lundi 26 juillet 2010

Chili: Piñera ne graciera pas les condamnés pour violation de droits de l'homme

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Dimanche 25 juillet 2010, le milliardaire conservateur Sebastián Piñera, Président de la République, a annoncé la position de son Gouvernement sur la Grâce le Bicentenaire Photo José Manuel de la Maza
Le président chilien a affirmé que seraient "exclus du bénéfice (de la grâce) ceux qui ont été condamnés pour des délits particulièrement graves comme les violations des droits de l'homme, le terrorisme, le trafic de drogue, les homicides, les crimes de sang, les viols ou abus sur mineurs et d'autres délits de gravité équivalente".
"Il n'est ni opportun ni prudent dans la période actuelle de promouvoir une nouvelle loi d'amnistie générale", a estimé le président chilien.
M. Piñera a toutefois ajouté qu'il exercerait son pouvoir de grâce "de façon très prudente et restrictive, en analysant chaque cas avec beaucoup d'attention, de façon à ne pas affaiblir notre lutte frontale contre la délinquance".
L'Eglise catholique du Chili avait proposé mercredi de gracier à certaines conditions des militaires coupables de violations des droits de l'homme sous la dictature (1973-1990), pour "raisons humanitaires" à l'occasion du bicentenaire de l'indépendance du Chili, commémoré le 18 septembre.
"Tous n'ont pas eu la même responsabilité dans les crimes commis. Une grâce généralisée nous semble aussi inadaptée que de refuser en bloc de gracier tous les anciens membres des forces de l'ordre condamnés" pour des crimes commis sous la dictature, avait fait valoir l'Eglise dans sa proposition remise à Sebastian Piñera, premier président de droite depuis le retour de la démocratie.
La demande de grâce concerne des détenus malades, âgés ou ayant accompli la majorité de leur peine.
Cette proposition a provoqué la colère des proches des 3.000 personnes tuées ou disparues sous le régime militaire. Des centaines de personnes, brandissant des photos de proches tués ou disparus sous la dictature du général Augusto Pinochet, ont manifesté autour du palais présidentiel lors de la remise de cette demande de grâce.