo Chavez. L’opposition accuse Nicolas Maduro de vouloir en fait accroître ses pouvoirs et prolonger son mandat qui s’achève normalement en janvier 2019.
Washington exclut une action militaire à court terme Washington et Caracas, qui n’ont plus d’ambassadeurs respectifs depuis 2010 mais dont les relations s’étaient quelque peu améliorées à la fin du mandat de Barack Obama, conservent des liens économiques et commerciaux étroits, avant tout dans l’industrie pétrolière.
Ce secteur stratégique sera d’ailleurs épargné par les sanctions. Le Venezuela exporte plus de 90 % de sa production vers les États-Unis. Un embargo le déstabiliserait dangereusement tout en désorganisant l’industrie américaine du raffinage. Les exportations de brut léger américain vers ce pays ne sont pas non plus concernées. En revanche, le décret empêche la compagnie de droit américain détenue par PDVSA, Citgo, qui raffine et distribue des carburants aux États-Unis, de transférer des dividendes au Venezuela.
La Maison Blanche a, par ailleurs, exclu vendredi toute action militaire américaine au Venezuela à court terme. « Nous étudions toujours un vaste éventail d’options, a déclaré le général HR McMaster, conseiller à la sécurité nationale. Toute décision serait prise en conjonction avec nos partenaires dans la région et aucune action militaire n’est prévue dans un futur proche. »
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Alors que M. Trump a affirmé avec constance, au cours de la campagne présidentielle et pendant ses premiers mois à la Maison Blanche, sa volonté d’être guidé par les seuls intérêts américains, le Venezuela semble susciter une attention particulière chez lui. C’est en effet officiellement au nom de la démocratie que le tour de vis de vendredi a été décidé.