La surface de la Terre est divisée en plaques tectoniques en mouvement les unes par rapport aux autres. Dans de nombreuses régions côtières, les plaques océaniques glissent sous les plaques continentales: c'est ce qu'on appelle la subduction.
"Les zones de subduction sont les régions du globe les plus exposées aux risques sismiques et aux tsunamis", a souligné samedi M. Armijo, spécialiste de la tectonique à l'Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP).
"Le Chili est un laboratoire naturel unique pour étudier les tremblements de terre, la vitesse des mouvements des plaques y est très importante", ajoute ce scientifique d'origine chilienne.
Le terrible souvenir de 1960
Le pourtour du Pacifique est une zone de subductions particulièrement active sur le plan sismique. Les tremblements sont nombreux et violents du Chili à l'Alaska et du Japon à la Nouvelle-Zélande, en passant par l'Indonésie et les Philippines.
"Dans une région comme le Chili, nous savions qu'un tremblement de terre se produirait mais il est très difficile de faire des prédictions à court terme", relève M. Armijo. "Nous allons faire l'autopsie de ce séisme et déterminer s'il y avait des signes avant-coureurs", a-t-il ajouté.
C'est au Chili que s'est produit le plus fort tremblement de terre jamais enregistré en magnitude, le séisme de Valvidia, le 22 mai 1960, de magnitude 9,5. Ce séisme géant avait rompu plus de 1.000 km de contact entre les deux plaques à l'oeuvre au Chili, la plaque océanique appelée plaque Nazca, et la plaque d'Amérique du Sud. Il avait provoqué un tsunami dont les effets destructeurs ont été ressentis dans tout le Pacifique.
L'intense activité sismique du Chili résulte de la convergence très rapide, de 7 à 8 cm par an, de la plaque Nazca et de sa subduction sous la bordure ouest du continent sud-américain, provoquant une déformation marquée par la formation des Andes.
"Le centre du Chili est une zone très sensible", a relevé M. Armijo.
Presque toutes les villes côtières du Chili ont été touchées par un grand séisme au cours du siècle dernier. Le pays a une longue histoire de tsunamis associés à ces séismes, attestée depuis le XVIe siècle.