jeudi 5 décembre 2019

POLITIQUE.AU VÉNÉZUÉLA, UN SCANDALE DE CORRUPTION ÉCLABOUSSE L’OPPOSITION


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JUAN GUAIDÓ, LE FANTOCHE AUTOPROCLAMÉ LEADER DE 
L’OPPOSITION  À MADURO, LORS D’UNE CONFÉRENCE DE PRESSE 
LE 1ER DÉCEMBRE 2019 À CARACAS, AU VÉNÉZUÉLA.
PHOTO MANAURE QUINTERO/REUTERS
Des révélations sur plusieurs députés de l’opposition embarrassent leur leader Juan Guaidó, « président » autoproclamé par intérim, alors que celui-ci est déjà affaibli par l’échec de ses tentatives pour chasser Nicolás Maduro du pouvoir.
Courrier international
.PHOTO  HO/AFP
Tout a commencé dimanche 1er décembre, quand le site vénézuélien dissident Armando.info a révélé l’opération Mallette verte (maletín verde), un schéma de corruption dans lequel ont trempé plusieurs députés de l’opposition proches de Juan Guaidó à l’Assemblée nationale. Une mallette verte remplie de billets pour acheter des parlementaires de l’opposition.

L’enquête du journal incrimine en effet une douzaine de députés de l’opposition qui auraient accepté d’intercéder en faveur d’entrepreneurs soupçonnés par la justice en Colombie et aux États-Unis d’avoir participé à “un schéma de corruption lié au programme Clap”, rapporte BBC Mundo qui fait un point sur l’affaire.

Le programme Clap du Vénézuéla a été mis en place en 2016 par le pouvoir de Nicolás Maduro pour distribuer des colis de produits de première nécessité à certaines familles.

“On loue des députés”


Des soupçons de corruption pèsent depuis 2018 sur ce programme et sur le gouvernement chaviste, comme le dénonçait alors le New York Times :
« Des entrepreneurs corrompus, avec la complicité de fonctionnaires de l’État, ont transformé le drame humanitaire qui sévit dans le pays en une bonne affaire pour prospérer. »

Aujourd’hui, de nouvelles ombres s’étendent sur ce schéma du Clap, révèle Armando.info :
« Des parlementaires de plusieurs partis de l’opposition se prêtent depuis quelques mois à des interventions auprès d’organes comme le parquet colombien ou le Trésor américain. Ils écrivent des lettres attestant de la bonne conduite des entrepreneurs incriminés. »

Ces députés sont intervenus pour défendre notamment un certain Carlos Lizcano, un “subalterne” de deux autres entrepreneurs colombiens qui sont dans le collimateur de la justice, Alex Saab et Álvaro Pulido.

« Vous avez besoin de laver votre réputation ? On loue des députés pour ça  », titre avec mordant le site Armando.info dont l’enquête a tout d’une bombe dévastatrice pour l’opposant Juan Guaidó, président par intérim reconnu par de nombreux pays.

Guaidó en difficulté


Juan Guaidó a très vite réagi ce dimanche 1er décembre et annoncé la suspension d’une partie des députés soupçonnés par l’enquête. “pretende”, a-t-il déclaré en conférence de presse, cité par le journal El Nacional.

Les médias sont néanmoins unanimes à souligner que cette affaire empêtre encore davantage Juan Guaidó dans les difficultés, lui qui peine déjà considérablement à remobiliser la population contre le régime.

Ainsi le correspondant au Vénézuéla de BBC Mundo estime que :
« Rien ne pouvait faire plus de mal à Guaidó et à l’opposition vénézuélienne que d’apparaître comme des complices de ce chavisme qu’ils accusent de mettre à sac le pays et qu’ils combattent. »

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