"C'est un projet de longue date mais aucune décision n'a encore été prise", a déclaré une porte-parole de GDF Suez, sans plus de précision.
"C'est un projet de long terme. On a toujours des discussions, qui ont été amorcées depuis de longs mois avec GDF Suez", a de son côté affirmé une porte-parole d'Areva.
Un accord pourrait être annoncé début mars, a indiqué à l'AFP une source proche des deux groupes français.
Il portera sur la recherche et le développement du réacteur nucléaire de 3e génération Atmea, sur la formation d'ingénieurs du nucléaire, et sur l'utilisation de l'énergie nucléaire pour faire fonctionner des usines de dessalement d'eau de mer, a-t-on indiqué de même source.
Selon les Echos, "un protocole d'accord en matière de nucléaire devait être signé la semaine dernière, mais les deux groupes ont décidé de temporiser" en "pleine polémique entre EDF et Areva" sur la gestion des déchets nucléaires.
Le sujet devait être soumis au conseil d'administration de GDF Suez le 20 janvier mais la question n'a finalement pas été abordée, selon le quotidien.
Aux termes de cet accord, GDF Suez, qui exploite 7 réacteurs en Belgique via sa filiale Electrabel, participerait au développement de l'Atmea, un réacteur de troisième génération, moins puissant que l'EPR (1.100 mégawatts contre 1.600 MW pour l'EPR).
Areva conçoit l'Atmea avec le géant japonais de l'industrie lourde Mitsubishi Heavy Industries.
Ce partenariat permettrait en outre à GDF Suez de proposer, en partenariat avec sa filiale Suez Environnement, des usines de dessalement d'eau de mer fonctionnant à l'énergie nucléaire dans des pays comme la Jordanie ou le Chili.
L'accord vise en outre pour GDF Suez à se placer en candidat incontournable à la construction d'un nouveau réacteur nucléaire en France, après les EPR de Flamanville (Manche) et de Penly (Seine-Maritime) attribués à EDF.
GDF Suez tente depuis quelques années de s'imposer dans le nucléaire civil, en France, comme à l'étranger. L'ancien Gaz de France veut exploiter 3 à 4 réacteurs nucléaires de 3e génération dans le monde d'ici à 2020.
Le groupe de Gérard Mestrallet a cependant subi plusieurs revers récemment. Chef de file pour un méga appel d'offres à Abou Dhabi, il a dû céder la place à EDF. Le consortium français a perdu ce contrat de 20 milliards de dollars fin décembre.
Candidat à la construction de l'EPR de Penly, le groupe s'est en outre fait rafler la mise par EDF début 2009.
Le groupe gazier, qui détient 33% de la société de projet chargée de construire l'EPR de Penly, souhaite cependant participer à l'exploitation de ce réacteur aux côtés d'EDf.
L'annonce de ce partenariat entre Areva et GDF Suez intervient au moment où le gouvernement français entend remettre à plat l'organisation de la filière nucléaire française, très divisée entre EDF, GDF Suez et Areva.
"Un accord regroupant uniquement Areva et GDF Suez continuerait à alimenter la guerre économique et technologique que se livrent les principaux acteurs du domaine et, de fait, contribuerait à affaiblir toute la filière", a estimé la CGT Mines-Energie, mercredi dans un communiqué.