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Couverture du roman De fils à fils
Un homme parle à son fils. Mais celui-ci ne l'entend pas. L'enfant vient de monter dans le bus qui doit le ramener chez sa mère. De samedi en samedi, l'histoire se répète. L'enfant s'ennuie avec cet homme qui se sent coupable de la lassitude qu'il provoque. Pourquoi ?
Un homme parle à son fils et s'interroge.
A la succession de samedis à venir, s'ajoute le souvenir des après-midi d'autrefois, les rares fois où son père venait les voir. C'est lui, se disait-il en le voyant approcher, incapable de dire : C'est mon père.
Un père parle à son fils et la narration se dédouble. Deux pères, deux fils, deux histoires, mais un seul temps : deux heures de l'après-midi. Le moment où le narrateur va chercher son fils à l'école et celui où son père surgit au milieu de l'Alameda.
L'originalité du livre réside dans sa manière de conjuguer passé et présent. Le narrateur raconte des faits qui se passent à trente ans d'intervalle, en les fondant dans un récit unique qui va toujours de l'avant. Les rôles s'inversent mais les mécanismes se reproduisent. C'est toujours le fils qu'on voit dans le père et le père qu'on voit dans le fils, comme si nous pouvions embrasser d'un seul regard l'adulte et l'enfant.
Peu de livres parviennent à faire résonner en même temps passé et présent, sans nous pousser au vertige, mais en nous faisant sentir, entre deux phrases, la texture du temps.
Bernardo Toro
Editions Stock, 2010
Collection La Bleue