mardi 12 avril 2011

A la une : le jour d'Ollanta Humala

Mais cette première place étant acquise, les journaux hésitent sur le nom de celui, ou celle, qui sera son adversaire au second tour. En Equateur, El Comercio estime que « le doute persiste » ce matin. Pour le journal argentin Pagina 12, cela a été « le jour d'Ollanta Humala », mais son rival est « incertain », car « trois instituts de sondage ont désigné Keiko Fujimori, mais les résultats partiels donnent une marge à Pedro Pablo Kuschinski ». Le titre du Mexicain El Universal va dans le même sens : « Kuschinski et Fujimori ferraillent pour la seconde place ».

Pami les journaux qui s'avancent un peu plus, quelques-uns, comme le Vénézuélien 2001, parlent de « l'avantage » de Kuschinski. Mais la plupart, à l'instar du journal chilien El Mercurio, reflètent le scénario le plus probable : Keiko Fujimori a décroché la deuxième position.

Inquiétudes régionales

Et cette perspective d'un duel Humala-Fujimori provoque beaucoup d'inquiétudes. D'abord, plusieurs journaux reprennent l'analyse peu amène de Mario Vargas Llosa. A Lima, El Comercio cite les propos du Prix Nobel de littérature, pour qui ces deux candidats « mettent en danger le système ». De cette confrontation directe « entre l'extrême gauche et l'extrême droite », toujours selon Vargas Llosa, est responsable « la fragmentation des candidatures du centre », pourtant référence politique d'une majorité de Péruviens.

« Que le Pérou ne s'écarte pas du chemin de la légalité, de la liberté et du développement économique », met en garde Vargas Llosa sur le site vénézuélien Tal Cual, lequel rappelle que l'écrivain a comparé un second tour Humala-Fujimori à un choix « entre le sida et le cancer terminal ».

Des inquiétudes - ou d'ailleurs des attentes - la presse en exprime aussi en évoquant l'éventuelle future politique étrangère d'Ollanta Humala. Au Venezuela, le journal anti-chaviste El Nacional décrit le climat d'hostilité rencontré par le candidat de gauche hier dans un bureau de vote ; il a été accueilli par les cris de « Chavez Non ! [...] une litanie qui témoigne du rejet qu'il suscite, après que ses adversaires l'ont accusé de liens avec le président vénézuélien parce qu'il a proposé de changer la Constitution ». Autre réaction citée, celle d'un parlementaire chilien qui prédit une relation difficile entre le Pérou et le Chili si Humala, qualifié de « belliciste et agressif », gagne la présidentielle.

En Bolivie, on évoque aussi les conséquences régionales de l'hypothèse d'une présidence Humala. S'il arrive au pouvoir, prédit La Jornada, « il n'y a pas de doute que dans la région se renforcera l'axe Caracas - Quito - La Paz ».