dimanche 28 février 2010

Au Chili, les nombreuses répliques perturbent les opérations de secours

Alors que les opérations de secours étaient compromises par les dizaines de répliques qui se succédaient, les premiers bilans humains et matériels donnaient une idée de l'ampleur de la catastrophe. Les autorités chiliennes parlent d'au moins 300 morts, 1,5 million de personnes affectées et près de 500 000 bâtiments touchés. 90 % des victimes ont été tuées pendant leur sommeil, lorsque la secousse a ébranlé le pays, samedi à 03 h 34.
Tout au long du week-end, des répliques ont continué à faire trembler le sol. En moins de 24 heures, pas moins de 90 séismes d'une magnitude d'au moins 5 ont été recensés, dont un qui était presque aussi puissant que le tremblement de terre qui a dévasté Haïti en janvier. Cette activité sismique empêchait les équipes de secours de dégager les personnes encore bloquées sous les décombres et venir en aide aux sinistrés.
BÂTIMENTS EFFONDRÉS, ROUTES ÉVENTRÉES ET PONTS DÉTRUITS
"Il est très difficile de travailler avec ces répliques. Les appartements sont complètement détruits. Nous devons faire très attention en avançant", explique Paulo Klein, qui fait partie d'une équipe de sauveteurs dans la ville de Puerto Montt. Des centaines de milliers de personnes ont dû être évacuées des zones côtières du Pacifique, où les habitations ont été détruites par la secousse et la montée des eaux.
Si l'ensemble du pays a été touché, c'est Concepcion, deuxième ville du pays et une des plus proches de l'épicentre, qui a été la plus affectée. Au moins 100 personnes y sont mortes. Des dizaines de maisons de la ville ont été détruites, des voitures écrasées, des routes éventrées et des ponts détruits. Un bâtiment d'une dizaine d'étages, le plus grand de la ville, s'est effondré sur lui-même, bloquant une centaine de personnes à l'intérieur. L'université a été partiellement détruite après avoir pris feu.
Des scènes de pillage on également été signalées à Concepcion, obligeant la police à faire usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes. "Ce n'est pas du vol, c'est du désespoir. Nous n'avons plus rien à manger, ni à boire", justifiait une femme filmée par la télévision publique TVN.
"CATASTROPHE AUX CONSÉQUENCES DÉVASTATRICES"
A l'heure actuelle, il est encore impossible d'évaluer les dégâts matériels au Chili. La présidente Michèle Bachelet, qui a décrété l'état de catastrophe naturelle dans 5 régions, parle d'une "catastrophe aux conséquences dévastatrices". La société américaine EQECAT, spécialisée dans la modélisation du risque, parle d'un coût de 15 à 30 milliards de dollars, soit presque 15 % du PIB chilien.
Le gouvernement chilien peut se consoler en pensant que les dommages auraient pu être bien plus importants si le pays ne respectait pas scrupuleusement les normes de construction antisismique. "L'infrastructure chilienne a résisté", a avancé le ministre des travaux publics Sergio Bitar. Et malgré les dégâts, les autorités ont demandé à la communauté internationale d'attendre avant d'envoyer de l'aide. "Une aide qui arrive sans avoir été définie n'est pas d'un grand secours", a résumé le chef de la diplomatie, Mariano Fernandez.
D'une magnitude de 8,8, le séisme est l'un des plus violents enregistrés dans le monde depuis plus de cent ans. Le tremblement de terre le plus violent de l'histoire a également enregistré au large du Chili. C'était le 22 mai 1960. Un séisme d'une magnitude de 9,5 dévastait le pays andin, tuant près de 1 655 personnes.